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Le journal indépendant des lycéens de Beauvais On est en retard sur le calendrier les gars. Depuis 2012. alternative

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ASSOCIATION DE PUBLICATION DE L’ALTERNATIVE

Publié par L’Association de publication de L’Alternative, une association indépendante de lycéens beauvaisiens.

ÉDITORIAL P.22

volume 02, numéro 01 | septembre 2013 | lalter.fr

Bienvenue à L’Alternative

Plus

PRINTEMPS ÉRABLE, UN AN APRÈS p. 13


SOMMAIRE

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native p.04

ACTU

Trente jours d’actualités, de polémiques et de débats

Quelles sont les alternatives pour revendre ses livres depuis la fermeture de Gibert Joseph ? s’interroge Julien Morin. Les sujets qui ont fait parlé à Beauvais pendant l’été. Laïcité à l’université : les signes religieux bientôt interdits ? Un nouveau foyer à Félix Faure ? Un nouveau visage à Jeanne Hachette. L’Aisne supprime les bourses étudiantes pour engrosser le RSA.

LIFESTYLE

Trente jours dans vie d’un lycéen

p.13

50 ans après le fameux discours “I Have a Dream”, quel est l’héritage de Martin Luther King ? Le guide du fastfoody pour le lycéen qui ne mangera plus jamais à la cafétéria. Maël Choudray imagine un monde où les robots ont remplacé le travail humain.

DOSSIER

Le mgazine à l’heure lycéenne

Un an après la fin du printemps érable, Pierre A. Lepetit s’entretient avec Maxime Denis et Gabriel Martin Labrosse, étudiants québécois, sur l’héritage d’une des plus grandes crises de l’histoire québécoise.

CULTURE

Trente jours dans la vie de la culture

Un été plein de festival. L’exposition de Roy Lichtenstein. Et à l’abordage de la Lune des pirates.

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OPINION

Trente jours d’humeur et de réflexion

Mathilde Forest explique pourquoi il faudrait mieux que vous achetiez une cape d’invisibilité avant d’aller sur Internet. Le coup de gueule de Paoline Maillard, organisatrice de la bourse aux livres à Jeanne Hachette.

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DÉCRYPTAGE ALLÈGEMENTS EN L ET ES

L’Éducation nationale va encore procéder à des changements sur les programmes des L et ES. Les explications par Diane Maat.

DÉCOUVERTE WOLVES AND MOONS

Avec leur folk poétique teintée de mélancolie, le groupe amiénois créé par Richard Allen décroche les bonnes critiques. Écoute.

DANS VOTRE CUISINE LES RECETTES D’HIPPOLYTE

Un tartare de bœuf exquis conçu pour L’Alternative par notre jeune chef prometteur Hippolyte Desteract.

REJOIGNEZ-NOUS 02

L’ALTERNATIVE

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@LALTERJOURNAL SEPTEMBRE 2013


les lycéens

sont votre cible

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ACTU

RENTRÉE

le Récap Beauvais Ce que vous avez manqué cet été Notre chef de section Actu nous raconte quatre infos qui ont marqué l’été

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Success-story D'un vélo jaune

LIVRES SCOLAIRES, LA GALÈRE La fermeture de Gibert Joseph pousse les lycées à agir. PAR JULIEN MORIN

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epuis le 10 novembre dernier, l’enseigne emblématique du boulevard SaintMichel, véritable temple de la littérature, a déserté notre centre-ville. Pour les lycéens, le premier problème qui se pose depuis cette fermeture est celui de la revente et de l’achat de livres scolaires d’occasion, un service que seul Gibert Joseph proposait. “Sans Gibert Joseph, c’est vraiment difficile car le choix y était important” déclare Erica, élève en Terminale S au lycée Félix Faure. La fermeture a provoqué l’inquiétude de nombreux étudiants et parents, poussant les lycées à redoubler d’efforts pour assurer un service adéquat. À Félix Faure, la “bourse aux livres”, organisée par les parents d’élèves, et dont la première édition a lieu début juillet, est un concept qui ne date pas d’hier. Cette année néanmoins, l’administration a décidé de mettre les bouchées doubles pour répondre à l’attente des lycéens en matière de livres scolaires. Deux bourses ont eu lieu, les 8 juillet et 31 août. La première a battu un record de fréquentation, qui s’explique selon l’administration par la possibilité nouvelle de payer ses bouquins avec la carte Cursus, qui offre un crédit de 100 euros pour les Secondes, ou de 50 pour les Premières et Terminales. Erica vante “une très bonne organisation. Cette fameuse nouveauté de payer avec sa carte Cursus, c’est très pratique ; le seul problème, c’était la queue !” À Jeanne Hachette, l’organisation était complètement gérée par des lycéens. Paoline Maillard, organisatrice de la bourse cette année, en explique son fonctionnement : “Les élèves dé-

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posent leurs livres, on fixe un prix, on le vend, et ils récupèrent l’argent le soir-même. La vente s’est déroulée sur trois jours au mois de juillet, et nous étions présents au lycée de 8 à 18 heures, sur la seule base du volontariat.” MAISON DE LA PRESSE S’Y MET AUSSI

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aison de la presse, située à l’angle des rues Carnot et Saint-Pierre, a décidé de reprendre le système d’occasions de Gibert Joseph. Désormais seule sur le marché, elle entend grapiller les parts de son ancien compétiteur. “Le scolaire marchait déjà bien, mais depuis la fermeture de Gibert Joseph, ça marche encore mieux” nous confie une employée de la librairie. “On a donc mis en place ce service pour répondre à une forte demande, notamment de la part des lycéens.” D’ailleurs pour répondre à la demande croissante, deux anciennes salariées de Gibert ont rejoint les rangs de leur ancien concurrent. “Je regarde si les livres sont encore en usage et si c’est le cas, le magasin les rachète pour ensuite les revendre à d’autres lycéens. Si les clients souhaitent un livre neuf ou si le manuel n’est tout simplement pas disponible, nous leur proposons de le commander.” Les lycéens attendent toutefois plus de la part de leurs établissements : “Pourquoi pas une librairie scolaire permanente où les lycées rachètent nos livres et où l’on peut en acheter d’occasion, plutôt qu’une simple bourse aux livres d’un jour ?” s’interroge un Terminale à Félix Faure. “La MDL [Maison des lycéens, à statut associatif, ndlr] brasse pas mal d’argent avec les recettes de la cafétéria, mais on n’en voit pas tellement les retombées.” 

PHOTOGRAPHIE AURIANE SCHÜPBACH

le nouveau service de location de vélos de l’agglomération a célébré son millième jour de location le 20 août dernier. Depuis le 5 juillet les Beauvaisiens ont la possibilité de louer un vélo classique ou à assistance électrique. La Ville a pour l’instant mis en circulation 35 vélos, mais face à leur succès, elle a décidé de prévoir l’achat de vélos supplémentaires. Les abonnements peuvent être réalisés au local situé à côté de l’Hôtel de ville — la location est à 1 euro par jour (16,30 euros au mois, 50 euros au trimestre). Selon la municipalité, le service vise un marché “différent” de celui de l’association Beauvélo, qui gère notamment l’opération Vélyce, un service de prêt gratuit aux lycéens.

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Bye Bye McDo, Bonjour Fnac ? le gros nom du fast-food américain va fermer ses portes rue Carnot. En cause, une baisse de rentabilitée. Il faut dire que la concurrence est élevée dans le secteur — et surtout moins chère. “Ils ont décidé de ne pas faire d’offres étudiantes comme à Amiens ou Paris. C’est un peu de leur faute” pense un lycéen. La franchise ferme boutique mais ne boude pas la ville : un troisième drive va ouvrir sur le boulevard Nelson Mandela. Une histoire qui ne fait pas l’affaire de tous. “Pour ceux qui n’aiment pas les sandwichs, il n’y aura plus de choix en centreville !” lâche une étudiante. Après la fermeture de Gibert Joseph en novembre dernier, c’est un autre coup dur pour le centre-ville de Beauvais, qui ne draine plus autant de monde qu’avant. “On attend des enseignes sympa où on pourrait passer nos heures de perm’.” Un autre fast-food pour combler les murs ? Pas si l’on en croit la Ville, qui serait en négociations avec la Fnac pour faire venir l’enseigne à Beauvais. Quand la culture remplace la malbouffe, un mal pour un bien ?

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LE VOILE SUR LA LAÏCITÉ À L’UNIVERSITÉ

L’ALTERNATIVE AU QUOTIDIEN @LALTERJOURNAL

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Com : La bataille des chiffres c’était la polémique de l’été. À l’approche des élections municipales prévues en mars prochain, l’opposition PS a attaqué la majorité sur le budget communication de la ville. Les socialistes ont distribué un “quiz de l’été” à l’attention des Beauvaisiens, tiré à 15 000 exemplaires. Le but ? Démontrer “l’explosion” des dépenses en communication. Le parti Beauvais pour tous a aussitôt répliqué dans un communiqué sur leur site, pointant la “la mauvaise foi la plus détestable” et le “mensonge” de l’opposition. Les frais de communication de la Ville font l’objet d’observations mutuelles depuis des années : “En 2012, les dépenses de communication de l’équipe municipale s’élevaient à moins de 400 000 euros, soit 53 % de moins que l’ancienne municipalité en 1999” affirme BPT.

Le Haut Conseil à l’intégration préconise l’interdiction des signes religieux dans l’enseignement supérieur. Le débat, lui, se ressere très vite autour du port du voile.

PAR LÉA FILLETTE  @LEAFLLT

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Le pont sauveur jamais autant un pont n’aura fait parlé de lui ; et pourtant, depuis sa fermeture en septembre 2010 pour des raisons de sécurité, on peut dire que nombre de gens lui ont jeté la pierre, si bien qu’on lui attribue tous les problèmes de circulation en ville. Mais ce sera bientôt chose du passé ! Les travaux de démolition ayant été terminés dans les temps, ceux de reconstruction ont pu commencer cet été. Les six éléments du tablier de 27 tonnes chacun sont tout droit arrivés de Belgique pour être assemblés. Tout s’annonce donc bien pour la réouverture prévue le 21 décembre prochain. Le coût total des travaux s’élève à 6 millions d’euros. Le pont de Paris était emprunté par plus de 7 000 véhicules dont 120 bus, par jour.

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nterdire les signes religieux à l’université. Voilà ce que préconise le Haut Conseil à l’intégration dans un rapport que le quotidien Le Monde a obtenu en août. Depuis 2004 les signes et tenues ostentatoires sont déjà interdits dans les établissements du primaire et du secondaire. Le HCI souhaite par cette proposition “anticiper” les problèmes liés à la religion dans certaines universités. Outre les “actes de prosélytisme” rencontrés, “la mixité” des établissements ou encore le “contenu des enseignants” seraient parfois récusés par des étudiants. Le rapport a déjà été contesté par l’Observatoire national de la laïcité et quelques universités, qui ne voient pas d’inconvénient à ce que leurs étudiants pratiquent pleinement leur religion. Certains voient dans les propositions du HCI une “attaque de plus contre l’islam”. “Dès qu’on parle de laïcité, on commence par un débat sur l’islam” affirme Emmanuel Zemmour, président de l’Union nationale des étudiants de France (UNEF). “Il faut donc mettre toutes les religions sur la table et regarder la laïcité dans son ensemble.” La proposition ne vise en effet pas seulement le voile, mais bien tous les signes religieux jugés “ostensibles”, comme la kippa ou le turban. Selon un sondage IFOP, 78 % des Français seraient en faveur d’un tel projet de loi — seulement 4 % ne voient pas d’inconvénient au port de signes religieux, alors que 18 % n’ont pas d’opinion sur le sujet.

Côté lycéens, l’avis est très tranché. Nous avons rencontré plusieurs lycéens, et par constat, le port du voile est particulièrement visé. “La croix, ça ne me dérange pas” raconte Julien. “Le voile si ; pas par islamophobie, mais parce qu’à mes yeux, c’est une façon de soumettre le sexe féminin. Les femmes françaises se battent depuis des années pour être reconnues comme égales des hommes, et cautionner que les femmes soient obligées de cacher leur visage, leurs cheveux, si ça n’est pas le corps entier, c’est pour moi une insulte à toutes ces femmes qui ont consacré leur vie pour la cause féminine en France.” Cyril, lui, invoque l’ostentation de certains signes : “Les signes religieux ne me dérangent pas, tant qu’ils restent discrets, comme les pendentifs, les mains de Fathma. lalter.fr On peut les disRÉAGISSEZ SUR simuler sous les vêteNOTRE NOUVEAU SITE WEB ments… Mais, les voiles, les aubes et autres signes voyants ne respectent pas le principe de laïcité, et c’est cet irrespect des valeurs de la France qui me dérange.” D’autres lycéens considèrent cependant que le sujet n’est pas important. “Tout le monde a le droit d’être comme il est.” lâche un élève. Le débat fait rage, mais pourrait être avorté. François Hollande s’exprimait contre un projet de loi il y a quelques semaines : “Aujourd’hui, dans les universités, il est possible d’intervenir sans qu’il soit besoin de texte supplémentaire.” Avant d’ajouter : “Les lois inutiles affaiblissent les lois nécessaires.”  — Témoignages recueillis par Diane Maat

DÉBAT

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ACTU ÉCRIVEZ POUR LA RUBRIQUE ACTU. ACTUALITES@LALTER.FR

Le nouveau visage de Jeanne Hachette Eric Ducastel, un proviseur à la rechercher du dialogue Exit les problèmes d’organisation. Tout fraichement arrivé de la Somme depuis quelques semaines, il a eu une rentrée tellement chargée qu’il n’a même pas eu le temps de rendre visite à toutes les classes du lycée Jeanne Hachette. Mais Eric Ducastel, le nouveau chef d’établissement là pour remplacer Catherine Dassonville, compte bien y remédier. “Je compte passer dans chaque classe pour me présenter et présenter le travail de notre équipe pour l’année à venir” a-t-il indiqué en entrevue à notre rédacteur en chef. Il faut dire que l’on part de loin : nombreux ont été les problèmes d’organisation décriés par les lycéens l’an dernier. Réforme des terminales, problèmes dans les emplois du temps et les options des élèves, foyer qui se dégrade, horaires du CDI pas assez larges, et terminales qui se retrouvent avec aucune explication sans internat... Eric Ducastel répondra à toutes les préoccupations des lycéens.

LE NOUVEAU FOYER ARRIVE ! Cela devait être un plan de rénovation complet. Finalement, le foyer rouvre, sans grand changement. PAR DIANE MAAT  @DIANEMAAT

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éjà en juin, des rumeurs circulaient que les locaux allaient subir un relifting à la rentrée. C’est désormais officiel : les lycéens de Félix Faure pourront profiter dès le 30 septembre de leur nouveau foyer et de la cafétéria… “Nouveau” ? Pas si vite. On attendait des changements majeurs, lorsque l’administration avait annoncé à la rentrée que les locaux seraient rénovés, et qu’en attendant les maquettes, il faudrait s’armer de patience. Mais changement de cap pour le projet, puisque la réouverture des locaux, initialement prévue pour novembre, a été avancée. Pour cause, peu de changements seront réalisés à court terme, si ce n’est un rafraichissement des murs. “Ce sera fait progressivement” a-t-on appris la semaine lalter.fr dernière. LES PHOTOS SUR Un des seuls détails NOTRE NOUVEAU communiqués a retenu SITE WEB notre attention : le lycée fera appel au collectif beauvaisien de jeunes graffeurs Wall Spirit — qui gagne en popularité dans la ville grâce à sa réalisation d’une œuvre sur les murs de la nouvelle maison des associations du quartier Argentine, ainsi que de la fresque sur les palissades qui entourent le chantier du futur centre commercial du Jeu de Paume, commandée par Hammerson — pour redécorrer les locaux. Les lycéens pourront même participer au dessin et à la conception de l’œuvre puisqu’un

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formulaire d’inscription a été mis à disposition des étudiants par l’administration à la Vie scolaire ; une initiative qui vise à faire réapproprier ce lieu de vie aux lycéens. Une réunion des représentants de la Maison des lycéens (MDL) encore en mandat et de l’administration du lycée a eu lieu le 20 septembre. La rénovation du foyer devait être à l’ordre du jour selon nos sources, mais aucune maquette, plan, ni même croquis ou information sur du nouveau mobilier ou le budget alloué aux travaux n’ont pu nous être communiqués. Aurélie Brisard–Le Goualher, CPE, nous a invités à prendre contact avec la MDL et le proviseur, qui n’avaient cependant aucune réponse supplémentaire à nous faire part. SEPT ANS DÉJÀ

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Le nouveau visage de Jeanne Hachette. Interview exclusive à lire en octobre.

Plus tard, la grande salle est devenue une salle de devoirs sur table, où les élèves composaient pendant des heures, au moins une fois par mois. C’est à la demande du Foyer socio-éducatif (FSE), ancêtre de la Maison des lycéens, que les locaux ont été aménagés en lieu de vie dès 2005, de façon à accueillir les élèves en dehors des périodes de cours, de 7 heures 30 à 18 heures. Les locaux vert pâle accueillent dans la grande salle ce que l’on connait aujourd’hui comme le foyer, où ont été installés tables et chaises basses, un piano, et plus récemment un comptoir à ordinateurs ; tandis que la plus petite salle accueille une cafétéria assiociative opérée par les fonds de la MDL.

FÉLIX FAURE

es locaux du foyer, avant d’être un lieu de vie dédié aux lycéens, ont été utilisés de différentes manières. C’est dans cette salle qu’avaient autrefois lieu les festivités du lycée. L’espace aujourd’hui alloué à la cafétéria était il y a longtemps une estrade renfermant les coulisses, tandis que les spectateurs étaient accueuillis dans l’actuel foyer. “Tous les spectacles, les activités scolaires et extrascolaires, étaient organisés à cette endroit” nous raconte Jacques Derome, proviseur du lycée. “Pendant la fête de fin d’année, que l’on connait plus sous le nom de la ‘cérémonie des Lauriers’, les discours des professeurs et de l’administration, danses, chorales, musiques… Tout avait lieu ici.”

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outefois après sept ans de bons et loyaux services, les locaux et le mobilier commencent à montrer quelques signes de vieillesse. La demande pour une rénovation du foyer et de la cafétéria avait été formulée l’an dernier par le Conseil de la vie lycéenne (CVL) et la Maison des lycéens. “C’est vraiment quelque chose que l’on attendait” nous confie un ancien administrateur au Conseil. Il reste cependant maintenant à connaitre la nature des changements qui seront apportés à moyen et long termes. 

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VENDREDI 15 NOVEMBRE VA ÉLIRE LE RESTE DU

LA RÉDACTION DE

L'ALTERNATIVE

CONSEIL DE RÉDACTION 2013-2014 Parce que nous espérons que vous serez intéressé à rejoindre notre équipe, voici un petit guide d’intro sur les acteurs de L’Alternative, comment participer, et les moyens d’entrer en contact avec nous.

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LES BASES

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Contrairement à la plupart des journaux étudiants français, les membres du Conseil de rédaction sont élus par les membres de L’Alternative. Pour briguer une position éditoriale ou voter à l’élection, vous devez donc faire partie de l’équipe de L’Alternative.

LE CONSEIL DE RÉDACTION Les postes à pourvoir

Dix chefs de section ou coordonnateurs partagent les mêmes droits de vote sur les numéros, et travaillent ensemble pour produire le journal chaque mois. Pour plus d’informations sur les positions individuelles, contactez le chef de section concerné.

Lifestyle/Art de vivre Dossiers Sports Mise en page & production Photographie Web

Deadline

dépôt candidatures

délibérations

élection

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23h59

18h

18h30

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Soumettez une candidature d’une page à rec@lalter.fr.

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Les membres de la rédaction qui veulent voter doivent assister aux délibérations.

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Les candidats seront interviewés devant les membres votants.

L’Alternative demande que tous les candidats soumettent une candidature d’une page, incluant les raisons qui vous poussent à briguer le poste, ainsi que deux exemples d’articles, photos, illustrations, ou mise en page. Faites parvenir votre candidature à rec@lalter.fr avant le mercredi 16 octobre à minuit.


ACTU ÉCRIVEZ POUR LA RUBRIQUE ACTU. ACTUALITES@LALTER.FR

ÉTUDIANTS PRIVÉS DE BOURSES Le département de l’Aisne est le dernier à supprimer les bourses étudiantes en Picardie. PAR DIANE MAAT  @DIANEMAAT

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e 8 juillet, le Conseil général de l’Aisne votait à majorité la suppression des aides données aux étudiants axonais à trente voix contre huit. Dans la même journée, le quotidien Le Monde révélait la suppression de la bourse au mérite, applicable aux bacheliers ayant obtenu la mention “Très bien”. Cette bourse était “indispensable” pour un certain nombre de jeunes bosseurs, issus de milieux modestes mais qui souhaitaient néanmoins pourÉTUDI suivre des études ANTS supérieures. Ce sont ainsi jusqu’à 1 800 CETTE ANNÉE euros pour certains sans lesquels les PLUS DE étudiants devront réaliser leur budget cette année. Yves Daudigny, président du conseil général de l’Aisne et membre du Parti socialiste, est à la tête de cette initiative. Depuis l’annonce de cette suppression, il n’accorde que de très rarissimes interviews sur le sujet et n’était pas disponible pour commenter le dossier.

3.1k vont

PERDRE

900€

Au dehors du bâtiment, les étudiants axonais se mobilisent, et n’admettent pas cette privation. Simon Dubois-Yassa, étudiant, et Lauranne Witt, membre de l’Union nationale des étudiants de France (UNEF) ont lancé une pétition qui compte à présent plus de 2 000 signatures, et une page Facebook qui récolte des témoignages d’étudiants dépourvus. Le 21 août, ils organisaient une première conférence de presse avec le mouvement des jeunes socialistes pour pouvoir exprimer leur voix face au élus. “Cela fait deux mois que nous demandons à parler aux élus, mais on a tout le temps la même réponse : ‘Non’” raconte Simon Dubois-Yassa. “Ils [nous ont dit] qu’ils étaient des trésoriers, des gestionnaires, et qu’ils faisaient ce qu’ils avaient à faire. Nous leurs avons répondu que les Axonais avaient voté pour des élus, pas pour des trésoriers.”

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es élus socialistes justifient leur décision d’économiser sur les bourses facultatives pour compenser l’augmentation des dépenses sociales, telles que le RSA, qui représente approximativement 6,5 millions d’euros par mois. En supprimant les bourses allouées aux étudiants, ils entendent gagner 1 000 euros par an et par étudiant, soit 3,5 millions d’euros sur l’année. “On leur a dit que supprimer les bourses, c’est supprimer l’avenir des étudiants et celui de la région ; ils nous ont dit qu’ils le savaient, mais

qu’ils ne pouvaient rien faire, qu’il fallait garder le budget.” Face à cette porte close du Conseil général, les étudiants n’ont d’autre choix que de recourir aux médias, qui servent “d’échos aux étudiants en colère” selon Simon. “Devant le bâtiment du Conseil général lors la conférence de presse, un vigile nous a demandé de nous reculer, soi-disant à cause du plan Vigipirate. Mais quand il a vu une caméra de France 3 arriver, il nous a laissés. Les médias forcent le respect.” Les craintes des étudiants ne sont pas près de s’estomper. Le département cherche à combler un manque de 74,5 millions d’euros. L’UNEF entend convaincre l’État d’intervenir dans le débat, et demande également que les bourses soient rétablies dans l’Oise et la Somme. “Nous allons préparer des actions pour augmenter la pression [sur le Conseil général] avec l’UNEF, les étudiants, les syndicats — tous horizons politiques confondus” indique Simon. “Nous mobiliserons également les facs de Picardie. Il faut se rassembler et que les médias nous fassent entendre pour porter ce combat à l’échelle régionale.” 

En savoir plus Facebook

“Contre la suppression des bourses étudiantes dans l’Aisne”  ContreLaSuppressionDesBourses

FÉLIX FAURE NE VEUT PLUS QUE VOUS VOYEZ L’ALTER L’APA réagit vivement aux mesures qui contraignent L’Alternative à arrêter sa diffusion.

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uelques jours après la décision du lycée Félix Faure d’interdire la diffusion L’Alternative, dont l’annonce a été faite au Centre de liaison de l’enseignement et des médias d’information (CLEMI), l’administration est en partie revenue sur sa décision. C’est en tout cas ce qui a découlé d’un rendez-vous entre Gauthier Deloziere, rédacteur en chef adjoint à L’Alternative, et Jacques Derome, proviseur, avant la parution du numéro de septembre du journal lycéen, initialement prévue pour le jour de la rentrée. Ainsi, une cinquantaine d’exemplaires pourraient être diffusés au CDI, en place des plus de cinq cent habituels, une décision que l’Association de publication de L’Alternative

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(APA), organe d’édition de la publication, a jugé “dommageable” dans un communiqué paru le 23 septembre au soir. “Selon l’administration, L’Alternative, en s’étendant sur plusieurs lycées et en multipliant ses points de diffusion, a perdu son statut de ‘journal du lycée Felix Faure’ pour devenir une ‘publication autonome’, au même titre que la presse généraliste gratuite” nous rapporte Gauthier Deloziere. Cependant, la diffusion dans d’autres établissements remonte à décembre 2012. Le lycée Félix Faure compte 1 400 élèves, et “représente donc la cible principale de L’Alternative, qui atteint chaque mois un lectorat potentiel de 5 000 lycéens” lit-on dans le communiqué.

“Cette décision est dommageable pour la visibilité de la publication, et la stabilité de l’Association elle-même.” Souhaitant se mettre en conformité avec la circulaire n°02-026, l’APA a annoncé la scision de la publication en deux éditions, une interne aux lycées, l’autre externe. La circulaire est en effet claire : “Les publications rédigées par les lycéens peuvent être librement diffusées dans l’établissement. Conformément à la loi du 29 juillet 1881 sur la liberté de la presse, cette liberté s’exerce sans autorisation ni contrôle préalable.” L’APA, a également contacté l’administration et le proviseur du lycée Jacques Derome afin d’obtenir un entretien et “mettre fin au litige entre l’Association et l’administration”. 

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alternative

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ASSOCIATION DE PUBLICATION DE L’ALTERNATIVE

LAlterJournal @ouiAPA @LAlterJournal

Lexique : L’APA ou l’Association L’Association de publication de L’Alternative La publication L’Alternative L’administration L’équipe pédagogique du lycée Félix Faure Les lycéens L’ensemble des lycéens de Beauvais Félix Faure ou le Lycée Le lycée Félix Faure Le CLEMI Le centre de liaison de l’enseignement et des médias d’information

Communiqué L’Association de publication de L’Alternative (APA) est la maison d’édition de L’Alternative, journal indépendant des lycéens de Beauvais. Elle a pour but de promouvoir les médias alternatifs d’initiative lycéenne ou étudiante, créée en avril 2012 suite à sa scission avec les activités de la Maison des lycéens de Félix Faure. Ses activités et sa direction sont indépendantes de la publication L’Alternative. Ses champs d’action seront bientôt élargis avec l’envie de créer prochainement de nouveaux médias à destination des 15-25 ans. Pour plus de renseignements, veuillez contacter admin@publicationslalter.org.

23 septembre 2013 à Beauvais

Félix Faure a pris la décision d’interdire la diffusion de L’Alternative L’administration du lycée Félix Faure a annoncé par voie téléphonique au CLEMI l’attention d’interdire de façon définitive la diffusion au sein des murs du lycée Félix Faure le jeudi 12 septembre dernier, après des mois sans information de la part de l’administration. « La décision de non-distribution dans le lycée semble définitive à partir du moment où “le contenu du journal ne parle pas de la vie du lycée, et que plusieurs rédacteurs ne sont plus dans le lycée” » nous a informé par courriel le CLEMI. Quelques jours après, l’administration est partiellement revenue sur sa décision, et a proposé à Gauthier Deloziere, rédacteur en chef adjoint de L’Alternative, la diffusion de cinquante (50) exemplaires au CDI du Lycée, sous forme d’abonnement, au même titre que d’autres périodiques. Après consultation d’une spécialiste en presse scolaire, l’Association de publication de L’Alternative a prévu de scinder L’Alternative en deux éditions : une édition portant la mention «LYCÉES », et une édition portant la mention «BEAUVAIS ». Pierre A. Lepetit, rédacteur en chef et directeur de L’Alternative, et ancien lycéen, annoncera de plus le remplacement de son poste pour assurer le rôle de directeur de la rédaction de la publication et continuer son mandat de Président de l’APA. Ces deux initiatives permettront d’être en accordance avec la circulaire n°02-026 du 1er février 2002 – « Publications réalisées et diffusées par les élèves dans les lycées », qui indique que « les publications rédigées par les lycéens peuvent être librement diffusées dans l’établissement. Conformément à la loi du 29 juillet 1881 sur la liberté de la presse, cette liberté s’exerce sans autorisation ni contrôle préalable. »

Dossier suivi par Mathias GUILLIER Responsable de la communication et des partenariats Pierre A. LEPETIT Président

Courriels : com@publicationslalter.org admin@publicationslalter.org

Pierre A. Lepetit a demandé par courriel à l’attention de madame Aurélie Brisard, référente culturelle du Lycée, un rendez-vous afin de mettre fin au litige entre l’Association et l’administration. En cas de non-réponse de la part du Lycée, l’Association lui fera parvenir une mise en demeure, puis une lettre de relance. Si l’administration ignore toujours la tentative d’ouverture de l’APA, cette dernière étudiera une seconde fois les options qui lui sont envisageables, incluant une médiation avec le CLEMI, et un recours à l’Observatoire de la presse lycéenne. Le lycée Félix Faure compte plus de 1 400 élèves, et représente donc la cible principale de L’Alternative, qui atteint chaque mois un lectorat potentiel de 5 000 lycéens. Cette décision est dommageable pour la visibilité de la publication, et la stabilité de l’Association elle-même.


LIFESTYLE

“I HAVE A DREAM” 50 ANS APRÈS, QUE RESTE-T-IL POUR LES LYCÉENS ? Beaucoup de progrès ont été réalisés envers les droits des minorités. Mais les acquis restent fragiles.

PAR GAUTHIER DELOZIERE  @DELOZIEREG

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artin Luther King, pasteur afro-américain, prononçait le 28 août 1963 un des discours les plus marquants du vingtième siècle. Cinquante années ont passé, mais le slogan anaphorique “I Have a Dream” résonne encore dans de nombreuses têtes, et a été la source d’inspiration d’un mouvement pacifiste et révolutionnaire sans précédent pour toute une génération de Noirs dans le monde. Le discours de King s’inscrit dans un long processus de dénonciation de la ségrégation des Afro-américains, dont le pasteur n’est pas à l’origine. Déjà en 1955, Rosa Parks, couturière d’origine afro-américaine, refuse de laisser sa place à un Blanc dans un bus, une obligation à l’époque. Son amende de quinze dollars provoque un boycott général des transports de la compagnie, au-

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quel Martin Luther King apporte un franc soutien. Le pasteur devient le leader d’un large mouvement de protestation contre les inégalités et le racisme dont les Noirs américains étaient victimes. La grande force du discours de Martin Luther King réside dans la dureté des mots, et du pacifisme qui en émane : appelant chaque Américain à s’indigner des conditions de vie des Noirs, King, 34 ans à l’époque, prône néanmoins une action non-violente afin de changer les choses. Et bien que tirant un bilan pessimiste sur les persécutions exercées sur cette minorité, il parvient à faire émerger l’espoir d’un monde meilleur pour les Afro-américains. Ainsi, de ce bouleversant et habile — bien qu’improvisé — discours, résulte l’historique anaphore “I Have a Dream”. CE QUE LES JEUNES RETIENNENT

A

ujourd’hui, se pose la question de l’héritage laissé par Martin Luther King. Assassiné en 1968, le pasteur n’a pu assister à la fabuleuse évolution des mentalités et des conditions de vie des Noirs américains. Il aurait sans doute pensé inimaginable qu’un président noir gouverne les États-Unis, alors que leur accès à l’éducation restait extrêmement rare. Aujourd’hui, que reste-t-il de ce discours ? Comme le souligne Laura, lycéenne en Terminale ES, les minorités restent encore aujourd’hui victimes du racisme

et des préjugés : “Il y a bon nombre d’exemples de racisme. Les discours portés sur les étrangers vivant dans les cités restent symboliques d’une stagnation des mentalités. Aux États-Unis, l’élection de Barack Obama ne résout pas tout, la pauvreté chez les Noirs reste très forte.” Thomas, en Terminale littéraire, considère quant à lui que ce discours reste ancré dans l’inconscient collectif : “Il s’est inscrit dans la mémoire et dans les mœurs. Son contenu s’est effacé au profit des simples valeurs qu’il proclame.” Cependant, cette assimilation ne s’est pas faite au détriment de la place historique du discours. “Les jeunes, comme les moins jeunes, savent avec un effort de mémoire le replacer dans le temps et l’attribuer à un rôle qui correspond à l’une des nombreuses origines de leurs valeurs égalitaires et anti-raciales.” ajoute-t-il. Mais “tout n’est pas réglé” rappelle Maelle, une autre lycéenne. “Il y a encore beaucoup de progrès à faire.” Quel regard Martin Luther King porterait-il sur le monde d’aujourd’hui ? Malgré le magnifique symbole que représente Barack Obama, “I Have a Dream” reste d’actualité, aux Étatslalter.fr Unis, et ailleurs. Des RÉAGISSEZ SUR croix gamées dessinnées NOTRE NOUVEAU au compas sur les tables SITE WEB et chaises de nos salles de classes aux tags “Dehors les nègres” ou “France blanche” à l’Université de Pau, la haine raciale est de plus en plus présente dans le monde étudiant. Aux États-Unis, on voit naitre des associations étudiantes réservées aux Blancs, alors qu’un syndicat étudiant interdisait les femmes de prendre la parole en Angleterre. On a également assisté à une monté en puissance des mouvements skinhead d’extrême-droite au moment du débat sur le mariage gay. Car au-delà des droits civiques des Noirs, le “rêve” de King peut s’étendre à toutes les minorités. La question se pose : assiste-t-on à de simples mouvements réac’ et minoritaires, ou à une tendance qui n’est qu’un début ? 

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L'A

ative prése nte

n lter

Le guide du fastfoody

Pour le lycéen qui ne mangera plus jamais à la cafétéria Votre aide-mémoire des endroits où manger et boire un verre en ville.

DAGNIAUX

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Mot-clé

Meilleur proprio

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Cuisine

Wraps, Américains, Sandwiches

Pasta, pasta, encore des pasta

Sandwichs do-ityourself

Chinoise

Japonaise

American cliché at its finest

Adresse

Rue du 27 juin

8 rue Saint Pierre

49 rue Carnot

18 rue Carnot

12 boulevard Aristide Briand

26 rue Carnot

Clientèle

97 % de lycéens, 3 % de nonidentifiés

Ceux qui aiment manger debout

Essentiellement étudiante

Pas mal de jeunes et d’employés pressés

Connaisseurs de cuisine jap’

À cravate ou en jeans baskets en fait

choix de la rédac

Wrap poulet curry et sirop surprise

Conchiglie Arrabbiata, glace à l'italienne

SUB15 Poulet Teriyaki, BuddyFruits

Le menu express à 5 euros

La formule à volonté à 13,80 euros

Menu Casse Croute Bœufmoutarde, Frappé mangue-passion

attente

De 5 minutes à une éternité (conseil : venez le + tôt... ou le + tard possible)

Rarement plus de 5 minutes

Mieux que normale : 2 à 5 minutes

De 10 à 15 minutes

Une quinzaine de minutes, n’y allez que si vous avez deux heures pour manger

Normale : 5 à 10 minutes

Addition moyenne

4,50 euros

8 euros

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Étonnante : à partir de 6 euros

18 euros

7 euros

Wi-Fi ?

Code : AFFBB11333

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Non

Hotspot gratuit

faux-pas

Venir tout seul

Y aller un jour de pluie

Se casser la gueule en descendant

Faire des blagues sur les Chinois

Avoir les yeux plus gros que le ventre

Prendre une salade ?

à savoir

Il y a une annexe en face du bâtiment principal avec télé et pompe à bière

Il n’y a pas de salon pour manger, uniquement une terrasse les beaux jours

Beaucoup de bons de réduction, souvent dans les boites aux lettres

Prenez la carte de fidélité

Le gaspillage est puni d’une amende de 2 euros par plat !

Prix du McDo le plus sale de France

(tout en majuscules)

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LIFESTYLE

DYSTOPIE

ÉCRIVEZ POUR LA RUBRIQUE LIFESTYLE. LIFESTYLE@LALTER.FR

DES ROBOTS ET DES HOMMES De l’automatisation à la disparition du travailleur humain.

PAR MAËL CHOUDRAY  @MAEL_MRB

1961.

Le premier robot industriel, baptisé “Unimate” par son inventeur George Devol, est installé dans une usine du géant américain General Motors. L’Unimate a pour tâche de saisir des pièces de métal chaudes et de les empiler, travail particulièrement éprouvant pour les ouvriers. Véritable succès, l’automate sera par la suite vendu à divers constructeurs automobiles du monde entier, changeant radicalement l’organisation du travail. Des études dans les années 70 démontrent qu’un ouvrier attribué trop longtemps à une même tâche aurait tendance à se tromper plus régulièrement dans les actions qu’il entreprend, et serait plus facilement sujet à des dépressions. Tous les principes du Fordisme et du Taylorisme sont alors remis en cause. Les robots industriels arrivent sur le marché pour simplifier le travail, en réduire le coût, la difficulté, et la pénibilité.

M

ais très rapidement, les chefs d’entreprises se rendent compte que la machine est plus rentable, et plus productive que l’ouvrier. Résultat, plusieurs centaines de milliers d’entre eux à travers le monde se retrouvent licenciés au cours des dernières décénies. Ainsi, les usines Renault, qui emploient alors 100 % d’ouvriers pour les processus d’assemblage des carrosseries, recourent aujourd’hui à 98 % de robots. Alors, à l’heure où le taux de chômage en France n’a jamais été aussi élevé, peut-on considérer l’automatisation du travail comme une réussite ? La réponse est en fait plus complexe que ce que pourraient affirmer certains patrons de multinationales ou économistes, comme Michel Volle, qui pense que “la mission

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de l’entreprise est de produire efficacement des choses utiles, et non de gérer une garderie de salariés”. La robotisation a certes apporté des améliorations formidables dans diverses situations allant d’opérations chirurgicales complexes à l’exploration de l’espace, mais dans les domaines du quotidien, ses effets sur le travailleur humain sont bel et bien dommageables. Selon

de l’assemblage de véhicules ou de smartphones. Imaginez, dans dix, vingt, trente ans, un monde où les travailleurs moyens ont été en quasi-totalité remplacés par des systèmes d’automates. Un monde où l’électricité est produite à partir d’une variété de ressources renouvelables, où les gens utilisent des réseaux de transports en commun sans conducteurs ou des

Imaginez, dans dix, vingt, trente ans, un monde où les travailleurs moyens ont été en quasi-totalité remplacés par des systèmes d’automates.

une étude TNS pour la Commission européenne, 74 % des Français craignent que les robots détruisent l’emploi — et leurs préoccuppations sont justifiées.

L

es effets de l’automatisation se font sentir dans nos vies au même rythme que la technologie évolue : c’est-àdire, de façon exponentielle. Et on dépasse désormais bien le cadre

voitures autonomes ; où les usines et les entrepôts produisent des biens sans intervention humaine, hormis peut-être quelques ingénieurs qui surveilleraient la production ; où les fermes hypodroniques fonctionnent avec des systèmes d’arrosage automatique, et où les aliments poussent dans des conditions optimales jusqu’à ce qu’une moissonneuse robotique les récolte. Un monde, où les vaches laitières sont

élevées de la même manière qu’elles le sont aujourd’hui en Amérique : dans des “fermes industrielles”, par milliers, leurs mamelles connectées à des dispositifs d’aspiration.

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ue cette vision vous semble paradisiaque ou dystopique, la technologie existe déjà et est de plus en plus présente dans notre monde. De Vancouver à Tokyo en passant par Paris et Londres, les systèmes de transport sans conducteurs sont déjà sur place ; Google est en train de tester une voiture automatisée. Les énergies renouvelables sont en pleine expension, et les fermes hypodroniques sont déjà prédisposées à utiliser des processus automatisés. Tout cela est de mauvais augure pour le travailleur moyen. Bien sûr, les métiers intellectuels de “l’économie du savoir” ne sont pas près d’être remplacés par des robots chercheurs ou écrivains, ni par des entrepreneurs hightech. Mais pour tous les autres — ouvriers qualifiés, conducteurs, agriculteurs, fonctionnaires, etc. — l’avenir s’annonce sombre, si les conditions politiques et économiques actuelles ne changent pas.

L

a seule façon aujourd’hui de contrer une telle déshumanisation du travail est de reconsidérer nos notions de (re)formation permanente, de bienêtre, et de valeur morale du travail. Les droits “au travail, au libre choix de son travail, à des conditions équitables et satisfaisantes de travail et à la protection contre le chômage” font partie des principes fondamentaux de la Déclaration des Nations unies de 1948. Dans un futur où les machines produisent le plus de valeur mais où notre structure économique persiste, tout le monde ne pourra pas prétendre à un emploi rémunérateur, et ce sont nos notions de droit à la santé, à la famille, et aux loisirs qui sont en jeu. Espérons que Prévert ne se trompait pas en affirmant que le progrès est “trop robot pour être vrai”. 

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DOSSIER

PRINTEMPS ÉRABLE, un an après

PAR PIERRE A. LEPETIT  @PA_LEPETIT

C’

était il y a un an. Le 8 septembre 2012, après de longs mois de grève générale illimitée, les associations étudiantes québécoises se prononcent en faveur de la reprise des cours. La décision mettait fin à des mois de tensions et de chaos. Jamais, dans l’histoire du Québec, un conflit étudiant avait autant boulversé l’ensemble de la population. Qualifié de “boycott” par le gouvernement précédent, de “grève étudiante” par ses supporters et les médias ; ou encore de “printemps érable” en regard au printemps arabe, le conflit aura fait le tour du globe, abordé dans plus de trois mille articles de presse de près de quatre-vingt pays. Aujourd’hui, on semble bien loin des manifestations nocturnes et des affrontements violents avec la police. Qu’est-ce qui a vraiment changé pour les étudiants, un an après la fin de ce que l’on peut qualifier de “mai 68” à la québécoise ?

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“J’ai vu des centaines de milliers de personnes marcher avec moi,

CRIANT POUR LA JUSTICE, l’égalité et la liberté.”

GABRIEL MARTIN LABROSSE (étudiant)

qu’un début… La contestation s’organise et les fédérations étudiantes votent des grèves dès février. Très vite, leur cause se fait entendre aux 1 quatres coins de la Belle Province. Et pourtant, “l’éducation supérieure n’était pas vraiment un thème populaire au Québec” m’explique Gabriel Martin Labrosse, étudiant (1) Il y a eu plus d’une centaine à Montréal. Le 16 féde manifestations vrier 2012, le cégep nocturnes à du Vieux-Montréal Montréal. entre en grève géné(2) Beaucoup ont rale illimitée. “Tout tenu le premier de suite, c’est devenu un enjeu ministre responsable capital dans les journaux, à la télé, de la crise. dans les chaumières.” 3) Plus de 200 000 Il n’y a pas de neige ce moispersonnes sont ci dans la métropole, mais l’effet descendues dans les boule de neige, lui, a bien lieu, rues de Montréal le et les rangs des grévistes gros22 mars 2012. sissent par dizaines de milliers. La ministre de l’Éducation, elle, ne lâche pas, et refuse la médiation le 21 mars. Erreur ? Le lendemain-même, le nombre d’étudiants en grève atteint son sommet : 310 000 jeunes pennent part à la cause. À Montréal, une des plus grandes manifestations de l’histoire de la province a lieu. “J’ai vu des centaines de milliers de personnes marcher avec 2 moi, criant pour la justice, l’égalité et la liberté” me relate Gabriel, pesant chacun de ses mots. débordée, fait polémique en se mettant à asperger de gaz lacrymogène des clients paisiblement assis à une terrasse de bar. Confusion. eulement, face à l’ignorance du gouvernement, les positions À la fin du mois, le premier ministre Jean se radicalisent. Les actes de Charest rencontre pour la première fois les leaders des associations étudiantes. Mais les discusvandalisme se multiplient, et la violence atteint sont paroxysme sions tombent dans l’impasse, et c’est sur cette inconnue que le conflit se terminera pour l’été. en mai, lors d’une mobilisation Pendant ce temps, des concerts de casseroles en marge du conseil général du Parti libéral, au pouvoir. Une émeute oppose les étudiants à la dans le monde entier, du Times Square au Trocadéro sont tenus en appui aux étudiants québécois. police, qui fait de nombreux blessés. Maxence L. Valade, un des manifestants, y perdra l’usage Sans doute la seule chose à faire, Charest déclenche une élection pour le 4 septembre. C’est de son œil gauche. Le gouvernement décide de bouger, mais pas dans le sens des étudiants. Il l’opposition incarnée par Pauline Marois qui la remporte. Il faut dire que la madame, qui maniadopte la très controversée “loi 78”, décriée par festait casserole à la main, a formulé la promesse des hautes instances jusqu’à l’ONU pour son empietement sur les libertés fondamentales de de geler les hausses des droits de scolarité. Trois jours plus tard, les associations étudiantes votent la population, dont le droit de manifester. Mais les associations étudiantes n’abandonnent pas, et la reprise des cours, plein d’espoir et d’attentes des discussions promises par la nouvelle chef du se font entendre par des manifestations noctures. Le 20 mai, une d’elle tourne à la casse. La police, gouvernement. 

#Manifencours

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L’ALTERNATIVE

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ALAIN SIMONEAU / ET VOILÀ CORALIE / JEREMIE BATTAGLIA

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ontréal, 2005. “J’ai le souvenir des premières mobilisations étudiantes en 2005, qui se sont terminées le jour de la mort du pape Jean-Paul II, le 2 avril 2005… Le gouvernement libéral de Jean Charest, au poste depuis deux ans, voulait abaisser l’aide financière aux étudiants de 103 millions de dollars.” Maxime Denis est journaliste à Radio-Canada. Au moment des faits, il est étudiant au secondaire. Aujourd’hui à 22 ans, il me conte les événements. Lors de ce premier affrontement avec le gouvernement, plus de 75 000 étudiants descendent dans les rues pendant plus d’un mois. Québec est vite contraint de reculer. Mais rien n’est réglé, et c’est le statu quo qui règne. “On a toujours ce même problème : le trou dans les finances publiques s’agrandit, sans oublier que le débat sur l’avenir du monde de l’éducation n’a pas vraiment eu lieu.” Au Québec, contrairement à chez nous, l’enseignement supérieur est payant à partir de l’université. Depuis 1994, chaque étudiant paie un peu moins de 1 200 euros par année. Mais en 2011, retour à la case départ. Le gouvernement Charest — oui, il est toujours là — provoque un tollé en annonçant une augmentation sans précédent de ces frais, qui passeraient à plus de 2 700 euros. Les étudiants ne décollèrent pas. Dès novembre 2011, des dizaines de milliers de jeunes protestent à nouveau pour défendre leur droit à des études abordables. Et ce n’est

RÉCIT


assez, ndlr], ont bousculé les Québécois et Québécoises dans un débat chaud qui est devenu une crise sociale majeure.”

“L’État s’est révélé pour moi dans toute autre nature :

VIOLENT, CRUEL, ET INHUMAIN.” Et la position du gouvernement y est très certainement pour quelque chose. “L’État s’est révélé pour moi dans une toute autre nature : violent, cruel et inhumain. J’ai vu ma mère pleurer de peur et de honte. J’ai vu mes amis pleurer de désespoir et de souffrances physiques et psychologiques” me confie Gabriel. “J’ai vu ma société sous un autre angle, du bas, du fin fond

d’une ruelle où on me passe des menottes pour avoir marché sur la chaussée et scandé.” Gravé à jamais dans la mémoire de ceux qui y ont pris part, le printemps québécois nous rappelle que les étudiants sont capables de faire entendre leur voix, coûte que coûte. Le Québec a assisté à une décomplexion de la parole citoyenne. Gageons que les politiciens sauront s’en souvenir. Ces politiciens seront d’ailleurs bientôt mis à l’épreuve. “Le pouvoir du gouvernement provincial est au bord” m’indiquait Colin Harris, rédacteur en chef du journal étudiant montréalais The Link au début du mois. “Il est assez probable que le gouvernement péquiste va tomber durant la prochaine année, et d’autres partis qui s’étaient présentés à la dernière élection étaient en faveur de frais de scolarité plus élevés.” Le combat est-il alors loin d’être terminé ? “Je n’ai aucun doute qu’un grand nombre de personnes pourrait retourner dans les rues si une proposition de hausse des frais comme celle de Jean Charest était à nouveau mise de l’avant” conclue Colin. 

#Brutalitépolicière

Les méthodes des services de police ont été très fortement critiquées tout au long du conflit, et font encore aujourd’hui l’objet d’analyses.

L

a mobilisation étudiante a fait tomber le premier ministre Jean Charest et son gouvernement, qui étaient pourtant prêts à servir un quatrième mandat. “Mais du même coup, [le mouvement] a démontré un important clivage dans la société.” note Maxime Denis. “Le radicalisme politique s’y est taillé une plus grande place” ajoute Gabriel ; “le libertarianisme et le conservatisme économique puis moral, d’un côté — chez les chroniqueurs réactionnaires des tabloïds et des radios ‘poubelles’ — et de l’autre côté, les ‘révoltés’, qu’ils soient libertaires, communistes, écologistes, ou seulement tannés [qui en ont

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THIEN V/FLICKR

L

es étudiants québécois ont réinvesti il y a quelques jours les couloirs et salles de classe des collèges et universités, loin de toute tension. Comme s’il y a maintenant un peu plus d’un an, rien ne s’était passé. Et pourtant, la crise étudiante de 2012 — peu importe le nom que l’on lui donnera — résonne dans tous les esprits. Le Québec reste marqué de ce conflit étudiant qui est le plus important de son histoire. La question de la force et des stratégies employées par les services de police, qui ont participé au climat de chaos dans la métropole québécoise, a été très décriée. Plusieurs en ont fait les frais, dont Francis Grenier, premier étudiant qui a été blessé à un œil lors d’un affrontement avec des policiers le 7 mars 2012. Il est devenu un symbole de la lutte des étudiants. La position du gouvernement libéral de l’époque, resté indifférent face aux mouvements de protestation, a également profondément choqué et divisé l’opinion. Loin des clichés, les Québécois sont en général assez consensuels. Cette crise aura prouvé que le Québec peut être polarisé. “Des idées politiques tranchées sont apparues dans un débat public — celui du Québec qui avait cette habitude d’être toujours à la recherche de compromis” me raconte Gabriel Martin Labrosse. C’est non sans rappeler les mouvements de contestation de mai 1968 chez nous. On parle d’une révolte étudiante, qui au fil des jours a su impliquer la société. Ainsi les concerts de casseroles étaient rejoints par des personnes de tous âges et horizons sociaux et professionnels. La crise étudiante a été le point de départ de la contestation du gouvernement de Jean Charest, au pouvoir depuis alors neuf ans. La population n’hésite plus à descendre dans la rue chaque soir pour montrer son ras-le-bol.

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CULTURE

Lycé’en’Scène, comme son nom l’indique, est organisé par des lycéens, avec des lycéens.

UN ÉTÉ plein de FESTIVALS Un aperçu des endroits où il fallait/faut/faudra être. PAR TIM CARPENTIER ET ADAMA OUATTARA-SANZ

“C

’est quoi un festival ?” — Eh bien mon cher Jamie, c’est un événement qui regroupe des animations diverses, et en particulier, des concerts qui s’enchaînent à un rythme effréné. Pas besoin de partir à Londres ou Montréal pour assister à de bons concerts, ces festivals sont à moins de deux heures de route. LYCÉ’EN’SCÈNE

T

out d’abord, le fameux Lycé’en’scène, le festival beauvaisien organisé par les lycéens et étudiants de Beauvais où quasiment n’importe quel groupe de jeunes ayant quelque peu d’expérience peut espérer se produire. La troisième édition a eu lieu le 11 mai dernier au parc de la Grenouillère. Pour cinq euros, on pouvait assister à treize concerts répartis sur deux scènes. L’ambiance y était presque familiale, avec environ 1 000 spectateurs : idéal pour ceux qui souhaitent découvrir ce type de manifestation culturelle. “On a vraiment apprécié que le public soit aussi génial ! On avait une réelle proximité avec des gens qu’on connaissait et d’autres pas, mais qui nous écoutaient quand même, et prenaient un bon pied à le faire !” nous confie le batteur de Freak Me Up.

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Ça c’est nous, Tim et Adama, à la Fête de l’Huma l’an dernier.

SOLIDAYS

ous avons également retenu les Solidays, qui cette année fêtaient leur 15ème édition du 28 au 30 juin sur l’hippodrome du Longchamp à Paris. Et là, on ne rigole pas : cinq scènes, environ 170 000 participants, 40 restaurants apportant chacun les spécialités d’un pays différent. Les Solidays, ce sont des concerts qui s’enchainent sans relâche, et cette année de fameux artistes comme -M- ou C2C, The Hives, Saez et Dub Inc., mais aussi des étoiles montantes : Asaf Avidan, Parov Stelar, Deluxe… En tout, 80 concerts entre rock chic et électro choc. Mais au-delà de sa programmation, c’est son engagement pour a lutte contre le Sida qui fait l’intérêt de ce festival. Les gains récoltés ne sont pas reversés aux artistes — qui acceptent de jouer bénévolement ou avec un cachet réduit —, mais à des associations caritatives comme Solidarité Sida ou Unitaid qui en bénéficient. De nombreuses expositions et interventions de sensibilisation sont également au rendez-vous. Un festivalier de Jeanne Hachette nous raconte : “C’est un festival qui malgré sa grande envergure, a réussi à rapprocher un maximum de gens, parce qu’il poursuit un but. J’ai été impressionné par la minute pendant laquelle tous les festivaliers ont dû se taire et s’allonger par terre pour créer un “cimetière humain” en mémoire aux victimes du Sida. Tout le monde a joué le jeu, c’était réussi et génial”.

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FÊTE DE L’HUMA

our clore cette sélection, intéressons-nous à l’emblématique festival rattaché au Front de Gauche, la Fête de l’Humanité, qui a eu lieu les 13, 14, et 15 septembre au Parc de la Courneuve de Paris. Le festival octogénaire aux proportions gargantuesques a rassemblé 650 000 personnes l’an dernier. Après avoir payé les 30 euros, le festivalier a pu cette année choisir de participer aux tumultueux pogos hantant la grande scène, engendrés par le rock sensuel de -M-, les beats puissants d’Asian Dub Foundation et la fraicheur du reggae de Tryo. Également, des stands pour chaque région française ont été installés dans le parc, où les artistes locaux ont réalisé des performances aussi éclectiques qu’intéressantes. On pouvait de plus compter sur de petites scènes à thèmes regroupant les artistes d’un même genre musical. Enfin et évidemment, le festival, organisé par le journal L’Humanité, a mis en avant le PCF et la gauche en général à l’occasion de grands débats dans le dôme de l’agora, et au travers des diverses expositions présentes dans le parc. Un festival à faire entre amis, un mojito à la main, pour partager ses opinions musicales ou ses goûts politiques… Ou bien le contraire. 

FESTIVALS

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Un été en musique

(1) Le festival Lycé’en’Scène a attiré des centaines de lycéens le 11 mai dernier — malgré la pluie. (2) Les concerts de Lycé’en’Scène au Parc de la Grenouillère ont duré jusque minuit. (3) Rock en Seine a réalisé un record de fréquentation avec près de 118 000 spectateurs l’avant-dernier weekend des vacances.

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Le guide du festivalier lycéen

Cinq festivals, quatre départements, trois saisons, deux régions, un point commun : l'envie d'écouter de la bonne musique et de faire la fête. Notre devoir : vous guider. Notre conseil : suivre ce guide.

POP-ROCK, GROUPES LYCÉENS, SOLIDARITÉ, L’AGENDA DES ENDROITS OÙ IL FAUDRA ÊTRE EN CINQ FESTIVALS

Le festival

picardie mouv' en Picardie

lycé'en'scène à beauvais

Solidays dans paris 16

rock en seine en banlieue

fête de l'huma à La courneuve

Les dates

Du 14 au 23 novembre

mai 2014

Du 27 au 29 juin 2014

Du 22 au 24 août 2014

septembre 2014

Le lieu

Partout en Picardie, dès champs de bettraves aux champs de navets.

Au parc de la Grenouillère — d’où la mascotte.

Là où on parie sur des chevaux toute l’année.

Au parc de Saint-Cloud, dans les jardins dessinés par Le Nôtre.

Au QG du PCF. (on déconne)

Le prix

De 5 à 15 euros.

4 euros en prévente, 5 euros sur place.

Pass 3 jours dès 39 euros.

49 euros la journée, 109 euros les 3 jours.

30 euros les 3 jours.

le public type

Du Picard, encore et encore. Jeune de préférence.

Du lycéen, du Beauvaisien, du motivé.

Du festivalier endurci par des années de pogo.

Beaucoup d’hipsters et des fans de System en bonne et due forme.

Des cocos, des socialos, de 7 à 77 ans, et beaucoup de bonne humeur.

le style de musique

Pop, electro, reggae. Un bon mélange en somme.

Rock et dérivés.

Plutôt électro cette année, agrémentée de rock et pop.

De l’électro, pas mal de pop, et paradoxalement, un (petit) peu de rock.

Du rock, du reggae, de l’engagé

la panoplie

“Venez comme vous êtes.”

Les bottes, meilleurs amies contre la pluie.

Lunettes de soleil et chapeau... ou k-way et bottes.

Chemise, short, belles lunettes. Et un bon k-way pour bien tout cacher.

Beaucoup de rouge, vous vous fondrez dans le décor.

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LE POINT SUR ROY LICHTENSTEIN LÉNA MALVAL est allée faire un tour à l’exposition du centre Pompidou.

A

Roy Lichtenstein

près Dali, c’est à Roy Lichtenstein, génie du pop art, que le centre Georges Pompidou ouvre ses portes, pour une rétrospective riche en surprises. Quoi de mieux que ce temple de l’art moderne pour accueillir l’un des artistes fondateurs de notre imagerie occidentale : le bien nommé, Roy, créateur

Jusqu’au 4 novembre, de 11h à 21h (nocturne les jeudis jusqu’à 23h) Galerie 2 — Centre Pompidou, 19 Rue Beaubourg, Paris 4 Billets jumelés Musée International d’Art Moderne “Centre Pompidou” + Expo : 13 € (tarif plein) Gratuit pour les – de 18 ans

d’icônes. Né à New York en 1923, il s’empare assez vite d’un univers bien connu des Américains : la bande-dessinée. Pendant qu’Andy Warhol — né en 1928 — s’appliquait à représenter des boîtes de conserve, Roy quant à lui adopte les comics comme support de son imaginaire pop. Le succès est immédiat et Roy devient rapidement l’un des ambassadeurs du mouvement pop art. Cependant l’univers Lichtenstein ne s’arrête pas là, et cette exposition est un bon moyen de l’explorer, au-delà du statut de parodieur dont on l’a infligé. AU-DELÀ DU POP ART Roy est en effet très polyvalent et ne cesse de s’interroger sur la “forme des images” comme on peut le voir avec la multiplication de techniques plastiques qu’il utilise (sculpture, faïence, porcelaine, etc.). Un ensemble d’une centaine de pièces encore jamais dévoilées au public français. On est surpris par un Roy Lichtenstein, qui au-delà des simples planches comiques, s’inscrit comme un véritable artiste postmoderne. À partir de 1966, il réalise des œuvres reprenant à propos le style d’un artiste ou différents genres de l’histoire de l’art. Cette rétrospective met en lumière son travail sur l’abstraction, le surréalisme, le futurisme et bien d’autres encore. Roy s’inspire de manière évidente de son héritage culturel, et la référence n’est pas dissimulée. Les chefs-d’œuvre d’artistes de renom tels que Picasso, Monet, Brancusi ou Mondrian sont réinterprétés : couleurs vives, formes simplifiées à l’extrême, et sans omettre sa traditionnelle composition en points Benday — les fameux points de Lichtenstein. Selon lui c’est comme “reprendre une mélodie populaire pour l’intégrer à sa propre composition”. Mais au-delà de la relecture artistique, il cherche à interroger la façon dont les œuvres de Picasso par exemple, à force d’être véhiculées, sont devenues des espèces de clichés, avalés et digérés par cette société de “consommation culturelle” ; des œuvres ayant perdu leur message, leur originalité, leur identité. Pour lui, que l’on soit dessinateur de BD, publicitaire ou artiste, le but est de marquer, être reconnaissable entre mille. Qui aurait cru qu’un jour, une technique artistique inspirée directement de l’imprimerie industrielle, aurait pu se frayer un chemin entre les plus grands noms de l’histoire de l’art ?  — LÉNA MALVAL ( @LNAMALVAL)

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ÉCRIVEZ POUR LA RUBRIQUE CULTURE. ARTSCULTURE@LALTER.FR

LA BANDE-SON DE

Roméo Van Mastrigt

Notre chef de section Culture nous livre ses indispensables de la rentrée MAJOR LAZER

Lazer Theme

GESAFELSTEIN

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Pursuit

ARCTIC MONKE

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À L’ABORDAGE !

Découvrez la salle de musiques actuelles d’Amiens.

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UNE PROGRAMMATION ALLÉCHANTE

a prog’ automnale de la Lune donne la place à deux groupes de choix. Elle a accueilli mardi 24 les Britanniques d’Is Tropical. Après un premier album acclamé par la critique, le groupe confirme son potentiel de fleuron de l’électro pop anglaise avec des tubes à base de synthés et de guitares saturées. Le 22 novembre, Rone investira ses platines pour faire danser le public au son de ses mélodies. Ses beats planants embrasseront ceux un peu plus dansants. Et tenez-vous bien, ces deux soirées sont chacune aux pri de 10 euros. Si la programmation de l’Ouvre-Boîte ne vous suffit plus, vous savez où aller !  — ROMÉO VAN MASTRIGT ( ROMEO_VM)

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Why’d You Only Call Me When You’re High?

FRANZ FERDIN

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AND

Love Illumination

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andis que la saison des festivals s’essouffle peu à peu en ce mois de septembre, les salles de concerts, elles, reprennent du service. Et à nouvelle année, nouvelle programmation. Si Amiens peut compter sur son Zenith pour accueillir des événements majeurs tels que le Picardie Mouv’, on oublie souvent son homologue situé quartier Saint Leu. En plein cœur du quartier étudiant, la Lune des Pirates reçoit régulièrement artistes indépendants et évènements musicaux de choix. La salle voit le jour en 1987 à Amiens, Quai Bélu. Autrefois sale et dangereux, le quartier bénéficie dans les années 80 d’une rénovation complète. Depuis, les étudiants se le sont approrié, et logiquement, les bars ont fleuri les uns après les autres. Une salle de concert semblait donc une évidence-même. La Lune s’installe dans un ancien entrepot de bananes. Elle fait aujourd’hui partie intégrante du quartier et accueille régulièrement petits artistes montants de la scène underground ou connus du grand public.

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LA FEMME

Nous étions deux

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LORDE

Royals

I GIRLS IN HAWAI

Misses

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KID NOIZE

Signs

9 10

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SKIP&DIE

La Cumbia Dictadura

STROMAE

Merci

C’EST CADEAU !

On vous fait gagner deux paires de billets pour le concert de La Femme samedi 5 octobre à l’Ouvre Boîte. Laissez La Femme échauffer vos sens avec leur électro pop volontairement kitsch, vintage et décalée. Tout ce que vous avez à faire, c’est aimer notre page Facebook et garder vos yeux ouverts pour les informations à venir. Les noms des deux gagnants seront annoncés mercredi 2 octobre.

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PHOTO : THOMAS SMITH

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OPINION MUNISSEZ-VOUS D’UNE CAPE D’INVISIBILITÉ Quand les États empiètent sur votre liberté pour votre sécurité. PAR MATHILDE FOREST  @MATHILDE_FOR

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n avait déjà la vidéo surveillance à chaque coin de rue, maintenant c’est caméra-cachée sur le Web de la part des autorités. Prism, NSA, FBI, CIA, Snowden, Xkeyscore, DGSE… Des mots synonymes d’un raz-de-marrée qui fait trembler l’Occident depuis le début du mois de juin. Tout dans l’histoire aurait l’air d’un pitch de block-buster. Elle commence le 6 juin lorsque Edward Snowden, ancien employé de la CIA — Agence centrale de renseignement — et de la NSA — Agence nationale de la sécurité —, rend publiques dans le quotidien britannique The Guardian d’effrayantes informations sur les programmes d’écoute et de surveillance planétaires des agences américaines, dont PRISM, nom de code US-984XN. Ce plan diabolique a pour but de recueillir des informations que vous pensiez être confidentielles, grâce à la complicité des géants du Web tels que Microsoft, Google, Facebook, et depuis plus récemment, Apple. Afin de rassurer sa population, Obama a confirmé que les fruits de Prism concernent uniquement les ressortissants étrangers. Ainsi, des milliards de données qui vont des goûts aux conversations privées des individus n’ont plus de secrets pour le pays le plus puissant du Monde libre. Il contrôle tout. Il vous l’a caché alors que vous ne lui cachiez plus rien. Relativisons car une surprise en amène toujours une autre, et Prism ne pourrait être que l’apéritif de ce somptueux banquet. On en apprend toujours plus. Toujours grâce à la gentillesse de l’ancien espion américain, le 31 juillet, The Guardian divulgue le plat de résistance, baptisé Xkeyscore. Il est encore plus

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puissant et permet à la NSA de surveiller “à peu près tout ce qu’un utilisateur moyen fait sur Internet”. En gros, ce petit bijou est le moteur de recherche pour espions. Terrifiante dictature. Vous voulez collaborer ? Mettez-vous dans la peau de Carrie Matthison – Homeland – et partez en mission espionner votre voisin. Afin d’empêcher d’éventuelles tensions, la Maison-Blanche s’est empressée d’indiquer que ces opérations sont “légales” puisqu’elles sont encadrées par la loi FISA — comprennez loi sur la surveillance et les renseignements étrangers —, sous le contrôle d u

Congrès américain. Les informations seraient collectées dans le seul but de contrer les attaques terroristes selon l’administration Obama. La pilule glisse donc avec facilité dans le gosier des Américains qui n’ont pas l’air de trop s’en préoccuper. Il faut dire que le 11-Septembre est encore une source d’émotions pour la population, telle que la lutte contre le terrorisme permet de légitimer tous les actes touchant à la vie privée des individus — en 2001 le Patriot Act oblige Verizon, opérateur américain à livrer à la NSA la totalité des métadonnées téléphoniques de ses abon-

ais si cela ne crée pas tant de tensions aux États-Unis, ces aveux ne sont pas du goût de tout le monde et ont refroidi les relations diplomatiques entre les grands acteurs de ce monde. D’abord, entre la Maison-Blanche et le Kremlin puisque Edward Snowden, un des hommes le plus recherchés du monde s’est réfugié mi-juin à l’aéroport de Moscou. Il a fini par obtenir l’asile politique alors que Washington avait réclamé son expulsion

Effectivement, la France dispose d’un programme relativement similaire à Prism même si, devant les caméras, Matignon nie. Le service de renseignements français est à l’affut de métadonnées comme ses confrères outre-Atlantique. Elle ne s’intéresse donc non pas au contenu des appels, textos, courriels, ou discussions instantanées ; mais au lieu, à la date et aux interlocuteurs des communications. Des informations qui sont ensuite stockées pendant des années et analysées par des agents en dehors de tout contrôle. Un programme illégal ou alégal puisque rien n’est encadré par la loi contrairement à Prism.

et son rapatriement. De plus, cette affaire d’espionnage des communications électroniques mondiales a suscité la colère des Européens puisque Prism avait notamment pour cible des institutions dont l’Union européenne. Lorsqu’un vent d’indignation souffle sur le continent européen, la France, pays des Droits de l’Homme rappelons-le, proteste peu. Pour une raison simple, le pays n’est pas blanc comme neige et ne se gêne pas pour faire la même chose. Début juillet, Le Monde fait de surprenantes révélations qui passent inaperçues aux yeux de la foule.

’ironie du système est que, comme on a pu le constater, Prism n’a pas su empêcher l’attentat de Boston en avril dernier, ni même, et pire encore, à l’agent Snowden de tout révéler. D’ailleurs, le département de la Justice américaine a ouvert une enquête criminelle sur la fuite. Ce sont surtout des programmes de communication pour rassurer les citoyens américains, devenus esclaves de la peur du terrorisme. En France, on a notre bon vieux plan Vigipirate et de charmants jeunes hommes qui se promènent en treillis. On se défend contre celui qui reste invisible. Des terroristes qui doivent être satisfaits puisque leur objectif — terroriser la population — est atteint. L’envie de sécurité lalter.fr réduit nos liRÉAGISSEZ SUR bertés, fautNOTRE NOUVEAU il en payer le SITE WEB prix? Comme disait un certain Benjamin Franklin, “un peuple prêt à sacrifier un peu de liberté pour un peu de sécurité ne mérite ni l’une, ni l’autre, et finit par perdre les deux.” 

nés.

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EXPRIMEZ-VOUS ! ÉCRIVEZ POUR LA RUBRIQUE OPINION. OPINION@LALTER.FR

QUAND DES LYCÉENS PIÉTINNENT DES INITIATIVES UTILES À EUX-MÊMES PAR PAOLINE MAILLARD

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l n’est pas rare d’entendre aujourd’hui des phrases toutes faites et pleines de clichés et sans grand bon sens. “Les jeunes de nos jours n’ont plus de respect. Une belle génération de bons à rien.” Il faut avouer qu’à force, on devient hermétique à ce genre de propos. Mais quand on vit un événement fâcheux qui tend à nous prouver le contraire, ces propos deviennent des néons rouges agressifs qui clignotent devant nos yeux à nous remplir de colère. La bourse aux livres de Jeanne Hachette a été organisée au début par des premières dont je faisais partie. La première année a été glorifiante et encourageante puisque de nombreux livres ont été vendus, permettant ainsi à des lycéens de ne pas perdre trop d’argent dans ces achats de livres. Alors cette année, nous avons de nouveau décider d’organiser cette bourse aux livres. Il est vrai — et j’admets entièrement ma faute —, qu’en tant qu’organisatrice j’aurais dû prévoir un afflux beaucoup plus important de personnes après la fermeture de Gilbert Joseph, et revoir l’organisation de l’opération. Néanmoins, ce projet ne se serait pas transformé en total échec sans cet attroupement de personnes qui n’ont rien respecté, du travail des autres aux règles établies. Des dizaines de lycéens se sont ainsi permis de venir se servir d’eux même dans les piles de livres, les faisant tomber, les piétinant — jusqu’à les voler.

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ous nous sommes alors retrouvés face à des parents nous insultant, nous méprisant. Le désarroi a été le plus profond quand nous devions expliquer à certains que plus de soizante euros de livres leur avaient été volés, et que nous étions incapable d’y remédier en tant que lycéens proposant une aide bénévole. Je profite de cette tribune pour remercier tous les amis qui sont venus ces deux jours pour aider à la finalisation de ce projet. J’aurais été incapable de faire la vente moi-même. Et merci aux parents qui ont été un maximum compréhensifs avec nous, bien conscients de la situation. Mais j’en profite principalement pour expliquer mon dégoût et ma tristesse face à ces comportements. Malheureusement, je pense que les personnes qui ont tout simplement détruit ce projet, ces heures de travail, par leur irrespect, leur indiscipline, leur immaturité, leur irresponsabilité — et je pèse chacun de mes mots —, ne se remettront pas en question. Et il sera bien drôle l’année prochaine de les voir se plaindre que rien n’est organisé pour la vente de leurs livres — étant donné l’exemple, rien n’est dit que le lycée organisera une opération —, ayant eux-mêmes piétiné toute la bonne volonté innocente de jeunes gens se préparant à rentrer dans la vie active. Si le parfait exemple du bon citoyen devient rare, ce n’est pas forcément à cause de notre génération, mais plutôt à celle dont on nous dit de prendre “exemple”. 

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ÉDITORIAL alter

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BIENVENUE À L’Alternative

Rédactrice en chef Pierre A. Lepetit rec@lalter.fr Rédactrice en chef adjoint Gauthier Deloziere recadjoint@lalter.fr Chef de section Actualités Diane Maat actualites@lalter.fr Secrétaire de rédaction Actualités Léa Fillette Chef de section Culture Roméo Van Mastrigt artsculture@lalter.fr Chef de section Dossier Ouvert dossier@lalter.fr Chef de section Lifestyle Ouvert lifestyle@lalter.fr Chef de section Opinion Mathilde Forest opinion@lalter.fr Chef de section Sports Ouvert sports@lalter.fr Coordonnateur de la production Ouvert production@lalter.fr Coordonnatrice de l’illustration Jeanne Guiraut illustrations@lalter.fr Coordonnatrice de la photo Auriane Schüpbach photos@lalter.fr Coordonnatrice de la correction Camille Verduyn correction@lalter.fr Ont collaboré à ce numéro Julien Morin, Maël Choudray, Tim Carpentier, Adama Ouattara-Sanz, Manon Lesca, Lea de Boisvilliers, Lena Malval L’Alternative est publié la plupart des premiers mardis du mois. Nous encourageons la reproduction de nos articles originaux à condition d’en mentionner la source. Le contenu de cette publication ne représente pas nécessairement le point de vue des lycées. L’usage du masculin dans nos articles vise à alléger le texte et n’est nullement discriminatoire. L’équipe de L’Alternative n’endosse pas nécessairement les produits dont la publicité parait dans cette publication. Ne pas jeter sur la voie publique. Imprimé par Imprimieries Polyservices, Beauvais (Oise).

Publicité pub@publicationslalter.org Conseil d’administration de l’APA Pierre A. Lepetit, Gauthier Deloziere, Benjamin Baeckeroot, Valentin Freixial, Benjamin Legoix, Mahaut P.-Desteract

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’Alternative est votre journal indépendant, dirigé par des lycéens comme vous. Loin du profit et de tout corps politique, L’Alternative est en mesure de publier du contenu produit par des étudiants différent d’autres publications. Notre déclaration de principes, réimprimée ci-dessous, guide notre couverture et notre attention vers des sujets qui ne bénéficient pas d’une attention aussi grande de la part des médias de masse, fournissant un espace pour les voix marginalisées. Depuis son tout premier numéro, paru le 26 septembre 2012, L’Alternative a subi de nombreux changements, pour enfin devenir une voix critique dans les lycées de Beauvais, offrant une couverture perspicace et des angles alternatifs sur des sujets d’actualité et de société. Ce processus a commencé en décembre avec notre dossier sur le mariage homosexuel “Voulezvous épouser l’égalité ?” et sa couverture courageuse, grâce à laquelle L’Alternative a gagné en réputation. Vous verrez cette année des couvertures et angles aussi forts qu’intéressants sur les sujets qui ont un impact sur la communauté lycéenne. Des sujets critiques qui déclenchent des controverses dans notre société, mais sur lesquels nous nous devons de mettre les points sur les “i”. L’Alternative revendique de plus son statut d’école de journalisme de substitution, formant les futurs rédacteurs du Monde, journalistes de France 2 ou d’Europe 1 alors que les lycées ne sont pas en mesure de proposer de cadre d’apprentissage. Tandis que

les amoureux des arts visuels, eux, utilisent nos pages comme tremplin et espace d’apprentissage pour leur carrière dans le photojournalisme, dans l’illustration, le graphisme ou la mise en page. Cette année marque des transformations plus profondes pour L’Alternative, qui se veut le journal de tous les lycéens dans leur diversité, et pour s’assurer que nous nous portons toujours plus en “alternative” face aux médias dominants. Transformations, également pour notre site Web inaguré le 2 septembre, qui sera tourné vers le multimédia avec des contenus photo, audio, et vidéo de qualité. Ces transformations, enfin, se feront sentir dans l’organisation et le fonctionnement de la publication, avec l’inaugration prochaine de nos locaux qui permettront à notre équipe et nos collaborateurs de travailler avec du matériel digne d’une Rédacteur salle de rédaction professionen chef de nelle ; et le projet de création L’Alternative d’une radio alternative à but non-lucratif, ouvrant ainsi de nouvelles portes pour la distribution d’information et de contenus variés, interfactifs, et inédits. L’Alternative embarque une deuxième fois pour une longue expédition. Toutes les sections sont à la recherche de contributeurs avides d’écrire, de photographier, de produire, et surtout de déstabiliser le statu quo, parce que les lycéens ont une voix, et qu’ils doivent la faire entendre – peu importe l’expérience.

Pierre A. Lepetit

DÉCLARATION DE PRINCIPES Une presse libre et indépendante est un élément indispensable d’un Lycée démocratique. Notre but fondamental est donc d’y apporter une contribution, et servir de forum critique et constructif d’échange d’idées et d’informations pertinentes pour la communauté lycéenne. À cette fin, nous encourageons le dialogue et l’expression de points de vue différents dans un contexte de respect et de reconnaissance des droits individuels et collectifs et de non-discrimination fondée notamment sur le genre, l’orientation sexuelle, l’origine raciale, les aptitudes physiques et les croyances religieuses. L’Alternative reconnait son indépendance de tout corps — en particulier, mais non exclusivement — administratif, syndical, et politique. Elle se doit d’en analyser l’actualité de façon exacte et fidèle aux événements, en donnant néanmoins la priorité au point de vue des lycéens et des communautés concernées. L’Alternative compte avant tout sur la collaboration bénévole des lycéens de Beauvais de tous niveaux et a pour mission de leur offrir une formation au journalisme. En tant que journal étudiant autonome, relativement libre des tout contrôle publicitaire ou autre, L’Alternative est à même de servir les lycéens en examinant les enjeux et les événements que la plupart des médias dominants ignorent. L’Alternative devrait également aider les étudiants et d’autres groupes de travail un cadre critique, dans le but de donner une voix aux communautés et individus marginalisés. L’Alternative doit rester accessible et responsable, ce qui implique qu’elle restera gratuite, tout en conservant son autonomie. Le conseil de rédaction et les collaborateurs s’engagent à promouvoir et à défendre ces principes dans les pages du seul journal lycéen indépendant de Beauvais : L’Alternative.

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