Philippe Meurisse 1800 – 1808, maire durable Philippe Joseph Meurisse né à Lambersart vers 1759 apparaît dans les notables lourdement taxés en 1784. Par l’acte du 10 thermidor de l’an VIII soit le 29 juin 1800 Philippe Meurisse est élu maire de Lambersart, oui car le terme de maire est rétabli par le Consulat. Il reste en place après 1804, au début du 1er Empire. Athanase Dusautoir, maire suivant plus bonapartiste, est son adjoint en 1806. PJ Meurisse signe les actes de l’état civil du 13 messidor de l’an VIII soit le 29 juin 1800 et son dernier acte le 20 février 1808, le calendrier traditionnel ayant été rétabli par l’Empereur. Dans son acte de décès à Lambersart le 14 août 1835 signé par son neveu le maire Charles Meurisse, Philippe Meurisse a 76 ans, il est journalier, ce qui induit sa déchéance durant la Restauration monarchique de 1815 à 1830. Son fils Louis Meurisse, tonnelier, est témoin. C’est d’ailleurs dans son estaminet que son cousin Charles Meurisse installera la 2e mairie en 1833. Philippe Meurisse était marié à Alexandrine Le Mahieu, il était fils d’Eleuthère Joseph Meurisse et Marie Anne Bonenfant. Signatures du conseil municipal en 1805, le 30 nivôse an 13. À signaler la présence de JB Meurisse (7e position), frère du maire (en bas) et père du futur maire Charles Meurisse de 1833 à 1857. Signatures du conseil municipal, des répartiteurs et du bureau de bienfaisance le 3 juin 1806 pour des travaux de réfection de « la rue du Bourg à Lille » (rue du Bourg et rue de Lille). Plus haut, JB Meurisse et A Dusautoir.
BULLETIN HISTORIQUE DE LAMBERSART N°10 - Octobre/Novembre 2018 La revue du Moulin Rouge le 6 juillet 1907 Le journal artistique et littéraire, La vie flamande illustrée, évoque la célébrité de la revue du Moulin Rouge de Lambersart : « Voici de la joie, de l’entrain, de la gaieté, de l’esprit et de la lumière, de la fantaisie outrancière et de la parodie joyeuse et tout cela de la sève bien française et telles qu’ils n’en ont pas en Angleterre… Voilà pourquoi, pendant de nombreux soirs, tout Lille et Lambersart défilera au Moulin Rouge… En des milieux délicieux dans un cadre charmant de verdure, nous suivons la folle course de la commère, mademoiselle Valentina… Vous dirais-je encore la beauté plantureuse, gracieuse et charmeuse, des petites femmes de la revue, la piquante gaminerie des unes, la fine élégance, l’entrain, la langueur des autres ! Jetons des fleurs sur ce charmant ensemble… Bravo Jeandouzy ! » L’arrivée du tramway et l’attraction de l’Hippodrome vont donner à Lambersart une image de ville de plaisir et de loisirs dans un cadre champêtre. Les berges de la Deûle vont attirer tous les dimanches des badauds alléchés par les offres de spectacle et le Moulin Rouge, à l’instar de celui de Paris, n’est pas en reste pour attirer le chaland (voir la photo du haut). Tout comme la Rotonde voisine, il restera en activité jusque mai 1940, détruit lors du combat de Canteleu pendant la bataille de la Poche de Lille. Le site de ces deux guinguettes est l’ancien terrain VNF sous le pont de 1950 au bout de l’avenue de l’Hippodrome, actuellement en friche face au Colysée et à la péniche l’Eldorado.
Recherches du Comité Historique de Lambersart : Didier Delval (état-civil ville), Dominique Pagliaro (archives ville), Gilbert Pattou (Syndicat d’Initiatives), Soizic Léger, Catherine Meersdam et Sylvain Leroy (archives SIVOM), Éric Parize (culture-patrimoine-tourisme ville) et Claude Reynaert (historien, adjoint au maire culture-patrimoine-archives). Textes et photos : Claude Reynaert et Éric Parize Pour nous contacter : Bulletin-historique@ville-lambersart.fr Mairie de Lambersart 19, avenue Clemenceau 59130 Lambersart www.lambersart.fr/bulletin-historique Parution chaque mois sauf juillet-août. Versions numériques disponibles dans la rubrique « retour sur notre histoire ». Responsable de publication : Claude REYNAERT Secrétaire de publication : Éric PARIZE Impression ville de Lambersart
SOMMAIRE :
p.1 : une guinguette, «le moulin rouge à Lambersart» - dossier central : la 7e mairie « provisoire» - p.4 : Philippe Meurisse, premier des maires durables (1800-1808)
DOSSIER LA
e 7
MAIRIE PROVISOIRE :
la villa Hurtebise La deuxième guerre mondiale débute en septembre 1939 mais c’est en 1940 que les combats commencent sur le front de l’Ouest. Pierre Nuytten, premier adjoint, assume l’intérim pendant l’absence du maire Charles Vancauwenberghe, officier, mobilisé de 1939 à 1941. Le 10 mai 1940 débute la Campagne de France. Les bombardements commencent et l'exode de la population locale s'ajoute au flot des Belges et Hollandais le 17 mai. Le 26 mai, l'usine Crépy est bombardée et du 29 au 31 mai a lieu la bataille de Lille. Notre mairie des Charmettes brûle, la bataille était perdue d’avance mais la résistance à l’envahisseur a favorisé de trois jours la retraite anglaise à Dunkerque. Nous n’avons plus de mairie ! Dès juillet 1940, l’Occupant allemand exige des maires et des employés de l’État une déclaration sur
l’honneur, par laquelle ils s’engagent «à obéir aux autorités allemandes et à ne rien entreprendre contre l’Empire allemand». Le contrôle direct des édiles municipaux est imposé et engage un processus de fonctionnarisation des maires et des secrétaires généraux. Les édiles municipaux sont désignés et prêtent serment au maréchal Pétain. L'occupation pèse lourdement sur la population locale restée. Pierre Nuytten, premier adjoint expérimenté, installe la mairie provisoire à la villa de l’assureur Valéry Decroix-Destailleurs, 2 avenue Foch le 3 juin 1940. C’est le seul château non réquisitionné par l’armée allemande. Il devient ainsi la septième mairie de Lambersart.
Pierre Nuytten, par ailleurs historien local, habitait une villa de la rue de Lille
L’imposante villa a été construite en 1913 par l’architecte Maurice Batteur sous le nom de Villa Heurtebise. Sise dans l’avenue de Boufflers prolongée elle est le siège d’un hôpital/maison de repos pour officiers pendant l’occupation allemande d’octobre 1914 à octobre 1918, tandis que les soldats sont soignés dans l’hôpital orthopédique de l’avenue de Soubise. Les Allemands l’appelaient alors la Maison Rouge (Rote Haus) et des photos nous montrent des militaires en convalescence. Lambersart servait à cette époque de garnison et de base arrière par rapport au front situé à peine à 8 km au nord-ouest. La guerre finie, l’avenue prend le nom de maréchal Foch (1851-1929). Monsieur Decroidécède avant 1939. Cette mairie provisoire le restera jusqu’en 1949 lorsque les services municipaux laisseront la place à des services sociaux de la Préfecture. La villa devient le COT (centre d’observation et de triage) qui accueille des garçons placés par la justice, considérés comme caractériels et asociaux, âgés de 6 à 12 ans. Elle devient l’Institut Fernand Deligny en souvenir d’un pédagogue réputé dans l’enseignement spécialisé. Le bâtiment originel a perdu de son attrait pittoresque en raison des rénovations.
Dessin de l’architecte
Il reste cependant un lieu historique de notre ville.
Arrière de la « Rote Haus »
En 1921 en direction de la place
DOSSIER LA
e 7
MAIRIE PROVISOIRE :
la villa Hurtebise La deuxième guerre mondiale débute en septembre 1939 mais c’est en 1940 que les combats commencent sur le front de l’Ouest. Pierre Nuytten, premier adjoint, assume l’intérim pendant l’absence du maire Charles Vancauwenberghe, officier, mobilisé de 1939 à 1941. Le 10 mai 1940 débute la Campagne de France. Les bombardements commencent et l'exode de la population locale s'ajoute au flot des Belges et Hollandais le 17 mai. Le 26 mai, l'usine Crépy est bombardée et du 29 au 31 mai a lieu la bataille de Lille. Notre mairie des Charmettes brûle, la bataille était perdue d’avance mais la résistance à l’envahisseur a favorisé de trois jours la retraite anglaise à Dunkerque. Nous n’avons plus de mairie ! Dès juillet 1940, l’Occupant allemand exige des maires et des employés de l’État une déclaration sur
l’honneur, par laquelle ils s’engagent «à obéir aux autorités allemandes et à ne rien entreprendre contre l’Empire allemand». Le contrôle direct des édiles municipaux est imposé et engage un processus de fonctionnarisation des maires et des secrétaires généraux. Les édiles municipaux sont désignés et prêtent serment au maréchal Pétain. L'occupation pèse lourdement sur la population locale restée. Pierre Nuytten, premier adjoint expérimenté, installe la mairie provisoire à la villa de l’assureur Valéry Decroix-Destailleurs, 2 avenue Foch le 3 juin 1940. C’est le seul château non réquisitionné par l’armée allemande. Il devient ainsi la septième mairie de Lambersart.
Pierre Nuytten, par ailleurs historien local, habitait une villa de la rue de Lille
L’imposante villa a été construite en 1913 par l’architecte Maurice Batteur sous le nom de Villa Heurtebise. Sise dans l’avenue de Boufflers prolongée elle est le siège d’un hôpital/maison de repos pour officiers pendant l’occupation allemande d’octobre 1914 à octobre 1918, tandis que les soldats sont soignés dans l’hôpital orthopédique de l’avenue de Soubise. Les Allemands l’appelaient alors la Maison Rouge (Rote Haus) et des photos nous montrent des militaires en convalescence. Lambersart servait à cette époque de garnison et de base arrière par rapport au front situé à peine à 8 km au nord-ouest. La guerre finie, l’avenue prend le nom de maréchal Foch (1851-1929). Monsieur Decroidécède avant 1939. Cette mairie provisoire le restera jusqu’en 1949 lorsque les services municipaux laisseront la place à des services sociaux de la Préfecture. La villa devient le COT (centre d’observation et de triage) qui accueille des garçons placés par la justice, considérés comme caractériels et asociaux, âgés de 6 à 12 ans. Elle devient l’Institut Fernand Deligny en souvenir d’un pédagogue réputé dans l’enseignement spécialisé. Le bâtiment originel a perdu de son attrait pittoresque en raison des rénovations.
Dessin de l’architecte
Il reste cependant un lieu historique de notre ville.
Arrière de la « Rote Haus »
En 1921 en direction de la place
Philippe Meurisse 1800 – 1808, maire durable Philippe Joseph Meurisse né à Lambersart vers 1759 apparaît dans les notables lourdement taxés en 1784. Par l’acte du 10 thermidor de l’an VIII soit le 29 juin 1800 Philippe Meurisse est élu maire de Lambersart, oui car le terme de maire est rétabli par le Consulat. Il reste en place après 1804, au début du 1er Empire. Athanase Dusautoir, maire suivant plus bonapartiste, est son adjoint en 1806. PJ Meurisse signe les actes de l’état civil du 13 messidor de l’an VIII soit le 29 juin 1800 et son dernier acte le 20 février 1808, le calendrier traditionnel ayant été rétabli par l’Empereur. Dans son acte de décès à Lambersart le 14 août 1835 signé par son neveu le maire Charles Meurisse, Philippe Meurisse a 76 ans, il est journalier, ce qui induit sa déchéance durant la Restauration monarchique de 1815 à 1830. Son fils Louis Meurisse, tonnelier, est témoin. C’est d’ailleurs dans son estaminet que son cousin Charles Meurisse installera la 2e mairie en 1833. Philippe Meurisse était marié à Alexandrine Le Mahieu, il était fils d’Eleuthère Joseph Meurisse et Marie Anne Bonenfant. Signatures du conseil municipal en 1805, le 30 nivôse an 13. À signaler la présence de JB Meurisse (7e position), frère du maire (en bas) et père du futur maire Charles Meurisse de 1833 à 1857. Signatures du conseil municipal, des répartiteurs et du bureau de bienfaisance le 3 juin 1806 pour des travaux de réfection de « la rue du Bourg à Lille » (rue du Bourg et rue de Lille). Plus haut, JB Meurisse et A Dusautoir.
BULLETIN HISTORIQUE DE LAMBERSART N°10 - Octobre/Novembre 2018 La revue du Moulin Rouge le 6 juillet 1907 Le journal artistique et littéraire, La vie flamande illustrée, évoque la célébrité de la revue du Moulin Rouge de Lambersart : « Voici de la joie, de l’entrain, de la gaieté, de l’esprit et de la lumière, de la fantaisie outrancière et de la parodie joyeuse et tout cela de la sève bien française et telles qu’ils n’en ont pas en Angleterre… Voilà pourquoi, pendant de nombreux soirs, tout Lille et Lambersart défilera au Moulin Rouge… En des milieux délicieux dans un cadre charmant de verdure, nous suivons la folle course de la commère, mademoiselle Valentina… Vous dirais-je encore la beauté plantureuse, gracieuse et charmeuse, des petites femmes de la revue, la piquante gaminerie des unes, la fine élégance, l’entrain, la langueur des autres ! Jetons des fleurs sur ce charmant ensemble… Bravo Jeandouzy ! » L’arrivée du tramway et l’attraction de l’Hippodrome vont donner à Lambersart une image de ville de plaisir et de loisirs dans un cadre champêtre. Les berges de la Deûle vont attirer tous les dimanches des badauds alléchés par les offres de spectacle et le Moulin Rouge, à l’instar de celui de Paris, n’est pas en reste pour attirer le chaland (voir la photo du haut). Tout comme la Rotonde voisine, il restera en activité jusque mai 1940, détruit lors du combat de Canteleu pendant la bataille de la Poche de Lille. Le site de ces deux guinguettes est l’ancien terrain VNF sous le pont de 1950 au bout de l’avenue de l’Hippodrome, actuellement en friche face au Colysée et à la péniche l’Eldorado.
Recherches du Comité Historique de Lambersart : Didier Delval (état-civil ville), Dominique Pagliaro (archives ville), Gilbert Pattou (Syndicat d’Initiatives), Soizic Léger, Catherine Meersdam et Sylvain Leroy (archives SIVOM), Éric Parize (culture-patrimoine-tourisme ville) et Claude Reynaert (historien, adjoint au maire culture-patrimoine-archives). Textes et photos : Claude Reynaert et Éric Parize Pour nous contacter : Bulletin-historique@ville-lambersart.fr Mairie de Lambersart 19, avenue Clemenceau 59130 Lambersart www.lambersart.fr/bulletin-historique Parution chaque mois sauf juillet-août. Versions numériques disponibles dans la rubrique « retour sur notre histoire ». Responsable de publication : Claude REYNAERT Secrétaire de publication : Éric PARIZE Impression ville de Lambersart
SOMMAIRE :
p.1 : une guinguette, «le moulin rouge à Lambersart» - dossier central : la 7e mairie « provisoire» - p.4 : Philippe Meurisse, premier des maires durables (1800-1808)