Les Echos de la BML mai-juin 2015

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• P 402014 • Trimestriel • No 2 • avril – juin 2015 • Bureau de dépôt : Namur 1 • Ed. resp. : Pierre Hupez, s.j., Rue Fauchille, 6, 1150 Bruxelles •

Echos

de la Compagnie de Jésus

Province Belge méridionale et du Luxembourg


Echos

No 2

AVRIL

JUIN

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Sommaire Edito Sous le signe de la communication, Tommy Scholtes, s.j.

p. 1

Belgique méridionale & Luxembourg 90 jours dans la Province, Roland Francart, s.j.

p. 2

Nos défunts

p. 5

Journée de Province du 1er mai, Pierre Hupez, s.j.

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Namur : visite parisienne, Jean-Paul Laurent, s.j.

p. 10

Initiatives & Evénements Pèlerinage en Terre Sainte avec les E.N.D., Tommy Scholtes, s.j. Rencontre de La Baume, Gabriel Pigache, s.j.

p. 11 p. 15

Vie & Partenariat BML – France de plus en plus proches, Henri Aubert, s.j.

p. 17

La rubrique des Editions jésuites, Jean Hanotte

p. 20

La Compagnie en Europe et dans le Monde Trois novices français en BML, Jean-Baptiste, Paul et Florian

p. 24

Quatre portraits, collectif

p. 26

p. 30

« Jesuits Among Muslims 2015 » au Sénégal, Jean-Marc Balhan, s.j.

p. 32

Nota bene

p. 36

Le billet d’humeur Léon Bloy

p. 40

En couverture : Xavier Dijon, s.j., Cène inachevée, papier mâché

Centres spirituels des deux Provinces, Jean-Noël Audras, s.j. et Georges Cottin, s.j.


Editorial

Sous le signe de la communication L

a journée de province, réunissant les jésuites de Belgique francophone et du Luxembourg fut un beau succès. On y parlait communion. Avec des mots peut-être étonnants pour les aînés, comme Facebook, Twitter, Linkedin. Familiers à tous ceux qui sont en pleine activité ! Je me demande même comment un novice pourrait s’en défaire ou les gérer « avec discernement ». Eux, ils apprennent ! Communication veut dire aussi échange, et ici vous trouverez des articles communs avec la Province de France et notre Province. Eux aussi publient des articles de chez nous. Signes que la communication prépare mieux les échanges avant d’autres rapprochements. Vive les congrégations provinciales. Echos aussi de rencontres non virtuelles mais réelles, entre compagnons de Belgique et de France qui apprennent à mieux se connaître pour mieux mettre en commun des expériences dans l’apostolat avec les jeunes ou autres. Ceux qui l’ont vécu, à Namur ou à La Baume, sont ravis ! J’étais moi-même en Israël une semaine, parce que rien de tel que la rencontre des personnes pour essayer de comprendre et de dialoguer sur des situations souvent trop figées dans les médias, qu’il s’agisse de situations politiques ou religieuses. « Sentir », ce n’est pas uniquement avec l’Eglise, mais avec les personnes que nous croisons… Jean-Marc Balhan livre le témoignage d’une expérience riche ! Enfin, les centres spirituels sont les lieux privilégiés pour les échanges spirituels mais très réels. Que chacun puisse en faire l’expérience cet été ! ? Tommy Scholtes, s.j. rédacteur en chef

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Belgique méridionale & Luxembourg

90 jours dans la Province P

our la maison Saint-Michel, on pressent quelques chantiers importants, autant pour les voisins de l’Institut d’études théologiques et de la communauté Saint-Robert Bellarmin (Bellarminum). Beaucoup de châssis de fenêtres ont grand besoin d’entretien voire de remplacement… On n’a plus 20 ans ! La maison Saint-Michel et le Bellarminum avaient invité pour une soirée commune le métropolite Athenagoras Peckstadt pour la réunion de communauté, mais voilà qu’il était retenu en Grèce en dernière minute pour une autre réunion… Sœur Stéphanie de la Fraternité monastique de Jérusalem, des moines et moniales dans la ville, nous a entretenus de la Vie consacrée à partir d’un angle bien sympathique, entre les écrits de leur fondateur, le Père Pierre-Marie Delfieu. Belle soirée ! Il y a quelques mois nous avions reçu les Prémontrés de l’abbaye de la Cambre. Les soirées communes sont riches aussi ! La communauté de La Viale–Europe, située à proximité du Parlement européen, est une grande maison où vivent trente jeunes laïcs dont une majorité travaille dans les institutions européennes. La messe, trois offices de prière par jour, l’entretien et la cuisine créent une véritable amitié dans la simplicité. La Viale Europe a commencé il y a une vingtaine d’années par une initiative du P. Guy Martinot qui vient de fêter son 80e anniversaire. Un nouveau projet a démarré : la construction d’un habitat groupé ou « collaboratif » de vingt lo-

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gements. Cette année, une douzaine de concerts et plusieurs conférences ont été organisées. Paul Collowald, un des premiers collaborateurs de Robert Schuman, a partagé son expérience de pionnier « J’ai vu naître l’Europe ». William Frei, ambassadeur de Suisse, et sa femme Joëlle-Marie nous ont partagé leurs souvenirs de diplomates chrétiens. En février, le P. Jean-Louis Van Wijmeersch et le P. Josy Birsens ont animé un week-end pour les vocations à la Pairelle. Chaque vendredi soir, pendant le carême, il y a eu un Chemin de Croix animé par différentes communautés de Bruxelles. Dans le cadre de l’Apostolat de la Prière, le P. ierry Monfils a emmené, au mois d’avril, un groupe de pèlerins à Rome. Pour travailler au rapprochement des deux provinces jésuites belge et française, neuf jésuites français de Toulouse sont venus le weekend du 1er mai pour rencontrer la communauté. Ils en ont été fort heureux. Ils ont visité Bruxelles, guidés par le P. Enzo Bordonaro, toujours en verve. Le 10 mai, il y a eu une rencontre et collaboration avec Friedrich Bockem, directeur de Relief and Reconciliation qui scolarise les enfants de Syrie dans les camps de réfugiés. Le F. Gonzague Jolly a suivi un programme en Terre Sainte, organisé par le P. Stefano Bittasi avec un petit groupe de six jésuites de cinq pays différents. D’abord, Jérusalem : Cité de David, piscine de Siloé et Saint-Sépulchre. Puis la Galilée, rayonnement à partir de Nazareth : lieux saints où Jésus est


Belgique méridionale & Luxembourg passé, et villes gréco-romaines. Enfin Ein Karem (Visitation) et Bethléem, en Cisjordanie. La communauté du Sacré-Cœur, à Charleroi a vécu une récollection de Carême à Ermeton. Un chapitre du livre d’Albert Nolan Suivre Jésus aujourd’hui nous a guidés : « Comme un petit enfant » ; car le véritable esprit d’enfance, au sens évangélique, n’est pas si aisé à bien percevoir… Après une belle Semaine sainte, vécue en unité pastorale de Charleroi centre, la communauté a été invitée un samedi de mai à Lille, communauté Montebello : les confrères français étaient venus visiter Charleroi et Soleilmont en janvier 2014. Ce sont toujours des rencontres heureuses. Le rapprochement de notre Province avec la Province de France encourage la communauté Saint-Servais à Liège pour vivre des rencontres franco-belges. Le trimestre précédent, trois compagnons lyonnais étaient venus découvrir la communauté et les œuvres jésuites en terres liégeoises. A Pâques, quatre compagnons liégeois — Xavier Evrard, Laurent Capart, Henri Mortiaux et ierry Dobbelstein — ont fait le trajet inverse : trois jours de rencontres fraternelles pour découvrir la communauté et les œuvres jésuites de Lyon : le noviciat, les Sources chrétiennes, le Coup de Pouce universitaire, le centre scolaire Saint-Marc et le Centre Laënnec. Des découvertes rendues passionnantes par l’accueil très chaleureux et attentionné des compagnons de Lyon. Trois semaines plus tard, ce sont seize compagnons parisiens de la communauté de la rue Raynouard qui sont venus visiter Liège. C’est la communauté bénédictine qui a rendu cet accueil possible, en fournissant le logement à quatorze d’entre eux. Le 7 mai, le site de l’institut Gramme à Angleur a connu la grande affluence pour l’inauguration des nouveaux bâtiments. Le site a été rebaptisé pour l’occasion « Campus de l’Ourthe ». Dans la refonte de l’enseignement

supérieur de notre pays, l’institut Gramme, qui forme des ingénieurs industriels, a fusionné avec d’autres instituts supérieurs liégeois du réseau libre, pour être intégré à la Haute École libre mosane (Helmo). Ce processus a pris une vingtaine d’années. Cette fusion aboutit à la redistribution des locaux et outils pédagogiques sur les différents sites de la Haute École. Depuis dix mois, les ingénieurs de Gramme ont été rejoints par l’institut supérieur SaintLaurent, et depuis trois mois par les infirmières de l’institut Sainte-Julienne. Ce regroupement se vit désormais dans des bâtiments agrandis et modernisés. Le chantier a duré trois ans et demi ! Pour l’inauguration officielle, le P. Provincial et le P. économe encadraient le P. Laurent Capart, plus impliqué que jamais à P. Laurent Capart l’institut Gramme. A la communauté Saint-Pierrede Louvainla-Neuve, le P. Philippe Nzoïmbengene parti le 18 octobre dernier rejoindre la maison de Kimwenza au Congo pour y assurer des cours aux étudiants jésuites, nous est revenu le 2 mai. Il consacrera tout son temps à la rédaction de sa thèse de doctorat en linguistique. Il restera en résidence à Louvain-la-Neuve probablement jusqu’au mois de janvier prochain. Le 21 mai, le Provincial d’Afrique de l’Ouest, le P. Hyacinthe Loua, a rendu visite au P. Conrad-Aurélien Folifack, camerounais, qui prépare un doctorat en exégèse sur le livre de Job. Conrad a reçu une mission pastorale dans le doyenné de Chastre, Alain N’Kisi dans celui de Leuze-en-Hainaut. Le P. Paul Duvivier, vicaire « bénévole » de l’abbé Raymond ysman, curé de la paroisse nou-

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Belgique méridionale & Luxembourg velle de Louvain-laNeuve, NotreDame d’Espérance, est revenu enchanté de deux jours de retraite au bénéfice d’une vingtaine de garçons et filles qui vont bientôt faire leur profession de foi et, en même P. Paul Duvivier temps, recevoir le sacrement de confirmation. Il a admiré la qualité de l’accompagnement et de l’animation spirituelle prodigués par une équipe de catéchistes et de parents au fait de leur mission. Accompagné du P. Albert Schmitz, Paul a participé à la journée nationale de la CVX francophone qui se vivait sur le site de Louvain-la-Neuve, plus exactement dans l’église même de Saint-François de Louvain-la-Neuve. Très forte participation de nos frères et sœurs laïcs ainsi que de nos compagnons jésuites. La communauté Notre-Dame-de-la-Paix à Namur est vouée à l’accueil. C’est une « culture » qui se transmet de décennie en décennie, d’année en année : appartenir à la communauté Notre-Dame de la Paix, c’est vivre, en commun, une valeur prioritaire, celle de l’hospitalité. C’est une tradition léguée par ceux qui furent les « ancêtres » de la communauté. Ils avaient, dit-on, une ouverture et une indépendance d’esprit qui les rendaient compréhensifs : de nombreux jésuites se trouvaient vite « à l’aise » auprès d’eux. De nombreux missionnaires venaient se reposer, voire se soigner en leur compagnie. C’est un héritage que la communauté d’aujourd’hui ne peut pas gaspiller. Aidée en cela par les circonstances comme sa proximité avec l’université, sa situation à deux pas de la bibliothèque Moretus Plantin ou encore son environnement fait de cours d’eau et de mo-

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numents historiques. Aux nombreux jésuites, d’ici ou d’ailleurs, en quête de lieux de travail ou, à l’inverse, de vacances, se sont ainsi ajoutés, depuis quelque temps, des hôtes très divers. Citons quelques exemples récents. Un prêtre séculier français a travaillé, au sein de la communauté, plusieurs mois durant, à une thèse de théologie. Un doctorant de l’université de Kinshasa est venu se recycler durant quatre semaines. Un professeur marocain féminin a fait de même tandis qu’une autre, de Bengalore, a séjourné en communauté : elle accompagnait un groupe d’étudiants indiens. Un chercheur irlandais vient aussi, régulièrement, pour consulter les archives des Études lubaciennes. Et, déjà, pas mal de visiteurs se sont annoncés pour l’été. Un autre type d’accueil a toute son importance, celui de la chapelle universitaire, fréquentée, notamment chaque week-end, par plusieurs centaines de personnes. Évoquons, pour terminer, un acte symbolique. Lors de la dernière journée de Province, c’est en communauté que septante jésuites ont partagé le repas final du soir, préparé par le cuisinier — expérimenté — de la maison. Bref, le lecteur l’aura compris : il sera toujours le bienvenu à Namur ! Du 14 au 17 février, la communauté du Christ-Roi, à Luxembourg, est allée passer sa récollection annuelle au centre spirituel Manrèse de Clamart.

Jésuites belges à l’étranger Le P. Amaury Begasse de Dhaem, entré dans notre Province en 1993, poursuit sa mission d’enseignement de la christologie et de la sotériologie à l’Université grégorienne. Il a récemment publié Dialogue des libertés et eucharistie du Fils éternel. La christologie filiale de Louis Bouyer, Gregorianum 95,4 (2014) 699–724 ,et Il Messia sconfitto : la croce e il suo mistero, Civ. catt. I (2015), 417–429.


Belgique méridionale & Luxembourg Le P. Quentin Coppieters, entré dans notre Province en 2010, termine en juin son année d’études à Madrid (Université pontificale de Comillas) où il se trouve depuis août 2014, résidant dans la P. A. Begasse de Dhaem Communauté dite « Monforte ». Il retourne à Paris, Centre Sèvres, en septembre 2015 pour y achever son cycle intégré de philosophie et théologie (années 4 et 5). Le P. Étienne Degrez, entré dans notre Province en 1963, après de nombreuses années à Calcutta, à New Delhi et à Rome, séjourne actuellement au Népal. Le 25 avril il assistait à une ordination sacerdotale d’un confrère jésuite dans un village de montagne à 150 km de Katmandou. L’ordination avait lieu en plein air. Suite au tremblement de terre, beaucoup de maisons se sont effondrées dans le village, mais personne n’a été blessé. Les soixante-huit jésuites du Népal et les religieux et religieuses des communautés du Vicariat sont sains et saufs. Le P. Degrez est en Belgique de fin mai à début juillet 2015. Le P. ierry Linard, entré dans notre Province en 1962, travaillant au Brésil à Rio de Janeiro, puis à Brasilia, séjourne en Belgique de juin à août 2015. Le P. Jules Stragier, entré dans notre Province en 1960 et parti au Chili, fut pendant quarante-cinq ans aumônier de Hogar de Cristo. Après vingt et un ans à Concepción, il a reçu une nouvelle mission : directeur de la maison de retraite des Exercices à (la commune) Padre Hurtado, située à une vingtaine de km du centre de Santiago. Cette maison de

LE SEIGNEUR A ACCUEILLI DANS SA PAIX ◆ Le P. André Folon, s.j. (Province d’Afrique Cen-

trale) de la communauté Saint-Claude-La-Colombière, né le 27 février 1914 à Etterbeek, est décédé le 26 avril 2015 à Woluwe-Saint-Pierre. Il est entré dans la Compagnie le 23 septembre 1930 et a été ordonné prêtre le 9 septembre 1943. ◆ Le P. Jacques Delooz, s.j. de la communauté Saint-Claude-La-Colombière, né le 5 juillet 1924 à Etterbeek, est décédé le 14 mai 2015 à Woluwe-Saint-Pierre. Il est entré dans la Compagnie le 2 octobre 1944 et a été ordonné prêtre le 15 août 1955. ◆ Le P. Didier de Failly, s.j. de la communauté Alfajiri de Bukavu (R.D. Congo), né le 3 août 1943 à Watermael-Boisfort, est décédé le 8 juin 2015 à Woluwe-Saint-Lambert. Il est entré dans la Compagnie le 10 octobre 1962 et a été ordonné prêtre le 21 avril 1974. ◆ Le P. Claude Voiturier, s.j. de la communauté Saint-Claude-La-Colombière, né le 28 février 1929 à Tournai, est décédé le 14 juin 2015 à Woluwe-Saint-Pierre. Il est entré dans la Compagnie le 14 septembre 1947 et a été ordonné prêtre le 6 août 1960. ◆ Le P. Eddy Jadot, s.j. de la communauté SaintClaude-La-Colombière, né le 29 mai 1930 à Belœil, est décédé le 14 juin 2015 à WoluweSaint-Pierre. Il est entré dans la Compagnie le 14 septembre 1947 et a été ordonné prêtre le 6 août 1959. ◆ M. Paul Griffé, décédé le 10 février 2015, frère du

P. Xavier Griffé. ◆ M. Paul Roberti de Winghe, décédé le 8 mars

2015, frère du P. André Roberti de Winghe (†). ◆ M. Jean Van Bauwel, décédé le 24 mars 2015,

beau-frère du P. Philippe Bossuyt. ◆ Mme Françoise Huart, décédée le 16 avril 2015,

belle-sœur du P. Albert Huart. ◆ M. Giuseppe Bordonaro, décédé le 3 mai 2015,

papa du P. Enzo Bordonaro.

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Belgique méridionale & Luxembourg deux cent vingts chambres, accueille en moyenne une centaine de personnes par jour ! Beaucoup de retraites de collèges pour deux ou trois jours. Le P. Benoît Willemaers, entré dans notre Province en 2006 et quatre compagnons d’autres Provinces ont été ordonnés diacres à l’église Saint-Ignace à Paris le samedi 18 avril 2015. Le P. Stanislas Amalraj, Provincial jésuite d’Andhra Pradesh (Inde) a séjourné dans la province du 6 au 10 mai. Le Père Hyacinthe Loua, Provincial jésuite d’Afrique Occidentale, nous a rendu visite du 20 au 23 mai.

Nouvelles d’Afrique Centrale Le P. Donat Bafuidinsoni, s.j., ancien Provincial d’Afrique Centrale, a été ordonné évêque auxiliaire de l’archidiocèse de Kinshasa le dimanche 7 juin 2015.

Nos défunts depuis janvier Le 26 avril, dimanche du Bon Pasteur, le P. André Folon est entré dans la joie du Père en serviteur bon et fidèle, à la communauté Saint-Claude-La-Colombière. André Folon est né à Etterbeek le 27 féP. André Folon vrier 1914. Après ses humanités au collège Saint-Michel, il entre au noviciat d’Arlon, le 23 septembre 1930. Après les premières années de formation (noviciat, juvénat, philosophie), il est envoyé en régence à Léopoldville où le collège Albert ouvre alors ses portes. Il y est professeur de

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6e, puis de 5e latine. Mais à cause de la guerre, les trois ans de régence vont devenir neuf ans de séjour au Congo. Après deux ans de théologie, il est ordonné prêtre le 9 septembre 1943, à Mayidi. Il revient en Belgique après la guerre et termine sa formation. En 1949, il retourne au Congo, cette fois comme missionnaire au service du vicariat apostolique du Kwango. Il est d’abord envoyé comme professeur à Kiniati où le collège S Ignace a été ouvert l’année précédente. En 1956, il devient recteur à Djuma, Saint-Jean-de-Britto, maison où se trouve le noviciat ; en 1958, il devient maître des novices, tâche qu’il assumera jusqu’en juillet 1966. En 1966, il est nommé provincial d’Afrique centrale, succédant au P. Victor Mertens, qui avait le premier assuré cette charge. Ce n’était pas une tâche facile. L’étendue de la province et la diversité de ses œuvres, la situation politique du moment (la « zaïranisation » de Mobutu), l’état de la vie religieuse aussi, en un temps de transformation dans l’Église après le concile, tout cela a requis du supérieur beaucoup de sagesse, de courage et de foi. En 1972, André passe le flambeau au P. Pasupasu. Il est nommé recteur de l’institut de philosophie à Kimwenza. Après deux ans, il transmet la charge à un recteur congolais et devient économe de la maison de retraite. Mais en 1978, il est nommé économe de province. Il le sera jusqu’en 1987, tout en assurant divers ministères. En 1987, il retourne à Kimwenza (Canisius) où il assume encore l’économat mais aussi l’animation spirituelle des jeunes jésuites en formation. En 1995, il passe à la maison de retraites Manresa jusqu’en 2000. Il rentre alors en Belgique où l’avis du cardiologue lui impose de rester désormais. Il intègre la communauté Saint-ClaudeLa-Colombière. Il y assumera jusqu’à l’an der-


Belgique méridionale & Luxembourg nier, la double tâche de père spirituel et de « caissier ». Le 27 février 2014, nous avions célébré son centenaire. C’est seulement en quelques mois que son état de santé s’est lentement dégradé. Mais il a été jusqu’au bout un frère et un ami, accueillant, bienveillant, l’exemple d’une vie toute donnée au Seigneur, simplement. (texte de Jean-Marie Faux, s.j.) Le jour de l’Ascension, 14 mai 2015, le P. Jacques Delooz, de la communauté SaintClaude la Colombière, est monté auprès du Père. Il est né à Etterbeek, le 5 juillet 1924. Après ses humanités au P. Jacques Delooz collège Saint-Michel et deux ans d’études universitaires, il entre au noviciat d’Arlon, le 2 octobre 1944. Après le noviciat, il achève à Wépion la candidature en philosophie et lettres et passe ensuite en philosophie à Eegenhoven, études qui seront interrompues par un an de régence à Tournai. Il commence la théologie en 1952 et sera ordonné, le 15 août 1955. Après le troisième an à Paray-le-Monial et deux ans d’études économiques à Anvers, il devient ministre à Bruxelles Saint-Michel pendant un an seulement, puis économe à Namur, un an aussi et arrive enfin, en 1961, à Charleroi où il restera quarante et un ans. Pendant dix ans, il assume la tâche de ministre et de préfet de santé, à quoi se joint l’aumônerie de la meute. En 1971, il abandonne cette fonction et la remplace par celle d’économe qu’il exercera trois ans. Mais surtout, c’est alors que s’ouvre à son zèle le nouveau champ d’action à laquelle tout le reste de sa

vie sera consacré : les étudiants étrangers, en particulier africains. Il devient en effet « adjoint au modérateur du CACEAC ». Le CACEAC (Centre d’assistance culturelle aux étudiants africains de Charleroi) a été fondé en 1962 par le P. Georges-Xavier Everard, pionnier en la matière, pour accueillir les étudiants et stagiaires africains. À la mort du P. Everard (1975), Jacques prend la direction de l’œuvre qu’il assumera jusqu’en 2002. En 1986, le CACEAC est lourdement éprouvé par l’incendie d’un immeuble qui abritait une vingtaine d’étudiants et où l’un d’entre eux trouve la mort. Mais une nouvelle maison est ouverte et, autour de celle-ci, de nombreuses activités (dont la publication de la revue L’Africain), se développent. Jacques est responsable de la paroisse des étudiants étrangers de la région de Charleroi, et, à partir de 1989, il devient en outre pro-vicaire du vicariat des étudiants étrangers en Belgique francophone, tâche qu’il assumera jusqu’en 1999. Toute sa vie a été consacrée à « accueillir l’étranger », à aider de toutes manières des jeunes hommes et jeunes femmes d’Afrique ou d’ailleurs à se former pour être dans leurs pays d’origine des acteurs de développement et de solidarité. En 2002, le père quitte Charleroi et rejoint la communauté Saint-Alberto-Hurtado, à Cureghem. Il garde encore une activité pastorale dans les milieux africains. En 2013, sa santé déficiente l’oblige à rejoindre la communauté SaintClaude-La-Colombière où il sera jusqu’au bout une présence fraternelle et priante. (texte de Jean-Marie Faux, s.j.) ? Roland Francart, s.j. avec l’aide des supérieurs de communauté

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Journée de Province du 1er mai Smartphone, Facebook, Twitter : l’E-communication sans peine ? Et Dieu dans tout ça ?

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itre et thème accrocheurs pour les uns, mystérieux pour d’autres, répondant à la curiosité d’un certain nombre. Invitation à se jeter dans l’océan des communications sauvages ? Comprendre et connaître ce monde du Web en partageant dans ses pratiques ? Moyen apostolique ou apostolat tout court ? Pour aboutir à quoi en fin de course ? La préparation et l’organisation avait été confiée aux communautés namuroises qui ont fait appel à Opaline Meunier, étudiante rompue à la communication. Introduite par le P. Marcel Rémon, elle a défié l’assemblée de notables jésuites et pas n’importe lesquels, puisque les communautés françaises de Toulouse et de Paris Raynouard accueillies respectivement à la communauté Saint-Jean-François-Régis à La Viale–Europe et à Saint-Servais Liège étaient de la partie. Elle a bien secoué, avec doigté et débit de paroles élevé, ces bons pères et frères dont quelques-uns connaissaient et pratiquaient déjà la chanson. Selon elle, s’il n’y a rien

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de neuf dans la quête des savoirs. Le recours aux moyens électronique induit cependant un changement de culture marquée par le souci de l’immédiateté. L’emballage revêt plus d’importance que les contenus, la manière de s’exprimer devant accrocher immédiatement. Cette génération a besoin d’être rassurée : « j’existe » ! « j’ai confiance en mes amis ». Elle nous met en garde : dans l’accrochage avec les jeunes, le premier contact est important quitte à ce qu’il soit superficiel. Alors comment les amener à la profondeur que la société ne donne pas ? Le P. Grégoire Le Bel (Toulouse), membre de l’équipe Notre-Dame du Web nous a ensuite guidés dans ce monde où l’on peut avoir tout et son contraire, partout et à tout moment et montré la place que jouaient ces moyens de communication dans l’annonce de l’Évangile.


Belgique méridionale & Luxembourg

Notre vie des vœux et notre vie communautaire et apostolique sont des lieux d’approfondissement de ces réalités d’aujourd’hui quitte parfois à se sentir décalés. Au cours du débat qui suivit, les intervenants ont insisté sur le filtre positif que pouvait jouer la communauté, sur la manière de lire et de répondre aux courriels et sur les bienfaits de la communication orale. Y aurait-il quelque place dans la communauté jésuite pour un « préfet de santé du numérique », ne fut-ce que pour dépanner ? Le Père Provincial a ensuite présenté quelques enjeux de la Congrégation provinciale dont les trois défis à venir pour la Compagnie et le rapprochement avec la Province de France. Parmi les avancées significatives de ces derniers mois, il a rappelé la manière dont les responsables de Lumen Vitae avaient fait évoluer l’institution : l’école de catéchèse étant reprise par l’archidiocèse de MalinesBruxelles en septembre 2015 et l’institut international développant un nouveau projet à Namur à partir de 2016. La visite des Provinces de Calcutta et de l’Andhra Pradesh ouvrent de nouvelles collaborations, notamment dans l’envoi de compagnons jésuites en BML. Enfin les vocations à la Compagnie demeurent une

attention pour chacun et pour les communautés à travers l’accueil des jeunes. Cette année nous sommes tous appelés à promouvoir la démarche Magis dans le cadre des JMJ de 2016 en Pologne. Après l’eucharistie, axée sur l’ouverture et les dimensions internationales de la Compagnie, les participants ont pu participer à une promenade culturelle dans la capitale de la Wallonie et visiter le musée diocésain. En début de soirée, la communauté de la rue Grafé nous conviait à un repas préparé in situ. ? Pierre Hupez, s.j.

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Namur : visite parisienne Cté de Saint-Denis-la-Plaine, du 27 au 29 février

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a communauté Pierre Claver de La Plaine Saint-Denis et les communautés SaintJean Berchmans et Notre-Dame de la Paix de Namur entretiennent des liens privilégiés. En mai 2013, déjà, plusieurs membres des communautés alors dispersées sur les territoires de Saint-Ouen et de Saint-Denis étaient venus passer une fin de semaine à Namur. Cette rencontre, dont l’essentiel avait été la qualité des échanges entre nous, avait aussi permis, notamment, de faire la découverte de l’église Saint-Loup, ancienne église SaintIgnace, considérée comme un des plus beaux édifices baroques du xviie siècle, en Belgique. En septembre 2014, une proximité d’un autre ordre s’est établie : un de nos compagnons namurois, en période sabbatique au Centre Sèvres, a été accueilli au sein du nouvel habitat communautaire de La Plaine Saint-Denis. Un trait d’union bien concret était ainsi constitué. Et c’est tout naturellement qu’à son retour à Namur, en cette fin de février 2015, notre compagnon belge a entraîné avec lui les huit membres français de la résidence Pierre Claver. Ils sont arrivés le soir du vendredi 27. Le séjour a commencé par une rencontre chaleureuse autour d’une tartiflette savoyarde préparée par le cuisinier de Notre-Dame de la Paix. Le samedi fut plutôt une journée de tourisme. Sous la conduite de l’un d’entre nous,

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fut entreprise la visite des vieux et hauts lieux namurois. S’y ajouta une promenade à la Citadelle, autrement dit à la forteresse construite par Vauban. Certains y eurent froid. Ils se réchauffèrent auprès des cuisines des deux communautés, à midi, rue Grafé, le soir, rue de Bruxelles. Mais le week-end fut aussi quelque peu studieux. Les Français réfléchirent longuement aux enjeux du rapprochement de nos deux Provinces. Les circonstances s’y prêtaient bien, en effet. Après l’eucharistie et un partage d’Évangile, ils quittèrent la Belgique le dimanche à 16 heures. Namur et La Plaine Saint-Denis, c’est le début d’une histoire communautaire belgo-française. Tout indique que cette histoire-là aura, au-delà d’elle-même, un bel avenir. ? Jean-Paul Laurent


Initiatives & Evénements

Pèlerinage en Terre Sainte avec les E.N.D. P

our beaucoup de chrétiens, faire le pèlerinage en Terre Sainte est un rêve que l’on espère un jour réaliser. Certains confrères y ont conduit de multiples groupes comme Jean Radermakers. Il m’en a donné le goût quand je partageais la vie de communauté avec lui… il y partait et en revenait, avec de multiples récits, bibliques et autres. Oh, certes, je n’ai qu’un petit gramme de son savoir et de sa sagesse (!), pourtant, petit à petit les choses s’approfondissent. Je viens de réaliser le pèlerinage de huit jours avec des équipiers Notre-Dame, et quelques paroissiens. Nous étions vingt-deux, beaucoup ayant craint les questions de sécurité… pourtant nous avons fait un pèlerinage paisible, non sans nous informer au cours de multiples rencontres. Je dirais même que nous nous sommes laissé « toucher »… à la manière

de saint Ignace. Oui, les Exercices spirituels peuvent sans doute être vécus ainsi, aussi ! Terre Sainte devient Terres Saintes. La Terre

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Initiatives & Evénements

n’est sainte que par l’histoire de ceux et de celles qui depuis des siècles vivent là l’appel de Dieu. Et Dieu passe par les hommes qu’il appelle à vivre le plus grand des commandements : « Écoute, Israël ! L’Éternel, notre Dieu, est le seul Éternel. Tu aimeras l’Éternel, ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme et de toute ta force. Et ces commandements, que je te donne aujourd’hui, seront dans ton cœur. Tu les inculqueras à tes enfants, et tu en parleras quand tu seras dans ta maison, quand tu iras en voyage, quand tu te coucheras et quand tu te lèveras. Tu les lieras comme un signe sur tes mains, et ils seront comme des fronteaux entre tes yeux. Tu les écriras sur les poteaux de ta maison et sur tes portes » (Deutéronome 6,4-9). La Terre Sainte a une histoire… très contemporaine aussi. Bethléem est en « Territoire occupé », et pour y arriver, une frontière, aisée pour les pèlerins, mais véritable frontière pour

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ses habitants qui voudraient aller à Jérusalem… avec autour de la frontière un mur de 5 m de hauteur… un mur devant lequel le pape François a prié comme il a prié devant le mur des Lamentations. C’est assez dire ! Les catholiques latins, les melchites, les orthodoxes-grecs et autres chrétiens peuvent y vivre… pourtant la coexistence se vit sous tensions avec les communautés musulmanes. Une tendance a été plusieurs fois ressentie lors du voyage : les familles chrétiennes souhaitent partir pour donner un avenir aux jeunes de leurs familles, vers « l’Occident ». C’est pourtant là que Jésus a choisi de naître, dans l’extrême pauvreté et un quasi rejet. Célébrer l’eucharistie au champ des Bergers donne le ton du voyage et de notre méditation. Y méditer à nouveau la naissance du Sauveur parce que rien n’est impossible à Dieu. Mais Bethléem, c’est aussi la visite de la Nativité en pleine res-


Initiatives & Evénements tauration, sur la place de la « Mangeoire », ou rencontrer une petite communauté melchite dont le prêtre espère un avenir pour sa famille nombreuse. Ou encore rencontrer les sœurs de saint Vincent de Paul qui servent dans un orphelinat pour petits enfants abandonnés… Touchés aux larmes d’entendre le récit de la petite vie de ces enfants musulmans, de leurs mamans. Enfants sans avenir parce que nés d’unions illégitimes… Que de drames ! Jérusalem est une ville tellement pluriculturelle et plurireligieuse ! Chaque pierre peut y dire quelque chose et pourtant ce ne sont pas les pierres qui parlent, mais encore l’histoire de ceux qui les ont foulées. Du mur des Lamentations à l’esplanade des Mosquées… des ruines du Temple de Jérusalem au deuxième lieu de pèlerinage de l’islam… Histoire de milliers d’années où les peuples ont entendu l’appel de Dieu mais où ils vivent aussi sur des

territoires, habités qu’ils sont par les peurs… Alors que les religions disent toutes vouloir vivre la paix, des femmes crient aux visiteurs sur l’esplanade qu’Allah est le seul vrai Dieu, des Juifs disent avoir le droit de faire le tour de l’esplanade parce qu’ils sont chez eux… Les mosquées ne sont plus accessibles aux nonmusulmans. Après cette plongée dans la « rencontre » des religions, à défaut d’un dialogue réel, on se plonge dans le parcours de l’évangile… Église Sainte-Anne, les fouilles archéologiques du Lithostrotos, le Cénacle, l’abbaye de la Dormition, l’église Saint-Pierre en Gallicante… tant de tableaux évangéliques qui demanderaient des heures de méditation… pour revivre de l’intérieur les mystères évangéliques. Jésus donné, Jésus livré, Jésus trahi… la « troisième semaine » des Exercices spirituels… avant la deuxième qui elle se déroule plutôt en Galilée. Le chemin de croix,

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sans ostentation, mais très profond dans l’expression de chacun, réprime notre désir dans la foi de suivre Jésus, jusque dans sa passion… et nous le faisons en communion avec les chrétiens d’Orient menacés voire martyrisés. Sans doute le moment le plus émouvant est-il la visite de la basilique du Saint-Sépulchre à 6 h 30 du matin pour y être seuls… Quelques minutes de solitude, au Golgotha, près de la pierre d’onction, près du tombeau… Minutes de solitude en communion avant tant d’intentions de prière emportées de Belgique. A chaque eucharistie que nous célébrons, comme au Dominus Flevit, au mont des Oliviers, nous pouvons prendre le temps. Et prendre la « mesure infinie » de l’amour donné par Jésus. Le silence et quelques chants, la Parole de Dieu, et les gestes simples de la Cène, donnent tout leur sens à ce que nous sommes en train de vivre, une conversion des cœurs, vraie et sincère. La Galilée avec Nazareth et le lac de Tibériade et ses hauts lieux évangéliques ramènent

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encore un autre climat d’approfondissement. Au passage, le lieu historique du baptême de Jésus sur le Jourdain, nouvellement ouvert aux pèlerins, sur la lisière de la frontière avec la Jordanie, nous donne une grande sérénité. Lieu paisible, peu fréquenté, où l’eucharistie célébrée sur la rive du Jourdain, est pour nous une nouvelle immersion dans l’amour que le Père offre à son Fils, « celui en qui il met tout son amour ». L’évangile devient comme vivant sur les bords du lac, et Jésus, les disciples, Pierre en particulier, deviennent tellement présents à notre mémoire qu’ils nous interpellent au plus profond. Capharnaüm, le lieu de la multiplication des pains (Tabgha), le site de la Primauté de Pierre et des Béatitudes sont autant d’espaces où les paroles évangéliques résonnent. Là encore, durant la traversée de la mer de Galilée, nous avons célébré l’eucharistie. Au milieu de lac, tous moteurs éteints. Je ne peux qualifier autrement ce moment que par l’expression « sentiment d’éternité ». Nazareth vit aussi un mélange culturel et religieux très fort. Les chrétiens y cherchent la coexistence même si des panneaux publicitaires redisent « qu’on ferait mieux de changer d’avis… » La basilique de l’Annonciation et la place de Marie, de Joseph dans l’histoire du Salut rapproche de toute l’humanité… Oui tout parle, et plus encore dans le silence. C’est par le silence du cœur que l’on reçoit, par un accueil inconditionnel des paroles, bibliques et humaines, que le cœur est changé… et nous ne pouvons qu’être dans l’action de grâces pour ce qui était pour quelques-uns un beau voyage et est devenu pour tous un pèlerinage. ? Tommy Scholtes, s.j.


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Rencontre de La Baume Du 6 au 8 mars Retour sur le week-end des jésuites engagés auprès des jeunes (établissements scolaires et pastorale des jeunes adultes)

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epuis quatre années consécutives, le rendez-vous de printemps est un rendez-vous attendu par les jésuites engagés en établissements scolaires ou auprès des jeunes adultes. C’est le moment de prendre des nouvelles des œuvres et des communautés jésuites en prise avec la pastorale des jeunes, d’échanger nos pratiques et nos agendas, de nous soutenir dans la mission. Une première demi-journée pour un tour des nouvelles de l’année : initiatives, convergences vers une mission commune, en suivant le fil de la Réconciliation (lettre du Père Général sur la Réconciliation). Chaque équipe (œuvre, communauté…) a préparé une brève intervention. On écoute moins les scoops (on serait déçu !) que la manière dont chaque lieu parvient à parler de manière synthétique, en déléguant la parole à un seul. Nous accueillions cette année une représentation nombreuse de la Province BML, en présence desquels nous nous efforçâmes de traduire sigles, jargons, et faux amis !… Deuxième demi-journée : nous nous sommes séparés en deux groupes, sous la houlette de nos deux délégués : ierry Lamboley pour les jésuites auprès des scolaires, et Sylvain

Cariou-Charton pour les jésuites auprès des jeunes adultes. Voici les échos de la rencontre animée par ierry Lamboley (rapportés par Pascal Gauderon). « Les jésuites en mission dans les établissements scolaires se sont retrouvés de leur côté pour un temps d’échange d’informations : ierry Lamboley, délégué pour la tutelle, a expliqué et commenté quelques événements notables de la vie du réseau AILE, récents ou en cours de réalisation ; il est en effet important, au-delà des informations officielles que nous avons par les canaux communs, de pouvoir aussi mieux comprendre les contextes et les situations afin de mieux percevoir les enjeux des décisions prises ici et là. » Puis Sébastien Vaast, coordinateur de l’équipe centrale, a présenté l’avancée du chantier Loyola XXI, qui rassemblera les quatorze communautés éducatives du réseau AILE du 15 au 18 octobre 2015 à Lourdes : un bon temps informatif a manifesté à la fois de nouveaux défis (à commencer par le nombre, puisqu’on espère cette fois-ci plus de quatre mille participants !) et une bonne capitalisation de l’expérience des éditions précédentes 2009 et 2012 (par exemple, dans l’appel à un régisseur, dans l’anticipation et la répartition des chantiers névralgiques)… ensuite, un temps d’échange a permis d’aborder notamment la question de la participation du

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Initiatives & Evénements post-bac (BTS, prépas…) au rassemblement. » Il restait peu de temps pour d’autres questions, et les compagnons belges sont peu intervenus sur ces sujets plus franco-français ; ils ont tout de même pu participer aux échanges, ne serait-ce qu’en nous obligeant à préciser certains termes du jargon ! » Il était prévu initialement de parler de la “première annonce”, mais les points précédents ont suffi à épuiser le temps imparti… ce sera donc pour une autre fois ! » Voici les échos de la rencontre animée par Sylvain Cariou Charton : « Les jésuites travaillant auprès des jeunes adultes débordent d’initiatives et d’énergie ! Parfois au risque de l’épuisement, et au détriment d’un sentir commun. » Une bonne nouvelle : le dynamisme des équipes MAG+S, dynamisme qui nous rappelle que nous sommes « désirables » pour les jeunes de 18 à 25 ans ! Dans la diversité de nos apostolats auprès de cette tranche d’âge, des lignes communes se dégagent : profondeur spirituelle, convivialité, formation à la foi, célébration, service des plus pauvres, tout cela en mettant les jeunes en responsabilité. Il faudrait maintenant mettre en évidence une tradition pédagogique commune entre les tranches d’âges, du secondaire, aux études et à l’entrée dans la vie professionnelle. Nous avons d’ailleurs un peu d’expertise à chaque étape du processus. » Une discussion a suivi autour d’un ensemble de questions : faut-il unifier davantage nos actions pastorales entre jésuites français ? Entre jésuites européens ? Quelques propositions concrètes et argumentées ont été débattues dans une belle qualité d’écoute. Riche débat, à en regretter de ne pas nous voir plus souvent. Et d’ailleurs pourquoi pas ? Sans être tous réunis, et par pôle d’“expertises”, souhaitons que les échanges et les collaborations se

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poursuivent. » En soirée, les jésuites de Marseille–La Baume nous ont honorés de la présence de leur collaborateurs, avec un échange en assemblée en fin de soirée sur le future de la présence jésuite à Aix-en-Provence et à Marseille. » Enfin, dimanche matin, en présence des jésuites de la BML, un dernier échange en assemblée : comment vivons-nous et envisageons-nous le rapprochement de nos deux Provinces ? Chacun pouvait exprimer avantages et inconvénients d’un tel rapprochement, si il était validé par nos congrégations provinciales respectives. Il fallait bien exprimer des réserves, alors certains se sont mis à dénoncer les faux amis (ils ont osé !), et les différences entre nos cultures. Mais je vous rassure, à l’issue de l’échange, la joie dominait dans la rencontre de vrais amis ! Avec en toile de fond le mystère d’une “Visitation”, grâce reçue pendant la retraite interprovinciale de Drongen (été 2014) et qui fait son chemin… » ? Gabriel Pigache, s.j.


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BML – France de plus en plus proches E

n 2008, la 35e Congrégation Générale demande au Père Général de « confier à une commission un processus de réflexion sur les Provinces et les structures provinciales qui conduise à des propositions concrètes pour adapter le gouvernement provincial aux réalités d’aujourd’hui » (no 26). Le Père Adolfo Nicolas, nouveau préposé général, s’attelle à ce travail. La commission qu’il réunit publie en septembre 2011 un document comportant un chapitre sur l’unification des Provinces. Le Père Général encourage l’unification de Provinces en diverses parties du monde : Espagne, Brésil, Mozambique, Argentine–Uruguay. L’Allemagne se concerte avec la Suisse et l’Autriche ; de même les Pays-Bas, la Belgique Septentrionale, le Royaume-Uni et l’Irlande. Nos deux Provinces de BML et de France ont une longue histoire de collaboration. En 1976, la France devient une seule Province, avec quatre régions sous la juridiction de quatre Vice Provinciaux ; en 2008, il n’y a plus qu’un Provincial et un Vice Provincial. La Belgique est constituée en deux Provinces depuis les années 1930. Vers 1990, divers secteurs apostoliques de ces deux provinces organisent des rencontres, notamment pour l’apostolat de la jeunesse. Un noviciat commun fonctionne à Bruges de 1991 à 1999 ; les deux provinciaux se concertent pour ce qui concerne la procure des

missions et les œuvres communes : le JRS Belgium et la Société des Bollandistes. La Province Belge Septentrionale et celle des Pays-Bas établissent des liens plus forts, publiant un catalogue commun à partir de 2002. Aujourd’hui, ces deux provinces ont un même provincial, le P. Johan Verschueren. La BML et la France développent leurs relations, avec des œuvres et des rencontres communes. Dès le début des années 1990, des scolastiques de la BML font leurs études de théologie au Centre Sèvres et les novices sont formés en France. En 2011, la Congrégation Provinciale de BML considère qu’il faut se rapprocher davantage de la Province de France. Les retraites de l’été 2014 en Belgique et le rassemblement « Quid agendum » au temps du 15 août marquent une étape.

Le projet À la suite de la lettre du Père Général de 2011, les deux Provinciaux, Franck Janin et JeanYves Grenet, confient à une petite commission — le G4 : BML, ierry Dobbelstein et André Moreau ; France, Michel Joseph et Henri Aubert — une mission d’information et d’exploration relative au rapprochement des deux Provinces : réfléchir sur l’un ou l’autre scénario

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Vie & Partenariat de rapprochement, préciser les fruits apostoliques attendus, proposer un calendrier. Après deux réunions, le G4 remet un rapport d’étape le 10 juin 2014, avec une première proposition en vue d’une union de gouvernement. Lors du rassemblement « Quid agendum » à Bruxelles, le 15 août, le Père Général rencontre les deux consultes pour mesurer l’avancée de la recherche. En septembre, il écrit une lettre où il dit : « La perspective que les deux Provinces deviennent une seule Province avec un Provincial et diverses plateformes, régionales ou bien sectorielles, animées chacune par un coordinateur, est envisageable ; mais, en tout état de cause, je demeure ouvert à examiner tout modèle que, après consultation et discernement, vous estimeriez adapté à votre situation. » Il donne l’échéance de 2017, après la 36e Congrégation Générale, comme hypothèse à retenir, en tout cas comme étape dans le processus : cette année-là, plusieurs mandats de gouvernement arriveront à échéance. Le 10 octobre, les deux Provinciaux écrivent aux communautés des deux Provinces, puis aux responsables des œuvres de la Compagnie, annonçant la mise en route du processus de rapprochement à la demande du Père Général. Ils confient alors au G4 une nouvelle tâche : élaborer des modèles de gouvernement en vue de cette nouvelle entité à constituer. Début février, le G4 présente aux deux Consultes un nouveau rapport d’étape On entre alors dans un troisième temps, celui de la consultation des communautés et des œuvres. Les communautés sont invitées à se rencontrer, en dépassant le plus possible les frontières, pour que chacun prenne à son compte et mûrisse ce projet dans l’intérêt apostolique et l’espérance qu’il doit susciter. Comme l’ont demandé les Provinciaux dans leur lettre d’octobre 2014, chaque communauté doit réfléchir sur plusieurs questions : « Pre-

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nant conscience des fruits actuels de notre mission dans nos deux Provinces, comment le rapprochement de nos deux Provinces peutil les développer davantage ? Quelles nouvelles perspectives le rapprochement peut-il ouvrir ? Quelles craintes éprouvons-nous ? Quelle pourrait être la place d’une éventuelle nouvelle Province BML-GAL, province francophone, dans la mission universelle de la Compagnie ? » De ces réflexions, reçues fin mars, une synthèse est rédigée en vue d’une réunion des deux consultes avec le G4. Celui-ci propose des modèles de gouvernement à soumettre aux deux Congrégations Provinciales, qui se réunissent au même endroit — l’école Sainte-Geneviève, à Versailles — au début de juillet 2015.

Les questions Une question revient souvent autour de l’Europe : tant qu’à faire, ne faudrait-il pas tout de suite envisager les choses à ce niveau ? En y réfléchissant, il est peut-être réaliste de ne pas vouloir aller trop vite. L’Europe reste un lieu de mission diversifiée et riche. Il n’est probablement pas encore nécessaire de tout rassembler, d’autant que la question des langues, dans leur richesse, est parfois lourde à gérer. Il semble aussi que, dans la mesure où cela est encore possible, il y a un certain intérêt à ce qu’il reste une Province francophone, étant entendu que la communication entre les Provinces européennes doit être développée. C’est évidemment dans cette perspective que le processus est envisagé.

Une expérience spirituelle Évaluer le présent, envisager l’avenir : cela relève toujours, pour nous jésuites, de notre vie de foi. Discernements et décisions sont plus


Vie & Partenariat justes quand nous écoutons l’Esprit Saint à travers consolations et désolations. Réfléchir et vivre le rapprochement de nos deux Provinces réactive notre confiance en Dieu et en Sa manière de nous conduire. Ainsi s’exprime le Père Général : « En lisant la Délibération des Premiers Pères, nous découvrons que les premiers compagnons, conscients qu’ils venaient de cultures et de pays divers, décidèrent de se réunir en un seul corps car ils étaient convaincus que “c’est Dieu qui nous a conduits ensemble”. Nous avons besoin de retrouver ce sens profond d’une vocation et d’une mission communes qui jouera dans notre discernement un rôle plus important que tout autre facteur. » Dieu continue de nous conduire aujourd’hui dans nos projets. Désirant être toujours disponibles pour un bien plus universel, nous savons que cette démarche touche chaque jésuite personnellement mais aussi nos communautés, afin qu’elles puissent « devenir un signe que la communion entre les hommes dont notre monde a tant besoin, est possible ». Dans ce processus de rapprochement comme dans nos engagements habituels, la mission doit être première : les structures sont subordonnées à la fécondité et à l’universalité de la mission.

Ce que nous vivons aujourd’hui est une grâce pour approfondir notre spiritualité. Le manque nous oblige à redécouvrir notre origine : un corps universel pour la mission. Cela nous fait entrer dans une nouvelle dynamique, un nouveau « Magis ». Dans le cadre de l’année de la vie consacrée, le pape François nous exhorte ainsi : « Dans une société de l’affrontement, de la cohabitation difficile entre des cultures différentes, du mépris des plus faibles, des inégalités, nous sommes appelés à offrir un modèle concret de communauté qui, à travers la reconnaissance de la dignité de chaque personne et du partage du don dont chacun est porteur, permette de vivre des relations fraternelles. » ? Henri Aubert, s.j.

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Dernières parutions des Éditions jésuites E

n ce premier semestre 2015, les Éditions jésuites ont poursuivi leur évolution en proposant un nombre important d’ouvrages de qualité. En cette année du 500e anniversaire de la naissance de érèse d’Avila, les éditions Fidélité ne pouvaient manquer de marquer, à leur manière, cet événement. Elles l’ont fait par le biais d’un petit ouvrage intitulé Une amitié qui porte. Quatre semaines avec érèse d’Avila, de Gudrun Griesmayr. Cette plaquette reprend, pour chaque jour des quatre semaines, une citation de la sainte en lien avec les Exercices spirituels ignatiens. Trois ouvrages de la collection « Vie chrétienne » ont vu le jour : Prier à la manière d’Ignace, de Michel Van Herck, Ordonner son temps à la manière d’Ignace, de Denis Delobre, et Va vers le pays que je te montrerai, de Françoise Laurent et Gérard Quatrefages. Dans ce dernier, les auteurs proposent le récit d’Abraham comme un guide concret d’une démarche de prière et de discernement propre

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à poser un fondement solide pour une histoire spirituelle personnelle. A l’occasion de la béatification de Mgr Romero, les éditions Fidélité ont décidé de republier, sous le titre Mgr Oscar Romero. « Dieu est passé par le Salvador », une biographie qui avait paru à la fin des années 1980. Ce récit est utilement complété par un long article du P. Sobrino, théologien latinoaméricain, très proche collaborateur de Mgr Romero, qui livre ses souvenirs ainsi que ses réflexions sur la façon dont le bienheureux évêque a vécu son ministère épiscopal. 2015 est une année dédiée à la vie consacrée. Le P. Benoît Malvaux en a profité pour rédiger un « Que penser de… ? » qui aborde le présent, le passé et l’avenir de la vie religieuse. Son présent, pour mettre en évidence en quoi elle consiste et ses diverses formes ; son passé, en retraçant à grands traits son apparition et son développement dans l’histoire ; et son avenir, en évoquant quelques questions à propos de l’évolution future de cet état de vie. Les enfants ne sont pas oubliés avec un très bel al-


Vie & Partenariat bum de 48 pages, entièrement en couleur, consacré à François d’Assise. Pour les adultes soucieux d’une dimension artistique, il faut absolument découvrir l’ouvrage d’Éric Monticolo Gospel light. Ses très belles aquarelles entrent en résonance avec des méditations d’Éric Vermeer. Qui n’a pas rêvé de passer ses vacances avec le pape François ? L’avant-dernier-né des éditions Fidélité, En vacances avec le pape François, permet (un peu) de réaliser ce rêve en proposant aux lecteurs, pour chaque jour du 1er juillet au 31 août, soixante-deux méditations, avec une attention particulière aux valeurs propres à ce temps de vacances, mais aussi à une spiritualité de la vie ordinaire. Notons enfin la publication de l’encyclique Loué sois-tu, du pape François, qui est consacrée à l’écologie. Elle est précédée d’une préface de Mgr Delville et de M. Jean-Pascal van Ypersele. * Dans son ouvrage Les vertus sociales, paru aux éditions Lessius, Alain omasset étudie, à l’aide d’exemples concrets et de leur enracinement dans la Bible, les vertus sociales que sont la justice, la solidarité, la compassion, l’hospitalité et l’espérance, des vertus du Royaume à vivre dès aujourd’hui. Léonce de Grandmaison est un jésuite qui a fait date au tournant des xix et xxe siècles.

LE JRS A 35 ANS En 1980, un afflux de réfugiés faisait les titres des journaux dans le monde entier. Des Vietnamiens fuyaient leur pays sur n’importe quel objet flottant, et des images de ces boat people se gravaient dans les cœurs de beaucoup de gens. Le P. Pedro Arrupe, alors Supérieur Général de la Compagnie, en faisait partie. Il incita les jésuites autour du monde à répondre à la crise, et ce fut la naissance du JRS (Jesuit Refugee Service, Service jésuite des réfugiés). La devise de l’organisation — accompagner, servir et défendre — différencie le JRS d’autres organismes au service des réfugiés, et continue à déterminer sa réponse aux autres afflux de réfugiés à travers le monde. Alors que le JRS célèbre son 35e anniversaire, il se prépare à accueillir un nouveau directeur international dans ses locaux de Rome, en novembre 2015, le P. H. Smolich, de Californie.

ZIMBABWE-MOZAMBIQUE Célébration d’une nouvelle Province sous le nom de Zimbabwe-Mozambique (ZIM). Cinquantecinq jésuites des deux pays (vingt et un arrivant du Zimbabwe) se sont réunis le 27 janvier 2015 à Angonia (Mozambique). La célébration principale a été la messe multilingue le soir au Centro de Spiridade. Des langues utilisées, il est apparu que le Chichewa, une des langues du Mozambique, était la plus commune parmi nous, les Zimbabwéens l’ayant expérimentée lors de leur noviciat en Zambie. Les jeunes Mozambicains étaient plus à l’aise en anglais, les scolastiques faisant leurs études de philosophie en anglais à Harare, au Zimbabwe. En un rien de temps, on pouvait entendre ceux qui ne connaissaient pas le portugais prononcer quelques mots appris pendant la journée.

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Vie & Partenariat La biographie que lui consacre le P. Bernard Sesboüé dans la « Petite bibliothèque jésuite » met bien évidence ses deux principales caractéristiques : une grande créativité dans le domaine intellectuel (il a dirigé la revue Études et fondé les Recherches de science religieuse), et une spiritualité étonnement moderne. Jacques Le Goff, qui a longtemps enseigné le droit public à l’université de Brest, propose une réflexion autour du thème Le retour en grâce du travail. Il s’intéresse à la redécouverte du travail comme agent de construction de la personne et donc comme valeur car, par lui, chacun peut espérer s’accomplir et se voir reconnu par la société. Dans La dictature du partage. Éloge de l’incommunicable, Christophe Langlois, écrivain et poète, s’inquiète du fait que l’homme d’aujourd’hui reste dans un tel état de soif, sur un seuil permanent, au lieu de connaître les substantiels échanges que nous serions en droit d’attendre des nouvelles technologies. L’ouvrage de Carrin Dunne, Quand Bouddha rencontre Jésus, offre un espace de rencontre peu banal entre le bouddhisme et le christianisme. À six reprises, Gotama le Bouddha et Jésus le Christ se croisent sur les routes de Galilée ou dans les murs de Jérusalem. Si le Bouddha apparaît ici comme le frère aîné et le confident, les deux hommes débattent d’égal à égal, sans animosité mais sans faiblesse. Différents par le tempérament, la vision du monde, le message de folle

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sagesse, Gotama et Jésus tour à tour s’attirent et se repoussent, se déconcertent l’un l’autre, se découvrent paradoxalement proches. Profitant, comme le P. Malvaux, de l’opportunité d’une année dédiée à la vie consacrée, Aquilino Bocos Merino, dans La vie consacrée depuis Vatican II, est le premier à proposer une synthèse historique de la vie religieuse à partir du concile. L’auteur se livre notamment à une réflexion sur le cheminement de l’Esprit Saint dans la vie consacrée. Une conviction l’emporte : les consacrés sont des chercheurs passionnés de Dieu, ses témoins dans ce monde qu’il a créé et qu’il aime. Dans La théologie du cardinal Martini, Damiano Modena, qui fut secrétaire de l’archevêque de Milan, livre la première étude d’ensemble, à la fois historique et systématique, du magistère du cardinal Carlo Maria Martini. Après en avoir retracé le parcours intellectuel, l’auteur examine les sources de l’enseignement épiscopal de Martini, distinguant opportunément les approches biblique, patristique, spirituelle et théologique, avec une attention spéciale au langage. * Le fascicule Esprit Saint, vient prier en nous, un ouvrage collectif édité par Lumen Vitae, n’a pas d’autre objectif que de rendre possible une catéchèse communautaire intergénérationnelle en paroisses et unités pastorales. Véritable outil novateur pour le cours de religion catholique à destination des élèves du


Vie & Partenariat second degré de l’enseignement primaire, ce nouveau volume de la collection « Mosaïques » destiné aux 8–10 ans et intitulé Allez explorer contient notamment : - dix livrets, construits sur base de la thématique « Il était une fois… » présentant des séquences prêtes à l’emploi basées sur des récits attrayants et dynamiques, des cercles de paroles et autres ateliers philo-théo ; - un livret Guide de l’enseignant expliquant l’optique de la collection « Mosaïques » et les pistes pédagogiques proposées dans les parcours ; - des posters en couleur au format A3 et A4 pour la classe. Se demandant pourquoi le langage de l’Église « ne parle pas » aujourd’hui en Europe,

Enzo Biemmi, dans son livre Le langage et les langages en catéchèse, s’intéresse à la crise du langage qui cache la crise de l’expérience de Dieu. Les diverses contributions à cet ouvrage collectif déclinent les multiples facettes de ce questionnement catéchétique fondamental. Elles le font avec l’aide des sciences philosophiques, bibliques et avec les outils de la théologie pratique. Enfin, la dernière livraison de la revue Lumen Vitae s’intitule Une Église en sortie, s’inspirant du pape François qui met l’Église « en sortie », et qui sort lui-même à la rencontre du monde d’aujourd’hui. ? Jean Hanotte

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La Compagnie en Europe et dans le monde

Trois novices français en BML P

our moi, partir vivre quelques temps en Belgique a été un dépaysement unique en son genre : suffisamment rassurant et familier pour me sentir immédiatement à l’aise, et suffisamment saisissant pour me rappeler que c’est bien un autre drapeau tricolore qui flotte ici. Grâce à cela, je peux ajouter à la longue liste des expériments du noviciat celui de l’initiation à l’inculturation ! Dans ma découverte de la Province de Belgique Méridionale et Luxembourg, il y a donc un peu de cela : des engagements apostoliques et des modes de vie communautaire « cousins » des nôtres, mais des nuances qui font que la vie jésuite ici a bien un accent belge. Par exemple, au prorata de la population, les jésuites sont bien plus nombreux qu’en France. J’ai vraiment ressenti cela, d’abord comme une présence plus infuse (à travers les institutions, la présence dans le tissu ecclésial), comme si en Belgique

Expériment à Bruxelles

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il y avait toujours un jésuite pas loin ! Et puis, j’ai eu aussi la joie de passer régulièrement par la maison de La Colombière, l’occasion d’entendre de nombreux récits de missions au Congo, en Inde… En bon français moyen, la Belgique était pour moi un petit pays, la BML est désormais une grande province ! ? Jean-Baptiste

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nvoyé à Liège pour mon expériment, j’ai été accueilli par la communauté de Saint Servais, composée de quinze compagnons, dont neuf résident sur place. Le premier constat est enthousiasmant : que de choses à faire, que de lieux à investir dans l’Église et dans la société ! Oui, on est frappé par la variété et la richesse des apostolats et des propositions, en contraste il est vrai avec la modestie des moyens humains et financiers disponibles. Malgré la diversité réelle — qui peut être aussi un défi pour discerner les priorités d’aujourd’hui et de demain — deux éléments colorent l’identité jésuite à Liège. Le premier est le collège Saint-Servais, auquel est accolée la communauté, qui témoigne de la présence historique de la Compagnie à Liège. Le deuxième est l’unité pastorale Saint-Martin, confiée par l’évêque de Liège à la


La Compagnie en Europe et dans le monde communauté il y a quelques années : expérience pastorale de terrain qui demande un investissement humain et horaire conséquent ! A Liège, j’ai aussi pu être bousculé par le tempo de la vie communautaire ; les temps de prière en communauté, notamment, sont rares, et c’est assurément une différence de taille avec le régime du noviciat, très atypique il est vrai ! Mais en La communauté de Liège même temps, dans cette petite Province de 20 000 km², tout le monde se les journaux télévisés belge, français et luxemconnaît. La proximité des différentes commubourgeois aussi bien qu’Euronews… A table, nautés — les communautés de Liège et de Naon entend souvent parler plusieurs langues mur sont plus proches l’une de l’autre que celles au cours d’un même repas. de Versailles et de Saint-Denis ! — favorise les Les compagnons animent et servent la déplacements et les rencontres entre compacommunauté francophone catholique de la ville capitale et les groupes qui gravitent autour gnons le temps d’une journée ou d’un weekde l’église du Christ-Roi. Mais un des beaux end. En BML, la Compagnie se fait famille ! engagements de la communauté, certes pas Et dans ce paysage de proximité, un détour par Liège semble indispensable. Comme le le plus facile, est son service de l’Église diocédit le slogan de la cité ardente : « Passe à Liège, saine dans une période de grands bouleveron a le cœur sur la Meuse ! » sements : sécularisation galopante, séparation très récente de l’Église et de l’État. Elle le fait avec la distance critique que lui donne sa mul? Paul ti-culturalité, mais aussi avec l’attachement profond des compagnons luxembourgeois à stérix au milieu de l’empire romain réleur église. siste encore et toujours à l’envahisseur… La rencontre du P. Galès et l’accompagneDe même le Luxembourg, à l’intersection des ment communautaire dans ses dernières sefrontières allemande, française et belge ! maines de vie terrestre ont été importants dans Le novice que je suis reste impressionné cet expériment. Je reste marqué par son tépar la profonde ouverture du Luxembourg moignage de missionnaire en Inde, par sa sur le monde et l’Europe, conjuguée à une bonhomie et son humour, par l’accompagnegrande fierté et à un fort sentiment d’apparment et l’attention de la communauté envers tenance au Grand-Duché. ce père plus âgé… Dans la communauté du Christ-Roi se mélangent nationalités et langues. On y regarde ? Florian

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La Compagnie en Europe et dans le monde

Quatre portraits Portrait de Jean-Marie Carrière

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u’est-ce que la grâce de Dieu m’a donné de vivre jusqu’à aujourd’hui ? Les déplacements n’y manquent pas. Alors que je servais durant la liturgie, un appel à être prêtre, ténu et discret. Il revint, plus clair, au moment où une décision pouvait être prise, après l’école d’ingénieurs. Partir du côté de la vie bénédictine ? Mai 1968 survint : empreinte durable, qui modifie la teneur de l’appel. Les jésuites, alors, qui me firent attendre un peu ! Du coup, un virage : non plus ingénieur, mais ouvrier, militant, dans la pure ligne de 1968 ! Les premiers jésuites qui m’accompagnent, Jean Dravet et Adrien Demoustier, au noviciat, travaillent au renouveau des Exercices. Je tiens comme un héritage précieux le goût d’accompagner - jusqu’à quelques retraites de trente jours – le goût fort pour l’expérience ignatienne dans toutes ses dimensions, notamment celle des Lettres d’Ignace où s’apprend une pratique fine des relations, et la gratitude. Au sortir des études, une orientation prêtreouvrier. A l’invitation de l’ACO, nous montons une récollection autour de Jérémie : réorientation vers l’enseignement de la Bible. Compétence acquise, la mission au Centre Sèvres va durer vingt-cinq ans. J’apprends beaucoup en enseignant, et surtout à la lire, la Bible : merci, Paul Beauchamp ! Scrutant le travail de ses écritures, je laisse la Voix qui s’y donne à entendre entrer en dialogue avec les voix qui habitent nos vies.

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Jean-Marie Carrière

Disparue, la ligne socio-politique ? Pas vraiment. En contrepoint au travail de professeur, Jean-Jacques Guillemot me suggère le droit des étrangers. Après un temps sabbatique, François-Xavier Dumortier m’invite à faire apparaître le JRS dans la province, sans lâcher l’enseignement. Ce sera la belle expérience de Welcome, avec le concours, au départ inespéré, de collaboratrices de grande qualité. Étonnement : le dialogue des voix grâce à la Bible résonne singulièrement avec le dialogue des voix dans la rencontre d’hospitalité des étrangers ; rencontre avec une humanité nouvelle, profondément abrahamique, celle des


La Compagnie en Europe et dans le monde personnes en « migration ». Dernier tournant en date : partir pour servir la mission de JRS en Europe. La gratitude m’habite envers ce Dieu souvent en exil, envers le Christ itinérant et hospitalier, envers l’Esprit dont la conduite est douce et surprenante.

souligner la collaboration positive avec le CEPi : tous les trois ans, nous organisons ensemble une session de formation pour nos chefs d’établissements.

Portrait de Benoît De Clerck

M

on premier contact avec la Compagnie date de mon enfance : j’entre au Collège Saint-Michel de Bruxelles à l’âge de 10 ans pour le quitter à la fin de mes études secondaires. C’est dire combien j’ai mijoté dans la marmite ! Les enseignants (jésuites et laïcs) rencontrés sur ce parcours encouragent mon besoin de m’exprimer, en parallèle du programme des études, dans des activités à caractère social. La grande confiance qu’ils m’accordent pendant toutes ces années me permet de développer et d’épanouir ma personnalité. N’est-ce pas dans cette manière de faire que réside le cœur de notre pédagogie, de notre spiritualité ? Mes années d’instituteur puis de directeur dans d’autres établissements me font découvrir la richesse de spiritualités différentes, comme celle de Don Bosco. 1997 : retour aux sources à Saint-Michel, comme directeur de l’école primaire. Dix ans plus tard, je suis appelé à rejoindre l’équipe de la Coordination des écoles jésuites, comme responsable de l’enseignement fondamental, poste que j’occupe toujours. Notre mission essentielle, dans les multiples tâches à accomplir, est de transmettre le charisme initial d’Ignace. A travers nos activités, nous essayons de faire découvrir aux responsables et enseignants de nos écoles la dynamique des « Exercices », ainsi que son articulation avec la pédagogie mise en place. Au passage, je souhaite

Benoît De Clerck

L’aventure « Quid agendum » 2014 « Serais-tu prêt à mettre tes compétences d’organisateur au service d’un rassemblement franco-belge à Bruxelles ? » C’est dans ces termes que Pierre Hupez, socius de notre province, m’interpelle un jour. J’ignore alors que ma réponse positive va ouvrir la porte d’une belle aventure de travail en commun des deux provinces. Certes, il a fallu s’accorder régulièrement, apprendre à se connaître, accepter nos pratiques différentes et découvrir finalement des complémentarités dans nos différences : ingrédients d’une franche collaboration ! Les retraites communes ainsi que les trois jours vécus ensemble (collaborateurs laïcs et jésuites) à Bruxelles en compagnie du

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La Compagnie en Europe et dans le monde Père Général ont été des déclencheurs dynamiques dans le processus du rapprochement des deux Provinces. ? Benoît De Clerck

Portrait de Roland Francart

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i je me retrouve dans ce dossier, c’est peut-être parce que, jésuite belge, je suis né à Menthon-Saint-Bernard, sur le lac d’Annecy, en Haute-Savoie, il y a septante ans ! La patrie de Pierre Favre n’était rattachée à la France que depuis quatre-vingt-cinq ans ! Peut-être aussi parce que j’ai multiplié les voyages en France, en raison d’une des missions qui m’ont été confiées : promouvoir la BD chrétienne et être présence d’Église dans le monde de la BD. Je vais régulièrement au festival BD d’Angoulême depuis 1986, mais aussi à ceux de Saint-Malo, Illzach, Lyon, Solliès-Ville, Arras, Grenoble, etc. et au Salon du Livre de Paris. Un autre hobby, la philatélie — liée aux personnages de BD — m’amène à Paris (expositions à la Fête du Timbre), Lille, La Farlède, Angoulême, etc. Je suis frère, assistant de la Maison Provinciale durant sept ans, secrétaire de rédaction de la revue Échos (équivalent de Jésuites) depuis huit ans. J’ai été professeur en collège et lycée (comme on dit en France) de géographie, religion et bien d’autres choses au Congo (Kikwit), à Verviers, à Charleroi et à Bruxelles (Saint-Michel). Je crois au rapprochement entre nos deux provinces, d’abord par nécessité : trois jeunes en formation en Belgique Méridionale et Luxembourg (pour moins de deux cents jésuites), trente-huit en France (pour quatre cents). Ensuite, à cause de la similitude de nos apostolats, dans la même langue et la même

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Roland Francart (à gauche)

culture (les différences sont minimes). Enfin pour nous enrichir mutuellement de nos expériences différentes. Je me suis réjoui de l’annuaire commun, de la naissance des « Éditions jésuites » franco-belges, des visites de communautés à communautés par-delà les frontières, de ce début de collaboration entre les deux revues Échos et Jésuites et de tant d’autres domaines en bourgeonnement. Que l’exemple de notre fraternité, manifestée par exemple dans les retraites communes à Drongen (Gand) et à Wépion (Namur) ainsi que dans le rassemblement « Quid Agendum » à Bruxelles puisse faire naître de nouvelles vocations à la suite de Jésus humble et pauvre. ? Roland Francart, s.j.

Portrait de Marie-Christine Niobey

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’enseignement catholique m’a donné de belles occasions d’exercer diverses missions depuis bientôt 37 années. La formation initiale que j’y ai reçue m’a marquée : ap-


La Compagnie en Europe et dans le monde prendre à vivre ce que nous devons faire vivre aux élèves, tant sur le plan pédagogique que pastoral ; incarner du sens et des valeurs dans nos manières d’être et d’enseigner. Partir du point où est chaque élève, l’encourager, lui fixer des objectifs atteignables, s’appuyer sur ses goûts et ses réussites, varier les modalités de travail, encourager les pratiques collaboratives, considérer sa classe comme un lieu d’Église… Tout cela exige de travailler en équipe, de considérer son métier comme une exigence toujours en marche. Le goût m’est venu de transmettre mon expérience et d’accompagner d’autres adultes se destinant à l’enseignement. Les missions de formatrice qui m’ont été confiées — en direction diocésaine, dans les ISFEC (Institut supérieur de la formation de l’enseignement catholique ) ou à l’ISP (Institut supérieur pédagogique, département de la Catho) — ont renforcé mon goût pour la pédagogie et la recherche.

Mon chemin a rencontré il y a cinq ans celui du CEPi, dont je suis actuellement directrice. Avec une équipe de jésuites et de laïcs, nous avons pour mission de proposer aux établissements du réseau ignatien des formations et des accompagnements qui portent le charisme de chacune des six tutelles avec qui nous travaillons. Croisant l’expérience des fondateurs du Réseau ignatien avec le monde actuel, nous invitons chacun à faire un pas de plus vers la congruence entre ses manières d’être et de faire avec les jeunes, leurs familles et en équipe, dans l’esprit de la congrégation qui porte le projet de d’établissement. En vue du rapprochement entre la France et la Belgique, nous organisons l’an prochain avec le COCIJE une session franco-belge sur la question du numérique. Un travail s’amorce avec Lumen Vitae pour des livrets sur la pédagogie ignatienne. Le CERAS accompagnera notre session franco-belge avec un numéro hors-série de Projet sur le numérique, que nous avons travaillé ensemble. Je rends grâce à tous les religieux et religieuses de la famille ignatienne qui continuent à m’initier à la spiritualité d’Ignace, me donnant accès à une intériorité qui donne de la profondeur à ma vie. Je leur suis reconnaissante d’avoir découvert un nouveau visage de l’Église et approfondi des manières de prier. ? Marie-Christine Niobey

Marie-Christine Niobey

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Centres spirituels des deux Provinces L

es 14 et 15 janvier 2015, les présidents, directeurs et supérieurs des six centres spirituels de nos deux Provinces de Belgique Méridionale-Luxembourg et de France se sont rencontrés comme chaque année, cette fois à La Pairelle, à Wépion, en présence des Provinciaux, du Vice Provincial de France et également du P. Michel Roger, délégué du provincial de France pour l’Apostolat spirituel. Il s’agissait bien d’une rencontre, d’abord par l’accueil fraternel et exceptionnel dont nous avons bénéficié. Un des participants confiait au retour : « La qualité de l’accueil reçu, la restauration, le confort des chambres… : époustouflant ! » La maison — dans sa période de fermeture pour entretien — avait été ouverte pour notre groupe. Repas de fêtes, soirées conviviales proposant boissons locales et conseils pour choisir…. tout cela confortait la joie des participants qui se retrouvaient après d’autres rencontres, devenaient familiers… Nous récoltions les fruits d’une pratique déjà ancienne de rencontres multiples entre centres spirituels jésuites de nos deux provinces et, avec une fréquence moindre, entre centres ignatiens. Aujourd’hui, dans n’importe lequel de nos six centres, le fait de renvoyer une demande à un autre centre fait partie des habitudes, et la frontière politique entre nos deux pays n’est en rien un obstacle pour le retraitant qui s’adresse ici ou là. Dans un passé pas si lointain, la communication et les échanges entre les centres des différentes Provinces de France

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n’était pas, tant s’en faut, aussi développée. Les centres spirituels seraient-ils à l’avant-garde dans la rencontre de nos deux Provinces ? Dans nos échanges qui comportent une bonne part d’informations sur l’activité, les propositions, les équipes, nous avons constaté d’abord que beaucoup de choses bougeaient et en même temps que les Centres se portaient plutôt bien, notamment avec : - le projet de recomposition et redéploiement de Penboc’h ; - une redistribution des tâches à la Pairelle ; - les travaux du Châtelard ; - les nouveaux fonctionnements de la Baume ; - la vitalité des équipes locales des CoteauxPaïs ; - la stabilité et le rayonnement de Manrèse. L’impression prévaut d’une grande proximité dans les propositions des divers centres. En même temps nous saisissons mieux certaines spécificités de chaque centre, le style qui infléchit telle ou telle proposition davantage vers les croyants ou vers ceux qui viennent parce qu’ils franchissent une étape importante de leur vie, qui sont ouverts à la foi sans y être clairement engagés… et autres différences. Le thème propre à ces journées était notre présence aux jeunes. (mais quels jeunes ? récurrente question de la définition de l’intervalle — disons : de l’école primaire aux 35 ans). Nous avons bénéficié de la participation des responsables belge et français du Réseau jeunesse ignatien et, pour la BML, d’une ouver-


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Vue aérienne de Penboc’h

ture sur les écoles et sur l’aumônerie universitaire : meilleure connaissance de la/les générations « jeunes », conscience de leur déchristianisation, en même temps que rappel des initiatives multiples prises notamment pour les sensibiliser au service d’autrui, à la vie spirituelle dans la spécificité des contextes nationaux ou locaux. On remarque qu’un peu partout le secteur « jeunes » a été supprimé en tant que tel de nos centres, sans que pour autant la fréquentation « jeunes » diminue vraiment… Quand il est collectif, l’accueil des jeunes se fait d’abord selon les conditions matérielles de chaque centre : terrain, bâtiments. Les groupes de jeunes viennent souvent avec leur propre programme et leurs animateurs. Nous n’avons pas forcément de contacts avec eux mais il leur arrive de faire appel à une intervention ponctuelle pour présenter le centre, la Compagnie ou la spiritualité ignatienne. Jeunes adultes, ils viennent volontiers individuellement dans des propositions qui ne leur sont pas spécifiquement réservées…

Ce constat amène sans doute de notre part une grande vigilance et une plus grande réactivité pour répondre à des attentes bien spécifiques — on a évoqué ce qui concerne la vie affective, mais aussi des manières de proposer qui soient moins austères que d’habitude. Nous nous sommes redit que l’accueil des jeunes devenait davantage possible lorsque nous réussissons à établir des partenariats avec des associations, groupes qui sont en contact avec eux, ou lorsque s’élargit la coopération entre congrégations. Ainsi la coordination du réseau des centres spirituels de nos deux provinces a fait un nouveau pas. Nous attendons l’an prochain, où nous quitterons les grands bâtiments pour nous réunir à Toulouse, à l’invitation du Centre rayonnant des Coteaux-Païs. ? Jean-Noël Audras, s.j. et Georges Cottin, s.j., Le Châtelard

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« Jesuits Among Muslims 2015 » au Sénégal D

pu vérifier le lundi de Pâques ! A notre arrivée à Dakar, nous avons été accueillis avec du ngalakh, un dessert préparé à base de mil, de pâte d’arachide et de « pain de singe » (fruit du baobab) par les chrétiens pour « rompre le jeûne » le soir du Vendredi saint, et qui est très attendu par les musulmans qui en font également leurs délices ! Implantée dans le pays avec actuellement seulement quatre jésuites, la Compagnie y est responsable d’une paroisse à Tambacounda, dans le centre du pays, et est sur le point d’ouvrir un nouveau centre à M’bour, à 80 km au sud de Dakar, entre autre au service du dialogue interreligieux. Norbert Litoing, un jeune jésuite camerounais envoyé pour ce futur

© Google Maps

epuis 1980, le groupe « Jesuits Among Muslims (JAM) », se réunit toutes les « quelques années ». Après une petite interruption, nous nous sommes retrouvés à Rome en 2011, puis à New Delhi en 2013 et enfin cette année après Pâques, pour la première fois, en Afrique subsaharienne, dans la Province d’Afrique de l’Ouest qui nous a généreusement accueillis au Sénégal. Ce pays à majorité musulmane ne comporte que cinq pour cent de chrétiens mais ils y ont leur place et les relations intercommunautaires sont relativement harmonieuses, d’autant plus qu’il y a beaucoup de familles mixtes. De manière surprenante, les fêtes chrétiennes y sont célébrées à parité avec les fêtes musulmanes, ce que nous avons

Le monastère de Keur Moussa, à 50 km à l’est de Dakar, au Sénégal

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centre était notre hôte. Pour des raisons pratiques et logistiques, ce ne fut cependant pas en ce lieu que nous avons tenu nos séances, mais bien à l’hôtellerie du monastère de Keur Moussa, 50 km à l’est de Dakar, un petit paradis résonnant à l’aube de chants d’oiseaux vous donnant l’impression d’être sur une autre planète. Mais c’est bien pour une autre musique que ce lieu est connu ! Beaucoup d’entre vous ont en effet probablement déjà entendu parler de ce monastère bénédictin, fondation de Solesmes demandée par le premier archevêque de Dakar (le non moins connu Mgr Lefebvre !) grâce à la diffusion des cassettes, puis des CD de leurs liturgies accompagnées de djembé, de balafon et surtout de cette « harpe traditionnelle » qu’est la kora (améliorée, fabriquée et diffusée par les moines), et que vous pouvez écouter également sur Youtube. Ils méritent également d’être

La kora, « harpe traditionnelle », améliorée, fabriquée et diffusée par les moines

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La Compagnie en Europe et dans le monde connus pour leur accueil ! Ces près de quarante moines cultivant un grand domaine sur lequel ils organisent de nombreuses manifestations, nous l’ont ouvert un soir après les vêpres pour une visite suivie d’un repas festif en cette première semaine de Pâques. Ce n’est pas pour rien que le Sénégal est connu comme le pays de la teranga (hospitalité). De plus les relations interpersonnelles se font avec tant de naturel que vous avez l’impression d’arriver chez des amis que vous connaissez de longue date ! Si notre groupe JAM comprend en tout plus d’une quarantaine de personnes, moins de la moitié seulement ont pu venir cette année au Sénégal, ce qui a cependant rendu la rencontre très fraternelle et a facilité les échanges entre nous et avec nos hôtes. Nous étions une quinzaine de compagnons venant d’Asie, d’Afrique et d’Europe. Ayant quitté Dakar pour Keur Moussa le soir du lundi de Pâques 6 avril, nous avons accueilli le lendemain matin deux professeurs musulmans de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar qui nous ont présenté l’histoire de l’islam dans cette région d’Afrique (professeur Abdul Aziz Kebe) ainsi que l’origine de quelques conflits impliquant l’islam radical en plusieurs pays de ce continent, en particulier Boko Haram au Nigéria et les Shabab en Somalie (professeur Babacar Samb). Une des particularités de l’islam au Sénégal est d’être un islam confrérique, marqué par le soufisme et très inculturé, ce qui fait que l’on y entend souvent des critiques de « l’islam arabe » (wahhabite) par les musulmans eux-mêmes. Alors que l’Arabie Saoudite s’apprête à construire une université La mosquée de Touba

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islamique à Dakar, espérons que la convivialité entre communautés n’en souffre pas trop. La peur de l’islam radical dans ce pays est d’ailleurs telle que nos deux Compagnons indonésiens ont eu des problèmes à leur arrivée et se sont vu retirer leurs passeports à l’aéroport… L’après-midi, trois jésuites africains nous ont parlé de leurs activités : au service de la paix et de la réconciliation en République Centrafricaine à partir du Centre catholique universitaire (Médard Sane), au service de l’éducation avec le mouvement Fe y Alegria au Tchad (Étienne Mborong), tandis que Norbert nous présentait une réflexion sur la question des mariages mixtes. Le lendemain fut pour nous l’occasion de faire connaissance avec la deuxième confrérie la plus importantes du Sénégal, après la Tijaniya, la Muridiya (les Mourides), dans leur ville sainte de Touba, qu’ils décrivent comme étant leur « Vatican », deuxième ville du Sénégal située 200 km à l’est de Dakar et où s’élève la plus grande mosquée d’Afrique de l’Ouest. Cette confrérie, rassemblant plus d’un tiers de la population sénégalaise a également en main une partie importante de l’économie du pays, des


La Compagnie en Europe et dans le monde transports à l’énergie. Cette confrérie a en effet été fondée au début du xxe siècle par le cheikh Ahmadou Bamba (1853–1927) pour réformer la société sénégalaise face aux colonisateurs. Valoriser le travail est pour eux un moyen pour obtenir une indépendance culturelle et religieuse. C’est ainsi que leur devise que l’on peut toujours lire sur les murs est : « Travaille comme si tu ne devais jamais mourir. Prie Dieu comme si tu devais mourir demain ! » Ce cheikh est également l’auteur de nombreuses poésies mystiques, chantées par ses disciples que nous avons pu entendre dans son mausolée. Chaque année, le khalife, un descendant du cheikh, accueille dans cette ville plusieurs millions de pèlerins à l’occasion du Magal qui célèbre l’anniversaire de l’envoi en exil du cheikh par les autorités françaises en 1895. Le lendemain et le jour suivant, nous reprenions nos exposés à Keur Moussa : Christophe Ravanel nous a parlé de son expérience de partage spirituel avec des musulmans dans le centre spirituel d’Alger ; Tobias Specker nous a partagé son expérience de l’enseignement de la théologie musulmane dans les universités allemandes (une expérience de première main puisqu’il y a étudié lui-même pendant trois ans avec de futurs imams) ; Laurent Basanèse nous a présenté sa réflexion sur la question du « vrai islam » posée par la diversité de ses différentes interprétations dont celle salafistes ; Joe Kalathil nous a partagé son travail au service du processus de réconciliation entre Indiens et Pakistanais ; Victor Edwin nous a présenté sa réflexion sur les différents islams présents en Inde, mentionnant également le défi de la « wahhabisation », un souci partagé également par Heru Prakosa (l’actuel délégué du P. Général pour les relations avec les musulmans, qui a convoqué notre rencontre au Sénégal) qui nous a parlé de l’islam « hétérodoxe » en Indonésie, tandis que Greg Soetomo nous pré-

sentait sa thèse sur Hasan Hanafi. Pour ma part, j’ai présenté une ébauche de réflexion sur l’évolution de la présentation officielle de l’identité turque dans ce que le gouvernement actuel appelle maintenant la « Nouvelle Turquie », passant d’un « nationalisme turc » à un « nationalisme musulman et ottoman » que l’on peut d’ailleurs voir à l’œuvre dans la manière dont la Turquie se présente aux Africains sur le site internet du ministère turc des Affaires étrangères. (Depuis une dizaine d’année, la Turquie est en effet de plus en plus présente sur ce continent). Au terme de nos débats, avant de quitter Keur Moussa, après une évaluation et un échange de nouvelles sur nos activités, nous sommes convenus de nous retrouver dans deux ans, en 2017 en Indonésie pour notre prochaine rencontre JAM. Nous avons alors passé le samedi 11 avril, un jour de détente à Dakar au cours duquel nous sommes partis en pèlerinage à l’île de Gorée, un des lieux les plus importants de la traite transatlantique des esclaves ; ensuite, en contrepoint, nous nous sommes rendus au nouveau monument controversé érigé en 2010 par Abdoulaye Wade, le président précédent, célébrant de manière grandiose la renaissance africaine. Je suis pour ma part resté un jour de plus pour célébrer la messe dominicale dans une paroisse portant le nom romantique de « Saint Pierre des Baobabs » avant d’être invité par une de mes anciennes paroissiennes d’Ankara qui avait travaillé à l’ouverture de l’ambassade du Sénégal quelques années plus tôt et dont j’ai rapporté les salutations et moult cadeaux dans ma ville d’adoption ! ? Jean-Marc Balhan, s.j. (Ankara)

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Nota bene Nota bene Nota bene Nota bene Nota bene Nota bene Nota bene COMMUNAUTÉ DU CHEMIN NEUF Carmel de Mehagne 27, chemin du Carmel 4053 Embourg 04 365 10 81 carmelmehagne@chemin-neuf.be 3, avenue Arthur Dezangré 1950 Kraainem 0472 435 425 info@chemin-neuf.be www.chemin-neuf.be Klooster Heilig Hart De Merodelei 12 2600 Berchem 03 230 81 70 heilighart@chemin-neuf.be

du Chemin Neuf. Soirée pour prier ensemble et vivre la vie fraternelle. ACTIVITES ◆ LG : Mardi de désert « Ta Parole est la lu-

mière de mes pas, la lampe de ma route » Ps 118 – « Recevez l’Esprit Saint » (Jn 20, 22). Mardi 2 juin 2015 de 9 h 30 à 15 h 00. Animé par la Communauté du Chemin Neuf et le Père Bernardin Kamwanga. Journée de ressourcement à l’écoute de la Parole de Dieu et de l’Esprit Saint. Prendre le temps de s’arrêter et se laisser rejoindre par Dieu dans le silence. Enseignement, prière silencieuse, adoration, sacrement de réconciliation, eucharistie à 12 h 00, repas simplifié, écoute spirituelle. ◆ LG + BXL + Louvain-la-Neuve (Chapelle des

Bruyères, 14 rue René Magritte) + Namur (rue Henri Le Coq, 126) + Anvers. « Soirée Net for God », mardi 23 juin 2015 à 20 h 30 (LLN à 20 h 15, Anvers à 20 h 00 en néerlandais). ◆ Auderghem (23 Avenue Charles Schaller)

« Matinée Net for God », vendredi 19 juin 2015 à 10 h 00. ◆ Rencontres animées par la Communauté du

Chemin Neuf. Partages, prière, formation à partir d’un film vidéo, diffusé dans 70 pays. Le thème du film nous aide à reconnaître l’œuvre de l’Esprit Saint dans le monde, œuvre de paix et d’unité. Voir les précédents films sur www.netforgod.tv. LA PAIRELLE

GROUPES DE PRIERE ◆ LG + BXL : Groupe de prière pour tous. Tous

les mardis à 20 h 30 (sf vacances scolaires). Animé par la Communauté du Chemin Neuf. Une heure de prière et de louange, à l’écoute de la Parole et de l’Esprit Saint, afin d’accueillir Dieu dans notre quotidien. ◆ BXL (oratoire de l’Eglise St Michel, Montgo-

mery – 0483/39 18 93) : Groupe de prière jeunes. Tous les 3ème mardis du mois à 20 h 30 – le 16 juin 2015. Animé par la Communauté

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Centre spirituel ignatien 25, rue Marcel Lecomte 5100 Wépion 081 46 81 45 & 081 46 81 11 centre.spirituel@lapairelle.be www.lapairelle.be ◆ Retraites selon la pédagogie de l’École de

Prière Contemplative. « Ephata ! Ouvre-toi ! » (Mc 7, 34) « Ils étaient frappés au-delà de toute mesure et disaient : ‘Il a bien fait toutes choses…’ » . Entrer dans la prière contemplative telle qu’elle est proposée par saint Ignace dans les Exercices spirituels de 2ème semaine :


Nota bene Nota bene Nota bene Nota bene Nota bene Nota bene Nota ben commune, nous marchons en silence et seuls jusqu’à la célébration et au partage qui clôturent la journée. Du L. 13 au V. 18 juillet 2015 avec P. Paul Malvaux, s.j., Alix Crassaert et Geneviève Materne ◆ Vivre d’une lettre d’Amour. Quel Amour ?

Celui de Dieu qui a transformé la vie de saint Jean. Quelle lettre ? L’évangile où saint Jean témoigne de son expérience. Vivre ? Oui parce que ce même Amour peut encore nous dynamiser aujourd’hui. Du L. 20 au Me. 29 juillet 2015 avec P. Laurent Capart, s.j. et Bernadette van Derton ◆ Découvrir la Parole par le théâtre. S’expri-

mettre en jeu tous nos sens pour entrer en relation avec Dieu. Du Du Ma. 7 au V. 10 juillet 2015 avec P. Daniel de Crombrugghe, s.j., Joëlle et Michel Desmarets et Cécile Gillet ◆ Formation à l’animation d’Ecole de Prière

Contemplative. La formation commence par trois jours de retraite en silence selon la pédagogie de l’École de Prière Contemplative (prière guidée, prière personnelle, contemplation en groupe). Elle se poursuit avec trois jours de réflexion sur la démarche, d’exercices pratiques de rédaction et de présentation de prières guidées, d’animation de la contemplation en groupe. Du Ma. 7 au L. 13 juillet 2015 avec P. Daniel de Crombrugghe, s.j., Joëlle et Michel Desmarets, Cécile Gillet ◆ Écouter la Parole à la suite du Christ. Initia-

tion aux Exercices spirituels de saint Ignace. Vivre une expérience spirituelle fondée sur l’apprentissage de la pédagogie d’Ignace de Loyola : prier l’Écriture, relire sa prière et sa vie, entrer dans le discernement spirituel. Retraite en groupe avec enseignements et accompagnement personnel. Du L. 13 au S. 18 juillet 2015 ou du V. 31 juillet au Me. 5 août 2015 avec Michel Danckaert, P. Christophe Renders, s.j., Sr Alice Tholence, r.s.a., P. Etienne Vandeputte, s.j. et Bernadette van Derton ◆ Marcher et prier. Une expérience de re-

traite : 3 jours de marche entrecoupés de 2 jours à La Pairelle. Après une mise en route

mer, avec sa voix et avec son corps, seul-e et avec d’autres, peut être un moyen d’écouter la Parole, de la regarder, de la découvrir agissant en soi. La semaine consistera en ateliers de théâtre, de travail sur la voix et sur le geste, d’improvisation, de mise en scène et de travail en équipe. Moments de réflexion, de prière et de partage. Du V. 31 juillet au Me. 5 août 2015. Avec Sr Fiona Maguire, r.s.a. ◆ Vers la source vive. Un temps de renouvel-

lement dans la tradition des Exercices spirituels, un temps pour se retrouver soi-même et pour rencontrer le Seigneur. Du S. 8 au V. 14 août 2015. Avec P. Guy Vanhoomissen, s.j., Michel Danckaert et Sr Marie-Catherine Petiau ej ◆ « Elle a pris sur sa misère pour donner tout

ce qu’elle possédait » (Mc 12, 44). Retraite avec possibilité de massage. Le Seigneur connaît notre misère. Avec Lui, la visiter, l’habiter pour désirer et vouloir tout donner. Du L. 10 au V. 14 août 2015. Avec Rita Dobbelstein et Marie-Caroline Coppieters, praticienne agréée de l’Ecole de massage sensitif belge ◆ Les rencontres de Jésus dans l’évangile de

Marc. L’évangile de Marc est riche de rencontres de Jésus, certaines sont communes à tout genre de récit, d’autres sont occasionnelles mais provoquent des changements profonds dans les perspectives de Jésus. Du L. 17 au Ma. 26 août 2015. Avec P. Paul Gilbert, s.j. et Toiny Schreiner ◆ Quand le regard de Dieu croise le nôtre. Re-

traite et art plastique. Contempler et se laisser

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Nota bene Nota bene Nota bene Nota bene Nota bene Nota bene Nota bene toucher par la Parole ; permettre au « regard de l’imagination », d’émerger à travers le geste, la couleur et la forme (peinture, pastels, terre…). La démarche ne demande aucune compétence préalable. Du L. 17 au V. 22 août 2015. Possibilité de ne faire que les 3 premiers jours. Avec P. Bernard Peeters, s.j. et Françoise Lempereur, Professeure d’expression plastique

ronnementale, culturelle ? L’Evangile nous invite à nous mettre en marche vers un « autre monde », à cultiver l’espérance, cette « passion du possible ». Du V. 25 au D. 27 septembre 2015. Avec Claire Brandeleer, chargée de projet du Centre Avec, Centre jésuite de recherche et d’action sociale ; P. Christophe Renders, s.j.

◆ Marcher et prier. Une expérience de re-

◆ Week-end Ados « Let’s go ». Tu es jeune et

traite : 3 jours de marche entrecoupés de 2 jours à La Pairelle. Après une mise en route commune, nous marchons en silence et seuls jusqu’à la célébration et au partage qui clôturent la journée. Un contact préalable est demandé. Du M. 26 au L. 31 août 2015. Avec P. Philippe Marbaix, s.j. et Cécile Gillet

dynamique ? Tu as envie de vivre 2 jours de fête avec le Seigneur ? Viens nous rejoindre avec une trentaine de jeunes de 12-17 ans : temps de prière, partage, jeux, réflexion et veillées seront au rendez-vous. Du V. 25 au D. 27 septembre 2015 avec Antoine Beaudoint, Florence Fastres, Sr Françoise Schuermans ssmn, P. Paul Malvaux, s.j.

◆ « Qui donc est Dieu pour nous aimer

ainsi ? ». Avec saint Ignace, découvrir que Dieu nous parle… et que ce qu’Il nous dit, ce sont des mots d’amour… et que cet amour est contagieux. Du Ma. 1er au J. 10 septembre 2015. Avec P. Richard Erpicum, s.j. et Michel Danckaert ◆ Le Verbe s’est fait chair, la Parole s’est dé-

liée, l’Ecriture s’est jouée… Atelier d’écriture. À partir de la Parole de Dieu et de poèmes, par des exercices ludiques d’écriture, nous laisser surprendre par les mots qui nous habitent. Un moyen de laisser à Dieu un espace où il se révèle. Atelier s’inspirant du Journal Créatif ©, ouvert à tous : pas besoin d’être « doué en écriture ». Du V. 18 au D. 20 septembre 2015. Avec Nathalie Schul, animatrice certifiée du « Journal Créatif » (Anne-Marie Jobin) et P. Christophe Renders, s.j. ◆ Découvrir la prière silencieuse à la manière

tion aux Exercices spirituels de saint Ignace. Vivre une expérience spirituelle fondée sur l’apprentissage de la pédagogie d’Ignace de Loyola : prier l’Écriture, relire sa prière et sa vie, entrer dans le discernement spirituel. Retraite en groupe avec enseignements et accompagnement personnel. Du L. 5 au V. 9 octobre avec une équipe de La Pairelle ◆ « Oser la confiance, porter l’espérance ! ».

Halte spirituelle pour professionnels de la santé. Oser la confiance, c’est accueillir ses faiblesses et trouver force dans le Christ. Par ce consentement, la vie du soignant reçoit unification et consistance. Ainsi « soigné », il devient autrement soignant car, de manière insoupçonnée, porteur d’espérance. Du V. 9 au D. 9 octobre 2015 avec P. Pierre Depelchin, s.j. et une équipe de soignants

du zen. De nombreux textes chrétiens invitent à la prière dans le secret de l’être uni à Dieu. A l’écoute du « Nuage d’Inconnaissance » et avec « Frère corps » comme compagnon, nous nous initierons à cette méditation assise ou dans la nature. Du V. 18 au D. 20 septembre 2015. Avec Sr Christine Daine, clarisse, membre du D.I.M. (Dialogue Interreligieux Monastique)

◆ Dimanche 11 octobre 2015 : Dimanche des

◆ Face à la mondialisation dérégulée : de l’an-

méditative, prière, silence. Poètes et saints, penseurs et maîtres spirituels offrent aux chrétiens d’Occident un accès privilégié aux

goisse à l’espérance. Sommes-nous impuissants devant les crises financière, sociale, envi-

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◆ Écouter la Parole à la suite du Christ. Initia-

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familles. « Je ferai passer devant toi ma beauté » (Ex 33,19). Mettre en scène une histoire biblique sous le mode du théâtre japonais d’images « Kamishibaï ». La créativité en fête ! Avec Sandrine de Liedekerke et Nathalie Schul ◆ À l’écoute des spirituels de l’Orient. Lecture


Nota bene Nota bene Nota bene Nota bene Nota bene Nota bene Nota ben patrimoines de l’Asie : hindouisme, bouddhisme, taoïsme… Samedi 17 octobre 2015 : tradition hindoue. Ramanuja ou l’attention méditative ; Toukaram ou les psaumes du pèlerin. Avec P. Jacques Scheuer, s.j., Professeur émérite d’histoire des religions de l’Asie à l’UCL (Louvain-la-Neuve) et une équipe d’animation des Voies de l’Orient (Bruxelles) ◆ Quand le Dieu de la Bible se fait violent…

Que faire de l’image du Dieu violent de l’Ancien et aussi parfois du Nouveau Testament ? La confrontation à ces textes gênants nous ouvrira au chemin de salut que propose la Bible, un chemin de sortie progressive de nos propres violences… Du V. 23 au D. 25 octobre 2015 avec Dominique Martens, Professeur de théologie biblique à l’Institut International Lumen Vitae et le P. Etienne Vandeputte, s.j.

Session avec temps de prière personnelle.

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Le billet d’humeur

LÉON BLOY

QUI DONNE AUX PAUVRES PRÊTE À DIEU Y pensez-vous ? C’est la situation la plus dangereuse. Qui dit prêteur dit créancier. L’ennemi mortel du créancier, c’est le débiteur. La conséquence est épouvantable. En donnant aux pauvres, on s’expose à l’inimitié de Dieu, puisqu’on lui prête. Donc, il ne faut jamais donner aux pauvres, si on veut garder l’amitié de Dieu. Il faut se garder de faire l’aumône comme de l’aspic et du basilic. Cela saute aux yeux. Mais le contraire d’une proposition devant nécessairement entraîner des conséquences contraires, il est évident que le plus sûr moyen de se faire un ami de Dieu, c’est de dépouiller le pauvre autant qu’on le peut. En agissant ainsi, on est certain d’avoir Dieu pour soi et de se faire admirer des honnêtes gens, ce qu’il fallait démontrer.

Léon Bloy, Exégèse des lieux communs, Nouvelle série, LXXXVIII

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