Le « maire » Adrien Dumont : 1798-1800, dernier agent municipal En utilisant les registres d’état civil de Lambersart, nous trouvons son premier acte signé le 22 floréal an VI (11 mai 1798) et son dernier acte le 14 prairial an VIII (3 juin 1800) et JB Cardon est son adjoint. Giard et Grimonprez citent dans leur livre de 1911 la réélection de Adrien Dumont le 1 floréal an VII (20 avril 1799), son adjoint est Pierre Joseph Nory. Adrien Dumont est né le 16 août 1759 à Lompret. Ce censier se remarie le 16 septembre 1793 à Lambersart avec Rosalie Masquelier après son double veuvage d’avec Constance Demouvaux et Marie Watrelos. Enfin nous avons retrouvé l’acte de décès d’Adrien Dumont à Verlinghem le 10 avril 1833, où sont témoins deux de ses fils. Ce dernier « agent municipal » de Lambersart avait été nommé par le canton de Quesnoy-sur-Deûle parmi les plus imposés de la commune. La loi du 28 pluviôse an VIII (17 février 1800) rétablit l’ancien système avec un maire et un conseil municipal. Mais le maire est nommé par le préfet.
BULLETIN HISTORIQUE DE LAMBERSART N°9 - Septembre 2018 Fait divers : une grève à Canteleu en 1911
Adrien Dumont dirige le scrutin de Lambersart pour le juge de paix de l’arrondissement de Lille ouest le 18 frimaire an 10 (9 décembre 1801) : un certain Mauroÿ père (!) est élu face à Dusautoir (maire 1808-1816). AD59 Recherches du Comité Historique de Lambersart : Didier Delval (état-civil ville), Dominique Pagliaro (archives ville), Gilbert Pattou (Syndicat d’Initiatives), Soizic Léger, Catherine Meersdam et Sylvain Leroy (archives SIVOM), Éric Parize (culture-patrimoine-tourisme ville) et Claude Reynaert (historien, adjoint au maire culture-patrimoine-archives). Textes et photos : Claude Reynaert et Éric Parize Pour nous contacter : Bulletin-historique@ville-lambersart.fr Mairie de Lambersart 19, avenue Clemenceau 59130 Lambersart www.lambersart.fr/bulletin-historique Parution chaque mois sauf juillet-août. Versions numériques disponibles dans la rubrique « retour sur notre histoire ». Responsable de publication : Claude REYNAERT Secrétaire de publication : Éric PARIZE Impression ville de Lambersart
Le journal syndicaliste « Le Combat » publie le 26 juillet 1911 : « Depuis quelques temps le syndicat des carreleurs qui fait partie de l’union du bâtiment avait déposé ses revendications aux patrons Hovart de Lambersart et Mullée de Lille. Ils réclamaient la suppression du travail aux pièces et un salaire de 0f65 de l’heure, tarif dans la majorité des ateliers. Devant l’intransigeance patronale qui refuse obstinément à faire droit à leurs justes revendications, les ouvriers se sont mis en grève lundi matin. Signé Un exploité ». On oublie souvent le passé industriel de Canteleu. La société du mosaïste Julien Hovart (1868-1948) habitant 20, avenue Ste-Cécile est créée derrière sa maison en 1897 (la cour des Mosaïstes, accès par le magasin Picard avenue de Dunkerque) et s’illustre rapidement. Cette mosaïque lambersartoise est primée lors de l’Exposition universelle de Paris en 1900 (visible dans le vestibule du n°20). L’entreprise se reconvertit dans le carrelage de 1918 à 1934. La société de carrelage la plus ancienne est « le carreau de Canteleu » créée en 1872 par Théodore Winckelmans, reprise en 1880 par Léon de Smet. Son successeur Jean van Overstraeten dirige la Société Générale de Carrelage SGC en 1920. Villeroy & Bosch rachète ce site de production en 1958. En 1968 il n’est plus qu’un site de vente passé à la COMAR de Jean Vindevogel père puis fils. Un four à céramique est conservé dans le hangar. Depuis 2015 c’est le magasin DECOCERAM, à l’angle de la rue des Blanchisseurs.
SOMMAIRE :
p.1 : une grève à Canteleu - dossier central : la 6e mairie, le château des Charmettes p.4 : le maire Adrien Dumont 1798-1800, dernier « agent municipal »
DOSSIER LA
e 6
MAIRIE :
le château des Charmettes Comprendre la recherche d’un nouvel Hôtel de Ville c’est répondre à la question de l’utilité d’un nouvel équipement municipal. Le splendide hôtel de ville à usage de mairie et de poste à l’angle des avenues de l’Hippodrome et Delécaux, construit en 1894-97 (disparu en 1965) répondait aux besoins d’une ville de 5000 habitants mais Lambersart connaît une poussée démographique comme toutes les villes limitrophes de Lille. La population quadruple, passant de 4000 habitants en 1891 à 16000 en 1936. La demande de nouveaux services à la population et l’étroitesse de la parcelle dévolue à la mairie sont réelles. La construction d’un hôtel des postes en 1928-29 en bas de l’avenue Derville (Maréchal Leclerc) ne règle que provisoirement le problème. Le maire Charles Vancauwenberghe (1935-1944) est favorable à la recherche d’un bâtiment plus grand avec jardin municipal tandis que son premier adjoint Pierre Nuytten souhaite une extension en rachetant la villa Raphaël voisine.
Le transfert est décidé en 1937 avec l’achat du château « les Charmettes » sis avenue de Verdun. C’était une très jolie propriété dotée d'un vaste parc. Il est construit en 1903 par l’architecte JB Maillard pour le filateur Fernand Crépy (décédé en 1909) et sa femme Denise née Bocquet, remariée en 1910 avec Auguste Poullier, directeur d’assurances, président de la société des courses de l’hippodrome Fête des Rosati aux Charmettes, in « Le Grand Hebdomadaire Illustré » du 28 juin 1924 : au centre, Mme & M. Poullier couverts d’un chapeau près du sculpteur barbu Henri Soubricas auteur du Grenadier du Monument
lillois à Lambersart et premier adjoint du maire Henri Delécaux. On lui doit l’érection en 1922 du Monument aux Morts sur la proche place de la Victoire. Il décède dans un accident de voiture le 12 juillet 1924 Denise Bocquet deux fois veuve vend les Charmettes à l’Union des Secours Mutuels du Nord en 1933 (qui fait alors construire les maisons et l’immeuble avenue de Verdun en face) afin d’y bâtir une maison de cure, mais le projet est abandonné. Par suite de refus de prêts avantageux (la crise mondiale règne), la municipalité n’achète pas mais loue la propriété avec promesse de vente au prix fixé de 890.000 francs et un loyer annuel de 35000 francs pour une durée de 18 ans. Ce beau château néoclassique, entouré d’un jardin paysager devenu alors municipal pour des activités sportives et récréatives scolaires, peut accueillir un large public dans de très belles salles de réception. Il abrite en demi sous-sol le commissariat de police, où se réfugieront des résistants à l’envahisseur allemand ce qui causera sa perte par bombardement et incendie lors des combats de la poche de Lille le 31 mai 1940. Les ruines seront rasées en 1950 et le parc réaménagé en enlevant la pièce d’eau centrale. Un boulingrin encadré de 4 cyprès marque le souvenir de cette mairie éphémère.
Le maire Vancauwenberghe à son bureau
Carte postale de la mairie et parc des Charmettes
DOSSIER LA
e 6
MAIRIE :
le château des Charmettes Comprendre la recherche d’un nouvel Hôtel de Ville c’est répondre à la question de l’utilité d’un nouvel équipement municipal. Le splendide hôtel de ville à usage de mairie et de poste à l’angle des avenues de l’Hippodrome et Delécaux, construit en 1894-97 (disparu en 1965) répondait aux besoins d’une ville de 5000 habitants mais Lambersart connaît une poussée démographique comme toutes les villes limitrophes de Lille. La population quadruple, passant de 4000 habitants en 1891 à 16000 en 1936. La demande de nouveaux services à la population et l’étroitesse de la parcelle dévolue à la mairie sont réelles. La construction d’un hôtel des postes en 1928-29 en bas de l’avenue Derville (Maréchal Leclerc) ne règle que provisoirement le problème. Le maire Charles Vancauwenberghe (1935-1944) est favorable à la recherche d’un bâtiment plus grand avec jardin municipal tandis que son premier adjoint Pierre Nuytten souhaite une extension en rachetant la villa Raphaël voisine.
Le transfert est décidé en 1937 avec l’achat du château « les Charmettes » sis avenue de Verdun. C’était une très jolie propriété dotée d'un vaste parc. Il est construit en 1903 par l’architecte JB Maillard pour le filateur Fernand Crépy (décédé en 1909) et sa femme Denise née Bocquet, remariée en 1910 avec Auguste Poullier, directeur d’assurances, président de la société des courses de l’hippodrome Fête des Rosati aux Charmettes, in « Le Grand Hebdomadaire Illustré » du 28 juin 1924 : au centre, Mme & M. Poullier couverts d’un chapeau près du sculpteur barbu Henri Soubricas auteur du Grenadier du Monument
lillois à Lambersart et premier adjoint du maire Henri Delécaux. On lui doit l’érection en 1922 du Monument aux Morts sur la proche place de la Victoire. Il décède dans un accident de voiture le 12 juillet 1924 Denise Bocquet deux fois veuve vend les Charmettes à l’Union des Secours Mutuels du Nord en 1933 (qui fait alors construire les maisons et l’immeuble avenue de Verdun en face) afin d’y bâtir une maison de cure, mais le projet est abandonné. Par suite de refus de prêts avantageux (la crise mondiale règne), la municipalité n’achète pas mais loue la propriété avec promesse de vente au prix fixé de 890.000 francs et un loyer annuel de 35000 francs pour une durée de 18 ans. Ce beau château néoclassique, entouré d’un jardin paysager devenu alors municipal pour des activités sportives et récréatives scolaires, peut accueillir un large public dans de très belles salles de réception. Il abrite en demi sous-sol le commissariat de police, où se réfugieront des résistants à l’envahisseur allemand ce qui causera sa perte par bombardement et incendie lors des combats de la poche de Lille le 31 mai 1940. Les ruines seront rasées en 1950 et le parc réaménagé en enlevant la pièce d’eau centrale. Un boulingrin encadré de 4 cyprès marque le souvenir de cette mairie éphémère.
Le maire Vancauwenberghe à son bureau
Carte postale de la mairie et parc des Charmettes
Le « maire » Adrien Dumont : 1798-1800, dernier agent municipal En utilisant les registres d’état civil de Lambersart, nous trouvons son premier acte signé le 22 floréal an VI (11 mai 1798) et son dernier acte le 14 prairial an VIII (3 juin 1800) et JB Cardon est son adjoint. Giard et Grimonprez citent dans leur livre de 1911 la réélection de Adrien Dumont le 1 floréal an VII (20 avril 1799), son adjoint est Pierre Joseph Nory. Adrien Dumont est né le 16 août 1759 à Lompret. Ce censier se remarie le 16 septembre 1793 à Lambersart avec Rosalie Masquelier après son double veuvage d’avec Constance Demouvaux et Marie Watrelos. Enfin nous avons retrouvé l’acte de décès d’Adrien Dumont à Verlinghem le 10 avril 1833, où sont témoins deux de ses fils. Ce dernier « agent municipal » de Lambersart avait été nommé par le canton de Quesnoy-sur-Deûle parmi les plus imposés de la commune. La loi du 28 pluviôse an VIII (17 février 1800) rétablit l’ancien système avec un maire et un conseil municipal. Mais le maire est nommé par le préfet.
BULLETIN HISTORIQUE DE LAMBERSART N°9 - Septembre 2018 Fait divers : une grève à Canteleu en 1911
Adrien Dumont dirige le scrutin de Lambersart pour le juge de paix de l’arrondissement de Lille ouest le 18 frimaire an 10 (9 décembre 1801) : un certain Mauroÿ père (!) est élu face à Dusautoir (maire 1808-1816). AD59 Recherches du Comité Historique de Lambersart : Didier Delval (état-civil ville), Dominique Pagliaro (archives ville), Gilbert Pattou (Syndicat d’Initiatives), Soizic Léger, Catherine Meersdam et Sylvain Leroy (archives SIVOM), Éric Parize (culture-patrimoine-tourisme ville) et Claude Reynaert (historien, adjoint au maire culture-patrimoine-archives). Textes et photos : Claude Reynaert et Éric Parize Pour nous contacter : Bulletin-historique@ville-lambersart.fr Mairie de Lambersart 19, avenue Clemenceau 59130 Lambersart www.lambersart.fr/bulletin-historique Parution chaque mois sauf juillet-août. Versions numériques disponibles dans la rubrique « retour sur notre histoire ». Responsable de publication : Claude REYNAERT Secrétaire de publication : Éric PARIZE Impression ville de Lambersart
Le journal syndicaliste « Le Combat » publie le 26 juillet 1911 : « Depuis quelques temps le syndicat des carreleurs qui fait partie de l’union du bâtiment avait déposé ses revendications aux patrons Hovart de Lambersart et Mullée de Lille. Ils réclamaient la suppression du travail aux pièces et un salaire de 0f65 de l’heure, tarif dans la majorité des ateliers. Devant l’intransigeance patronale qui refuse obstinément à faire droit à leurs justes revendications, les ouvriers se sont mis en grève lundi matin. Signé Un exploité ». On oublie souvent le passé industriel de Canteleu. La société du mosaïste Julien Hovart (1868-1948) habitant 20, avenue Ste-Cécile est créée derrière sa maison en 1897 (la cour des Mosaïstes, accès par le magasin Picard avenue de Dunkerque) et s’illustre rapidement. Cette mosaïque lambersartoise est primée lors de l’Exposition universelle de Paris en 1900 (visible dans le vestibule du n°20). L’entreprise se reconvertit dans le carrelage de 1918 à 1934. La société de carrelage la plus ancienne est « le carreau de Canteleu » créée en 1872 par Théodore Winckelmans, reprise en 1880 par Léon de Smet. Son successeur Jean van Overstraeten dirige la Société Générale de Carrelage SGC en 1920. Villeroy & Bosch rachète ce site de production en 1958. En 1968 il n’est plus qu’un site de vente passé à la COMAR de Jean Vindevogel père puis fils. Un four à céramique est conservé dans le hangar. Depuis 2015 c’est le magasin DECOCERAM, à l’angle de la rue des Blanchisseurs.
SOMMAIRE :
p.1 : une grève à Canteleu - dossier central : la 6e mairie, le château des Charmettes p.4 : le maire Adrien Dumont 1798-1800, dernier « agent municipal »