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Novembre 2013

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Dossier Spécial

Photo © Anais Brochiero

Formule E : Monaco en pole position

Gildo Pallanca Pastor, Président de Venturi Automobiles

La vitesse écologique ☞  POLITIQUE : Le primitif devra rectifier les tensions INSTITUTIONNELleS du rectificatif • page 7


DOSSIER SPECIAL

"Venturi pourrait pa

Gildo Pallanca Pastor : "La mutation va bon train et bon nombre d'écuries de pointe sont en tr

par Roberto Volponi

DOSSIER

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anifestement, il n'est pas un entrepreneur comme les autres. Issu d'une des plus importantes familles monégasques, Gildo Pallanca Pastor aurait pu choisir de se croiser les bras et de vivre comme le font bien des "fils à papa", héritiers d'une fortune considérable : sans vraiment travailler. Rien de tout ça : il débute très jeune sa carrière - bien sûr dans le secteur immobilier mais il poursuit néanmoins ses études : droit en France, sciences économiques en Italie, spécialisation aux Etats-Unis (MIT). Passionné de sport automobile et ancien pilote (de 1986 à 2000), il crée l’écurie automobile MRT (Monaco Racing Team) et détient depuis 1995 le record du monde de vitesse sur glace. Cette passion l’a conduit à se tourner naturellement vers le secteur de l’industrie automobile. En 2000, il reprend l'entreprise de construction automobile française Venturi et décide d’opérer un véritable virage stratégique, aussi radical qu’innovant, pour relancer l’entreprise : développer des véhicules de sport électriques. Gildo Pallanca Pastor est Président de la section Environnement et Développement Durable du Conseil Economique et Social de Monaco. Il est également membre du Conseil d’administration de Seakeepers Monaco, du Conseil pour le développement du transport et de la mobilité électrique (AVERE), Vice-Président de l’AMAVE pour la promotion du véhicule électrique et VicePrésident du World Energy Council (Monaco). S.A.S. le Prince Albert II de Monaco lui a remis

L'editorial

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par Roberto Volponi

en 2009 les insignes de Chevalier dans l’Ordre de Saint Charles et Jean Todt, Président de la FIA, ceux de Chevalier de la Légion d’honneur en 2011. Quel meilleur candidat pour une écurie aux couleurs monégasques ? g Vous êtes un des pionniers dans la construction de voitures entièrement électriques. Aujourd'hui, peut-on dire que l'avenir de la mobilité humaine sera bientôt à émission zéro ? Les résultats que vous avez obtenus à ce jour ont-ils conforté votre vision futuriste dans laquelle vous avez investi vos forces et vos ressources ces dernières années ? Gildo Pallanca Pastor : "Venturi a inventé la voiture électrique de sport il y a 10 ans. Depuis nous avons fait la démonstration de la viabilité du véhicule électrique à travers plus de 16 millions de kilomètres déjà parcourus à ce jour par les véhicules électriques munis de technologies Venturi. Le changement de mentalités est long car il n’est pas porté par une période de croissance économique ou encore la prise de conscience liée à l’importance d’améliorer la qualité de l’air en ville et donc la qualité de vie de chacun d’entre nous". g Venturi avec sa voiture électrique "Jamais Contente" détient actuellement le record du monde de vitesse et - quand le conditions atmosphériques le permettront - envisage de battre son propre record en dépassant d'abord le 600 km/h et ensuite le 700 km/h ! En même temps vos missions en Afrique et en Asie on démontré la fiabilité des voitures à propulsion 100% électriques. Bref, elles sont désormais de ce point de vue au même niveau sinon meilleures que des voitures traditionnelles. Les

points faibles demeurent toujours les batteries et notamment : le poids, l'autonomie, le temps de recharge et la création d'un réseau de distribution d'énergie adéquat. Où en est-on avec les dernières technologies (ex. recharge par induction) et les investissements dans ce secteur ? GPP : "Il faut être pragmatique : il est possible aujourd’hui de rouler en véhicule électrique à fortiori en Principauté où tout est fait pour vous faciliter les choses. Le réseau électrique est au niveau mondial

Notre avenir sera de plus en plus électrique...

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Octobre 2013

© Photo DR

n l'attendait depuis longtemps... Il était d'ailleurs annoncé pour l'année prochaine, en fait le premier Grand Prix électrique arrivera enfin à Monaco en 2015, après avoir été lancé en Asie, en Amérique du Sud et aux Etats-Unis. Monaco sera la grande première en Europe, suivront Berlin et Londres. La nouvelle est passée presque inaperçue dans les médias et pourtant elle pourrait représenter un tournant pour l'avenir de la mobilité planétaire du XXIème siècle, et pas seulement urbaine - comme beaucoup continuent à le penser... On connaît bien l'énorme pouvoir médiatique des courses automobiles comme véhicules promotionnels capable d'influencer les mentalités les plus enracinées et les comportements du grand public... Le Grand Prix électrique devrait aider à convaincre les plus sceptiques sur les grandes potentialités de ce type d'automobile. Elles sont non seulement non polluantes et beaucoup moins bruyantes que les voitures traditionnelles, mais elles consomment, qui plus est, beaucoup moins d'énergie en terme économique. En fait, la plupart des gens ne savent pas qu'elles sont aussi plus rapides et performantes que des voitures à essence ! Il y a seulement quelques années, on avait du mal à imaginer quel type de propulsion auraient utilisé nos voitures de demain : à hydrogène, à air comprimé, ou même à énergie nucléaire... Aujourd'hui, on n'a pas besoin d'être devin pour savoir que dans notre avenir des voitures seront alimentées exclusivement par l'électricité. L'énergie reine de ce nouveau siècle sera celle qu'on utilise déjà chez nous depuis longtemps... Les grands constructeurs automobiles mondiaux l'ont désormais bien pris en compte, et tous parient sur la voiture électrique en proposant de plus en plus dans leurs gammes - en passant par les hybrides - des modèles 100% électriques. Et pourtant, tous ont accumulés des retards technologiques par rapport à des petits constructeurs qui se sont concentrés dès le départ exclusivement sur ce type de voitures : parmi ces derniers, la Venturi de Gildo Pallanca Pastor (voir interview). Les avantages du tout électrique sont énormes. Reste à combler un seul point faible : les batteries. On les voudrait plus légères, plus puissantes, avec plus d'autonomie et plus rapides à recharger. C'est un problème d'ailleurs commun à tous nos appareils électroniques portables... Néanmoins, la technologie fait des progrès impressionnants et à une telle rapidité qu'on a parfois du mal à y croire. Peux, probablement, savent qu'il existe déjà sur le marché une voiture électrique qui peut atteindre les 200 km/h, avec une autonomie de 500 kms et capable de se recharger dans la moitié du temps nécessaire à faire le plein d'une automobile traditionnelle ! Il s'agit pour l'instant d'un modèle de luxe, mais une version plus économique avec ces mêmes caractéristiques - et même améliorées - est déjà annoncée. Et ce n'est pas tout : il n'y aura plus besoin probablement de se brancher à une prise pour recharger : une équipe de recherche de la prestigieuse Université de Stanford, en Californie, a mis au point une technologie de recharge par induction haute performance qui permet le transfert de l’énergie au véhicule en marche. Le système fonctionne grâce à des aimants, placés à intervalles réguliers sur la route, qui entrent en résonnance avec la bobine située dans le véhicule et assurent ainsi la charge en continu d’un véhicule électrique conduit à vitesse autoroutière. Selon les chercheurs, la technologie pourrait accroître fortement l’autonomie des véhicules électriques. Et ce n'est que le début...


articiper à la Formule E"

le plus dense au monde : à titre d’exemple il reste une poignée de stations services à Manhattan mais combien de prises électriques ? On peut bien sûr exiger de pouvoir faire de la recharge rapide ou de la recharge par induction, mais c’est à mes yeux une deuxième étape plus lointaine. Pour l’heure, si vous disposez d’un parking faites vous installer une simple prise aux normes, si vous souhaitez tester un véhicule électrique, prenez un abonnement Autobleue ou Autolib".

g Le marché des voitures électriques est actuellement en plein développement et les plus grandes marques de constructeurs sont de plus en plus impliquées. En 2007 Venturi a remporté un appel d’offre qui a permis la production d’un millier de voitures pour le groupe PSA Peugeot Citroën dont un quart pour la Poste. Envisagezvous d'autres partenariats avec d'autres grands constructeurs, ou avec d'actuels compétiteurs (ex. Tesla NDLR) pour unir vos forces et partager vos « know how » ou s’agit-il plutôt d'une concurrence acharnée ? GPP : "Venturi reste un acteur unique et totalement indépendant. Nous continuons de travailler en colla-

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g La FIA vient juste d’officialiser le lancement du premier championnat de Formula E qui débutera à la fin de l’année prochaine pour arriver à Monaco en 2015. Ancien pilote et passionné, vous n’avez jamais caché votre intérêt pour une telle initiative… Pouvez-vous nous confirmer qu’on verra une équipe Venturi sur la ligne de départ de cette première édition ? GPP : "Le championnat FIA Formula-e est enthousiasmant et je me réjouis de voir que l’ACM a accepté dernièrement de l’accueillir en 2015 sur le sol monégasque. Au début je pensais que ces courses allaient être en quelque sorte un nouveau type de sport automobile s’adressant à un public spécifique. Très technologique, ultra-performant, ces monoplaces d’une nouvelle ère, intéressent déjà bon nombre de pilotes pourtant jusque là attachés aux moteurs à pistons. La mutation va bon train, et bon nombre d’écuries de pointe sont en train de se préparer à participer à ce championnat. Je crois donc qu’il trouvera sa place, poussé par la forte visibilité d’un calendrier lui aussi hors normes. J’espère sincèrement pouvoir y participer en tant que constructeur, mais pour l’heure ce n’est pas encore acquis".

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rain de se préparer à participer à ce championnat, poussées par la forte visibilité d'un calendrier lui aussi hors norme"

boration avec de grands constructeurs, tout en conservant la capacité d’œuvrer sur nos propres produits. La liberté dont nous disposons est un atout en terme de créativité. On va du coup souvent là où l’on ne nous attend pas : nous lancerons le 2 décembre prochain, un nouveau véhicule hors norme, sous la marque Voxan que j’ai reprise il y a 2 ans. A découvrir au prochain salon du 2 roues de Paris". g Y a-t-il d'autres projets à l’horizon - autres que ceux déjà annoncés - pour votre entreprise ? Ou peut-être personnels ? Après votre vol parabolique en apesanteur en mars dernier, vous verrat-on prochainement sur un vol spatial commercial pour devenir ainsi le premier monégasque à voyager dans l’espace ? GPP : "Venturi est portée par sa politique d’innovation, mais aussi pas ses challenges. Nous travaillons en ce moment même à la mise au point d’un véhicule électrique paré pour opérer en Antarctique. De son coté le programme de records est bien loin d’être achevé. Pourtant de nouveaux challenges seront révélés dans les mois à venir, toujours plus ambitieux. Pour ma part, j’ai suffisamment à faire sur terre, ma présence dans l’espace n’aurait rien de très utile..."

LA FORMULE E EN CHIFFRES

10 écuries, 20 pilotes, 10 circuits dans des grandes villes L

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e Championnat du monde de Formule E - Formule 1 à moteur électrique - représente une véritable révoCALENDRIER 2014-2015 lution pour le sport automobile : il s'agira en effet de la première compétition mondiale mettant en prise des véhicules intégralement électriques. Formellement est un championnat "open" (c'est-à-dire que les équipes peuvent être des constructeurs automobiles qui développent et courent avec leurs propres voitures), mais pour l'instant il existe un seul type de monoplace disponible, né de la collaborations de plusieurs marques prestigieuses : la Spark-Renault SRT01E (voir image à droite). Capable d’atteindre le 0 à100 km/h en moins de trois secondes et une vitesse maximale de 300km/h (qui sera limitée en course à 225 km/h), en termes de design 2014 et de prestations virtuelles, elle n'a rien à envier à sa 20 septembre Pékin (Chine) grande soeur, la Formule 1. Se rapprocher des usages 18 octobre Putrajaya (Malesie) quotidiens de la route, c'est en ce moment l'objectif 8 novembre Hong Kong (Chine) majeur partagé autant par la FIA que par les entreprises 13 décembre Punta del Este (Uruguay) qui s'attellent à la viabilité de la monoplace. Spark Ra2015 cing Technology, dirigé par le Français Frédéric Vasseur, a conçu le véhicule avec le soutien de Dallara 10 janvier Buenos Aires (Argentine) 14 février Los Angeles (Etats-Unis) qui a dessiné le châssis, McLaren - pour les systèmes 18 avril Miami (Etats-Unis) électroniques, et Williams - pour les batteries. Au total, 9 mai Monte-Carlo (Monaco) 40 exemplaires de la Spark-Renault SRT01E seront 30 mai Berlin (Allemagne) 27 juin Londres (Royaume Uni) produits. Deux Français ont également apporté leur concours, Michelin qui fournira les pneus et Renault pour la motorisation. La FIA table sur un championnat formé par 10 équipes, toutes composées de 2 pilotes. 5 équipes ont déjà officialisée leur participation : Andretti Autosport de Mario Andretti - champion du monde de F1 en 1978 et vainqueur des 500 miles d'Indianapolis en 1969 ; Dryson Racing, de l'ancien ministre anglais Paul Drayson, passionné d'automobiles ; Team China Racing, financé par le Ministère des Sports chinois ; Dragon Racing, conduite par les entrepreneurs américains Jay Penske et Steve Luczo ; e.dams, née de une joint-venture entre Jean-Paul Driot, fondateurs de Dams et le légendaire pilote Alain Prost (voir page 4). Les pilotes bénéficieront d'une heure de séance d'essais avant des qualifications qui, comme en Formule 1, se baseront sur le meilleur temps au tour. La course, elle, durera environ une heure et les pilotes pourront bénéficier à certains endroits du circuit d'un système "Push-to-Pass", proche du Kers pour les F1, facilitant les déplacements. Innovation majeure : tous les Grands Prix se disputeront sur des circuits en ville d'une longueur moyenne de 2,5 km. Essais libres, essais de qualification et course se disputeront toutes en un seul jour. Reste à savoir qui seront les pilotes, qui devraient provenir des compétitions établies telles que IndyCar, GP2 et F1.

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DOSSIER SPECIAL

“Prêts à accueillir la propulsion de l'avenir”

DOSSIER

Michel Boeri : "Le GP de Formule E illustre l'engagement du Prince Souverain dans la sauvegarde de l'environnement"

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© Photo ACM

par Roberto Volponi

'Automobile Club de Monaco (ACM) naît en 1925 après une assemblée générale réunissant les 55 membres du SVAM, Sport Vélocipédique et Automobile Monégasque, créé en 1890 sous le nom SVM, Sport Vélocipédique Monégasque, et rebaptisé en 1907 du fait de l´importance que prenaient les véhicules à moteur. Anthony Noghés, en sa qualité de Commissaire Général, fut chargé de monter à Paris présenter la candidature de l´Automobile Club de Monaco à l´Association des Automobile-Clubs Reconnus, actuelle Fédération Internationale de l´Automobile. La candidature fut refusée car aucune des épreuves organisées ne se produisaient en territoire monégasque. Noghés se plongea dans un projet fou, celui de créer un course en Principauté et d'y participer. Aidé par Louis Chiron, jeune

pilote monégasque, les membres du Club et le Prince, Président d'Honneur de l'Automobile Club de Monaco, il va créer l'évènement et le 14 Avril 1929 le Prince Pierre inaugure le circuit du 1er Grand Prix de Monaco. Louis Chiron était absent car engagé dans la course des 500 miles d´Indianapolis. "Williams" gagne le Grand Prix sur une Bugatti 35 B en 3h56´11 à une vitesse moyenne de 80,194 k/h. La course est un réél triomphe. Le 19 Avril 1932, le capitaine Sir Malcolm Campbell, l´homme qui venait de battre le record du monde de vitesse à 408,621 km/h, ouvrit le circuit du 2e Grand Prix de Monaco au volant d´une superbe Torpedo Rolls Royce. De 1938 à 1947 le Grand Prix n'a pas eu lieu pour des raisons économiques, une pénurie de compétiteurs et une période qui ne s'y prétaît pas. Le 16 Mai 1948 la compétition reprend mais l'année suivante elle est annulée suite au décès du Prince Louis II. Juan Manuel Fangio remporte la 11ème édition le 21 Mai 1950. Il y eut une course en 1952 puis il fut de nouveau annulé et depuis le 21 Mai 1955, le Grand Prix de Monaco est un des moments les plus attendus dans le Championnat de Formule 1 : le Grand Prix mythique par excellence. Tous les pilotes ont rêvé de gagner sur le tracé de la Principauté. L'année 2015 pourrait marquer un tournant dans l'histoire de ce circuit, avec le premier Grand Prix électrique. Nous avons posé sur ce sujet trois questions à Michel Boeri, Président de l'ACM depuis désormais plus de quatre décades... g On attendait depuis quelque temps un grand prix électrique à Monaco : il arrivera en 2015. Qu’est-ce qui a enfin rendu possible la finalisation de ce projet ? Michel Boeri : "Votre information est tout à fait fondée. Encore fallait-il que la Fédération Internationale de l’Automobile avalise un Championnat de monoplace 100% électrique, Formule E. C’est maintenant chose faite et dix grands prix urbains ont été sélectionnés. Monaco se devait d’y participer. La date retenue est le samedi 9 mai 2015, soit deux semaines avant le Grand Prix de F1. Pour rappel, en 2015, il n’y a pas de

Grand Prix Historique, celui-ci se déroulant tous les deux ans : 2014, 2016 etc…" g Doit-on l'inclusion de Monaco dans le calendrier de cette nouvelle Formule E - en vue de son officialisation définitive - à la grande tradition de la principauté dans le sport automobile ou plutôt à l'engagement de SAS le Prince Souverain pour la sauvegarde de l'environnement de la planète ? MB : "L’un ne va pas sans l’autre. Le Prince Albert II, tout autant que Ses Prédécesseurs, ont toujours favorisé, en même temps que le maintien des épreuves traditionnelles, la création d’épreuves plus en phase avec les énergies nouvelles et l’évolution des techniques. Cette tendance, devenue réalité, l’ACM l’avait perçue il y a fort longtemps, puisque, en mars prochain, la 15ème édition du Rallye MonteCarlo des Energies Nouvelles s’élancera sur les routes. Le Grand Prix de Formule E illustre en quelque sorte l’engagement du Prince Souverain dans la sauvegarde de l’environnement et des économies d’énergie". g L'organisation d'un tel événement impliquera-telle un effort particulier? Comment pensez-vous qu'il sera accueilli par les passionnés de la Formule 1 "traditionnelle" ? MB : "Oui, il va falloir aménager la partie basse du circuit allant du Virage Ste Dévote par l’Avenue Kennedy, jusqu’à la Chicane actuelle, avec tout ce que cela implique de moyens de sécurité, rails, grillages, amortisseurs, etc… La partie haute du circuit, de Ste Dévote par l’avenue d’Ostende, le Casino et jusqu’à la Chicane, sera neutralisée. Il reste enfin à faire homologuer par la FIA ce « petit circuit » et débattre des conditions financières avec les promoteurs de ce Championnat. En ce qui concerne l’accueil que réservera le public à cette nouvelle Formule, il ne me semble pas raisonnable, pour l’instant, d’émettre un pronostic. Il me semble avisé d’observer les épreuves qui précèderont la nôtre. Pour autant, il ne faut pas perdre de vue, que, dès 2014, les F1 seront équipées de moteurs hybrides à récupération d’énergie cinétique et thermiques, étape vers la propulsion de l’avenir".

LE PERSONNAGE

La nouvelle aventure d'Alain Prost

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© Photo JM Le Meur/DPPI

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'il y avait besoin d'un grand personnage pour promouvoir la nouvelle Formule E, qui mieux qu'un grand champion de la Formule 1 comme Alain Prost ? C'est chose faite : il a présenté la nouvelle écurie e.dams "made in France" qu'il dirigera pour se lancer dans cette nouvelle aventure. Pour ce faire, le quadruple champion du monde de F1 s'est associé Jean-Paul Driot, président et fondateur de l'écurie Dams, forte de 15 titres de championnat du monde, notamment en GP2 et en Formule Renault 3.5. La nouvelle écurie de Formule E debutera le 20 septembre 2014, dans les rues de Pékin (Chine), première étape de ce championnat 100 % électrique et citadin qui se dévoile peu à peu depuis la présentation de la monoplace à Francfort, en septembre dernier. La présentation de cette nouvelle écurie "made in France" s'est déroulée à Paris, à l'Atelier Renault, sur les Champs-Élysées, le 24 octobre dernier. Après les deux équipes américaines Andretti Autosport et Dragon Racing, celle de la formation anglaise Drayson Racing et la chinoise China Racing, c'est donc une écurie française qui s'engage dans la F1 électrique. Alain Prost, par ailleurs ambassadeur Renault, n'a pas caché "certains doutes et interrogations au début de ce projet". "Je ne voulais pas que cette série fasse de l'ombre à la F1", explique le quadruple champion du monde sous les yeux de Jean Todt, le président de la FIA, qui s'est dit séduit par une démarche "raisonnable et raisonnée". "Alain s'intéresse de près à la technologie et ses conseils seront très importants pour préparer ce grand challenge", explique par ailleurs Jean-Paul Driot. "C'est un grand honneur d'accueillir deux grandes personnalités du sport automobile", s'est réjoui en préambule Alejandro Agag, directeur général de Formule E Holdings, qui avait fait le déplacement pour l'occasion, tout comme Jean Todt, le président de la FIA. "Les autres écuries devront se méfier de cette nouvelle écurie !" "Il est important que des Français fassent partie de ce projet, car l'électrique est partout ici, à l'image de la Zoé, de la Twizy ou encore des Autolib'", ajoute Alejandro Agag. "C'est une voiture à part entière", ajoute Jean-Michel Jalinier, qui dirige Renault Sport F1, dont les équipes de Viry-Châtillon ont travaillé sur l'intégration du moteur, fort de l'expérience du changement de moteur en F1 pour la saison prochaine. À bord de la Spark-Renault SRT01, "les pilotes auront tout à apprendre : le comportement, l'équilibre de la voiture, sa trajectoire..." Un sacré challenge que e.dams aborde avec confiance. Jean-Paul Driot décline les prochaines étapes du développement de l'écurie : "Nous devons désormais finaliser un ou plusieurs sponsors, définir un logo et trouver nos pilotes." Et dans douze mois, une écurie française se battra pour le premier titre de l'histoire de la Formule E.


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POLITIQUE & SOCIETE

SBM : l'inquiétude des syndicats par Patrice Zehr

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g La SBM a été au centre des débats du Conseil National : information de la Haute Assemblée, engagement de l’actionnaire majoritaire... Avez-vous été plutôt rassuré par la mobilisation des élus sur ce dossier ? Jean-Luc Cloupet : "Oui effectivement, le fait que le Conseil National et l'actionnaire majoritaire soit attentifs aux différents dossiers SBM nous rassure". g Eric Elena, élu sur la vague d'une inquiétude générale sur l’avenir de la SBM, préoccupation nationale au-delà des employés, a étrangement paru très serein et même optimiste avant de faire - devant certaines réactions - marche arrière. L’élu emblématique d’un problème a semblé relativiser le problème qui l’avait fait élire comme si brusquement tout allait mieux. Un comportement qui vous a surpris ? JLC : "Oui, nous avons été fortement surpris par la réaction de l’élu Renaissance qui n'est pas le reflet de la réalité et des sentiments des salariés de la SBM. Il devrait se rapprocher des différents Secrétaires Généraux de la Société pour connaître les vraies inquiétudes (travaux, avenir de la Société, social, emploi, marketing, absentéisme, etc...). Certain syndicats dont notamment les représentants du Syndicat des Services Intérieurs et Extérieurs font l’objet d’attaques agressives et irrespectuses de la part de la Direction".

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e dossier SBM était au coeur du débat lors des dernières séances du Conseil National sur le budget rectificatif et il le sera sans doute encore pendant la discussion du budget primitif 2014. Quel est l’avis des syndicats qui opèrent au sein de la société ? Nous avons interrogé collectivement les représentants membres de la nouvelle Fédération des syndicats de salariés de Monaco (F2SM). Ils affirment représenter les 4/5 du personnel de la SBM dans leurs catégories. Jean Luc Couplet, des administratifs, Alain Dupré, de la maintenance, Thierry Petit, du Sun Casino, Laurent Lecerf, du syndicat extérieur-intérieur, secrétaires syndicaux ou délégués du personnel ont suivi très attentivement les échanges au Conseil National sur la SBM lors des débats du budget rectificatif. L’inquiétude exprimée par les élus repose, bien sûr, sur une prise en compte des approches syndicales, de toutes approches syndicales. En effet la situation est en constante évolution et la multiplicité des métiers complique une appréhension objective du climat social ou des climats « sociaux ». Jean-Luc Cloupet, président de F2SM a accepté de répondre à nos questions sur ce sujet.

g Comment relancer les jeux en plein travaux immobiliers lancés avant même le bouclage du financement ? La direction de la SBM comptable de la situation actuelle semble face à la quadrature du cercle. Quelles sont vos inquiétudes ? Quelles sont vos principales propositions ? JLC : "Pour relancer les jeux (malgré de bons chiffres pour les jeux de table par rapport à l'exercice précédent au moment où je vous parle) en plein chantier, il va falloir être agressif par rapport aux autres casinotiers. Il va falloir chouchouter notre clientèle par rapport à tous les désagréments que les travaux vont engendrer pour éviter la fuite de notre clientèle afin d'éviter des baisses de recettes, et au contraire profiter de cette période de transition pour tout remettre à plat et relancer notre clientèle historique italienne, que nous ne voyons plus dans nos salons. Autre priorité, le plan de financement des travaux et le fait de conjurer le déficit chronique depuis quelques années de la SBM, surtout en pensant aux baisses de recettes que risquent d’engendrer les travaux. Enfin, une communication précise et détaillée de M. Biamonti aux salariés du groupe sur le plan de financement à 10 ans et sur sa vision de la SBM dans 5 ans et dans 10 ans".

ENFANTS DU PAYS

Les Français de Monaco dans la nasse fiscale

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n 30 ans les Français de Monaco ont été divisés par deux, de 15.000 à 7.000 ! Un mouvement qui paraît irréversible. Demain les Français de la communauté de destin entre les deux pays - fondement de leurs rapports - ne seront plus la première communauté étrangère, dépassée par les italiens avant de l’être par d’autres. On connaît la cause de cette baisse consternante. C’est la fiscalité devenue insupportable. Une fiscalité à part entière pour des Français qui rapportent sans rien coûter. Ils reçoivent tout de Monaco dont ils dépendent dans tous les domaines et payent quand même à la France, comment cela est- il juridiquement possible ? Ils doivent de plus faire face à des loyers souvent très élevés. Il y a une double charge financière de plus en plus insupportable pour une communauté essentiellement composée de gens normaux. La France semble se moquer des Français de Monaco et n’entend pas faire le moindre geste fiscal. Ce serait politiquement impossible. Paris serait accusé de faire un cadeau à de riches privilégiés- alors que bien sûr il n’en est rien. La solution de rendre l’exonération héréditaire dans les familles installées avant 1957, proposition du maire de Menton JeanClaude Guibal, président du groupe d’amitié franco-monégasque, permettrait simplement la protection d’une espèce en voie de disparition, mais cela resterait marginal. La solution pourrait passer par la création d’un secteur de logement intermédiaire, proposé dès 2003 par Stéphane Valeri, et permettant - par la réduction des loyers d’assumer côté monégasque le matraquage fiscal français. La France n’aurait rien à y faire. Ce secteur intermédiaire se heurte cependant à de nombreuses difficultés et peut-être à une absence de volonté politique de certains pour qui le logement des Français n’est qu’une priorité épisodique. Cela étant l’exception fiscale des Français de Monaco devrait pouvoir se plaider au niveau international au titre d’une rupture de légalité devant le fisc ou d’une spécificité non démocratique, ni respectueuse de la souveraineté d’un Etat qui devrait pouvoir appliquer, comme c’est la règle générale pour le moment, le régime fiscal de son choix à ses résidents. Il n’en sera dans doute rien - les Français viendront toujours par milliers travailler à Monaco premier bassin d’emploi régional et se logeront en France. Quant à ceux qui y habitent encore, ils feront des comptes de plus en plus serrés pour savoir jusqu’à quand ils pourront continuer à vivre dans leur patrie choisie. Le problème ne semble pas avoir été compris pour ce qu’il est. Les Français de Monaco font partie de l’identité monégasque comme d’autres enfants du pays. Ils méritent plus d’attention et plus de respect en tout cas de la part de leur pays de citoyenneté. (P.Z.)

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Rapports institutionnels tendus Le primitif 2014 déjà présenté pour vite tourner la page du rectificatif... par Patrice Zehr

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es grandes lignes du primitif 2014 dévoilées par le Gouvernement Princier confirment les bons résultats économiques, déjà sensibles dans le rectificatif voté peu avant. Tout cela est à mettre au crédit des directives princières et de leur application par le Gouvernement. Et pourtant les débats budgétaires ont révélé des crispations et un malaise entre la Haute Assemblée et le Gouvernement. Le budget en effet n’a pas camouflé certains dossiers conflictuels ni la mauvaise humeur des élus contre certains comportements du Ministre d'Etat et des membres de l'exécutif. g Un vote positif, mais un climat tendu... Les débats du budget rectificatif ont démontré qu’il y avait sans défiance budgétaire, une vraie méfiance politique de la nouvelle majorité vis-à-vis du Gouvernement. Ce climat parfois tendu - malgré un vote largement positif - explique certainement d’ailleurs la rapidité avec laquelle le Gouvernement a présenté dés le lendemain du vote du rectificatif, les grandes lignes du futur budget primitif. Un budget qui va prendre en compte, dans le respect des équilibres institutionnels, les priorités de la nouvelle majorité dans la recherche du consensus, car il n’y a pas d’autre voie, et c’est pourquoi l’accent a été mis - apparemment - sur l’investissement et l’équipement. Ce budget sera déterminant car en fait c’est le premier dont la nouvelle majorité sera comptable auprès de ses électeurs. L’ancien avait été voté par l’ancienne majorité battue aux élections. Ce décalage entre le temps budgétaire et le temps politique explique les votes et l’utilisation du fleuret moucheté dans certains échanges. Le vote du rectificatif mérite d’y revenir. 15 voix pour, 8 abstentions et une contre. 7 abstentions viennent des rangs de la nouvelle majorité. Les élus ont facilement expliqué leur vote. Ils se sont référés à la position de Rassemblement & Enjeux lors du primitif pour se mettre en cohérence. Il s’agit d’une tactique habile, qui permet de donner une sorte d’avertissement comptable sans frais, alors que les 15 autres élus permettent au budget de passer sans difficulté. Le Ministre d’Etat n’a d’ailleurs jamais tremblé. Plus surprenant est le vote des élus de l’opposition à la majorité. En réalité ce vote éclaté montre bien que cette opposition est pour le moment encore constituée d’un survivant et de deux électrons libres. L’ancien président Robillon a voté pour, et a donc confirmé son vote précédent, mais Jean-Louis Grinda s’est abstenu alors que Bernard Pasquier a voté contre, avec un argumentaire très critique sur certaines pratiques budgétaires...

g Le fond et la forme... On peut noter deux points politiques importants qui devront être traités avant le prochain rendez-vous parlementaire : le débat sur l’équilibre institutionnel et l’inquiétude et la polémique concernant la SBM. A partenaires nouveaux, relations nouvelles, a expliqué le président Nouvion. «Ce rapport particulier avec le Gouvernement doit trouver toute sa place, ou plutôt doit permettre au Conseil National nouvellement élu de retrouver la place institutionnelle qu’il n’aurait jamais dû perdre ces trois dernières années». La nouvelle majorité reproche en fait au Gouvernement de ne pas totalement respecter ses prérogatives et de l’ignorer trop souvent dans le processus décisionnel. Car si la décision est gouvernementale, le processus est dans l’information et le dialogue. Le Gouvernement s’en défend, bien sûr, mais le Ministre d’Etat en allant jusqu’à refuser dans une déclaration «la cogestion», pour bien délimiter une sorte de ligne rouge, a agité devant certains élus un chiffon de la même couleur. En effet personne au sein de la haute assemblée n’a jamais demandé de cogestion. Laurent Nouvion a résumé «…Pendant que vous agitez le spectre de la cogestion dont personne ne veut ici, vous évitez soigneusement de répondre au Conseil National de façon franche».

g L’épineux dossier SBM Cette frustration du Conseil National vis-à-vis de la communication et du comportement du Gouvernement, s’est manifestée et même cristallisée autour de la SBM. La majorité a exprimé une très vive préoccupation et a demandé clairement au gouvernement d’assumer son rôle. «Le Conseil National nouvellement élu demande que vous repreniez le contrôle de ce monopole concédé et que nous soyons ici votre partenaire incontournable et privilégié sur ce dossier. L'Etat actionnaire dont nous faisons partie, à notre place, a une impérieuse nécessité d’exercer à nouveau cette tutelle des intérêts collectifs, nous attendons un projet clair, un projet global, une stratégie secteur par secteur, ce message beaucoup de salariés l’attendent et l’actionnaire de référence - à savoir l’Etat - doit le demander et l’obtenir.» g La surprise Elena Et puis il y a eu la petite tempête Eric Elena. Ce dernier est le seul élu de Renaissance : il a obtenu clairement le vote des Monégasques trouvant que ça allait mal à la SBM et que la majorité parlementaire du moment n’était pas suffisamment à l’écoute d’un personnel inquiet dans une société capitale pour de très nombreuses familles monégasques. C’est donc l’élu d’un mécontentement dont on attendait qu’il mette la pression et qui curieusement a multiplié par la suite des déclarations apaisantes et même favorables à la direction. Il s’est retrouvé donc du coté des élus d’UM qui, comme la majorité s’inquiète de la SBM, trouve cela irresponsable, et manifeste également sa confiance à la direction. Un pari politique risqué, mais c’est le problème des élus d’UM, une attitude moins compréhensive de la part de l’élu de Renaissance. La démarche politicienne n’est pas surprenante, l’autre a vite été soupçonnée d’être un choix syndical corporatiste audelà de l’intérêt général. Il y a donc eu soupçon de promesses sectorielles dans une démarche qualifiée de «syndicalisme politique». Les attaques de Christian Barilaro, notamment, qui connaît la maison également de l’intérieur, ont été très vives et Eric Elena a dû prendre en compte des inquiétudes fortes qu’il continue cependant à ne pas partager. Il est vrai que le plan de redressement des jeux tarde - qu’il n’y a pas d’informations sur les chantiers et leur impact sur l’emploi comme sur la rentabilité de la société. Il y a du flou. Un flou

© Photo MC

par Patrice Zehr

martelé par Laurent Nouvion qui se demande en fait ce qu’il y a derrière… On ne nous parle pas, est-ce-à dire qu’on veut nous cacher des choses pour résumer. g Un vrai malaise parmi les bonnes nouvelles Au premier rang on peut mettre le logement avec un nouveau projet au Jardin Exotique et l’amélioration de la gestion du parc domanial, avec notamment une coordination plus forte entre les différents services de l’Etat. Et le président du Parlement de préciser : «Je voudrais ici remercier le travail de Jean-Michel Cucchi, président de la Commission du Logement et le féliciter en même temps que la majorité pour ces avancées majeures». Du mieux également dans la stratégie commerciale avec un nouvel équilibre plus rentable pour tous entre le domanial et les bureaux. Certains appartements impropres au logement feront d’excellents bureaux commerciaux. Des progrès sur une gestion plus dynamique du Fonds de Réserve Constitutionnel, mais pour la majorité sur ce point le Gouvernement ne va pas assez loin. Certains visages étaient crispés et pourtant la situation de Monaco est bonne. Il faut sans doute pour l’avenir - comme le demande Laurent Nouvion respecter dans la pratique la règle du jeu admis par tous : «Information préalable, association en amont, partenariat, respect de l’autre, tous ces concepts sont des moyens pour poser les conditions d’un fonctionnement harmonieux entre vous et nous». Le primitif s’annonce donc déterminant pour les futures relations entre le Gouvernement et le Conseil National. En présentant les grandes lignes du primitif au lendemain d’un rectificatif un peu rugueuxe, le Ministre d’Etat a voulu, on peut le croire, lancer la bataille pour l’apaisement et la reconquête de la confiance par la stratégie exigée par la Haute Assemblée, celle de la loyauté.

PRIMITIF 2014

Croissance pour bien investir

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e Gouvernement Princier compte bien profiter de l’embellie économique de Monaco qui est indiscutable, même dans une conjoncture mondiale encore incertaine. C’est d’ailleurs son devoir. Cette bonne santé doit permettre en 2014 de concilier la politique d’équilibre budgétaire avec la relance des investissements. Ce serait donner satisfaction sur ce point à la majorité parlementaire qui craignait un dogmatisme financier au détriment de la vitalité économique. Cela a toujours été d’ailleurs la position de ce journal : l’équilibre sans dogmatisme et l’investissement sans endettement non maitrisable. En 2014 les recettes d’après les prévisions seront en hausse de 8 % et les dépenses de 5 %. Le déficit serait contenu dans les 22 millions. Ces recettes à hauteur de 951 millions d’euros, qui permettent des dépendes autour de 973 millions, s’expliquent notamment par le passage de la TVA à 20 % - par alignement sur la France. Les investissements seront donc proches du tiers du budget comme demandé par les élus de la majorité, si on y inclut la provision de 40 millions pour le nouvel hôpital qui - en réalité - ne sont pas dépensés : «On investit sur l’avenir en maintenant une certaine forme d'orthodoxie financière», a précisé Michel Roger. Pour ce faire on modifie un peu la politique vis-à-vis du Fonds de Réserve et de son utilisation. Nouvelle avancée vers les élus et on fait logiquement participer les actions de la SBM - en pourcentage raisonnable - au financement par l’Etat actionnaire des investissements dans l’intérêt général. On suit - en fait - les recommandations de la Commission Supérieure des Comptes, qui a recommandé que le Fonds de Réserve soit le seul dépositaire des actions et participations de l’Etat. Il y aura donc un transfert d’actions de la SBM du budget au fonds - soit au total 240 millions d'euros, par tranches annuelles de 20 millions. Voilà qui va permettre d’augmenter de 10 % les équipements par rapport à 2013. La priorité pour les chantiers d’avenir - extension en mer, opération Pasteur, rénovation de l’héliport, Centre commercial de Fontvieille – montre bien une inflexion permise par de bons chiffres et en fait manifeste une confiance accrue pour l’avenir que les élus partageront sans doute pour le primitif. Si d’ici là (P.Z.) cependant, au delà des chiffres, il y a des progrès sur les relations entre les deux piliers de l’Etat...

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ECONOMIE & FINANCE

Bienvenue à la transparence par Patrice Zehr

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nstallation de résidents économiques dynamiques, création d’entreprises et croissance du tourisme d’affaires, il y a en ce moment de toute évidence une accélération de la dynamique d’affaires à Monaco. C’est une bonne chose car l’avenir de Monaco passe en partie par le tourisme d’affaires, les congrès et l’attractivité de la Principauté pour des entrepreneurs. Dans cette optique le Grimaldi Forum est une sorte de vaisseau amiral dont la mise à niveau était devenue indispensable. C’est ce qui explique aussi le premier salon dédié aux entreprises monégasques tout comme l’imposante délégation de patrons monégasques aux cotés du prince souverain lors du dernier voyage a Moscou. Et il existe un créneau d’opportunité évident. g Il faut battre le fer tant qu’il est chaud Jean Castellini, Conseiller de gouvernement pour les Finances et l’Economie, avait récemment estimé que le bilan de la saison touristique, avait été très satisfaisant. Les bons résultats depuis le début de l’année ont été confirmés par les trois mois de la saison estivale, qui ont enregistré un taux d’occupation moyen de 83,2%, tout en maintenant ou augmentant le prix des nuitées. Une tendance confortée et c’est l’élément innovant par l’activité MICE (Meetings, Incentives, Conventions & Exhibitions), dont les grandes manifestations (Rendez-vous de Septembre des assureurs, Réunions L’Oréal, IBM, Ernst & Young ou Yacht Show) ont animé le secteur et représentent 37% du total des nuitées. C’est un chiffre considérable. La direction du Tourisme, sous la houlette de Guillaume Rose, s’oriente vers de nouvelles actions de promotion vers l’Europe de l’Est (la clientèle russe a été le plus important groupe national en août !) et vers la Chine (Hong-Kong), mais aussi en direction d autres pays émergents comme l’Inde. Encore faut-il préparer les entreprises monégasques à ce nouveau dynamisme et lui appliquer le principe de précaution, pour éviter les mauvaises surprises. g Les atouts du Monaco Business Le 1er Monaco Business créé par Maurice Cohen, patron de Monaco communication parait donc répondre à une attente. On compte à Monaco 2 entreprises au mètre carré, l’une des plus importantes densités mondiales. L’absence d’un salon des entrepreneurs de Monaco était donc paradoxale. Le vide est comblé il y a maintenant un B2B à Monaco, un business to business, dans le jargon employé. Le thème était parlant, Monaco terre d’entrepreneuriat et d’excellence. On a débattu des atouts à mettre en avant dans différents secteurs, sécurité, stabilité, absence de déficit etc... Cette démarche a été également celle des hommes d’affaires et entreprises monégasques présents à Moscou du 3 au 5 octobre dernier. 80 acteurs économiques, 54 entreprises, c’est tout de même impressionnant et représentatif de la vitalité monégasque. Mieux faire connaître Monaco est une chose, mieux connaître les partenaires russes en est une autre. Monaco présente encore malgré les normalisations européennes, des avantages pour des résidents non communautaires. Cela peut aiguiser certains appétits. g Le précédent chypriote Tout ne peut pas être transparent dans des contacts privés souvent exploratoires qui exigent la discrétion. Mais Monaco et ceux qui se

servent de son label d’excellence se doivent d’appliquer avec un risque zéro, le principe de précaution. Quand un cabinet d’avocats se spécialise dans la chasse aux grosses fortunes, quand une société propose la résidence clé en main à Monaco. C’est intéressant, efficace, mais cela exige de la prudence économique et éthique. On connaît dans le récent passé russe, les fortunes rapides et brutales de certains oligarques, la loi du silence imposée par 70 ans de soviétisme, le poids des fratries d’affaires, des liens régionaux ou ethniques. C’est un autre monde que l’on veut séduire au-delà du touriste individuel fortuné ou voulant l’être encore plus. Une séduction qui n’est pas sans risques, qui pourrait le nier ? Organiser des congrès, vendre des nuitées aux sociétés de la première communauté touristique de cet été, grosse dépensière s’il en est, c’est bien, incontournable et même responsable. S’impliquer dans des circuits affairistes ou bancaires et installer à Monaco des établissements, cela demande de prendre des précautions comme le prouvent sans doute certaines affaires récentes, dont le précédent chypriote. g Quand la mariée est trop belle… La prudence vis-à-vis de l’origine des capitaux constitutifs de sociétés et d’entreprises est une obligation. Certes les choses semblent évoluer dans le bon sens depuis plusieurs années, et la Russie d’aujourd’hui n’est déjà plus celle d’il y a 10 ans. Le danger c’est l’attraction du miroir aux

alouettes. Toujours se méfier de la future mariée quand elle paraît trop belle. Il faut toujours se référer à la sagesse populaire. Se plaindre que la mariée est trop belle signifie se plaindre d'une chose dont on devrait se féliciter parce qu'elle est de nature enviable. Ne faisons donc pas la fine bouche. Mais d'autre part, il y a une autre expression française sans verbe introducteur à savoir la mariée était trop belle pour redouter une mariée trompeuse, trop belle pour être vraie. Heureusement on a le droit d’utiliser à plein, pour savoir à quoi on s’expose, le temps des fiançailles !

NOMINATION

Stephen Barbalaco à la tête de KBL Monaco Private Bankers

ne dimension internationale, c'est ainsi que l'on peut déU crire le profil de Stephen Barbalaco, le nouvel Administrateur Délégué de KBL Monaco Private Bankers (KBL mpb*). Agé

de 47 ans, diplômé de l’Université de Miami et titulaire d’un MBA en Management International de Thunderbird, Arizona, une des plus prestigieuses écoles des USA, le parcours de Stephen Barbalaco, vénitien d'origine, est atypique et permet à la Principauté de Monaco de pouvoir compter sur un nouveau regard pour promouvoir le secteur bancaire monégasque sur la scène internationale. Sa carrière débute à la Citibank où il restera pendant douze ans (Milan, Madrid, New York et Londres) avant de rejoindre Cantor Fitzgerald à Londres, connu comme le plus grand broker en obligations du Trésor Américain; puis Mphasis, société de Business Process Outsourcing, installée à Bangalore en Inde. De retour en Europe, il devient l’Administrateur Délégué de la société américaine SEI Investments pour laquelle il a structuré la politique de développement sur de nouveaux marchés en Europe et au Moyen-Orient. Il a en outre, une connaissance approfondie des pays EMEA pour avoir, par le passé, créé des partenariats stratégiques remarquables qui lui ont valu toute l’attention du groupe KBL epb alors à la recherche d’une nouvelle dynamique. * KBLmpb, dont Stephen Barbalaco assume son rôle de leader, soutenu par le groupe KBL epb et depuis juillet 2012 par son nouvel actionnaire Precision Capital (une holding de banques basée au Luxembourg) est structurée, prête à répondre à de nouveaux challenges en confirmant sa présence auprès d’une clientèle internationale très haut de gamme, proposant des conseils professionnels indépendants, des performances remarquables et une gestion personnalisée. L’ambition affichée de KBLmpb est d’assurer une qualité optimale liée au métier de Banque Privée grâce à l’expertise d’un homme dont la motivation principale est d’anticiper les changements et de participer activement au devenir de la Place Financière Monégasque.

© Photo KBL

par Patrice Zehr

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Il y a en ce moment une accélération de la dynamique d'affaires à Monaco : il faut savoir en profiter

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L'ACTUALITE

e chantier de la darse nord du Port de la Condamine vient de débuter. Une zone de travaux qui s’étend du stade nautique Rainier III au quai des Etats-Unis, et du boulevard Albert 1er au plan d’eau. Ces travaux ont pour objectifs d’élargir le quai Albert 1er et de créer sous ce parvis un espace de 2.500 m² qui accueillera sur deux niveaux la collection des voitures de S.A.S. le Prince Souverain, aujourd’hui située à Fontvieille. Trois niveaux de parking public de 300 places créés sous ce musée de l’automobile compléteront ces aménagements. Ces travaux seront phasés sur plusieurs années, avec comme objectif, de restituer le parvis agrandi pour le Grand-Prix 2017. L’achèvement des travaux est programmé pour fin 2019.

ANNIVERSAIRE

Il y a 50 ans, Dallas...

ohn Fitzgerald « Jack » Kennedy, souvent désigné par ses initiales JFK, 35e Président des États-Unis, assassiné le 22 novembre 1963 A Dallas (Texas). Il avait 46 ans. Plus jeune président élu, il est aussi le plus jeune à mourir en cours de mandat, assassiné moins de trois ans après son entrée à la Maison-Blanche. Il reste aujourd'hui le seul Président américain de confession catholique. En mai 1961, le Prince Rainier et la Princesse Grace avaient été reçus par le couple présidentiel américain à la Maison Blanche. Photo souvenir sur le perron de the White House….

© Photo DR

par Jean-Philippe Lucas

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es chroniques sont comme les enfants : un jour ils partent. People vert aussi doit partir. Mais pour laisser la place à un autre bébé : VER-POMME. Et oui nous aimons tellement le vert qu’il est difficile de s’en séparer. Mais c’est un vert un peu spécial que je vous propose. Un vert qui tend plus vers le VER qui ronge les jolies pommes imbibées de pesticides de nos chères campagnes. Mais c’est aussi cette grosse pomme dans laquelle nous vivons, gangrénée par la folie des hommes incapables de comprendre que sans elle nous pouvons tous mourir. Je suis vert de rage et vous aussi j’espère. A force d’en parler, la prise de conscience nous donnera peut-être une génération plus équilibrée et moins avide de richesses mal acquises. « La planète devient chaque jour plus laide, plus pauvre, plus uniforme. Elle se transforme en un vaste dépôt d’ordures à l’air irrespirable ». Alain de Benoist, écrivain français. Et oui, le ver est dans la pomme et il n’a pas du tout envie d’en sortir, à moins de l’en extirper par une opération de dernière minute ou en lui proposant une autre pomme plus sucrée. Pour les plus récalcitrants, le dopage semble plus intéressant. Il donne des pommes beaucoup plus grosses dont la rentabilité est supérieure à leur croissance naturelle. Alors pourquoi s’en priver. Entre croissance et décroissance c’est déjà la guerre. Mais comme le soulignait l’économiste Nicolas Georgescu-Roegen : « le processus économique étant de nature entropique, la décroissance de l’acvité productrice est inévitable en termes physiques ». Surpopulation, fin du pétrole, fin de toutes les ressources, effondrement écologique, fin du système financier, fin de la culture, crise alimentaire, crise sociale, crise sanitaire, crise nucléaire. Le ver est vraiment dans la pomme. Oui mais il y a demain : à préparer, à changer, à créer. Alors chaque matin, manger des pommes (bio évidemment) ça éloigne le médecin. C’est déjà pas mal ! Et pour finir sur une note pleine d’optimisme qui devrait nous pousser vers le mieux. « On doit, on peut, on va avoir un monde meilleur. Et on n’a pas le choix ». Graeme Taylor, chercheur canadien.

Rédaction : “Le Beausoleil de Monaco” 6, bd de la Turbie 06240 Beausoleil Tél. : +33 09.50.79.90.84 Fax : +33 09.55.79.90.84 email : laprincipaute@yahoo.fr http://www.laprincipaute.net

Directeur de Publication Roberto Volponi Rédacteur en Chef Patrice Zehr Rédacteur en Chef Adjoint Pierre-Yves Reichenecker

Avec la collaboration de Lisa Arquette Amanda Coutelle Pierre Dévoluy Jean-Philippe Lucas Pascale Marcaggi Pierre-Alain Martini Alan Parker-Jones

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☞ Monaco : Manèges, stands gourmands, jeux et animations ont pris leurs quartiers sur le Port de Monaco jusqu’au 19 novembre dans une ambiance des plus conviviales et des plus festives ! A noter, quatre nouveautés cette année : Crazy loop et Tropical Dance : Manèges à sensations ; Fun house : Maison hantée sur le thème des pirates des Caraïbes ; Bat oo : Manège familial sur rail en arc de cercle.

☞ Monaco : Golf Championnat de France Dames seniors 2013. L’équipe du Monte-Carlo Golf Club, après son accession en première league l’an dernier a également réussi un beau parcours cette saison en assurant son maintien dans l’élite nationale lors des compétitions sur le parcours de Vaucouleurs, près de Paris. Bravo mesdames. ☞ Monaco : La Galerie l’Entrepôt présente « L’Ange du temps », exposition de David Gabriel Kavafy du 7 novembre au 13 décembre. « Notre temps personnel, celui des souvenirs et des illusions mais également le temps universel, celui d’une planète que nous détruisons systématiquement au nom de nos impératifs immédiats. L’Ange du Temps guète et il se pourrait bien qu’il ait le dernier mot ». ☞ Beausoleil : La photographe Brigitte Dubanchet expose jusqu’au 4 décembre dans le Cyber espace, rue de la République. 25 photos parmi ses dernières œuvres, sans thème particulier cette fois. Mais un méli-mélo coloré et vif comme elle sait si bien le faire. Entrée libre, de 9h à 12h, et de 14h à 16h. A ne pas rater.

La photographie du mois

Diffusion Monaco & PACA SEC Cour Anc. Gare SNCF

Photos Claudia Albuquerque Olivier Almondo Centre de Presse Thierry Carpico

Relations Publiques Mary Coles Promotion & Publicité Chantal Garry

Impression Graficolor - Regione Prati Arma di Taggia (IM)

Projet graphique GMA Studio Design

Dessinateur Jean-Jacques Beltramo

N° de Commission Paritaire : 0517U81608

Copyright © 2013 Global Media Associates Sas - Piazza Caduti della Montagnola 48 - 00142 Rome

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☞ Monaco : Le 26 septembre, Marc Peronnet, Directeur Général de Monaco Telecom, annonçait que la 4G été lancée et serait opérationnelle pour le grand public dès le 1er octobre, annonce faite en présence de nombreuses personnalités monégasques dont le Ministre d'Etat Michel Roger. Dans l'assistance on notait la présence de M. Laurent Nouvion, président du Conseil National. Depuis le 1er octobre tous les clients mobile de Monaco Telecom, particuliers et entreprises ont la possibilité d’accéder à la 4G. Les tarifs sont inchangés hormis le forfait "Europe" qui voit son prix baisser de 20 euros...

☞ Monaco : 14ème édition de la No Finish Line, du 16 au 24 novembre. Organisée par Children & Future pour aider les enfants défavorisés, la NFL affiche des chiffres impressionnants : 46 336 participants depuis sa création ; 1 328 315 € versés au profit des enfants depuis 1999 ; 1 247 579 Km parcourus depuis la première édition. Vos efforts c’est pour leur sourire. Alors, allez courir !

Au revoir People Vert, bienvenu Ver-Pomme !

Mensuel édité par GLOBAL MEDIA ASSOCIATES Sas

☞ Monaco : La 18ème édition de "MonteCarlo Gastronomie" ouvrira ses portes du 22 au 25 novembre prochain à l'espace Fontvieille. La Société des Bains de Mer est le partenaire officiel de cet événement, mobilisant ses chefs pour faire découvrir aux visiteurs leur précieux savoir-faire culinaire. Ce rendez-vous de la gastronomie française et étrangère offrira ainsi aux palais exigeants un retour aux goûts authentiques, aux produits des terroirs et des idées originales pour leurs tables de fête.

☞ Menton : innove dans le domaine réglementé du stationnement payant de surface avec le paiement dématérialisé. En partenariat avec la société «PayByPhone» déjà présente dans une trentaine d’agglomérations en France (Paris, Nice) et à l’étranger (Londres, San Francisco), Menton propose désormais aux automobilistes, qu’ils soient résidents de la commune ou visiteurs, de s’acquitter de leur droit de stationnement au moyen de leur téléphone portable, d’un ordinateur ou de leur tablette tactile. Système en service depuis le 25 octobre.

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VER-POMME

☞ Beausoleil : Cérémonie de remise de la Truffe blanche d'Alba, en présence cette année "d’un véritable chercheur de trésor, un homme très convoité, le Président des Truffiers d’Alba, Mario Aprile" salué en ces termes par le Maire Gérard Spinelli, entouré du Comité de Jumelage et de l’Association des Amis d’Alba, qui célébrait ses 5 ans d'existence en distinguant 5 personnalités, parmi elles : Guillaume Rose, et une première pour une cantine : Patricia Raineri, Chef de Cuisine du collège Bellevue de Beausoleil

© Photo DR

ACTUALITE

Début du chantier de la Darse Nord L

✲ M O NACO E N BRE F ✲ ☞ Milan : Monaco fait partie des 129 pays qui ont d'ors et déjà confirmé leur présence à l'Exposition "Milano 2015", la Principauté y développera sa vision du thème central "Nourrir la planète. Energie pour la vie" en tentant de démontrer que la gouvernance responsable est possible grâce à la recherche et à l'innovation durable. S.E. M. Robert Fillon, Commissaire Général du Pavillon de Monaco et Giuseppe Sala, Commissaire Général de la société Expo 2015, viennent de signer le contrat de participation à l'Exposition universelle qui se tiendra du 1er mai au 31 octobre 2015.

La faune extraordinaire des îles Orcades (Ecosse) : des pancartes routières demandent aux automobilistes de faire attention aux loutres qui traversent la route! - ces panneaux se trouvent à quelques minutes de marche du centre de Kirkwall ! © Photo DR


MORNAR 6 quai Antoine 1er 98000 MONACO tel : 00 33 6 14 51 81 67 mornar.com mornar@mornar.com

A Moscou avec S.A.S. Le Prince Albert II et le Ministre de la Culture Russe

Le Tigre

Le RhinocĂŠros

L’Aigle

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ART & CULTURE

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Un mois avec des grands comédiens par Viviane Le Ray

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our une belle affiche c'est une belle affiche... : Théâtre classique, théâtre de l'absurde, Théâtre contemporain, Nouveau roman avec Nathalie Sarraute... Côté comédiens : le 29 novembre l'immense Michel Bouquet dans "Le Roi se meurt" de Ionesco, programmé en collaboration avec la Fondation Prince Pierre... Le 3 décembre : soirée "A livres ouverts" en compagnie d'André Dussollier... A tout seigneur tout honneur : "Demain il fera jour" d'Henry de Montherlant, mise en scène de Michel Fau, avec Léa Drucker et Michel Fau : A travers l’histoire d’un avocat qui, par peur de représailles, laisse son fils s’engager dans la Résistance, Montherlant nous parle de l’ambiguïté et de l’inconscience humaine sous l’occupation. La pièce nous donne à réentendre la magistrale écriture d’un des plus grands auteurs du XXè siècle (grand "oublié" des

livres scolaires en France !) Michel Fau assume "souvent méprisé par ceux qui le connaissent mal, Montherlant reste pour moi un des grand poètes dramatiques du vingtième siècle. Je me moque des modes, je choisis d'interpréter cet auteur parce que sa langue et son propos me bouleversent...." . g Judith Magre dans "Inventaires" : le 14 novembre Judith Magre entourée de Florence Giorgetti et Edith Scob : Vingt-six ans après la création d'"Inventaires", de Philippe Minyana mis en scène par Robert Cantarella, les trois comédiennes se retrouvent... Il est rare, très rare qu'un spectacle renaisse, des années après sa création, joué par les comédiens qui l'avaient créé. Ces trois femmes participent à un jeu télévisé, elles apportent leur objet fétiche... g Le 21 novembre : "Pour un OUI pour un NON" de Nathalie Sarraute En 1956, Sarraute publie L'Ère du soupçon, essai sur la littérature qui récuse les conventions traditionnelles du roman. Elle devient alors, avec Alain Robbe-Grillet, Michel Butor ou encore Claude Simon, une figure de proue du nouveau roman. La pièce est aussi un formidable duo de comédiens, elle a été jouée par Samy Frey et Jean-François Balmer, au cinéma par Trintigant et Dussolier sous

la camérta de Jacques Doillon. A Monaco Jacques Brücher et Yedwart Ingey se livreront à cette joute de mots où chaque mot fait mouche... g 29 novembre : Michel Bouquet sera l'absurde Roi qui ne veut pas mourir.... "Le Roi se meurt..." le Roi ne veut pas mourir, il se révolte, supplie, cherche quelqu'un d'autre pour prendre sa place... Ne devra-t-il pas pourtant accepter le destin de tous les hommes ? Dans Pariscope on a pu lire sous la plume Marie-Céline Nivière : (...) "Visage émacié, voix âpre, tour à tour poignant et pathétique, Michel Bouquet, passe du désespoir enfantin à la dépression de l’adulte qui s’accroche désespérément à la vie. Il apporte à ce rôle mythique une bouffonnerie pathétique. La mise en scène est celle de la création en 1994, œuvre de Georges Werler, compagnon de théâtre attentif et qui fut son assistant au Conservatoire". Dans le rôle de la Reine : Juliette Carré, l'épouse de Michel Bouquet. Autour d'eux : Pierre Forest, Nathalie Bigorre, Lisa Martino et Sébastien Rognoni. Le mois de décembre s'ouvrira avec les Belles Lettres dites par le comédien fétiche d'Alain Resnais : André Dussollier qui le lundi 3 partagera "A livres ouverts" des moments de poésie en complicité avec Hugo, Proust, Vigny, Prévert, Cocteau, Alphonse Allais. ☞ Renseignements complémentaires et location : Théâtre Princesse Grace - 12, Avenue d’Ostende - Tél. : 00 377 93 25 32 27

HISTOIRE SOUS LA PRÉSIDENCE DE S.A.S. LA PRINCESSE STÉPHANIE

Dessins d'auteur : la Grande Guerre

de 1918, la fin de Lla ’armistice Grande Guerre,

à la onzième heure du onzième jour du onzième mois ! Une Europe dévastée, des millions de mort, et des champs de bataille où furent pour la première fois employés gaz, lanceflamme et autres joyeusetés destinée s à tuer le plus grand nombre. Mais loin des tranchées, avec la liberté de la plume, des dessinateurs de presse présentaient l’horreur du conflit, la vie au front mais aussi à l’arrière comme on dit, avec beaucoup d’humour, malgré la mort, et une virulence anti-boches. C’était le cas notamment d’Henri Henriot, collaborateur au journal L’Illustration entre 1890 et 1933, auteur de nombreux dessins représentant la vision de ses contemporains.

INVEN TAIRES DE PHILIPPE MINYANA FLORENCE GIORGETTI - JUDITH MAGRE ÉDITH SCOB - ROBERT CANTARELLA OU MICHEL FROEHLY

Avec

MISE EN SCÈNE ROBERT CANTARELLA SCÉNOGRAPHIE : FRANÇOIS GAUTHIER-LAFAYE - LUMIÈRES : ROBERT CANTARELLA - SON : RENO ISAAC - COSTUMES : LUCIE BEN BÂTA - COPRODUCTION R&C ET THÉÂTRE DE POCHEMONTPARNASSE

JEUDI 7 NOVEMBRE 2013 À 21H

JEUDI 14 NOVEMBRE 2013 À 21H

JEUDI 21 NOVEMBRE 2013 À 21H

RÉSERVATIONS : 12 AVENUE D’OSTENDE TÉL : (00377) 93 25 32 27 - www.tpgmonaco.mc

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g Chroniqueur de son temps Les dessins d’Henriot vont suivre l’évolution de la guerre. La guerre devait être courte. Les allemands prévoyaient une victoire éclaire en 6 semaines. Les français sont convaincus que les trains de plaisir vers Berlin les rapatrieront suffisamment tôt pour les moissons ! Après la Marne, la guerre change de nature, la guerre de mouvement cède la place à la guerre de positions. La guerre va durer. Et si cette guerre interminable devait durer cent ans, comme l’imagine Henriot dans un dessin le 13 octobre 1917 ? N’hésitez pas à vous (re)plonger dans l’histoire de cette première déflagration mondiale, suivez-la au travers de centaines de dessins, cartes et photos d’époque, mis en scène par Robert Galic, le prof d’Histoire à qui l’on doit cet ouvrage où l’horreur et le sang sont passés à la moulinette de l’humour. g La Première Guerre Mondiale par Henri Henriot L’Illustration, ou l’Histoire en dessins Editions L’Harmattan. 350 pages, 37 euros.


"Lire demeure un émerveillement"

Effeuillage littéraire...

'est en 1991 que Belfond publie, le roman de prime jeunesse prémonitoire de l'oeuvre du grand Henry Miller. Ecrit entre 1927 et 1931 (Miller est né en 1891) sous le titre "Lovely lesbians" ce roman était jusqu'alors demeuré inédit. Aujourd'hui intitulé "Crazy Cock" il peut être pour les jeunes (en particulier) la porte d'entrée dans l'oeuvre immense du plus libre des écrivains américains du XXè siècle... "Tony Bring", Miller on l'aura compris, tente de devenir l'écrivain que son épouse "Hildred", dans la vie June la grande muse de son oeuvre future, voudrait qu'il soit... et qu'il sera ! ____________________________________________ "Crazy Cock" - Henry Miller (Ed. Belfond/Vintage)

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'Association Monégasque pour la Connaissance des Arts (AMCA), placée sous le haut Patronage de S.A.S. le Prince Albert II, fondée par Elisabeth Bréaud historienne d'art, en janvier dernier présentait au Théâtre des Variétés, un "One man show "insolite : Bernard Pivot dans un texte de son cru "Souvenirs d'un gratteur de têtes." Du 4 au 7 décembre Bernard Pivot sera sur la scène du Théâtre National de Nice...

«D © Photo DR

g Loin des caméras, après 720 "Apostrophes, 12 ans de "Bouillon de culture" vous racontez sur scène, avec humour, quelques-uns de ces grands moments face à un public physiquement présent, le trac ? Bernard Pivot : "C'est mon premier "one man show", et le dernier sans doute ! A la télévision, certes j'avais des millions de spectateurs mais invisibles, sur scène j'ai le public devant moi, le vrai trac c'est pour les comédiens, mais je le ressens aussi, je dirai même que c'est assez agréable d'entendre le public, de voir les sourires des premiers rangs et parfois même d'être m'applaudi, ce qui est nouveau pour moi !"

g J'ai le sentiment qu'à la télévision, mais pas seulement, que le mot culture est accolé à tout et n'importe quoi, qu'il n'a plus le sens que vous lui donniez ? BP : "La culture c'est la connaissance de tout ce qui relie la création artistique qui permet au lecteur de s'enrichir l'esprit, dans ce sens vous avez raison, il est certain qu'il y a des émissions dites culturelles qui seraient plutôt de variétés. Ce qui est important ce n'est pas la place qu'on donne aux livres c'est la place qu'on donne à la littérature et il est vrai que de la littérature il n'y en pas beaucoup !" g A la rentrée dite littéraire, je reçois - de plus en plus - des livres que j'assimilerai à des "produits" composés d'ingrédients à la mode : le défilé du "prêt-à-lire" de la collection automne-hiver ! Leitmotiv des auteurs "J'ai écrit ce roman comme une thérapie" ! BP : "Cette expression est très courante, je l'ai employée moi aussi dans mes émissions, mais sans doute moins qu'aujourd'hui, si je posais la question de la thérapie : on me répondait oui ! " La mode c'est ce qui se démode" affirmait Jean Cocteau son amie Coco Chanel précisera "La mode se démode, le style jamais". g "On" raconte beaucoup d'histoires, mais qu'en est-il du style? Qu'en pense le membre du jury de l'Académie Concourt ? BP : "C'est l'ensemble qui fait un bon roman, au sein de l'Académie Goncourt je suis un de ceux qui est le plus sensible à l'écriture, même si l'histoire est bonne, le style c'est l'homme, c'est le style qui fait un écrivain... " g Ecrire si on ne lit pas aujourd'hui semble possible... j'ai même entendu un écrivain connu se vanter de ne pas lire ! BP : "Les bons auteurs sont de bons lecteurs : Sollers, Quignard, Tournier, Le Clezio, sont des grands lecteurs, il est très, très rare, de rencontrer un bon écrivain qui n'était pas un grand lecteur..." g Après la télévision, j'imagine que vous prenez davantage de plaisir à lire aujourd'hui, je me trompe BP : "Je prends toujours autant de plaisir à lire, quand on aime le cinéma on n'arrête pas d'aller au cinéma... Je lis déjà deux ou trois livres par semaine pour ma chronique dans le JDD, et cette année j'ai lu 54 romans pour l'Académie Goncourt... Lire demeure un émerveillement, mais il est vrai que ce plaisir est peut-être plus serein..." FONDATION PRINCE PIERRE

Alain Mabanckou Prix Littéraire 2013

La Fondation Prince Pierre de Monaco a présenté l'oeuvre de Dora Garcia The Deviant Majority, réalisée en 2010, dans le cadre de la 55ème Biennale de Venise. un film : The Joycean Society, a été réalisé autour d’un groupe de lecture du livre Finnegans Wake de James Joyce, constitué par les étudiants, admirateurs et amateurs de cet ouvrage souvent considéré comme « le livre le plus difficile au monde ». Lors de la soirée de remise des prix à l'Opéra Garnier le public a pu entendre un extrait du Coup de Coeur des Jeunes Musiciens : « Horn Concerto » du compositeur japonais Toshio Hosokawa... (V.L.R.)

© Photo DR

la question de François Chantrait, directeur du A Centre de Presse et maître de cérémonie de la soirée de remise des prix de la Fondation Prince

g Prix International d'Art contemporain 2013 : Dora Garcia pour un hommage à Joyce...

Le Ray

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par Viviane Le Ray

Pierre à l'Opéra Garnier : "Qu'est-ce que la littérature ?" le lauréat du prix littéraire 2013 Alain Mabanckou, répondra "C'est l'art de transformer la nostalgie en un chant de bonheur". Tout était dit en une simple phrase par l'écrivain couronné pour l'ensemble de son oeuvre... Le mardi 1er octobre, c'est dans le cadre impressionnant de majesté de l'Opéra Garnier, que l'auteur de Verre cassé à reçu des mains de S.A.R la Princesse de Hanovre le prix littéraire Prince Pierre de Monaco, et ce à l'occasion de la parution de son dernier ouvrage Lumières de Pointe-Noire (Seuil) : "Un livre à part dans mon oeuvre" précisera l'auteur francophone, par ailleurs professeur de littérature à l'université de Californie, ajoutant visiblement ému "Un livre qui m'est cher à double titre, une dette envers ma mère et un hommage à la femme africaine". Alain Mabanckou, s'est dit troublé et honoré à la vue du nom de Maurice Druon dans la liste des lauréats depuis l'origine du Prix fondé en 1951 par le Prince Pierre de Monaco, qui va de Julien Green (1951), suivi d' Henri Troyat, de Jean Giono, plus près de nous de Blondin, Jacques Laurent, Félicien Marceau, Ionesco, Modiano, Le Clezio : les plus grands noms de la plus noble littérature y figurent... Depuis 2001, le Conseil Littéraire, présidé par la Princesse Caroline de Hanovre remet la Bourse de la découverte (dotée de 6 000 euros) à un jeune romancier pour son premier ouvrage de fiction. Le jury des jeunes de la Principauté a décerné son Coup de cœur des lycéens à Chloé Schmitt pour Les Affreux (Ed. Albin Michel). Créé cette année, le Prix pour un texte sur l'art est allé à Moe Satt.

par Viviane

ans ces terres reculées, dans ces pays perdus, on vit toujours plus ou moins dans une légende, dans l'image d'un chapiteau roman historié de scènes naïves et cruelles...» Pierre Jourde revient sur les événements qui en 2005 ont défrayé la chronique, à la parution de "Pays perdu" : une partie des habitants du village d'Auvergne mis en scène s'était livrée à une tentative de lynchage de l'auteur et de sa famille... Un essai (de réconciliation ?) émouvant qui se révèle une très parlante démonstration du pouvoir de la littérature... Pierre Jourde était en lice dans la 1ère sélection Renaudot (essais). ____________________________________________ "La première pierre" - Pierre Jourde (Ed. Gallimard)

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es pages écrites de 1964 à 2012, témoignent que je demeure fidèle aux passions qui ont empli ma vie d'homme et inspiré mon travail d'écrivain; que, jusqu'au bout, je persiste dans mon être.» écrit Gabriel Matzneff qui rappelle en ces temps de "Rentrée littéraire" "Un mauvais écrivain, d'un sujet apparemment en or, ne fera jamais qu'un mauvais livre, au lieu qu'un bon écrivain pourra créer un joyau sur un thème en apparence insignifiant, ou pire scandaleux, selon les codes de la morale publique..." Heureuse nouvelle "Séraphin, c'est la fin" figure dans la dernière sélection du jury du Renaudot (essais). Verdict le 4 novembre. ____________________________________________ "Séraphin, c'est la fin" - Gabriel Matzneff - (Ed. La Table Ronde)

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ierre à l'approche de la quarantaine se trouve face au vide d'un quotidien symptomatique de notre société : sa femme s'adonne au coaching, son boulot de consultant l'ennuie, "les Pontgibaud" et autres du même acabit viennent dîner trois fois par semaine.. Pierre Lamalattie observe, avec le regard du peintre figuratif qu'il est dans la vie, avec dérision le tableau de la société actuelle... Et puis il y a "Frida qu'est belle comme un soleil...", le cours d'écriture du mardi soir, Bernard et son chien sur le Champs-de-Mars, un beau ciel gris dans Paris, et puis, il y a... Hellen ! A relire: l'autobiographie illustrée de l'auteur «121 Curriculum vitae pour un tombeau»... ____________________________________________ "Précipitation en milieu acide" - Pierre Lamalattie (L'Editeur)

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aint-Exupéry et Consuelo Suncin ; Duras et Yann Andréa ; Picasso et Dora Maar ; Man Ray et Lee Miller ; Oskar Kokoschka et Mahler ; Edvard Munch et Tulla Larsen ; Dalí et Gala ; Balthus et Setsuko Ideta ; Monet et Camille Doncieux. Alain Vircondelet scrute la vie de dix couples de légendes : des récits de vie qui font se rejoindre la petite et la grande histoire de l’art et de la littérature. Tristesse et joies façonneront la force de leurs oeuvres éternelles... ____________________________________________ "Des amours de légende" - Alain Vircondelet (Ed. Plon)

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AUTOUR DE MONACO

EVENEMENTS

La Méditerranée au cœur de l'art par Pierre-Yves Reichenecker

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ette troisième exposition, depuis l’ouverture du Musée Cocteau à l’automne 2011, est une réussite. Vive, colorée, chaleureuse à l’image de la Méditerranée. Une superbe idée – un coup de maître – que d’avoir choisi la passion de ces 3 génies pour nos rivages, eux qui étaient d’ailleurs.

séquence consacrée aux relations entre Cocteau et Menton et nommée « De Menton à Knossos ». Près de 400 pièces, issues du fonds du musée mais aussi de prêts extérieurs, sont présentées: des œuvres inédites de Picasso, des œuvres préparatoires de Matisse pour la chapelle de Vence, les collections particulières du photographe Lucien Clergue, témoin vivant et ami de Picasso et Cocteau…

© Photos Murielle/newpress7

"On dirait le Sud, le temps dure longtemps et la vie sûrement plus d’un million d’années et toujours en été", chantait Nino Ferrer. Cette Méditerranée, Cocteau, Picasso et Matisse l’ont aimée, peinte, dessinée, photographiée, filmée, en ont fait des faïences, des céramiques et des arabesques. Trois génies en même temps sur la Côte d’Azur, liés par l’amitié et le respect. L’amitié forte entre Picasso et Cocteau, un rapport un peu différent avec Matisse, l’aîné, que l’on visitait fréquemment comme on va chez le maître. La compétition aussi, chacun poussant les autres à explorer de nouvelles voies. Le parcours dans l’exposition se veut libre et labyrinthique, en référence à la mythologie grecque qui a tant inspiré les trois artistes, et en particulier au mythe du Minotaure, illustré à la fois par Henri Matisse et par Jean Cocteau pour l’album Pasiphaé. Ce parcours se compose de six séquences : Méditerranéens– Toro –Jazz –De l’amitié - Ateliers décentralisés -Murs tatoués. Il se poursuit dans l’espace d’exposition temporaire avec une partie consacrée à la céramique et intitulée «Héritage des Étrusques» et au Bastion avec la dernière

☞ Savoir + L’expo dure jusqu’au 3 novembre 2014. Vous avez le temps, mais ne la ratez pas. Musée Cocteau – Collection Séverin Wunderman. Menton

EXPOSITION

a commémoration du 50ème anniversaire de la disparition de Jean Cocteau a donné, en dehors de la Côte d’Azur, naissance à de multiples manifestations culturelles. On peut citer la maison de Cocteau à Milly la foret ou encore la rétrospective à la cinémathèque française. L’exposition justement remarquée et médiatisée est celle du musée des lettres et manuscrits de Paris, visible jusqu’en février. Jean Cocteau le magnifique. Les miroirs d'un poète présente plus de 150 manuscrits et lettres autographes, ouvrages illustrés et éditions originales, dessins, photographies et affiches, dont un grand nombre d'inédits. En parcourant cette exposition, le visiteur pourra passer de l'autre côté du miroir, objet phare de la mythologie personnelle de Jean Cocteau, afin de découvrir la personnalité de cet homme dont l'étoile, autre symbole, graphique celui-ci, maintes fois représenté, a brillé durant plus de 60 ans. La salle d'exposition temporaire du Musée des lettres et manuscrits, 222 Bd St Germain dans une mise en scène intimiste, met en lumière la personnalité artistique de Cocteau et laisse la part belle aux œuvres originales. g Cette présentation propose cinq miroirs Laissez-vous guider sur les sentiers de l’Histoire par les aquarelles et les photographies réalisées par les auteurs, deux artistes-illustrateurs professionnels. Une autre façon d’appréhender le passé de notre région, parfois mystérieux, souvent dramatique, mais toujours fascinant. Il ne s’agit pas d’un inventaire exhaustif, mais plutôt d’un aperçu artistique de cet inestimable patrimoine. Des lieux parfois isolés en pleine nature, trop souvent oubliés, revivent ici par la grâce d’un dessin et d’un texte, court, rappelant la vie des générations d’hommes et de femmes qui nous ont précédés. Un livre pour l’été, un guide artistique pour des balades historiques. Belles découvertes. g Cocteau / Piaf : à la vie, à la mort

Jean

Cocteau

le magnifique Les miroirs d’un poète

DES

MUSÉE LETTRES ET MANUSCRITS

AFF F EXE COCTEAU MLM 40x60.indd 1

222, bd Saint-Germain - 75007 Paris Tél. : 01 42 22 48 48 - www.museedeslettres.fr

MLM 2013 - © Laure Albin Guillot / Roger-Viollet

L

Du 11 octobre au 23 février 2014

E X P O S I T I O N

Les miroirs de Cocteau au Musée des lettres et manuscrits de Paris

Exposition organisée avec l’accord de Pierre Bergé, Président du Comité Jean Cocteau

04/09/13 16:08

Cette exposition inédite est également l'occasion de présenter un hommage à Edith Piaf, amie de Jean Cocteau, à travers différents écrits et photographies : correspondance qu'elle entretenait avec son amant Louis Gérardin, lettre écrite le jour de la mort de Marcel Cerdan, manuscrit du monologue de Cocteau écrit à son attention (Le Fantôme de Marseille), photographie prise lors des répétitions du Bel indifférent… Apprenant la mort d'Edith Piaf, Jean Cocteau a dit «C'est le bateau qui achève de couler. C'est ma dernière journée sur cette terre ». Jean Cocteau s'éteindra quelques heures après Edith Piaf, le 11 octobre 1963. (P.Z.)

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SPORT & LOISIRS WRC • Rallye d’Alsace : le gapençais de l'écurie Citroën rafle tout, victoire et titre mondial. Loeb quitte le WRC sur le… toit !

Ogier : le sacre de l'automne ! par Alan Parker-Jones

L

© Photos Panoramic

es vignes du seigneur en Alsace pour Sébastien Ogier. Sur les routes alsaciennes, à Haguenau pays de Loeb, Ogier a coiffé sa première couronne mondiale. Le dernier duel entre les deux Seb a été perturbé par de mauvais choix de pneumatiques pour l’un, puis pour l’autre, avant que Loeb ne parte au fossé et termine sa carrière en WRC sur le toit. Sébastien qui rit, Sébastien qui grimace. Sordo (Citroën) et Latvala (Volkswagen) complète le podium du Rallye de France. g Catalogne : Volkswagen Weltmeister Carton plein pour la marque allemande au Rallye d’Espagne, avec un doublé Ogier – Latvala, assorti du titre mondial constructeur. Qui aurait parié en début de saison que Volkswagen coifferait les deux titres mondiaux – pilote et constructeur – ? C'est la huitième victoire du pilote français cette saison, obtenue sur le fil, alors qu'il avait chuté au 6e rang du classement provisoire de l'épreuve sur crevaison ! Le Finlandais Mikko Hirvonen (Citroën) a terminé troisième g Robert Kubica décroche le titre WRC 2… La victoire de Robert Kubica (DS3) dans la catégorie WRC 2 en Espagne est suffisante pour décrocher le titre, pour sa première saison complète. Le Polonais a dominé la manche espagnole en prenant la tête dès la première spéciale. L’ancien pilote F1, toujours handicapé d’un bras après son terrible accident, il y a bientôt 2 ans. Avec 5 victoires et 144 points marqués sur un maximum possible de 150, Robert Kubica devient donc le premier champion WRC2 de l’histoire. g … et change de catégorie Le Polonais disputera le dernier rallye du championnat du monde 2013 au Pays de Galles (13 / 17 novembre) au volant de la DS3 WRC de l’Abu Dhabi Citroën Total World Rally Team. Cette fois Kubica jouera dans la cour des grands, avec Ogier, Latvala, Sordo, Hirvonen et Cie… FORMULE 1

La disparition d'une championne

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g Photo : Maria de Villota après et avant son accident de juillet 2012

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Prénom Nom © Photo DR

aria de Villota est décédée le 11 octobre dernier. Elle a été retrouvée morte dans sa chambre d'un hôtel de Séville. « Morte dans son sommeil aux alentours de 6 heures du matin, suite à des blessures neurologiques qu'elle avait subies le 3 juillet 2012 » a déclaré le médecin légiste. Elle avait en effet été victime d'un grave accident sur le circuit de Duxford, en Angleterre, qui lui avait notamment fait perdre son œil droit. Elle testait alors pour la première fois la Marussia F1. Pour une raison inconnue, elle avait percuté à grande vitesse un camion de son écurie. Depuis, bandeau sur l’œil, elle œuvrait pour la sécurité, au sein de différentes commissions de la FIA. Pionnière désireuse de se battre pour la cause des femmes dans un monde d'hommes, elle avait déjà une image de battante, décuplée après son grave accident. Maria de Villota se trouvait à Séville pour y participer à une conférence organisée par la fondation "What really matters" et devait ensuite participer au lancement, le lundi 14 octobre, de son autobiographie intitulée "La vie est un cadeau".Elle avait 33 ans.

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Du 11 octobre au 23 février 2014

Jean

Cocteau

le magnifique

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MUSÉE LETTRES ET MANUSCRITS

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222, bd Saint-Germain - 75007 Paris Tél. : 01 42 22 48 48 - www.museedeslettres.fr Exposition organisée avec l’accord de Pierre Bergé, Président du Comité Jean Cocteau

MLM 2013 - © Laure Albin Guillot / Roger-Viollet

Les miroirs d’un poète


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