Exposition Îlots de chaleur et de fraîcheur urbains

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ÎLOTS DE CHALEUR ET DE FRAÎCHEUR URBAINS DIAGNOSTIC ET PRÉCONISATIONS SUR LE TERRITOIRE DE BORDEAUX MÉTROPOLE

L’ÉTUDE DE BORDEAUX MÉTROPOLE

ÎLOTS DE CHALEUR ET DE FRAÎCHEUR URBAINS Diagnostic et préconisations sur le territoire de Bordeaux Métropole.

CONTEXTE DE L’ÉTUDE

PRINCIPALES ÉTAPES

La Métropole de Bordeaux, composée de 28 communes, s’étend sur une surface de 55 000 ha. C’est un territoire dont la population ne va cesser de croître dans les prochaines années, entraînant une intensification de l’urbanisation et de l’activité des villes, et donc des problématiques qui y sont liées.

L’étude a consisté, dans un premier temps, à améliorer la connaissance des ICU sur la Métropole. Pour cela, une cartographie du territoire a été réalisée afin de caractériser les îlots de chaleur et de fraîcheur existants. Cette étape s’est basée sur des données climatologiques et une télédétection spatiale ainsi que sur la réalisation d’une campagne de mesures durant l’été 2014.

Dans un contexte d’adaptation au changement climatique, Bordeaux Métropole s’est engagée, dans le cadre de son Agenda 21, à réaliser une étude diagnostique sur les îlots de chaleur et de fraîcheur urbains (respectivement ICU et IFU) de son territoire en 2014 et 2015. Cette étude avait pour objet d’identifier et caractériser ces îlots sur le territoire, puis de faire des préconisations en termes d’aménagement.

Par la suite, huit sites pilotes ont été sélectionnés afin d’approfondir la démarche au travers de cas concrets, puis des préconisations plus générales ont été formulées.

LES CONCLUSIONS L’étude a montré que le réchauffement climatique est confirmé sur le territoire de Bordeaux Métropole depuis la fin des années 80. Si on examine, par exemple, le nombre de jours de températures maximales sous abri supérieures ou égales à 35°C entre juin et août depuis 1951, on passe de 1 jour tous les 2 ou 3 ans dans les années 60 et 70, à 1 à 4 jours tous les étés depuis le milieu des années 90 et à un maximum de 16 jours en 2003, dont une journée à plus de 40°C.

© Météo-France

Les années sèches sont plus propices à des pics de chaleur, à l’inverse des années très humides, ce qui s’explique par le potentiel de rafraîchissement de l’eau au travers des végétaux. Il a été vérifié, lors de cette étude, que les îlots de chaleur se caractérisent par des lieux sans végétation, incapables justement d’évapotranspirer de l’eau. Les toitures, les parkings et places non arborées, les routes et rues, la gare avec les voies ferrées, les quais et cimetières, les zones industrielles ou d’activité commerciale, les friches et champs secs sont les principales sources des îlots de chaleur. L’étude a permis de cartographier les îlots de chaleur et de fraîcheur, de faire des propositions d’aménagement sur 8 sites pilotes du territoire et de produire 34 fiches proposant des actions à mettre en œuvre pour limiter la formation et le développement des îlots de chaleur et favoriser les îlots de fraîcheur. Ces mesures sont curatives pour les ICU existants, mais aussi préventives afin de limiter la formation des ICU sur de nouveaux aménagements. Elles portent sur la place de la végétation et de l’eau en ville, ainsi que sur l’aménagement, l’architecture...

Diagnostics des ICU et propositions d’aménagements sur 8 sites pilotes.


LES ICU (ÎLOTS DE CHALEUR URBAINS) SONT DES ZONES URBAINES DONT LA TEMPÉRATURE EST RELATIVEMENT PLUS ÉLEVÉE

QU’EST-CE QU’UN ICU ?

Photographie Thermique Infrarouge prise en ULM (été 2013) de la zone de Gare Saint-Jean de Bordeaux

LES ICU SONT UN PHÉNOMÈNE QUI PEUT SE RESSENTIR

«  Les Îlots de Chaleur Urbains (ICU) se manifestent par une augmentation relative des températures en milieu urbain par rapport à la périphérie plus rurale, augmentation qui peut également se conjuguer avec celle de la concentration des polluants. On caractérise souvent l’ICU à l’échelle d’une agglomération en parlant d’un « dôme de chaleur » recouvrant la ville, mais c’est aussi un phénomène local qui peut varier d’une rue à l’autre au sein même d’une ville.

À L’ÉCHELLE D’UNE VILLE VOIRE D’UNE RUE. »

2 à 3°C

C’est la différence de température ambiante que l’on peut ressentir entre le centre urbain d’une ville et sa périphérie. De nombreux critères participent au phénomène d’îlots de chaleur urbains : densité urbaine, taille de

l’agglomération, activités humaines, mais également la couleur de la ville, ses matériaux, sa densité végétale, sa géographie, et tout un tas de critères sur lesquels il est possible d’agir à plus ou moins grande échelle.

Courbe des effets des îlots de chaleur urbains montrant le profil thermique d’une ville et les différences entre le centre urbain et la périphérie

Photographie Thermique Infrarouge prise en ULM (été 2014) de la zone commerciale de Mérignac Soleil


LES ICU ET LES ÉPISODES DE POLLUTION ATMOSPHÉRIQUE SE FORMENT DANS LES MÊMES CONDITIONS MÉTÉOROLOGIQUES

LA QUALITÉ DE L’AIR

© Archives Sud Ouest

« DES CONDITIONS SIMILAIRES POUR DES EFFETS QUI

S’ADDITIONNENT. »

Les conditions qui favorisent les pics d’ozone, à savoir des conditions anticycloniques (vent faible et chaleur), sont les mêmes que celles qui favorisent la formation des îlots de chaleur urbains. Les deux thématiques sont donc étroitement liées. Gaz engendré par les activités humaines, l’ozone se forme à partir de polluants, émis notamment par les véhicules, qui se transforment sous l’effet du rayonnement solaire.

© Archives Sud Ouest

COMMENT RÉDUIRE L’IMPACT DES POLLUTIONS À L’OZONE ?

De fortes concentrations d’ozone ont pour conséquences : • une inflammation des poumons • une réduction de la capacité pulmonaire • une irritation des yeux, des muqueuses et des voies respiratoires.

En réduisant les émissions de polluants pour la plupart générées par l’homme, les concentrations d’ozone dans la basse atmosphère diminueraient, ce qui aurait pour effet d’améliorer la qualité de l’air.

22°C

En humidifiant l’air ambiant avec de la vapeur d’eau ce qui permet de réduire la température ambiante et la concentration d’ozone dans l’air. Ainsi, lorsque l’air est plus humide, l’impact de l’ozone sur les poumons est sensiblement réduit.

Le taux d’ozone augmente d’autant plus que les températures moyennes sont élevées et supérieures à 22°C.

65 μg/m

3

La mortalité est aggravée lorsque la concentration d’ozone dépasse les 65 microgrammes par mètre cube d’air.

L’OZONE TROPOSPHÉRIQUE : L’ozone troposphérique est situé dans la basse atmosphère. C’est lui qui nous gêne, pollue et créé des troubles sanitaires. Il est également néfaste pour la faune et la flore. Il ne faut pas le confondre avec l’ozone stratosphérique.

L’OZONE STRATOSPHÉRIQUE : L’ozone stratosphérique est différent de l’ozone troposphérique. Il se situe entre 20 et 50 kilomètres d’altitude. Bien qu’il s’agisse du même gaz, il n’a pas le même rôle. Situé à haute altitude, il forme la couche d’ozone qui nous protège des rayons ultraviolets, nocifs pour les humains. L’ozone stratosphérique est donc bénéfique, pour ne pas dire vital.


LES ICU RENFORCENT LES ÉPISODES CANICULAIRES ET ONT UN IMPACT SANITAIRE

LA SANTÉ

© Archives Sud Ouest

« LES ÎLOTS DE CHALEUR RENFORCENT LES IMPACTS SANITAIRES

DES CANICULES. »

Les ICU renforcent les « épisodes caniculaires » car ils augmentent encore la température de la ville. Ils se forment dans les mêmes conditions de formation que les épisodes de pollution atmosphérique, à savoir des conditions anticycloniques. Ils peuvent donc aggraver les effets sanitaires des épisodes de pollution et entraîner, par exemple, des problèmes respiratoires. La surexposition aux fortes chaleurs peut entraîner deux types de réactions au niveau de l’organisme : • l’épuisement, notamment lié à la déshydratation et à ses conséquences sur le corps humain, • le coup de chaleur, dû à une défaillance des mécanismes corporels de rafraîchissement.

La température interne normale est d’environ 37°C chez une personne au repos, le matin. Durant la journée, sa température augmente progressivement d’environ 1°C, pour redescendre pendant son sommeil. Quand le corps atteint 42 à 43°C, le décès survient. Les évolutions climatiques, la part importante de citadins dans la population française (77 %) et le vieillissement de la population amènent à prédire une augmentation de l’impact sanitaire des vagues de chaleur dans les zones urbaines.

© Archives Sud Ouest

EN PÉRIODE DE FORTES CHALEURS : IMPACT SANITAIRE, ICU ET CHANGEMENT CLIMATIQUE

Les taux de surmortalité par lieux nous indiquent que les maisons de retraite, hôpitaux et cliniques sont des lieux importants de surmortalité, mais le domicile aussi ! Il faut donc veiller à identifier les îlots de chaleur du territoire et aider les habitants à se protéger en période de forte chaleur.

15 000

MORTS « LA CANICULE DE L’ÉTÉ 2003 A PROVOQUÉ SUPPLÉMENTAIRES PAR RAPPORT À UN ÉTÉ NORMAL ».

« QUE SE PASSERA-T-IL SI, AVEC LE CHANGEMENT CLIMATIQUE, L’ÉTÉ

2003 DEVIENT LA NORMALE SAISONNIÈRE ? ».


Ainsi, si nous nous ruons vers l’achat de systèmes de climatisation, nous allons climatiser notre espace privé, mais réchauffer l’espace public, en y rejetant la chaleur de nos logements. Il en est de même pour la climatisation des véhicules. Il ne faut pas oublier que l’énergie libérée par une voiture qui roule génère de la chaleur. Ce sont donc autant de « radiateurs » mobiles qui circulent et réchauffent l’atmosphère. Certaines adaptations spontanées sont plutôt sympathiques : se baigner au miroir d’eau, tremper ses pieds dans les fontaines. Mais globalement, à l’échelle d’un territoire, il faut définir une adaptation planifiée, et de plus grande ampleur.

55°C

C’est la température de l’air rejeté par la climatisation dans la ville.

À

S’ADAPTER À UN ENVIRONNEMENT INCONFORTABLE. »

LA CLIMATISATION, UN CERCLE VICIEUX Il est important de limiter l’utilisation récurrente de la climatisation. Elle est, d’une part, émettrice de gaz à effet de serre et, d’autre part, génératrice de chaleur dans l’espace public ! La ville devient encore plus chaude, et la tentation est alors grande d’installer davantage de climatiseurs. Le climatiseur rejette dans l’espace public les calories prélevées dans l’espace privé.

La chaleur de la climatisation Vue de la chaleur rejetée par le climatiseur dans l’air extérieur (plus de 55°C).

Murcia Lors d’un épisode de forte chaleur, l’électricité a été coupée dans la ville de Murcia en Espagne. Cette coupure d’électricité a stoppé tous les climatiseurs... et la température de la ville a baissé !

Les bases de loisirs aquatiques de la Métropole Les bases de loisirs de Bordeaux-Lac et Bègles Plage sont des aménagements qui offrent des espaces de fraîcheur et de baignade à portée de tramway au cœur même de la Métropole. Il suffit d’y passer une chaude journée d’été pour constater que les Bordelais ont bien compris la chance d’avoir ce type d’équipement à proximité.

La fraîcheur des bases de loisirs Sur ces cartes satellites infrarouges, on distingue très nettement la fraîcheur des bases de loisirs de Bordeaux-Lac et Bègles Plage, auxquelles s’oppose la chaleur de la zone d’activité de Bordeaux-Lac. Ces bases de loisirs constituent également un îlot de fraîcheur urbain pour les quartiers qui les jouxtent.

© Ville de Bègles 2015

L’ADAPTATION SPONTANÉE AU CHANGEMENT CLIMATIQUE CORRESPOND À UNE ADAPTATION NON PLANIFIÉE

L’ADAPTATION SPONTANÉE

L’adaptation spontanée au changement climatique correspond à une adaptation non planifiée, sans analyse globale des risques. Elle peut être positive, ou dégrader encore plus le milieu, comme c’est le cas de la climatisation, par exemple.

« EN CAS DE FORTES CHALEURS, LES HOMMES CHERCHENT


L’URBANISATION A TENDANCE À RENFORCER LA CHALEUR EN VILLE, MAIS DES MARGES DE MANŒUVRE EXISTENT

DES CHOIX URBANISTIQUES ÉCLAIRÉS

L’ALBÉDO

«  CARACTÉRISE LE POUVOIR RÉFLÉCHISSANT D’UNE SURFACE, C’EST UNE VALEUR COMPRISE ENTRE 0 ET 1. »

La pelouse entre les voies de chemin de fer a une capacité d’absorption de la chaleur bien plus faible que l’enrobé des arrêts de tramway (ici, Bordeaux SaintMichel).

L’urbanisation a tendance à renforcer la chaleur en ville, de façon plus ou moins importante selon la densité, les formes urbaines et les matériaux mis en œuvre. En effet, tous ne réagissent pas de la même façon à la chaleur : certains la renvoient (effet albédo), d’autres la stockent plus ou moins bien en fonction de leur capacité thermique. La couleur foncée du matériau des voies de tramway fait grimper les températures à plus de 53°C au sol. S’il n’est pas évident de se passer de certains matériaux pour la construction, on peut parfois simplement les masquer pour réduire leur capacité à absorber l’énergie solaire estivale, en les couvrant de végétation par exemple. Voilà pourquoi Bordeaux Métropole revêt le plus possible ces voies d’herbes.

Minimum 32,7°C

Maximum 56,2°C

Valeur moyenne 45,0°C

Le matériau, de couleur foncée, des voies de tramway fait grimper les températures à plus de 53°C au sol.

Si la couleur joue un rôle très important sur l’albédo, l’état surfacique du matériau aussi. Ainsi, un sol lisse et brillant renverra plus facilement la chaleur qu’un sol granuleux, qui offrira une surface d’absorption plus importante.

L’évapotranspiration et l’albédo du gazon conservent le sol à 32°C.

15°C

L’ALBÉDO

La couleur d’un matériau peut faire varier sa température de surface de près de 15°C.

Écart de températures de près de 15°C en fonction de l’albédo Une voie à Mérignac Minimum 37,2°C Maximum 51,5°C Valeur moyenne 44,1°C

Deux immeubles à Bordeaux Minimum 34,4°C Maximum 49,3°C Valeur moyenne 42,2°C

L’albédo caractérise le pouvoir réfléchissant d’une surface. Il est compris entre 0 (surface qui absorbe toute la lumière incidente) et 1 (surface qui renvoie toute la lumière incidente). Le terme tire son origine du latin : albus = blanc. L’albédo d’un matériau va impacter directement sa capacité à absorber la lumière et à la convertir en chaleur, ce qui influera ensuite sur sa température. Ainsi, un même matériau avec deux couleurs différentes verra sa température varier de manière très importante. S’il s’agit d’un enrobé pour la voirie, la température urbaine sera impactée. S’il s’agit d’une paroi ou une toiture de bâtiment, la température urbaine, mais aussi la température intérieure seront influencées. Sur les photographies infrarouges ci-contre, on constate, pour des matériaux similaires aux couleurs différentes, un écart de près de 15°C.


Bordeaux - Photo infrarouge prise par ULM (été 2013)

2

1 LES IFU (ÎLOTS DE FRAÎCHEUR URBAINS) SE MANIFESTENT PAR DES TEMPÉRATURES INFÉRIEURES À LA TEMPÉRATURE AMBIANTE

QU’EST-CE QU’UN IFU ?

6

3 4

6

5 La fraîcheur est apportée par : 1

Le jardin public

4 Les côteaux

2

Les bassins à flot

5 La zone végétale de Bouliac

3

La Garonne

6 Les parcs du Burck et de Bourran

LES ÎLOTS DE FRAÎCHEUR URBAINS

«

ONT TOUJOURS ÉTÉ PRÉSENTS DANS LES VILLES. »

Sur le territoire bordelais, les îlots de fraîcheur sont constitués des parcs et jardins, des bois, des parcelles agricoles (vignes et cultures irriguées), des rues arborées et ombragées, des rives de Garonne et des rivières, des lacs et marécages. Ce sont des lieux où de l’eau est souvent disponible pour transformer, grâce à l’évapotranspiration, un peu plus de la moitié de l’énergie solaire reçue en fraîcheur. Dans les espaces secs, c’est quasiment 80 % de l’énergie solaire reçue qui se transforme en énergie calorifique pour chauffer les sols, les matériaux, les immeubles exposés et l’air ambiant.

8 à 10°C

C’est la différence de température entre un îlot de chaleur et un îlot de fraîcheur urbain.

Suivant les secteurs du territoire métropolitain, on peut passer de moins de 10 % de zones fraîches (près des gares, des usines, et des zones commerciales) à plus de 25 %, sachant que zones fraîches et zones chaudes peuvent être imbriquées les unes dans les autres et ainsi s’équilibrer.

À l’inverse, des communes comprenant des vignobles, des bois et des rues ombragées sont des zones intermédiaires, plus fraîches que les zones commerciales (voir image cidessous).

L’imposant mail de platanes centenaires de la place des Quinconces offre de grands espaces ombragés au service des usagers (route, tramways, zones cyclistes et piétonnières).


DANS UN CONTEXTE DE LUTTE CONTRE LE CHANGEMENT CLIMATIQUE, LES ARBRES POSSÈDENT DE NOMBREUX ATOUTS

LE RÔLE DE LA NATURE EN VILLE

L’ARBRE :

«

source d’ombre et de fraîcheur. »

Dans un contexte de lutte contre le changement climatique, la nature en ville, et notamment les arbres, offre de nombreux atouts. Les arbres possèdent la capacité de piéger le CO2, ce qui permet à la fois de réduire le changement climatique et de s’y adapter. Ils rendent les villes plus résilientes, c’est-à-dire qu’ils les aident à retrouver un état d’équilibre après avoir subi une perturbation. La propriété de l’arbre que nous connaissons le plus est sa capacité à nous apporter de l’ombre. Ce sont donc de véritables climatiseurs naturels. Le sol ombragé peut être jusqu’à 25°C plus frais qu’un sol au soleil. Il est donc naturel d’aller y chercher de la fraîcheur.

Le mur nu se retrouve à une température supérieure à la température ambiante.

Un des nombreux intérêts des surfaces naturelles en ville reposesur leur capacité à dissiper la chaleur par l’évaporation (sols) et la transpiration (végétal), ou l’évapotranspiration quand les deux phénomènes se produisent.

1$ = 5$

La végétation des murs apporte fraîcheur sur l’espace public et confort intérieur. L’importance du mur végétal du square Vinet à Bordeaux (réalisation Patrick Blanc)

La ville de New-York a calculé qu’ un dollar investi dans un arbre rapporte plus de 5 $ de services à la collectivité.

L’ÉVAPOTRANSPIRATION

Rejet de vapeur d’eau Refroidissement de l’air Consommation de chaleur

Évaporation Transpiration Descente de l’air frais par gravité

Consommation d’eau liquide : 450 L d’eau / jour

L’eau absorbée par les racines est transportée par les vaisseaux du bois jusqu’aux feuilles où elle s’évapore en fonction des conditions climatiques. C’est la transpiration. Ainsi, au niveau des feuilles, un échange de chaleur se produit entre l’eau et l’air. L’eau puise dans l’air l’énergie nécessaire à son évaporation, ce qui abaisse la température de l’air. Alors refroidi, l’air de la ville descend naturellement des feuilles vers le sol pour climatiser l’espace urbain. A l’échelle d’une ville, cet effet est considérable. Il est donc très intéressant de préserver, soigner et développer les arbres et toute la végétation en milieu urbain, car ils nous rendent de nombreux services. Les murs, toitures et sols végétalisés permettent également de lutter efficacement contre les îlots de chaleur urbains en réduisant la quantité d’énergie absorbée parles matériaux de la ville.


OMBRE DES BÂTIMENTS, DE LA VÉGÉTATION, DES ÉQUIPEMENTS, TOUT EST BON POUR RESTER AU FRAIS

LA PLACE DE L’OMBRE DANS LA VILLE

© Archives Sud Ouest

«

SE PRÉMUNIR DE LA CHALEUR, GRÂCE À L’OMBRE »

La centrale photovoltaïque du parc des expositions de Bordeaux-Lac est terminée depuis avril 2012. Elle est composée de 127 ombrières recouvertes de 60 000 panneaux solaires qui, outre le fait d’abriter 7 000 places de stationnement, ont le mérite de fournir 12 mégawatts d’électricité. Cela équivaut à la consommation de 5 000 foyers ou à la moitié des besoins de Bordeaux pour l’éclairage public.

LES OMBRIÈRES PHOTOVOLTAÏQUES DE BORDEAUX-LAC

7 000 places à l’ombre Une production équivalente aux besoins de

5 000 foyers

Un bon moyen de lutter contre la chaleur estivale, y compris dans les îlots de chaleur urbains, est de s’en prémunir. Comment ? Grâce à l’ombre des bâtiments, de la végétation, des équipements : tout est bon pour rester au frais.

Le conducteur s’est garé à l’ombre du pin. La zone ombragée est à température ambiante, 32°C.

L’avantage c’est qu’elle existe presque partout. Même en ville, on en trouve forcément. Encore faut-il qu’elle soit : • accessible • et au service du climat urbain Dans le cadre de la lutte contre les îlots de chaleur urbains, l’ombre offre ainsi un îlot de fraîcheur très pertinent, et bien souvent gratuit !

La zone en dehors de l’ombre de la végétation est bien plus chaude, à plus de 52°C.

20°C Dans une même rue ou sur une même place, on peut constater plus de 20°C d’écart de température de surface entre un côté à l’ombre et un côté ensoleillé.

Minimum 33,3°C

Minimum 32,0°C

Maximum 56,0°C

Valeur moyenne 58,5°C

Maximum 56,0°C

Valeur moyenne 40,9°C

En sortant de la zone ombragée, le piéton ou le cycliste sera exposé à une température de surface proche de 55°C, soit 20°C de plus que dans la zone à l’ombre.


L’EAU JOUE UN RÔLE TRÈS IMPORTANT DANS LE CLIMAT URBAIN ELLE EST ESSENTIELLE POUR LA VÉGÉTATION ET RAFRAÎCHIT LA VILLE

LA PLACE DE L’EAU DANS LA VILLE

© Arthur Péquin

L’EAU

« EST INDISPENSABLE À LA VIE ELLE EST ÉGALEMENT INDISPENSABLE À LA VILLE. »

L’eau joue un rôle très important dans le climat urbain. Elle nous rafraîchit que ce soit directement lorsque, présente à l’état liquide, elle s’évapore, ou indirectement puisqu’elle permet à la végétation de s’épanouir et donc de constituer des IFU. Le processus d’évaporation consomme de l’énergie puisée dans le milieu urbain. Ainsi, en s’évaporant, l’eau rafraîchit l’air alentour.

La présence d’eau rafraîchit l’atmosphère par son évaporation, qui consomme de la chaleur dans l’air ambiant.

La Garonne a une grande influence sur le climat urbain de Bordeaux et des quais, notamment rive droite où elle constitue un îlot de fraîcheur idéal, les arbres pompent l’eau du sol pour l’évaporer en hauteur. L’air rafraîchi descend alors au niveau du sol, nous apportant fraîcheur et confort. Lorsque le vent chaud et sec du Sud ou du Sud-Est passe sur la Garonne, il se charge en vapeur d’eau du fleuve qui devient ainsi plus frais en aval.

1000 m

3

1 litre d’eau qui s’évapore refroidit de 2°C un volume de 1 000 m3 d’air.

La ripisylve, ensemble des formations végétales sur les bords des cours d’eau, garde la fraîcheur : sa température est nettement infèrieure à la température ambiante.

31°C 29°C 27°C 25°C

Minimum 25,1°C

Maximum 31,6°C

Valeur moyenne 28,9°C

UN ÎLOT DE FRAÎCHEUR AQUATIQUE Le pouvoir rafraîchissant des fontaines et de la Garonne Les fontaines de Mérignac Rive gauche, c’est le miroir d’eau qui constitue l’îlot de fraîcheur aquatique le plus significatif. Au départ, ses concepteurs n’avaient pas forcément prévu que les Bordelais iraient s’y rafraîchir.

Le saviez-vous ? Saviez-vous que la vue de l’eau engendre également dans nos corps une réaction de fraîcheur avant même que l’on en ressente les effets ?

Réalisation de l’étude : ECIC et ACMG - Conception des panneaux : ECIC

Le miroir d’eau de Bordeaux

Cette œuvre est aujourd’hui un succès apprécié des Bordelais qui s’en sont réapproprié l’usage en cas de fortes chaleurs.


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