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La Principauté Le premier journal d’actualité de Monaco

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Mai 2012

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Dossier Spécial

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Retraites : le temps des décisions

Grand Prix F1 de Monaco

Des lauriers et des hommes ELECTIONS 2013 : L’UNION POUR LA PRINCIPAUTE SE RENOUVELLE ET RELANCE SON ACTION POLITIQUE • PAGE 6


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Dossier Spécial Retraites : le temps des décisions

Mai 2012

SOCIAL • Le Gouvernement Princier a pris ses responsabilités et il les a prises à temps : il fallait agir maintenant, mais seulem

Une réforme pour as

Retraites : le temps des décisions

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Un ajustement nécessaire pour maintenir un régime parmi les meilleurs du monde : les retrai L’EDITORIAL

Stratégie politique et responsabilité...

endant le 40 prochains années, on pourra continuer de prendre à Monaco sa retraite à 60 ans, au niveau d’aujourd’hui. Ainsi présenté, le projet de loi sur l’ajustement des retraites pour garantir l’avenir du modèle monégasque, devrait contenter tout le monde, surtout en comparaison de ce qui se passe ailleurs. On s’apercevra dans ce dossier qu’il y a des réticences et même des critiques syndicales et patronales. Sur un sujet aussi emblématique des conquêtes sociales, le consensus est impossible. Le Gouvernement monégasque a pris ses responsabilités et il les a prises à temps – juste à temps pour certains, bien trop tôt pour d’autres, mais en tout cas pas trop tard. Le conseiller Valeri a estimé au regard des chiffres et prévisions, qu’il fallait agir maintenant et il a pris des décisions après consultation des partenaires sociaux. Les retraités ne sont pas concernés par la nouvelle loi, les efforts demandés aux salariés et aux patrons sont «objectivement raisonnables et supportables». La discussion porte sur la réalité des prévisions gouvernementales. Elle peut porter aussi sur le pari d’une augmentation régulière des heures salariées cotisables de 2,5 %. Dernier aspect, accepter une stabilisation du point qui, en fait, n’est pas un gel sans perspective d’augmentation comme certains l’affirment, mais une stabilisation au niveau actuel en euro constant. Les retraites continueront donc à augmenter en restant au niveau de celles versées aujourd’hui. Elles demeureront aussi attractives qu’aujourd’hui pour les futurs bénéficiaires et resteront supportables pour tous. Un ajustement au moment où, même s’il faut le faire, on peut le faire sans trop de sacrifices, ce qui ne serait pas le cas demain. C’est sans doute un argument fort. Le principe de précaution au service du “gouverner c’est prévoir”, qui veut concilier solidarité, équité et justice sociale pour maintenir un régime parmi les meilleurs du monde. Le dossier est maintenant entre les mains de la représentation nationale, qui à son tour après le gouvernement, les partenaires sociaux et le Conseil économique et social saisi pour avis, va devoir prendre ses responsabilités. L’objectif est de maintenir le régime retraite de Monaco parmi les meilleurs du monde.

DOSSIER

neuf mois de l’échéance électorale, l’échiquier politique monéA gasque commence à se dessiner plus

clairement. La pléthore de partis et mouvements politiques (parfois très petits) qu’on avait vu pousser comme des champignons à la veille des élections de 2008, même s’il n’ont pas tous disparus, semblent avoir enfin réalisé que dans un tel système majoritaire pour avoir des sièges au Conseil National (CN), il faut forcément se rassembler. Ce qu’ils semblent ne pas vouloir faire et par conséquent, cette fois-ci, ils resteront probablement en dehors de la compétition se limitant parfois à appuyer de l’extérieur une des listes en lice. A l’horizon se profilent donc trois forces politiques majeures, qui ont récemment tenu leur assemblée générale : l’Union des Monégasques, présidée par le chef de cabinet du Président Robillon, Jean-Sébastien Fiorucci, issue de la scission - il y a un an - au sein de l’ancienne majorité UPM (qui avait gagné les élections en 2008) ; Rassemblement & Enjeux, conduit par Laurent Nouvion ; l’Union pour la Principauté, où Anne Poyard-Vatrican vient juste de passer la main à Patrick Rinaldi. Puis, il y a l’UNAM, dont personne ne connaît et peut-être ne connaîtra jamais le vrai poids électoral, qui semble pour l’instant vouloir suivre le destin de l’UDM. A défaut de changements toujours possibles, c’est la situation qui se présentera aux Monégasques début février de l’année prochaine. Assez simple, à première vue… Sauf que si R&E peut compter sur une base électorale assez solide, l’UDM et l’UP s’adressent au même bassin électoral. Avec trois listes distinctes, la victoire de R&E serait probable. D’où l’importance des décisions que prendra l’UP et qui pourront se révéler décisives pour le résultat final. Dans une telle situation d’incertitude, la stratégie politique s’impose sur les contenus. La chasse aux voix justifie tous les moyens, et les initiatives aptes à attirer, élargir le consensus pour aller le chercher aussi dans le camp adversaire, se multiplient : R&E adopte une attitude moins intransigeante, l’UDM joue la carte de l’ouverture et l’UP laisse la porte ouverte à tous. Mais la méfiance – à la lumière d’un passé encore récent - est à l’ordre du jour : la présidence d’une commission du CN offerte à l’opposition – ce qui ailleurs est la coutume dans les régimes parlementaires – est ressenti comme une manoeuvre tacticienne pour désorienter l’adversaire. La politique dite «politicienne», prévaut, pour l’instant. En revanche, les programmes, eux, restent en coulisse : le risque que de bonnes idées puissent être objet d’émulation ou prématurément critiquées, est trop fort. Dans ce contexte, pas question de prendre des positions qui peuvent avoir des répercussions électorales sur des sujets qui impliquent directement des adhérents ou des sympathisants : la «grande dame», comme les syndicats appellent la SBM, vit actuellement un moment assez difficile, mais les seules propositions avancées pour s’en sortir se traduisent seulement par des critiques adressées à son principal actionnaire, le Gouvernement, ou surtout à la direction de la société, en se mettant parfois à sa place pour lui suggérer comment augmenter les recettes. Mais un plan de restructuraction générale, qui impliquerait aussi les salariés de la SBM, potentiels électeurs, n’a jamais été avancé par un seul de ces partis, qui préfèrent ne pas assumer une telle responsabilité, surtout dans l’imminence du verdict des urnes. Le projet de loi sur les retraites, qui vient d’être présenté par le Gouvernement, est un autre sujet brûlant que toutes les forces politiques en quête de consensus ont essayé désespérément d’éviter, pour le repousser après les élections. Et pourtant, on ne pouvait pas attendre davantage : l’avenir des jeunes générations est en jeu. Alors qu’ailleurs il devient de plus en plus illusoire pour les jeunes d’espérer pouvoir compter sur une retraite à la fin de leur carrière, à Monaco c’est une réalité acquise, voir même un privilège, comparé au montant des retraites perçues au dehors du pays. Et les élus, qu’ils le veuillent ou pas, seront appelés à jouer leur rôle et à assumer leurs responsabilités face aux électeurs, qui ensuite seront appelés à juger les actes et les décisions de leurs représentants au Conseil National. La politique demande toujours de prendre des décisions et d’en assumer la responsabilité : car la pire des politiques, est justement celle de l’immobilisme, qui ne sait ou ne veut pas trancher, souvent par manque de courage... (R.V.)

L’EDITORIAL

PAR PATRICE ZEHR

Photo © DR

INTERVIEW EXCLUSIVE DU CONSEILLER VALERI

Le Gouvernement a donc fait ses choix. Pouvezvous nous rappeler les grandes lignes du projet de loi qu’il va déposer sur l’évolution des retraites à Monaco? Stéphane Valeri : “Effectivement, le Gouvernement a pris ses responsabilités en présentant - après 10 ans de débat, après deux seuils d’alerte définis consensuellement, avec notamment l’accord de la délégation salariale composée majoritairement de membres de l’USM, seuils désormais franchis (pour l’un depuis 18 mois, pour l’autre 6 mois), après plusieurs mois de concertation et 6 réunions avec les partenaires sociaux - les mesures qu’il convient de mettre en oeuvre pour préserver jusqu’en 2050, le régime de retraite par répartition de la Caisse Autonome des Retraites (CAR). Ces mesures peuvent être résumées de la façon suivante : - d’une part, des dispositions de court terme ayant un effet immédiat significatif, à savoir une augmentation modérée et progressive du taux de cotisation à la charge de l’employeur (entre 0,8 et 1,3%) et du salarié

(entre 0,4 et 0,7%) ; - d’autre part, une disposition de long terme qui produira effet d’ici une vingtaine d’années, consistant en une évolution différenciée de la valeur du point et du salaire de base. Le principal intérêt de cette mesure est de stabiliser à son plus haut niveau actuel le nombre de points distribués, ce qui, tout en préservant l’avenir du régime, n’entraînera pas de diminution des futures pensions de retraite, mais simplement stoppera leur progression incessante et les maintiendra globalement, en euros Photo © DR constants, à leur niveau actuel. Ainsi, un salarié qui prend aujourd’hui sa retraite, après une carrière entière, en ayant toujours perçu un salaire équivalent au salaire moyen, perçoit une pension de 1.927,12 euros. A conditions égales, il en sera de même pour un jeune actif démarrant aujourd’hui sa carrière, lorsqu’il prendra sa retraite dans 40 ans. Par ailleurs, le Gouvernement a souhaité garantir dans le temps le paiement de l’allocation conjoint qui est versée par le biais du Fonds d’Action Sociale de la CAR aux retraités les plus modestes dont le revenu mensuel du foyer est inférieur à environ 2000 euros, en prévoyant que ces allocations soient désormais financées par une partie des cotisations perçues”.

Quels sont les grands principes qui ont guidés ces choix ? SV : “Ils sont au nombre de trois et le Gouvernement s’est attaché à les avoir toujours à l’esprit, que ce soit pendant la large concertation que j’ai menée et qui a précédé le dépôt du projet de loi, ou au moment où il a fallu trancher et prendre les décisions nécessaires pour assurer la pérennité à long terme du régime : - tout d’abord, la solidarité : ce qui signifie tout mettre en oeuvre pour préserver notre régime de retraite par répartition, sans recourir à l’assurance individuelle et à la capitalisation qui défavorise les plus modestes ; - ensuite, le partage strictement équitable des efforts nécessaires entre employeurs et salariés, selon les principes fondamentaux historiques du régime ;


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La Principauté

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ment après avoir largement consulté tous les partenaires sociaux. C’est maintenant aux élus du Conseil National d’évaluer à fond le projet et de le voter

ssurer l’avenir des retraites

aités ne sont pas concernés et les efforts demandés sont moderés et justement répartis entre salariés et patrons Photo © Charly Gallo / CdP

Que pensez-vous des réactions des partenaires sociaux, Union des Syndicats de Monaco et patronat, mais également d’autres acteurs sociaux et économiques ? SV :
 “Comme cela était plus que prévisible, je constate qu’aucun consensus n’a pu se dégager entre eux et même qu’ils défendaient des positions parfois diamétralement opposées. Le Gouvernement a donc été amené à prendre ses responsabilités et à faire prévaloir l’intérêt général en choisissant, entre leurs positions antinomiques, la voie du juste milieu. Contrairement à la position de la Fédération Patronale, je me félicite de ne pas avoir proposé une diminution du pouvoir d’achat des retraités, qui étant par définition devenus inactifs, n’auraient eu aucun moyen de la compenser, ce qui aurait alors constitué une régression sociale. De plus, à l’opposé de la conclusion du communiqué adressé à votre journal par cette Organisation, qui indique que « les retraites … vont dans le mur », je suis

Les chiffres clés du projet

LA FICHE

LA FICHE

2030 : année où si les prévisions gouvernementales sont exactes le système aurait explosé. 2050 : horizons de visibilité du système pérennisé. 2,5 % : augmentations annuelles en moyenne des heures salariés - un pari sur une variable de croissance. 0,4 % à 0,7 % : effort demandé selon évolution aux salariés. 0,8 % à 1,3 % : effort demandé aux patrons. Pour les salariés beneficiant d’un salaire moyen, une cotisa tion supplémentaire de 11,28 à 19,73 euros par mois et pour les patrons de 22,55 à 36 ,65. Retraite moyenne à Monaco : 1.800 euros ; en France : 1.000 euros. Un plus - par rapport à la France - (selon les cas) de 25 à 75 %.

Y a-t-il vraiment urgence ? Ne pouvait-on attendre après les élections par exemple ? SV : “Plus tôt les mesures seront appliquées, moins elles seront sévères. Et quelle personne responsable pourrait accepter le terrible recul social programmé faute de décision à l’horizon 2030 ? Mais la véritable urgence, c’est de maintenir le paiement de l’allocation conjoint, qui est versée aux retraités les plus modestes. La loi actuelle, sauf à ne

pas la respecter, ne permet pas, compte tenu du déficit du régime, de verser au fonds d’action sociale des sommes suffisantes pour en garantir le versement. Ainsi au 1er octobre 2012, cette allocation devrait être diminuée des deux-tiers, ce qui, pour le Gouvernement, n’est pas envisageable. L’entrée en vigueur de la nouvelle loi avant cette date, permettrait donc de garantir le paiement de cette allocation.Le Gouvernement ne se détermine pas par rapport à des échéances politiques, mais par rapport à l’intérêt général de la Principauté”.

DOSSIER

- et, enfin, la justice sociale en maintenant le pouvoir d’achat des retraités actuels, qui ne sont en aucune manière, concernés par les mesures”.

confiant dans l’avenir de notre régime de retraite qui, si la nouvelle loi est votée, sera préservé jusqu’en 2050. Je déplore également la réaction de l’Union des Syndicats de Monaco (USM), qui refuse de prendre en compte trois études d’actuaires réalisées depuis 2003 jusqu’à aujourd’hui. Ces études démontrent pourtant, qu’en l’absence des mesures de protection du régime de retraite des salariés contenues dans le projet de loi qui vient d’être déposé au Conseil National, ce régime serait en faillite, en ayant épuisé son fonds de réserve, à l’horizon 2030. Les cotisations ne couvrant, à cette échéance, que deux-tiers des pensions, les retraites devraient alors être diminuées drastiquement de près d’un tiers. Il est facile de comprendre que l’allongement de la durée de vie et donc de la durée de perception des pensions (19 années aujourd’hui contre 7 années en 1970), entraîne comme dans tous les autres pays développés, des dépenses qui ne cessent d’augmenter plus vite que les recettes. Ainsi, le nombre d’actifs qui par leurs cotisations financent en partie les pensions, rapporté au nombre de retraités qui les perçoivent, ne cesse de diminuer. Nous sommes ainsi passés, sur la même période, de 3,32 actifs pour payer une pension à 1,38 aujourd’hui. Pour nier cette évidence, l’USM s’appuie sur une étude de l’Union des Retraités de Monaco (URM) qui ne peut qu’aboutir à des conclusions erronées, puisqu’elle se fonde sur de fausses hypothèses. La Direction de la Caisse Autonome des Retraites a pourtant démontré à l’USM depuis 2005 (et n’a cessé de lui répéter depuis) que ses simulations sont basées sur une très forte sous-estimation du nombre de pensions à verser dans les futures décennies, ainsi que sur des données propres au régime de base français, qui ne recouvrent pas les réalités monégasques. Les conclusions de l’étude de l’URM sont, de plus, démenties par les trois études d’actuaires, menées par des cabinets réputés, dont c’est le métier et qui vont toutes dans le même sens. Par ailleurs, contrairement aux assertions de l’USM, le fonds de réserve de la CAR ne saurait être utilisé pour combler un déficit structurel, car ce faisant, les réserves disparaîtraient à plus ou moins brève échéance et le régime serait privé des fruits de sa gestion, accélérant encore la faillite programmée. Ce fonds qui sera simplement maintenu à sa valeur actuelle, pourra être bien utile un jour, pour traverser une courte période de grave récession économique”.

Que va-t-il se passer maintenant ? Quel rôle va jouer dans cette réforme capitale la représentation des Monégasques au Conseil National ? SV :
 “Le Gouvernement a pris ses responsabilités, c’est désormais aux élus du Conseil National de prendre les leurs en étudiant notre projet de loi et en se prononçant sur son vote. Nous sommes bien sûr à l’entière disposition des Conseillers Nationaux pour leur apporter tous les éclairages qu’ils jugeront nécessaires pour mener à bien leur réflexion. Conformément à notre Constitution, les mesures de préservation ne pourront être appliquées que lorsque le projet de loi du Gouvernement sera voté par le Conseil National”. Le modèle social monégasque fondé sur la prospérité peut-il être préservé malgré le contexte international ? SV : “Conformément à la volonté de S.A.S. le Prince Albert II, il appartient au Gouvernement de tout mettre en oeuvre pour préserver notre modèle social qui est l’un des meilleurs du monde, non seulement pour sa population, mais aussi pour l’ensemble de ses salariés, de ses employeurs et de ses retraités.A titre d’exemple, aujourd’hui, la pension moyenne versée par le régime de base français est d’environ 1.000 euros par mois (pour une carrière entière), contre plus de 1.800 euros pour le régime monégasque. Grâce aux mesures de préservation du régime, les retraités actuels mais aussi ceux de demain, c’est à dire les salariés d’aujourd’hui, continueront à percevoir des pensions supérieures de 25 à 75% à celles du régime général français, à carrière équivalente, dès 60 ans et donc sans allongement de la durée de cotisation.Certes, la Principauté n’est pas isolée de son environnement et la crise mondiale a été ressentie en 2009/2010 dans notre pays. Mais, force est de constater que malgré le contexte international difficile, l’indicateur qui impacte les recettes de la Caisse Autonome des Retraites, à savoir le nombre d’heures travaillées taxées, continue à augmenter de façon nette avec une hausse de 3% environ en 2011. Ce chiffre plus qu’encourageant, démontre la bonne santé globale de nos entreprises, qui nous permet de tabler sur une croissance future de 2,5%, sur laquelle nous avons fondé nos mesures de protection. Bien évidemment, le Gouvernement agit et agira pour accompagner le développement économique de la Principauté, qui est la condition nécessaire pour préserver ce modèle social.De nombreuses initiatives ont d’ores et déjà vu le jour pour perpétuer ce dynamisme, comme la création du Monaco Welcome Business Office et du Conseil Stratégique pour l’Attractivité, ou encore la modernisation de notre Administration qui est un chantier prioritaire et qui vise notamment à améliorer l’accueil des usagers et à accélérer les procédures”.



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La Principauté

Les réactions au projet de loi du Gouvernement sur les retraites Mai 2012

UNION DES SYNDICATS DE MONACO (USM)

Photo © USM

Une réforme injuste et injustifiée C

omme c’était largement prévisible, la forte réaction de l’Union des Syndicats de Monaco (USM) sur la réforme des retraites présentée par le Gouvernement, ne s’est pas faite attendre. Au lendemain de la présentation du projet de loi, lors d’un point presse organisé dans les bureaux de l’USM, les représentants des travailleurs n’ont pas mâché leurs mots, en rejetant en bloc la structure globale de cette réforme, jugée non seulement injuste mais aussi - surtout - injustifiée. Un désaccord total de la part de l’USM, donc, et une réforme que les syndicats ont perçue comme un « passage en force » d’un gouvernement princier qui a choisi de suivre les lignes inspirées par le patronat. Point crucial, les chiffres sur la base desquels on a décidé d’intervenir seraient faux. Comme conséquence, l’USM proposera à ses membres une mobilisation générale dont la date a déjà été fixée au 21 juin, sans pour autant exclure des actions en amont. Entre temps, une demande d’audition a été envoyée officiellement au Conseil National pour que les élus, appelés à voter cette loi, puissent d’abord entendre leurs arguments.

« Le système n’est pas en danger ! » « Ce qui nous inquiète le plus » a expliqué Monique Ferrete, secrétaire général, « C'est qu'il nous semble que le système – contrairement à ce qu'affirme le Gouvernement – n’est pas en danger ! » « Le études actuarielles s’avèrent fausses. On nous annonce la catastrophe depuis l’année 2000, mais il n’y a toujours pas urgence. Ce système fonctionne bien depuis 70 ans, pourquoi le toucher ? L’enjeu serait plutôt la réforme de la Caisse. C’est une profonde injustice qui sert seulement à approfondir le déséquilibre entre le patronat et les syndicats ». Les chiffres fournis par la CAR, eux-mêmes discutables, sont la démonstration, selon l’USM, que l’urgence de cette réforme ne serait pas justifiable. Comptes en mains, le vrai déséquilibre Monaco l’aurait rencontré seulement en 2008-2009, au début de la crise financière mondiale, mais ensuite la situation s'est progressivement améliorée grâce surtout à l’augmentation du nombre de salariés et donc des cotisations. Les études actuarielles présentées par le Gouvernement, selon Bernard Asso, ne sont pas correctes, et - avec cette réforme - les retraites subiront une perte d’environ 5% tous les dix ans. Et alors, l’augmentation éventuelle des salaires moyens ne serait pas en mesure de compenser cette perte, comme le Gouvernement l'affirme. Pour Angele Braquetti le vrai problème « vient surtout de la productivité ».

Fonds de réserve et points de retraite Autre point de forte contestation de la part de l’USM : le refus de la part du Gouvernement d’utiliser le Fonds de Réserve de la C.A.R. pour compenser d' éventuels déséquilibres temporaires, tandis que l’Exécutif veut le préserver en cas d’urgence réelle. Les syndicats affirment que – selon leurs calculs – ce fonds serait capable d’assurer le paiement des retraites pour une durée de six ans. Mais ce que les syndicats critiquent le plus n’est pas seulement l’augmentation des cotisations des salariés, mais la décision de dissocier la valeur du point de retraite et du salaire de base. Ce serait la mesure la plus pénalisante pour les futures retraites en absence aussi d’augmentation des salaires que les syndicats ne voient pas à l’horizon. Enfin, comparer les retraites monégasques aux retraites françaises, si on regarde pas bien les chiffres, peut engendrer des illusions, car le plafond des cotisations de Monaco est de 41% plus haut qu’en France, ce qui explique pourquoi en Principauté on peut compter sur un traitement meilleur. Mais il ne faut pas oublier qu’à Monaco existe un très fort « turn over » : les retraités avec 40 ans ou plus de cotisations ne représentent que 4% du total, tandis que ceux avec plus de 30 ans ne sont que 14 %. Tous les autres doivent avoir recours à une retraite mixte s’ils veulent compter sur un montant décent : ce qui se traduit, pour la plupart d’entre eux, par un départ en retraite bien (R.V.) au-delà de la limite de 60 ans à cause de la réforme française.

FEDERATION PATRONALE MONEGASQUE (FPM)

Haro sur l’exonération des retraités

U

ne réaction que l’on jugera brève et modérée dans le ton au regard des positions de principe et de départ du patronat. Cependant elle reste sèche et sévère dans ses conclusions et affirme qu’en fait il s agit d’un échec du principe de l’équité dans l’effort et une fausse solution. Ce qui est dans la ligne de mire de la fédération patronale c’est essentiellement l’exonération des retraités.

Photo © FPM

U.D.M. et U.P.

Les politiques face à leurs responsabilités

I

l n’est jamais très populaire de voter une loi qui accroit même modérément les cotisations. Mais on peut également l’assumer, avec un courage politique souvent apprécié des électeurs. On peut approuver l’ajustement sur les retraites en le jugeant indispensable et modéré et surtout garantissant l’essentiel dans la durée. C’est en gros pour le moment l’approche des élus qui cependant pour certains d’entre eux veulent faire entériner les enquêtes gouvernementales et limiter les effets des efforts demandés.

DOSSIER

Aucune effort demandé aux retraités “Suite à la présentation du 24 avril, par le Gouvernement d’un projet de loi modifiant la loi n°455 sur les retraites des salariés, la Fédération Patronale Monégasque prend acte des mesures envisagées. Conformément aux principes fondamentaux sur lesquels a été fondé le régime de la C.A.R, notre Fédération a toujours souhaité que l’effort soit réparti équitablement. Elle regrette que les négociations paritaires, engagées sous la houlette du Conseiller aux affaires sociales, soit un échec, et que chaque parties, salariés, entreprises, retraités, n’aient pas accepté de faire l’effort nécessaire à la survie du régime, alors que depuis le début, la Fédération Patronale avait accepté d’y prendre sa part. Elle constate que le Gouvernement ne veut demander aux retraités aucun effort, alors que leur pouvoir d’achat a été augmenté de 3,82% depuis les 11 dernières années. Pire même, rien n’ait prévu pour réguler les augmentations futures du point de retraite alors que les actifs eux sont certains d’être taxés plus. Est-ce équitable ?” Cette réforme ne résoudra rien Pour le patronat cette réforme de plus ne résoudra donc rien : “Pour mémoire, les créateurs du régime avaient bien prévu la possibilité pour les comités de faire évoluer : - le point de retraite comme l’inflation pour maintenir le pouvoir d’achat, - le salaire de base comme le salaire moyen pour ne pas distribuer trop de points. Cela n’a jamais été fait, et aujourd’hui les retraites sont 50% meilleures qu’en France…mais vont dans le mur”. Une analyse qui n’est pas partagée par le Gouvernement. Photo : Philippe Ortelli, Président de la FPM. (P.Z.)

Photo © CN

L’Union des Monégasques : une répartion égalitaire Un certain pragmatisme paraît s’être imposé au fil des rencontres et la lecture du projet de loi gouvernemental par l’UDM, qui est plus favorable que ce que certains commentaires devant la presse auraient pu laisser entendre. L’UDM estime tout d’abord que les principes fondateurs du régime à la monégasque sont respectés par le projet de loi du conseiller Valeri «En ce qui concerne l’équilibre de la réforme, il semblerait qu’elle respecte les principes qui avaient guidé les pères fondateurs de la C.A.R et notamment Charles Soccal, à savoir une répartition égalitaire de l’effort entre salariés et employeur. L’UDM ne peut que s’en féliciter». Le temps du service minima est passé, le CN entend même insister sur le rôle des élus au delà du texte de loi sur les possibles évolutions imposées par la conjoncture. Mais des critiques demeurent : “Tout d’abord, l’UDM regrette que le texte proposé par le Gouvernement fasse l’impasse sur la retraite minimale. L’UDM est consciente qu’un vote favorable se traduirait immédiatement par une augmentation des cotisations des employeurs et des salariés. C’est pourquoi elle souhaite que de sensibles augmentations de salaires viennent rapidement compenser la perte de pouvoir d’achat des salariés". Cette proposition d’une augmentation des salaires pour compenser la ponction supplémentaire sur le pouvoir d’achat a peu de chances d’aboutir. Le patronat aurait beau jeu d’expliquer qu’on lui fait au finish supporter la totalité du poids de la réforme. L’Union pour la Principauté : c’était le temps d’agir La réaction de l’UP a été également rapide. Pour cette formation il était effectivement temps d’agir, car le débat est dans l’air depuis au moins 10 ans. “A l’époque l’UP et le Président du Conseil National Stéphane Valeri avaient œuvré pour la mise en place de seuils d’alertes et les partenaires impliqués - patronat, syndicats, retraités s’étaient mis d’accord pour travailler sur une réforme si ces seuils étaient atteints. C’est le cas aujourd’hui, il est temps d’agir”. Avec une évidence : “La structure même du système est à revoir pour être pérenne. Tous les grands principes du projet gouvernemental sont approuvés : équité, effort supportable et maintient des valeurs fondamentales du système”. Une approbation globale avec le désir d’aller maintenant au fond des choses et du texte. Enfin “si le Gouvernement estime avoir fait son travail, il doit laisser le temps au Conseil National, représentant les monégasques, de faire le sien. Il doit avoir le temps nécessaire d’étudier les détails de ce projet, les projections chiffrées et de consulter des partenaires concernés”. C’est sans doute ce qu’est en train de faire l’UNAM. R&E ayant de son coté décidé de rester prudent et de ne réagir que dans un deuxième temps. Dont acte. (P.Z.)

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6 La Principauté

Politique & Société

Mai 2012

ELECTIONS 2013 • Près de 120 personnes présentes le 17 avril dernier au Novotel à l’Assemblée générale de l’Union pour la Principauté

L’UP assume le rôle d’arbitre

Q

Un parti qui a dans ses mains la clé du scrutin mais qui devra faire face à des choix très difficiles

POLITIQUE

uelques 120 personnes ont participé à la dernière assemblée générale de l’UP le 17 avril dernier. Les organisateurs peuvent s’en estimer satisfaits. L’AG avait été certes annoncée mais sans grande publicité. Le public était particulièrement déterminé et confiant, malgré des difficultés que personne n’a tenté de nier.

Un rôle crucial pour le scrutin de 2013 L’UP conserve donc un socle électoral suffisant pour jouer un rôle crucial dans la prochaine législative de février 2013. On peut même aller plus loin et dire que l’UP est incontournable, car elle a aujourd’hui en tout cas les clés du scrutin. Le parti se trouve dans la position de « faiseur de roi ». L’UP - ou au moins son électorat - sera donc très courtisée par ses anciens élus de l’UDM comme par R&E. Mais se retrouver en position stratégique, n’est pas la même chose que d’être en position dominante, comme elle le fut en 2003 et 2008. Une position que l’UP espère retrouver en allant avec un programme au devant de son électorat historique. L’UP est dans une situation très délicate. Après l’échec du bloc UPM maintenu face à l’UDM, il lui faut se positionner et accentuer sa visibilité. Il y a plusieurs options.

Faire un choix ne sera pas facile... Tenter de former une liste à partir d’un programme novateur et préparé en consultant les Monégasques. Mais les conséquences de trois listes en présence sont politiquement évidentes. Faire de ce programme le socle pour d’éventuelles alliances ou soutien extérieur. Des alliances mais lesquelles - une refondation de l’union avec l’UDM, une neutralité critique, un rapprochement avec R&E ? Rien ne peut être exclu, à l’heure actuelle. Certes, pour l’UP ce ne sera pas facile - un militant confiait « il me serait impossible de voter pour nos ennemis, mais je ne pourrai pas plus voter pour certains renégats ». Un sentiment largement partagé qu’Anne Poyard Vatrican a parfaitement résumé dans une formule « l’union fait la force, mais des coups de force peuvent casser l’union ». La présidente de l’UP s’est bonifiée. Les épreuves politiques, les attaques personnelles l’ont patinée et un enthousiasme lyrique a cédé la place à des analyses plus sobres, mais sur un ton toujours aussi convaincu. C’est le cas notamment sur l’un des angles d’attaques les plus forts actuellement de l’UP, la situation à la SBM, ou la dégradation des perspectives de logement des Monégasques, avec une détermination réaffirmée, sur un sujet qui est dans l’ADN du parti et qui a, en grande partie, permis ses deux victoires électorales. Poyard-Vatrican passe la main à Rinaldi “Il faut se recentrer sur l’essentiel. Notre position est simple, nous avons des valeurs que vous avez choisies, monégasques, en nous élisant en 2003 et en 2008. Nous allons faire un programme ensemble. Si d’autres se reconnaissent dans ses valeurs, dans ce programme, alors ils seront les bienvenus au sein du parti ou à côté en union avec nous. Aujourd’hui va commencer le travail sur le programme avec vous, nos adhérents, nos sympathisants, c’est vous qui êtes au cœur du débat, notre raison d’être… C’est pour vous, c’est grâce à vous, que l’UP existe et qu’elle est forte”. Anne Poyard Vatrican aura manifesté un caractère, une fidélité rare dans le monde politique et aura parfaitement réussi sa sortie de la présidence du parti. Elle cède la place pour se consacrer à son rôle d’élue avec Brigitte Boccone-Pagés, pour faire entendre la voix de l’UP en période électorale au sein du Conseil national. Une voix qui sera critique et forte, si l’on se réfère aux interventions de son nouveau président élu par le nouveau comité directeur, le très combatif Patrick Rinaldi. Rinaldi qui, dans les inévitables tractations futures, qui aboutiront ou non, n’aura pas le passif des relations

entre l’ancienne présidente de l’UP et le président du CN ou celui de l’UDM.

PAR PATRICE ZEHR

Jean-Michel Cucchi reste en coulisse Cette assemblée générale a été l’occasion également de tester la popularité intacte de Jean-Michel Cucchi qui a animé la soirée et qui incarne l’esprit du parti, même si sa volonté de ne pas monter pour le moment en première ligne, pour des raisons professionnelles et personnelles, fait des déçus. Il est certain que ses avis resteront très écoutés et qu’il aura un rôle à jouer dans les décisions du parti et la mobilisation de l’électorat. Pour Cucchi, il est impossible de ne pas être président du Conseil national 24 heures sur 24 - et ce serait incompatible avec ses charges professionnelles… une pierre dans le jardin de Robillon, bien sûr, avec également une charge non dite, mais relayée par des militants, sur certains cumuls...

Les attaques contre Fiorucci et Nouvion Il était beaucoup question du fait que le chef de cabinet du président du Conseil national soit devenu le président du parti majoritaire. Une situation jugée anormale. Les critiques sont encore plus acerbes du coté de Laurent Nouvion. Il est vrai que cette situation peut être jugée choquante, encore que comme le fait remarquer l’intéressé, c’est parfaitement légal. Il précise cependant que s’il se présentait aux suffrages des Monégasques, il interromperait ce cumul controversé. Lors de la présentation à la presse du nouveau bureau de l’UDM, le même Fiorucci s’est félicité d’un enthousiasme nouveau lors de l’assemblée générale de la formation majoritaire. Il s’est montré très critique vis-à-vis de Laurent Nouvion, jugeant que ce dernier n’avait pas les moyens de ses ambitions, comme il le démontrera d’ailleurs, selon lui, à la tête de la présidence de la commission de législation.

Photo © UP

Une ouverture qui cache une stratégie ? Il est vrai que cette ouverture a des allures de piège. Mais - paraît-il - tout était préparé et, précise Jean Sébastien Fiorucci : “On lui a proposé sans voter pour lui, ce qui est normal, car ouverture n’est pas soutien. Si Nouvion trouvait cela inacceptable, il n’avait qu’à retirer sa candidature à l’issu du premier tour”. La commission législation a déjà connu quelques ratés, comme on pouvait s’y attendre, et on voit mal si le climat ne s’améliore pas, comment cette cohabitation d’un président minoritaire dans une commission hostile, pourrait faire du bon travail. Laurent Nouvion tentera de démontrer qu’une animosité politicienne porte tort à une commission importante. Les monégasques jugeront et du travail et des comportements. Plus généralement du coté de R&E, cependant, on pense avoir toujours le vent en poupe, on croit à la victoire et on parle aussi beaucoup d’ouverture. Rien ne s’oppose, laisse-t-on entendre à un rapprochement avec ceux qui restent attachés à l’essentiel, la stabilité institutionnelle et le respect intégral des prérogatives princières, sans les dérives parlementariste ou sociétale de l’UDM. A bon entendeur salut.

Nicolas Sarkozy dès le premier tour à Monaco

PRESIDENTIELLES 2012

A

vec plus de 58 % des suffrages, le président sortant confirme sa popularité auprès des Français de Monaco. Il fait même un tout petit mieux qu’il y a 5 ans. Marine Le Pen, elle, est juste au dessus de son score national à 18,2 %, bien mieux que son père il y a 5 ans qui était à 10 %. 10 %, c’est le score de François Hollande équivalent à celui de la dernière fois de Ségolène Royale. Une droite présidentielle souveraine, un Front à sa dimension nationale mais moins haut que dans la région française voisine et une gauche toujours très faible, voilà le vote des français de Monaco. L’agglo française a voté un peu différemment. Si dans le département limitrophe de la Principauté Nicolas Sarkozy est largement en tête, il est plus sous la pression du FN, 37 contre environ 23 %, Hollande à 19. Il y aura de nombreuses implications pour les législatives de juin. A noter par ailleurs que si l’on prend l’ensemble des expatriés et le vote global des français de l’étranger… Nicolas Sarkozy est à 38, Hollande à 28, c’est Marine Le Pen qui est la mal aimée et réalise une contre performance, car avec seulement 6 % des suffrages, elle fait à peine mieux qu’Eva Joly, devancée par Bayrou 11 et Mélenchon 8. A Monaco ce premier tour aura été marqué d’autre part, par l’irritation de nombreux électeurs devant les longues attentes pour voter à l’ambassade. Il y a eu des mouvements de mauvaise humeur et, plus préjudiciable, également des abandons. Les résultats ont été connus si tard qu’ils n’ont pas pu être pris en compte dans l’édition du lundi de Monaco matin. Hugues Moret, l’ambassadeur de France à donc donné toutes les explications qui devront convaincre les français de Monaco et sa hiérarchie. Tout a été mis en place pour tirer les leçons des lenteurs du premier tour pour que le second soit exemplaire… Quel que soit, bien sûr, le résultat final à Monaco, dans le département voisin et sur le territoire national français. (P. Z.) Photo © DR



8 La Principauté

Economie & Finance

Pour l’avenir du Port Hercule

Mai 2012

INTERVIEW • Franck Lobono et Jean-Claude Degiovanni, Président et Vice-président de l’association des plaisanciers “Les Pontons de Monaco”

Ç

“Aux côtés des grands yachts doit cohabiter une petite plaisance locale : elle a sa place dans les ports de Monaco”

au port de Monaco. Le a bouge Gouvernement a annoncé lors du point de presse du 27 mars dernier les «nouveaux travaux d’Hercule ». Le port éponyme devrait participer à l’attractivité de la Principauté autour du nouveau Yacht Club. Objectif : faire du port un lieu attractif et cohérent avec l’image d’excellence de la Principauté. C’est aussi le but d’une jeune et dynamique association, Les Pontons de Monaco dont l’objet est clair : maintenir et promouvoir la petite et moyenne plaisance en Principauté. En effet le port de Monaco n’est pas un port de plaisance comme les autres, il fait partie de l’histoire et de l’identité de Monaco. Une petite plaisance, héritière des agriculteurs et pécheurs d’antan composée de monégasques et enfants du pays, y cohabite avec les grands yachts des grosses fortunes. Le prince Rainier III avait voulu, par des tarifs préférentiels, assurer la pérennité de cette présence et de cette vie. L’avenir du port relance les craintes de certains sur une augmentation massive des tarif, insupportables par les petits plaisanciers, et rejoint le combat plus général pour éviter que Monaco ne soit un Resort et non plus un vrai pays, et son port une réserve à bâtiments luxueux mais souvent fantomatiques. La volonté de Les Pontons de Monaco est d’associer les « plaisanciers du pays » aux projets du gouvernement lorsque ceux-ci concernent les ports. La Principauté a voulu en savoir plus en rencontrant Franck Lobono (photo), Président des Pontons de Monaco et Jean-Claude Degiovanni, Vice-président. Interview relue et corrigée.

Votre association est jeune, créée en 2011 et déjà une centaine d’adhérents sur 700 plaisanciers concernés par votre action. Pourquoi donc cette association maintenant ? Frank Lobono : “Nos adhérents sont propriétaires de leurs bateaux amarrés au port de Monaco, des unités n’excédant pas 18 mètres. Il s’agit d’une population très attachée à la Méditerranée et à l’identité maritime de Monaco. Sur le port, il y a une vraie vie sociale ! La vie de proximité avec la mer est un héritage transmis de générations en générations. Les plaisanciers d’aujourd’hui sont souvent les descendants de familles de pécheurs”. Jean-Claude Degiovanni : “Il y a effectivement, indiscutablement une spécificité à Monaco. Un attachement avec la mer et la plaisance. Nos princes sont eux même venus de la mer et ont été les souverains marins d’un pays maritime”.

ASSEMBLEE

PAR PATRICE

ZEHR

Cette petite plaisance cependant ne paye pas les tarifs normaux des grands bateaux. Elle est protégée... FL : “C’est vrai, et elle doit le rester. Nous bénéficions de tarifs véritablement préférentiels justifiés par la spécificité monégasque et déjà reconnue à l’époque par le Prince Rainier. On ne peut pas comparer le port de Monaco avec les marinas artificielles des pays voisins. Monaco est un port naturel, historiquement intégré dans la ville. La population vit autour de ce port. C’est pourquoi les tarifs des « anneaux » pour les petits plaisanciers doivent rester supportables et préférérentiels. Si les tarifs explosaient, les Monégasques et les enfants du pays seraient condamnés à vendre leur bateau ! Ce serait un drame à notre échelle”. JCD : “Bien sûr, ce n’est pas notre petite plaisance qui fait vivre le port. 95% du chiffre d’affaires de la SEPM (Société d Exploitation des Ports de Monaco) est réalisé grâce à la grande plaisance et aux croisières. Sur un tarif de base sensiblement équivalent à ceux pratiqués dans les vieux ports voisins, un monégasque bénéficie d’une remise de 75%”.

Ces privilèges permettent de maintenir une petite plaisance, mais on comprend que la logique économique doit pousser certains à inciter les petits à partir au profit de gros de plus en plus gros et payant le tarif fort… FL : “C’est un privilège qui s’inscrit dans une pratique indispensable en Principauté. Les Monégasques ne sont pas riches ! Il est normal qu’ils puissent bénéficier des retombées d’un environnement très privilégié. C’est la même chose dans le logement et dans d’autres secteurs. La petite plaisance apporte une vraie vie au port, c’est une des principales activités sociales toute l’année. Mais vous avez raison il y a une tentation financière. Il y a déjà eu une très forte alerte. A la fin de l’année dernière, il y a eut un projet d’augmentations qui allait jusqu’a 420%. C’était la fin programmée de la petite plaisance pour faire de la place aux gros. Mais en fait il y a de la place pour tout le monde”. JCD : “Nous sommes immédiatement montés au créneau pour défendre notre vision du port et les intérêts de nos adhérents. On a rencontré le gouvernement et les dirigeants du port”.

2011, une année très positive pour la CDE

00 acteurs économiques monégasques se sont rassemblés le 17 avril 2 dernier au Salon Bellevue de l’Hôtel de Paris, à l’occasion de l’Assemblée Générale Ordinaire de la Chambre de Développement Economique de

ASSEMBLEE Photo © CDE

Monaco (CDE). Les membres de la CDE ont approuvé les bilan et programme de leur association. Invité exceptionnel de la CDE, S.E. M. le Ministre d’Etat Michel Roger a également assisté à l’Assemblée et s’est adressé aux entrepreneurs présents. L’année 2011 était particulièrement active pour la CDE, avec 50 opérations à Monaco et à l’étranger, autant d’actions ciblées pour répondre aux principales missions que sont la recherche de nouveaux investisseurs et le soutien au développement des entreprises monégasques. Le membership de la CDE a augmenté (+6%), comme son activité de formalités internationales (+11%). 77 dossiers d’investisseurs ont par ailleurs été ouverts en 2011, dont 8 sont maintenant implantés dans les secteurs de la santé, l’horlogerie, le design de luxe, et l’éducation et 24 dossiers sont en cours d’installation. L’année 2012 de l’association s’annonce elle aussi dynamique. La présence et l’intervention de S.E. M. Michel Roger à l’occasion de cette Assemblée Générale étaient un signe fort de l’intérêt du Gouvernement Princier pour l’action de la CDE au service des entreprises monégasques. « La CDE a une mission d’intérêt général d’aide au développement des entreprises et de recherche d’investisseurs. Elle a un rôle essentiel, fédère les acteurs économiques de la Place et sert d’interface active entre le public et le privé. » C’est en ces termes que le Ministre a présenté la CDE, confirmant ainsi toute sa place dans le dispositif de développement économique mis en place par le Gouvernement Princier, et sa complémentarité avec d’autres acteurs comme le Monaco Welcome & Business Office, le Réseau diplomatique et consulaire de la Principauté et l’action de S.E. M. Henri Fissore en matière d’accueil d’investisseurs. Saluant l’esprit de collaboration qui se concrétise entre tous, le Ministre d’Etat a ensuite présenté les grandes lignes des travaux du Conseil Stratégique pour l’Attractivité qu’il préside. Il a également évoqué la modernisation de l’Administration. Des thèmes intéressants pour les chefs d’entreprises présents qui ont été sensibles à cet espace de discussion.

Photo © DR

FL : “Fort heureusement, on a été entendus, je crois. L’augmentation programmée des tarifs a été bloquée par le Ministre d’Etat et Madame le Conseiller de Gouvernement Gramaglia. L’augmentation annuelle sera limitée à 15 % pendant 3 ans, puis indexation sur le coût de la vie. Cette mise à niveau est acceptable. Il ne s’agit plus d’une augmentation de dissuasion. C’est d’autant plus acceptable que les ambitions du gouvernement pour l’attractivité du port l’amène à améliorer certaines infrastructures qui en avait bien besoin !”

Vous êtes donc confiant pour l’avenir ? JCD : “Nous ne sommes pas crédules. On sait bien qu’on gène certaines spéculations autour des anneaux. Mais il nous parait indiscutable que l’intérêt de Monaco est de ne pas céder le port aux spéculateurs. Les Monégasques ont droit à une petite plaisance”. FL : “Nous voulons accompagner et contribuer au futur des ports de Monaco. L’équilibre actuel est subtil mais réaliste et respectueux de notre histoire. Il nous faudra cependant rester vigilant pour que l’âme locale ne soit pas sacrifiée. Nous disons au gouvernement que nous sommes là pour participer. Nous sommes désormais structurés pour être des partenaires et non des opposants. Notre démarche se veut positive et constructive. Elle doit être entendue, encouragée et respectée par les autorités. Obtenir un siège au sein du Conseil d’Administration de la SEPM me paraît indispensable. Cela a été évoqué et promis mais pour le moment pas suivi d’effets. Aujourd’hui l’administration du port n’a pas de représentant de la petite plaisance. Il ya des hôteliers, des grands yachts, des sociétés privées mais pas un représentant des petits plaisanciers ! Le Gouvernement a la chance que notre association se soit constituée. Qu’il la saisisse et fasse un signe aux 700 petits plaisanciers !”

Votre avis sur les projets du Gouvernement. FL : “Inscrire le port dans une priorité de dynamisme nouveau autour de l’attractivité est indispensable. Il y a des efforts à faire. L’état des pontons et les environnements ne sont pas à la hauteur ! Le Yacht Club est incontournable pour attirer les riches clients. Ils ont l’expérience et les réseaux nécessaires. C’est une clientèle indispensable qu’il faut savoir accueillir. Monaco doit savoir se démarquer car le soleil brille ailleurs et cette clientèle est habituée à ce qui se fait de meilleur. L’amateurisme n’a pas sa place ! Aux côtés des grands yachts doit cohabiter une petite plaisance locale. Elle a sa place dans les ports de Monaco. Notre port est unique et très différent de tous les autres. La petite et moyenne plaisance locale est un de ces différences et nous entendons la maintenir, sans hostilité, grâce à un dialogue permanent avec les autorités”.


Economie & Finance

La Principauté

“Cultiver l’image et l’ambition” Mai 2012

A.M.A.F. • L’avis du nouveau président de la CCAF de Monaco, Jacques-Henri David, sur la situation financière de l’Europe et de Monaco

«M

L’état de santé de la zone Euro va beaucoup mieux, mais “la crise bancaire n’est pas complètement sous contrôle”

onaco, état indépendant, moderne, dans la zone euro a vocation, faute d’espace, à développer le secteur des services et des activités à forte valeur ajoutée dans le domaine financier ». Et la Principauté doit le faire en restant dans le chemin tracé par le Prince Albert II, dans son discours d’intronisation : « L’argent et la vertu doivent se conjuguer en permanence ». Jacques-Henri David, le nouveau président de la Commission de contrôle des affaires financières de Monaco (CCAF)*, homme d’expérience au CV impressionnant**, était l’invité d’honneur de l’AMAF mercredi 18 avril lors d’un déjeuner au Café de Paris. Devant une centaine de convives « du métier » attentifs, M. David est intervenu sur le thème : « La zone euro : crise et mutations – Réflexions pour Monaco ».

Zone euro : ça va mieux, mais… Après un rapide historique de la construction européenne, le président de la CCAF a dressé un état de santé de la zone euro – à laquelle Monaco appartient. Cela va mieux. « Les changements de gouvernements dans les pays fragiles commencent à faire leur effet. On aperçoit la lumière au bout du tunnel, grâce à une expansion soutenue au plan mondial par les pays émergents. Mais des zones d’ombre persistent. La crise bancaire n’est pas complètement sous contrôle». JacquesHenri David propose, pour remettre la maison euro en ordre, de « mutualiser une partie de la dette européenne, une fraction de 20% par exemple, qui en ferait une dette pas chère et efficace », et il regrette que sa proposition ne soit pas entendue par les dirigeants européens. Deux autres points sont à ses yeux importants : « la reconvergence des économies française et allemande – c’est la racine indispensable – et que les pays reprennent le contrôle de la régulation financière aujourd’hui entre les mains des marchés. »

PAR PIERRE-YVES

REICHENECKER Photo © AMAF

Soyons ambitieux Pour en revenir à Monaco, Jacques-Henri David a insisté sur l’image – « la bonne image à cultiver : le respect des bonnes pratiques dans le contrôle des flux financiers », en soulignant combien la place financière monégasque avait progressé dans ce domaine. Et il a lancé un message à l’adresse des participants à cette réunion : «Soyons ambitieux et essayons de nous mettre dans la roue du Luxembourg ». Faute de temps malheureusement, M. David n’a pu développer plus avant ses réflexions sur Monaco. Ce n’est que partie remise.

* Il a succédé à M. Christian de Boissieu en septembre 2011 ** Président de la société de conseil Acxior Corporate Finance. Ancien Président du groupe Deutsche Bank France et Vice Chairman de la Division "GlobalBanking" de Deutsche Bank AG durant dix ans, il a été, entre autre, Directeur Général de la Compagnie de Saint-Gobain, Directeur Général de la Compagnie Générale des Eaux (aujourd’hui Vivendi), Président du Directoire de la Banque du Développement des PME (aujourd’hui OSEO).

Légende photo : De gauche à droite : M. E. FRANZI, Président de l’A.M.A.F. ; S.E.M. M. ROGER, Ministre d’Etat ; M. J-H. DAVID, Président de la C.C.A.F. ; M. M. PICCININI, Conseiller de Gouvernement pour les Finances et l’Economie ; M. M. LANTERI, Directeur de la Banque de France, Nice.

Plus d’information avec les réseaux sociaux

CES JEUNES

L

CES JEUNES e Conseil économique et social des jeunes, promo 2011/2012 a tenu sa session plénière le 11 avril dernier dans l’hémicycle du CES. Un bon cru pour ces élèves de 2nd, 1ère et terminales des établissements scolaires de la Principauté. En présence de Jean-François Robillon, président du Conseil national, les cinq groupes du CESJ ont présenté leurs projets de vœux, novateurs, avec cependant deux thèmes récurrents, ceux de l’information et de la formation. Les lycéens demandent que l’on développe - et améliore l’information et la communication des jeunes par l’utilisation des réseaux sociaux. Ils souhaitent également une orientation professionnelle plus performante, éventuellement plus précoce dans leur cursus scolaire. Ils proposent aussi, pour éviter les cartables trop lourds, d’utiliser les manuels numériques. Numérique toujours, le CESJ émet le vœu que soit créée une plate-forme numérique d’informations et d’échanges… beaucoup d’idées donc, et encore une que l’on pourrait nommer – parodiant une célèbre émission d’outre Manche – « Monaco got talents » : la création d’un concours artistique pour les jeunes (15/21 ans) de la Principauté, limité dans un premier temps à la littérature, la photographie, les arts plastiques. Pas de performances en live donc, qui demanderaient une organisation plus lourde et un budget… plus conséquent. Et le groupe à l’origine de ce vœu – des secondes et premières ES du Lycée Albert Ier – rêve « que le projet voit le jour dès la rentrée scolaire prochaine ». Et le groupe s’engage à « participer activement à sa mise en œuvre ». Allez chiche ! Qui est volontaire pour aider ces jeunes à réaliser ce rêve… et mettre en valeur nos jeunes artistes ?

Photo © CES

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10 La Principauté

l’Actualité l’ Photo © E. Mathon / Palais Princier

Mai 2012

MONACO EN BREF

☞ Monaco : A l’approche de la saison balnéaire, la Direction des Affaires Maritimes a procédé à un engraissement des plages du Larvotto, pour compenser l’érosion ou le tassement du sable. A cette fin, 250 m3 de gravillons de taille entre 4 et 6 mm ont été uniformément répartis sur l’ensemble des deux anses.

☞ La Colle sur Loup : « Une Journée Autour de la Rose » le dimanche 13 mai de 10h à 19h au cœur du village. Sacrée « capitale de la Rose à parfum » en 1907, grâce à sa rose de mai la Centifolia avec une production de 600 tonnes de pétales cultivée sur la commune au 19ème siècle, la Colle sur Loup met chaque année avec le retour du printemps sa fleur fétiche à l’honneur.

L’île aux tortues sur le toit du Musée

epuis le 25 avril, le grand public peut découvrir un nouvel aménagement réalisé D sur le toit du Musée Océanographique : l’île

PAR LISA

aux tortues ! Un espace détente, et en même temps une belle histoire. En accueillant une espèce de tortues menacée, le Musée conforte son rôle de sensibilisation du public à la protection de la biodiversité. Un aménagement inauguré par la Princesse Charlène, entourée d’enfants.

Du Mali à Monaco… malgré le coup d’état ! L’arrivée de nos 7 tortues n’a pas été un « long fleuve tranquille ». Ces tortues ont été offertes à S.A.S. le Prince Albert II de Monaco en février dernier, lors de son voyage officiel au Mali. Le Souverain décide de les confier au Musée océanographique pour créer un espace de découverte et de sensibilisation du public pour la protection des tortues menacées. Et puis le 22 mars, coup d’état ! «Les tortues ont été mises en sécurité dans un trou, comme elles le feraient naturellement, explique Robert Calcagno, directeur de l’Institut océanographique. Dès qu’il y a eu une accalmie dans le pays, nous avons fait appel à un intermédiaire spécialisé La Principauté dans les interventions en pays en guerre pour Edité par leur exfiltration ». GLOBAL MEDIA ASSOCIATES Le premier journal d’actualité de Monaco

Sas

“ Le Beausoleil de Monaco”

6, bd de la Turbie 06240 Beausoleil

Tél. : +33 09.50.79.90.84 Fax : +33 09.55.79.90.84 glomed.free.fr/laprincipaute.html email : glomed@free.fr Directeur de Publication Roberto Volponi Rédacteur en Chef Patrice Zehr

Rédacteur en Chef Adjoint Pierre-Yves Reichenecker Avec la collaboration de Lisa Arquette Amanda Coutelle Jean-Philippe Lucas Pascale Marcaggi Pierre-Alain Martini Alessandro Paparella Alan Parker-Jones

Photos Claudia Albuquerque Olivier Almondo Centre de Presse Thierry Carpico Murielle Gander Cransac Projet graphique PDC Milano

Relations Publiques Mary Coles Promotion & Publicité Chantal Garry

Diffusion Monaco & Côte d’Azur SEC Cour Anc. Gare SNCF Impression Graficolor Regione Prati - Arma di Taggia (IM) Le tirage de ce numéro a été de 26.300 exemplaires

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ANNIVERSAIRE

ARQUETTE

Toit-terrasse avec vue imprenable ! Le nouvel aménagement – 600 m2 - réalisé sur la terrasse panoramique ouest offre une vue à 360° sur Monaco, entre mer et montagne ! L’île aux tortues est un espace détente organisé autour de 3 pôles. Un nouveau pôle réservé au vivant : un espace dédié à la découverte et à la protection des tortues, tortues de terre comme de mer. Un espace de jeux liés au thème de la mer: une zone ludique où les jeunes enfants trouveront notamment un grand jeu de 15 mètres de long représentant le squelette d’une baleine ; jeu spécialement réalisé à l’attention du Musée en « clin d’œil » au squelette de la baleine se trouvant dans les salles du premier étage. Enfin une zone de détente (« lounge ») : mise en place de bancs, pergolas et d’une nouvelle terrasse surélevée pour les parents où ils pourront se désaltérer, se reposer et surveiller les enfants qui profiteront pleinement de ces espaces.

SAVOIR + : Appelées tortues sillonnées (elles doivent leur nom aux sillons profonds visibles sur leurs écailles), les tortues du Mali sont âgées de 2 à 20 ans et pesant plus de 20 kilos pour les plus grosses, elles évolueront dans un enclos paysagé de 80 m². Un sol composé de terre et de sable agrémenté de végétaux, de rocailles, de souches d’arbres et de points d’eau, leur permettra, sous le regard des visiteurs petits et grands, de se déplacer, de s’abriter, de se désaltérer et se rafraîchir Les tortues représentent 310 espèces dans le Monde. La Méditerranée accueille 5 espèces de tortues marines sur les 8 présentes dans les océans. Une tortue sur deux est aujourd’hui menacée de disparition… du fait de l’Homme.

Radio Ethic, 7 ans déjà !

a RNT est à la radio ce que la TNT est à la télé : numéL rique ! Mais, si la télé numérique terrestre est bien installée dans le PAF*, la radio numérique terrestre n’en est

qu’à ses balbutiements. En période de tests grandeur nature. Un bouquet à Marseille, un autre à Lyon, une douzaine de radios chaque fois. L’essentiel est donc d’en faire partie. Et c’est le cas de Radio Ethic. La radio web monégasque est aujourd’hui française, porte voix de l’association Prométhic. Une nécessité pour la radio : on est rarement prophète en son pays, mais surtout c’était une condition sine qua non pour se développer en dehors du web. Le CSA** a d’ailleurs délivré un récépissé de déclaration « à l’association Prométhic pour le service de radio diffusé par internet dénommé Radio Ethic ».

Noces de coton bio ! Radio Ethic a donc célébré ce mois d’avril ses noces de coton biologique - 7 ans - avec ses auditeurs, « une relation durable qu’elle tricote minutieusement ». Une nouvelle grille de programmes est maintenant disponible. A découvrir notamment les chroniques de Sea Shepherd et de la Fondation Prince Albert II de Monaco. Radio Ethic a l’ambition de développer 4 grands projets: 1. L’équipement d’un studio mobile pour faciliter la réalisation d’émissions réalisées en direct et l’aménagement d’un studio fixe ; 2. L’agrandissement de l’équipe de Radio Ethic ; 3. La diffusion d’un flash quotidien d’information dédié au développement durable ; 4. Le financement de la diffusion en numérique (RNT) sur Marseille, Lyon et Paris. Avis aux annonceurs ! Au service du développement durable. 50.000 visiteurs et 18.000 auditeurs par mois. Ce sont les stats de la radio web. Radio Ethic touche principalement un public féminin et actif, sensible au thème du développement durable. « Arrêtons les discours alarmistes et culpabilisants, Radio Ethic se positionne en tant que le porte-parole des hommes et des femmes qui respectent des valeurs humaines fondamentales, qui adoptent une démarche citoyenne et responsable et qui améliorent le cadre de vie ». Evelyne Tonelli, la créatrice de la radio se veut résolument «positive et optimiste». www.radioethic.com

ANNIVERSARIE

* Paysage audiovisuel français ** Conseil supérieur de l’audiovisuel

☞ Nice : L'association niçoise Sensual Inspiracion Latino organise la première édition du Festival international de tango des illuminations argentines. C'est la salle Leyrit à Nice qui accueillera cet événement du jeudi 17 au dimanche 20 mai 2012. Des Maestros, orchestres et DJ de renommée internationale présenteront leurs derniers shows et feront vibrer danseurs professionnels, amateurs et débutants pendant 4 jours. Au programme notamment : 46 heures de stages tous niveaux (de la découverte au perfectionnement) dispensés par les Maestros et Champions invités.

☞ Bruxelles : les artistes monégasques exposent de plus en plus souvent à l’étranger. Beli et Mirabelle participeront à l’Exposition internationale – artistes du Monde , du 10 au 13 mai au cercle de Lorraine, dans la capitale belge.

☞ Biot : jusqu’au 20 mai, la galerie Lisi Lopez présente Tom et Jutta MUNSTEINER, talents innovateurs dans la taille de pierres pour la joaillerie contemporaine. Leur savoir-faire est internationalement reconnu et ils ont reçu de nombreux prix d’excellence. Tom et Jutta travaillent surtout avec des béryls, des tourmalines, des grenats, des améthystes, des citrines, des opales de feu, des cristaux de roche et de quartz à inclusion de rutile. Galerie Lisi Lopez, 44 rue St. Sébastien - 06410 – BIOT

☞ Monaco : Le Conseil d’Administration de la Fondation Prince Albert II de Monaco a tenu le 13 avril sa première réunion de l’année. Le CA a approuvé les comptes 2011 de la Fondation qui font état de 198 projets soutenus depuis sa création pour un montant total de 18,3 millions d’euros. 13 nouveaux projets ont été présentés, parmi lesquels : la conservation du phoque moine de méditerranée par la mise en place d’un plan de gestion écosystémique en partenariat avec Tethys Research Institute, le Hellenic Society for the study and protection of the monk seal et le WWF Grèce.

☞ Monaco : l’arrivée à Monaco début mai du Planet Solar, premier bateau à énergie exclusivement solaire ayant effectué un tour du monde, marque un tournant dans l’histoire des nouvelles technologies environnementales. D’ailleurs l’Office d’émission de timbres poste a mis en vente fin avril un timbre dédié au Planet Solar, d’une valeur de 0,77€.

☞ Nice : découvrez les nuits insolites du Musée de la Curiosité. Une soirée surprenante, originale et pleine d’humour. Avec entre autres le show paranormal du maitre mentaliste Fred Benard, et un phénomène vivant, la « femme fleur »… ! Tous les samedis soirs à partir du 12 Mai 2012. À 20h, uniquement sur réservation au 04 92 04 69 32.

☞ Monaco : la villa Sauber présente jusqu’au 20 mai l’exposition « Princesse Grace – Habiller une Image ». Elle inclut notamment des recherches sur la garde-robe personnelle de la Princesse Grace de Monaco, plus particulièrement Ses pièces de maille, portées dès le début de Sa carrière d’actrice de cinéma. Un portrait intimiste de la Princesse Grace.

☞ Monaco : remise du Label Vert Ecologique (EVE) à 3 sites du Larvotto. A la suite d’un audit réalisé par ECOCERT, ont obtenu le Label EVE : le jardin Japonais, le jardin de la Villa Sauber et un groupe de jardins composés du Portier, de la berne centrale et des espaces plantés situés autour du Grimaldi Forum.

☞ Monaco : Le NMNM propose à la villa Paloma, jusqu’au 17 juin, L’exposition Groupe Signe 19711974, L’Art de la Rue au Musée ? Le Groupe Signe est un collectif d’artistes, créé et animé après 1968, par les peintres Claude Rosticher et Roland Marghieri et les photographes Michel Cresp et Pierre Lequien, tous originaires de Monaco ou ses environs. Le groupe s’identifie en pratiquant ses interventions dans des lieux publics choisis entre 1971 et 1974, s’appuyant sur des thématiques comme la publicité ou sur la création d’univers plus poétiques.

☞ Monaco : la galerie L’Entrepôt présente du 10 au 27 mai l’exposition-vente : « Grand prix : Œuvres ». Il s’agit d’une exposition pluridisciplinaire qui mélange peintures, art concret, photographies, affiches, maquettes, vidéo... sur le thème du Grand Prix à travers les âges. Il sera possible d’y trouver des affiches originales et des programmes anciens. 6 artistes participent à cette expo : quatre de Monaco Alain Giampaoli, Belinda Bussotti, Stephane Willard, Mr One Teas auxquels se joignent Lothar Guderian, originaire de Düsseldorf et Andrea Clanetti Santarossa, venu de Venise.

☞ Monaco : Gyn2012, le congrès des plus récentes innovations et mises au point en Gynécologie-Obstétrique se tiendra à l’hôtel Fairmont du 30 mai au 2 juin. Cet événement rassemblera plus de 600 participants. La gynécologie-obstétrique est l'un des domaines scientifiques et cliniques les plus passionnants. Les avancées en matière de recherche, les "premières" médicales, les nouvelles décisions par les organismes de réglementation, ou les controverses éthiques font souvent l'objet de débats animés.

La photographie du mois

28 octobre 2011: essais du Grand-Prix F1 d'Inde.... No comment !


Mai 2012

Ecologie & Environnement

La Principauté

PROTECTION • Le 18 avril dernier, après une douzaine d’années de travaux préparatoires, de tergiversations et de reculs, la signature du Ministre Fillon

Le Parc des Calanques est né

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Avec une fréquentation évaluée entre 1,5 et 2 millions de personnes par an, il est un des sites naturels les plus visités de France

Bonne Mère, l’Arlésienne a vu le jour ! Après une douzaine d'années de travaux préparatoires, d'avancées, de tergiversations et de reculs, le Parc national des Calanques est officiellement né avec la signature, le 18 avril dernier, par le Premier Ministre François Fillon, du décret de création du dixième parc national français. Partisans et adversaires du Parc se déchirent toujours. Pourtant les uns comme les autres sont amoureux des calanques et se battent pour les sauver ! Il n’y a pas que l’OM qui déclenche les passions à Marseille… et à Sormiou, sans doute la plus connue des calanques !

PAR PIERRE-ALAIN

MARTINI Photos © FS

Un patrimoine paysager, naturel et culturel unique Célébré par les plus grands artistes - de Cézanne à Frédéric Mistral - pour ses paysages grandioses, le site des Calanques est également un formidable réservoir de biodiversité terrestre et marine. On y dénombre ainsi près de 140 espèces protégées dont l’un des derniers couples d’aigle de Bonelli présents en France, ou encore le molosse de Cestoni (une chauve-souris de 40 cm d'envergure). Le milieu marin est également très riche avec 60 espèces patrimoniales recensées (mérou, plusieurs espèces de dauphins et de tortues marines…). Il compte enfin de nombreuses espèces végétales endémiques comme l’Ophrys de Marseille, la Sabline de Provence, l’Astragale de Marseille ou les genêts de Lobel., sans oublier les savoureuses asperges sauvages. Le parc national des Calanques est aussi le témoin d’une histoire méditerranéenne millénaire avec près de 90 sites archéologiques mis à jour Le cœur du parc a été occupé par l’homme depuis plusieurs milliers d’années : la grotte Cosquer, au cap Morgiou, décorée de peintures rupestres dont les premières datent d’il y a 27 000 ans, est le témoignage le plus extraordinaire de cette occupation.

Le cabanon, héritage historique des Calanques « L’art de vivre populaire provençal originel « à la campagne ou sur la côte » reste très prégnant. Dès le 19e siècle, le concept de villégiature, de double résidence, se retrouve en chanson, dans la littérature et sur la scène musicale, locale mais aussi nationale, où le « cabanon » est un héritage identitaire des Marseillais. Dans le massif des Calanques s’est développée il y a plus d’un siècle une véritable « vie de village », une forme de loisir pour les classes populaires, loin des contraintes de l’agglomération et plus près de la nature. Cet isolement au sein de certaines calanques a permis la conservation d’authentiques cabanons marseillais qui possèdent une histoire propre à chaque calanque. Ce sont au départ de simples cabanes de pêcheurs et d’humbles logements d’ouvriers. L’appellation de “cabanonier” recouvre alors tout ce qui a trait à l’habitant et à la pratique du “cabanon”. Ces « petits cabanons pas plus grands qu’un mouchoir de poche » (René Sarvil, 1935) sont encore présents aujourd’hui comme éléments originaux du patrimoine bâti des Calanques ». Et les cabanoniers sont un petit peuple gaulois qui résiste encore et toujours à l’envahisseur ! Avec une fréquentation évaluée entre 1,5 et 2 millions de visiteurs par an (sur terre et en mer), le territoire du futur parc national, et plus particulièrement le massif des Calanques, est l’un des sites naturels les plus visités de France.

Le nouveau parc en chiffres

10e parc national français (le 7e en métropole, le 3e marin et le 1er périurbain). Une surface essentiellement maritime : 158 100 ha dont 141 500 ha en mer (89,5%) Cœur terrestre 8 300 ha Cœur marin 43 500 ha Aire Optimale d’Adhésion (AOA) 8 300 ha Aire Maritime Adjacente (AMA) 98 000 ha Au total, 7 communes* sont concernées par le Parc national dont 3 pour le seul cœur : Marseille, Cassis et La Ciotat. * Marseille, Cassis, La Ciotat, Carnoux-en-Provence, La Penne-sur-Huveaune, Ceyreste, Roquefort-la-Bédoule

Photo © Patrick Guzik

PEOPLE VERT

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Natalie Portman, beauté écolo

elle, intelligente, personnalité engagée, icône de la mode, la superwoman Natalie Portman est aussi… actrice. Elle qui rayonne autant sur les écrans que sur le terrain écolo-caritatif, n’a pas attendu la célébrité pour s’investir dans des causes qui lui tiennent à cœur. Il faut dire que ses parents ont commencé dès son plus jeune âge à lui parler de l’importance de sauver les animaux. Parole entendue et retenue, quelques années plus tard elle devait s’engager auprès de l’association Peta pour la défense des animaux. Et la lecture du livre de Jonathan Safran «Manger des animaux» l’a définitivement convaincue de devenir végétalienne et même plus car elle est une adepte du mouvement Vegan. Car au-delà du régime alimentaire, c’est un véritable mode de vie qui cherche à exclure toute forme d’exploitation et de cruauté envers les animaux ou pour tout autre but. Et ses convictions elle les met en pratique. L’actrice américano-israélienne s’est associée à la marque new-yorkaise « Te César » pour créer une collection de chaussures qui ne contient pas de composants d’origine animale. En plus l’entreprise reverse 5 % de ses bénéfices à l’association « The Nature Conservancy ». Star éthique jusqu’au bout des ongles. Déjà en 2007 elle se rend au Rwanda pour observer les gorilles menacés d’extinction en réalisant un documentaire avec Jack Hana intitulé: « Gorilles on the brink». En 2010 elle s’investit auprès du National Geographic en compagnie d’Edward Norton afin de promouvoir des comportements plus éco-responsables. On la voit également sur internet dans « This Blub » une campagne pour la promotion des ampoules électriques à faible consommation d’énergie. Dernièrement son intérêt s’est dirigé vers l’O.N.G. Finca qui encourage le microcrédit pour les pays pauvres. Et ce n’est pas sa grossesse qui la stoppe dans sa frénésie de faire le bien puisqu’elle réussie à convaincre d’autres mamans de se lancer dans le combat pour arrêter la pollution liée au mercure. Pour tous ses nombreux engagements, le monde du cinéma l’a élue la célébrité la plus « Eco-friendly » Normal pour cette femme «presque» parfaite qui ne boit pas, ne fume pas mais… fait beaucoup de jogging. (J.P.L.)

PEOPLE VERT

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Art & Culture

EXPOSITION • Du 12 mai au 15 octobre les oeuvres de l’artiste anglais au Musée Océanographique

“The Littoral Zone” par Marc Quinn

E

n 2010, 650 000 visiteurs avaient découvert les créations de Damien Hirst... En 2011, année de noces princières, plus de 670 000 personnes étaient venues pour voir (dans un genre plus romantique !) les objets-souvenirs du mariage princier... Encore mieux cette année du 12 mai au 15 octobre avec l’artiste anglais ? C’est le défi à relever....

PAR

AMANDA COUTELLE

Le Musée Océanographique confirme son ouverture au grands expositions d’art contemporaine C’est le défi de la politique d’ouverture du musée aux grandes expositions d’art contemporain, lancée par Robert Calcagno, directeur du musée océanographique : « The Littoral Zone » se veut une invitation à parcourir chaque salle du musée comme un espace où les frontières entre terre et mer, vie et mort, musée et modernité s’estompent et se fondent, selon la philosophie du Prince Albert 1er, fondateur de la plus célèbre Institution de la Principauté, qui souhaitait « réunir dans un même éclat les deux forces directrices de la civilisation : l’Art et la Science » : au service des océans, source de vie pour les générations futures. Marc Quinn, invité 2012, crée ses premières sculptures en 1984 ; né à Londres en 1964, Il a étudié l’histoire de l’art à l’université de Cambridge (1982-85). Parmi ses expositions : Tate Gallery, Londres (1995), Kunstverein Hannover (1999), Fondazione Prada, Milan (2000), Tate Liverpool (2002), Irish Museum of Modern Art, Dublin (2004), Macro, Rome (2006), DHC/ART Fondation pour l’Art contemporain, Montréal (2007), Fondation Beyeler, Bâle (2009). Marc Quinn vit et travaille à Londres.

Photo © M. Dagnino

Mai 2012

Lire et regarder...

par Amanda Coutelle

est l’histoire d’une femme élégante et éduquée de HongC’ Kong qui devient folle lors d’un voyage à Cuba... C’est l’histoire des raisons pour lesquelles elle y est allée. C’est l’histoire de l’effet de cette folie sur celui qui l’imagine : ses amours, ses amis, ses rêveries. C’est l’histoire d’un homme dont le cœur est vissé à ces deux îles où rien n’aurait jamais dû le conduire, sinon l’obscur et capricieux désir de vivre l’instant, de n’en plus sortir, de l’écrire et d’aimer. C’est l’histoire de gens qui sont seuls et voyagent parce qu’ils sont seuls « Ce sont des îles... » Philippe Lançon vit à Paris, journaliste il compte parmi les meilleures plumes de Libération. Nul n’est parfait ! _______________________________________ « Les îles » - Philippe Lançon (Ed. Jean-Claude Lattès) e narrateur » découvre la jalousie et la trahison en lisant «L un sms sur le portable de la femme de sa vie. La cinquantaine, deux divorces, de grands enfants, il se retrouve en pleine confusion sentimentale, animé de sentiments violents et contraires, alternant passion, colère, souffrance, doute, tristesse, regret, panique. L'insomnie redouble sa fixation « la jolie blonde fantasque dont il n'a jamais su capter le mystère » : Elle le renvoie à ses ruptures... Portrait d'un homme qui rêve d'une idole qui se comporterait en femme fidèle, ce sont tous les sentiments : jérémiades, déni, impuissance, complaisance, avec lesquels il faut bien vivre ! Ce n’est pas le meilleur roman d’Eric Neuhoff... Mais au moins c’est bien écrit ! _______________________________________ « Mufle » - Eric Neuhoff (Ed. Albin Michel) Muñoz Molina reprend les thèmes qui traversent Antonio son œuvre - la mémoire historique - la conscience morale, l'infinie complexité des senti-

Photo © Marc Quinn/Todd-White Art Photography

ments - et signe un chef-d'œuvre... Politique et sentiments sont les deux faces d'une tragédie qui plonge le héros Ignacio Abel dans une spirale qui lui fera perdre son amour, son pays et son engagement. A la fin de 1936, cet architecte espagnol, monte les marches de la gare de Pennsylvanie à New York après un périple mouvementé depuis Madrid où la guerre civile a éclaté. Il cherche Judith Biely, sa maîtresse américaine perdue, poursuivi par les lettres accusatrices de sa femme, Adela, et taraudé par le sort incertain de ses deux jeunes enfants : 1000 pages d'amour et de guerre... _______________________________________ « Dans la grande nuit des temps » - Antonio Muñoz Molina (Ed. du Seuil) expressions fleuries de notre belle langue françaiLla essesallejolies : Remouiller la compresse ? Avoir de jeu en peinture ? Fermenter du couvercle ? La langue française regorge d’expressions populaires, imagées, pleines de poésie, mais dont le sens peut parfois paraître obscur. Vous connaîtrez désormais les secrets du parler vrai, celui de la France ni d’en bas ni d’en haut mais plutôt d’à coté ! La lecture et l’étude de « Vous marinez chez vos harengs ? » vous permettra de briller dans vos « coquetèles » en distillant de-ci de-là quelques formules choisies qui rendront plus vivantes et plus colorées vos soirées : Succès garanti ! _______________________________________ « Vous Marinez chez vos Harengs ? » - Yan Lindigre (Ed. Desinge & Hugo & Cie)

EXPOS• Les photos de Solange Podell au Café Théatre du 10 au 28 mai

LIVRE • Le personnage créé par Carine Marret mène une nouvelle enquête

a photographe Solange Podell expose ce mois de mai ses « portraits de pilotes sans retouche ». Pilotes des années 70, saisis dans les stands, sur le quai Albert 1er. Tels quels, en noir et blanc, sans Photoshop ou autres artifices. Témoin parmi une trentaine de clichés, ce portrait du jeune Patrick Tambay, pilote McLaren en 78/79. Clay Regazzoni, Jean-Pierre Jabouille, Jacques Laffite, Emerson Fittipaldi, Niki Lauda, François Cevert et tant d’autres pour retrouver une ambiance et une époque où la F1 avait encore un côté convivial ! Beaucoup d’entre eux nous ont quittés, souvent en piste. Patrick Tambay, lui, s’est reconverti en politique, adjoint aux sports au Cannet près de Cannes, et conseiller général. Pour le plaisir, vous retrouverez ces portraits accrochés aux cimaises du restaurant « un café théâtre », Place des Bougainvilliers à Monaco, sur la période des deux courses monégasques : le grand-prix historique (13 mai) et le grand-prix F1 (27 mai). Il s’agit d’une expo-vente. Vous pourrez acquérir ces clichés superbes. Solange Podell, c’est une carrière, ou plutôt des carrières toutes liées à l’art. Danseuse dans la troupe des Ballets Russes, jeune actrice à Hollywood, elle fréquente l’Actor’s studio à New-York. Comédies musicales à Broadway, avant de se tourner vers la photographie. Diplôme en poche, elle est sélectionnée parmi 3000 candidates par LOOK magazine pour couvrir le festival du film de Cannes. Une célèbre photo de la Princesse Grace à côté d’Alfred Hitchcock la lance. Elle s’installe à Monaco et devient la photographe attitrée de l’Office du tourisme de la Principauté.

près « Morte-saison sur la Jetée-Promenade » paru en mai dernier, nous retrouvons le commissaire Jean Levigan pour une deuxième enquête. À bord du train Paris-Nice le ramenant sur la Côte d'Azur, il apprend qu'une prise d'otage vient d'avoir lieu au musée des Beaux-arts Jules Chéret… L’ouvrage : Dans le mois d'août finissant, deux hommes armés font irruption au musée des Beauxarts de Nice et s'emparent d'un tableau de GustavAdolf Mossa représentant un fascinant Pierrot tenant à la main le couteau ensanglanté avec lequel il vient de se transpercer le cœur. Ils s'enfuient aussi avec un otage, dont le corps sans vie sera bientôt retrouvé. Quel lien unit un professeur de piano à ses élèves, le Pierrot s’en va de Mossa à un poème de Baudelaire, un chat empoisonné à des fantômes du passé ? Nice, Antibes, Monaco, la Riviera est le cadre de l’enquête confiée au commissaire Jean Levigan. Il découvrira peu à peu, au fil des chemins tortueux l'ultime secret que le temps avait enterré au loin, sur d'autres rivages de la Méditerranée. Tempus fugit ! Carine Marret est docteur en sciences du langage. Auteur d’une quinzaine d’ouvrages, sur les traces de ces écrivains qui la passionnent : Romain Gary – Promenade à Nice, Promenades littéraires sur la Côte d’Azur…pour ne citer que les plus récents. Et puis de « son » commissaire, Jean Levigan. Un flic qui a, comme son auteur, le goût des belles lettres et des jolies choses.

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Portraits sans retouche...

Expo-vente photo, “Portraits de pilotes sans retouche” par Solange Podell. Du 10 au 28 mai. Un Café Théâtre - Place des Bougainvilliers 15, allée Lazare Sauvaigo

Le retour de Jean Levigan

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’L’Agonie du jour” par Carine Marret, Editions Baie des Anges - Collection noir méditerranée. 198 pages, prix : 8,60 euros


Art & Culture

Mai 2012

La Principauté

THEATRE • Du 15 au 18 mai la Mairie de Cap d’Ail rend hommage à la culture et notamment au grand écrivain, acteur, dramaturge et cinéaste français

Si Guitry m’était conté... au Château des Terrasses !

S

acha Guitry aimait Cap d’Ail. L’écrivainacteur – dramaturge – cinéaste y avait acheté une villa en 1927, la Gioia, qu’il avait rebaptisée Les funambules. Il l’occupa régulièrement pendant trois décennies. Pourtant Guitry ne goûtait pas trop les plaisirs de la mer, même s’il fréquentait – modérément – le sentier des douaniers. Lana Marconi, sa dernière épouse connaissait son extrême prudence : “La mer, comme le ciel, le rail ou la route, représentaient pour lui des dangers inconnus qu'il jugeait préférable d'éviter”! Mais c’est ici, au bord de la Mare Nostrum que le Maître a écrit une belle partie de son œuvre – 119 comédies, 53 ouvrages et 21 films ! Il est donc normal que Cap d’Ail lui rende hommage.

PAR LISA

ARQUETTE

4 jours pour apprécier toutes les facettes du talent de Guitry mais pas seulement... Ce sera le cas avec les troisièmes soirées Sacha Guitry, au Château des Terrasses, du 15 au 18 mai. Avec une programmation de qualité. En ouverture Shakespeare, le mardi 15 mai à 21h : "Etre ou ne pas être", monologue écrit et interprété par Luca Francheschi, créateur de la Compagnia dell’improvviso, qui puise dans un style de théâtre de tradition italienne - la Commedia dell’arte - l'élan de création d'un théâtre populaire contemporain. Mercredi 16, à 21h, on passe au cinéma avec « Les perles de la couronne ». Une comédie historique de Sacha Guitry et Christian-Jaque (2h) avec Arletty, Jean-Louis Barrault, Marcel Dalio, Jacqueline Delubac. Quatre cents ans d'histoire de François 1er à nos jours avec pour prétexte le vol de quatre perles en forme de poire, joyaux de la couronne d'Angleterre. Jeudi 17, à 19h, conférence sur l’auteur par Anthéa Sogno. Et pour conclure le 18, à 21h, « Désiré », une comédie « cultissime » qui se penche avec drôlerie sur les gens de maison, mais également sur la bourgeoisie, interprétée par le Théâtre des salinières. Une fête de l’esprit, raffinée et sympathique, pour prendre le temps de sourire, et même de rire ! ↗ L’entrée est libre mais sur réservation - Contacter l’Office du tourisme de Cap d'Ail 04.93.78.02.33

Au coeur de l’actualité Photo © Fannie Dubois

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e Syndicat des Journalistes de Monaco est au cœur de l’actualité de ce printemps... D’abord pour avoir lancé son premier « café-actu ». Le 19 avril le SJM a ouvert le débat au restaurant « un Café théâtre » autour de l’élection présidentielle française. Le thème : « le rôle des médias dans la campagne électorale »...Une réussite pour cette première qui ouvre désormais un cycle que le SJM espère régulier et mensuel pour rester au plus prés de l’actualité. D’autre part le SJM, membre de plein droit de la Fédération Internationale des Journalistes, (FIJ) jouit désormais d’un statut d’associé au sein de l’UNESCO. Ainsi en a décidé le comité exécutif lors de sa 189ème session. Jusqu’alors la FIJ n’avait qu’un statut consultatif. C’est là une nouvelle dimension mondiale acquise par le SJM, et une nouvelle reconnaissance internationale. (J.L.F.)

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14 La Principauté

La Principauté Sport le Sport

Mai 2012

70ème GRAND PRIX F1 DE MONACO • Un plateau exceptionnelle de champions en piste du 24 au 27 dans la course la plus mythique du monde

Des lauriers et des hommes

S

PAR PIERRE-YVES REICHENECKER

ix champions du monde totalisant 14 titres ! La saison 2012 présente un plateau exceptionnel. Michael Schumacher, Fernando Alonso, Kimi Raikkonen, Lewis Hamilton, Jenson Button et Sebastian Vettel : fabuleuse galerie de portraits.

Michael Schumacher – 7 titres : 1994, 95, 2000, 2001, 2002, 2003, 2004 A 43 ans, il vend toujours aussi chèrement sa peau sur la piste. Champion des statistiques, ses sept couronnes imposent le respect mais ne font plus de lui un pilote spécial. Son dernier titre remonte à huit ans, sa dernière victoire à six ans. Il n'est plus le meilleur en tout, comme à l'époque de Ferrari. Mais la Mercedes revient au top. Témoin la première victoire de Nico Rosberg en Chine le 15 avril dernier. Fernando Alonso – 2 titres : 2005, 2006 L'Espagnol a choisi Ferrari pour relancer sa carrière. L'ennui est qu'il n'a finalement connu qu'une demi-saison d'exaltation en rouge, dans la seconde moitié de 2010. Côté piste, c'est toujours le même tempérament de feu – ce qui lui a valu des démêlés avec la FIA - et la même capacité à transcender une charrette. Malgré sa victoire en Malaisie, Alonso ne se fait guère d’illusion pour cette année. Kimi Raikkonen – 1 titre : 2007 Encore un revenant. Comme Schumacher, Iceman a repris le volant après deux années d’interruption, et un passage sans réussite en rallye. Fin 2009, il n'y avait pas le DRS et tout le monde roulait en Bridgestone. Mais le Finlandais, avec une bonne Lotus-Renault, est vite revenu dans les premiers rangs. Kimi fait peu d'erreurs dans le feu de l'action et n'a jamais eu d'histoire avec ses coéquipiers. Lewis Hamilton - 1 titre : 2008 En 2011, il a été le plus puni ou rappelé à l'ordre : 4 drive through, deux fois 20 secondes de pénalité à l'arrivée, deux réprimandes et un recul de trois places sur la grille ! Avec en fil rouge des accrochages et un dialogue de sourd avec Massa. Promis, en 2012 il sera sage. Toujours capable de sortir un tour venu de nulle part en qualification, il est l’un des meilleurs lorsqu'il s'agit de dépasser. Jenson Button – 1 titre : 2009 Un pilotage coulé. Button au volant, c'est de l'art, de la précision au kilomètre. Jamais impulsif non plus : quand les conditions varient, quand la course s'emballe, il ne s'affole pas. Souvent devancé par Hamilton l’an passé, il a remis les pendules à l’heure en s’imposant dès le premier grand-prix 2012 en Australie. Sebastian Vettel - 2 titres : 2010, 2011 Le jeune Allemand est d’une exceptionnelle maturité technique pour ses 23 ans. Quasiment intouchable avec sa Red Bull depuis deux saisons, Vettel a peut-être mangé son pain blanc. La Red Bull-Renault 2012 n’en impose plus aux autres teams. Mercedes et McLaren sont à niveau, Lotus tout proche. Mais toujours capable d’un chrono de feu, histoire de se rappeler au bon souvenir de ses adversaires.

GRAND PRIX HISTORIQUE

Photos © DR

FEMMES EN F1 : ET DE DEUX… Après l’Espagnole Maria de Villota, pilote de réserve du team Marussia, une deuxième jeune femme fait son apparition en F1 : Susie Wolff qui sera pilote de développement chez Williams-Renault ! Certes, Susie Wolff est fraîchement devenue l'épouse de Toto Wolff, le principal investisseur du team Britannique. Ne croyez pas pour autant qu’elle doit sa place à son « homme ». Son palmarès est éloquent : Elle s'est fait connaitre dans le championnat de tourisme allemand en étant la première femme de l'histoire du DTM à marquer des points (deux septièmes places en 2010). Susie Wolff participera en parallèle à la saison 2012 de DTM, sa septième dans cette compétition, pour le compte du team Persson Motorsport (Mercedes). Plus tôt dans sa carrière, cette jolie blonde écossaise s'était faite remarquer en karting et avait remporté à deux reprises le titre de meilleur jeune pilote de l'année. L’Office des émissions de Timbres-poste a mis en vente le 20 mars dernier un timbre de 0,77€ consacré au Grand-Prix de Monaco. Inauguré par le Prince Pierre en 1929, le Grand Prix de Monaco connut des périodes d’interruption notamment pendant et tout de suite après la Seconde Guerre Mondiale. Depuis 1955, il a lieu chaque année et demeure un des moments les plus attendus dans le Championnat de Formule 1.

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Fabrice Notari : architecte, politique et... pilote !

ouveau découpage pour la célèbre épreuve monégasque : l’ACM a obtenu l’accord du Gouvernement afin que celle-ci se déroule sur 2 journées et Photo © DR demie. Il y aura donc des séances d’essais le vendredi après-midi. « Avec l’ajout d’une ½ journée, c’est plus de confort et de convivialité pour les concurrents », a souligné Michel Ferry, Commissaire Général de l’ACM. Cette huitième édition attirera encore une fois les plus grands collectionneurs de voitures de grand prix du monde entier, ainsi que tous les passionnés et nostalgiques de ces belles rugissantes qui s’affronteront – en 7 séries - sur le célèbre circuit monégasque. Parmi les pilotes engagés en série G, le Vice-président du Conseil national, Fabrice Notari. Ce sera sa troisième participation au GP Historique de Monaco sur Formule 3 RALT RT3 VW de 1983 avec le n° 42. D'où vous vient cette passion pour la course: griserie de la vitesse, plaisir de la glisse, habiter à côté du circuit de Monaco, ou bien...? Fabrice Notari : “Les premières impressions de course je les ai eues lorsque j'avais 4 ou 5 ans depuis la terrasse de la villa familiale lorsque je voyais passer Graham Hill au volant de sa voiture qui partait pour le circuit depuis le garage en bas de la rue pour faire la course de F1. C'était une autre époque et il n'y avait pas de paddock fermé, c'était accessible à tous et même si les pilotes étaient des "héros" au vrai sens du terme qui risquaient leurs vies à chaque départ, ils étaient abordables pour des enfants comme nous. Puis plus tard, la nuit j'écoutais à la radio les 24h du Mans, les Porsche, les Ferrari, les Ford GT40. J'ai toujours vibré pour les circuits mais très peu pour le rallye”. Comment mène-t-on de front l'exercice d'un métier - architecte -, un engagement politique - vice-président du Conseil national -, et une passion - la course automobile ? FN : “C'est très difficile, mais aussi très motivant. J'ai fait quelques courses lorsque j'étais étudiant mais je n'avais aucun moyen donc aucune chance de progresser. Aujourd'hui les gentlemen drivers ont plus d'opportunités et les courses historiques sont abordables, plus que les modernes. La compétition fait partie de ma vie de sportif (ski aux JO en 1988 pour Monaco) et cela oblige et permet de rester en forme avec un esprit détendu qui apporte un autre regard dans la vie de tous les jours que ce soit dans ma profession ou la politique”. Vous allez disputer le GP historique de Monaco le 13 mai. Est-ce une course comme les autres ou bien est-ce particulier de courir sur "son" circuit ? FN : “Bien sûr c'est une course particulière, on y va en scooter depuis la maison, dans des virages que l'on prend les autres jours à 45 km/h, dans le trafic et que là il faut négocier comme sur un autre circuit. On est à la maison mais cela ne donne pas un avantage car cela reste une piste que l'on ne fait à fond que rarement comme sur les autres circuits du championnat. Monaco c'est aussi l'histoire, unique, un panthéon de l'automobile et des pilotes qui y ont gagné une fois. C'est un tracé atypique urbain avec beaucoup de dénivelé et une ambiance unique au monde”. Vous disputez également des courses de GT actuelles (Porsche toujours ?) Quelle différence avec une monoplace "historique" ? FN : “En 2010 j'ai gagné le championnat d'endurance VDEV GT3 avec une Porsche 997 CUP de 440ch avec trois victoires dans la saison, des courses de 4 et 6 heures que l'on fait avec des coéquipiers qui partagent le volant toutes les 2h. La monoplace est considérée comme la vraie voiture de course, on est seul pendant des courses de 20 tours. En endurance il faut gérer la course, la voiture sur une longue distance; en monoplace c'est un sprint où l'on est à la limite tout le temps. J'ai disputé l'année dernière le championnat français F3CLASSIC et j'ai terminé 10ème sur une cinquantaine de pilotes et je refais le même championnat cette année avec comme motivation bien sûr de bien préparer Monaco, mais c'est une catégorie très relevée où une 15aine de pilotes se tiennent dans la seconde au tour. Disons aussi que les voitures historiques sont plus dangereuses que les modernes qui ont bénéficié des avancées de la technologie...” (P.Y.R.)

GRAND PRIX HISTORIQUE


La Principauté

le Sport

Mai 2012

CHAMPIONNAT WRC • Sébastien, saison 9, épisode 5. L’alsacien et Citroën raflent la mise avec Hirvonen et Ostberg, Ford perd gros

Tango argentin pour “Seb” Loeb PAR ALAN PARKER-JONES Photos © MadeinMotorsport.com

S

ébastien Loeb a remporté le 29 avril son 7ème succès consécutif en Argentine, ème le 69 de sa carrière. Le numéro un mondial a devancé son coéquipier finlandais Mikko Hirvonen et le Norvégien Mads Ostberg. En résumé, une razzia pour l’écurie aux chevrons.

Au pays des Gauchos, Loeb est roi "Gagner encore une fois ici en Argentine, c'est incroyable", a déclaré Loeb. "Après le Portugal *, c'était important pour l'équipe de réagir comme ça. C'était un super rallye et avec Mikko qui finit deuxième, c'est encore mieux". Il faut dire que le suspense était largement retombé dès la deuxième étape, quand Citroën avait figé les positions, Loeb 1er et Hirvonen 2ème, pour éviter un duel risqué entre ses deux pilotes qui avaient alors plus d'une minute et demie d'avance sur Sordo. L’espagnol remplaçait Latvala – clavicule cassée lors d’une sortie en ski de fond ! - chez Ford. Une pige ! Malheureusement pour Sordo, il était victime d’une casse mécanique à 3 kilomètres de l’arrivée ! Ou bien était-ce un abandon « diplomatique » pour permettre à Solberg, revenu du fond du classement, de terminer sixième de la manche argentine, et de grappiller quelques points de plus ?

DEBUT

J

LA SITUATION

Classement pilotes 1. Sébastien LOEB 2. Petter SOLBERG 3. Mikko HIRVONEN 4. Mads OSTBERG 5. Evgeny NOVIKOV 6. Jari-Matti LATVALA 7. Martin PROKOP 8. Nasser AL-ATTIYAH 9. Daniel SORDO 10. Ott TÄNAK

91 pts 73 pts 70 pts 68 pts 43 pts 28 pts 26 pts 23 pts 21 pts 16 pts

LA SITUATION

Classement constructeurs En route pour un nouveau titre ? Suite à l'abandon de Sordo, le podium est complété par la Ford Fiesta privée d'un autre Norvégien, le jeune Mads Ostberg, vainqueur surprise au Portugal suite au déclassement d'Hirvonen. Avec 91 points, l'Alsacien se donne de l'air au classement du WRC en reléguant Petter Solberg à 18 points, Mikko Hirvonen à 21 et le surprenant Mads Ostberg à 23. Le Finlandais JariMatti Latvala (Ford), absent, a sans doute abandonné ses derniers espoirs de titre mondial puisqu'il pointe désormais à 63 points de la tête. La victoire dans la catégorie S2000 est revenue au Français Sébastien Ogier, septième du classement général sur Skoda * La manche portugaise avait été un fiasco pour Citroën. Sortie de route pour Loeb, Hirvonen, vainqueur mais disqualifié !

Jean Alesi à Indianapolis

DEBUT

ean Alesi (47 ans) participera pour la première fois aux 500 miles d'Indianapolis, le 27 mai, avec l'écurie Newman-Haas. Sur le mythique ovale américain, le Français pilotera une Dallara DW12 moteur Lotus. L'écurie Newman-Haas est l’une des plus cotées de la formule Indy. C'est notamment avec elle que Sébastien Bourdais a remporté quatre titres de ChampCar (2004-2007). «Je suis très excité, pas inquiet, même si je ressens une grosse pression. Je vais essayer d'être aussi prêt que possible et d'être en bonne condition physique pour faire un bon travail», a déclaré Jean Alesi. L’Avignonnais retrouvera sur la piste d’Indianapolis un autre rookie issu de la F1 : le Brésilien Rubens Barrichello.

Photo © DR

1. Citroën WRT 2. Ford WRT 3. Ford Stobart 4. Qatar WRT 5. Citroën Junior WRT

151 pts 106 pts 81 pts 37 pts 30 pts

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