Bulletin historique n°7 mai 2018

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Jean Baptiste Montagne : 1797, 4e maire par intérim Le 16 juillet 1797, Jean Baptiste Montagne est désigné par l’administration cantonale de Quesnoy sur Deûle pour remplacer le « maire » décédé un mois plus tôt, François Roussel (voir bulletin n° 6). Ce remplacement permet d’attendre les élections suivantes d’automne. Ce fermier est déjà officier municipal (« conseiller ») sous Paul Joseph Duribreux en 1790 puis notable en 1792 et il reparaît donc en 1797 pour occuper le siège vacant de « maire » (agent municipal). Il signe son dernier acte d’état-civil le 2e jour complémentaire de l’an V (18 septembre 1797). Jean Baptiste Cardon est son adjoint. Jean Baptiste Montagne est né vers 1763, son épouse est Marie Théry. Il décède le 28 mai 1800 (8 prairial an 8) à 37 ans chez lui.

BULLETIN HISTORIQUE DE LAMBERSART N°7 - Mai 2018 Élection du 5° officier de la liste municipale du maire Duribreux en 1790

Liste des électeurs de 1795 où JB Montagne est désigné comme fermier patriote et agent national du Comité de Défense

NB : nous n’avons pas compté Floris Colpart comme maire par intérim dans le bulletin n°5 car nous ne savons pas dans quelles conditions il a remplacé Noël Deleplanque début 1895 (entre deux mandats, lors d’un éloignement de Deleplanque ou autre raison…)

Recherches du Comité Historique de Lambersart : Didier Delval (état-civil ville), Dominique Pagliaro (archives ville), Gilbert Pattou (Syndicat d’Initiatives), Soizic Léger, Catherine Meersdam et Sylvain Leroy (archives SIVOM), Éric Parize (culture-patrimoine-tourisme ville) et Claude Reynaert (historien, adjoint au maire culture-patrimoine-archives). Textes et photos : Claude Reynaert et Éric Parize Pour nous contacter : Bulletin-historique@ville-lambersart.fr Mairie de Lambersart 19, avenue Clemenceau 59130 Lambersart www.lambersart.fr/bulletin-historique Parution chaque mois sauf juillet-août. Versions numériques disponibles dans la rubrique « retour sur notre histoire ». Responsable de publication : Claude REYNAERT Secrétaire de publication : Éric PARIZE Impression ville de Lambersart

Un fait délictueux en 1912 Le journal républicain «l’Aurore» publie le 8 janvier 1912 sous le titre «Arrestation d’un caissier infidèle » : L. G., âgé de 32 ans, employé depuis 1903 dans une grande teinturerie de Lambersart, était chargé de la paye des ouvriers. Chaque semaine, il prélevait une certaine somme. À la suite d’une plainte, la police ouvrit une enquête et monsieur G. a été arrêté hier soir. Le montant des détournements est évalué à cinquante mille francs. Les archives de la teinturerie Auguste Delcourt (maire de 1870 à 1871) permettent de mettre en valeur l’existence d’une entreprise employant une centaine d’ouvriers dont une majorité de femmes. La spécialisation de cette usine est dans la toile de coton bleu Villette utilisant l’indigo. Les démêlés de la teinturerie avec le voisinage apparaissent dans le problème de l’évacuation des eaux usées. Ce n’est qu’en 1922 que la construction d’un égout collecteur résout les nuisances mais pas la pollution des becques et de la Deûle… .

SOMMAIRE :

p.1 : un délit en 1912 - dossier central : la 4e mairie, une école p.4 : Jean Baptiste Montagne, 4e « maire » par intérim


DOSSIER

LA 4e MAIRIE DANS UNE ÉCOLE ! Dans le bulletin historique précédent, nous avons vu les démêlés de la municipalité en 1874 avec le cafetier Delobel avant la décision du préfet d’imposer un local qui ne soit pas un estaminet. Le conseil municipal divisé trouve une solution de fortune en occupant l’étage laissé vide par le départ de la classe unique de filles de cette vieille école communale bâtie en 1842. En effet, la construction de la nouvelle école de filles Sévigné rue de la Carnoy (de nos jours centre d’accueil au n°33), entamée en 1867 et finie en 1869 grâce à la donation posthume du conseiller municipal républicain Desmazières (célèbre botaniste habitant 117, rue du Bourg), a libéré cet étage. Quant au rez-de-chaussée, il est occupé par les garçons en 1874. Cette classe unique est transférée en 1885 rue de la Carnoy dans la nouvelle école Pascal (agrandie en 1930, c’est l’actuelle école de musique municipale, à l’angle de la rue de la Chapelle).

Cette salle libérée accueille le garde-champêtre et les pompiers municipaux du bourg et leurs équipements (l’enseigne « Café du Sapeur-Pompier » naît en face dans l’ex première mairie). De 1874 à 1894, la mairie est donc au 1er étage de cette école. Elle est située sur la place de l’église Saint Calixte. Cette mairie aux couleurs sombres se trouve en face de la première mairie historique de 1790, à un siècle de distance ! Louis Lelong, Richard Bailly, Alfred Becquart et Félix Clouët des Pesruches occupent ce lieu jugé peu accueillant par de nombreux usagers. La 4e mairie a l’avantage de ne rien coûter à la majorité municipale Lelong composée essentiellement de ruraux attachés à la stricte économie. Cette école communale servira de bureau de vote pour les élections jusqu'en 1920, date de sa destruction avec une partie des maisons du contour de l'église.

L’école-mairie sombre est à gauche sur cette photo prise du clocher. L’ex première mairie blanche est à droite.

Cette photo (donation famille Bonte) montrerait le maire Alfred Becquart (ce ne peut être Félix Clouët qu’on connaît) et un clerc vers 1890-1892 dans la salle de classe servant de mairie. La passion de photographe d’Auguste Bonte est une aubaine pour les historiens car nous avons un véritable reportage sur la ville d’alors, notamment grâce à la série du Bourg à laquelle appartient cette photo, antérieure à fin 1893 puisqu’une autre photo de l’album montre l’ancienne église St-Calixte. En haut à gauche, on devine un portrait encadré du président Sadi Carnot (élu en 1887, assassiné en juin 1894). Le préfet du Nord de 1890 à 1897 est Vel-Durand, voir l’arrêté de 1891 ou 1892 d’un pont fixe de Canteleu, qui sera réalisé en 1897 (affiche rectification). Quant à l’arrêté de police municipale, il est signé de Richard Bailly, précédent maire de 1876 à 1888.

Lors de la fête gymnique de la ducasse St-Calixte de 1909


DOSSIER

LA 4e MAIRIE DANS UNE ÉCOLE ! Dans le bulletin historique précédent, nous avons vu les démêlés de la municipalité en 1874 avec le cafetier Delobel avant la décision du préfet d’imposer un local qui ne soit pas un estaminet. Le conseil municipal divisé trouve une solution de fortune en occupant l’étage laissé vide par le départ de la classe unique de filles de cette vieille école communale bâtie en 1842. En effet, la construction de la nouvelle école de filles Sévigné rue de la Carnoy (de nos jours centre d’accueil au n°33), entamée en 1867 et finie en 1869 grâce à la donation posthume du conseiller municipal républicain Desmazières (célèbre botaniste habitant 117, rue du Bourg), a libéré cet étage. Quant au rez-de-chaussée, il est occupé par les garçons en 1874. Cette classe unique est transférée en 1885 rue de la Carnoy dans la nouvelle école Pascal (agrandie en 1930, c’est l’actuelle école de musique municipale, à l’angle de la rue de la Chapelle).

Cette salle libérée accueille le garde-champêtre et les pompiers municipaux du bourg et leurs équipements (l’enseigne « Café du Sapeur-Pompier » naît en face dans l’ex première mairie). De 1874 à 1894, la mairie est donc au 1er étage de cette école. Elle est située sur la place de l’église Saint Calixte. Cette mairie aux couleurs sombres se trouve en face de la première mairie historique de 1790, à un siècle de distance ! Louis Lelong, Richard Bailly, Alfred Becquart et Félix Clouët des Pesruches occupent ce lieu jugé peu accueillant par de nombreux usagers. La 4e mairie a l’avantage de ne rien coûter à la majorité municipale Lelong composée essentiellement de ruraux attachés à la stricte économie. Cette école communale servira de bureau de vote pour les élections jusqu'en 1920, date de sa destruction avec une partie des maisons du contour de l'église.

L’école-mairie sombre est à gauche sur cette photo prise du clocher. L’ex première mairie blanche est à droite.

Cette photo (donation famille Bonte) montrerait le maire Alfred Becquart (ce ne peut être Félix Clouët qu’on connaît) et un clerc vers 1890-1892 dans la salle de classe servant de mairie. La passion de photographe d’Auguste Bonte est une aubaine pour les historiens car nous avons un véritable reportage sur la ville d’alors, notamment grâce à la série du Bourg à laquelle appartient cette photo, antérieure à fin 1893 puisqu’une autre photo de l’album montre l’ancienne église St-Calixte. En haut à gauche, on devine un portrait encadré du président Sadi Carnot (élu en 1887, assassiné en juin 1894). Le préfet du Nord de 1890 à 1897 est Vel-Durand, voir l’arrêté de 1891 ou 1892 d’un pont fixe de Canteleu, qui sera réalisé en 1897 (affiche rectification). Quant à l’arrêté de police municipale, il est signé de Richard Bailly, précédent maire de 1876 à 1888.

Lors de la fête gymnique de la ducasse St-Calixte de 1909


Jean Baptiste Montagne : 1797, 4e maire par intérim Le 16 juillet 1797, Jean Baptiste Montagne est désigné par l’administration cantonale de Quesnoy sur Deûle pour remplacer le « maire » décédé un mois plus tôt, François Roussel (voir bulletin n° 6). Ce remplacement permet d’attendre les élections suivantes d’automne. Ce fermier est déjà officier municipal (« conseiller ») sous Paul Joseph Duribreux en 1790 puis notable en 1792 et il reparaît donc en 1797 pour occuper le siège vacant de « maire » (agent municipal). Il signe son dernier acte d’état-civil le 2e jour complémentaire de l’an V (18 septembre 1797). Jean Baptiste Cardon est son adjoint. Jean Baptiste Montagne est né vers 1763, son épouse est Marie Théry. Il décède le 28 mai 1800 (8 prairial an 8) à 37 ans chez lui.

BULLETIN HISTORIQUE DE LAMBERSART N°7 - Mai 2018 Élection du 5° officier de la liste municipale du maire Duribreux en 1790

Liste des électeurs de 1795 où JB Montagne est désigné comme fermier patriote et agent national du Comité de Défense

NB : nous n’avons pas compté Floris Colpart comme maire par intérim dans le bulletin n°5 car nous ne savons pas dans quelles conditions il a remplacé Noël Deleplanque début 1895 (entre deux mandats, lors d’un éloignement de Deleplanque ou autre raison…)

Recherches du Comité Historique de Lambersart : Didier Delval (état-civil ville), Dominique Pagliaro (archives ville), Gilbert Pattou (Syndicat d’Initiatives), Soizic Léger, Catherine Meersdam et Sylvain Leroy (archives SIVOM), Éric Parize (culture-patrimoine-tourisme ville) et Claude Reynaert (historien, adjoint au maire culture-patrimoine-archives). Textes et photos : Claude Reynaert et Éric Parize Pour nous contacter : Bulletin-historique@ville-lambersart.fr Mairie de Lambersart 19, avenue Clemenceau 59130 Lambersart www.lambersart.fr/bulletin-historique Parution chaque mois sauf juillet-août. Versions numériques disponibles dans la rubrique « retour sur notre histoire ». Responsable de publication : Claude REYNAERT Secrétaire de publication : Éric PARIZE Impression ville de Lambersart

Un fait délictueux en 1912 Le journal républicain «l’Aurore» publie le 8 janvier 1912 sous le titre «Arrestation d’un caissier infidèle » : L. G., âgé de 32 ans, employé depuis 1903 dans une grande teinturerie de Lambersart, était chargé de la paye des ouvriers. Chaque semaine, il prélevait une certaine somme. À la suite d’une plainte, la police ouvrit une enquête et monsieur G. a été arrêté hier soir. Le montant des détournements est évalué à cinquante mille francs. Les archives de la teinturerie Auguste Delcourt (maire de 1870 à 1871) permettent de mettre en valeur l’existence d’une entreprise employant une centaine d’ouvriers dont une majorité de femmes. La spécialisation de cette usine est dans la toile de coton bleu Villette utilisant l’indigo. Les démêlés de la teinturerie avec le voisinage apparaissent dans le problème de l’évacuation des eaux usées. Ce n’est qu’en 1922 que la construction d’un égout collecteur résout les nuisances mais pas la pollution des becques et de la Deûle… .

SOMMAIRE :

p.1 : un délit en 1912 - dossier central : la 4e mairie, une école p.4 : Jean Baptiste Montagne, 4e « maire » par intérim


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