BULLETIN HISTORIQUE N°16 - mai 2019

Page 1

De l’école communale de filles à l’école Sévigné, rue de la Carnoy (fin) Lors de la guerre de 1870, l’école est transformée en hôpital pour les blessés graves. Une salle d’asile est créée pour les enfants abandonnés en novembre 1872. Avec trois classes avant 1914, l’école porte le nom de la romancière, la comtesse de Sévigné (1626-1696). Pour ses 300 ans en 1926, l’école est rénovée et agrandie d’une classe (voir ci-dessous photo et plan de façade côté cour de l’architecte Duthoit, 1925). Elle accueille environ 90 filles en 1930. L’école est abîmée en 1940, aussi l’architecte communal Lesaffre prévoit (sur le site actuel des

immeubles de la rue Baden-Powell) une salle de classe dans la nouvelle cité-jardin d’urgence dénommée Pétain puis de Gaulle (maisonnettes de 1941 à 1975 entre le parc des Charmettes, jardin municipal depuis 1937, et la rue St-Exupéry). L’école principale est réparée en 1946. Après avoir accueilli jusque 146 élèves dans les années 1960 sur les deux sites, l’école est désaffectée en 1983. C’est aujourd’hui une annexe de l’institut Fernand Deligny, établissement scolaire spécialisé.

Salles de classe construites en 1926 derrière le bâtiment de 1866, devenu logement de la directrice (ici fin des travaux)

Classe de l’antenne de la cité d’urgence dans le parc des Charmettes, années 1940

Recherches du comité historique (Eric Parize, Gilbert Pattou, Didier Delval, Catherine Meersdam, Soizic Léger, Sylvain Leroy, Dominique Pagliaro, Joël Marquizeau, Hervé Lépée, Claude Reynaert). Pour nous contacter : Bulletin-historique@ville-lambersart.fr Mairie de Lambersart 19, avenue Clemenceau 59130 Lambersart www.lambersart.fr/bulletin-historique Parution chaque mois sauf juillet-août. Versions numériques disponibles dans la rubrique « retour sur notre histoire ». Responsable de publication : Claude REYNAERT Secrétaire de publication : Éric PARIZE

Impression ville de Lambersart

BULLETIN HISTORIQUE DE LAMBERSART N°16 - mai 2019 Une confusion sur le nom du cabaret de la Cayère prêchoir L’historien local Pierre Nuytten attribuait ce nom de Cayère (la chaire en patois, chaise haute pour prêcher, et non la cayelle, chaise ordinaire, ni la capelle, la chapelle) à l’estaminet qui longtemps marqua l’entrée de Lambersart rue de Lille. Les boissons étaient moins taxées qu’à Lille où l’on devait payer l’octroi en plus. De nombreux militaires de la citadelle toute proche ne se privaient pas de cette aubaine ! Le bâtiment fut détruit lors du siège de 1708 puis reconstruit. Ce n’est qu’après 1792 qu’on est assuré de l’existence du cabaret passé à l’enseigne du Canon d’or (rapport aux canonniers et au siège de Lille, ainsi qu’à la bataille de Valmy avec les canons Gribeauval). Il est géré par Henri Serrure, également meunier du moulin proche dit de St-André. Il est l’oncle du peintre d’histoire Calixte Serrure dit « Serrur» (1790-1865) né à Lambersart, dont certains tableaux se trouvent au Palais des Canon Gribeauval Beaux-Arts de Lille (« Ajax »), au Palais des Papes à Avignon (portraits) ou encore au Château de Versailles, dans la salle des croisades (scènes de batailles). P. Nuytten attribue ce nom de Cayère preschoir en évoquant la révolte protestante de la fin du XVIe siècle qui toucha notre région. Les prêches à la campagne en dehors des murs de Lille la catholique, bien gardée par les Espagnols, existeraient donc ! Cela n’est avéré que vers Menin donc beaucoup plus au nord. En réalité ce nom de Cayère preschoire est une déformation de langage : le cabaret de la Cayère ou Caïhère associé au nom du petit fief où il est situé, « Les Prés souhets » devenu preschoire ! Mais ce sont des prés humides, de bas champs souvent inondés. On sait qu’il y avait un reposoir ici lors de la procession annuelle de Notre Dame de la Treille autour de Lille à partir du XIIIe siècle, d’où l’origine probable et ancienne de l’enseigne de la Cayère. Le cabaret est dessiné sur le plan terrier de 1733, face au château d’Houchin (voir dossier central et bulletin n°2). Le maire de 1816 à 1830 Charles Marlier achètera ce fief et le donnera au bureau de bienfaisance de la commune à son décès en 1848, tandis que le cabaret deviendra après le décès d’Henri Serrure en 1840 la teinturerie du frère du maire Delcourt. La ville y construira les rues Kléber et Fief des Prés Souhets en 1691 (page 84b « Histoire de Lambersart », Gambetta puis la place de la République en 1930… Giard & Grimonprez, 1911)

SOMMAIRE :

p.1 : une chaise pour prêcher, la cayère preschoir ! - dossier central : la naissance du quartier du Canon d’or - p.4 : de l’école des filles à l’école Sévigné


DOSSIER

Le quartier du CANON D’OR

Dujardin-Scrive fit construire pour lui, ses deux filles et leurs maris, MM Faucheur et Mabille de Poncheville (maire de Lambersart 1929-1935). Ces châteaux sont rasés dans les années 1960, remplacés par les immeubles des rues Vergin et Copernic. D’autres châteaux construits à la Belle Epoque rue de Lille subiront le même sort …

Ce quartier ne comptait au milieu du XIXe siècle que quelques maisons éparses le long de la route de Lambersart à Lille puis a pris dès 1900 un grand essor, perdant son charme agreste décrit dans les promenades lilloises de Chon en 1886. Ces terres successivement loties au cours du XXe siècle, sont couvertes d’habitations, mais l’interdiction de bâtir dans la zone non aedificandi au sud, a préservé la verdure avec les promenades dans le bois de la citadelle Vauban et le long du canal dérivé en 1979.

C’est le cabaret du Canon d’or qui a donné son nom au quartier, d’abord un lieu-dit puis un hameau. On trouvait des prairies s’étendant principalement sur le grand fief de la Cueillerie avec château et ferme (voir au-dessus plan annoté de la Cueillerie en 1733) et sur deux fiefs plus petits à l’ouest du « petit chemin de Lambersart » (actuelle avenue Becquart), au nord la Plancque litière et au sud les Prés souhets derrière le cabaret de la Cayère (voir page 1). Son jardin était garni de berceaux pour tirer à l’arc horizontal (entraînement de la milice communale, tradition flamande) et avait le caractère champêtre de la guinguette. La compagnie des archers de St-Sébastien y avait son siège, avec une perche à l’oiseau dans un pré à proximité pour le tir vertical, représentée sur les plans anciens. La bannière peinte par l’artiste Serrur et des plats d’étain offerts aux vainqueurs des concours, sont conservés sans doute dans les réserves du Palais des Beaux-Arts de Lille ou de l’Hospice Comtesse. En 1908, un incendie détruisit le cabaret et c’est la nouvelle façade de 1910 que nous connaissons (voir photo du sgraffite en bandeau page une). Elle est modifiée à gauche en 1975 par l’entrée du cinéma Rex créé après-guerre. Ce sera ensuite des salles de billard gérées par l’ancien footballeur Jean Baratte puis des restaurants (Cocoon…) et cafés-concerts renouvelant la tradition (Le Canon d’or et Le Dancing maintenant). Ci-après en 1912 la guinguette inchangée jusque 1975.

Bas de l’avenue Becquart en 1925 (Le Canon d’Argent a disparu)

puis jusqu’à la rue du Bourg (ancien nom d’avenue Félix Clouët). Par ailleurs, l’avenue Marceau faisait partie du domaine de l’Anglée vendu par Alfred Becquart à l’entreprise Derville en 1905, et fut la 1ère du domaine à être lotie. Suivront les avenues Derville (Maréchal Leclerc), Doumer, Del(e)court, enfin la rue de l’Abbé Lemire et l’avenue Foch prolongée en 1930. A cette époque l’avenue et place de la République et le lotissement de la Mutuelle du Nord avec ses Habitations Bon Marché voyaient le jour : bas de l’avenue Derville, avenues Driant et de la Roseraie (Rousseau), rues Roche et des Acacias (Picavet). La création de la ligne de tramway X en 1907, circulant rue du Bourg et rue de Lille, fut un grand facteur du succès du Canon d’Or, 3e quartier de Lambersart. En 10 minutes, le centre de Lille était atteint. La population s’accrut de telle manière que la fondation d’une paroisse s’avéra nécessaire.

Vers 1850, Richard Bailly, maire de Lambersart de 1876 à 1888, originaire de St-André, construisit sa maison d’habitation rue de Lille (actuel n°100, de style rural) au bord de sa pépinière, où seront ouvertes avant son décès en 1913 les avenues de Jussieu et Bailly-Ducroquet, ainsi que le haut de l’avenue Le Nôtre, aux belles maisons bourgeoises. Ci-dessus une carte postale promotionnelle de 1910 du lotissement de la Pépinière. La distillerie d’Irénée Leconte s’établit plus bas de l’autre côté de la rue de Lille. Elle est transformée en brasserie de l’Hippodrome par Monsieur Hubert puis en brasserie St-Antoine par Monsieur Leignel. Ce sera ensuite une entreprise de négoce et transport de bois et charbon. Il reste les écuries dans le virage de la rue de Lille, de nos jours maison de notaire. Les ouvriers habitaient la rue Nouvelle (Oswald Crespi). Le pensionnat de « la mère de Dieu » fut de 1862 à 1893, la construction la plus importante de la rue de Lille. En 1894, cette institution scolaire de jeunes filles fut démolie. Elle fit place à un grand parc avec trois grandes villas-châteaux dessinées par l’architecte Newnham, que le notaire Victor

Château de V. Dujardin

En 1885 avait commencé l’urbanisation du quartier, dans sa partie sud historique d’abord. Isidore Pottier, avocat connu sous le surnom de « Maître Cube » (en raison de sa silhouette !) ouvrit la partie de l’avenue Pottier entre la rue de Lille et l’avenue Becquart, composant un triangle, noyau du futur quartier. La 2è étape fut la création de voies latérales avec des maisons d’employés : la rue de la Prairie (nommée Mabille de Poncheville ensuite), la rue Nicot, la rue de la Pépinière (rue Georges Muylaert), l’amorce des rues Kléber et Gambetta, le bas de l’avenue Le Nôtre et le 1er prolongement de l’avenue Pottier. Le succès de ces lotissements fut tel que de nouveaux se préparèrent. L’avenue Becquart, urbanisée de la rue de Lille à l’avenue Pottier en 1885, fut prolongée au nord (ancien nom d’avenue Notre-Dame) jusqu’au carrefour avec les nouvelles avenues Bailly-Ducroquet et Marceau,

En 1908, Placide Taine, vicaire de La Madeleine fut nommé chapelain du Canon d’or. Le terrain trouvé avenue Pottier pour la chapelle ne put voir l’érection d’une église mais d’une école (St-Gérard puis Sacré Cœur). Aussi Mme veuve Legrand-Preuvost fit le don d’un terrain attenant à son domaine du Castel Fleuri (voir bulletin n°3). La rue Saint Gérard fut ouverte et la construction de l’église entreprise sur les plans de l’architecte JB Maillard. Elle fut bénite le 19 octobre 1909 sous le vocable de Saint Gérard Majella demandé par les souscripteurs. Elle ne devint église paroissiale qu’en 1913 en raison des démêlés de limite avec la paroisse-mère St-Calixte et l’abbé Taine fut son 1er curé. Le parc avec château du père de Pierre Nuytten devint propriété paroissiale en 1942, mais le château « St-Gérard » brûla en 1968. Le parc devint enfin communal en 1983. Quant au Castel Fleuri, il fut rasé vers 1958 pour faire place à la résidence du même nom et à l’extension de la rue du Pont Royal (rue M. et J. Caloone)… Château St-Gérard incendié


DOSSIER

Le quartier du CANON D’OR

Dujardin-Scrive fit construire pour lui, ses deux filles et leurs maris, MM Faucheur et Mabille de Poncheville (maire de Lambersart 1929-1935). Ces châteaux sont rasés dans les années 1960, remplacés par les immeubles des rues Vergin et Copernic. D’autres châteaux construits à la Belle Epoque rue de Lille subiront le même sort …

Ce quartier ne comptait au milieu du XIXe siècle que quelques maisons éparses le long de la route de Lambersart à Lille puis a pris dès 1900 un grand essor, perdant son charme agreste décrit dans les promenades lilloises de Chon en 1886. Ces terres successivement loties au cours du XXe siècle, sont couvertes d’habitations, mais l’interdiction de bâtir dans la zone non aedificandi au sud, a préservé la verdure avec les promenades dans le bois de la citadelle Vauban et le long du canal dérivé en 1979.

C’est le cabaret du Canon d’or qui a donné son nom au quartier, d’abord un lieu-dit puis un hameau. On trouvait des prairies s’étendant principalement sur le grand fief de la Cueillerie avec château et ferme (voir au-dessus plan annoté de la Cueillerie en 1733) et sur deux fiefs plus petits à l’ouest du « petit chemin de Lambersart » (actuelle avenue Becquart), au nord la Plancque litière et au sud les Prés souhets derrière le cabaret de la Cayère (voir page 1). Son jardin était garni de berceaux pour tirer à l’arc horizontal (entraînement de la milice communale, tradition flamande) et avait le caractère champêtre de la guinguette. La compagnie des archers de St-Sébastien y avait son siège, avec une perche à l’oiseau dans un pré à proximité pour le tir vertical, représentée sur les plans anciens. La bannière peinte par l’artiste Serrur et des plats d’étain offerts aux vainqueurs des concours, sont conservés sans doute dans les réserves du Palais des Beaux-Arts de Lille ou de l’Hospice Comtesse. En 1908, un incendie détruisit le cabaret et c’est la nouvelle façade de 1910 que nous connaissons (voir photo du sgraffite en bandeau page une). Elle est modifiée à gauche en 1975 par l’entrée du cinéma Rex créé après-guerre. Ce sera ensuite des salles de billard gérées par l’ancien footballeur Jean Baratte puis des restaurants (Cocoon…) et cafés-concerts renouvelant la tradition (Le Canon d’or et Le Dancing maintenant). Ci-après en 1912 la guinguette inchangée jusque 1975.

Bas de l’avenue Becquart en 1925 (Le Canon d’Argent a disparu)

puis jusqu’à la rue du Bourg (ancien nom d’avenue Félix Clouët). Par ailleurs, l’avenue Marceau faisait partie du domaine de l’Anglée vendu par Alfred Becquart à l’entreprise Derville en 1905, et fut la 1ère du domaine à être lotie. Suivront les avenues Derville (Maréchal Leclerc), Doumer, Del(e)court, enfin la rue de l’Abbé Lemire et l’avenue Foch prolongée en 1930. A cette époque l’avenue et place de la République et le lotissement de la Mutuelle du Nord avec ses Habitations Bon Marché voyaient le jour : bas de l’avenue Derville, avenues Driant et de la Roseraie (Rousseau), rues Roche et des Acacias (Picavet). La création de la ligne de tramway X en 1907, circulant rue du Bourg et rue de Lille, fut un grand facteur du succès du Canon d’Or, 3e quartier de Lambersart. En 10 minutes, le centre de Lille était atteint. La population s’accrut de telle manière que la fondation d’une paroisse s’avéra nécessaire.

Vers 1850, Richard Bailly, maire de Lambersart de 1876 à 1888, originaire de St-André, construisit sa maison d’habitation rue de Lille (actuel n°100, de style rural) au bord de sa pépinière, où seront ouvertes avant son décès en 1913 les avenues de Jussieu et Bailly-Ducroquet, ainsi que le haut de l’avenue Le Nôtre, aux belles maisons bourgeoises. Ci-dessus une carte postale promotionnelle de 1910 du lotissement de la Pépinière. La distillerie d’Irénée Leconte s’établit plus bas de l’autre côté de la rue de Lille. Elle est transformée en brasserie de l’Hippodrome par Monsieur Hubert puis en brasserie St-Antoine par Monsieur Leignel. Ce sera ensuite une entreprise de négoce et transport de bois et charbon. Il reste les écuries dans le virage de la rue de Lille, de nos jours maison de notaire. Les ouvriers habitaient la rue Nouvelle (Oswald Crespi). Le pensionnat de « la mère de Dieu » fut de 1862 à 1893, la construction la plus importante de la rue de Lille. En 1894, cette institution scolaire de jeunes filles fut démolie. Elle fit place à un grand parc avec trois grandes villas-châteaux dessinées par l’architecte Newnham, que le notaire Victor

Château de V. Dujardin

En 1885 avait commencé l’urbanisation du quartier, dans sa partie sud historique d’abord. Isidore Pottier, avocat connu sous le surnom de « Maître Cube » (en raison de sa silhouette !) ouvrit la partie de l’avenue Pottier entre la rue de Lille et l’avenue Becquart, composant un triangle, noyau du futur quartier. La 2è étape fut la création de voies latérales avec des maisons d’employés : la rue de la Prairie (nommée Mabille de Poncheville ensuite), la rue Nicot, la rue de la Pépinière (rue Georges Muylaert), l’amorce des rues Kléber et Gambetta, le bas de l’avenue Le Nôtre et le 1er prolongement de l’avenue Pottier. Le succès de ces lotissements fut tel que de nouveaux se préparèrent. L’avenue Becquart, urbanisée de la rue de Lille à l’avenue Pottier en 1885, fut prolongée au nord (ancien nom d’avenue Notre-Dame) jusqu’au carrefour avec les nouvelles avenues Bailly-Ducroquet et Marceau,

En 1908, Placide Taine, vicaire de La Madeleine fut nommé chapelain du Canon d’or. Le terrain trouvé avenue Pottier pour la chapelle ne put voir l’érection d’une église mais d’une école (St-Gérard puis Sacré Cœur). Aussi Mme veuve Legrand-Preuvost fit le don d’un terrain attenant à son domaine du Castel Fleuri (voir bulletin n°3). La rue Saint Gérard fut ouverte et la construction de l’église entreprise sur les plans de l’architecte JB Maillard. Elle fut bénite le 19 octobre 1909 sous le vocable de Saint Gérard Majella demandé par les souscripteurs. Elle ne devint église paroissiale qu’en 1913 en raison des démêlés de limite avec la paroisse-mère St-Calixte et l’abbé Taine fut son 1er curé. Le parc avec château du père de Pierre Nuytten devint propriété paroissiale en 1942, mais le château « St-Gérard » brûla en 1968. Le parc devint enfin communal en 1983. Quant au Castel Fleuri, il fut rasé vers 1958 pour faire place à la résidence du même nom et à l’extension de la rue du Pont Royal (rue M. et J. Caloone)… Château St-Gérard incendié


De l’école communale de filles à l’école Sévigné, rue de la Carnoy (fin) Lors de la guerre de 1870, l’école est transformée en hôpital pour les blessés graves. Une salle d’asile est créée pour les enfants abandonnés en novembre 1872. Avec trois classes avant 1914, l’école porte le nom de la romancière, la comtesse de Sévigné (1626-1696). Pour ses 300 ans en 1926, l’école est rénovée et agrandie d’une classe (voir ci-dessous photo et plan de façade côté cour de l’architecte Duthoit, 1925). Elle accueille environ 90 filles en 1930. L’école est abîmée en 1940, aussi l’architecte communal Lesaffre prévoit (sur le site actuel des

immeubles de la rue Baden-Powell) une salle de classe dans la nouvelle cité-jardin d’urgence dénommée Pétain puis de Gaulle (maisonnettes de 1941 à 1975 entre le parc des Charmettes, jardin municipal depuis 1937, et la rue St-Exupéry). L’école principale est réparée en 1946. Après avoir accueilli jusque 146 élèves dans les années 1960 sur les deux sites, l’école est désaffectée en 1983. C’est aujourd’hui une annexe de l’institut Fernand Deligny, établissement scolaire spécialisé.

Salles de classe construites en 1926 derrière le bâtiment de 1866, devenu logement de la directrice (ici fin des travaux)

Classe de l’antenne de la cité d’urgence dans le parc des Charmettes, années 1940

Recherches du comité historique (Eric Parize, Gilbert Pattou, Didier Delval, Catherine Meersdam, Soizic Léger, Sylvain Leroy, Dominique Pagliaro, Joël Marquizeau, Hervé Lépée, Claude Reynaert). Pour nous contacter : Bulletin-historique@ville-lambersart.fr Mairie de Lambersart 19, avenue Clemenceau 59130 Lambersart www.lambersart.fr/bulletin-historique Parution chaque mois sauf juillet-août. Versions numériques disponibles dans la rubrique « retour sur notre histoire ». Responsable de publication : Claude REYNAERT Secrétaire de publication : Éric PARIZE

Impression ville de Lambersart

BULLETIN HISTORIQUE DE LAMBERSART N°16 - mai 2019 Une confusion sur le nom du cabaret de la Cayère prêchoir L’historien local Pierre Nuytten attribuait ce nom de Cayère (la chaire en patois, chaise haute pour prêcher, et non la cayelle, chaise ordinaire, ni la capelle, la chapelle) à l’estaminet qui longtemps marqua l’entrée de Lambersart rue de Lille. Les boissons étaient moins taxées qu’à Lille où l’on devait payer l’octroi en plus. De nombreux militaires de la citadelle toute proche ne se privaient pas de cette aubaine ! Le bâtiment fut détruit lors du siège de 1708 puis reconstruit. Ce n’est qu’après 1792 qu’on est assuré de l’existence du cabaret passé à l’enseigne du Canon d’or (rapport aux canonniers et au siège de Lille, ainsi qu’à la bataille de Valmy avec les canons Gribeauval). Il est géré par Henri Serrure, également meunier du moulin proche dit de St-André. Il est l’oncle du peintre d’histoire Calixte Serrure dit « Serrur» (1790-1865) né à Lambersart, dont certains tableaux se trouvent au Palais des Canon Gribeauval Beaux-Arts de Lille (« Ajax »), au Palais des Papes à Avignon (portraits) ou encore au Château de Versailles, dans la salle des croisades (scènes de batailles). P. Nuytten attribue ce nom de Cayère preschoir en évoquant la révolte protestante de la fin du XVIe siècle qui toucha notre région. Les prêches à la campagne en dehors des murs de Lille la catholique, bien gardée par les Espagnols, existeraient donc ! Cela n’est avéré que vers Menin donc beaucoup plus au nord. En réalité ce nom de Cayère preschoire est une déformation de langage : le cabaret de la Cayère ou Caïhère associé au nom du petit fief où il est situé, « Les Prés souhets » devenu preschoire ! Mais ce sont des prés humides, de bas champs souvent inondés. On sait qu’il y avait un reposoir ici lors de la procession annuelle de Notre Dame de la Treille autour de Lille à partir du XIIIe siècle, d’où l’origine probable et ancienne de l’enseigne de la Cayère. Le cabaret est dessiné sur le plan terrier de 1733, face au château d’Houchin (voir dossier central et bulletin n°2). Le maire de 1816 à 1830 Charles Marlier achètera ce fief et le donnera au bureau de bienfaisance de la commune à son décès en 1848, tandis que le cabaret deviendra après le décès d’Henri Serrure en 1840 la teinturerie du frère du maire Delcourt. La ville y construira les rues Kléber et Fief des Prés Souhets en 1691 (page 84b « Histoire de Lambersart », Gambetta puis la place de la République en 1930… Giard & Grimonprez, 1911)

SOMMAIRE :

p.1 : une chaise pour prêcher, la cayère preschoir ! - dossier central : la naissance du quartier du Canon d’or - p.4 : de l’école des filles à l’école Sévigné


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