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• P 402014 • Trimestriel • Nos 3-4 • juillet – décembre 2014 • Bureau de dépôt : Namur 1 • Ed. resp. : Pierre Hupez, s.j., Rue Fauchille, 6, 1150 Bruxelles •
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Echos
de la Compagnie de Jésus
Province Belge méridionale et du Luxembourg
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• N os 3 - 4 • J U I L L E T – D É C E M B R E 2 0 1 4 •
Sommaire Edito Échos de l’été, Pierre Hupez, s.j.
p. 1
Belgique méridionale & Luxembourg 90 jours dans la Province, Roland Francart, s.j.
p. 2
Nos défunts
p. 5
Communication du Père Général, Robert Myle, s.j.
p. 10
Famille ignatienne, Yves Charlier (Erpent)
p. 12
Initiatives & Evénements Un été « jeunes », érèse Davio et Eric Vollen, s.j.
p. 13
Les Ardents de Saint-Michel, Épervier (Bernard Pottier, s.j.)
p. 15
Vie & Partenariat 50 ans de pèlerinage à Lourdes, Charles Delhez, s.j.et Jean-Jacques Durié
p. 18
Jijé, auteur de BD, a 100 ans, Jean-François Meurs, s.d.b.
p. 21
Les Editions jésuites à Namur, Jean Hanotte
p. 24
La Compagnie en Europe et dans le Monde Diacres de spiritualité ignatienne, Paul Bosse-Platière
p. 26
Nota bene Le billet d’humeur Tommy Scholtes, s.j.
p. 32
Editorial
Échos de l’été L
a convocation par le Père Général, Adolfo Nicolás, de la 36e Congrégation Générale pour la fin de 2016 orientera la vie de la Compagnie des prochains mois. Le 20 mai dernier, le P. Nicolás écrivait : « Plusieurs années se sont écoulées depuis mon élection à la charge de Supérieur Général de la Compagnie et j’ai récemment atteint l’âge de 78 ans. Après avoir réfléchi sur les années qui viennent, je suis arrivé à la conviction personnelle qu’il me faut préparer les étapes conduisant à présenter ma démission à la Congrégation Générale ». Dans le cadre du bicentenaire du rétablissement de la Compagnie en 1814, les Provinciaux de France et de Belgique méridionale-Luxembourg ont rassemblé, autour du Père Général, plus de 400 participants : jésuites et laïcs avec lesquels ils sont en collaboration. Venus de Belgique, France, Luxembourg, de l’océan indien et d’ailleurs, tous se sont retrouvés durant le week-end du 15 août au collège Saint-Michel. Ce rassemblement dénommé « Quid Agendum » avait pour thème : « L’Évangile en Europe dans les dix ans : quelle voie jésuite ? Servir ensemble en bonne compagnie ! » Outre la réflexion commune, la cordialité et le partage de leurs expériences, les participants ont eu l’occasion de célébrer Celui qui rassemble et envoie. Cette année, les Équipes Saint-Michel se rendaient pour la 50e fois en pèlerinage à Lourdes : temps consacré au service, à l’approfondissement spirituel et à la fête. Autres jubilés, le centième anniversaire de la naissance de l’auteur de bandes dessinées Jijé (Joseph Gillain) et celui des 30 ans du CRIABD. Cette actualité témoigne d’une vitalité certaine et encourage la créativité de toutes et de tous. Au nom du comité de rédaction, je souhaite à tous les lecteurs une année 2014–2015 pleine d’initiatives et de découvertes. Pierre Hupez, s.j. Editeur responsable des Echos
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Belgique méridionale & Luxembourg
90 jours dans la Province Nouvelles des communautés À la communauté Saint-Pierre Favre (Bruxelles-Béguinage), le P. Kénel Sénatus d’Haïti (Province du Canada français) poursuit une thèse de doctorat en droit international. Le P. Benoît Malvaux a rejoint Rome au mois de septembre pour prendre sa charge de Procureur général. Le P. Michaël Schöpf termine son mandat comme directeur du JRS Europe et retourne en Allemagne en décembre prochain. Après avoir offert l’hospitalité pour quelques mois à un jeune proche de la Compagnie, la communauté a reçu un novice français de Lyon qui était en expériment à la communauté Saint-Claude La Colombière. Un autre novice a rejoint la communauté de Liège. Cette mission d’accueil, présente en nos communautés, est une valeur qu’il vaut la peine de souligner. A Saint-Michel, fête des jubilaires en septembre. Double fête pour le P. Philippe De Schuyteneer, qui célèbre 60 ans de sacerdoce et ses 90 ans. Le P. Ashok Kumar Bodhana d’An dhra Pradesh (Inde) est attendu au théo- P. Philippe De Schuyteneer logat Saint-Robert-
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Bellarmin pour commencer une maîtrise en théologie à l’Institut d’études théologiques (IET). Le P. Bernard Pottier a été nommé par le pape François comme membre de la Commission théologique inter- P. Bernard Pottier nationale. Le P. Jean-Marie Glorieux rejoint la communauté Saint-FrançoisRégis en étant établi plus particulièrement à QuartierGallet (Beauraing) où il fera équipe avec Philippe Marbaix. Il continue à P. Jean-Marie Glorieux collaborer avec le centre spirituel de La Pairelle pour l’apostolat des retraites (en particulier des 30 jours) et la formation aux Exercices. Le P. Marc Godin lui succède comme économe de la communauté Saint-Bellarmin (Wépion). Le P. Alban Massie devient membre de la communauté Saint-Ignace à Ixelles. Le P. Cédric Mapouata est retourné dans sa Province après ses deux années passées à Lumen Vitae.
Belgique méridionale & Luxembourg Après son ordination sacerdotale à Brazzaville en juillet, il s’est rendu au noviciat de Bafoussam (Cameroun) où il est nommé adjoint du supérieur. L’Institut international Lumen Vitae poursuit la réflexion sur son avenir et continue d’explorer la possibilité d’un déménagement à Namur et d’un adossement à l’université dans une formule renouvelée. Le dossier, mis sur pied principalement par le P. Richard Erpicum, président de Lumen Vitae, et M. Dominique Martens successeur du P. Benoît Malvaux comme directeur de l’Institut international, se précise de plus en plus. La communauté Saint-Claude La Colombière à Woluwe-Saint-Pierre s’est élargie avec la présence du P. Jacques Denis et du P. Jacques Patout venant de Namur, du P. Etienne Amory et du P. Pierre Heusschen venant de SaintIgnace (Ixelles) et du P. Maurice Pilette, de Louvain-laNeuve. Le P. Jacques Delooz remplace le P. André Folon, centenaire, comme P. Pierre Heusschen caissier de la communauté. Le 17 août, le Père Général est venu saluer les Pères et les Frères de la communauté. Ses paroles fraternelles et chaleureuses ont mis du baume dans le cœur de chacun. Il s’est prêté avec P. Jacques Delooz beaucoup de simplicité à une séance de photos.
Le 17 septembre, le P. Jean Pirson a fait une très mauvaise chute dans le parc du collège SaintMichel. Il est maintenant en réadaptation au centre hospitalier du Bois-de-la-Pierre à Wavre. Il se remet tout doucement. Le P. Jean-Marie Schiltz (Wépion) est venu prêcher la retraite de communauté pendant quatre jours. Ce fut un très bon moment. Le samedi 8 novembre, la communauté Saint-Claude La Colombière fêtera ses vingt ans d’existence. Une journée porte ouverte à tous : messe à 11 h 00, suivie du verre de l’amitié et d’un déjeuner. Enfin deux concerts : clavecin par Mme Bruylants et violon par le P. Bernard Pottier. Succédant au P. Emmanuel Servais, le P. Marc Cortembos est nommé vice-supérieur de la communauté Notre-Dame de la Strada (Haine-Saint-Paul), afin que se poursuive, autant que les forces le permettent, une présence appréciée dans la région. À Liège Saint-Servais, l’engagement de la Compagnie dans l’unité Saint-Martin se poursuit avec les Pères André de l’Arbre, ierry Dobbelstein et Laurent Capart. Un an après la constitution de la nouvelle équipe, l’évaluation faite par le diocèse est très positive. Même si le défi d’animer une unité pastorale formée de cinq paroisses demeure important. Comme convenu avec les responsables diocésains, ce service à l’unité Saint-Martin sera évalué régulièrement. Le frère Xavier Evrard a participé pendant trois jours à une rencontre européenne de frères jésuites à Rome, du 26 au 30 septembre 2014. Trente-quatre frères jésuites participaient à la rencontre, représentant 23 provinces différentes. Le P. ierry Maniaranbona, de la communauté Saint-Pierre Louvain-la-Neuve, ayant réussi avec succès une maîtrise en communication, est revenu au Burundi. Il fait sa régence au collège de Bujumbura. De même, le P. Philippe Nzoimbengene a rejoint sa pro-
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Belgique méridionale & Luxembourg vince (Afrique Centrale) comme assistant au philosophat de Kimwenza, tout en terminant sa thèse de doctorat en linguistique. Nous aurons donc l’occasion de le revoir de temps en temps parmi nous. La communauté Saint-JeanBerchmans à Namur voit le départ du P. Etienne de Ghellinck pour une année sabbatique qui le mènera successivement à Paris pour un recyclage en théologie, en P. Etienne de Ghellinck Terre Sainte pour un temps spirituel et à Lyon dans le cadre de la communauté du Sappel dont il est la cheville ouvrière ici en Belgique. La communauté s’est enrichie de la présence du P. Paul Malvaux qui assume la charge de ministre. Il vient renforcer à mi-temps la présence de la Compagnie dans l’aumônerie des étudiants. P. Paul Malvaux Il garde ses cours à l’Institut Gramme avant que des possibilités ne se dégagent à l’université. Il entretient également des liens avec le Centre spirituel de La Pairelle, en particulier pour la pastorale des jeunes. Le P. Pierre Sauvage, qui fut durant sept ans supérieur de la communauté NotreDame-de-la-Paix, a rejoint la communauté Saint-Jean-Berchmans. Le P. Michel Hermans lui succède comme supérieur de la communauté Notre-Dame-de-la-Paix. Le P. Marcel
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Rémon passe également de Saint Jean Berchmans à Notre-Dame de la Paix. Des évolutions importantes sont en cours à Namur. Les éditions Fidélité, Lessius et Lumen Vitae se sont regroupées pour former une nouvelle maison Editions jésuites. La prise en charge conjointe de cette nouvelle structure par nos deux provinces de Belgique Méridionale & Luxembourg et de France est une opportunité apostolique qui va permettre d’ouvrir beaucoup plus largement ces éditions au marché français et de réussir ainsi son pari de développement et de rayonnement apostolique. L’investissement des deux provinces en hommes est important. Le P. Pierre Sauvage a été nommé directeur général de la nouvelle entité. Le P. Richard Erpicum est le président de l’ASBL dont le P. Bruno Régent de la Province de France est le trésorier. Le P. Daniel Sonveaux représente les provinciaux. Le res- P. Richard Erpicum ponsable administratif est Jean Hanotte qui vient de Fidélité. Yves Roullière, de Paris, devient collaborateur éditorial pour la France tout en succédant au P. Sauvage comme directeur éditorial de Lessius. On ne cite pas ici tous ceux qui, nombreux, jésuites ou laïcs, participent à cette aventure bien en phase avec la priorité de la Compagnie pour l’apostolat intellectuel. Toujours à Namur, une équipe composée des P. Michel Hermans, Marcel Rémon et Daniel Sonveaux, avait reçu la mission d’explorer les conditions de possibilité d’un investissement de la Compagnie dans l’église Saint-Loup. Cette église, tout récemment et magnifiquement
Belgique méridionale & Luxembourg restaurée, située en centre ville et au cœur d’un passage piétonnier, cherchait un nouvel avenir où pouvait se mêler à côté de l’aspect cultuel, des ouvertures culturelles, artistiques, intellectuelles. Au cours de ces deux années un travail très important et souvent délicat de contacts et de dialogue a été mené avec les nombreux partenaires concernés. En particulier de fréquents échanges ont eu lieu avec les autorités du diocèse. C’est dans ce cadre que le P. Michel Hermans avait été nommé, dès le début de la période de réflexion, curé de la paroisse Saint-JeanBaptiste, paroisse liée canoniquement à l’église Saint-Loup. Au terme des conversations, les autorités diocésaines ont souhaité P. Michel Hermans qu’une seule personne cumule la charge de Saint-Jean-Baptiste et de Saint-Loup Après réflexion et consultation, le Père Provincial a estimé que cette charge serait trop lourde à assumer. Sur Namur, de nombreux défis nous attendent avec une détermination toujours plus précise de notre présence à l’université, l’animation pastorale des étudiants et des professeurs, l’animation de la chapelle Notre-Dame de la Paix, la réussite de la nouvelle maison des éditions jésuites, l’arrivée possible de l’Institut international Lumen Vitae, la responsabilité du centre spirituel de La Pairelle. Assumer toutes ces missions avec profondeur et une créativité renouvelée requiert que nous ne dispersions pas nos énergies. Le P. Michel Hermans devrait donc quitter la responsabilité de la paroisse Saint-Jean-Baptiste fin octobre. À ce propos, il faut souligner que les paroissiens ont manifesté leur immense re-
LE SEIGNEUR A ACCUEILLI DANS SA PAIX ◆ Le P. Raymond Pilette, s.j. de la communauté
Saint-Claude La Colombière, né le 30 janvier 1925 à Gilly, est décédé le 20 juin 2014 à Woluwe-Saint-Pierre. Il est entré dans la Compagnie le 14 septembre 1942 et a été ordonné prêtre le 21 novembre 1956. ◆ Le P. Bruno Clarot, s.j. de la communauté SaintClaude La Colombière, né le 13 septembre 1919 à Fiume-Veneto (Italie), est décédé le 30 juin 2014 à Woluwe-Saint-Pierre. Il est entré dans la Compagnie le 23 septembre 1938 et a été ordonné prêtre le 15 août 1951. ◆ Le P. Réginald Nolf, s.j. de la communauté Saint-Claude La Colombière, né le 28 septembre 1938 à Courtrai, est décédé le 29 août 2014 à Woluwe-Saint-Pierre. Il est entré dans la Compagnie le 12 octobre 1958 et a été ordonné prêtre le 30 juin 1973. ◆ Le P. Pierre Janvier, s.j. de la communauté Saint-Servais, né le 20 décembre 1923 à Liège, est décédé le 4 septembre 2014 à Liège. Il est entré dans la Compagnie le 5 août 1944 et a été ordonné prêtre le 17 juin 1956. ◆ M. André Pirsoul, décédé le 29 mai 2014, frère
du P. Godefroy Pirsoul. ◆ M. Jean Van den Abbeele, décédé le 8 juin
2014, frère du P. François Van den Abbeele. ◆ M. Lucien Daivier, décédé le 3 juillet 2014,
frère du P. Jean-Claude Daivier.
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Belgique méridionale & Luxembourg connaissance pour la présence du P. Michel Hermans mais aussi des nombreux compagnons qui lui ont apporté leur soutien. Ceci dit, ce n’est pas pour autant que nous souhaitons nous désintéresser des enjeux pastoraux des paroisses du centre-ville. Le P. Provincial a communiqué à Mgr Vancottem que la Compagnie restait disponible, comme elle l’a toujours été, pour apporter une aide là où un besoin se ferait sentir. Saint-Loup demeure un lieu où nous pourrons continuer à offrir notre collaboration. D’autres chemins s’ouvriront peut-être. À Wépion, la communauté Saint-RobertBellarmin accueille le P. Paul-Noël Dujarier (Province de France) qui nous vient de Penboc’h pour une année de repos et de découverte du centre spirituel de La Pairelle. A Luxembourg, le 16 octobre, la communauté du Christ-Roi a fêté dignement les 100 ans du P. Emile Gales, ancien de la Province de Calcutta (Inde). Nouvelles des jeunes en formation : le P. Quentin P. Emile Gales Coppieters ’t Wallant passera sa troisième année du cycle intégré à l’université Comillas de Madrid. Le P. Albert Evrard entame sa deuxième année de maîtrise en théologie au Regis College (Toronto au Canada). Le P. Be- P. Benoît Willemaers
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noît Willemaers a participé au mois Arrupe de cet été (temps de préparation au sacerdoce). Il entre en cinquième et dernière année du premier cycle intégré (Centre Sèvres à Paris). Il a été appelé à renforcer l’équipe du service de promotion des vocations. Enfin, les Editions jésuites, nées le 8 juillet 2014, œuvre commune aux Provinces de France et de Belgique Méridionale et Luxembourg, ont été baptisées le 25 septembre à Bruxelles et le 9 octobre à Paris.
Nos défunts depuis juin 2014 Le 20 juin 2014, le P. Raymond Pilette, de la communauté Saint-Claude La Colombière, a rejoint son Seigneur dans la sérénité et la paix. Il est né à Gilly, le 30 janvier 1925, dans une famille profondé- P. Raymond Pilette ment chrétienne qui a compté trois enfants, dont deux jésuites. Dès ses années de collège (Charleroi, 1936– 1942), son implication dans des associations telles que JEC, CVX, patro, forge en lui les qualités qui seront la marque de son apostolat : aisance de contact avec les gens de la rue ; prédilection pour les pauvres et les plus démunis. Jeune jésuite, il entame sa formation en Belgique (1942–1952) et la termine en Inde (1953– 1958). Commencent alors, à Calcutta, trente années d’une vie apostolique trépidante (1959– 1990) : professeur de collège dans le département de commerce ; vicaire dominical dans divers postes de mission ; fondateur de l’école du soir pour jeunes travailleurs (que des étu-
Belgique méridionale & Luxembourg diants universitaires bénévoles préparent à l’examen de fin d’études) ; inspirateur du « Service de formation au leadership » destiné aux étudiants non chrétiens ; directeur du centre de retraites ; représentant diocésain pour l’œcuménisme ; promoteur de l’Apostolat de la prière ; socius du Père Provincial… A son retour au pays, de 1991 à 1995, à Verviers, il s’offre comme interprète, traducteur et accompagnateur des Bangladais demandeurs d’asile. En 1996, un accident ayant endommagé sa colonne vertébrale, il se retire dans la communauté Saint-Ignace, où sa journée est méticuleusement programmée, la prière s’octroyant la part du lion… avec des escapades en mobylette dans la belle nature du Bon Dieu, une étude comparée des langues modernes dérivées de l’indo-européen et de multiples rencontres occasionnelles : dans le parc, en rue, dans les taxis… Il nous confie : « Ce qui unifie mes études et mes activités, c’est la promotion d’une société inter-culturelle, » Et il conclut : « Aujourd’hui, je crois pouvoir dire que le Seigneur m’a comblé. » Le Père Raymond est devenu membre de la communauté de La Colombière en 2007. Il y a passé les sept dernières années de sa vie. Le 30 juin 2014, le P. Bruno Clarotdécède en la communauté Saint-Claude La Colombière. Il était né le 14 septembre 1919 à Fiume-Veneto, localité située dans la région du Frioul-Venétie. Sa famille émigre en Meurthe-et-Mosel- P. Bruno Clarot le. Adolescent, Bruno est ouvrier dans une usine de la région. La rencontre d’un jésuite belge éveille en lui l’appel
au sacerdoce. L’obstacle des études secondaires est vite franchi : entré à l’école apostolique de Verviers, il ne lui faut pas beaucoup de temps pour être à niveau et poursuivant sur sa lancée, terminer ses humanités au collège Saint-François-Xavier de Verviers. Il entre au noviciat d’Arlon le 23 septembre 1938. Après le noviciat, le désir de la mission l’amène à suivre le « juvénat indien » à La Pairelle. Mais les événements bouleversent ses projets, la guerre empêchant un départ en Inde, si bien qu’il fait sa régence à t apostolique de Namur puis au collège SaintStanislas de Mons. Il reçoit l’ordination sacerdotale le 15 août 1951. C’est à Florence qu’il est envoyé pour le troisième an. Ce qui lui permet de renouer avec ses origines et de retrouver une nouvelle familiarité avec la langue de ses ancêtres. Il est ensuite envoyé à Liège jusqu’en 1995. Il enseigne au collège Saint-Servais jusqu’en 1981.Titulaire d’une classe de 4eà l’époque, il entre de plain-pied dans ce travail de perpétuel recommencement. Travail obscur dont on ne voit pas toujours le résultat immédiat, mais travail efficace, même si ce sont d’autres qui récoltent ce que l’on a semé. Ses élèves trouvent en lui une compétence, une érudition et une bonté qui, pour être exigeante, n’en était que plus solide. Arrivé à l’âge de la retraite d’enseignant, il consacre le plus clair de son temps à un ministère auprès des équipes de foyers et des communautés de religieuses. Son érudition est alors mise au service des recensions pour des revues comme la Nouvelle revue théologique (NRT) ou la Revue des études classiques et des services au Centre de documentation et de recherches religieuses (CDRR). Il rejoint ensuite la communauté de Godinne et, en 2011, la communauté Notre-Dame-de-la-Paix de Namur où il continue à rendre les mêmes services. Ces deux communautés apprécient particulièrement son sens aigu des questions théologiques contemporaines. Sa santé s’altère doucement au cours
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Belgique méridionale & Luxembourg des deux dernières années et il rejoint la communauté Saint-Claude La Colombière en mars 2014. Le 29 août 2014, le P. Réginald Nolf, de la communauté Saint-Claude La Colombière, s’en est allé très paisiblement vers le Seigneur qu’il désirait rejoindre depuis plusieurs mois. Régi entre au noviP. Réginald Nolf ciat d’Arlon le 12 octobre 1958. Il est le 4e enfant de sa famille qui en compte cinq. Après les premiers vœux, il poursuit sa formation religieuse en philosophie pendant deux ans à Eegenhoven. En 1963, il rejoint Wépion pour suivre les candidatures en biologie aux Facultés Notre-Dame de la Paix. Il est ensuite envoyé au collège SaintMichel de Bruxelles pour la régence comme éducateur et professeur de sciences. Il achève une licence en zoologie de 1967–1969. Il est ordonné prêtre le 30 juin 1973 et au terme de ses études de théologie, il retourne au collège Saint-Michel. Il y reste jusqu’en 1986. Ses responsabilités l’amènent à être professeur de sciences, de religion, mais aussi préfet d’éducation et aumônier des scouts. Cette présence à Saint-Michel connaît une année d’interruption en 1986–1987, période durant laquelle il va rendre service à la communauté du Luxembourg. De retour au collège, il reprend des cours de sciences et de religion jusqu’en 1998. Épris de grands espaces et très généreusement, il mène une expérience de deux années au Liban où il pensait faire un apostolat en milieu de plus grande pauvreté. Les conditions politiques ne lui furent pas favorables. De retour en Belgique, il passe une année à Charleroi au
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service de l’église et de l’école primaire du collège du Sacré-Cœur, comme animateur pastoral. De retour à Bruxelles en 1999, il se met au service du centre scolaire Saint-Michel. En 2003, il fait partie de la communauté SaintClaude La Colombière où, par sa compétence d’homme pratique il accomplit de multiples services d’adjoint au Père ministre dont une telle maison a besoin. En 2013, sa santé se dégrade rapidement. La maladie l’empêche de se déplacer facilement. Avec beaucoup de générosité il continue à travailler pour la NRT. Correcteur d’épreuves impitoyable, il retranscrit les manuscrits sur son ordinateur. Le 4 septembre 2014, le P. Pierre Janvier, de la communauté Saint-Servais, s’éteignait dans la banlieue de Liège. Né dans cette ville, la Cité ardente, le 20 décembre 1923, deuxième dans une fratrie de quatre enfants, Pierre Janvier est entré dans la Compagnie de Jé- P. Pierre Janvier sus le 5 août 1944. Après sa formation philosophique, il enseigne dans les collèges de Verviers, Mons et Bruxelles. Ses études de théologie sont encadrées par une double formation d’ingénieur : d’abord à l’Université de Liège puis à l’Université de Michigan (USA). Dès 1959 il enseigne à l’institut Gramme tant des cours techniques que la langue anglaise. Il y rend de nombreux autres services : préfecture des études et gestion de la bibliothèque. Il donne aussi des cours à l’ICAM (Institut catholique des arts et métiers) de Lille. Sa carrière complète d’ingénieur-professeur ne l’empêche pas de rendre des services pastoraux dans la pa-
Belgique méridionale & Luxembourg roisse Saint-Vincent. À sa pension, en 1988, il est engagé dans l’aumônerie de l’hôpital de la Citadelle à Liège. Il est enfin impliqué dans une paroisse à Wandre et multiplie les célébrations de funérailles à Robermont. Pendant trente-cinq ans, Pierre a été accueilli dans la famille de Mme Franck, sa gouvernante : il a été comme un grand-père et arrière-grandpère « adopté et adoptif ». Le 15 octobre 2014, à la communauté SaintClaude La Colombière, c’est un compagnon fidèle qui nous a quittés. Le P. Jean Hontoy est originaire d’Anvers, où il voit le jour le 29 juillet 1925. Il est l’aîné de deux sœurs et de deux frères. Peu de temps après la fin P. Jean Hontoy de ses études au collège Saint-Michel de Bruxelles en 1943, il s’engage dans l’armée belge. Démobilisé en 1946, il accomplit des études d’ingénieur industriel en chimie. Il entre au noviciat de la Compagnie de Jésus à Arlon le 20 septembre 1952 et est ordonné prêtre le 6 août 1959. Il met ses compétences professionnelles au service des étudiants des Facultés de Namur où pendant près de trente ans il travaille au laboratoire de chimie. Travail qu’il apprécie par-dessus tout : préparation et supervision des travaux pratiques, ne faisant jamais étalage de ses connaissances, mais se tenant régulièrement au courant des progrès dans le domaine où il travaille. Discret sur lui-même, ses réflexions sont toujours pleines de sagesse et de bon sens. Il aime rire et faire rire de bon cœur. C’est aussi
un amoureux de la nature. À l’époque, il aime s’y promener avec ses chiens. Il quitte Namur pour Bruxelles en 1990 où il rend de précieux services à la communauté Saint-Ignace, rue Washington. Il y restera une douzaine d’années au terme desquelles il rejoindra la communauté Saint-Claude La Colombière en 2002. Il aidera le ministre par ses talents. Habile de ses mains, il n’hésite pas à les « salir » dans des travaux d’entretien, de réparation et de jardinage. Ses goûts sont simples, il vit sobrement et sa disponibilité fait de lui le fidèle serviteur apprécié et estimé de tous. Jusqu’au terme de sa vie, il a servi généreusement et discrètement le Seigneur et ses compagnons jésuites. Un service nourri par une vie spirituelle profonde et fidèle jusqu’en sa dernière heure.
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Communication du Père Général Au terme de la rencontre ignatienne « Quid agendum ? »
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’est dans le contexte du rapprochement de deux provinces jésuites belge francophone-Luxembourg et française et dans celui, plus large, de la collaboration entre jésuites et laïcs affiliés à la Compagnie que s’est tenue la rencontre « Quid agendum ? » des 15-17 août derniers à Bruxelles, Saint-Michel. Au terme de ces journées qui bénéficièrent de la présence du Révérend Père Général Adolfo Nicolas, celui-ci fut invité à s’exprimer sur cette actualité. Il le fit de manière succincte, centrant sa réflexion sur quelques concepts-clés. Réalité C’est dans la réalité (historique, géographique, démographique, etc.) que commence toujours le processus de discernement ignatien. Tenir compte de la réalité, tel en est le premier principe. C’est là que Dieu nous rencontre, nous parle et nous guide. Processus Les entreprises importantes et profondes demandent toujours qu’on y consacre du temps. Notre réunion présente en est une illustration : longue préparation rigoureuse, retraites, prière en commun, échan ges… Il fallait et il faut d’abord se rencontrer. Considérer l’autre comme une personne, cela chasse les préjugés. Créativité Les choses changent et il faut pouvoir s’adapter. Nos principes ignatiens nous invitent à la créativité et à la coopération afin de répondre au défi de situations nouvelles.
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Saint Ignace serait le premier à « changer le système ». Créativité pour penser, comprendre la mission, stimuler les initiatives, gouverner, communiquer… dans une Europe et une Eglise européenne qui accusent bien des faiblesses. Sagesse Nous sommes invités à nous ouvrir à une sagesse qui nous vient d’au-delà du dogme exprimé dans le langage traditionnel habituel. Nous avons besoin d’accueillir la sagesse de l’humanité qui nous vient d’ailleurs. « Je suis la voie, la vérité et la vie », a dit Jésus (Jn 14, 6). La tradition chrétienne d’Europe et d’Amérique du Nord a retenu et développé le domaine de la vérité. La tradition culturelle et religieuse asiatique se présente elle-même comme une voie tandis que l’Afrique a développé une culture de vie et de relations com-
Belgique méridionale & Luxembourg munautaires. Ces différentes sagesses nous invitent à développer une spiritualité de croissance. Il y a une requête de maturité à laquelle la vision ignatienne peut largement contribuer. Bien sûr, nous travaillons dans l’imperfection. Il n’y a pas de solutions parfaites. Nouvelle inculturation Nous sommes invités à vivre positivement dans un milieu désormais interculturel, notamment en Europe. C’est une nécessité qui rejoint une réalité. Les pauvres La question des pauvres, qui est notre « ligne d’horizon », n’est ni secondaire ni dernière. Elle affecte tout et tous. La société se doit de permettre à chacun de trouver sa place et sa dignité. La Compagnie s’est engagée dans ce sens au nom de la foi. Sollicité sur les thèmes des rapports entre la Compagnie, les laïcs associés, notamment les femmes, l’Eglise et le monde, le Père Général donne une réponse synthétique à ces questions qui lui apparaissent toutes liées entre elles. Il existe dans l’Eglise un changement sur ce point de la collaboration. La diminution des vocations apparaît à certains comme une tragédie. Le Père Général ne le pense pas. Pour lui, la mission doit désormais être pensée de manière
plus large. Tous les chrétiens sont invités à reconnaître une mission commune qui est de trouver et montrer où Dieu est et travaille. La sagesse de l’humanité témoigne de la présence et de l’action de Dieu. On le voit par exemple dans la vie conjugale et familiale. L’unique Dieu touche le cœur de toute l’humanité. C’est avec humilité et simplicité que l’Eglise devrait parler de Dieu et au nom de Dieu. Enfin, dans la perspective du rapprochement des deux provinces et à propos de la collaboration avec les laïcs, le Père Général précise encore trois objectifs : tout d’abord, faire en sorte que les œuvres existantes soient des communautés apostoliques dynamiques porteuses de projets. De plus, assurer à ces objectifs communs l’inspiration ignatienne qui les identifie. Troisièmement, pour arriver à cela et là où le besoin s’en fait sentir, il ne faut pas hésiter à proposer à nos collaborateurs un programme de formation librement choisi et suivi. L’expérience montre le fruit qu’on peut en tirer pour la création de communautés où la mission est heureusement partagée. ? Robert Myle, s.j.
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Belgique méridionale & Luxembourg
Famille ignatienne L
e dimanche 28 septembre, à La Pairelle, le soleil était aussi généreux que l’auberge espagnole constituée des plats que chacun a amenés. Ambiance conviviale dès le départ. Je salue quelques personnes que je connais mais que je n’ai pas souvent l’occasion de revoir. J’en salue d’autres que je ne connais pas mais que je situe directement en lisant l’étiquette qui les présente. Une sangria nous est servie en apéritif : on discute avec l’un et l’autre durant trois quarts d’heure. Après avoir répété un chant à trois voix et quatre gestes, viennent les présentations : qui est qui ? ou plutôt de quel mouvement ? CVX, ESDAC, les collèges, l’université, MEJ, JRS, Centre Avec, CRIABD… Le repas permet à celui qui joue le jeu de faire connaissance ; je m’assieds à une table où je ne connais qu’une personne : la conversation avec les autres s’engage très vite. Je goûte
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divers plats préparés avec amour et je me nourris des paroles des uns et des autres. La vaisselle rapide et efficace, c’est aussi l’occasion de discussions et de rencontres jamais banales, toujours d’une certaine profondeur : on sent bien que l’on fait partie d’une même famille. A 14 h 30, c’est du sérieux ; c’est le moment des infos : un site « famille ignatienne », la page Facebook…. et le speed dating spirituel : quelle richesse dans l’échange. Tout est en place maintenant pour l’offrir dans une eucharistie festive. Merci aux musiciens et choristes pour leur chant. Merci à l’équipe organisatrice et à tous ceux qui ont investi de leur temps pour cette journée. Merci à Celui qui nous réunit. Prochain rendez-vous : 21 novembre 2015 à Erpent. ? Yves Charlier (Erpent)
Initiatives & Evénements
Un été « jeunes » au Réseau Jeunesse
I
l y a tant de choses à dire et pourtant, il est tellement difficile de relater la richesse de ce qui se vit de l’intérieur. A travers la grande diversité des expériences et des rencontres, et la profondeur des échanges se vivent des changements profonds et personnels. On a bien l’intuition en écoutant les échos des activités de cet été 2014 en Réseau qu’il s’est passé dans chaque camp ou lieu, quelque chose d’unique, d’essentiel ! C’est sûr, il est des étés qui transforment, d’où l’on repart avec des bagages pour la vie ! Les Equipes Saint-Michel fêtaient cette année un pèlerinage de 50 ans ! Que de pèlerins différents ont afflué à Lourdes sur toutes ces années ! Bien sûr, les choses ont évolué, les jeunes aussi mais ils disent : « le trésor est intact » ! Quel trésor ? Un trésor du cœur et de la confiance qui fait dire que le moins valide n’est pas toujours celui qu’on croit et qu’« en sentant l’énergie positive qui débordait du groupe, et en voyant la richesse de ce beau mélange, je me suis rendu compte que ce n’étaient pas les malades les moins-valides. J’ai été frappé de me rendre compte que c’était moi qui étais moins valide de cœur et de foi. Et là, j’ai compris. » « On pourrait croire que c’est un autre monde à Lourdes. En fait, ce sont les pèlerins qui deviennent autres, qui changent leur regard sur le monde. C’est le plus faible qu’ils apprennent à voir en premier lieu et c’est lui qu’ils privilégient. » Le retour au quotidien prolongera l’expérience. Au MEJ (Mouvement eucharistique des
jeunes), le camp d’été s’est organisé « autour de la table ». Ils se sont mis à table à Banneux à 36 pour une semaine en août, suite à une invitation particulière : « Heureux les invités au repas » ! Chaque jour, un menu spécifique. Chaque jour, un peu plus de créativité culinaire pour ouvrir « l’appétit de l’Esprit ». Le camp « prière montagne » a rassemblé une dizaine de jeunes entre 17 et 35 ans, réunis par une équipe de salésiennes et jésuites. De leur rencontre à 2000 m d’altitude, il nous arrive les clichés enchanteurs des paysages, mais aussi des échos des parcours d’intériorité entrepris grâce aux Exercices spirituels de saint Ignace. Organiser un partenariat entre deux équipes (Gratte et Réseau Jeunesse), s’insérer dans la communauté de La Viale en Lozère pour un « retour aux sources » vers Gratte et randonner ! Ils étaient douze, jeunes valides et moins valides, à tenter l’expérience de ce programme ambitieux d’une semaine en juillet. Des vacances où l’aventure commence par la découverte de l’autre et de soi-même, dans un cadre de vie simple où chacun pressent qu’il peut « être soi ». Le « on ne peut pas
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Initiatives & Evénements expliquer ce qui s’est passé » en dit long… et donne envie de tenter l’expérience à nouveau l’an prochain. Des échos nous parviennent aussi depuis la vallée de la Semois, où les camps de Botassart ont une fois de plus déployé leur créativité. « Bot’got talent », ça c’est sûr : multimédias, sport, cuisine… Il y a là quelque chose qui les Bot ! L’été aura aussi été l’occasion d’une rencontre avec un groupe de musique original : « Jesus’trip » ! Mettre ses talents musicaux au service de Dieu à travers des concerts de rock, pop, louange ! Une idée jeune, une musique qui souffle et décoiffe ! Nous vous invitons d’ores et déjà à venir les écouter et les voir à la fête du Réseau Jeunesse qui se déroulera le 18 octobre prochain, où ils se produiront dès 20 h 00 à l’église Saint-Jean-Berchmans au collège Saint-Michel à Bruxelles ! Ce sera l’occasion de retrouver les uns et les autres lors de l’eucharistie à 17 h 15, autour d’une autre table à 18 h 30 et du concert de Jesus’trip dès 20 h 00 ! Un écho de l’été ? Ecoutez ! On se retrouve en Réseau avec la famille ignatienne « Jeunes » le 18 octobre, autour de Celui-là qui nous envoie et nous rassemble. ? érèse Davio et Eric Vollen, s.j.
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Initiatives & Evénements
Les Ardents de Saint-Michel Echos de la 4e
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epuis 1942, date de sa fondation, la 4e troupe des Ardents de Saint-Michel présente tous les trois ans son fameux show vélo. Avant de vous en dire un mot, je voudrais évoquer la taille de cette troupe : une cinquantaine de scouts, répartis en sept patrouilles, et encadrés par un staff de huit étudiants en cycle supérieur. 2014 – 1942 = 72. Ce chiffre étant divisible
par 3, il fallait donc que le show vélo eût lieu cette année, car jamais on n’a failli à l’inexorable tradition. Impitoyable tradition, en effet, car tout petit scout qui entre à douze ans à la quatrième, tout assistant qui s’engage comme il se doit pour trois ans ni plus ni moins, sait qu’il devra surmonter, mais non pas seul, cette terrible tension d’égaler au moins les exploits de ses prédécesseurs. Qu’on soit chez les buffles ou les antilopes, on sait qu’il faudra apprendre toutes les figures de cette chorégraphie savante, comparable aux plus belles parades équestres. Qu’on soit chez les aigles ou les goélands, on sait qu’il faudra acquérir cet équilibre aérien dans toutes les hautes figures acrobatiques qui seront exécutées dans une sobre jubilation. Le public retient son souffle, car on annonce le clou du spectacle : cette pyramide de 14 scouts montés sur quatre vélos. Il faudra bien gonfler les pneus. Et j’oubliais de vous dire que tout cela se fera dans l’obscurité, car le spectacle commence à 21 heures, à la nuit tombante, à la lueur des flambeaux fichés contre la roue arrière. Il aura fallu sept mois de répétitions patientes (savoir s’attendre, ne pas rater son entrée en scène !), quelques dizaines de crevaisons, de roues voilées et de genoux écorchés, pour arriver ensemble, à ces arabesques millimétrées, exécutées harmonieusement, pour les uns au ralenti, pour les autres à grande vitesse.
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Initiatives & Evénements
L’an prochain, comme tous les trois ans aussi, on participera aux 24 heures vélo du bois de la Cambre, célèbre compétition intertroupes qui réunit les meilleurs scouts cyclistes du pays. Mais la 4e participe pour monter sur le podium ! Même si tout le monde prendra part aux relais, car on ne laissera personne inactif dans les stands sous prétexte qu’un CP bouclera le tour plus vite. C’est cela aussi le défi : n’exclure personne, demander à chacun le maximum tel qu’il est capable de le donner à son âge. La troupe a remporté huit fois cette compétition pour seulement 11 participations. Mais les concurrents s’entraînent eux aussi… Entre le show vélo et les 24 heures, on fera donc un camp tranquille, pour se reposer. On n’ira pas aussi loin qu’en 2013, qui a vu la troupe se balader en Autriche-Hongrie. On va simplement s’installer à Losange, à quelques « kil » de Bastogne, en direction de Martelan-
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ge. Mais un scout ne peut pas vivre sans défi. Qu’on soit chez les léopards, les panthères ou les sangliers, toutes les patrouilles devront monter leurs tentes sur pilotis, au premier étage. Il faut du bois, encore du bois. Il faut creuser, encore plus profond, et tasser la terre autour. Après trois jours, le village gaulois a pris forme : si vous ne mesurez pas plus de 1,90 m, vous circulerez facilement en dessous des tissages suspendus, dans lesquels les scouts ont installé leurs matelas. Mais pas question de laisser tomber ses bricoles dans l’obscurité de la nuit, sinon on ira les ramasser le lendemain seulement. — Le staff, quant à lui, a décidé de suspendre sa tente au-dessus du vide, appuyée seulement sur deux colonnes tenues élégamment en équilibre comme un pont de Millau. Vers le milieu de ce cirque spacieux, un terrain de foot évidemment, car il faut jouer la Mondialette. Minutieuse tournante des
Initiatives & Evénements équipes qui toutes espèrent affronter le staff en finale (mais pas plus tôt). Une fois qu’on est installé, commencent les grands jeux, dont le jeu de 24 heures non stop. Il faut aussi penser aux totémisations, et aux promesses qui auront lieu au cours d’une eucharistie, précédée de peu par une espèce de bruit d’explosion prolongée. On se regarde : quelle est la tente qui s’est effondrée ? Non, c’est un arbre gigantesque qui a perdu une de ses branches majeures suite aux orages, et barre complètement le chemin sur lequel la voiture des intendants est passée cinq minutes plus tôt. Tous sont soufflés, sauf le garde-chasse qui promet de dégager tout cela le lendemain avec tracteur et tronçonneuse. Un dernier mot sur les vélos présents au camp : à quoi vont-ils servir ? Le hike de 3 jours se fera par patrouille, chaque CP proposant au staff un itinéraire en triangle qui lui fera visiter le pays (au sens propre du terme), avec deux nuits en dehors du camp. Une des patrouilles faisait par exemple le premier jour Losange-Couvin, environ 115 ‘kil’. Puis il fallait revenir. La pluie était parfois de la partie. Et
n’oubliez pas qu’on ne circule pas sur les grands axes, trop dangereux pour une file indienne de cyclistes. Ce qui rallonge parfois le trajet, d’autres fois le raccourcit, mais en imposant des dénivellés plus pentus. Là aussi, les plus jeunes en bavent. Le développement physique d’un garçon à l’adolescence est tellement impressionnant : l’enfant y acquiert en quelques années sa stature d’adulte. Mais ça ne fait rien, au contraire : c’est maintenant qu’on sera solidaire jusqu’au bout, les premiers les larmes dans les yeux, les seconds dans la générosité et le souci du plus jeune. Le retour jusqu’à Bruxelles se fera également en deux étapes de 75 et 100 km, tous ensemble. Étourdissant de les voir arriver comme un peloton de tour de France, crasseux et heureux, sentant la fumée de bois et l’amitié. Rien ne remplacera jamais cette école de vie. Merci Baden Powell ! Merci à tous les jeunes, au staff en particulier, qui rendent chaque année cette expérience possible. ? Épervier (Bernard Pottier, s.j.)
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Vie & Partenariat
50 ans de pèlerinage à Lourdes S
’il est de coutume, depuis le P. André Roberti, fondateur des Equipes Saint-Michel d’affirmer que « cette année, c’était le meilleur », l’édition 2014 confirme largement cette affirmation. En effet, 428 personnes ont participé au 50e pèlerinage des Equipes SaintMichel dans la cité mariale. « La tentation est forte de répéter la formule une fois encore. A croire que l’on ne cesse de progresser. En nombre, en tous les cas. Moins de 250 l’année passée, plus de 400 cette année. Cette augmentation est notamment due à de nombreux « anciens », dont deux de 1967, à être revenus », souligne le père Charles Delhez, s.j. Le P. Général des jésuites Adolfo Nicolás, qui était à Bruxelles pour le rassemblement franco-belge « Quid agendum ? », a pu saluer les pèlerins lors de leur départ au collège SaintMichel. Un pèlerinage dont la coordination a été assurée par trois jeunes de 20 ans, Marie, Géraldine et Matthias et l’animation des moments festifs et des temps spirituels, confiée à une équipe de jeunes de 18–20 ans. Six pères jésuites accompagnaient les pèlerins. Nées d’un groupe de quelques scouts partant en pèlerinage à Lourdes avec leur aumônier, le P. André Roberti, pour se mettre au service des personnes malades, les Equipes Saint-Michel proposent aux jeunes un pèlerinage annuel, activité à la fois humaine et spirituelle, en solidarité avec des personnes ayant un handicap et d’autres adultes. Au cours de leur histoire, les ESM ont aussi croisé le mouvement Foi et Lumière et hérité de son esprit
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de partage intense et joyeux entre des personnes ayant un handicap mental et leurs amis. Il s’agit en effet de se laisser interpeller par les personnes en fragilité, de découvrir leurs dons et leur richesse intérieure. Depuis 1965, des jeunes en solidarité avec des personnes ayant un handicap et des adultes, vont donc à Lourdes, cette ville « magique ». Une expérience hors du commun, organisée par des jeunes pour des jeunes (à partir de 17 ans). Marche de nuit, veillées, ateliers de créativité, démarches de pèlerins, vie en équipe-hôtel, conférences, célébrations, prière… sont au programme. Se laisser interpeller les uns par les autres, valides et moins valides, découvrir les dons et les richesses intérieures de chacun, telle est la philosophie de cette aventure humaine et de foi.
Le moins valide n’est pas celui qu’on croit Cette année encore, plusieurs familles, avec parfois des enfants en bas âge, étaient de la partie, et parmi celles-ci, certaines tentaient l’expérience pour la première fois. Un jeune papa, témoigne au retour de son premier pèlerinage : « C’est en voyant tout le monde réuni tous ensemble le samedi matin (ndlr : dernier jour du pèlerinage), en sentant cette énergie positive qui débordait du groupe, et en voyant la richesse de ce beau mélange, que je me suis rendu compte que ce n’étaient pas les
Vie & Partenariat malades les moins-valides. J’ai été frappé de me rendre compte que c’était moi qui était moins valide de cœur et de foi. Et là, j’ai compris. » Et d’ajouter : « Sainte Vierge Marie, c’est beau que tu existes ! Pèlerinage des Equipes Saint-Michel, c’est beau que tu existes. Et chers amis « autrement » valides, que c’est beau que vous existiez ! » Les jeunes étaient aussi plus nombreux cette année à venir pour la première fois ou à revenir. De leur avis, tout en étant très festif, ce pèlerinage a été plus intérieur que d’habitude. Certains n’ont pas hésité à dire qu’ils avaient retrouvé la foi. Même les longues messes leur semblaient courtes ! Des moments de silence intense, notamment à l’approche de minuit, sur les hauteurs de Bartrès — la bergerie de Bernadette — après une marche silencieuse de quatre kilomètres, en poussant les voiturettes par des chemins de racines et de roches. « C’est alors que j’ai retrouvé la prière », confie un jeune. Beaucoup retiendront aussi ces longs
temps de silence et de prière devant la Grotte, lors de la matinée désert, ou encore en équipe-hôtel, lors du dernier soir. Mais ce qui apparaît d’abord aux yeux des gens qui ont pu nous croiser, c’est la tendresse entre tous les participants, et particulièrement celle des jeunes à l’égard des personnes moins valides qu’ils accompagnaient et dont ils partageaient la chambre. Même pour les enfants, ce fut une expérience enrichissante. Ainsi Emilie, 4 ans, s’est liée d’amitié avec Benjamin, jeune trisomique qui a fêté ses 27 ans au pèlerinage. Lors de la célébration du Jubilé, dans la cathédrale de verdure de la Cité Saint-Pierre, « elle a réussi à apprivoiser le différence », explique son papa.
Quelques moments forts La célébration du 50e pèlerinage à la cathédrale de verdure de la Cité Saint-Pierre, sur
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Vie & Partenariat les hauteurs de Lourdes, fut un moment fort, en présence de l’évêque de Tarbes et Lourdes, Mgr Nicolas Brouwet. La pyramide humaine de cinquante personnes valides et moins valides fut le sommet de cette célébration de deux heures, véritable bouquet de témoignages des jeunes et moins jeunes anciens. « Lourdes a totalement changé ma vie », a pu clamer Hortense, 23 ans, une ancienne qui revenait… La célébration s’est terminée par un échange de fleurs où chacun pouvait offrir la sienne à quelqu’un d’autre pour lui dire merci. Les fleurs ont été échangées de multiples fois et ont terminé leur ronde au pied de la statue de la Vierge Marie. Lors du chemin de croix, Bassel, un jeune infirme moteur-cérébral, a pu offrir son témoignage et faire confidence du chemin douloureux qu’il a parcouru, des colères intérieures qu’il a vécues. Il ne contrôle que ses yeux, ses pieds (avec lesquels il a écrit son témoignage lu par un autre jeune), et son sourire. Etonnant aussi que cette matinée de réconciliation où chacun fait le point sur sa vie : après une introduction par l’Anim (le groupe de jeunes chargé de l’animation), chacun se retire en silence, seul, ou avec une ou deux personnes, ou en rencontrant des « écoutants » ou encore en vivant le sacrement de Réconciliation (confession) avec un prêtre. C’est à des moments comme celui-là que se vérifie de thème d’année donné par Lourdes aux sixmillions de pèlerins annuels : « La joie de la conversion ». Tous ont bien compris que la conversion n’était pas un changement de religion, mais un retour vers le « meilleur de soimême », une « reprise en main de sa liberté ». On pourrait croire que c’est un autre monde à Lourdes. En fait, ce sont les pèlerins qui deviennent autres, qui changent leur regard sur le monde. C’est le plus faible qu’ils apprennent à voir en premier lieu et c’est lui qu’ils privi-
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légient. Chacun est bien conscient que c’est ce qu’il leur reste à vivre lors du retour au quotidien. Tel est le défi.
Une adaptation réussie Les anciens ont pu constater que le pèlerinage 2014 se situait dans la parfaite continuité avec les 49 précédentes éditions « Le pélé n’a pas changé, mais il a évolué », a dit l’un d’eux. « Le trésor est intact, nous pouvons regarder le P. Roberti, notre fondateur, droit dans les yeux », a commenté le P. Delhez. En 50 ans, en effet, le monde et, particulièrement, la jeunesse ont bien changé. Le pèlerinage a su s’adapter. L’« adieu à la grotte » — premier jour de soleil et dernier jour à Lourdes — fut un feu d’artifice de remerciements. Les personnes handicapées ont fait entendre leur voix (qui n’est parfois compréhensible que par les personnes qui les côtoient avec amour). Désormais, pour ces participants ; « formidable » ne fera plus penser d’abord à Stromae, mais à Lourdes 2014. ? Charles Delhez, s.j. et Jean-Jacques Durié
Vie & Partenariat
Jijé, auteur de BD, a 100 ans J
ijé, alias Joseph Gillain, auteur de la bande dessinée Don Bosco, est né le 13 janvier 1914, il y a cent ans. C’est le dessinateur incontournable de l’histoire de la bande dessinée. Sans lui, la BD européenne ne serait pas devenue ce qu’elle est. Par son inventivité foisonnante, il a ouvert de nouvelles voies à ce « genre littéraire » souvent accusé, à son époque, de crétiniser la jeunesse. Pas seulement en formant une série de jeunes dessinateurs, et en les imprégnant de sa forte et généreuse personnalité — ces auteurs devenus fameux le reconnaissent —, mais encore en fournissant des pistes à d’autres qui ne se réclament pas de lui. Il est né à Gedinne, petit village d’Ardenne belge, non loin de Givet, dans une famille nombreuse et chrétienne, qui donnera deux prêtres et deux religieuses. Le papa, Eugène Gillain, est profondément inculturé dans son terroir. Il fonde les Cahiers Wallons, qui publient des textes dans cette langue savoureuse. Comme les gens de son pays, Jijé était un homme chaleureux, truculent, ayant le goût de la farce, les pieds dans le concret et la tête pleine de rêves. Il disait ce qu’il pensait, il était vrai. Il entre à l’école d’arts de l’abbaye de Maredsous, pour y suivre trois années d’études artistiques. A 17 ans, le peintre Léo Van den Houten, lui apprend à dessiner sans regarder le papier, méthode qu’il apprendra à son tour à tous les auteurs de BD qui feront leur formation avec lui.
Auteur « caméléon » Il fait ses premiers essais en bande dessinée dans des journaux confessionnels : Jojo, pour La Semaine du Croisé (1935–1939) ; Blondin & Cirage, pour la revue Petits Belges éditée par les Prémontrés d’Averbode (1939–1942) et diffusée parmi les enfants de chœur. En 1939, il entre aux éditions Dupuis, de Marcinelle. Il crée pour Spirou, magazine né en 1938, Trinet et Trinette dans l’Himalaya (1939–1941). Auteur « caméléon », il termine des séries comme Superman ou RedRyder. Il reprend les aventures de Spirou et Spip lorsque Robert Velter est indisponible. Sur les conseils de Jean Doisy, rédacteur en chef du magazine, il crée le personnage loufoque de Fantasio, contrepied comique à un Spirou trop exemplaire. Avec Valhardi, le détective Jijé faisait ses premiers pas dans le style réaliste. Jean Valhardi est un de ces héros beaux et cascadeurs, qui ne connaissent pas la peur, imprégné de l’esprit scout. Il est accompagné d’un jeune garçon entreprenant et débrouillard, Jacquot, dans lequel le jeune lecteur peut davantage se reconnaître. Ce tandem préfigure Guy Lefranc, reporter, flanqué de Jeanjean, dans des aventures créées par Jacques Martin en 1952.
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Vie & Partenariat
Sa première biographie : Don Bosco En 1941, à la demande de Jean Dupuis qui avait beaucoup d’admiration pour le « saint des jeunes » — Dupuis avait une ligne éditoriale qui se voulait éducative de la jeunesse —, Jijé travaille à sa première grande biographie,
den Powell (1950), Blanc Casque (1953), Charles de Foucauld (1959), Bernadette Soubirous (1979). L’histoire de Blanc Casque inspirée d’une histoire vraie écrite par l’abbé Jules Pirot est passée injustement inaperçue : à cette époque, le goût était à un Far West manichéen qui opposait les affreux bandits et les héros conquérants. Déjà pendant la guerre, Jijé fait la formation artistique de Willy Maltaite, le futur Will de Tif et Tondu. A la libération, il devient le conseiller des Dupuis et le catalyseur d’une équipe de jeunes dessinateurs talentueux qui formeront ce qu’on a appelé l’école de Marcinelle par opposition à l’école de Bruxelles, les auteurs de chez Tintin (lancé en 1946) : André Franquin, Morris, Eddy Paape, Victor Hubinon ; et plus tard Jean Giraud, Derib et Cosey, Hermann, Mouminoux, Roba et Culliford, qui nous ont enchantés avec de vrais bijoux de BD. Beaucoup étaient bourrés de talent, certes, mais, de leur aveu, ils ne seraient jamais devenus ce qu’ils sont sans lui.
Un goût pour l’Ouest
Don Bosco, ami des jeunes. Un album sépia au format à l’italienne paraîtra en 1942. Peu satisfait de son œuvre, Jijé redessinera l’album de bout en bout après avoir visité les lieux (1949). La comparaison des deux versions permet de voir les énormes progrès dans l’appropriation du métier. Il campe un saint viril, actif, joyeux qui plait à un large lectorat. « Il campe un saint viril, actif, joyeux qui plait à un large lectorat. » Après Don Bosco, qui est son œuvre majeure, il poursuivra cette veine avec le monumental Christophe Colomb (1942–1945), Ba-
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Jijé ne vit pas seulement l’esprit d’aventure dans les histoires qu’il invente : il entre luimême dans une aventure rocambolesque lorsqu’en 1948, il décide de quitter l’Europe pour s’installer aux Etats-Unis. Un épisode mythique, qui deviendra fiction dans Gringos locos publié en 2012 par Yann et Schwartz. Avec sa famille, et accompagné de Franquin et Morris, il sillonnera le pays d’Est en Ouest, dans une vieille Ford Hudson ; puis, voyant son visa expirer, il se réfugie pour quelques mois au Mexique. Il ramènera dans ses bagages de formidables paysages et un goût pour ce peuple chaleureux. Son album le plus tendre dans la série Blondin et Cirage se passe au Mexique
Vie & Partenariat avec un de ses personnages plus sympathiques, Conchita (1952). En 1954, il entame, sa série la plus réussie et la plus symptomatique de son ouverture d’esprit, Jerry Spring, un western qui anticipe le mouvement de réhabilitation des Indiens et des Mexicains dont il prend la défense et la fin des cow-boys sûrs d’eux-mêmes, infaillibles. Il s’affranchit des codes rigides des westerns à la John Wayne, lequel fait d’ailleurs place à l’ambigu Clint Eastwood, voire au fantaisiste Personne de Sergio Leone. Accompagné de son fidèle comparse mexicain Pancho, Jerry combat les préjugés racistes, montre que la générosité et l’ouverture du cœur paient davantage que la répression et la vengeance. Une de ses aventures l’amène à défendre les noirs et à combattre le Ku Klux Klan à une époque (1966) où l’Europe vient d’entendre le « Dream » de Martin Luther King (1963). Jerry Spring a directement inspiré les personnages de Blueberry né sous le crayon de Gir (Giraud) dans Pilote, et celui de Buddy Longway, héros de Derib, qui hérite de la passion de Jijé pour la culture indienne. Jijé y est au sommet de son art, maître du mouvement, dans des pages dynamiques, flamboyantes. Auteur doué, Jijé ne s’est jamais pris la tête. A travers toutes ses histoires et ses dessins, il avait envie tout simplement de faire du bien, le plus important était de donner du bonheur aux jeunes lecteurs. Il a été remarquablement secondé, j’aime le dire, par son épouse Annie, qui a cru en lui et qui a fait preuve de grande patience et tolérance pour accueillir chez elle cette bande de fous qui révolutionnait le 9e art. ? Jean-François Meurs, s.d.b.
LUMEN VITAE Mi-septembre, les rentrées de l’Ecole nationale et de l’Institut international se sont bien déroulées. Les deux conseils se sont entendus pour « baptiser » les salles nouvellement aménagées au premier étage du 186. La salle du conseil se nommera Salle G. Delcuve ; l’auditoire de 36 places se nommera Salle A. Knockaert ; la salle de séminaire de 15 places se nommera Salle L. Partos et la Salle de séminaire de 20 places se nommera Salle P. Ranwez. Luc & Bernadette Aerens ont animé une formation de théâtre et de catéchèse de cheminement pour les responsables du canton de Vaud. Le 14 septembre, ils ont animé une catéchèse théâtrale intergénérationnelle à la paroisse du Blocry, à Louvain-la-Neuve. Le 30 septembre, à Chevilly, près de Paris, Luc a donné la conférence d’ouverture à la session nationale des aumôneries de collèges et lycées en France. Le thème : « Pédagogie de la joie ». UN BELGE NOMMÉ À LA COMMISSION THÉOLOGIQUE INTERNATIONALE Le pape François a nommé ou renouvelé pour un quinquennat les membres de la Commission théologique internationale. Parmi eux, un Belge : le père jésuite Bernard Pottier, président de l’IET. Jésuite et docteur en théologie, le père Bernard Pottier s.j. est professeur de philosophie et de théologie dogmatique et fondamentale à la Faculté de la Compagnie de Jésus à Bruxelles, l’IET. Il est l’auteur de nombreux ouvrages. Il figure donc dans la liste des membres de la Commission théologique internationale, publiée ce jour par les services du Saint-Siège. […] Pour rappel, la commission théologique internationale est l’une des six commissions pontificales. Son travail consiste à aider le Saint-Siège et principalement la Congrégation pour la doctrine de la foi dans l’examen de questions théologiques jugées de grande importance. Ses recommandations n’ont qu’une valeur indicative, ses conclusions n’ayant vocation qu’à éclairer et conseiller dans les décisions au niveau doctrinal. […] (Cathobel 23-092014).
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Les Editions jésuites à Namur J
uin 2014. Un impressionnant camion de déménagement pénètre lentement dans la rue Blondeau à Namur : ce sont les éditions Lumen Vitae qui arrivent avec armes et bagages, mais surtout livres et mobilier. Elles précèdent de peu les éditions Lessius, qui vont elles aussi prendre le chemin de Bruxelles à Namur. Cette fois, nous y sommes : tout le personnel des éditions Lessius, Lumen Vitae et Fidélité travaille désormais à Namur, sous l’enseigne administrative « Editions jésuites », mais chacun continuant à publier sous sa propre marque. Malgré ce déménagement, chacune des maisons a poursuivi ses parutions à un rythme régulier, en veillant à apporter à chaque projet son savoir-faire et ses compétences. Chez Lumen Vitae paraît Paix aux hommes. Propositions pour une catéchèse en communauté. Cet ouvrage permet d’approfondir la thématique de la paix à partir de la Bible et d’une réflexion actuelle. Notons aussi la sortie de la Spécificité de la catéchèse et sa complémentarité en Eglise, d’Albertine Ilunga Nkulu, qui s’inter-
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roge sur la spécificité de l’action catéchétique en rapport avec les autres fonctions ecclésiales qui interviennent dans le processus d’évangélisation, notamment la célébration liturgique et le service de la charité ou diakonia. Bien en phase avec l’actualité, le dernier numéro de la revue Lumen Vitae s’intitule Pape François : « L’Église est un mot féminin ». Au début de l’été paraissait chez Lessius un ouvrage d’Antonio Spadaro intitulé Cyberthéologie. Si internet modifie nos modes de vie et de penser, reste-t-il sans impact sur la manière de vivre et de penser le christianisme ? L’auteur identifie les nouveaux défis lancés par internet et invite les chrétiens à poursuivre leur réflexion sur cette réalité qui affecte leur foi. L’ouvrage de David Meyer, Tareq Oubrou et Michel Remaud, la Vocation de la Terre sainte, vient bien à son heure car les auteurs y développent la relation à la terre et la relation au pouvoir : deux
Vie & Partenariat questions de toujours, mais aujourd’hui liées à l’incontournable réalité politique de l’État d’Israël. Dans son très bel ouvrage intitulé le Soin du monde. Accompagner la vie des autres, Claire-Anne Baudin met en lumière notre engagement dans le soin du monde, des autres et de nous-même. Pour sa part, Fidélité a publié 80 fioretti du pape François, de Roberto Carello, quatre-vingt courtes histoires mettant en scène le pape François, pour raconter la sympathie, le courage, la cohérence, la force, la foi de celui qui a été choisi en 2013 pour guider l’Église catho-
lique. La Bible de Maredsous est également venue enrichir son catalogue. De lecture aisée, avec des caractères très lisibles, cette édition reprend les notes pastorales de la Bible sous forme de petites introductions aux différents passages bibliques. Enfin, dans son ouvrage Pour une Église au visage d’Evangile, Monique Hébrard propose douze pistes pour un renouvellement en profondeur de l’Église. Parmi celles-ci, le dialogue avec le monde, le rapport à la Vérité, la place des femmes, la primauté de la conscience et la nécessité de la miséricorde. ? Jean Hanotte
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La Compagnie en Europe et dans le monde
Diacres de spiritualité ignatienne
«D
ans la famille ignatienne, je demande le RDI. » Le Réseau de diacres de spiritualité ignatienne (RDI), une poignée de frères et sœurs en diaconat qui s’est structurée depuis peu. Ce terme de réseau répond à la nouvelle manière qu’ont les humains de se parler dans l’espace. Ni mouvement, ni communauté, ni congrégation, ni association, mais une mise en relation : se connaître, se reconnaître et cheminer. Oui, faire un bout de route ensemble, dispersés aux quatre coins de l’Hexagone et déjà liés — du moins les hommes — à un évêque ou à un provincial.
cette différence et cette richesse du laïcat et du ministère ordonné.
Réseau de diacres…
RDI - Réseau de diacres de spiritualité ignatienne à Chaillé - 27 juillet 2011
Depuis Vatican II, cette espèce de chrétien a désormais une mission spécifique. Ceux-ci ont besoin de relire, de façon propre, leur manière d’exercer leur service dans l’Église et dans le monde. Ce n’est pas un « réseau des diacres de spiritualité ignatienne », comme s’il n’y avait de salut diaconal, pour des ignatiens, que dans le RDI : nous n’avons pas cette prétention. Seulement, nous nous reconnaissons héritiers du charisme ignatien et nous voulons prendre les moyens d’en vivre pleinement, dans le respect de la mission propre des autres baptisés. La plupart, nous sommes mariés. Nos épouses peuvent se reconnaître de ce même charisme. Elles ont donc toute leur place dans ce réseau, si elles le désirent. Il y a là un enjeu, pour l’Église et pour la société : expérimenter comment vivre, en couple,
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… de spiritualité ignatienne D’autres se reconnaissent dans d’autres spiritualités. Notre route a croisé, un jour, celle d’Ignace de Loyola. Cette grâce a marqué notre manière d’être chrétien. Devons- nous, pour être diacre ou épouse de diacre, tirer un trait sur ce qui nous a ainsi conduits à la louange et au service ? Au contraire, nous expérimentons qu’en approfondissant ce sillon nous enrichissons notre manière d’être serviteurs et servantes.
Quelques jalons L’aventure a commencé autour d’une table familiale, à Rennes, en juillet 2004. Par des chemins fort différents, Pierre et Paul souhaitaient vivement rencontrer des frères diacres puisant à la même source spirituelle. Ce lieu n’existait pas. Il fallait se mettre en route, avec l’accord de Brigitte, épouse de Paul. Un appel fut lancé dans la revue Diaconat aujourd’hui. Et, lors de la première rencontre de la famille ignatienne, à Lourdes en juillet 2006, il y eut un premier échange de coordonnées. Le RDI allait naître. Première rencontre « nationale », à Paris, en mai 2007 : sept diacres et une épouse ! Un an plus tard, en mai 2008,
La Compagnie en Europe et dans le monde seconde rencontre : neuf diacres et deux épouses, autour de Paul Legavre, s.j., pour parler du « service dans la spiritualité ignatienne ». Il fut décidé d’élaborer des statuts. Puis, encouragé par François-Xavier Dumortier, alors provincial des jésuites de France, le RDI se constitua, en mars 2009, avec un apport de Jean-Paul Lamy sur « l’obéissance » : adoption des statuts, élection d’un bureau, choix de vivre une retraite de fondation. Mars 2010, rencontre autour du « soutien spirituel mutuel » et des propositions d’Étienne Grieu, s.j. pour une « Église diaconale ». En juillet, retraite à Loyola, animée par François-Xavier Dumortier : adoption de la « dé-
libération de Loyola » (voir encadré) et création de deux sous-groupes. Mars 2011. Rencontre sur le thème : « Aimer l’Église… aujourd’hui », avec Paul Valadier, s.j. ; et, en juillet, retraite du RDI, avec Daniel Régent, s.j., à Chaillé-les-Marais (Vendée). Décision d’une prière commune, chaque dimanche.
Nos perspectives Participer à l’animation d’une retraite pour diacres et épouses à Penboc’h, en mars 2012, en reprenant une initiative lancée, en 2001, par Yves Baratte, s.j. Prendre Diaconia 2013 en dossier central de notre rencontre d’avril 2012. Faire retraite dans le Sud-Est, en juillet, à Noirétable, dans la Loire, avec Odile Ribadeau-Dumas. Enfin, vivre l’aventure de notre famille ignatienne. ? Paul Bosse-Platière Secrétaire national du RDI Tél. : 02 99 38 36 63 pbpformation@voila.fr
Extraits de la « Délibération de Loyola » (juillet 2010) 1. Le RDI rassemble, en un groupe aujourd’hui national, des diacres permanents qui désirent se référer à la spiritualité ignatienne, pour mieux vivre le ministère qui leur a été confié dans leur propre diocèse ou institut. Conscient de l’importance de la fraternité diaconale diocésaine, chacun des membres y participe dans son propre diocèse en y apportant ce que la spiritualité ignatienne lui donne d’être et de vivre. 2. Les diacres mariés souhaitent que leurs épouses puissent être de plein droit et pleinement membres de ce groupe, dont la visée et la démarche sont liées au service diaconal auquel ils ont été appelés et auquel leurs épouses ont consenti. Chacune des épouses reste néanmoins libre de s’associer ou non à ce groupe, en fonction de son discernement propre. 31 juillet 2010 à Loyola, RDI Réseau de diacres de spiritualité ignatienne
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ota bene Nota bene Nota bene Nota bene Nota bene Nota bene Nota bene LA PAIRELLE Centre spirituel ignatien 25, rue Marcel Lecomte 5100 Wépion 081 46 81 45 & 081 46 81 11 centre.spirituel@lapairelle.be www.lapairelle.be
muns entre le jardinage et la vie intérieure. Découvrir notre intériorité, la défricher, l’aménager, la cultiver, l’embellir du S. 15 au D. 16 novembre avec Didier Tierens, ingénieur horticole, animateur à La Pairelle ◆ « Aimer, c’est choisir ». Week-end de prépa-
ration au mariage avec du 21 au 23 novembre avec le P. Charles Delhez, s.j. ◆ L’église du Pape François : que pouvons-
nous recevoir de l’église Latino-américaine ? Le pape François est un fils de l’Église postconciliaire en Amérique latine. Nous partagerons autour des options de cette Église, cherchant à découvrir la pertinence de cette expérience pour nous en Europe du V. 21 au D. 23 novembre avec Luis Martinez, théologien laïc, marié et père de trois enfants. Coordinateur diocésain de la pastorale biblique à Luxembourg, Professeur à l’Institut International Lumen Vitae. Auteur de « La conversion des églises latino-américaines » (2011) ◆ « Dans le tourbillon de la vie » - Autour des
◆ Parcours de l’Ecole de prière contempla-
tive. S’initier à la prière contemplative telle qu’elle est proposée par saint Ignace dans les Exercices spirituels : mettre en jeu tous nos sens (voir, entendre, toucher, goûter, sentir) pour entrer en relation avec Dieu. Les samedis 8 et 22 novembre, 6 décembre de 13 h 45 à 16 h 30 avec le P. Daniel de Crombrugghe, s.j., Cécile Gillet et Chantal Héroufosse ◆ Week-end en famille « Jonas ». Les week-
ends Jonas allient démarches individuelle et de couple. Prendre le temps, seul puis à deux, de se mettre sous le regard de Dieu pour porter ensemble notre projet et notre réalité. Et ainsi entrer plus profondément dans la grâce unique que le Seigneur donne à chaque couple et famille. Les enfants font un cheminement proche de celui des parents du V. 14 au D. 16 novembre avec le P. Daniel de Crombrugghe, s.j., Ann Gilles et Sr Cécilia Rouard ssmn ◆ Je cultive mon jardin intérieur. À travers le
travail au jardin, percevoir les points com-
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10-20 ans de vie en couple. Prendre du temps pour relire notre vie de couple, rendre grâce, vivre le pardon et se re-poser du S. 22 au D. 23 novembre avec Bernadette et Baudouin van Derton, P. Eric Vollen, s.j. ◆ Figures bibliques, itinéraires de croyants.
Rencontrer quelques figures marquantes de l’écriture Sainte. Diversité des personnalités et singularité de chaque vocation ! Les samedis de 9 h 30 à 11 h 30. 22 novembre : Jérémie, le prophète de la nouvelle alliance - 20 décembre : David, le roi choisi par Dieu avec le P. Guy Vanhoomissen, s.j., Professeur de théologie biblique à l’Institut International Lumen Vitae ◆ Découvrir la dynamique des Exercices spiri-
tuels. Pour toute personne ayant fait les Exercices complets, soit les 30 jours, soit le parcours dans la vie quotidienne. Formation interactive à partir du texte des Exercices, de commentaires et de la relecture de son expérience personnelle afin d’acquérir une meilleure compréhension de la dynamique et de la fécondité des Exercices spirituels de saint Ignace dans sa vie personnelle. 1 er we :
Nota bene Nota bene Nota bene Nota bene Nota bene Nota bene Nota ben Vue d’ensemble et Fondement d u S. 22 au D. 23 novembre avec le P. Jean-Marie Glorieux, s.j., Sr Alice Tholence, r.s.a. et P. Etienne Vandeputte, s.j. Il est demandé de participer à l’ensemble des week-ends. ◆ Formation à l’accompagnement spirituel.
Tout au long de l’histoire de l’Église, des femmes et des hommes ont assumé le service ecclésial de l’accompagnement spirituel. La spiritualité et la pédagogie ignatiennes ont enrichi cette tradition. La formation permettra un approfondissement spirituel et théologique. Elle s’adresse aux personnes qui ont reçu ou vont recevoir une mission d’accompagnement spirituel. Pré-requis : avoir fait les Exercices spirituels ; être accompagné- e ; être envoyé-e par un responsable ecclésial ou une communauté. 1er we : du V. 5 au D. 7 décembre avec le P. Etienne Vandeputte, s.j., Sr A lice Tholence, r.s.a., avec la participation de divers experts ◆ Les racines de la violence dans le cœur hu-
main. Toute manière nouvelle de lire la Bible enrichit sa compréhension. Ainsi de la psychologie qui, comme la baguette du sourcier, met en lumière une profondeur et une cohérence insoupçonnées de l’Ecriture. S’en trouvent éclairées tant les racines de la violence du cœur humain que la manière dont Dieu désire l’en libérer du V. 5 au D. 7 décembre avec le P. Pierre Depelchin, s.j.
« Prier 15 jours avec Pierre Favre » (Nouvelle Cité) ◆ Formation au discernement spirituel. Toute
personne, dans sa prière ou dans sa vie quotidienne, est habitée par des mouvements intérieurs divers : joie, tristesse, paix, agitation, doute… Trois week-ends pour apprendre à reconnaître ces mouvements, à discerner à travers eux l’action de Dieu. 1er we : Le discernement spirituel du V. 12 au D. 14 décembre avec le P. René Lafontaine, s.j., Sr A lice Tholence, r.s.a. et P. Etienne Vandeputte, s.j. ◆ Synode sur la famille : questions d’hier et
d’aujourd’hui. Pour préparer le synode, le pape a adressé un questionnaire au peuple de Dieu. Nous reprendrons certaines questions à la lumière de la Parole de Dieu et de la tradition de l’église, chacun-e apportant ses propres questions et réponses du V. 12 au D. 14 décembre avec le P. Philippe Bacq, s.j., Professeur de théologie biblique à l’Institut International Lumen Vitae, et Nicole Velge, mère et grandmère ◆ Blocus. S’encourager à étudier dans un lieu
propice à l’étude aide lorsque les examens approchent ! Les temps de blocus ont pour but de préserver un bon rythme de travail, ponctué d’un petit temps d’intériorité vécu tous ensemble chaque jour entre le V. 19 et le Me. 31 décembre avec Sr Fiona Maguire, r.s.a. et une équipe de La Pairelle
◆ Initiation à la spiritualité ignatienne. Écou-
ter la Parole à la suite du Christ. Retraite en groupe avec enseignements et accompagnement personnel du 8 au 8 décembre avec Michel Danckaert, P. Christophe Renders, s.j., Sr Alice Tholence, r.s.a., P. Etienne Vandeputte, s.j. et Bernadette van Derton ◆ « Saint » Pierre Favre : un modèle pour
notre Pape François. Berger de Savoie, premier compagnon d’Ignace, premier prêtre jésuite, mort à 40 ans, épuisé d’avoir sillonné l’Europe déchirée par la Réforme, « ami des hommes, ami de tous ». Le Pape l’a déclaré saint le jour de son propre anniversaire : pourquoi ? Samedi 6 décembre de 9 h 30 à 17 h 00. Journée de La Pairelle avec le P. Pierre Ferrière, s.j., auteur de
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ota bene Nota bene Nota bene Nota bene Nota bene Nota bene Nota bene COMMUNAUTÉ DU CHEMIN NEUF Carmel de Mehagne 27, chemin du Carmel 4053 Embourg 04 365 10 81 carmelmehagne@chemin-neuf.be 3, avenue Arthur Dezangré 1950 Kraainem 0472 435 425 info@chemin-neuf.be www.chemin-neuf.be
Heilig Hart, De Merodelei 12, 03 230 81 70), « Soirée Net for God », mardis 21 octobre, 25 novembre et 16 décembre 2014 (à 20 h 30, LLN à 20 h 15). ◆ Auderghem (23 avenue Charles Schaller,
0472 674 364) « Matinée Net for God », vendredis 17 octobre, 21 novembre et 12 décembre 2014 à 10 h 00. Rencontre, prière et formation à partir d’un film vidéo, diffusé dans 70 pays. Le thème du film nous aide à reconnaître l’œuvre de l’Esprit Saint dans le monde, œuvre de paix et d’unité. ◆ LG : Week-end CANA pour couples « Gran-
dir en couple. S’écouter l’un l’autre, accueillir ce que nous sommes, s’approcher du Christ et découvrir ce qui nous fait avancer. », du samedi 22 au dimanche 23 novembre 2014 : Week-end pour les couples avec accueil des enfants de 0 à 12 ans. Alternance d’enseignements, de moments en couple, dans un climat d’écoute, de confiance et de prière. Un weekend pour faire grandir l’amour. ◆ LG : Formation Emmaüs : Un cycle de forma-
tion sur 7 week-ends et une semaine par an. Une occasion d’approfondir sa formation chrétienne et biblique pour être témoin de l’Evangile aujourd’hui. Les enfants sont pris en charge. GROUPES DE PRIERE ◆ LG + BXL : tous les mardis à 20 h 30 pour
tous. Une heure de prière et de louange, à l’écoute de la Parole et de l’Esprit Saint, afin d’accueillir Dieu dans notre quotidien. ◆ LG : Mardi de désert « Ta Parole est la lu-
mière de mes pas, la lampe de ma route » Ps 118, 105, mardis 7 octobre, 4 novembre et 2 décembre 2014 de 9 h 30 à 15 h 00. Journée de ressourcement à l’écoute de la Parole de Dieu et de l’Esprit Saint. Prendre le temps de s’arrêter et se laisser rejoindre par Dieu dans le silence. Enseignement, prière silencieuse, eucharistie, repas simplifié, écoute spirituelle. ◆ LG + BXL + Louvain-la-Neuve (Chapelle des
Bruyères, 14, rue René Magritte) + Namur (0497 800 788) + Berchem en NL (Klooster
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Le billet d’humeur
TOMMY SCHOLTES, S.J.
IMPUISSANCE Qui n’a pas vécu un sentiment d’impuissance ? Devant les lourdeurs des institutions, devant une classe ou un auditoire, qui n’a pas eu l’impression de ne pas pouvoir se faire entendre là où il a mis pourtant tout son cœur ? J’ai vécu cela cet été, et vous en avez été témoins… l’impuissance des chrétiens du Moyen-Orient, dont on parle toujours plus en raison du développement de l’Etat islamique… Mes amis chrétiens orientaux de Bruxelles se sont mobilisés en quelques jours en apprenant que des dizaines de milliers de chrétiens étaient chassés des villes chrétiennes d’Irak où ils vivaient depuis la fondation du christianisme. « Il faut aider, disaient-ils, rassembler des vivres non périssables, des vêtements, des médicaments. Contacter les autorités là-bas et ici. » En quelques jours, les évêques belges disent leur solidarité avec la prière et la collecte du 15 août. Les responsables juifs, catholiques et musulmans de Belgique disent leur solidarité et leur refus d’une quelconque violence « au nom de la foi ». Le ministère de la Défense est contacté pour que nous disposions d’un avion C-130 qui apporterait l’aide humanitaire. Caritas et Aide à l’Eglise en détresse se mobilisent. Et fin août, j’ai pu partir avec la délégation à Erbil. Avec le C-130… pour y déposer treize tonnes ! Avion militaire pour une mission humanitaire en portant casque et gilet pare-éclats. Ambiguïté. Peurs. Treize tonnes pour des milliers de personnes… bien peu de choses pour des milliers de gens. Trois heures à l’aéroport d’Erbil pour une « rencontre » avec les responsables de Caritas Irak. Minime. Mais sentir le soleil brulant de plus de 50 °C en pensant à nos frères et sœurs d’Irak… cela fait penser aux Exercices spirituels de saint Ignace… « Prier avec ses sens »… et ressentir…
Tommy Scholtes, s.j.
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Echos BML 2014-03 - couv 05-11-14 12h32 Page3
s •
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Comité de rédaction Maquette et mise en page Impression Routage Site internet
PIERRE HUPEZ, S.J. Rue Fauchille, 6 – 1150 Bruxelles Compte Missions-Œuvres des Jésuites 210-0905176-24 BIC : GEBABEBB – IBAN : BE81 2100 9051 7624 avec la mention : « Soutien aux Échos » TOMMY SCHOLTES, S.J. ROLAND FRANCART, S.J. Service Communication BML Bd Saint-Michel, 24 – 1040 Bruxelles tél. : 0478 26 97 28 – communication@jesuites.be JEAN BURTON, S.J., ROLAND FRANCART, S.J., ROBERT MYLE, S.J., DANIEL DE CROMBRUGGHE, S.J. JEAN-MARIE SCHWARTZ BIETLOT, 6060 Gilly DIPROMÉDIA, 5000 Namur www.jesuites.be
Les derniers numéros des Echos sont consultables sur le site www.jesuites.be. Ceux qui souhaitent déposer des informations (sous forme d’article, nouvelle, récit, etc.) dans les Echos ou sur le site peuvent le faire via media.sj@jesuites.be. © BML, MMXIV
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Dominique Jacquemin
Vers une éthique pour la famille. Aimer, être aimé, se laisser aimer Dominique Jacquemin approche à bras-le-corps les situations concrètes des familles d’aujourd’hui : familles classique, recomposée, éclatée, monoparentale, homoparentale. Il dessine une éthique de l’amour sans en ignorer les blessures par l’accompagnement spirituel et psychologique et au travers des enseignements de l’Église. • 14,5 × 20,5 cm • 240 p. • ISBN 978-2-87299-256-0 • 22,00 €
Mgr Johan Bonny
Église et famille. Ce qui pourrait changer Divorcés remariés, couples non mariés, familles recomposées, homosexualité : beaucoup de catholiques connaissent ces situations. Nombre d’entre eux souffrent aussi de se sentir culpabilisés et marginalisés par leur Église. Peut-on rester sourd à une telle détresse ? Leur répondre est l’urgence exprimée par Mgr Johan Bonny dans ce livre aidé des réflexions du père Philippe Bacq sur l’évolution de la famille et de la relation homme–femme dans la société occidentale et la tradition de l’Église. • 13 × 20 cm • 176 p. • ISBN 978-2-87356-646-3 • 14,90 €
Collectif
Pape François : « L’Église est un mot féminin » Quel avenir pur la revendication d’une pleine égalité des sexes dans l’Eglise du papae François ? Rôle des femmes « à compétences égales », comment vivre des vise spirituelle de femmes libres ? responsabilité des femmes en Belgique, au Congo… Des articles à la pointe de la réflexion en matières catéchétiques et pastorales sur cette question d’actualité dans l’Église. • 16 × 24 cm • 120 pages • ISBN 978-2-87324-503-0 • 15,00 €
www.editionsjesuites.com Belgique : 7, rue Blondeau • 5000 Namur • tél. : +32 81 22 15 51 • fax : +32 81 22 08 97 France : 14, rue d’Assas • 75006 Paris • tél. : +33 1 44 39 48 38 info @ editionsjesuites.com • www.editionsjesuites.com • IBAN BE97 0688 9989 0649 • BIC GKCCBEBB • TVA BE 0547.869.757
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