Les premières élections municipales à Lambersart Elles ont lieu au bourg de Lambersart le 8 février 1790 à 8 heures du matin en face de l’église, au cabaret «Saint Calixte» devenu par la suite l’estaminet «Au sapeur-pompier», actuel n°55 rue du Bourg. L’annonce de ces élections a été faite lors de la messe paroissiale du 31 janvier 1790. Ce cabaret est en fait l’ancien lieu de réunion des échevins, représentants du village sous l’Ancien Régime. Ne peuvent être électeurs que les hommes de plus de 25 ans et payant un impôt direct équivalent à 3 journées de travail, encore faut-il distinguer parmi ceux-ci des citoyens «éligibles» dont les contributions équivalent à 10 jours de salaire. Cette notion de citoyen actif subsistera jusqu’en 1848. Le fait d’écarter la partie pauvre de la population ne signifie pas un comportement strictement exclusif car la majorité de la population pense que le fait de s’acquitter d’un impôt pose le principe de souveraineté et d’indépendance. La loi a prévu le déroulement des opérations de vote avec une certaine rigueur. Le curé du village, Jacques DUHAUT, préside l’assemblée d’après Giard et Grimonprez, auteurs du livre «Histoire de Lambersart» en 1911. Lambersart n'a que 764 habitants en 1790 et 60 « grands électeurs» sont inscrits sur la liste électorale, dont 32 seulement sont présents. Le secrétaire de la réunion est Louis Lopé, maréchal ferrant de la rue du Vue récente de la 1ère mairie de Lambersart (1790-1833) Bourg. Paul Joseph DURIBREUX (1742-1816) est désigné comme maire par 24 voix pour deux ans. Sont ensuite élus les conseillers municipaux C. Liénart (5e maire 1797-1798), A. Leuridan, P. Desmons, L. Wattrelos et J.B. Montagne (4e maire, remplaçant en 1797). C'est le conseil général de la commune, futur conseil municipal. Une assemblée de 12 notables la plupart censiers aussi, composée de JB Grouzet, P. Delerue, L. Lopé, T. Masquelier, C. Wacrenier, L. Delannoy, B. Delobel, G. Delobel, N. Deleplanque (2e maire 1792-1795), F. Colpart, C. Duthoit, F. Roussel (3e maire 1795-1797, mort en exercice) et le procureur A. Pollet, sont chargés des affaires judiciaires. Tous prêtent serment de «maintenir de tout leur pouvoir la constitution du royaume, d’être fidèles à la nation, à la loi et au Roy, et de bien remplir leurs fonctions».
Ont participé aux recherches : Éric Parize, Gilbert Pattou, Didier Delval, Catherine Meersdam, Soizic Léger, Dominique Pagliaro, Claude Reynaert. Rédaction et choix photos : C. Reynaert et É. Parize Pour nous contacter : Bulletin-historique@ville-lambersart.fr Mairie de Lambersart 19, avenue Clemenceau 59130 Lambersart www.lambersart.fr/bulletin-historique Responsable de publication : Claude REYNAERT Secrétaire de publication : Eric PARIZE Impression ville de Lambersart
BULLETIN HISTORIQUE DE LAMBERSART N°3- JANVIER 2018 La donation de l’église Saint Gérard
Placide Taine vers 1900
Le premier projet d’édifier l’église du nouveau quartier du Canon d’or au n°12 avenue Pottier ne pouvant se réaliser (une école sera construite à la place de la chapelle provisoire), le chapelain Placide Taine accepte en 1908 la proposition de Mme veuve Legrand, propriétaire du Castel Fleuri. Elle lui fait don d’un terrain à la limite de Saint André pour l’église, le presbytère et la salle d’œuvres. Elle crée la rue St-Gérard pour les relier à la rue de Lille. Avec l’argent récolté par le futur curé Taine, la construction de l’église est entreprise selon les plans de JB Maillard, architecte de Tourcoing (auteur de notre actuel hôtel de ville en 1913).
L’église est bénite le 16 octobre 1909 sous le vocable demandé par les souscripteurs : Saint Gérard Majella, italien canonisé en 1904, saint patron des mères et des personnes calomniées, fêté ce jour-là. La paroisse est enfin créée en 1913 après quelques démêlés de limite avec la paroisse-mère St-Calixte. Un clocheton est installé en 1919. Au décès de Placide Taine en 1923, sa sœur héritière, assujettie à l’impôt foncier sur l’église, découvre que le curé en était propriétaire ! Le diocèse lui racheta l’église et tout rentra dans l’ordre…
L’église de style néo-roman, sans clocher en 1909
SOMMAIRE : p.1 insolite - dossier « Le Castel Fleuri » en pages centrales p.4 : les premières élections municipales de 1790 - Meilleurs vœux à
tous�!
DOSSIER
LE CASTEL FLEURI AU CANON D’OR Eugénie Preuvost (1859-1943) épouse en 1879 Albert Eugène Legrand, greffier en chef du tribunal de Lille. Ils transforment vers 1890 ce qu’il restait de l’ancien château de l’Hermitage dit d’Houchin, en une coquette maison de plaisance pour le week-end et les beaux jours, le Castel Fleuri, lui donnant un caractère pittoresque que les murs d’enceinte et douves cachent cependant du regard des promeneurs de la rue de Lille, en face de l’avenue Becquart. Le Castel fleuri possède de magnifiques jardins arborés et massifs de fleurs. Les Legrand étaient membres de la société horticole du Nord. Émile Duthoit, le chef jardinier habitant toute l’année, assure la réputation du parc.
Carte postale du Castel Fleuri, timbrée 1910 ; l’église Saint Gérard est à droite derrière les arbres du domaine. Entre l’église et le Castel Fleuri, on aperçoit au fond, le presbytère en construction rue St-Gérard.
Suite à l’expropriation des Vermelle par la nouvelle municipalité Marcel Caloone en 1954 pour construire du logement social, la rue du Pont Royal devenue rue Jean Caloone est prolongée en 1958 (baptisée du nom d’un des cinq équipiers secouristes fusillés par des SS en septembre 1944 près du fort d’Englos, c’était le fils du maire qui habitait au n°17). La résidence du Castel Fleuri avec ses immeubles collectifs voient le jour en 1962 au bord de la rue de Lille et le long de la nouvelle avenue du Canon d’or, en limite de la zone non aedificandi imposée par la Citadelle Vauban alors. L'allée du Castel Fleuri permettant l'accès au chantier débouchait directement sur le Castel Fleuri. Il reste encore devant les garages un grand hêtre pourpre centenaire, témoin du passé...
Eugénie cueillant des fruits au Castel Fleuri
Le couple a trois enfants : Fernand décédé en mars 1918 à son retour du front d’Orient, Gabrielle et Caroline qui se marieront à Léon et Paul Vermelle, briquetiers et résideront à La Madeleine. Veuve en 1899, Eugénie Legrand-Preuvost permet par ses donations l’érection de l’église et donc de la paroisse Saint Gérard.Tandis qu’elle habite seule sa maison de Lille, elle loue dans l’entre-deux guerres le Castel Fleuri au vicomte Robert d’Adhémar (1874-1941), célèbre mathématicien physicien de la Faculté catholique puis de l’Institut industriel de Lille. Caroline Legrand-Vermelle seule enfant survivante hérite en 1943 du Castel Fleuri. Le domaine est ensuite loué à un aviculteur puis jusque 1960 à l’horticulteur Vantorre, qui vend ses fleurs et plantes dans une boutique rue de Lille en face du domaine.
Murs et douves (archives famille Vermelle)
Photo aérienne vers 1958 : Castel Fleuri au milieu du bord gauche, rues Caloone et St-Alban au centre et à droite
DOSSIER
LE CASTEL FLEURI AU CANON D’OR Eugénie Preuvost (1859-1943) épouse en 1879 Albert Eugène Legrand, greffier en chef du tribunal de Lille. Ils transforment vers 1890 ce qu’il restait de l’ancien château de l’Hermitage dit d’Houchin, en une coquette maison de plaisance pour le week-end et les beaux jours, le Castel Fleuri, lui donnant un caractère pittoresque que les murs d’enceinte et douves cachent cependant du regard des promeneurs de la rue de Lille, en face de l’avenue Becquart. Le Castel fleuri possède de magnifiques jardins arborés et massifs de fleurs. Les Legrand étaient membres de la société horticole du Nord. Émile Duthoit, le chef jardinier habitant toute l’année, assure la réputation du parc.
Carte postale du Castel Fleuri, timbrée 1910 ; l’église Saint Gérard est à droite derrière les arbres du domaine. Entre l’église et le Castel Fleuri, on aperçoit au fond, le presbytère en construction rue St-Gérard.
Suite à l’expropriation des Vermelle par la nouvelle municipalité Marcel Caloone en 1954 pour construire du logement social, la rue du Pont Royal devenue rue Jean Caloone est prolongée en 1958 (baptisée du nom d’un des cinq équipiers secouristes fusillés par des SS en septembre 1944 près du fort d’Englos, c’était le fils du maire qui habitait au n°17). La résidence du Castel Fleuri avec ses immeubles collectifs voient le jour en 1962 au bord de la rue de Lille et le long de la nouvelle avenue du Canon d’or, en limite de la zone non aedificandi imposée par la Citadelle Vauban alors. L'allée du Castel Fleuri permettant l'accès au chantier débouchait directement sur le Castel Fleuri. Il reste encore devant les garages un grand hêtre pourpre centenaire, témoin du passé...
Eugénie cueillant des fruits au Castel Fleuri
Le couple a trois enfants : Fernand décédé en mars 1918 à son retour du front d’Orient, Gabrielle et Caroline qui se marieront à Léon et Paul Vermelle, briquetiers et résideront à La Madeleine. Veuve en 1899, Eugénie Legrand-Preuvost permet par ses donations l’érection de l’église et donc de la paroisse Saint Gérard.Tandis qu’elle habite seule sa maison de Lille, elle loue dans l’entre-deux guerres le Castel Fleuri au vicomte Robert d’Adhémar (1874-1941), célèbre mathématicien physicien de la Faculté catholique puis de l’Institut industriel de Lille. Caroline Legrand-Vermelle seule enfant survivante hérite en 1943 du Castel Fleuri. Le domaine est ensuite loué à un aviculteur puis jusque 1960 à l’horticulteur Vantorre, qui vend ses fleurs et plantes dans une boutique rue de Lille en face du domaine.
Murs et douves (archives famille Vermelle)
Photo aérienne vers 1958 : Castel Fleuri au milieu du bord gauche, rues Caloone et St-Alban au centre et à droite
Les premières élections municipales à Lambersart Elles ont lieu au bourg de Lambersart le 8 février 1790 à 8 heures du matin en face de l’église, au cabaret «Saint Calixte» devenu par la suite l’estaminet «Au sapeur-pompier», actuel n°55 rue du Bourg. L’annonce de ces élections a été faite lors de la messe paroissiale du 31 janvier 1790. Ce cabaret est en fait l’ancien lieu de réunion des échevins, représentants du village sous l’Ancien Régime. Ne peuvent être électeurs que les hommes de plus de 25 ans et payant un impôt direct équivalent à 3 journées de travail, encore faut-il distinguer parmi ceux-ci des citoyens «éligibles» dont les contributions équivalent à 10 jours de salaire. Cette notion de citoyen actif subsistera jusqu’en 1848. Le fait d’écarter la partie pauvre de la population ne signifie pas un comportement strictement exclusif car la majorité de la population pense que le fait de s’acquitter d’un impôt pose le principe de souveraineté et d’indépendance. La loi a prévu le déroulement des opérations de vote avec une certaine rigueur. Le curé du village, Jacques DUHAUT, préside l’assemblée d’après Giard et Grimonprez, auteurs du livre «Histoire de Lambersart» en 1911. Lambersart n'a que 764 habitants en 1790 et 60 « grands électeurs» sont inscrits sur la liste électorale, dont 32 seulement sont présents. Le secrétaire de la réunion est Louis Lopé, maréchal ferrant de la rue du Vue récente de la 1ère mairie de Lambersart (1790-1833) Bourg. Paul Joseph DURIBREUX (1742-1816) est désigné comme maire par 24 voix pour deux ans. Sont ensuite élus les conseillers municipaux C. Liénart (5e maire 1797-1798), A. Leuridan, P. Desmons, L. Wattrelos et J.B. Montagne (4e maire, remplaçant en 1797). C'est le conseil général de la commune, futur conseil municipal. Une assemblée de 12 notables la plupart censiers aussi, composée de JB Grouzet, P. Delerue, L. Lopé, T. Masquelier, C. Wacrenier, L. Delannoy, B. Delobel, G. Delobel, N. Deleplanque (2e maire 1792-1795), F. Colpart, C. Duthoit, F. Roussel (3e maire 1795-1797, mort en exercice) et le procureur A. Pollet, sont chargés des affaires judiciaires. Tous prêtent serment de «maintenir de tout leur pouvoir la constitution du royaume, d’être fidèles à la nation, à la loi et au Roy, et de bien remplir leurs fonctions».
Ont participé aux recherches : Éric Parize, Gilbert Pattou, Didier Delval, Catherine Meersdam, Soizic Léger, Dominique Pagliaro, Claude Reynaert. Rédaction et choix photos : C. Reynaert et É. Parize Pour nous contacter : Bulletin-historique@ville-lambersart.fr Mairie de Lambersart 19, avenue Clemenceau 59130 Lambersart www.lambersart.fr/bulletin-historique Responsable de publication : Claude REYNAERT Secrétaire de publication : Eric PARIZE Impression ville de Lambersart
BULLETIN HISTORIQUE DE LAMBERSART N°3- JANVIER 2018 La donation de l’église Saint Gérard
Placide Taine vers 1900
Le premier projet d’édifier l’église du nouveau quartier du Canon d’or au n°12 avenue Pottier ne pouvant se réaliser (une école sera construite à la place de la chapelle provisoire), le chapelain Placide Taine accepte en 1908 la proposition de Mme veuve Legrand, propriétaire du Castel Fleuri. Elle lui fait don d’un terrain à la limite de Saint André pour l’église, le presbytère et la salle d’œuvres. Elle crée la rue St-Gérard pour les relier à la rue de Lille. Avec l’argent récolté par le futur curé Taine, la construction de l’église est entreprise selon les plans de JB Maillard, architecte de Tourcoing (auteur de notre actuel hôtel de ville en 1913).
L’église est bénite le 16 octobre 1909 sous le vocable demandé par les souscripteurs : Saint Gérard Majella, italien canonisé en 1904, saint patron des mères et des personnes calomniées, fêté ce jour-là. La paroisse est enfin créée en 1913 après quelques démêlés de limite avec la paroisse-mère St-Calixte. Un clocheton est installé en 1919. Au décès de Placide Taine en 1923, sa sœur héritière, assujettie à l’impôt foncier sur l’église, découvre que le curé en était propriétaire ! Le diocèse lui racheta l’église et tout rentra dans l’ordre…
L’église de style néo-roman, sans clocher en 1909
SOMMAIRE : p.1 insolite - dossier « Le Castel Fleuri » en pages centrales p.4 : les premières élections municipales de 1790 - Meilleurs vœux à
tous�!