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Un week-end loin du stress de la vie citadine au Parc national de la New Forest
Quelques chiffres Située à l'ouest de Southampton, dans le comté d'Hampshire, la New Forest est déclarée Parc national en 2004. Héritage de Guillaume le Conquérant qui en a fait son territoire de chasse en 1079, elle s'étend aujourd'hui sur 571 kilomètres, compte 37 communes et 34.000 habitants. Le travail des commoners, métayers qui entretenaient terres et animaux, a permis de garder intactes les forêts primaires, les landes et les 42 kilomètres de côtes qui bordent le domaine. A l'heure actuelle, 7.300 cerfs, poneys et têtes de bétail se promènent librement dans la forêt du parc. De quoi réjouir les amoureux de la nature. Les sportifs ne sont pas oubliés. La New Forest leur propose des activités, cyclisme, équitation ou sports nautiques.
FORDINGBRIDGE
Bramshaw
Godshill Minstead
Southampton
Cadnam
LYNDHURST Rhinefield RINGWOOD Burley
TourismeE
samedi 25 juillet 2009
Beaulieu Road Station Beaulieu Exbury
Sway LYMINGTON
Envie de se mettre au vert? Pour les épris de nature ou les accros du sport, il y a toujours de quoi s'occuper à la New Forest. Déclaré récemment Parc national, le district veut conserver intact un héritage datant de onze siècles. Le meilleur moyen d'en apprécier le caractère et les particularités: les randonnées à cheval, à pied ou à vélo. Les amateurs de sports aquatiques ont également la possibilité de pratiquer ski nautique et canoë-kayak le long des côtes ou de fréquenter les piscines et centres thermaux à l’intérieur du domaine. ■ A l'origine territoire de chasse de Guillaume le Conquérant, la New Forest a contemplé les siècles sans changer d'un tronc d'arbre si ce n'est ses frontières qui se sont réduites. Vestiges de la tradition médiévale anglaise, les commoners ont inlassablement occupé et entretenu les terres, protégées par des droits encore en vigueur. A l'heure actuelle, 400 commoners font encore paître leur bétail dans les pâturages du gigantesque domaine. Et les bêtes se promènent toutes librement dans le parc. Les commoners ont toujours fait et font encore partie de la vie de la New Forest. Autonomes, ils cultivent leurs propres fruits, légumes, récoltent leur miel. Verderers et Agisters se chargent de la santé des animaux et de faire respecter les lois héritées de la Norman Law établie par Guillaume Ier. Pour la sécurité des animaux, des grillages ont été posés afin de les empêcher de se sauver et enfin, en 2004, la New Forest est officiellement déclarée
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Parc national. Forêt, lande, plages, la New Forest est une mosaïque de paysages et de milieux naturels différents.
Activités sportives Le meilleur moyen d'en découvrir un maximum est de pratiquer les activités sportives proposées par le district. Des plus douces aux plus endurantes, tout le monde peut participer. Promenades en forêt pour les citadins venus simplement se mettre au vert et faire un break avec la vie agitée des villes, randonnées à vélo sur 160 kilomètres de routes cyclables (et là, attention, de même que le sens de circulation, les freins sont inversés et si vous freinez de la main droite, vous risquez quelques surprises...) ou encore balades à cheval à travers le parc. Avec les 42
kilomètres de côte, les sports d’eau ne sont pas en reste, notamment ski nautique, pêche ou natation et détente dans les centres aquatiques et piscines à l’intérieur du domaine.
Excursion à Southampton Pour les amateurs de découvertes plus en douceur, il est possible de visiter le parc en bus ou en voiture avec un guide et de faire une escapade à Southampton, située à environ 20 kilomètres de Lyndhurst. La ville portuaire est une destination très prisée du sud de l’Angleterre. Aussi dynamique le jour que la nuit, elle abrite de nombreux musées dont le musée maritime qui retrace le destin tragique du Titanic, parti du port de Southampton. Le musée d’art déco City Art Gallery, le musée
(Photos: L.C.)
archéologique, le grand théâtre Mayflower en hommage aux frères pèlerins émigrés vers les EtatsUnis à bord du bateau du même nom, font également partie du riche patrimoine culturel de la ville. La ville séduira aussi les noctambules avec les fameux pubs britanniques, les nombreuses discothèques et le Leisure World, sur West Quay Road, centre de loisirs qui comprend bars, restaurants, discothèques et le casino Grosvenor. Et retour en voiture, en train ou en bus avec le Night Bus Service, dans la campagne anglaise pour digérer une excursion mouvementée dans la ville phare du comté d’Hampshire. ■ Textes: Laetitia Collin www.thenewforest.co.uk
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A la New Forest, le bétail n'est pas confiné dans les enclos mais se promène librement dans le domaine
Le village de Beaulieu
Si l'histoire de la voiture m'était contée Beaulieu (prononcez [biuli]) est un petit village anglais typique. Il s’est étendu autour d’une abbaye cistercienne fondée au XIIIe siècle. Connu pour son abbaye et la Palace House, il abrite également le célèbre National Motor Museum fondé par le descendant de Lord Montagu (rien à voir avec Shakespeare). Son aïeul est entré en possession du village dans les années 1530, après la dissolution des monastères décidée par Henri VIII. Le National Motor Museum possède 250 véhicules qui retracent l’évolution des modèles de voitures à moteur en Grande-Bretagne des années 1890 à 1970-80, avec des modèles les plus fantaisistes et originaux aux plus élégants et racés: Berline, Jaguar, ou encore la fameuse Ford T. Une exposition est consacrée aux voitures de James Bond, de l'Aston Martin conduite par Timothy Dalton dans Tuer n'est pas jouer à la Lotus Submarine de L'espion qui m'aimait en passant par la Ford de Daniel Craig dans Casino Royale.
Respecter le code de conduite
Les rois de la New Forest Cerfs, poneys, bétail, ce sont en tout près de 7.300 individus qui cohabitent dans le domaine, entretenus et soignés par les commoners. La New Forest considère que ce dévouement mérite bien quelques efforts de la part des touristes et a donc instauré un code de conduite pour maintenir l'harmonie entre nature, animaux et humains. ■ A la New Forest, les animaux, les poneys comme les cerfs et le bétail, sont libres d'aller où bon leur semble… même sur les routes. C'est donc pour leur sécurité et pour celle des touristes euxmêmes que le domaine a imposé un code de comportement fait de règles simples et souvent évidentes. Les feux de camps sont interdits, il ne faut pas laisser de détritus et garder son chien en laisse et sous surveillance. Il est
Utilisés par les commoners depuis le Moyen-Age, les poneys sont devenus l'emblème de la New Forest plus prudent d'éviter la forêt la nuit et les cyclistes doivent impérativement suivre les pistes. Pour éviter de percuter des animaux, la vitesse est limitée à 40 miles à l'heure (approximativement 65 kilomètres / heure) à l'intérieur du parc, en précisant qu'il est toutefois rare de pouvoir atteindre cette vitesse sur les sentiers
du parc. Enfin, une règle d'or: il est interdit de nourrir les poneys qui pourraient, de ce fait, devenir agressifs. Ces derniers sont l'emblème du parc. L'élevage à la New Forest remonte à d'anciennes traditions médiévales. Les poneys ont toujours fait l'objet d'une attention particulière. Les commoners les utilisaient depuis des
siècles pour les attelages. Vivant en communauté, les poneys ont créé d'eux-mêmes ce que l'on peut appeler «une famille». Les commoners ont introduit quelques animaux de l'extérieur mais depuis la fondation de la New Forest Poney et de la Cattle Breeding Society en 1938, les poneys sont des purs-sangs de la New Forest. Ils sont connus pour leur tempérament doux et sont faciles à monter. Stars du domaine, ils n'en sont pourtant pas les seuls habitants. On compte actuellement 1.770 cerfs (contre 7.500 au XVIIe siècle) et les commoners continuent à élever du bétail qui lui aussi peut se promener en toute liberté. Renards, blaireaux et chouettes se partagent aussi en toute quiétude l'ancien territoire de chasse de Guillaume le Conquérant. La New Forest compte sur les touristes pour l'aider à maintenir le confort et le bien-être de tout ce petit monde.
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samedi 21 mars 2009
INTRO
Ténériffe enchante par l'abondance et la diversité du patrimoine
L'île aux mille visages Située à 300 kilomètres des côtes africaines et à 1.300 kilomètres de la péninsule ibérique, Ténériffe fait rêver par son climat tempéré tout au long de l'année et ses paysages divers dessinés au gré de l'activité de l'imposant volcan Pico del Teide, à l'origine de la végétation luxuriante du Nord et des décors semi-désertique au Sud. Une des sept îles de l'archipel des Canaries, elle est une destination idéale, été comme hiver, propre au tourisme balnéaire et culturel, pour les voyageurs de 7 à 77 ans. Pendant que les hôtels quatre ou cinq étoiles aux abord des plages du Sud offrent tout le confort de leurs chambres «villas», des piscines extérieures chauffées, des spas et autres terrains de golf, les villes du nord de l'île dévoilent leur centre historique et architectural. Foyer de mythes anciens, Ténériffe, comme ses voisines, pousse la porte de l'imaginaire des contes et légendes merveilleux, de l'Atlantide de Platon aux jardins des Hespérides, sans oublier l'héritage culturel apporté par les conquistadores espagnols. Tous ont laissé leurs traces aux confins de la réalité et de l'imagination sur cette île paradisiaque.
Repères Repères
Tenerife Puerto de la Cruz
Santa Cruz Candelaria
Parque Nacional del Teide
Alcalá Los Cristianos
Montaña de Taco
Montaña Roja
Zone Forestière
PIC DU TEIDE Chio Mirador de Pino Gordo
Téléphérique Zone Forestière
La destination de to Textes et photos: Laetitia
Farniente, sports, visites, Ténériffe en offre pour tous les goûts. Ile volcanique comme ses voisines, elle fascine depuis des siècles par la diversité et la richesse de son patrimoine naturel, historique et architectural, juste mélange des particularités des habitants et l'influence espagnole et berbère et des mythes qu'elle véhicule depuis l'Antiquité. ■ Située sur le Tropique du Cancer et au large du continent africain, l'«île du printemps éternel» doit son surnom à ses températures douces, avec 23 degrés en moyenne pour l'année. Son climat en fait une destination privilégiée en hiver où les températures ne descendent pas en dessous de 18 degrés et en été, pour ceux qui aiment le soleil sans les excès de chaleur qui peuvent l'accompagner en certains endroits. Les hôtels du sud de l'île sont idéaux pour le farniente où luxe et tranquillité sont de rigueur. Massages dans les spas, baignades dans les piscines de l'hôtel et promenade le long des plages situées à quelques minutes de l'hôtel, rythment les journées des touristes aisés venus se faire choyer. Et pendant que ceux-ci font la sieste, ceux-là vont jouer au golf. Avec ses huit parcours, tous situés en bord de mer, Ténériffe est devenue une «destination golf» par excellence, au point d'accueillir des championnats internationaux comme le Tenerife Ladies Open. Les plus casse-cou y trouvent aussi leur compte avec les pistes de VTT, la possibilité de faire de l'escalade, du parapente à partir des 40 zones de décollage de l'île et du canyoning dans les ravins Barranco del Infierno, et ceux de Los Carrizales et Masca du parc rural de Teno. Les randonneurs courageux auront du chemin à parcourir avec les 4.000 km d'itinéraires possibles qui leur permettront de partir à la découverte du patrimoine naturel, historique et architectural de l'île. Et ceux qui ont le pied marin pourront constater une nature aussi abondante sur la terre que dans les fonds marins peuplés d'espèces de tortues géantes, raies et autres animaux aquatiques qui ne barbotent qu'aux abords de Ténériffe.
Des hôtels paradisiaques et des paysages à couper le souffle pour le touriste qui vient se couper du monde Au gré des excursions, Ténériffe dévoile ses trésors. Le volcan et les anciennes coulées de lave ont dessiné les panoramas tantôt idylliques tantôt lunaires et décidé des différents climats et types de végétation qui poussent ici plutôt que là. Alors que les pluies arrosent abondamment la végétation luxuriante du Nord, le Sud est marqué par la sécheresse et l'aridité des paysages. Trente-deux espaces naturels protégés recouvrent 47,5 %
Alors que le nord possède une végétation abondante...
... le sud de l'île est plutôt marqué par des paysages arides
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naturel, historique et architectural
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du territoire, soit 969,24 km2. Le parc national del Teide, déclaré patrimoine mondial par l'UNESCO, est l'emblème de la diversité naturelle de l'île et la fierté des Tinerfeños. Les amoureux de la nature et des singularités pourront rencontrer des espèces de la faune et de la flore qui ne vivent que dans cet espace. Mais l'attraction principale du parc reste le fascinant pic du Teide qui s'élève à 3.718 mètres d'altitude, ce qui est en fait le point
culminant de l'Espagne. En contrefort du Teide, une grande caldeira, Circo de las Cañadas, de 17 km de diamètre rappelle les cratères lunaires, également appelés «cirques». La commune d'Arona, située dans le sud-ouest de l'île, vaut aussi le coup d'œil pour son histoire et ses paysages, notamment la réserve naturelle de Barranco del Infierno. Enfin, le parc rural d'Anaga dans le Nord-Est et le parc rural de Teno, au Nord-Ouest, sont aussi représentatifs de la biodiversité, image de marque de l'île de Ténériffe. Pour les curieux d'histoire et de culture, les villes du Nord ouvrent leur centre historique et les portes de leurs musées. San Cristobal de la Laguna, l'ancienne capitale, est un des plus éclatants témoins du passage des conquistadores espagnols qui ont marqué l'architecture de nombreuses villes. Malgré les changements entraînés par le grand tourisme qui a débuté dans les années soixante, La Orotava, Santa Cruz de Tenerife, capitale actuelle, et Puerto de la Cruz ont gardé leur charme traditionnel et leur patrimoine historique. D'un point de vue strictement historique, l'histoire de Ténériffe commence en 3000 avant JésusChrist avec le peuple des Guanches, issu de la civilisation berbère, et seul habitant de l'île jusqu'à l'arrivée des conquistadores espagnols. Pour les rêveurs versés dans les contes imaginaires et la mythologie, il en va tout autrement. Selon certains, Ténériffe et les autres îles des Canaries ne seraient rien moins que les restes de... l'Atlantide. Tout a commencé avec les textes de Platon, le Timée et le Critias, dans lesquels le philosophe grec parlait d'un continent et d'une civilisation brillante qui aurait été détruite par son orgueil et sa décadence. Faits rapportés ou conte moral? Le doute plane depuis des siècles et fascine jusqu'aux scientifiques les plus sérieux. Aussi la similitude des Guanches avec les Atlantes décrits par Platon, grands et fiers guerriers et le paysage troublant et idyllique des Canaries ontils engendré les rumeurs les plus fantastiques. D'autres parlent des îles Fortunes, du jardin des Hespérides et des colonnes d'Hercule qui fixaient les limites du monde. A chacun ses chimères. Le tourisme rêveur, curieux, sportif ou celui qui a envie de se faire chouchouter, tous trouveront à Ténériffe ce qu'ils sont venus chercher.
Ténériffe est devenue une «destination golf» par excellence
Invité récent, le tigre blanc se prélasse dans la nature luxuriante du Loro Parque
Loro Parque pour la protection des animaux
One animal show Enfants et adultes feront un passage obligé par le Loro Parque à Puerto de la Cruz. Avec plus de 740 perroquets, le parc possède la plus grande réserve de perroquets au monde, récupérés aux quatre coins de la planète. Tout a commencé en 1972. Wolfgang Kiessling fonde ce qui deviendra une attraction incontournable de l'île de Ténériffe avec, pour débuter, quelque 150 perroquets et un spectacle particulier avec ses hôtes. Depuis, le parc n'a cessé de gagner en surface et en invités spéciaux. Aujourd'hui, outre les perroquets, Loro Parque accueille des gorilles, des tigres blancs, des dauphins, des lions de mer. Les pingouins vivent sur une banquise reconstituée. Les touristes assistent au spectacle, digne de la Marche de l'empereur en
défilant sur un travelator de sorte que l'on puisse se demander qui sont réellement les spectateurs. L'entrée du parc, d'esthétique asiatique, et le décor du Siam Parc, autre parc d'attraction de Wolfgang Kiessling, soulignent volontairement les liens du directeur des parcs avec la famille royale de Thaïlande. Wolfgang Kiessling s'investit dans la protection des animaux et partage des accords avec de nombreuses associations et des zoos étrangers et s'est intéressé de près aux animaux asiatiques. Touchée par ses actions, la famille royale a offert l'entrée construite en or pour certaines parties. A ne pas manquer: les spectacles des lions de mer et des dauphins qui blufferont petits et grands.
Partir avec Luxair Tours
Voyager pendant la crise?
Salle de massage d'un des grands hôtels de Ténériffe Ténériffe est une destination proposée par Luxair tout au long de l'année. Des départs sont prévus le samedi de janvier à décembre et le mercredi du mois d'avril à la mi-novembre. Environ 4 h 30 de vol pour arriver dans un des 45 hôtels proposés dans les trois brochures de Luxair: Excellence, Luxair Tours et Happy Summer. La brochure Excellence présente trois hôtels cinq étoiles parmi les plus luxueux et confortables de l'île comme l'hôtel Abama Resort, réputé pour ses façades en pierre rose, inspirées de l'architecture mauresque et son terrain de golf 18 trous. Luxair Tours propose cinq hôtels dans le nord de l'île et vingt hôtels dans le Sud. Comptez à partir d'environ 750 euros par personne pour une semaine dans un hôtel quatre étoiles. Malgré ces suggestions alléchantes, Luxair n'échappe pas à la crise ambiante. La fréquenta-
tion des lignes et les réservations ont chuté de 7 % pour les Canaries et, des sept îles de l'archipel, Ténériffe est la destination qui enregistre la plus forte baisse avec 12 %. Mais comme dit le proverbe, le malheur des uns fait toujours le bonheur des autres. Aussi, pour ne pas se laisser entraîner dans la spirale, la compagnie prend des mesures pour encourager ses clients. 200 hôtels prolongent la promotion sur les first minute et early booking qui ont cours jusqu'au mois d'avril. Les autres propositions sont à consulter sur le site de la compagnie: www.luxairtours.lu. L'office du tourisme de Ténériffe met à disposition un site Internet www.webtenerife.com sur lequel vous trouverez entre autres la liste des musées et centres culturels, les meilleures excursions et les itinéraires de randonnées avec le degré de difficultés et la durée du parcours.
Tourisme
samedi 31 octobre 2009
INTRO
La Lorraine dévoile ses charmes Sa situation géographique en fait une destination idéale pour un long week-end. Belges, Allemands, Luxembourgeois et, depuis l'arrivée du TGV-Est, Parisiens peuvent découvrir les richesses et la diversité d'une région qui a longtemps souffert de son histoire et de l'image grise et austère de l'activité minière. Mais aujourd'hui, la Lorraine dévoile un patrimoine historique, naturel et gastronomique qui rivalise sans rougir avec les autres régions françaises. Ce qui était une faiblesse hier est devenu une force. On en veut pour exemple le quartier impérial de la ville de Metz, capitale de la Lorraine, candidat au patrimoine mondial de l'UNESCO alors qu'il a longtemps été rejeté par la population messine, témoin douloureux de l'hégémonie allemande. Chacun y trouvera son compte: les gourmands, d'abord, qui se régaleront des spécialités des quatre départements, sucrées, salées et bien accompagnées, petit vin de Moselle, pinot noir de Toul et la mirabelle (pour les plus courageux), digestif incontournable de la région. Les amateurs d'architecture peuvent se promener dans les rues de Metz et de Nancy et lire leur histoire gravée dans la pierre. Deux grandes villes, deux rivales (amicales) au visage, au style et à l'ambiance radicalement différents. Les amoureux de la nature peuvent prendre un bol d'air dans les forêts meusiennes et dans les Vosges. Ces dernières offrent aussi à elles seules de nombreuses possibilités: longues balades, sports d'hiver, musée de l'Imagerie d'Epinal, visites des petits villages typiques qui bataillent ferme pour préserver leur artisanat. Ou tout simplement, un petit week-end romantique dans un chalet au pied des montagnes...
Verdun
Longtemps mise en marge de la scène touristique française, la Lorraine rev
Une histoire gravée dans Qui osera encore dire que la Lorraine ne vaut pas le coup d'œil? Un patrimoine architectural et historique qui remonte à l'époque gallo-romaine pour certaines parties de la région, une architecture riche aux influences diverses, un parc naturel de 219.400 hectares et des massifs montagneux. ■ A travers chaque ville, chaque département, la Lorraine révèle les attributs qui marquent la singularité de son identité. Sa situation géographique idéale a fait de grands envieux qui ont assiégé les villes lorraines avec la verve et l'assiduité d'un amoureux transi qui fait la cour à sa dulcinée. Alors, fidèles à leur indépendance, Metz et Nancy se sont entourées, au cours des siècles, de fortifications des plus dissuasives. C'est ainsi que Charles le Téméraire s'est fait battre par René II, duc de Lorraine, à la bataille de Nancy au cours de laquelle le Bourguignon a perdu la vie en 1477 et que l'empereur Charles Quint est resté, en 1552, aux portes de Metz, sans pouvoir prendre la cité la plus fortifiée au monde. Metz s'est longtemps retrouvée sous les feux des politiques expansionnistes françaises et germaniques. Son statut d'évêché (comme Toul et Verdun) lui conférait cependant une certaine liberté de vie. Les protestants pourchassés dans tout le royaume de France étaient moins tourmentés à Metz et l'imprimerie s'y est développée plus rapidement qu'ailleurs.
Une histoire mouvementée
Au pied du massif vosgien, les habitants se battent pour préserver leur artisanat local
Mais l'histoire militaire ne s'arrête pas là puisque les invasions allemandes de 1870 et de 1940 ont fait repasser la Moselle de l'autre côté de la frontière. Le débarquement de Normandie en juin 1944 a marqué le début de la libération de la France, mais la guerre n'en était pour autant pas finie et les combats ont fait rage en Lorraine durant le rude hiver 1944. Aujourd'hui encore, des touristes américains viennent en Lorraine rendre hommage à leurs aïeux et
compatriotes au cimetière militaire de Saint-Avold. Mais la reine de la capitale lorraine est incontestablement la cathédrale, édifiée en pierre de Jaumont, un calcaire oolithique, qui tient sa couleur ocre de l'oxydation du fer par l'air. Le chantier a commencé en 1220 et s'étale sur près de trois siècles. Les 6.496 m2 de vitraux en font la surface vitrée la plus grande de France. Valentin Bousch, Chagall, Villon, Bussières, Gaudin ont
Metz
Nancy Epinal
En bref
La Lorraine des vins Vins blancs de Moselle, Gris de Toul, pinot noir des Côtes de Meuse. Il est bien loin le temps du phylloxera qui a détruit les vignes lorraines à la fin du XIXe siècle. Avant l'épidémie, le vignoble lorrain était plus étendu que l'alsacien. Aujourd'hui, les caves lorraines proposent des dégustations des produits locaux et démontrent que le temps de la piquette est bien révolu...
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La place Stanislas est le symbole de la ville des ducs de Lorraine
composé leurs-chefs d'œuvre dans cet édifice, et la Mutte, la voix de la cathédrale, pèse 11 tonnes. On peut entendre le fa dièse de la cloche à plus de 30 km autour de la ville. Elle a sonné pour la dernière fois à toute volée à la fin de la guerre mais on a dû l'arrêter car les vibrations délogeaient la pierre finement ciselée. Quant à la porte des Allemands, elle est un des derniers vestiges des 19 portes qui ceignaient la cité aux périodes
d'invasions. Les deux monuments méritent qu'on s'y attarde avec des jumelles pour en apprécier les détails parfois surprenants des bas-reliefs des deux mastodontes. A 60 km au sud, la ville de Nancy a fait l'objet de bien des convoitises mais son histoire et son architecture sont pourtant bien différentes, se rapprochant plus de l'idée que l'on se fait d'une ville typiquement française. La réputation de la place Stanislas, inscrite au patrimoine de l'UNESCO avec les places de la Carrière et d'Alliance, n'est évidemment plus à faire. Le duc Stanislas d'origine polonaise a hérité du duché de Lorraine de son gendre Louis XV après bien des péripéties et a décidé d'ériger une grande place en l'honneur du roi de France. Au XXe siècle, Nancy connaît un souffle de dynamisme avec l'essor de l'art nouveau. De nombreux jeunes artistes décident de briser le carcan de l'art classique en mêlant «arts majeurs», industrie et nature. Emile Gallé, les frères Daum, Louis de Majorelle sont les symboles du nouveau rayonnement créatif et, forts de leur succès, les nouveaux artistes créent l'Ecole de Nancy. Un tel plein de connaissances historiques et architecturales mérite bien une pause. Quittons les villes agitées pour le calme des montagnes vosgiennes... des massifs doux qui ne dépassent pas les 1.424 m d'altitude. Une promenade au cœur des vastes forêts de conifères et de feuillus que l'on
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Tourisme TOURISME
samedi 31 octobre 2009
ient en grande pompe
La Meuse est le deuxième département français producteur de truffe
la pierre
La Lorraine a sa mine de diamant Les truffes du Périgord sont largement reconnues mais le diamant noir est aussi répandu dans le département de la Meuse. Appelée vulgairement «truffe grise» par ses détracteurs, la tuber uncinatum est pourtant aussi chère et précieuse que sa concurrente du Sud. ■ Michel Garzandat en sait quelque chose. Une truffe n'est pas une truffe et la tuber uncinatum ne pousse pas comme la melanosporum. Il a fait pousser ses premiers plants en 1990 à la truffière de Saint-Rémy, à Fresnes en Woëvre, dans la Meuse. Et oui, on peut faire pousser des champignons! D'ailleurs Michel Garzandat fait volontiers visiter sa truffière et
Le diamant noir se trouve aussi bien dans l'Est que dans le Périgord
explique le processus de mycorhization des jeunes arbres. Pour une bonne récolte, il faut de l'eau, de l'ombrage et de la patience car la première récolte se fait en moyenne dix ans après la mycohrization. Alors que la truffe se vend actuellement en moyenne à 350 euros le kilo, «on mangeait, au Moyen-Age, la truffe comme on mange des pommes de terre aujourd'hui», explique Michel Garzandat. Elle a acquis ses lettres de noblesse à partir des rois Louis. Pour acheter des truffes «en règle», il faut d'abord s'assurer qu'elles sont brossées, lavées et canifées pour voir que l'intérieur n'est pas blanc, ce qui signifierait qu'elle est immature et n'a aucune valeur gustative car les veines brunes sont fertiles et les veines blanches sont stériles.
Avec le Centre Pompidou, Metz amène l'art contemporain dans ses murs
Une renaissance artistique Le Centre Pompidou de Metz devrait ouvrir ses portes en mai 2010. La ville espère ainsi développer l'essor de l'art contemporain et surtout le rendre accessible à tous.
croirait, en ces temps automnaux, enrobés de miel et de caramel. En hiver, les nombreux chalets invitent skieurs et autres amateurs de neige à se réchauffer après leurs escapades glacées. Au pied des massifs, les petits villages préservent leur patrimoine artisanal. On y trouve de nombreux magasins d'usine qui proposent leurs produits à des prix intéressants. Un luxe appréciable depuis que l'étiquette «Fabriqué en France» est menacée d'extinction. Face à la globalisation et la délocalisation tous azimuts, certaines manufactures qui existent depuis le XIXe
siècle ont décidé de s'associer pour mettre en commun et en valeur leur savoir-faire. Au Val D'Ajol, des ustensiles de cuisine estampillés «de Buyer», utilisés par des professionnels sont accessibles aux amateurs à quelques euros plus chers que ceux achetés en grande surface, du linge de maison de luxe Garnier Thiebaut dans le magasin d'usine de Gérardmer. La liste shopping et la valise de réserve s'imposent. Une façon de préserver l'artisanat local tout en faisant des économies... ■ Textes et photos: Laetitia Collin
La Lorraine regorge de petits coins idylliques insoupçonnés
■ La première pierre a été posée en 2006. Depuis trois ans maintenant, les Messins ont pu voir une structure surgir peu à peu des entrailles de la terre et émerger dans le quartier de l'amphithéâtre, délaissé il y a quelques décennies au profit du centre-ville. Pour sa conception, la Ville a fait appel à l'architecte japonais Shigeru Ban et à Jean de Gastines. Le bâtiment s'étendra sur 10.000 m2 dont 5.000 seront réservés à l'exposition des œuvres. Les baies vitrées ont été orientées de façon à avoir les plus belles vues de la ville de
Metz, quel que soit l'endroit où l'on se situe dans le bâtiment. Le Centre Pompidou Metz puisera dans les collections du Centre Pompidou Paris pour raconter aux Messins l'histoire de l'art depuis 1905 et leur faire découvrir les nouvelles créations de l'art contemporain. Pour autant, la structure de Metz se veut indépendante de celle de Paris, et outre l'exposition, la ville veut faire vivre le lieu grâce à une programmation d'événements tout au long de l'année. Le programme Constellation de mai à octobre 2009 devait tenir les spectateurs en haleine en proposant de nombreuses manifestations autour de l'art contemporain dans la continuité de ce qui se fera au Centre Pompidou. L'exposition inaugurale, intitulée Chefs d'œuvre, est prévue pour le printemps 2010
et occupera tout l'espace d'exposition. Les commissaires d'exposition gardent un secret relatif autour de cette exposition. On sait que des œuvres de Matisse, Picasso, Man Ray, Louise Bourgeois, Braque sont prévues au programme mais il se murmure aussi que des artistes contemporains doivent être invités, notamment certains parmi ceux qui ont participé à la Nuit Blanche du 2 octobre, événement devenu incontournable qui consiste à mettre l'art dans la rue. Derrière cette présentation des chefs-d'œuvre qui ont marqué le XXe siècle, le Centre Pompidou propose d'emblée une réflexion sur la notion de goût artistique, de jugement sur la beauté et la pertinence d'une œuvre, une remise en question de la définition d'«esthétique», autrement dit la subjectivité artistique.
Un bon coup de fourchette
L'assiette lorraine A l'image du Tour de Gaule d'Astérix, la Lorraine mérite aussi sa promenade gastronomique à travers les nombreuses spécialités des quatre départements. ■ • On commence bien sûr par la célébrissime quiche lorraine, un mélange d'œufs, de crème fraîche et de lardons déposé sur une pâte brisée. • La potée lorraine est à l'origine un plat paysan qui tient au corps élaboré à base de pommes de terre, de carottes, haricots, lard et saucisses à cuire fumées. • Les confiseries des Vosges, au sapin, à l'eucalyptus, aux myrtilles,... La confiserie des Hautes Vosges a l'avantage de préparer ses bonbons à partir d'essences naturelles. Les bonbons au sapin et la bergamote de Nancy (à base d'un agrume dérivé du citron)
Charlie et la chocolaterie? Non, la confiserie des Hautes Vosges. sont parmi les plus appréciés de la région. • La madeleine de Commercy (Meuse), en forme de coquillage,
à base d'œufs, de sucre, de beurre et parfumée à la fleur d'oranger, porterait le nom d'une soubrette, Madeleine Paulmier qui en fabriqua pour le duc de Lorraine Stanislas. • Le macaron de Nancy est apparu en 1793. Depuis l'époque des Sœurs Macarons, le secret de la recette est jalousement gardé. On sait juste qu'il supporte le voyage et qu'il est surtout délicieux. • On termine notre tour gastronomique par la reine de la région, la mirabelle. Fruit d'or délicieusement sucré qui se déguste en tarte, en chutney, en alcool, en liqueur ou tout simplement nature, à peine cueillie de l'arbre. Elle est vraiment l'emblème de la région et fait l'objet, chaque année au mois d'août, de festivités et de l'élection d'une reine de beauté qui doit représenter fièrement sa région.
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samedi 12 septembre 2009
Les montagnes suisses sont le paradis des sportifs, été comme hiver
Le cœur de l'Europe Au sud-ouest de la Suisse, le Valais est bordé par le glacier du Rhône et le Lac Léman. Avec 8.000 kms de chemins à travers montagnes et vallées et 47 sommets qui culminent à plus de 4.000 mètres, la région ravira les amateurs de sports été comme hiver. Ski, randonnée, rafting, canyoning, tout y est possible, des activités tranquilles aux plus extrêmes. Sans oublier les repas dans les restaurants de montagnes où l'on apprécie autant la vue du paysage que celle de notre assiette. ■ Le Valais se partage les Alpes avec d'autres cantons suisses, le sud de la France, le nord de l'Italie, l'Autriche, l'Allemagne, la Slovénie et le Lichtenstein. Si le plus haut sommet est sur le territoire français (le Mont Blanc avec ses 4.810 mètres), le Valais possède un autre trésor: le glacier d'Altesch, plus long glacier d'Eurasie, classé avec les sommets Eiger , Mönch et Jungfrau au Patrimoine mondial de l'UNESCO. Longeant les montagnes sur 23 kilomètres, le fleuve du glacier est le plus long «désert de glace d'Europe». Partant très tôt du village de Fiesch, au pied des Alpes, les amoureux des hauteurs et des paysages idylliques savoureront la montée en téléphérique en direction de l'Eggishorn qui possède la plus grande vue panoramique de l'Altesch. Les quelques centaines de mètres qui nous séparent du sommet se parcourent à pied, sur des chemins en pierre, avec son lot de passages étroits et abrupts. Dans chaque groupe de touristes, certains vont déclarer forfait dès
Intro
Il est temps d'oublier les clichés La Suisse a décidé de développer son offre touristique et de combattre les clichés qui courent sur son compte depuis des années, ceux d'un pays cher, avec peu de possibilités d'hébergement, des habitants aux principes très rigoureux particulièrement à cheval sur la ponctualité et peu amènes avec l'étranger. On imagine encore les villages perdus dans la montagne, les autochtones revêtant le costume traditionnel. Qui a lu Ramuz et sa Peur dans la montagne est irrémédiablement marqué par cette sensation d'enfermement que procure la grande dame blanche qui obstrue notre vision où que nous posions le regard. Mais, la Suisse est un pays aux milles visages. Le Grotto du Tessin n'a rien à voir avec le restaurant de montagne du Valais et la Suisse alémanique, la Suisse romande et la Suisse italienne sont aussi différentes que peuvent l'être trois sœurs avec des gènes communs mais un charme et une identité propres. Enfin, la Suisse c'est le pays de l'air pur, du bon vin, de la charcuterie et du fromage. Une série de clichés qui, elle, ne fait pas fuir les touristes, loin s'en faut.
Le site de l'UNESCO englobe le glacier d'Altesch et trois sommets: Jungfrau, Eiger et Mönch le départ, d'autres abandonneront en cours de route et une poignée atteindra le sommet et trouvera ce qu'il est venu chercher: un défi à le relever, une rencontre avec soimême ou simplement une vue époustouflante. A chacun son Graal. Au sommet: un paysage intemporel qui a vu passer des millions d'années, changeant de visages au fil des variations climatiques, au cœur de l'Europe bien avant l'arrivée de l'Homme. Mais les défis, ça creuse! Alors, après avoir atteint des sommets, il est bien temps de redescendre dans un de ces petits restaurants
de montagne qui vous serviront raclette, fondue et charcuterie à profusion. Arrivé en bas, changement de décor. On arrive dans le parc naturel du Binntal, dans la vallée de Conches. Le parc englobe la superficie des communes de Binn, Ernen et Grengiols, soit 160 km2 et 1.192 habitants en 2000. Quelques maisons, des petits villages typiques. La région essaie de trouver le compromis entre préserver son mode de vie rural et ses paysages sans se figer et se transformer en musée vivant. Enfin, un voyage dans le
Valais n'est pas complet sans un détour par Sion, la capitale du canton et la plus ancienne ville de la Suisse, avec 7.000 ans d'histoire. Les férus de culture apprécieront la visite des quatre châteaux, des quatre musées et des nombreuses galeries d'art que compte la ville. Petite curiosité: les bisses, ces canaux construits au XIIIe siècle pour irriguer prairies et vignobles. Elles sont généralement bordés de petits sentiers qui raviront les promeneurs. www.switzerland.com Tél.: 00800/100 200 30
Le Tessin est la mine d'or des paléontologues
Rigueur suisse et dolce vita Canton exclusivement italophone, le Tessin dévoile une autre Suisse, influencée par le climat méditerranéen et la douceur de vivre de ses voisins du sud. Le Monte San Giorgio surnommé la montagne aux fossiles et les châteaux de Bellinzone, capitale du Tessin sont deux des neuf sites suisses classés au patrimoine de l'UNESCO. ■ Le professeur de paléontologie, chercheur à l'université des études de Milan et directeur scientifique du site Monte San Giorgio, Andrea Tintori nous emmène pour une visite guidée dans les bois du Monte San Giorgio. Il nous explique qu'il y a 240 millions, tout ce qui nous entoure n'était qu'une vaste étendue d'eau, une lagune dans laquelle s'ébattaient des monstres marins préhistoriques dont les fossiles ont été retrouvés, lors d'expéditions scientifiques du côté suisse et italien. Pour l'instant, 80 espè-
TourismeE
On voit encore quelques traces de l'immense lagune qui recouvrait la région il y a 240 millions d'années ces de poissons fossilisés ont été retrouvées sur les différents sites de la montagne. A Meride, le professeur Tintori a ouvert son musée des fossiles où l'on retrouve les créatures fièrement
baptisées par les chercheurs des noms de la région; Ceresiosaurus pour Ceresio, au lac de Lugano, ticinosuchus pour le Tessin ou encore meridensia meridensis en l'honneur du village Meride.
A 50 kilomètres au nord, un second trésor estampillé Patrimoine mondial de l'UNESCO, les trois châteaux de Bellinzone. Du haut des remparts, on aperçoit la jonction des deux cols qui place la ville sur l'axe principal de communication et de commerce qui courait de Rome jusqu'à l'actuelle Allemagne à l'époque romaine. Les trois châteaux, la murata, muraille fortifiée à l'ouest du Castelgrande et les remparts de la ville dont il ne subsiste aujourd'hui plus que les deux tiers, forment l'ensemble des fortifications médiévales de Bellinzone. Le site initial du Castelgrande date de l'époque romaine et a été renforcé au Xe siècle lors d'une nouvelle vague d'invasions barbares. Lui faisant face, le Montebello est construit au XIIIe siècle, sur l'éperon rocheux de la cité fortifiée et rejoint à la fin du siècle, par le château de Sasso Corbaro qui clôt l'ensemble fortifié et marque la frontière avec les plaines italiennes. ■ Textes et photos: Laetitia Collin
Un repas tranquille dans un grotto A l'orée d'un bois, dans un endroit retiré, vous trouverez parfois une terrasse de terre battue avec quelques tables et pas loin de vous, un cuisinier affairé devant son chaudron à remuer la polenta, cette bouillie à base de farine de maïs, spécialité du nord de l'Italie aussi célèbre et nourrissante que la pasta. Attention, ce n'est pas parce qu'on y mange pas qu'il faut se croire au restaurant. Les patrons ne veulent pas, en tout cas, se considérer comme tel. Dans les grotti,on ne vous présente pas de carte. Vous vous installez et dégustez les plats typiques de la région: charcuterie maison, minestrone, poisson, risotto, viande braisée, lapin, accompagné de pommes de terre et de salade, le tout arrosé de Merlot ou de Gazzosa, un soda au citron de la région.
Tourisme INTRO
Vin, gastronomie, eau, nature, il fait bon vivre en Rhône-Alpes. Prenez de bon matin la Route des vins en Beaujolais, dans le Rhône, pour visiter les caves et déguster des crus des douze appellations de la région. A midi, le repas à la ferme-auberge s'impose, les spécialités mitonnées à partir des produits de l'exploitation. Passez ensuite de l'autre côté de la Saône et changez de décor et de loisirs. La Dombes, un des quatre «pays de l'Ain», est connu pour ses nombreux étangs qui lui ont valu le surnom de «pays aux mille étangs». Pêcheurs du dimanche et autres confirmés peuvent s'adonner à de belles parties dans un réseau de sites que le Label Ain Pêche commence à développer. Terminez votre parcours en Bresse. Promenades à travers la campagne, découverte des traditions et du folklore encore très présents et bien entendu, repas gastronomiques dans cette région, qui se défend aussi bien que ses voisins rhodaniens et lyonnais, avec le fameux poulet de Bresse.
Jura
Bresse Bourg-en-Bresse
Dombes
Bugey
Rhône Lyon
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Du Rhône à l'Ain, changez de décor d'un département à l'autre
Douze crus et mille étangs
Saône-etLoire
samedi 1er août 2009
Isère
Un séjour dionysiaque Textes et photos: Laetitia Collin
On vous plante le décor: un bon repas, accompagné d'un bon verre de Beaujolais dans une ferme-auberge en pleine campagne ou un château luxueux entouré de vignes ou au bord d'un des mille étangs de la Dombes. Un séjour pour se faire dorloter et en prendre plein les papilles. ■ La vie en Beaujolais est indissociable de la culture de ses vignobles. Un nom, douze appellations que l'on apprend comme une poésie et que l’on retient comme le nom des douze apôtres: Beaujolais, Beaujolais Villages, Brouilly, Chénas, Chiroubles, Côte de Brouilly, Fleurie, Juliénas, Morgon, Saint-Amour, Moulin à vent, Régnié et, à côté des classiques, le Beaujolais Blanc issu du raisin chardonnay et non du gamay comme les autres crus et le Beaujolais Nouveau. Chacun son goût, son histoire et son caractère particulier et à chacun sa façon de se déguster. On choisit plutôt un Brouilly pour des arômes fruités, un Chiroubles pour des senteurs plus florales. Le Chénas est considéré comme le plus rare et le plus racé des vins de Beaujolais, un Régnié se déguste tôt, dans les cinq ans maximum alors que le Morgon est le vin de garde par excellence. Que de choses à savoir pour déguster un vin dans les règles de l’art! Le meilleur des apprentissages: les travaux pratiques. Un peu partout dans la région, des viticulteurs proposent des visites de leur cave suivies de dégustation. Il est également possible de suivre la Route des vins avec deux itinéraires possibles, un circuit passant par les 37 villages des Beau-
La réserve naturelle de la Dombes se visite en partie au parc des oiseaux jolais Villages et la Route des crus (vous souvenez-vous encore des 12 appellations citées plus haut?). Pour accompagner son verre de vin, il est possible de s’arrêter dans une ferme-auberge. Le concept? Les fermiers-aubergistes préparent leurs plats avec les produits issus de leur ferme et bien entendu, l’invité se doit de goûter les spécialités, cervelas braisé dans la grappe, sabodet à la beaujolaise, saucisson original nappé de sauce ou encore des tanches de la Saône au Beaujolais pour les amateurs de poisson. Enfin, pour digérer le tout, une promenade à cheval ou en lama au cœur des monts du Beaujolais qui, selon la légende, auraient été façonnés par Gargantua qui jetait à travers champs les cail-
loux qui se coinçaient dans ses chaussures, formant ainsi le relief de la région. Jouxtant la région du vin, le pays de l'eau, la Dombes, située de l'autre côté de la Saône. Elle doit à ses 1.200 étangs son nom poétique de «pays des mille étangs». Creusés au XIIIe siècle par les moines, ils foisonnent de carpes, brochets, gardons, tanches, grenouilles qui font de la Dombes la première région piscicole, en eau douce, de France.
Un écosystème fragile Les poissons partagent leur territoire avec des milliers de canards colverts, hérons, cigognes et autres sarcelles. La Dombes abrite ainsi 130 espèces d'oiseaux nicheurs. Pour préserver cet écosystème, une réserve naturelle de 380
hectares a été créée en 1963, dont une partie est intégrée au parc des oiseaux qui a ouvert ses portes en 1970, à Villars-les-Dombes. Le parc, comme la réserve, a pour vocation de faire connaître la faune et la flore de la région et surtout, d'en montrer la fragilité. 2.000 oiseaux de 400 espèces des cinq continents se partagent les 35 hectares du parc, répartis en seize espaces autour de l'étang central. Depuis le début de l'année, le parc possède la plus grande collection de toucans, accueillis dans une forêt dense tropicale reconstituée. Le parc présente également 40 espèces inscrites au Livre rouge international des espèces menacées, de quoi un faire un tour du monde à vol d'oiseau. www.parcdesoiseaux.com
Satisfaire son appétit et sa curiosité
La gastronomie dans l'histoire Ce qui fait la renommée de la Bresse? Sa volaille, seule à posséder l'appellation d'origine contrôlée (AOC), fleuron des restaurants gastronomiques bressans. La Bresse, c'est aussi un héritage de traditions et de folklore auxquels elle doit son identité et ses savoir-faire. ■ La volaille de Bresse est l'emblème de la région et son commerce est rigoureusement réglementé. Pour bénéficier de l'AOC, les animaux doivent être élevés en plein air, sur de vastes espaces (10 m2 par volaille) où elles trouvent leur nourriture (herbe, mollusques, insectes) qui complète celle fournie par l'éleveur (blé, maïs et produits laitiers de l'exploitation). Surtout, elle est facilement reconnaissable par son plumage blanc, sa crête rouge et
Des panouilles (épis de maïs) mis à sécher sur les façades généreusement fleuries? Pas de doute, on est en Bresse. ses pattes... bleues, un animal qui porte fièrement les couleurs nationales. Pour éviter les
contrefaçons qui ne concernent pas que les bijoux et les billets de banque, les éleveurs y ont ajouté
des indications supplémentaires: une bague d'identification à la patte gauche et un scellé tricolore apposé à la base du cou avec le nom de l'expéditeur. Avec tout ça, il n'y a plus à s'y tromper. Les restaurants qui, fatalement, découpent la volaille pour la cuisiner, déposent la patte baguée dans le plat du client pour certifier l'origine de la viande. Fiers de leurs volailles, les Bressans organisent, chaque année, mi-décembre, depuis 1862, un concours de la plus belle volaille morte, les Glorieuses de Bresse. Pendant ces trois semaines, de nombreux marchés permettent de découvrir et déguster les produits régionaux. Pas de grande tradition culinaire sans un savoir-faire séculaire. L'élevage et l'agriculture font partie de la vie des Bressans depuis le Moyen-Âge. Le musée départemental de la Bresse - domaine des planons rappelle et
explique les différentes pratiques sociales et les savoir-faire de la région. Paysage, environnement, construction, habitat, cultures, élevages, alimentation et habillement, tout y est. Tableaux et costumes nous parlent des codes sociaux des différentes époques. A l'extérieur, cinq bâtiments retracent la vie des fermiers du XVe au XXe siècle. Vraisemblablement construite vers 1490, la maison d'habitation, faite de pans de bois et de torchis, est sans cesse réaménagée jusqu'en 1992, date de départ des derniers fermiers. Autour du bâtiment principal, la grange, la remise, étables, écuries, four à pain, soues à cochons, poulaillers et le potager. Ces vestiges du passé, restaurés de 1992 à 1995, juste avant l'ouverture du musée, rattachent la Bresse du passé à celle d'aujourd'hui. www.musees.ain.fr