Coups de foudre photographiques

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1 Nicolas Gascard Autodidacte, Nicolas Gascard claque la porte du lycée un jour d’orage en 1998 pour vivre de sa passion. Depuis 1999, il parcourt les routes de France et de Suisse afin de photographier et filmer les orages, avec une prédilection pour les éclairs et les points d’impact de foudre les plus proches. Ses images et photos seront reprises par les télés suisses, françaises, grecques ou espagnoles, mais aussi par de nombreux quotidiens. www.nicolasgascard.com

2 Jean Sébastien Blanc Jean Sébastien Blanc a commencé la photo il y a une dizaine d’années. Au départ plus particulièrement attiré par les paysages, il se tourne ensuite vers l’astrophotographie, la macro et toutes sortes de photos portant sur la nature et le ciel, jusqu’au jour où, il y a huit ans, voulant photographier des éclairs par curiosité, il se découvre une vraie passion, qui ne l’a plus quitté depuis. Aujourd’hui, il sillonne la France afin de traquer les plus beaux clichés d’éclairs et prépare un documentaire consacré aux orages. www.chasseurs-orages.com

3 Dimitri Rosel

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Certes, la fascination de Dimitri Rosel pour les phénomènes météorologiques remonte à l’enfance, mais à l’époque, il n’imaginait pas qu’il en ferait son métier. C’est en 2000 que naît cette vocation lorsqu’il regarde par hasard un reportage consacré à la chasse aux orages. Aujourd’hui, il s’intéresse de près aux phénomènes météorologiques extrêmes, et tout particulièrement à la foudre « si imprévisible et d’une beauté remarquable ». www.dimrosel.com

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1 Nicolas Gascard Autodidacte, Nicolas Gascard claque la porte du lycée un jour d’orage en 1998 pour vivre de sa passion. Depuis 1999, il parcourt les routes de France et de Suisse afin de photographier et filmer les orages, avec une prédilection pour les éclairs et les points d’impact de foudre les plus proches. Ses images et photos seront reprises par les télés suisses, françaises, grecques ou espagnoles, mais aussi par de nombreux quotidiens. www.nicolasgascard.com

2 Jean Sébastien Blanc Jean Sébastien Blanc a commencé la photo il y a une dizaine d’années. Au départ plus particulièrement attiré par les paysages, il se tourne ensuite vers l’astrophotographie, la macro et toutes sortes de photos portant sur la nature et le ciel, jusqu’au jour où, il y a huit ans, voulant photographier des éclairs par curiosité, il se découvre une vraie passion, qui ne l’a plus quitté depuis. Aujourd’hui, il sillonne la France afin de traquer les plus beaux clichés d’éclairs et prépare un documentaire consacré aux orages. www.chasseurs-orages.com

3 Dimitri Rosel

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Certes, la fascination de Dimitri Rosel pour les phénomènes météorologiques remonte à l’enfance, mais à l’époque, il n’imaginait pas qu’il en ferait son métier. C’est en 2000 que naît cette vocation lorsqu’il regarde par hasard un reportage consacré à la chasse aux orages. Aujourd’hui, il s’intéresse de près aux phénomènes météorologiques extrêmes, et tout particulièrement à la foudre « si imprévisible et d’une beauté remarquable ». www.dimrosel.com

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de foudre photographiques ! « Chasseurs d’orages », tel est le surnom de ces photographes amateurs de sensations extrêmes, à la recherche de phénomènes météorologiques spectaculaires. Passionnés mais jamais têtes brûlées, nos trois spécialistes partagent leurs astuces pour réussir des photos… en toute sécurité. KARINE WARBESSON

Coup de foudre en plein jour Ce coup de foudre a été saisi à Valensole, dans les Alpes-de-HauteProvence, grâce à une cellule de déclenchement optique, avec une sensibilité réglée à 200 ISO, une ouverture à f/16 et une pose de1/20 s.


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Traquer l’orage… en toute sécurité La chasse aux orages exige une attention de tous les instants. Bien préparer son expédition permet une meilleure réactivité… pour de beaux clichés à la clé. activité risquée, qui demande avant tout patience et précision. Il faut parfois attendre de longues heures ou rouler longtemps pour avoir un bel orage. Et bien sûr, rester très prudent avec la foudre : « dès que possible, et au moindre risque, privilégier la prise de vue depuis un lieu sûr (maison, voiture…)», confirme Jean Sébastien Blanc. «On sait toujours quand on part, mais on ne sait jamais quand on rentre. On peut prévoir des orages, mais on ne saura jamais où ni à quelle heure ils éclateront ni le temps qu’ils dureront », ajoute Dimitri Rosel. La principale qualité du photographe expérimenté reste l’humilité face à des événements imprévisibles. « Un éclair peut s’étendre de 400 mètres à plusieurs dizaines de kilomètres, la foudre frappe le sol avec une température de plus de 25 000 degrés et les tornades peuvent projeter des débris à plus de 300 km/h», prévient Nicolas Gascard. « L’orage est une force de la nature qui nous rappelle sans cesse que nous ne sommes rien par rapport à elle et que l’on ne peut pas la maîtriser. Il faut la respecter et ne pas prendre de risques démesurés, explique Dimitri Rosel. Tout photographe doit savoir accepter les échecs, qui sont très nombreux, même pour les plus expérimentés… »

Les préparatifs Avant de partir chasser l’orage, assurez-vous d’avoir emporté tout le matériel nécessaire. Prévoyez cartes et GPS (le GPS est souvent brouillé sous une couverture nuageuse dense), une réserve d’eau et de nourriture pour plusieurs jours ainsi que lampe de poche, radio, téléphone portable et un minimum d’argent. Vérifiez aussi l’état de votre véhicule (freins, gonflage des pneus, essuie-glaces) et chassez de préférence à deux afin d’éviter de conduire « la tête dans les nuages ».

■ Restez à bonne distance et privilégiez un endroit surplombant l’orage.

■ Apprenez les bases de la météorologie

en bref

es meilleurs photographes sont aussi les mieux informés, il est donc important de bien consulter les conditions météorologiques avant toute chasse à l’orage, sur Internet par exemple. « Bien connaître la classification des nuages est essentiel », explique Nicolas Gascard, afin de détecter le cumulonimbus, le nuage orageux caractéristique. Apprendre les bases de la météorologie permet de détecter les phénomènes les plus dangereux tels que les orages en V, que l’on retrouve fréquemment dans le sud de la France. Ces orages étant extrêmement violents et engendrant de très fortes précipitations, les régions touchées peuvent devenir rapidement inondables. « Il est ainsi fortement déconseillé de s’aventurer dans des chemins encaissés, en montagne, près de torrent ou de cours d’eau pouvant déborder, raconte Nicolas Gascard, mieux vaut privilégier les points de vue en hauteur qui permettent de conserver une certaine distance avec l’orage.» Dans ces conditions extrêmes, l’anticipation reste le maître mot, et il est absolument indispensable de préparer sa traque plusieurs heures avant le départ. « Je ne me retrouve jamais dans une soirée entre amis lorsqu’une situation orageuse est attendue pour la nuit !», s’exclame Nicolas Gascard. Il s’agit d’une

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afin de déceler rapidement les phénomènes orageux intéressants, mais aussi les plus dangereux.

■ Évitez de vous placer près d’un cours d’eau susceptible de déborder rapidement. ■ Privilégiez les lieux sûrs et secs (maison, véhicule, etc.) et méfiez-vous de l’antenne radio de votre voiture, qui est une cible de choix pour la foudre.


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Spectaculaire

Coup de foudre ramifié à l’arrière d’une averse grêligène, photographié en juin 2007, au Val-de-Travers, en Suisse. La photo a été prise avec un 70-200 mm et une ouverture à f/5,6.

2I

Longue pose nocturne

Ce cliché pris à Mouriès en Provence a nécessité une longue pose, d’environ 10 minutes. L’image a été réalisée avec un Pentax MX, une pellicule Provia 100F et une ouverture à f/5,6.

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Coup de foudre dans la Drôme

© DIMITRI ROSEL

« Ce coup de foudre pris dans la Drôme est le plus ramifié qu’il m’a été donné de photographier en sept années de chasses à l’orage », commente Dimitri Rosel. La soirée avait pourtant mal commencé à cause d’un épais brouillard qui empêchait toute prise de vue. Le temps de pose fut de 1 minute 45 secondes au 70 mm.

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© DIMITRI ROSEL

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Rideau nuageux

Ce rideau de précipitations grêligènes a été pris dans le Pilat. Quelques rares coups de foudre se manifestèrent à l’avant de la zone de précipitations. Un ajustement des niveaux a été effectué sur ordinateur.


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1 © DIMITRI ROSEL

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Ciel menaçant

Ce ciel menaçant a été photographié en Saône-et-Loire avec un appareil argentique, le Nikon FG-20 et une pellicule Provia 100. Il s’agissait d’une journée très orageuse dans toute la France. De nombreux coups de foudre ont été observés sous cette base nuageuse en formation.

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Déclenchement automatique

Ce coup de foudre a été saisi en plein jour grâce à une cellule de déclenchement optique avec une sensibilité de 200 ISO, une ouverture à f/11 et une pose de 1/30 s.

3I Après l’orage

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Effet dégradé

Approche d’un front de rafales virulent au cœur des grandes plaines du Kansas. « L’effet de dégradé entre l’air froid et la structure de la base fut accentué grâce à l’aide d’un filtre dégradé », raconte Nicolas Gascard.

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Cet arc-en-ciel sous une faible averse a été réalisé en numérique avec une sensibilité de 100 ISO et une ouverture f/8 à 1/250 s.

Munissez-vous d’un trépied robuste et d’une télécommande afin d’éviter le risque de bougé au déclenchement de l’appareil.

Idéalement, utilisez un appareil avec une pose B (mode Bulb) afin de réaliser des temps de pose plus longs.

Emportez toujours piles et batteries de rechange, voire un second appareil photo.

■ La mise au point automatique est déconseillée, le débrayage manuel indispensable.

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Utiliser le matériel adapté Le numérique rend désormais la photographie d’orages accessible à tous, même si une mise au point manuelle reste incontournable pour des photos nettes et réussies. (inférieur à 100 ms) pour ne pas rater l’éclair, ainsi que des piles et batteries de rechange, « il n’y rien de pire que de tomber en rade au meilleur moment de l’orage », confient les pros. Pour photographier des orages, l’idéal est de se doter d’une cellule de déclenchement optique réagissant au déclenchement de l’éclair. «Les boîtiers les plus complets comportent également une pose B, aussi appelée mode Bulb, et sont munis d’une télécommande afin de ne pas bouger», conseille Nicolas Gascard, c’est par exemple le cas du Canon EOS 400D. Très utilisé en astrophotographie, ce mode permet de réaliser des poses plus longues (supérieures à 10 secondes) pour photographier les orages nocturnes ou crépusculaires. Enfin, si les appareils disposent aujourd’hui d’un mode de mise au point automatique destiné à réaliser une image parfaitement nette, pour photographier foudres et éclairs, il ne sera d’aucune utilité : un débrayage manuel s’avère indispensable. L’absence de lumière liée au phénomène orageux et la prise de vue d’un sujet éloigné empêcheront une mise au point efficace, la photo risque d’être totalement floue. « La seule façon de réussir des photos nettes est donc d’utiliser le mode de mise au point manuelle réglée sur l’infini », précise Dimitri Rosel.

Un boîtier robuste « Compte tenu des contraintes techniques importantes liées aux mauvaises conditions météorologiques, l’idéal est évidemment de pouvoir travailler avec un boîtier tropicalisé tel que le Canon1Ds Mark II », précise Nicolas Gascard. À défaut, des housses antipluie sont proposées pour quelques dizaines d’euros et préserveront votre matériel.

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vec l’arrivée des numériques, la photo d’éclairs est aujourd’hui à la portée de tout le monde. « À l’époque des appareils photo argentiques, il fallait de bonnes connaissances techniques pour réussir ses clichés d’éclairs, mais l’appréhension restait présente à chaque développement, car, même si on avait réussi à cadrer des éclairs en photos, rien n’était gagné ! », raconte Dimitri Rosel. Certains reflex numériques acceptent même les vieux objectifs manuels, c’est notamment le cas des boîtiers Pentax, utilisés par Jean Sébastien Blanc. Quant au choix des objectifs, tout dépend de la distance de l’orage et du rendu souhaité. « Un grand-angle donnera une vue d’ensemble, alors qu’un téléobjectif ira chercher les éclairs très loin en donnant une impression de proximité », explique Dimitri Rosel. Un appareil numérique muni d’un pied robuste permet de réussir plus facilement ses photos, sauf peutêtre lors d’impacts de foudre très proches ou lors de coups de foudre de très forte amplitude, car « si le réglage n’est pas parfait, alors la photo sera complètement surexposée », ajoute Dimitri Rosel. Avec le numérique, on peut ajuster ses réglages en direct et les modifier selon le résultat voulu. Mieux vaut prévoir un temps de latence au déclenchement assez court

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Éclairs internuageux Ce spectaculaire coup de foudre s’est produit en toute fin d’orage. Il s’est déclenché à partir d’éclairs internuageux (dans les nuages) pour finir par frapper le sol. On retrouve le plus souvent ces configurations d’éclairs dans les orages multicellulaires en fin de vie.


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Trouver le lieu le plus propice Saisir un éclair d’une durée moyenne de 500 ms ? Tout un art pour le photographe professionnel qui doit choisir le meilleur emplacement…sans jamais négliger le danger. ratiquer la photo d’orages nécessite d’être au plus près des éclairs et de la foudre tout en préservant une sécurité maximale. « Certaines régions françaises comme le Sud-Ouest sont plus propices que d’autres à la photographie d’orages, mais toutes les régions sont concernées à un moment ou un autre », explique Dimitri Rosel. De nombreux photographes ont leurs endroits préférés, Nicolas Gascard privilégie le bassin lémanique en Suisse afin de pouvoir capturer les impacts de foudre sur le lac Léman, mais aussi le Tessin près de Lugano. L’incontournable Tornado Alley aux États-Unis est aussi réputée pour ses orages violents, une région centrale qui comprend plus d’une dizaine d’États, même si statistiquement l’essentiel des tornades a lieu au Texas. Dimitri Rosel

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apprécie plus particulièrement la campagne, pour la tranquillité et pour pouvoir se déplacer rapidement en raison du peu de circulation, contrairement aux villes, surtout aux heures de pointe. La campagne est un lieu techniquement plus accessible que la ville pour les débutants, avec moins de parasites lumineux susceptibles de surexposer la photographie. « Pour photographier un orage en milieu urbain, il ne faut pas hésiter à fermer le diaphragme suivant le temps de pose », conseille Nicolas Gascard. Quant au meilleur emplacement, tous privilégient les points de vue qui offrent un large panorama, surtout si l’on n’est pas habitué au déplacement ou à la propagation des orages, avec une prédilection pour les lieux en altitude comportant idéalement un décor en premier plan « afin

de renforcer l’aspect esthétique de la photo », précise Jean Sébastien Blanc. « Il peut s’agir d’un monument éclairé dans un fond d’orage, mais cela reste très difficile, car il faut qu’un éclair frappe dans l’axe du monument au moment de la pose , ajoute Dimitri Rosel. Le sommet d’une colline est aussi un bon emplacement à condition d’éviter le plus possible les zones trop boisées ou forestières, car le plus souvent les arbres limitent les prises de vue et masquent les points d’impacts de foudre. » Les pylônes et les antennes sont également de bons endroits pour photographier un éclair tombant sur ces derniers. Mais prudence ! Mieux vaut éviter de se trouver sur le point le plus haut, proche d’un arbre ou d’une ligne électrique pour d’évidentes raisons de sécurité.

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en bref

■ Privilégiez les points de vue en altitude avec un décor en premier plan. ■ Les ambiances urbaines sont plus difficiles à appréhender en raison de la présence de lumière ambiante et de l’absence de point de vue panoramique. ■ Fermez le diaphragme suivant le temps de pose en cas de lumière parasite. ■ Les pylônes et les antennes attirent les éclairs et contribuent à des photos plus spectaculaires, mais gardez vos distances.

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Au bon moment et au bon endroit Pour réussir ses clichés, mieux vaut prendre ses photos en début d’orage, idéalement au crépuscule ou à l’aube pour profiter des plus belles couleurs. « Avant l’arrivée de la pluie les éclairs sont généralement très photogéniques », relate Dimitri Rosel. Il arrive aussi que les tout derniers éclairs soient très spectaculaires, essentiellement dans les orages multicellulaires.

1I Ambiance mystique Ce coup de foudre est issu d’une récente cellule orageuse s’évacuant vers le centre de la Saône-et-Loire. Cette photo a été prise avec un temps de pose de 45 s au 55 mm.

2I

Fin du monde

Passage d’un arcus imposant, un nuage sombre et menaçant, dans le Kansas avec une focale de 10 mm.

3I 2 © NICOLAS GASCARD

Nuage menaçant

Impressionnante partie postérieure (voûte) d’un nuage de type arcus prise avec un Pentax MX réglé sur une ouverture de f/5,6 avec une pose de1/15 s.


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Des poses longues… mais pas trop

Des jours et des nuits…

De nuit, les poses longues, souvent de 1 à 2 minutes, sont nécessaires pour réussir ses photos d’orage, mais au-delà le trop grand nombre d’éclairs imprimés sur l’image risque de la surcharger. Lors de vos débuts, privilégiez une petite sensibilité (environ 100 ISO) pour éviter de surexposer votre image et n’oubliez jamais qu’il est toujours plus facile de corriger une image sous-exposée… que l’inverse.

La pose longue multiplie les chances de réussite en matière de photographie d’orages, mais s’avère bien plus délicate à expérimenter de jour que de nuit. mes ouvertures les plus fréquentes se situent entre f/5,6, parfois f/6,3 voire f/8, ajoute Nicolas Gascard. En revanche, lorsque la foudre tombe très près, il ne faut pas hésiter à fermer entre f/8 et f/13. Parfois, je laisse les phares de la voiture éclairer un premier plan durant quelques secondes ». De jour, la technique diffère complètement et s’avère beaucoup plus complexe à maîtriser. Pour ce type de photographie, il est donc particulièrement important de procéder à un repérage préalable du terrain, car vous aurez peu de temps pour réaliser votre photo. Il faut avant tout déclencher au bon moment, car la pose est quasi impossible en raison de la trop forte luminosité lorsque l’éclair surgit, raconte Dimitri Rosel, sans oublier de revoir la sensibilité à la baisse : de 50 à 100 ISO. Il s’agit alors de réaliser un savant dosage de lumière et de jouer avec le réglage de l’obturation. « Je ne dépasse pas les 3 secondes pour une ouverture moyenne située entre f/8 et f/11 », confie Nicolas Gascard. Mais de jour comme de nuit, l’éclair est une source supplémentaire

de luminosité susceptible de surexposer votre image. Il est important de surveiller son histogramme et le cas échéant de modifier la valeur d’exposition à - 0,5 EV, voire - 1,5 EV si l’orage est très proche. Dans tous les cas, « n’hésitez pas à varier les réglages pendant un orage afin d’apprendre à maîtriser votre appareil dans n’importe quelle situation », assure Jean Sébastien Blanc.

De nuit, privilégiez le réglage de la vitesse

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n matière de photographie d’orages, la prise de vue de nuit s’avère bien plus facile qu’en plein jour. De nuit, la technique consiste à faire des poses plus ou moins longues, « souvent bien au-delà de 30 secondes afin de multiplier les chances de capturer un ou plusieurs éclairs en photo », affirme Dimitri Rosel. Mais le plus important consiste à ne pas cumuler pose longue et grande sensibilité, selon Jean Sébastien Blanc. En termes d’exposition, 100 à 200 ISO maximum donnent généralement de bons résultats avec des temps de pose de quelques minutes. Néanmoins, si le temps de pose est trop important, la photo risque d’être bruitée, surtout en numérique. Plus l’orage est éloigné, plus il faut augmenter la sensibilité et l’ouverture, car l’apport de lumière issue de l’éclair s’avère moindre lorsque la distance est importante. En revanche, lorsque la foudre frappe très près, il faut privilégier une petite ouverture – de f/11 à f/16 – à ajuster selon la puissance de l’éclair. « En pleine nuit, lorsque la foudre s’abat entre un et deux kilomètres,

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Augmentez légèrement la sensibilité de nuit (200 ISO maximum) surtout si l’orage est éloigné.

Trouvez le meilleur compromis temps de pose/sensibilité afin de ne pas accroître le bruit, surtout en numérique.

Compensez l’exposition selon la distance qui vous sépare de l’orage, de - 0,5 EV à -1,5 EV si celui-ci est très proche.


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Coup de foudre ramifié

Ces coups de foudre ramifiés se situent au sein d’une masse d’air sec. Les éclairs de la région du Val de Saône sont fréquemment spectaculaires. Cette photo a été prise avec un Canon EOS 500, un film Provia 100 ASA, une ouverture f/5,6 et un zoom 28-80 mm.

2I Avant la tempête… Quelques minutes après cette photo, une forte pluie accompagnée de grêle et de violentes rafales de vent balayèrent le paysage.

LE

FOURRE-TOUT DES PROS

Nicolas Gascard travaille depuis deux ans en numérique avec des boîtiers Canon. Ses objectifs s’étendent du 10-22 mm au 16-35 mm à f/2,8 en passant par le 70-200 mm IS USM f/2,8. Ce dernier offre un piqué fantastique pour les orages lointains ainsi qu’une haute résistance à la poussière et à l’humidité. Néanmoins, il a aussi conservé son boîtier argentique, un EOS 500 avec une réserve de films Provia en 100 ASA de Fuji.

Jean Sébastien Blanc

À lire

Au cœur des orages Sorti en mai 2006, Au cœur des orages publié aux Presses du Belvédère est le premier ouvrage de Nicolas Gascard. Ce beau livre contient plus de 250 photos et captures vidéo sur la foudre et divers phénomènes orageux ainsi que de nombreuses explications pour mieux les comprendre. Au cœur des orages de Nicolas Gascard

Editions Presse du Belvédère, 144 p, 38 €

se sert de deux reflex numériques Pentax (K10D et *ist Ds) ainsi que de plusieurs objectifs de la même marque, dont un 1855 mm f/3,5-5,6 et un 50-200 mm f/4-5,6. Il utilise aussi un trépied Slik,indispensable pour une pose longue. Son fourre-tout comporte également quelques accessoires Manfrotto, plusieurs filtres polarisants, UV, neutres, et un dispositif de déclenchement électronique pour les éclairs diurnes.

Dimitri Rosel utilise principalement deux reflex : un Nikon FG-20 monté avec un 50 mm f/1,4 Nikkor et un 105 mm f/2,5 Nikkor avec des pellicules Provia 100 ASA, et un Canon EOS 400D monté avec un 50 mm f/1,8 Canon, un 17-55 IS USM f/2,8 Canon et un 70-200 IS USM f/2,8 Canon. Il utilise également deux caméras Sony et possède trois trépieds Manfrotto. Depuis son passage au numérique en début d’année, il délaisse de plus en plus son Nikon pour un posttraitement plus rapide et simple et une qualité qu’il juge équivalente.


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Exposition maîtrisée

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Cette image illustre un arc-en-ciel accompagné d’un coup de foudre dans le Montana. « Ce type de cliché réalisé en pleine journée demande une bonne connaissance technique afin de bien doser temps de pose et ouverture », explique Nicolas Gascard. L’ouverture a duré une seconde pour un diaphragme à f/13 sans aucun filtre.

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Maîtriser les éléments Pluie, vent, grêle, autant d’éléments dont le photographe doit s’affranchir au maximum afin de réussir ses images. es principales contraintes techniques de la photo d’orages sont essentiellement la pluie et le vent. L’accumulation de gouttelettes sur l’objectif est la bête noire du photographe ainsi que la chute de grêlons susceptible d’endommager sérieusement le matériel. Lorsqu’il pleut, Dimitri Rosel photographie depuis l’intérieur de son véhicule, mais « souvent, explique-t-il, je suis obligé de cadrer à l’opposé de l’activité électrique principale, car la pluie rentre dans ma voiture et mouille mes objectifs. C’est quelque chose de très frustrant, car généralement je rate les trois quarts des éclairs en photo ! Quand l’orage est très électrique et photogénique et que la pluie vient taper sur l’objectif, je monte des pare-soleil pour limiter au maximum les gouttes d’eau sur les optiques ». Lorsque les précipitations sont trop denses, « mieux vaut effectuer ses photos depuis un abri ou dans sa voiture », déclare Jean Sébastien Blanc. Dans tous les cas, il est conseillé d’équiper ses appareils de protections étanches ou de caissons. Afin de compenser ces conditions difficiles, l’ingéniosité est de mise. Ainsi, Nicolas Gascard a installé dans sa voiture un système de planches côté passager reliées et stabilisées du tableau de bord au support tête de siège. Ses boîtiers sont fixés sur des serre-joints Manfrotto pour ne pas bouger, tout cela se déroulant vitre ouverte afin de profiter de l’ambiance et du tonnerre. Une maîtrise qui vaut également pour la composition de ses photos. Ce n’est pas le photographe qui choisit où l’éclair va venir se placer sur la photo, c’est lui qui s’impose même si bien souvent le ciel occupe les deux tiers de l’image. « La seule chose que l’on peut faire, recommande Dimitri Rosel, c’est d’anticiper le déplacement des coups de foudre en ajustant le cadrage, mais ce n’est pas toujours payant, car la foudre reste imprévisible.» Souvent, le cadrage se fait dans des conditions très difficiles, car la photo d’éclair se fait essentiellement de nuit, donc dans le noir. Pour être remarqué, il faut savoir s’adapter à l’orage et être imaginatif, mais « c’est déjà très difficile de cadrer des éclairs, donc rajouter une touche d’originalité est encore plus compliqué », explique Dimitri Rosel. C’est surtout la forme des éclairs qui suscitera l’intérêt d’une image, le tout bien entendu étant de réussir à les prendre en photo !

Équipez votre matériel avec des protections étanches ou des caissons.

En cas de grêle ou précipitations trop fortes, restez prudent et protégez-vous dans un endroit sec.

Apprenez à anticiper le déplacement de l’orage pour mieux cadrer vos photos.

Ne négligez pas l’étape du posttraitement pour supprimer gouttelettes d’eau et poussières collées sur le capteur.

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Surnaturel

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Fin d’orage

Conséquence d’une dépression en Méditerranée, ce cliché a été pris à Gênes en janvier 2007. L’effet de vague déferlante fut réalisé grâce à une pose longue d’environ 1 seconde. Aucun filtre n’a été utilisé.

Cette photo montre un orage en fin de vie s’évacuant vers le nord-est du Cher avec quelques coups de foudre lointains ainsi que des éclairs internuageux zébrant l’enclume du cumulonimbus. Le temps de pose fut particulièrement long, environ 6 minutes au 50 mm.

2I Vitesse lente

5I Trombe marine sur

Cette photo a été prise au volant. L’effet de profondeur est le résultat d’un réglage du boîtier en vitesse lente pour accentuer davantage cet impressionnant arcus pris en Oklahoma en mai 2006.

Impressionnante trombe touchant le lac Léman, ce phénomène naît à partir d’un contraste thermique important. L’eau chaude du lac doit être confrontée à de l’air froid en altitude. Ces phénomènes peuvent se former au passage d’un grain orageux secondaire (ciel de traîne, par exemple).

3I

Dissipation

le lac Léman

Orage au stade de dissipation dans le Colorado : l’enclume parsemée de mammatus, poches circulaires à bases de nuages convectifs tels que cumulus ou cumulonimbus, se démarque dans un ciel bleu extrêmement limpide classique dans cette région.

Le posttraitement sur ordinateur La retouche de vos photos avec un logiciel tel que Photoshop permet de compenser les défauts les plus courants que sont un mauvais cadrage, du bruit ou une surexposition, mais aussi les gouttelettes ou poussières disgracieuses. Dimitri Rosel retouche d’ailleurs systématiquement ses photos, « souvent pour recadrer, lorsque la ligne d’horizon n’est pas très droite, rectifier les niveaux, mais aussi rajouter une petite touche de netteté en cas de besoin ». 5 © NICOLAS GASCARD


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