“Depuis plusieurs mois, le Gouvernement travaille à la rédaction de nouveaux décrets réglementant le prix des carburants dans les Outre-mer, conformément aux engagements du Président de la République. Aujourd’hui, nous assistons, d’une part, à une tentative de manipulation de l’opinion publique avec la diffusion de fausses informations et, d’autre part, à un chantage à l’emploi que nous ne pouvons accepter. L’adoption de la loi « LUREL » en 2012, sur la régulation économique Outre-mer, avait ouvert la voie juridique pour une régulation des marchés de gros en situation de monopoles ou présentant des difficultés durables d’approvisionnement. Ces projets de décret concrétisent ces dispositions au service de la transparence des prix et des marges dans le domaine des carburants. Les consommateurs ultramarins pourront désormais connaître la réelle structuration des prix et des marges des carburants et du gaz. Si par le passé, la droite a vainement tenté de réformer les formules de calculs de la formation des prix du carburant, elle ne s’est jamais attaquée au chantier de la transparence, les compagnies pétrolières continuant impunément à réaliser des marges excessives alors même que les prix étaient encadrés. Depuis des années, de nombreuses missions d’information menées par l’administration ou par les assemblées parlementaires sont entravées dans leurs investigations pour établir la transparence par l’opposition catégorique du secret commercial de la part les opérateurs pétroliers. S’il est vrai que le secret commercial, souvent gage de la compétitivité de l’entreprise, est indispensable dans des marchés où la concurrence est bien réelle, celui-ci ne peut pas être légitimement invoqué lorsque l’on se situe dans le cadre d’un marché oligopolistique qui plus est réglementé par la puissance publique. Et lorsque les pétroliers disent qu’ils n’ont rien à cacher, nous leur répondons « chiche » ! Rendez publique votre comptabilité analytique, celle qui nous permettra de contrôler la véracité de tous les coûts ! Aujourd’hui, nous assistons à un lobbyisme agressif des pétroliers et, pour reprendre les propos du Président de l’Autorité de la concurrence, à une prise d’otage des gérants de stations-service, de leurs salariés et des consommateurs. Pourquoi cette mobilisation si, comme ils l’affirment, « ces projets de décrets sont des coquilles vides » ? Pourquoi certains pétroliers proposent des augmentations de primes de fin d’année si le mouvement de grève est largement suivi ? Pourquoi agitent-ils la menace d’une libéralisation et d’une augmentation des prix alors que les décrets réglementent davantage les marges et qu’ils permettront leur baisse ? Les réponses sont simples : le Gouvernement s’attaque au noyau dur de ce monopole et les pétroliers, qui très certainement voient encore nos territoires comme des économies de comptoir, n’acceptent pas que leurs profits injustifiés - de l’ordre de 15 à 20 % chaque année - soient remis en cause en les limitant à 9 % annuellement.
Les consommateurs ultramarins doivent savoir que dans nos territoires, en comparaison avec la situation en France hexagonale, les prix hors taxes des carburants sont supérieurs de 30 % et que si les prix à la pompe peuvent être peu ou prou identiques, c’est grâce à un niveau plus faible de la fiscalité locale. Ces décrets n’entendent déstabiliser personne. Ils viennent remettre de l’ordre dans les règles du jeu au profit des consommateurs. Les gérants des stations-service ne doivent pas avoir de crainte et ne doivent pas se laisser instrumentaliser. Bien au contraire, ce sont des acteurs responsables et ils doivent saisir cette opportunité pour établir un juste rapport de force avec les pétroliers. Les élus que nous sommes souhaitent que l’écoute et le dialogue nous permettent de sortir de cette situation au profit de l’intérêt général. La transparence des prix et des marges des carburants Outre-mer dans un contexte réglementé est un droit pour le consommateur et un devoir pour les opérateurs. Ces deux objets ne sont pas contradictoires, ils participent ensemble à la lutte contre la vie chère" Ibrahim Aboubacar, député de Mayotte Maurice Antiste, sénateur de Martinique Ericka Bareigts, députée de La Réunion Chantal Berthelot, députée de Guyane Ary Chalus, député de Guadeloupe Jacques Cornano, sénateur de Guadeloupe Félix Desplan, sénateur de Guadeloupe Jean-Claude Fruteau, président de la délégation aux Outre-Mer, député de La Réunion Daniel Gibbes, député de Saint-Barthélemy et de Saint-Martin Annick Girardin, députée de Saint-Pierre-et-Miquelon Eric Jalton, député de Guadeloupe Patrick Lebreton, député de La Réunion Thani Mohamed Soilihi, sénateur de Mayotte Monique Orphé, députée de La Réunion Georges Patient, président de l’Intergroupe parlementaire Outre-Mer, sénateur de Guyane Boinali Saïd, député de Mayotte Hélène Vainqueur-Christophe, députée de Guadeloupe Michel Vergoz, sénateur de La Réunion Jean-Jacques Vlody, député de La Réunion