L’école Sévigné, première école communale de filles (1864) Après le pavage de la rue de la Carnoy jusque l’église St-Calixte en 1861, il est décidé d’y construire une école communale de filles suite à l’augmentation régulière de la population et le surpeuplement de l’exigüe première école communale regroupant filles à l’étage et garçons au rdc (voir bulletins précédents, instruction de 1858). L’affaire ne fut pas facile ! Le maire de Lambersart nommé par le préfet en 1858 est Albert Du Lac de Fugères, châtelain de la Cessoie après mariage avec Camille Rouvroy de la Mairie. Ils sont les parents du jésuite Stanislas du Lac qui sera connu pour être lié aux fiches de l’affaire Dreyfus. Albert réside la plupart du temps à Paris à cause de son emploi à la cour des comptes. Il propose de confier le projet d’école aux congréganistes avec une donation personnelle de son fils : il offre 25000F sous condition de construire une école pour 100 jeunes filles et une salle d’asile pour 80 enfants ainsi qu’un logement pour deux religieuses. Un autre don
de 10000F est promis par le curé Desplanque de St-Calixte pour l’entretien de l’école et l’accueil d’une troisième religieuse. Les réticences du conseil municipal sont importantes car le conseiller municipal Jean-Baptiste Desmazières, homme de science fortuné et républicain progressiste, âgé et sans enfant, propose, outre une forte donation pour soigner les pauvres en entretenant un médecin, de payer le tiers du coût de l’école à condition qu’elle soit laïque. Une commission présidée par Henri Louis Selosse, l’un des deux adjoints au maire, se réunit à Canteleu en 1861 et accepte la donation Desmazières. La majorité du conseil municipal votera ainsi. Dulac de Fugères en prend ombrage et démissionne. Selosse, maire jusque 1865, va mener à bien l’achat du terrain en 1863, après le décès de Desmazières en 1862. Le 18 février 1864, le conseil municipal décide d’assurer le bâtiment construit.
BULLETIN HISTORIQUE DE LAMBERSART N°15 - avril 2019 La collecte hermétique par poubelles familiales à Lambersart Dans une publication de 1961 qui vante les mérites de l’innovation dans le monde notamment à Brasilia, nouvelle capitale administrative du Brésil, nous découvrons un article qui porte sur Lambersart. Monsieur Dehove, directeur du Comptoir pour l’équipement en matériel d’assainissement et de collecte, évoque la démarche positive de la municipalité de Lambersart sur la collecte hermétique des poubelles. Les pays scandinaves ou la Suisse sont déjà équipés alors qu’en France nous en sommes aux balbutiements. Lille a généralisé la collecte aux HLM des secteurs est et sud ouest. P. Dehove remercie alors la municipalité de Lambersart et son maire Marcel Caloone pour son esprit d’innovation, plaçant la ville à l’avant-garde du progrès dans le domaine de l’hygiène et de la propreté publiques. Cette photo de 1962 dans le nouveau quartier Pacot-Vandracq illustre une collecte alors moderne. De nos jours dans ce quartier toujours à la pointe, Esterra a installé des bornes d’apport volontaire avec conteneurs enterrés, pour la collecte de déchets recyclables et autres.
Ci-dessus l’acte de la donation Desmazières et l’école primitive, actuellement Centre Sévigné géré par l’Institut Deligny au n°33 rue de la Carnoy.
Recherches du comité historique (Eric Parize, Gilbert Pattou, Didier Delval, Catherine Meersdam, Soizic Léger, Sylvain Leroy, Dominique Pagliaro, Joël Marquizeau, Hervé Lépée, Claude Reynaert). Pour nous contacter : Bulletin-historique@ville-lambersart.fr Mairie de Lambersart 19, avenue Clemenceau 59130 Lambersart www.lambersart.fr/bulletin-historique Parution chaque mois sauf juillet-août. Versions numériques disponibles dans la rubrique « retour sur notre histoire ». Responsable de publication : Claude REYNAERT Secrétaire de publication : Éric PARIZE
Impression ville de Lambersart
SOMMAIRE :
p.1 : la collecte hermétique des poubelles à Lambersart - dossier central : Simon Vollant, seigneur de la Cessoie - p.4 : la première école communale de filles (1864)
DOSSIER
SIMON VOLLANT, seigneur de la Cessoie, un grand bâtisseur
Simon Vollant devient, après la citadelle achevée, responsable des travaux du nouveau quartier royal sur le St-André sud annexé, d’après les plans de Vauban, nouveau gouverneur de Lille (auquel succédera d’Artagnan un temps). L’église St-André est ainsi englobée dans la nouvelle enceinte de Lille qu’il réalise de 1671 à 1676. La plue-value des terrains du nouveau quartier royal dit de St-André (construit de part et d’autre des rues Royale et St-André) remboursera largement les prêts pour les travaux de la citadelle et des remparts ! On n’oublie pas qu’entre temps, Simon Vollant était devenu grand argentier (trésorier principal) de Lille en 1671 (jusque 1694 puis son fils aura cette charge), ce qui est pratique pour gérer tant de travaux ! Il sera même procureur du magistrat de Lille à partir de 1684. C’est à cette époque qu’il bâtit avec Julien Destrée le Rang du Beauregard (1687), place du Théâtre, alliant le style flamand régional au style classique français.
Armoiries parlantes et portrait de Simon Vollant montrant son dessin d’une porte de la Citadelle de Lille, par Jean Guillaume Carlier ; extrait de la plaque commémorative de la citadelle de Lille
À la mort du roi d’Espagne Philippe IV en 1665, le jeune roi de France Louis XIV réclame au nom de sa femme, l’infante Marie-Thérèse d’Autriche, une partie des Pays Bas Espagnols : ainsi commence la guerre de Dévolution en mai 1667, qui se terminera par le traité d’Aix-la-Chapelle un an plus tard. Le siège de Lille alors gouvernée par l’Espagne, est mené par le maréchal de Turenne aidé de l’illustre ingénieur militaire Sébastien le Prestre de Vauban (1633-1707). Le 17 août, Lille capitule. Le 28, Louis XIV entre dans la ville. La reddition de la ville de Lille a plusieurs conséquences : dans le cadre du Pré Carré français, la construction de la reine des citadelles Vauban côté Lambersart (1668-1670), ainsi qu’une extension du périmètre urbain lillois côté St-André. Le secteur choisi pour édifier la citadelle n’est pas innocent : il est facilement inondable car il est compris entre la Haute-Deûle et son bras nord, Le Bucquet. Des
d’une nouvelle « banlieue » allant du quartier actuel du Canon d’or à La Madeleine (en vigueur jusque 1790). Trois zones militaires sont instaurées autour de la citadelle, avec des restrictions d’urbanisme plus ou moins fortes en fonction de la distance de la citadelle. Cela a pour avantage de geler les terrains au sud du Canon d'Or et de Canteleu, jusqu’au XXe siècle !
paysans d’alentours et leurs chevaux sont réquisitionnés pendant 3 ans, ainsi que des soldats. Simon Vollant, « doyen (chef) des maîtres maçons » de Lille (nom de la corporation des ingénieurs architectes d’alors), a des sentiments pro-français et se fait remarquer par ses connaissances. Baptisé le 1er février 1622 ou 1623 à Lille, maître maçon comme son père Jean, doyen de Lille comme son grand-père Simon, il devient le bras droit et ami de Vauban et se voit confier les travaux. Il emploie 500 personnes pour les fossés et 1500 ouvriers pour les murs. Un canal est creusé pour amener les 60 millions de briques, les parpaings, les blocs de grès, le bois et alimenter les douves. Le Bucquet qui coulait à Lambersart est donc en partie dévié. Un tiers de la surface de la citadelle empiète notre commune (voir photo de la porte Dauphine en une). Un vaste réseau mettant en jeu la Scarpe, la Sensée et la Deûle permettent d'inonder 1400 hectares à l’ouest de Lille pour sa défense. De plus, la ville de Lille croque en 1670 un bout de Lambersart avec le bornage
Simon Vollant est surtout connu comme le bâtisseur à Lille de la superbe Porte de Paris, arc de triomphe en l’honneur de Louis XIV aménagé de 1685 à 1695 à partir de l’ancienne porte des Malades. Quarré-Reybourbon a rendu un hommage à Simon Vollant dans son livre de 1891 sur le bicentenaire de la Porte de Paris, chef-d’œuvre ultime de Simon Vollant restauré en 1895. Il nous est cher aussi car il s'installe juste avant à La Cessoie. C’est une seigneurie s’étendant sur St-André et Lambersart avec château côté andrésien, qu’il vient d’acheter à Georges de Tramecourt après avoir été anobli par Louis XIV en mai 1685 à Versailles pour services rendus et prendre la commande. Il assure donc sa nouvelle noblesse en achetant le fief de la « Cessoye » (du mot cessier : cerisier). Son blason inspiré de celui de Vauban porte « d’azur à un chevron d’or, accompagné en chef de deux demi-vols d’argent et en pointe d’un trèfle de même ». Deux ailes comme deux l à Vollant ! Fort apprécié du ministre Louvois, il réalise d’autres citadelles dans le nord, dont Menin. De 1685 à 1687, il participe au côté de Vauban, à la conception du canal de Maintenon amenant les eaux de l’Eure dans les jardins du château de Versailles, mais les travaux sont interrompus par la guerre de la Ligue d’Augsbourg. Simon Vollant décède en son château le 30 mai 1694 ou 1696 selon les auteurs, avant la fin de la guerre en 1697. Ses enfants sont issus de deux mariages, le premier avec Marie Villain, fille du doyen des maîtres maçons de Tournai, le second avec Marguerite Haccou. Ses deux fils François et Jean
(sans descendance) sont reçus maîtres maçons en 1656. Jean sera même architecte du roi (auteur du Pont Neuf à Lille) et trésorier de Lille, puis fait chevalier par Louis XIV en 1699 et devient seigneur des Werquins. Ses filles Marie Catherine, Nicolle, Marie Jeanne, Marie Louise Simone et Marguerite épousent respectivement le lieutenant-général Charles Guy de Valory (directeur de fortifications, Grand’ Croix de l’Ordre de St-Louis, tombeau au Musée du Louvre ; d’une famille florentine, les Valori), Félix Porrata (bourgeois de Lille d’une famille d'origine génoise), Joseph de Manissy (major de régiment de cavalerie), Jacques Henri de Valory (capitaine de grenadiers, frère de Charles) et Alexandre Le Camus de Benteghem (bourgmestre et trésorier de Courtrai). Ces deux dernières, issues du second lit, héritent du fief de la Cessoie selon l’acte paternel du 6 décembre 1690. Marguerite rachète en 1718 la part de sa sœur veuve. Marguerite devient veuve à son tour en 1731. Ses enfants vendent la Cessoie en 1755 à Anne Le Mesre, veuve de Pierre Goudeman, seigneur de la Mairie à Deûlémont. Leur fille Agathe épouse en 1768 Pierre Joseph de Rouvroy, seigneur de la Taconnerie, fief voisin. Ils font construire un château classique côté Lambersart, le château des Vollant étant humide et vieux…
Extrait annoté du plan de 1909 en limite de Lambersart et Saint-André. La limite communale était fixée par une cheminée du château des Rouvroy de la Mairie (successeur d’Espagne de Venevelles, en marron foncé ici, à gauche du château Vollant). Ces deux châteaux ont disparu avant la construction du 3e château actuel de la Cessoie (1913) de Gustave Dubar (directeur de l’Echo du Nord) et situé plus au nord côté Lambersart, alors que bâtiment et entrée de l’Institution des Bernardines seront côté andrésien après 1948. A droite : borne de banlieue lilloise de 1670 au Colysée, trouvée par Pierre Nuytten rue Selosse en 1958.
DOSSIER
SIMON VOLLANT, seigneur de la Cessoie, un grand bâtisseur
Simon Vollant devient, après la citadelle achevée, responsable des travaux du nouveau quartier royal sur le St-André sud annexé, d’après les plans de Vauban, nouveau gouverneur de Lille (auquel succédera d’Artagnan un temps). L’église St-André est ainsi englobée dans la nouvelle enceinte de Lille qu’il réalise de 1671 à 1676. La plue-value des terrains du nouveau quartier royal dit de St-André (construit de part et d’autre des rues Royale et St-André) remboursera largement les prêts pour les travaux de la citadelle et des remparts ! On n’oublie pas qu’entre temps, Simon Vollant était devenu grand argentier (trésorier principal) de Lille en 1671 (jusque 1694 puis son fils aura cette charge), ce qui est pratique pour gérer tant de travaux ! Il sera même procureur du magistrat de Lille à partir de 1684. C’est à cette époque qu’il bâtit avec Julien Destrée le Rang du Beauregard (1687), place du Théâtre, alliant le style flamand régional au style classique français.
Armoiries parlantes et portrait de Simon Vollant montrant son dessin d’une porte de la Citadelle de Lille, par Jean Guillaume Carlier ; extrait de la plaque commémorative de la citadelle de Lille
À la mort du roi d’Espagne Philippe IV en 1665, le jeune roi de France Louis XIV réclame au nom de sa femme, l’infante Marie-Thérèse d’Autriche, une partie des Pays Bas Espagnols : ainsi commence la guerre de Dévolution en mai 1667, qui se terminera par le traité d’Aix-la-Chapelle un an plus tard. Le siège de Lille alors gouvernée par l’Espagne, est mené par le maréchal de Turenne aidé de l’illustre ingénieur militaire Sébastien le Prestre de Vauban (1633-1707). Le 17 août, Lille capitule. Le 28, Louis XIV entre dans la ville. La reddition de la ville de Lille a plusieurs conséquences : dans le cadre du Pré Carré français, la construction de la reine des citadelles Vauban côté Lambersart (1668-1670), ainsi qu’une extension du périmètre urbain lillois côté St-André. Le secteur choisi pour édifier la citadelle n’est pas innocent : il est facilement inondable car il est compris entre la Haute-Deûle et son bras nord, Le Bucquet. Des
d’une nouvelle « banlieue » allant du quartier actuel du Canon d’or à La Madeleine (en vigueur jusque 1790). Trois zones militaires sont instaurées autour de la citadelle, avec des restrictions d’urbanisme plus ou moins fortes en fonction de la distance de la citadelle. Cela a pour avantage de geler les terrains au sud du Canon d'Or et de Canteleu, jusqu’au XXe siècle !
paysans d’alentours et leurs chevaux sont réquisitionnés pendant 3 ans, ainsi que des soldats. Simon Vollant, « doyen (chef) des maîtres maçons » de Lille (nom de la corporation des ingénieurs architectes d’alors), a des sentiments pro-français et se fait remarquer par ses connaissances. Baptisé le 1er février 1622 ou 1623 à Lille, maître maçon comme son père Jean, doyen de Lille comme son grand-père Simon, il devient le bras droit et ami de Vauban et se voit confier les travaux. Il emploie 500 personnes pour les fossés et 1500 ouvriers pour les murs. Un canal est creusé pour amener les 60 millions de briques, les parpaings, les blocs de grès, le bois et alimenter les douves. Le Bucquet qui coulait à Lambersart est donc en partie dévié. Un tiers de la surface de la citadelle empiète notre commune (voir photo de la porte Dauphine en une). Un vaste réseau mettant en jeu la Scarpe, la Sensée et la Deûle permettent d'inonder 1400 hectares à l’ouest de Lille pour sa défense. De plus, la ville de Lille croque en 1670 un bout de Lambersart avec le bornage
Simon Vollant est surtout connu comme le bâtisseur à Lille de la superbe Porte de Paris, arc de triomphe en l’honneur de Louis XIV aménagé de 1685 à 1695 à partir de l’ancienne porte des Malades. Quarré-Reybourbon a rendu un hommage à Simon Vollant dans son livre de 1891 sur le bicentenaire de la Porte de Paris, chef-d’œuvre ultime de Simon Vollant restauré en 1895. Il nous est cher aussi car il s'installe juste avant à La Cessoie. C’est une seigneurie s’étendant sur St-André et Lambersart avec château côté andrésien, qu’il vient d’acheter à Georges de Tramecourt après avoir été anobli par Louis XIV en mai 1685 à Versailles pour services rendus et prendre la commande. Il assure donc sa nouvelle noblesse en achetant le fief de la « Cessoye » (du mot cessier : cerisier). Son blason inspiré de celui de Vauban porte « d’azur à un chevron d’or, accompagné en chef de deux demi-vols d’argent et en pointe d’un trèfle de même ». Deux ailes comme deux l à Vollant ! Fort apprécié du ministre Louvois, il réalise d’autres citadelles dans le nord, dont Menin. De 1685 à 1687, il participe au côté de Vauban, à la conception du canal de Maintenon amenant les eaux de l’Eure dans les jardins du château de Versailles, mais les travaux sont interrompus par la guerre de la Ligue d’Augsbourg. Simon Vollant décède en son château le 30 mai 1694 ou 1696 selon les auteurs, avant la fin de la guerre en 1697. Ses enfants sont issus de deux mariages, le premier avec Marie Villain, fille du doyen des maîtres maçons de Tournai, le second avec Marguerite Haccou. Ses deux fils François et Jean
(sans descendance) sont reçus maîtres maçons en 1656. Jean sera même architecte du roi (auteur du Pont Neuf à Lille) et trésorier de Lille, puis fait chevalier par Louis XIV en 1699 et devient seigneur des Werquins. Ses filles Marie Catherine, Nicolle, Marie Jeanne, Marie Louise Simone et Marguerite épousent respectivement le lieutenant-général Charles Guy de Valory (directeur de fortifications, Grand’ Croix de l’Ordre de St-Louis, tombeau au Musée du Louvre ; d’une famille florentine, les Valori), Félix Porrata (bourgeois de Lille d’une famille d'origine génoise), Joseph de Manissy (major de régiment de cavalerie), Jacques Henri de Valory (capitaine de grenadiers, frère de Charles) et Alexandre Le Camus de Benteghem (bourgmestre et trésorier de Courtrai). Ces deux dernières, issues du second lit, héritent du fief de la Cessoie selon l’acte paternel du 6 décembre 1690. Marguerite rachète en 1718 la part de sa sœur veuve. Marguerite devient veuve à son tour en 1731. Ses enfants vendent la Cessoie en 1755 à Anne Le Mesre, veuve de Pierre Goudeman, seigneur de la Mairie à Deûlémont. Leur fille Agathe épouse en 1768 Pierre Joseph de Rouvroy, seigneur de la Taconnerie, fief voisin. Ils font construire un château classique côté Lambersart, le château des Vollant étant humide et vieux…
Extrait annoté du plan de 1909 en limite de Lambersart et Saint-André. La limite communale était fixée par une cheminée du château des Rouvroy de la Mairie (successeur d’Espagne de Venevelles, en marron foncé ici, à gauche du château Vollant). Ces deux châteaux ont disparu avant la construction du 3e château actuel de la Cessoie (1913) de Gustave Dubar (directeur de l’Echo du Nord) et situé plus au nord côté Lambersart, alors que bâtiment et entrée de l’Institution des Bernardines seront côté andrésien après 1948. A droite : borne de banlieue lilloise de 1670 au Colysée, trouvée par Pierre Nuytten rue Selosse en 1958.
L’école Sévigné, première école communale de filles (1864) Après le pavage de la rue de la Carnoy jusque l’église St-Calixte en 1861, il est décidé d’y construire une école communale de filles suite à l’augmentation régulière de la population et le surpeuplement de l’exigüe première école communale regroupant filles à l’étage et garçons au rdc (voir bulletins précédents, instruction de 1858). L’affaire ne fut pas facile ! Le maire de Lambersart nommé par le préfet en 1858 est Albert Du Lac de Fugères, châtelain de la Cessoie après mariage avec Camille Rouvroy de la Mairie. Ils sont les parents du jésuite Stanislas du Lac qui sera connu pour être lié aux fiches de l’affaire Dreyfus. Albert réside la plupart du temps à Paris à cause de son emploi à la cour des comptes. Il propose de confier le projet d’école aux congréganistes avec une donation personnelle de son fils : il offre 25000F sous condition de construire une école pour 100 jeunes filles et une salle d’asile pour 80 enfants ainsi qu’un logement pour deux religieuses. Un autre don
de 10000F est promis par le curé Desplanque de St-Calixte pour l’entretien de l’école et l’accueil d’une troisième religieuse. Les réticences du conseil municipal sont importantes car le conseiller municipal Jean-Baptiste Desmazières, homme de science fortuné et républicain progressiste, âgé et sans enfant, propose, outre une forte donation pour soigner les pauvres en entretenant un médecin, de payer le tiers du coût de l’école à condition qu’elle soit laïque. Une commission présidée par Henri Louis Selosse, l’un des deux adjoints au maire, se réunit à Canteleu en 1861 et accepte la donation Desmazières. La majorité du conseil municipal votera ainsi. Dulac de Fugères en prend ombrage et démissionne. Selosse, maire jusque 1865, va mener à bien l’achat du terrain en 1863, après le décès de Desmazières en 1862. Le 18 février 1864, le conseil municipal décide d’assurer le bâtiment construit.
BULLETIN HISTORIQUE DE LAMBERSART N°15 - avril 2019 La collecte hermétique par poubelles familiales à Lambersart Dans une publication de 1961 qui vante les mérites de l’innovation dans le monde notamment à Brasilia, nouvelle capitale administrative du Brésil, nous découvrons un article qui porte sur Lambersart. Monsieur Dehove, directeur du Comptoir pour l’équipement en matériel d’assainissement et de collecte, évoque la démarche positive de la municipalité de Lambersart sur la collecte hermétique des poubelles. Les pays scandinaves ou la Suisse sont déjà équipés alors qu’en France nous en sommes aux balbutiements. Lille a généralisé la collecte aux HLM des secteurs est et sud ouest. P. Dehove remercie alors la municipalité de Lambersart et son maire Marcel Caloone pour son esprit d’innovation, plaçant la ville à l’avant-garde du progrès dans le domaine de l’hygiène et de la propreté publiques. Cette photo de 1962 dans le nouveau quartier Pacot-Vandracq illustre une collecte alors moderne. De nos jours dans ce quartier toujours à la pointe, Esterra a installé des bornes d’apport volontaire avec conteneurs enterrés, pour la collecte de déchets recyclables et autres.
Ci-dessus l’acte de la donation Desmazières et l’école primitive, actuellement Centre Sévigné géré par l’Institut Deligny au n°33 rue de la Carnoy.
Recherches du comité historique (Eric Parize, Gilbert Pattou, Didier Delval, Catherine Meersdam, Soizic Léger, Sylvain Leroy, Dominique Pagliaro, Joël Marquizeau, Hervé Lépée, Claude Reynaert). Pour nous contacter : Bulletin-historique@ville-lambersart.fr Mairie de Lambersart 19, avenue Clemenceau 59130 Lambersart www.lambersart.fr/bulletin-historique Parution chaque mois sauf juillet-août. Versions numériques disponibles dans la rubrique « retour sur notre histoire ». Responsable de publication : Claude REYNAERT Secrétaire de publication : Éric PARIZE
Impression ville de Lambersart
SOMMAIRE :
p.1 : la collecte hermétique des poubelles à Lambersart - dossier central : Simon Vollant, seigneur de la Cessoie - p.4 : la première école communale de filles (1864)