Bulletin historique hors série N°2 - 2019

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BULLETIN HISTORIQUE DE LAMBERSART Hors-Série N°2 Novembre/Décembre 2019

Chanson du nouveau drapeau colombophile (1927) Azur est un pigeon Mort pour la France à Verdun

Article sur l’ACAM de mai 1936 (Grand Echo du Nord de la France)

Stèle au fort de Vaux (1929) inaugurée par Leroy-Béague et le commandant Raynal

Notons que ce pigeon reçut la croix de guerre ! Il est empaillé et visible au musée du dernier colombier militaire d’Europe, au Mont Valérien à Suresnes (Hauts-de-Seine). Il existe deux monuments au pigeon soldat en Belgique : un grand à Bruxelles, de 1931 aussi et un petit à Charleroi. Enfin, signalons que le capitaine Henri Leroy, fils aîné d’Albert, Légion d’honneur, médaille de la Résistance et Croix de guerre, est Mort pour la France en 1946 en Allemagne et figure sur notre monument place de la Victoire, côté 1939-1945. Un livret d’identification de ces noms gravés et d’oubliés verra le jour en 2020 pour les 75 ans du 8 mai 1945 et les 80 ans de l’appel à la résistance du 18 juin 1940 du Général de Gaulle.

Un témoignage photographique d’importance sur le front, 400 clichés prêtés par la famille de Charles Pierson (n°365 du tableau du livret du centenaire 1914-1918), compose après sélection trois posters de l’exposition « Drapeaux & Commémoration » visible jusqu’au 6 décembre dans La Galerie de l’Hôtel de Ville. Vous y trouverez aussi un poster sur Henri Ghesquier (n°245) grâce au prêt familial, un poster sur la fresque de la résistante Louise de Bettignies (cousine de notre maire Albert Mabille de Poncheville 1929-1935), la genèse de nos 2 monuments, ainsi que le texte entier du poème « L’Hymne » de Victor Hugo (1831), dont les deux premiers vers sont gravés sur le monument au Soldat Inconnu (1927) dans le cimetière de Canteleu :

"Ceux qui pieusement sont morts pour la patrie Ont droit qu'à leur cercueil la foule vienne et prie."

Recherches du Comité Historique de Lambersart - textes et photos : Éric Parize et Claude Reynaert Pour nous contacter : Bulletin-historique@ville-lambersart.fr - Mairie de Lambersart 19, avenue Clemenceau 59130 Lambersart www.lambersart.fr/bulletin-historique Parution : 10 numéros par an. Versions numériques disponibles dans la rubrique « retour sur notre histoire ». Responsable de publication : Claude REYNAERT - Secrétaire de publication : Éric PARIZE Impression ville de Lambersart

Roger Salengro, un Canteleusien devenu maire de Lille Nos recherches aux AD59 sur les matricules militaires de 1889 à 1914 du canton de Lille ouest comprenant Lambersart nous ont permis de trouver les états de service du célèbre Roger Salengro. Né à Lille en 1890, il habite de 1905 à 1914 au n°1 avenue des Aubépines, actuel n°88 (voir photo). Il quitte Canteleu pour Lille après son mariage, où il devient maire de 1925 à 1936, jusqu’à sa nomination comme ministre de l’intérieur du gouvernement de Front Populaire dirigé par Léon Blum. Violemment attaqué par la presse d’extrême droite sur son parcours militaire en dépit du jugement favorable du jury militaire, son caractère intègre ne supporte pas la calomnie et il se suicide le 18 novembre 1936, un an après le décès de sa femme aimée. Sur la feuille matricule 93 de la classe 1910 de Lille, il est étudiant publiciste (en journalisme), fils d’Henri Salengro (employé en bonneterie) et de Anna Herreman (institutrice), fils aîné (un frère et une sœur). Après un sursis pour études, il est incorporé en octobre 1912 au 33e RI à Arras pour 3 ans de services. La guerre commence en août 1914. Il disparaît (objet de la calomnie) au combat de Souain en Champagne le 7 octobre 1915, à la Ferme de Navarin (monument avec ossuaire de nos jours). Il ne déserte pas : signalé blessé par l’autorité allemande et fait prisonnier. Captif au lazaret de Grafenwohr (D), il est ensuite interné en Suisse dans un état déplorable à Salengro maire de Lille l’hospice de Berne le 11 juin 1918, venant de Cottbus (D), enfin rapatrié le 5 janvier 1919. Passé au 43e RI le 25 février, mis en congé le 16 juillet, il regagne Lambersart, puis habite avec sa mère au 54 rue Turgot à Canteleu-Lille (père décédé). Roger Salengro raconte dans « Le Cri du Nord » du 5 août 1919 son triste appel des socialistes de Canteleu Morts pour la France. Selon l’acte de mariage officié par notre maire Henri Delécaux, le journaliste se lie le 22 octobre 1919 à Léonie Venant, ouvrière autodidacte rencontrée en 1909 à Lambersart, domiciliée chez ses parents au 32 avenue de 88, avenue des Aubépines à Lambersart l’Amiral Courbet (actuel n°11). Les témoins sont Charles Miens et Julie Gripon, instituteurs et amis d’enfance. Son frère Henri, journaliste socialiste aussi, fut longtemps secrétaire général de la mairie de Lomme sous la municipalité d’Eugène Dereuse (SFIO). Une d’un journal après son suicide

SOMMAIRE :

p.1 : la feuille matricule de Roger Salengro - dossier central : Albert Leroy-B éague et les pigeonniers de guerre - p.4 : exposition sur la commémoration


DOSSIER

LE CAPITAINE ALBERT LEROY,

créateur des pigeonniers de guerre français La colombophilie a connu au XIXe siècle jusqu’en 1939 une vogue sans pareil surtout chez les ouvriers du textile et les mineurs. Par exemple en 1902, Tourcoing comptait 28 sociétés ayant leur siège dans les cabarets. Roubaix avait 65 sociétés et près de 10.000 pigeons, sa 1re société datant de 1849. A Lambersart, trois sociétés existent : l’Avant-garde et l’Union amicale colombophile de Lomme-Lambersart dans le quartier de Canteleu et au Bourg chez Valère Stock face à l’église Saint-Calixte. Cette dernière société prend le nom de l’Avenir en 1923, référence à la rue qui dessert le Pacot-Vandracq devant l’école St-Joseph disparue. L’unification des sociétés colombophiles est effective en 1945. Seule subsistera l’Union Amicale de Lomme-Lambersart. Comment expliquer cet engouement ? L’origine tient dans la revanche du peuple en 1789 par rapport au privilège seigneurial et abbatial du droit de pigeonnier dans l’Ancien Régime. Les pigeonniers vont pouvoir fleurir dans les villes et les campagnes après 1830. L’autre attrait réside dans la compétition au profit d’une sélection des pigeons réputés pour leur vitesse et leur résistance sur de longues distances, leur sens de l’orientation étant très développé, autant que leur fidélité. L’utilisation de la machine à contrôler, le constateur, va permettre les paris. Les pigeons prennent de la valeur et font rêver les coulonneux ! L’utilisation du don du pigeon est mise à profit quand les communications rapides modernes sont détruites, comme en 1914-18 au front (d’abord lors du siège de Paris en 1870-71).

avec villa et pigeonnier au fond du jardin, aujourd’hui disparus (Speedy et garages derrière). Il est représentant puis fondé de pouvoirs de la filature lommoise d’Eugène Verstraete, 293 avenue de Dunkerque, puis directeur. Sa femme reprend la bijouterie de son père Henri Béague, lui aussi grand colomLe capitaine Leroy-Béague bophile, au 13 rue de la Bourse à Lille (existe toujours). Albert est président de la Concorde, la société colombophile lilloise. Sa feuille matricule 2901 classe 1897 de Lille nous dit qu’il fait son service au 43è RI de Lille. Rappelé en février 1915 comme volontaire (père de 6 enfants) au 5e RIT, il est chef du service colombophile du quartier général du Nord à Cassel sur ordre du Général Foch. Il crée les 14 premiers pigeonniers mobiles en aménageant des autobus à impérial parisiens et rejoint le Grand Quartier Général. Le sous-lieutenant Leroy, devenu capi-

taine en 1918, reçoit la croix de guerre à Dunkerque en mars 1916 puis la Légion d’Honneur en octobre à Verdun par le Maréchal Joffre, ainsi que des médailles des Alliés. Il organise l’utilisation des pigeons voyageurs pour des observations aériennes et des communications par bagues, qui rendent performante l’artillerie. Combien de valeureux pigeons ont transporté des missives aux soldats du front et à l’arrière et ont sauvé des vies humaines ! La conception de « voitures-pigeonniers Leroy-Béague » lui vaut les honneurs. En 1918, 400 colombiers mobiles sont en service et l'armée dispose de 30000 pigeons voyageurs. Plusieurs pigeons ont reçu la bague militaire, équivalent de la médaille. Revenu à la vie civile en 1919, restant consultant pour l’armée, Albert devient l’administrateur des Etablissements Louis Nicolle-Verstraete et président du nouveau Comité National du Pigeon Voyageur.

Canteleu. Près de l’entrée du zoo de Lille, du sculpteur Alexandre Descatoire (1874-1949) aussi, le seul monument à la gloire des pigeons voyageurs et colombophiles militaires et civils morts pour la France (qui devait être érigé Un côté du monument lillois à Paris en 1931 mais son initiateur Albert Leroy décède), est finalement inauguré en 1936 par le maire Salengro et le commandant Raynal connu pour avoir envoyé son fameux pigeon Vaillant du fort de Vaux en 1916 lors de la bataille de Verdun (stèle de 1929 sur ce fort).

Albert Leroy-Béague (parfois écrit à tort Béhague), Conseiller municipal 1919-1925, président de la Société de secours mutuels St-Nicolas de Lambersart

Pigeonnier mobile français de 1915

Albert Leroy-Béague est le président-fondateur de la fédération nationale des sociétés colombophiles de France de 1905/1906 jusque son décès, ce qui lui vaut un monument offert par elle sur sa tombe, au bord du chemin central du cimetière de

Parlons de notre homme célèbre, Albert Leroy-Béague (1-10-1877 Illies, 13-10-1931 Lambersart). Après des études à l’Ecole Supérieure de Commerce de Lille, il se marie le 28 juillet 1900 à Lille avec Marie Béague. Ils habitent au 61 rue Quecq (416 avenue de Dunkerque) : une propriété Affiche de l’occupant allemand : dans notre ville à 8 kms des tranchées, les pigeons sont des espions, leurs propriétaires punis.

Le monument « Au pigeon voyageur » de Lille (1936)

Le monument Leroy-Béague au cimetière de Canteleu avec buste, signé Descatoire (1931)


DOSSIER

LE CAPITAINE ALBERT LEROY,

créateur des pigeonniers de guerre français La colombophilie a connu au XIXe siècle jusqu’en 1939 une vogue sans pareil surtout chez les ouvriers du textile et les mineurs. Par exemple en 1902, Tourcoing comptait 28 sociétés ayant leur siège dans les cabarets. Roubaix avait 65 sociétés et près de 10.000 pigeons, sa 1re société datant de 1849. A Lambersart, trois sociétés existent : l’Avant-garde et l’Union amicale colombophile de Lomme-Lambersart dans le quartier de Canteleu et au Bourg chez Valère Stock face à l’église Saint-Calixte. Cette dernière société prend le nom de l’Avenir en 1923, référence à la rue qui dessert le Pacot-Vandracq devant l’école St-Joseph disparue. L’unification des sociétés colombophiles est effective en 1945. Seule subsistera l’Union Amicale de Lomme-Lambersart. Comment expliquer cet engouement ? L’origine tient dans la revanche du peuple en 1789 par rapport au privilège seigneurial et abbatial du droit de pigeonnier dans l’Ancien Régime. Les pigeonniers vont pouvoir fleurir dans les villes et les campagnes après 1830. L’autre attrait réside dans la compétition au profit d’une sélection des pigeons réputés pour leur vitesse et leur résistance sur de longues distances, leur sens de l’orientation étant très développé, autant que leur fidélité. L’utilisation de la machine à contrôler, le constateur, va permettre les paris. Les pigeons prennent de la valeur et font rêver les coulonneux ! L’utilisation du don du pigeon est mise à profit quand les communications rapides modernes sont détruites, comme en 1914-18 au front (d’abord lors du siège de Paris en 1870-71).

avec villa et pigeonnier au fond du jardin, aujourd’hui disparus (Speedy et garages derrière). Il est représentant puis fondé de pouvoirs de la filature lommoise d’Eugène Verstraete, 293 avenue de Dunkerque, puis directeur. Sa femme reprend la bijouterie de son père Henri Béague, lui aussi grand colomLe capitaine Leroy-Béague bophile, au 13 rue de la Bourse à Lille (existe toujours). Albert est président de la Concorde, la société colombophile lilloise. Sa feuille matricule 2901 classe 1897 de Lille nous dit qu’il fait son service au 43è RI de Lille. Rappelé en février 1915 comme volontaire (père de 6 enfants) au 5e RIT, il est chef du service colombophile du quartier général du Nord à Cassel sur ordre du Général Foch. Il crée les 14 premiers pigeonniers mobiles en aménageant des autobus à impérial parisiens et rejoint le Grand Quartier Général. Le sous-lieutenant Leroy, devenu capi-

taine en 1918, reçoit la croix de guerre à Dunkerque en mars 1916 puis la Légion d’Honneur en octobre à Verdun par le Maréchal Joffre, ainsi que des médailles des Alliés. Il organise l’utilisation des pigeons voyageurs pour des observations aériennes et des communications par bagues, qui rendent performante l’artillerie. Combien de valeureux pigeons ont transporté des missives aux soldats du front et à l’arrière et ont sauvé des vies humaines ! La conception de « voitures-pigeonniers Leroy-Béague » lui vaut les honneurs. En 1918, 400 colombiers mobiles sont en service et l'armée dispose de 30000 pigeons voyageurs. Plusieurs pigeons ont reçu la bague militaire, équivalent de la médaille. Revenu à la vie civile en 1919, restant consultant pour l’armée, Albert devient l’administrateur des Etablissements Louis Nicolle-Verstraete et président du nouveau Comité National du Pigeon Voyageur.

Canteleu. Près de l’entrée du zoo de Lille, du sculpteur Alexandre Descatoire (1874-1949) aussi, le seul monument à la gloire des pigeons voyageurs et colombophiles militaires et civils morts pour la France (qui devait être érigé Un côté du monument lillois à Paris en 1931 mais son initiateur Albert Leroy décède), est finalement inauguré en 1936 par le maire Salengro et le commandant Raynal connu pour avoir envoyé son fameux pigeon Vaillant du fort de Vaux en 1916 lors de la bataille de Verdun (stèle de 1929 sur ce fort).

Albert Leroy-Béague (parfois écrit à tort Béhague), Conseiller municipal 1919-1925, président de la Société de secours mutuels St-Nicolas de Lambersart

Pigeonnier mobile français de 1915

Albert Leroy-Béague est le président-fondateur de la fédération nationale des sociétés colombophiles de France de 1905/1906 jusque son décès, ce qui lui vaut un monument offert par elle sur sa tombe, au bord du chemin central du cimetière de

Parlons de notre homme célèbre, Albert Leroy-Béague (1-10-1877 Illies, 13-10-1931 Lambersart). Après des études à l’Ecole Supérieure de Commerce de Lille, il se marie le 28 juillet 1900 à Lille avec Marie Béague. Ils habitent au 61 rue Quecq (416 avenue de Dunkerque) : une propriété Affiche de l’occupant allemand : dans notre ville à 8 kms des tranchées, les pigeons sont des espions, leurs propriétaires punis.

Le monument « Au pigeon voyageur » de Lille (1936)

Le monument Leroy-Béague au cimetière de Canteleu avec buste, signé Descatoire (1931)


BULLETIN HISTORIQUE DE LAMBERSART Hors-Série N°2 Novembre/Décembre 2019

Chanson du nouveau drapeau colombophile (1927) Azur est un pigeon Mort pour la France à Verdun

Article sur l’ACAM de mai 1936 (Grand Echo du Nord de la France)

Stèle au fort de Vaux (1929) inaugurée par Leroy-Béague et le commandant Raynal

Notons que ce pigeon reçut la croix de guerre ! Il est empaillé et visible au musée du dernier colombier militaire d’Europe, au Mont Valérien à Suresnes (Hauts-de-Seine). Il existe deux monuments au pigeon soldat en Belgique : un grand à Bruxelles, de 1931 aussi et un petit à Charleroi. Enfin, signalons que le capitaine Henri Leroy, fils aîné d’Albert, Légion d’honneur, médaille de la Résistance et Croix de guerre, est Mort pour la France en 1946 en Allemagne et figure sur notre monument place de la Victoire, côté 1939-1945. Un livret d’identification de ces noms gravés et d’oubliés verra le jour en 2020 pour les 75 ans du 8 mai 1945 et les 80 ans de l’appel à la résistance du 18 juin 1940 du Général de Gaulle.

Un témoignage photographique d’importance sur le front, 400 clichés prêtés par la famille de Charles Pierson (n°365 du tableau du livret du centenaire 1914-1918), compose après sélection trois posters de l’exposition « Drapeaux & Commémoration » visible jusqu’au 6 décembre dans La Galerie de l’Hôtel de Ville. Vous y trouverez aussi un poster sur Henri Ghesquier (n°245) grâce au prêt familial, un poster sur la fresque de la résistante Louise de Bettignies (cousine de notre maire Albert Mabille de Poncheville 1929-1935), la genèse de nos 2 monuments, ainsi que le texte entier du poème « L’Hymne » de Victor Hugo (1831), dont les deux premiers vers sont gravés sur le monument au Soldat Inconnu (1927) dans le cimetière de Canteleu :

"Ceux qui pieusement sont morts pour la patrie Ont droit qu'à leur cercueil la foule vienne et prie."

Recherches du Comité Historique de Lambersart - textes et photos : Éric Parize et Claude Reynaert Pour nous contacter : Bulletin-historique@ville-lambersart.fr - Mairie de Lambersart 19, avenue Clemenceau 59130 Lambersart www.lambersart.fr/bulletin-historique Parution : 10 numéros par an. Versions numériques disponibles dans la rubrique « retour sur notre histoire ». Responsable de publication : Claude REYNAERT - Secrétaire de publication : Éric PARIZE Impression ville de Lambersart

Roger Salengro, un Canteleusien devenu maire de Lille Nos recherches aux AD59 sur les matricules militaires de 1889 à 1914 du canton de Lille ouest comprenant Lambersart nous ont permis de trouver les états de service du célèbre Roger Salengro. Né à Lille en 1890, il habite de 1905 à 1914 au n°1 avenue des Aubépines, actuel n°88 (voir photo). Il quitte Canteleu pour Lille après son mariage, où il devient maire de 1925 à 1936, jusqu’à sa nomination comme ministre de l’intérieur du gouvernement de Front Populaire dirigé par Léon Blum. Violemment attaqué par la presse d’extrême droite sur son parcours militaire en dépit du jugement favorable du jury militaire, son caractère intègre ne supporte pas la calomnie et il se suicide le 18 novembre 1936, un an après le décès de sa femme aimée. Sur la feuille matricule 93 de la classe 1910 de Lille, il est étudiant publiciste (en journalisme), fils d’Henri Salengro (employé en bonneterie) et de Anna Herreman (institutrice), fils aîné (un frère et une sœur). Après un sursis pour études, il est incorporé en octobre 1912 au 33e RI à Arras pour 3 ans de services. La guerre commence en août 1914. Il disparaît (objet de la calomnie) au combat de Souain en Champagne le 7 octobre 1915, à la Ferme de Navarin (monument avec ossuaire de nos jours). Il ne déserte pas : signalé blessé par l’autorité allemande et fait prisonnier. Captif au lazaret de Grafenwohr (D), il est ensuite interné en Suisse dans un état déplorable à Salengro maire de Lille l’hospice de Berne le 11 juin 1918, venant de Cottbus (D), enfin rapatrié le 5 janvier 1919. Passé au 43e RI le 25 février, mis en congé le 16 juillet, il regagne Lambersart, puis habite avec sa mère au 54 rue Turgot à Canteleu-Lille (père décédé). Roger Salengro raconte dans « Le Cri du Nord » du 5 août 1919 son triste appel des socialistes de Canteleu Morts pour la France. Selon l’acte de mariage officié par notre maire Henri Delécaux, le journaliste se lie le 22 octobre 1919 à Léonie Venant, ouvrière autodidacte rencontrée en 1909 à Lambersart, domiciliée chez ses parents au 32 avenue de 88, avenue des Aubépines à Lambersart l’Amiral Courbet (actuel n°11). Les témoins sont Charles Miens et Julie Gripon, instituteurs et amis d’enfance. Son frère Henri, journaliste socialiste aussi, fut longtemps secrétaire général de la mairie de Lomme sous la municipalité d’Eugène Dereuse (SFIO). Une d’un journal après son suicide

SOMMAIRE :

p.1 : la feuille matricule de Roger Salengro - dossier central : Albert Leroy-B éague et les pigeonniers de guerre - p.4 : exposition sur la commémoration


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