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LaPrincipauté €2

Le premier journal d'actualité de Monaco

Année XIX • Numéro 174 • Mensuel édité par Global Media Associates Sas • Gérant de la publication Roberto Volponi • Rédaction et administration : “ Le Beausoleil de Monaco ” 6, Boulevard de la Turbie 06240 Beausoleil • Tél. : +33 09.50.79.90.84 • Fax (+33) 09.55.79.90.84 • Siège Social : Piazzale Caduti della Montagnola 48 00142 Rome • Tél./Fax (+39) 06.23.31.52.15 • Bureau de Milan : Tél./Fax (+39) 02.70.03.01.42

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Juillet-Août 2018

• Numéro de Commission Paritaire : 0522 U 81608 • Dépôt légal : à parution • Imprimé sur papier spécial en Union Européenne • Concessionnaire général de publicité : Global Media Associates Sas - Section Publicité • Abonnements : annuel (soit 11 numéros) €20 ; hors Monaco et France +50% • S’adresser à Global Media Associates - Bureau Abonnements ou à http://www.laprincipaute.net/abonnez-vous.html

Dossier Spécial

Photo © CHPG

La révolution numérique !

Benoîte de Sevelinge, directrice du Centre Hospitalier Princesse Grace

"Poursuivre la modernisation"

☞  ECONOMIE : LES consEquences DE LA Guerre commerciale ENTRE LES ETATS-UNIS ET LA CHINE • page 11


DOSSIER SPECIAL

Transition numérique

Le web et les services en ligne sont omniprésents dans notre vie quotidienne, plus moye

DOSSIER

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n entend beaucoup parler de transition numérique ou digitale sans vraiment savoir de quoi il s’agit. Et lorsqu’on évoque les blockchains, c’est encore pire. Mais si le Conseil national s’est doté d’une commission chargée du développement numérique et si le gouvernement princier a nommé un délégué interministériel à la transition numérique, si une loi est envisagée pour encadrer la blockchain, c’est bien qu’il se passe quelque chose. On le voit dans notre vie de tous les jours. Qu’on le veuille ou non, le web et les services en ligne sont omniprésents dans notre vie quotidienne et il n’y a plus moyen d’y échapper.

g La nécessaire adaptation Mais le constat ne suffit pas, l’adaptation au cas par cas non plus. Il faut prévoir les évolutions et les encadrer, il faut réfléchir à une stratégie globale. Dans ce numéro d’été notre dossier se veut de compréhension et de réponses aux questions que l’on peut se poser avec parfois des inquiétudes. Se poser sur la stratégie de l’Etat avec Frédéric Genta, sur l'approche des élus avec Franck Julien ou sur les mystères du blockchain avec Thierry Poyet. Le Prince Souverain est, on le sait, engagé dans la protection de notre environnement, il est aussi

L'EDITORIAL

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par Roberto Volponi

© Photo aeroets

par Patrice Zehr

impliqué dans les défis d’avenir. Les deux se rejoignent. Il y a dans les deux engagements une conscience aiguë de basculements et d’enjeux cruciaux pour l’avenir de tous. La transition numérique (et non pas seulement transformation numérique) est la gestion intelligente du basculement vers un quotidien ou le numérique a pris le dessus sur l’analogique. Le véritable défi de la transition numérique est interne : elle concerne avant tout les processus et les mentalités. La transition numérique relève en effet d’une mutation plus profonde que la simple introduction de nouveaux outils dans le privé ou la puissance publique. C’est perturbant pour les organisations, les lieux de décision et d’actions bien au delà de l’adaptation des salariés ou fonctionnaires qui vivent le numérique comme une obligation enrichissante ou contraignante, mais additionnelle à leur formation de base de base. L’adaptation s’est toujours faite cependant depuis le temps du passage de la marine à voile à la marine à vapeur ou de l’éclairage au gaz à l’électrique. Les entreprises utilisent les “nouvelles technologies de l’information et de la communication” depuis bien longtemps, à commencer par l’email, qui est entré dans le quotidien de tous les salariés... g Une révolution des comportements La transformation digitale est un concept qui va beaucoup plus loin, et qui s’immisce jusque dans le modèle économique des sociétés et

dans notre rapport au travail. Le digital entraîne des évolutions comportementales profondes dans le sens où les nouvelles technologies donnent lieu à de nouveaux usages, des façons innovantes de commercer et de communiquer. Si bien que, la transformation numérique des entreprises s’avère être plus un sujet culturel que technologique et, à ce titre, elle impose aux organisations une véritable problématique de conduite du changement de leurs collabora-

Légiférer rapidement et aussi... communiquer !

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Juillet-Août 2018

© Photo cvp.ch

égiférer n’est pas un exercice facile, car les lois sont susceptibles d’affecter la vie de milliers ou de millions de citoyens, selon le cas, pour arriver jusqu’à une limitation de leur liberté personnelle. Etablir des règles - le plus possible partagées - est indispensable dans toutes les sociétés : elles sont à la base de la cohabitation civile. Sans règles, aucune société civile ne peut exister. La loi est l'œuvre du pouvoir législatif, lequel à Monaco – selon la Constitution - est exercé par le Prince - à travers le gouvernement - et le Conseil national, en qualité de co-législateurs. Néanmoins, le gouvernement, lors des séances publiques, tend - inutilement – à toujours réaffirmer son rôle vis-à-vis du Parlement. Et ponctuellement, le président du Conseil national doit rappeler au chef de l’’Exécutif qu’aucune loi ne peut entrer en vigueur sans le vote du Parlement. Un « jeu de rôle », qui – franchement – commence à devenir fatigant... Car la carte constitutionnelle ne laisse aucun doute : les deux institutions doivent travailler ensemble dans un échange continu. A priori – bien évidemment – il vaut mieux ne pas avoir de loi plutôt que d’en approuver une mauvaise, mais ce n’est pas toujours le cas : il est parfois préférable d'avoir une loi perfectible plutôt que rien du tout, pour réglementer des situations urgentes à gérer. C’est un problème commun à toutes les démocraties modernes, car souvent il faut que le législateur - dans une société en constante et de plus en plus rapide évolution - agisse dans un délai raisonnable. C’est peut-être le cas de la proposition de loi sur la blockchain, que le gouvernement princier a décidé de transformer en projet de loi. Sans compter le temps d’élaboration de la proposition présentée en séance publique à la fin de l’an dernier, il a fallu 6 longs mois – délai maximum que lui concède la Constitution pour donner sa réponse – au gouvernement pour finalement se prononcer dans un sens favorable... Il faudra peut-être attendre encore une année entière pour que ce texte puisse arriver sur le bureau du Conseil national et ensuite éventuellement être amendé et enfin voté. Des délais qui semblent bibliques dans une société moderne, qui progresse parfois à la vitesse de la lumière, surtout sur ce type de sujets strictement liés aux technologies digitales. Il faudra peut-être entamer une réflexion pour accélérer ce long procès législatif. Mais le rôle du Conseil national ne se limite pas à l’activité législative. A lui revient aussi le rôle de conseiller le gouvernement tout au long de l’exercice des prérogatives qui lui sont attribuées par la Constitution. A ce propos, on ne peut que soutenir la demande de tous les élus d’instaurer des séances publiques « ad hoc », du type questions-réponses, où les conseillers pourront interroger les membres de l’Exécutif sur des questions d’actualité. D’autant plus que - après une première tentative éphémère au lendemain de sa nomination – l’actuel Ministre d’Etat n’a pas souhaité poursuivre l’habitude d’organiser régulièrement des conférences de presse diffusées en direct à la télévision, pour répondre « à chaud » aux questions des journalistes, comme l’avait fait son prédécesseur. Ainsi, le gouvernement préfère toujours communiquer unidirectionnellement, sans aucun contradicteur public. Dont acte. Au moins les élus, eux, pourront - peut-être - poser publiquement des questions, sans médiations préalables. Sauf que, à priori, les questions seront connues à l’avance et les réponses développées de manière appropriée à cette fin, avec tout le temps disponible...


e : évolution ou révolution ?

en d’y échapper : il faut prévoir les développements, les encadrer et il faut réfléchir à une stratégie globale...

teurs. Cet avenir est-il souhaitable et surtout est-il certain ? Chacun répondra à la première question de façon subjective. Pour la seconde c’est autre chose. La transformation digitale attire toutes les convoitises. Les consultants spécialisés, les formateurs et les sociétés de services en tout genre ont bien compris le potentiel business de ce mouvement, et n’hésitent pas à mettre la transformation numérique à toutes les sauces. A les écouter, dans 10 ans,

g Un indispensable accompagnement Cependant il convient de prévoir des évolutions probables sinon inévitables. Pour répondre au défi des compétences, l'accompagnement des collaborateurs reste sans aucun doute la condition sine qua non pour réussir la transition numérique dans le public et le privé. Quel impact sur l'évolution de sa carrière ? Son poste va-t-il être remplacé par une machine et demain, par un robot ? Autant de questions auxquelles l'encadrement doit pouvoir répondre s'il souhaite atteindre ses objectifs de transformation. Il doit plus encore projeter chacun de ses collaborateurs dans un avenir qui non seulement le rassure mais lui donne envie. Pour être mené à bien, un tel chantier doit s'accompagner d'une véritable transformation culturelle C’est le rôle des politiques. Le politique doit répondre aux différentes questions et inquiétudes qui ne manqueront pas de se faire jour. Ils commencent pour les monégasques dans ce numéro.

LA FICHE

La transformation des entreprises vers le digital... L

a transition numérique des entreprises est la transformation des entreprises vers le digital. Elle remet en cause l’organisation et les modes de fonctionnement dits « traditionnels » des entreprises. Elle permet aux entreprises de devenir plus concurrentielles grâce au digital et une réorganisation des process. A défaut d’effectuer cette transition, les entreprises prennent le risque de perdre des parts de marché importantes dans un monde où le client est désormais hyperconnecté.

© Photo MM

il n’y aura plus de commerces, plus de bureaux, plus d’horaires de travail. Mais personne n’en sait rien pas plus que pour l’évolution de l'intelligence artificielle. Quand on prend les ouvrages ou prospections des années 50 sur le monde à venir, on s'aperçoit qu’on n’a pas vu grand chose venir. L’imprévu est le moteur de l’histoire mais pas seulement. Heureusement.

INTERNATIONAL

L'Estonie, pays avant-gardiste de la révolution numérique

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etit pays balte d’1,3 millions d’habitants, à la croissance raisonnable d’1.6% et au taux de chômage de 6.8% (chiffres 2016), l’Estonie a intégré l’Union en 2004 et la zone euro en 2011. Ce pays a su anticiper les temps et aujourd'hui représente l'avant-garde dans la révolution numérique et un exemples pour tous les autres...

© Photo france24.com

g La carte d'identité électronique déjà en 2002 La pierre angulaire du système numérique estonien, c’est la carte d’identité électronique (électronique ID carda). Introduite dès 2002, elle est aujourd’hui utilisée par 52% de la population, et a acquis de plus en plus de fonctionnalités pratiques au fil du temps. Grâce à elle, les estoniens peuvent voter et payer leurs impôts et leurs factures en ligne, regarder leurs données bancaires et de santé sur le web, les bulletins scolaires de leurs enfants, avoir leurs ordonnances médicales sous la main, et même payer le parcmètre. Cette carte est l’intermédiaire entre le citoyen et le système numérique estonien. De plus, elle sert également de pièce d’identité nationale standard, pour par exemple voyager à l’intérieur de l’Union, de carte vitale, de carte de transport prépayée et j’en passe…

g On utilise le téléphone portable pour accéder à toutes fonctionnalités Le comble, c’est que les citoyens estoniens n’ont même pas besoin de leur carte pour accéder à toutes ces fonctionnalités, car tout est réalisable grâce à leur téléphone portable. En bref, même le digital est digitalisé. Le numérique s’applique également à l’éducation. Mais ce système va au-delà de l’utilisation de tablettes ou d’ordinateurs pour les élèves, car tous les acteurs éducatifs sont concernés. Un espace est dédié aux professeurs et au personnel encadrant pour rentrer les notes, les devoirs, envoyer des messages aux parents ou à leurs classes, et évaluer les comportements de leurs élèves. La police bénéficie d’outils spécifiques pour faciliter ses interventions et améliorer la sécurité, notamment routière, des estoniens. Finies les feuilles de soin. Finie l’attente en pharmacie. Moins d’encombrement pour des renouvellements d’ordonnance dans les cabinets de médecins… Tout ça grâce au numérique. Vos résultats médicaux, vos informations de santé, vos rendez-vous, vos prescriptions, tout est présent sur le web. Le fonctionnement pour la connexion est le même que pour E-School, avec la carte électronique. Reste bien sûr l’e-sécurité. L’Estonie a pris la décision de délocaliser ses serveurs sécurisés dans la première « e-ambassade », au Luxembourg. Et dans cette décision, on peut trouver la réponse à nos inquiétudes. Le Luxembourg offre un niveau de sécurité « Tier 4 », qui est de loin le plus haut niveau de sécurité de serveur possible. Le plus haut niveau mais bien sûr sans risque zéro !

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DOSSIER SPECIAL

"La Principauté a un potentiel immense dans le numérique" Frédéric Genta, nommé par le Gouvernement princier Délégué interministériel chargé de la transition numérique à Monaco par Patrice Zehr

g Monsieur le Délégué, votre nomination correspond à la volonté du Souverain et du Ministre d’Etat d’aller audelà de mises à jour techniques et de réfléchir à une stratégie adaptée à Monaco. Vous avez dit qu’il s’agissait du challenge le plus excitant de votre vie. Où en êtes-vous de vos réflexions ? Quelle sera votre feuille de route et quelles ont été vos premières actions ? Frédéric Genta : "Ma motivation reste intacte pour cette mission. Mes premières réflexions sont que Monaco devra utiliser le numérique sur deux axes prioritaires : Renforcer l’expérience de vie de la population et développer des opportunités économiques pour le pays. Ma feuille de route sera organisée en fonction de ces deux priorités qui sont en lien avec la feuille de route donnée par le Souverain au Ministre d’État. Nous voulons proposer un numérique «haute couture» au service des usagers et des entreprises. Nos priorités seront centrées autour de l’éducation, la santé, la sécurité, l’environnement et la qualité de vie, dont la mobilité. Nous regarderons également très attentivement toutes les opportunités économiques liées au numérique, telle que la possibilité de devenir une place de financement de l’innova-

tion, un agrégateur d’événements et de contenu intellectuel, sur le numérique notamment". g Avez-vous trouvé des motivations égales à la votre ? La nécessaire interaction entre les départements gouvernementaux et les différentes administrations publiques a-t-elle rapidement progressé ? FG : "J’ai trouvé une motivation formidable, à la fois à l’intérieur du gouvernement, dans chacun des Départements, mais également au Conseil national, à la Mairie, dans les différentes concessions et les organisations professionnelles. Mon rôle de délégué interministériel m’a permis, de par mon mandat, de rapidement fédérer le Gouvernement et ses partenaires. À l’intérieur même du Gouvernement, nous sommes parvenus en deux mois à fédérer quatre équipes pour créer une entité numérique d’une centaine de personnes. Maintenant le plus dur est devant nous et nous allons devoir mettre tout ça en musique !" g Vous arrive-t-il de regretter d’avoir quitté le privé où vous avez accumulé responsabilités et succès pour ce nouveau défi monégasque ? FG : "Pas une seule seconde ! Je pense que c’est une chance unique dans une vie de pouvoir aider son pays dans la transition la plus importante des 30 prochaines années. Je suis très reconnaissant envers mes entreprises précédentes de m’avoir formé et permis d’apprendre et de voyager dans le monde entier. Si aujourd’hui j’ai la chance de faire cette mission, c’est grâce a ces différentes formations et à la confiance du Souverain et du Ministre d’État. Même si parfois je dois bien avouer devoir mettre une cravate et ne plus avoir accès à une PlayStation durant la journée… ce qui modifie mon style de vie :)" g Un état cité comme Monaco dispose-t-il d’atouts dans cette compétition mondiale et quelles en sont

© Photo DCM

DOSSIER

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e 14 mars dernier, Frédéric Genta a été nommé Délégué interministériel chargé de la transition numérique de la Principauté de Monaco (Country Chief Digital Officer). Diplômé de l'ESCP Europe et d'un MBA de la Harvard Business School, ce Monégasque de 36 ans faisait partie de l'équipe de management de Google France où il a exercé diverses responsabilités à Paris et Mountain View. Précédemment Frédéric Genta travaillait chez Amazon et Orange. Il a la charge de l’ensemble des aspects de la transition numérique de la Principauté, notamment la smart-city, l'E-government, la sécurité et le droit numériques, l'innovation (blockchain...) mais aussi les sujets transversaux (E-santé, E-éducation, e-communication...) en collaboration avec les directions concernées. Il est placé sous l'autorité directe du Ministre d'Etat et prendra part au conseil de gouvernement sur les sujets numériques.

les éventuelles limites ? FG : "Aujourd’hui les états cites ont pris la mesure de cette transformation digitale. Singapour, Dubaï et le Qatar ont investi entre entre 10 et 14 milliards sur la transformation digitale. Ses états ne pourront jamais créer des entreprises aussi imposantes que Google, mais ont compris que leur agilité et leur capacité à transformer les choses rapidement est un atout majeur dans un monde où la vitesse est la clé du succès. Monaco par son histoire et sa culture de la très haute valeur ajoutée a un potentiel immense dans le numérique. Mon rôle est de transformer ce potentiel en réalité.

LEGISLATION

Peut-être bientôt une loi sur la Blockchain à Monaco ?

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g L'association "World of Blockchains Monaco" se rejouit "C’est avec une grande satisfaction que nous constatons que les actions que nous avons menées depuis plus d’un an maintenant portent leurs fruits : rencontres avec le Gouvernement, réunions publiques, communications et surtout, soutien d’une proposition de Loi n°237, co-écrite avec d’un éminent juriste français expert en droit des nouvelles technologies, et portée par Thierry Poyet (voir interview page 6, NDLR), ancien Conseiller National et actuel président de World of Blockchains Monaco", on peut lire dans un communiqué de presse de l'association qui a été diffusé le 25 juin dernier. "Pour autant, même si cette décision du Gouvernement est un signe fort qui s’inscrit dans le cadre de sa politique volontariste de transformation numérique de grande ampleur - poursuit le communiquué - notre association rappelle qu’il y a urgence pour agir, dans des délais extrêmement courts : autour des opportunités Blockchains, la bataille économique bat son plein actuellement, les autres pays se positionnant les uns après les autres pour attirer chez eux et les talents et les projets. La technologie et les usages sont récents : il semble donc hasardeux aujourd’hui de fixer un cadre législatif trop contraignant et restrictif pour « contrôler » la Blockchain. Les approches législatives et flexibles globales semblent être plus adaptées, car de l’expérimentation pourra venir ensuite l’encadrement des pratiques. Nous en appelons donc à une législation souple et attractive."

© Photo WBM

n Séance Publique, le 20 juin 2018, le Conseil national a rendu publique le choix du Gouvernement de transformer en projet de loi la proposition de loi n°237, relative à la blockchain.

g Lancer tout de suite une expérimentation en attendant l'action rapide du gouvernement L'association demande de lancer rapidement une période d'experimentation et envisage au même temps une réaction rapide du gouvernement princier, sans trop de délai : "Aussi, nous nous permettons de rappeler que la proposition de loi initiale préconise une expérimentation d’une durée de trois années, renouvelable, dans une approche « bac à sable réglementaire », substituant à la contrainte législative un comité d’experts, qui devra étudier les projets qui lui seront soumis et donner une appréciation à l’autorité administrative. Ainsi, sans attendre, la Principauté sera à même de mener des expérimentations, d’étudier les impacts sur les textes réglementaires en vigueur (et les faire évoluer le cas échéants) mais aussi, ne l’oublions pas, se protéger de projets qui sont menés depuis l’étranger, contraires aux valeurs que souhaite véhiculer Monaco. Malheureusement, nous avons déjà eu à signaler certains d’entre eux aux autorités. Enfin, le rythme institutionnel de la Principauté donne au Gouvernement un délai de 12 longs mois avant de revenir vers le Conseil national avec un projet de loi. Nous espérons que ce temps sera réduit au maximum. Car en matière de développement économique potentiel lié à cette formidable technologie, chaque mois va compter." En avril dernier, l’association World of Blockchains avait tenu une grande conférence pédagogique sur la place de Monaco dans le domaine des blockchains, attirant plus de 200 personnes au Monte-Carlo Bay (photo à gauche).

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INTERVIEWS

"Nous partons de tellement loin que le travail à faire est énorme" Franck Julien, élu de la majorité Primo! et Président de la Commission pour le développement du numérique du Conseil national par Patrice Zehr

g C’est un sujet qui vous tient à cœur depuis toujours et qui motive en partie votre engagement politique aux côtés de Stéphane Valeri. Pourquoi est-ce à vos yeux si important pour Monaco ? Quelles ont été vos premières actions ? FJ : "Je fais partie de ceux qui ne se contente pas de la réponse « Soyez content, avant c’était pire ! » Même si le gouvernement a entrepris un certain nombre d’actions qui ont le mérite d’exister, nous sommes encore tellement loin du niveau d’excellence où nous devrions être ! Cet état d’esprit justifie à lui seul mon engagement au sein de Primo! Le numérique possède intrinsèquement un potentiel de croissance phénoménal. Il faut que Monaco en tire parti. La Commission pour le Développement du Numérique organise son travail purement législatif qui permettra de proposer des textes importants dans ce domaine. Cependant, elle s’est d’ores et déjà réunie à deux reprises pour définir les thèmes et enjeux que la Commission devra aborder lors de cette mandature. Il a notamment été décidé de créer un groupe de travail interne à la Commission sur la thématique de la Smart City, qui a été ouvert aux minorités. Nous comptons être force de proposition."

obstacle au développement de ce secteur d’activité d’une importance vitale pour notre avenir. Le Conseil National y veillera particulièrement. Par ailleurs, je me dois aussi de souligner que l’écosystème du numérique à Monaco ne se réduit pas à Monaco Telecom. Monaco compte un certain nombre d’acteurs remarquables dans ce domaine. J’espère que la volonté affichée par le gouvernement dans le domaine du numérique permettra l’émergence de nouveaux leaders du numérique à Monaco qui devront à terme exporter leur savoir-faire en dehors de la Principauté." g Etes-vous en relation avec le délégué interministériel, échangez-vous des idées ? Le consensus sur la priorité peut-il se doubler d’un consensus des idées et propositions ? FJ : "Il n’y a pas vraiment de débat sur la destination. Ce sont plutôt les chemins à prendre qui doivent être balisés avec soin. J’entretiens d’excellentes relations avec Monsieur Genta avec qui j’ai toujours plaisir à partager. Nos domaines d’expertise étant de plus complémentaires, nos échanges sont toujours intellectuellement très stimulants. Mais le constat à ce jour est malheureusement simple, nous partons de tellement loin que le chantier est énorme. J’espère que la qualité de nos échanges permettra un alignement des priorités à mettre en œuvre. Je note notamment avec satisfaction la réorientation récente de la politique gouvernementale au sujet de la « smart city » pour remettre les résidents au cœur du débat. Ce n’était pas le cas il y a encore quelques mois…

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g Monsieur le Conseiller vous avez pris la Présidence d’une Commission Parlementaire dédiée au développement du numérique, peu avant d’ailleurs, la nomination par le gouvernement Princier d’un délégué interministériel à la transition numérique. Voilà donc un consensus en tout cas au niveau de la prise en compte de cette évolution technologique pour Monaco ? Franck Julien : " C’est en effet un alignement des planètes qui semblent très prometteur !" (Sourire…)

g Quels sont nos atouts, quels sont les obstacles ? FJ : " Les facteurs de notre attractivité sont très nombreux, inutile de les rappeler. Néanmoins, lorsque l’on discute avec des étrangers qui sont venu s’installer à Monaco, ils leur arrivent d’être « fascinés » par le mélange de modernité et d’ancrage millénaire… et parfois un peu destabilisés par quelques archaïsmes intrinsèques à Monaco. Modernité de la vision et archaïsme des outils et méthodes. Notre administration n’est pas encore à niveau. La législation non plus d’ailleurs… Mais nous avons quelques idées sur la question." (Sourire) g Vous avez une vision assez critique de Monaco Télécom, la société de monopole est-elle concernée par la transition numérique ? FJ : "Lorsqu’il m’est arrivé d’exprimer une vision critique sur Monaco Telecom, cela n’a jamais été sur ses compétences techniques qui d’une manière générale sont très bonnes. Par contre, son positionnement vis-à-vis de la population monégasque est totalement à revoir. Une société en situation de monopole ne peut pas avoir dans son catalogue de services qu’un seul et unique débit internet par exemple. Cela revient à nier la diversité des usages et la diversité sociétale des résidents de la Principauté. A ma connaissance, Monaco est le seul pays développé au monde dans cette situation. Monaco Telecom a assurément un rôle à jouer dans la transition numérique, c’est une évidence. Mais il faut aussi veiller à ce que les prix pratiqués par l’opérateur monopolistique ne soient pas un

Plus que de l’eau… Une Histoire.

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DOSSIER SPECIAL

"La Blockchain ? Une boîte à outils à divers emplois !" Thierry Poyet, ancien élu et président du “World of Blockchains Monaco”, souligne l'importance de cette technologie

g Quelles pourront-être ses possibles et principales applications futures ? TP : "Les domaines sont très variés. On trouvera des applications : - Pour sécuriser les transmissions électroniques : cela va concerner les domaines de la smartcity ou l’industrie : par exemple certains constructeurs automobiles ont annoncé vouloir en faire de même pour l’ensemble des capteurs que nous trouvons dans nos véhicules aujourd’hu ; - Tout ce qui touche à la garantie ou la traçabilité d’une information : est-ce qu’un document est conforme à l’original ? Est-ce que la chaîne du froid a bien été respectée ? Est-ce que la maintenance d’un avion, d’une centrale nucléaire mais aussi d’une voiture a bien été faite, avec des pièces d’origine, par une personne qualifiée ? - Des applications dans lesquelles l’authentification est cruciale : vote électronique, accès en ligne à tous les services administratifs / bancaires, dossier médical ou à tout type d’informations personnelles très confidentielles ; Et puis il y a de nombreuses applications qui veulent remettre le citoyen au centre de la décision, permettant des actions citoyennes ‘libre’, sans contrôle par des géants qui fixent leurs conditions : des communauté de scientifiques se créent pour partager des analyses des océans du Grand Sud en simplifiant le montage d’un programme scientifique, des alternatives à des compagnies de taxis avec un prix de la course fixé par les conducteurs euxmêmes, échange de la production électrique par des panneaux photovoltaïques contre des minutes de téléphone en Afrique…"

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DOSSIER

par Roberto Volponi

g Thierry Poyet, vous êtes Président de “World of Blockchains Monaco”. La technologie de la “blockchain” promet de réaliser une vraie révolution dans notre vie de tous les jours… Comment expliqueriez-vous de quoi il s’agit à un enfant de l’école primaire ? Thierry Poyet : "La blockchain est une technologie avec ses propres caractéristiques qui va permettre de faire évoluer notre manière de travailler. C’est une boite à outils, l’outil n’est pas unique, loin de là, il évolue aussi, on est déjà à la troisième génération de ces outils. Les apports de la technologie sont de 3 familles différentes : 1. La sécurisation des transmissions : elle combine les avantages de plusieurs solutions déjà existantes : cryptage (clé publique / clé privée), transmission particulière avec le contrôle de la chaîne de blocs (d’où son nom), information distribuée sur le réseau mondial pour éviter le piratage, validation par les nœuds du réseau du contenu du message transmis… 2. La certification d’un message, d’un document : toutes les modifications sont tracées, ce qui permet de savoir si un document est conforme à l’original ou pas, par qui et quand il a été modifié, 3. L’échange d’un jeton (token dans le monde de la blockchain) à chaque transaction effectuée. Ce token peut être un « accusé réception » mais aussi servir à la valorisation de l’échange qui vient de s’opérer entre deux acteurs. A ces fonctions de ‘base’, s’est rajouté le ‘smart contract’ ou contrat intelligent en français, sorte de programmation dans l’outil de règles à appliquer (quand je reçois le paiement de l’achat d’un bien, je fais démarrer la garantie, je verse automatiquement la TVA aux Services Fiscaux – il s’applique très bien au domaine des assurances, sur l’étude des clauses d’un sinistre par exemple). Arriveront sous peu les premiers développements sur la base de l’Intelligence Artificielle (IA)…"

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g Pour quelles raisons estimez-vous qu’il ne s’agit pas d’une bulle qui va bientôt exploser, ou d’une tendance aujourd’hui très en vogue mais qui demain pourrait vite disparaître ? TP : "La bulle existe, comme dans toute nouveauté, cela n’attire pas que des gens honnêtes, les investisseurs s’emballent, la valorisation est parfois excessive, la technologie n’est pas très mature aussi – mais est-ce que nous n’avons pas déjà vécu cela ? Il faut aussi être très humble car les choses avancent si vite qu’il est difficile de suivre l’actualité de ce domaine en permanence. Pour autant, les bases sont là, cette technologie porte en elle des caractéristiques qui vont permettre de redistribuer les rôles des acteurs, de limiter les intermédiaires (donc de réduire les coûts), de remettre en cause la chaine de valeur… Et c’est pour cela que cette technologie fait peur car elle préfigure un monde différent, dans lequel certains acteurs incontournables pourraient devenir optionnels. Faisons aussi un peu de géopolitique : La France a fait dernièrement des annonces sur les ICO (financement des projets blockchains), les déclarations faites dernièrement en Allemagne sont significatives (https://journalducoin.com/ blockchain/la-revolution-blockchain-en-marche-en-allemagne), l’Europe aussi bouge dans ce sens (https://journalducoin.com/blockchain/22-pays-europeens-signent-partenariatblockchain/), le dernier sommet du G20 à Davos a abordé cette nouvelle technologie, bref de toute part, les lignes bougent, les choses avancent (vite). La blockchain préfigure aussi une nouvelle guerre économique, dans laquelle chaque continent / pays veut mettre en place un cadre réglementaire attractif pour faire venir des industries sur son sol. g A la fin de la dernière législature, en qualité d’élu, vous avez déposé la proposition de loi n°237 pour régler ce phénomène du blockchain. De quoi s’agit-il, en synthèse ? TP : "J’ai connu l’arrivée de l’Internet, nous étions plusieurs à pousser pour que Monaco joue un rôle de premier ordre sur des services innovants (dont le regretté Christian Haneuse) et avec la blockchain, il nous semblait qu’on rejouait en quelque sorte le film. Aussi, avec Bettina Ragazzoni, Jean-Philippe Claret, Yannick Quentel, David de Pariente, Marc Lipskier nous avons créé une association «World of Blockchains Monaco», dont la vocation est d’expliquer les concepts, sensibiliser les pouvoirs publics, les institutionnels, les professionnels, pour favoriser l’introduction de cette technologie en

Principauté. La proposition de Loi n°237 sur la blockchain s’inscrit dans ce droit fil, pour débattre du sujet, pour une prise de conscience générale de cette révolution à venir, pour nous préparer aussi en anticipant les mutations qui devraient arriver… Pour ce faire, il s’agit de mettre en place un cadre réglementaire souple, par une absence de contraintes réglementaires pendant 3 ans, le temps de l’expérimentation. Cette absence de texte est remplacée par la mise en place d’une Autorité, que nous avons appelée l’AMB (Autorité Monégasque des Blockchains), composée d’experts, qui a pour objectifs, d’une part de proposer un avis sur chaque projet portant sur Monaco et d’autre part, de préparer à la sortie de l’expérimentation, en faisant de la veille sur les parties réglementaires, fiscales, comptables…. Dans le cadre de l’expérimentation, l’AMB donne ses recommandations au Ministre d’Etat, qui pourra autoriser ou pas le projet. Le 20 juin prochain, le Gouvernement a décidé de transformer la proposition en projet de Loi. Comme j’avais déjà eu à l’évoquer lors de mon intervention en Séance Publique, il est urgent d’agir. Nous n’avons pas besoin de la Loi pour créer l’AMB, une Ordonnance peut très bien instituer une entité de contrôle qui rapporterait au Ministre d’Etat. Même si le Gouvernement monégasque n’a pas encore fixé sa stratégie blockchains, des projets gravitent autour de la Principauté, contraires aux valeurs que Monaco défend, ou contraires aux règlements en vigueur dans une économie ‘traditionnelle’. Ne rien faire contre ces actions, c’est leur permettre de se développer, d’associer Monaco à une activité grise, voire parfois noire. Il est urgent de faire de la veille, de communiquer, de rappeler les règles, de mettre en garde les investisseurs potentiels ou les entrepreneurs des risques qu’ils prennent. En somme, faire respecter un certain ordre ! Après, si le véhicule législatif ne sait pas répondre à nos préoccupations de délais et le Gouvernement décidera de passer par d’autres voies, cela m’ira très bien, soyez-en assuré ! Je cherche l’objectif, pas le moyen d’y arriver !" g Comment évaluez-vous, à la lumière de votre expérience dans ce secteur, la possibilité de créer une cryptomonnaie à Monaco, qui notamment devrait s’appeler “Monoeci” ? Quels seraient les avantages pour Monaco si ce projet se concrétise ? TP : "C’est certainement le sujet le plus sensible de la blockchain et vous avez noté que je n’ai pas encore abordé le sujet. La blockchain est à l’origine du Bitcoin et permet de créer des cryptodevises, en dehors de tout contrôle par un organe central (la BCE par exemple). L’objectif est, là encore, de mettre le citoyen au centre du dispositif et de refuser qu’un établissement, qu’un Gouvernement, puisse geler, voire confisquer, vos biens, de manière unilatérale. Une cryptodevise, c’est la possibilité de mettre en place une unité de paiement, alternative ou complémentaire à la devise du Pays, numérique, infalsifiable. C’est par essence même un sujet politique, un choix qui incombe au Gouvernement Princier, sauf à faire une unité d’échange de portée très réduite comme l’était le collier de bonbons du ClubMed, cryptodevise d’une autre époque... Monoeci est une initiative privée, certes intéressante, portée par une équipe motivée, de grande qualité. Mais est-ce que Monaco souhaite expérimenter l’usage d’une crypto pour le paiement de biens et de services à Monaco ? Quelles plus-values cette unité pourrait apporter face à nos cartes de paiement, virement ou autres ? Quel serait le niveau d’appropriation par les utilisateurs ? On peut être un laboratoire, à la taille d’un pays, et servir là encore de référence à la communauté blockchain. L’initiative doit concerner tout l’éco-système monégasque : les banques, les commerçants, les institutionnels, mesurer les impacts sur la réglementation actuelle, la faire évoluer du moins temporairement le temps de l’expérimentation… Des initiatives existent, en Suède en particulier (https:// journalducoin.com/altcoins/suede-passe-de-devenir-premiereeconomie-a-lancer-crypto-nationale-krona/). Le Gouvernement monégasque doit clairement se positionner et être acteur, s’il souhaite lancer cette expérimentation.


La guerre des métaux rares : vont-ils se substituer au pétrole ? La révolution digitale nous promet un nouveau monde enfin affranchi des pollutions, des pénuries et des tensions militaires par Pierre-Alain Martini

g Dans les griffes du grand dragon.... "L'Occident a remis le destin de ses technologies vertes et numériques – en un mot, de la crème de ses industries d'avenir-entre les mains d'une seule nation, la Chine". Des noms aux consonances énigmatiques : terres rares, graphite, vanadium, germanium, platinoïdes, tungstène, antimoine, béryllium, fluorine, rhénium, prométhium... Ces métaux rares**, très rares... Il faut purifier huit tonnes et demie de roche pour produire un kilo de vanadium, seize tonnes pour un kilo de cérium, cinquante tonnes pour l'équivalent en gallium, et le chiffre ahurissant de mille deux cents tonnes pour un malheureux kilo d'un métal encore plus rare, le lutécium. En nous engageant dans la transition énergétique, nous nous sommes tous jetés dans la gueule du dragon chinois. L'empire du Milieu détient en effet aujourd'hui le monopole d'une kyrielle de métaux rares indispensables aux énergies bas carbone et au numérique. g Que sont les métaux rares ? Des ressources peu connues mais essentielles au fonctionnement de l’espace mondialisé. Insérées au cœur de tout appareil électronique, sans elles aucune de nos technologies numériques n’existerait. Composant également la plupart de nos technologies vertes (éoliennes, panneaux solaires ou voitures électriques), leurs modes de production laissent toutefois perplexe sur leur capacité à s’établir comme alternatives durables aux énergies fossiles. La pollution ne serait pas réduite mais simplement délocalisée… essentiellement en Chine où 95% des terres rares sont produites. g Comment en est-on arrivé là ? On trouve en fait des métaux rares sur toute la planète : en Europe, en Afrique, aux Etats-Unis etc. Seulement, à partir des années 1980, les pays développés qui exploitaient des mines de métaux rares ont décidé de ne plus en assumer l’extraction pour des raisons écologiques : elles étaient trop polluantes. Ils ont donc préféré laisser ce fardeau à des pays pour lesquels l’extraction de minerais, bien qu’extrêmement sale, ne posait pas de problème. "Nous étions à une époque où la Chine n’avait pas le même niveau de développement économique qu’aujourd’hui. L’impact écologique de cette extraction était pour elle moindre que l’avantage écono-

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ransition énergétique, révolution numérique, mutation écologique... Politiques, médias, industriels nous promettent en chœur un nouveau monde enfin affranchi du pétrole, des pollutions, des pénuries et des tensions militaires. L’ouvrage de Guillaume Pitron*, fruit de six années d'enquête dans une douzaine de pays, nous montre qu'il n'en est rien ! En nous émancipant des énergies fossiles, nous sombrons en réalité dans une nouvelle dépendance : celle aux métaux rares. Graphite, cobalt, indium, platinoïdes, tungstène, terres rares... ces ressources sont devenues indispensables à notre nouvelle société écologique (voitures électriques, éoliennes, panneaux solaires) et numérique (elles se nichent dans nos smartphones, nos ordinateurs, tablettes et autre objets connectés de notre quotidien). Or les coûts environnementaux, économiques et géopolitiques de cette dépendance pourraient se révéler encore plus dramatiques que ceux qui nous lient au pétrole. Dès lors, c’est une contrehistoire de la transition énergétique que ce livre raconte – le récit clandestin d’une odyssée technologique qui a tant promis, et les coulisses d’une quête généreuse, ambitieuse, qui a jusqu’à maintenant charrié des périls aussi colossaux que ceux qu’elle s’était donné pour mission de résoudre.

mique qu’elle en tirait. A cette époque nous avons donc laissé la Chine récupérer le monopole de l’exploitation d’un tas de terres rares (gallium, graphite, tungstène), à telle enseigne qu’aujourd’hui elle a le monopole général de leur production. Or ce monopole est pour nous occidentaux bien plus inquiétant que celui de l’Arabie Saoudite sur le pétrole, par exemple." g Quel est le danger ? En tant qu’européens, nous serions autant dépendants de la Chine pour l’accès aux terres rares que nous le sommes envers les pays du Golfe pour l’importation de pétrole ? "La Chine à elle seule produit 95% des terres rares mondiales." Beaucoup plus même. L’OPEP, qui est représentée par 14 pays, représente 43% de la production de pétrole mondiale. La Chine à elle seule produit 95% des terres rares mondiales. On est dans une situation de dépendance bien plus grave. A chaque fois, l’Etat qui dispose du monopole d’une ressource en abuse – ou tente d’en abuser- en imposant un embargo, pensant qu’il servira ses intérêts géopolitiques. C’est ce qu’il s’est passé avec la Chine, elle s’est servie du monopole sur les terres rares. Elle s’en sert pour peser dans ses négociations commerciales. Il y a eu un coup de tonnerre dans le monde des métaux rares en septembre 2010. A cette date a été agencé un embargo informel de la Chine contre le Japon, mais également contre les Etats-Unis. (Différend à propos des îles Senkaku que revendiquent Chine et Japon). En fait il n’y a pas que les embargos, mais aussi les quotas qui sont des “embargos light”. Il ne s’agit pas d’arrêter l’exportation d’une ressource, mais de la diminuer ; de resserrer le goulot d’étranglement sans pour autant le refermer. Or les quotas d’exportation des terres rares de la Chine appliqués à ses voisins sont nombreux. C’est également le danger pour les pays occidentaux. g Une nouvelle guerre sino-japonaise ? La confirmation a été donnée en début d’année 2018, un nouveau gisement de terres rares a été trouvé dans les eaux japonaises à 2 000 km au Sud de Tokyo, avec une capacité de 16 millions de tonnes. La découverte de ce gisement dans les eaux japonaises permettrait une mise en concurrence de la Chine, un rééquilibrage des forces et une potentielle baisse du prix des matières. Bien que prometteur, il faut noter que "le gisement est pour l’heure une stratégie informationnelle pour les Japonais. En effet, il est important de mettre en parallèle que ce gisement est encore loin d’être exploitable**. Par ailleurs, les techniques actuelles permettent seulement une extraction des boues à 3000 mètres maximum de profondeur, aucune technique rentable n’existe pour exploiter ce type de gisement, situé à 5000m de profondeur. » L’effet d’annonce permet au Japon, qui s’est donné 5 ans pour sortir les premières extractions, d’avoir une nouvelle carte en main dans sa guerre économique historique avec la Chine. * Journaliste pour Le Monde Diplomatique, Géo et National Geographic, lauréat de Prix Erik Izraelewicz en 2017, Guillaume Pitron intervient régulièrement auprès du Parlement français et de la Commission européenne sur le sujet des métaux rares. « La guerre des métaux rares », est un livre précis et référencé paru en janvier dernier, préfacé par l'ancien ministre des affaires étrangères Hubert Védrine. ** Les terres rares ne sont pas des terres mais des métaux, 17 précisément, qui plus est ils ne sont pas rares mais définis comme tels dans le tableau de Mendeleïev. Les plus utilisés sont le Cérium (40,2 %), le Lanthane (27,8 %) et le Néodyme (17,6 %). Sources : « La guerre des métaux rares », Guillaume Pitron, Les Liens qui Libèrent. Le Monde, le Figaro, Libération, Groupe d’études géopolitiques, Courrier International, Sciences et avenir… Juillet-Août 2018

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POLITIQUE & SOCIETE

De bons textes dans u

POLITIQUE

Les séances publiques ont été le premier test des relations entre le gouvernemen par Patrice Zehr

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es séances publiques des 20 et 21 juin étaient attendues avec une certaine impatience. C’était le premier test du climat entre le Gouvernement et la Nouvelle Majorité. On allait savoir si les incidents de campagne avaient laissé des traces. En réalité le bilan est ambigu. Il y a certes des rapprochements concrets sur des textes de lois importants où le gouvernement a pris en compte le vote des monégasques. Mais il reste une suspicion fondamentale qui a été confirmée par un duel à fleuret, à peine moucheté entre le Ministre d’Etat et le Président du Conseil National sur la lecture des institutions. Depuis son investiture en Février dernier Stéphane Valeri a multiplié les réunions avec le gouvernement et les entretiens dans la presse. Il a à chaque fois manifesté la fermeté sur les principes, dans un esprit d’ouverture. Aussi bien devant le Press Club que sur Monaco Info, il a martelé les priorités des élus. Il a chaque fois souligné des avancées qui semblaient démontrer que la Gouvernement, après une phase d’adaptation à la nouvelle conjoncture, allait jouer le jeu du pas vers l’autre, selon l'expression du Prince Albert. Avec cependant une réserve que les actes suivent les déclarations d’intention. Les signaux envoyés lors des séances publiques par le Ministre d'Etat sont - pour le moins - contradictoires.

g Avancées sur le logement et réserves Un pas très important a été fait dans certains dossiers. On en prendra pour exemple la nouvelle loi sur la désaffectation. Dorénavant, toute désaffectation sera accompagnée par une soulte en domanial, soit par attribution d’appartements, soit par destination financière de la soulte. Une nouvelle politique entérinée par Mr Castellini Conseiller de Gouvernement – Ministre des Finances. L’esprit de la loi n’est peut être pas encore cependant tout à fait identique. On y voit un signe dans la conclusion de Stéphane Valeri : "Permettre aux monégasques de résider à terme dans tous les quartiers de leur pays". Cela peut indiquer que le dossier immobilier de l’extension en mer n’est pas considéré comme définitif par la majorité, alors que c’est le cas pour le gouvernement. Autre avancée, la prise en compte de ceux qui font Monaco. C’est l’affirmation de la volonté du « vrai pays » contre le « Resort », par la politique du logement. Franck Lobono, président de la Commission du Logement, a bien expliqué le principe : garder dans le secteur protégé la même surface d’appartements pour les louer à une population stable, quand il y a reconstruction et surélévation. Mais là aussi il y a eu une réserve venant cette fois du gouvernement. Pour Serge Telle, c’est une modification risquée au niveau juridique et il n'y aura pas sur ce sujet « une discussion facile ». On notera également le vote isolé - mais contre - de Béatrice Fresko-Rolfo, qui s’est déjà démarquée de l’autre élu de sa liste Jacques Rit. Elle a manifesté les inquiétudes de certains propriétaires dans une ligne permanente de son mouvement encore affirmée, du temps de sa présidence, par Laurent Nouvion. g La passe d’armes Mais le plus révélateur est ailleurs. Lors de la séance du 21 juin, le Ministre d’Etat a repris la parole, après le vote d'une proposition de loi électorale, ce qui n'est pas dans les usages... Il a tenu à citer pour la deuxième fois - après la séance d'investiture - des propos du président Valeri lors d’une précédente législature. Dans cette phrase, qui s'adressait en 2006 à PFM et à son contrat d'objectifs, Stéphane Valeri mettait en avant

que l'esprit des institutions ce n'était pas l'affrontement du Conseil national avec le gouvernement, mais la recherche du consensus. La volonté de prendre à contre-pied le président du Conseil national était évidente et souligné par le ton du Ministre d’Etat. Mais comme c’était - bis repetita - Stéphane Valeri n’a pas laissé passer. Il a remis la petite phrase dans le contexte de l’époque. Cette phase manifestait la volonté du président du Conseil national de contrer une dérive parlementariste au détriment des pouvoirs du Souverain. Il n’a pas eu de mal à démontrer que - défenseur hier des institutions - il le restait aujourd’hui par une lecture identique, claire et équilibrée, en souhaitant que la lecture du gouvernement soit la même. Ce n’est pas gagné. L’échange a confirmé des suspicions. Certains, qui semblent avoir l’oreille du Ministre d'Etat, pensent que l’actuelle majorité veut imposer son programme législatif au gouvernement. Du côté des élus, on soupçonne le gouvernement de ne pas vouloir prendre en compte le vote clair, les besoins et la volonté des monégasques. Il y a donc des pas l’un vers l’autre, mais sans pour autant éviter totalement la tentation du croche-pied qui pourrait avoir des conséquences politiques négatives. Car à la rentrée pour le rectificatif, premier budget de la nouvelle majorité, il faudra accentuer le pas vers l’autre et en finir avec les arrières pensées, pour rétablir la confiance sans laquelle il n’y a pas de vrai consensus et d’accord des volontés. Il y a tout l’été pour dissiper les nuages. Car si le temps s’est éclairci les risques d’orages n’ont pas encore disparus. g Les premiers nouveaux textes de la nouvelle majorité Parmi les prérogatives du Conseil National, outre le vote du budget, les désaffectations et les ratifications, il y a bien sûr le rôle législatif. Les élus à Monaco votent les projets de loi redigés par le gouvernement, et déposent des propositions de loi qui sont ensuite transformées ou pas - après examen par le gouvernement - en projet de loi. Le pas vers l’autre dans ce domaine s’impose, donc, également. Les premières propositions de lois présentées par la nouvelle majorité reflètent donc les orientations souhaitées par cette dernière. Personne ne s’est donc étonné que sur 5 textes, 3 ont été consacrés au logement. Les deux autres textes ont concerné le vote par procuration et la lutte contre le blanchiment.

LE POINT

Les priorités des monégasques réaffirmées par le président Valeri

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n ne pourra pas reprocher au président Valeri de ne pas jouer cartes sur table. Il n’a cessé depuis la victoire de sa liste, de réaffirmer que ses objectifs de législature étaient dans le droit fil des engagements de campagne. Devant les caméras de Monaco Info ou devant le Press Club, Stéphane Valeri, de points presse en points presse, persiste et signe, fidèle à ses engagements. Les priorités de l’action du Conseil national sont les mêmes que les priorités de la campagne. Il n’y a aucune inflexion depuis l’investiture du 22 février. Le logement est bien la priorité nationale absolue. Le Conseil national s’est mis en ordre de marche pour bien fonctionner, avec la confiance renouvelée au pôle administratif et la création du cabinet du président pour travailler sur les projets politiques. Le Conseil national fort est chaque fois défini comme un parlement jouant tout son rôle institutionnel face au gouvernement. Chaque fois - avec constance - Stéphane Valeri a insisté sur la notion du pas vers l’autre, chère au Prince Souverain, pour aboutir avec le Gouvernement à l’accord des volontés, tel que défini par la Constitution. Il a souhaité l’apaisement, après les tensions de la campagne. Il s’est même montré confiant après les premières réunions sur le logement et les négociations européennes. Mais il a demandé des actes au-delà des déclarations. Tout cela - bien sûr - avant les séances législatives publiques. La détermination et la bonne volonté sont maintenant à l’épreuve du ressenti et des réponses gouvernementales. On verra comment les derniers débats seront interprétés par la majorité du Conseil national. Mais il est certain que cela ne modifiera en rien les objectifs encore réaffirmés sur Monaco Info. Logement, on est déjà passé de 400 à 600 construits pour la législature, il faudra arriver à 800. D’où l’importance du Grand Ida, qui passera - peut-être - par l'expropriation d’un propriétaire refusant tout accord à l’amiable. Pragmatisme réaffirmé pour les négociations avec l'Union européenne. Comme le gouvernement, Bruxelles doit tenir compte du vote des monégasques. La lutte pour la fluidité et la tranquillité passe toujours par la création d’une brigade de la circulation. On peut citer aussi le respect de la priorité nationale, la modération des augmentations dans le domanial commercial, la réforme du secteur protégé. Mais l’important c’est l’état d’esprit. On ne lâche rien, mais on discute de tout dans (P.Z.) la recherche du consensus. Tout ce qui a été annoncé sera défendu. Le gouvernement sait à quoi s’en tenir.


un climat globalement serein

nt et la nouvelle majorité : il y a des rapprochements concrets, malgré quelques frictions ponctuelles...

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g Le secteur protégé complément du domanial La première priorité - au-delà des logements domaniaux - est donc la sauvegarde du secteur protégé. Pour Franck Lobono, président de la Commission du Logement, il s'agit d’un choix capital de société, un choix d’avenir pour un vrai pays. "Dans notre rôle d’élu, il nous incombe de préparer la société dans laquelle nous souhaitons vivre demain. Ici, très majoritairement nous avons choisi cette société que nous voulons équilibrée, composée de femmes et d’hommes attachés à la Principauté, des femmes et des hommes qui partagent nos valeurs, nos traditions et le respect de toutes nos spécificités. Alors oui ce soir, nous nous apprêtons à voter un texte majeur pour le logement dans notre pays. Il est un engagement politique fort." Ce texte bien sûr fait la différence entre secteur protégé et domanial comme l’a rappelé Marc Mourou : "Le constat est évident, le secteur domanial est saturé depuis maintenant plusieurs années. Les monégasques occupent donc en très grand nombre des appartements du secteur protégé en voie de disparition, c’est la raison pour laquelle je soutiens pleinement cette proposition de loi qui saura contribuer à maintenir un secteur protégé qui pourra à nouveau jouer son rôle : celui de constituer une solution pour les familles d’enfants du pays, le parc domanial ayant pour sa part vocation à accueillir l’ensemble des familles monégasques dont la situation le justifie." g Entrepreneur dans le domanial L’autre point fort est la nouvelle politique de désaffectation. Pas de désaffectation sans soulte immobilière, comme évoqué précédemment et rappelé par Balthazar Seydoux, président de la Commission des Finances. Le même s’est félicité de la loi sur la domiciliation professionnelle. L’entrepreneur monégasque devrait pouvoir, dans certaines conditions, domicilier gratuitement sa société dans son logement domanial. Le texte a été présenté par Pierre Bardy : "Cette proposition de loi relative à la domiciliation des activités dans les locaux à usage d’habitation dont l’Etat est propriétaire constitue une réelle avancée dans l’entrepreneuriat. Je félicite le rapporteur de cette proposition de loi, mon collègue Pierre Bardy pour le travail accompli sur ce texte. Cette proposition de loi s’inscrit dans la parfaite continuité des engagements pris devant les monégasques lors de la dernière campagne électorale. Cette proposition de loi présente de réels avantages pour les nouveaux entrepreneurs. En effet, les démarches administratives et les frais de location ne seront plus des obstacles à l’installation des entrepreneurs." Jacques Rit, élu de l’opposition a manifesté une fois de plus son approche positive. "Chaque fois qu'un texte de loi vient proposer un cadre juridique à une pratique qui s'est développée au gré de l'évolution du besoin général et des cas particuliers, il est normal de s'en réjouir. Et ce, d'autant plus, lorsque que cette «mise au propre» juridique peut contribuer à dynamiser l'entreprenariat en Principauté. C'est bien le cas de la proposition de loi numéro 238 relative à la domiciliation d'une activité professionnelle dans un local à usage d'habitation dont l'État est propriétaire. En outre, le passage d'un régime d'autorisation à un régime de déclaration reste toujours un excellent moyen d'empêcher l'arbitraire de se manifester, et je ne puis qu'être favorable à ce genre de principe."

LA NOUVEAUTE

Questions d’actualité : évolution indispensable

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’est un constat. Il est parfois impossible de suivre les séances législatives et budgétaires de bout en bout. Trop long, trop technique. On peut donc souhaiter une modernisation des échanges entre le Gouvernement et le Parlement. Certes il faut maintenir les émissions institutionnelles. Mais qui peut, sinon ceux directement concernés, regarder ces interminables explications de textes. Tout s’anime chaque fois lors d’interventions éloignées du cadre budgétaire- quand on parle de l’actualité qui intéresse les monégasques. Mais les séances budgétaires sont alors largement détournées de leur fonction première. Dans le cadre d’une réforme de la communication avec une évolution vers un service public, l’introduction de questions d’actualités à la française est de plus en plus envisagé, notamment par la nouvelle majorité. Ce serait une modernisation facile, par une démocratisation médiatique du fonctionnement de nos institutions. Cela permettrait de faire des points d’étapes tous les 3 ou 6 mois entre les séances publiques législatives et budgétaires, sur des sujets en cours. Les échanges élus-gouvernement s’en trouveraient améliorés. Plus de dynamisme, plus de transparence, plus de temps pour expliquer, débattre et surtout informer et faire participer régulièrement les électeurs-téléspectateurs à la vie de leur pays. Les 24 élus, toutes sensibilités confondues, viennent d'adresser une demande en ce sens au Ministre d'Etat. On ne voit pas bien qui pourrait être contre et pourquoi...

raient - en fait - une réforme permettant une plus grande représentation aux côtés de la majorité. Le Président Valeri a répondu : "C’est un sujet récurrent qui revient régulièrement de la part de ceux qui ont perdu les élections et sont donc minoritaires au Conseil national. Aucune majorité n’a jamais pris la moindre initiative pour changer le mode de scrutin depuis 2003 : nous sortons d’une campagne électorale ou les monégasques nous ont parlé de nombreux sujets (logement, qualité de vie, inquiétudes quant à l’Europe...) Mais personne ne m’a parlé de ce sujet à part quelques candidats des listes minoritaires et - il est vrai - quelques journalistes. Pourquoi ? Parce que les monégasques ne voient pas de problème dans ce mode de scrutin. Il allie en effet deux qualités : 1. Une forte majorité aux vainqueurs : c’est nécessaire pour que le programme choisi par les monégasques soit défendu de manière efficace par le Conseil national. Il faut pour cela que la majorité soit forte et stable. 2. La représentation des minorités : toutes les listes sont représentées et nous y sommes attachés pour l'expression du plurarisme. Le grand pays démocratique qu’est la France envisage l’introduction de 10% à 15% de proportionnelle : c’est vu comme une avancée pour les français. Nous sommes à Monaco à 33% et c’est très bien ainsi, et les monégasques l’ont bien compris !" Mais - bien sûr - la discussion reste ouverte et ce sujet reviendra, on peut en être sûr...

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g Procuration et réforme électorale Les deux autres textes concernaient le vote par procuration, il s’agit de faciliter les démarches, comme l’a expliqué Marine Grisoul et la lutte contre le blanchiment. C’est simplement une adaptation aux directives internationales, très bien expliquée - dans une longue intervention technique - par Thomas Brezzo. Pour le vote par procuration la vice-présidente du Conseil national, Brigitte BocconePages a manifesté sa satisfaction. "Je suis ce soir heureuse et fière du travail réalisé par notre rapporteur et collègue, Marine Grisoul, sur cette proposition de loi. Le vote des monégasques doit être favorisé et facilité. Les monégasques doivent pouvoir exprimer leurs choix pour l’avenir de leur Pays. Il faut donner la possibilité au plus grand nombre de nos compatriotes de pouvoir voter, pour élire leurs représentants, qu’il s’agisse des élections nationales qui ont lieu tous les 5 ans, ou des élections communales, tous les 4 ans. Le moment des élections reste un moment familial et convivial pour les monégasques, qui témoignent ainsi de leur attachement à nos Institutions. Mais lorsque ce vote personnel n’est pas possible, les monégasques doivent quand même pouvoir exprimer leur souhait." Un sujet s’est introduit lors des débats, celui de la loi électorale. Les élus de l’opposition souhaiteJuillet-Août 2018

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ECONOMIE & FINANCE

Les retombées des tarifs douaniers

ECONOMIE

par Thierry Crovetto *

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e premier semestre a été profondément marqué par la montée des tensions entre Washington et Pékin et plus principalement par les rebondissements liés à la guerre commerciale déclarée par le président Américain. Tout a commencé le 1er Mars 2018… Donald Trump a annoncé vouloir imposer des tarifs douaniers sur les importations d’acier et d’aluminium. Une décision immédiatement contestée par l’Union Européenne qui entend prendre des mesures de rétorsion si ces taxes venaient à être appliquées. Cependant, dès le 8 mars le Président américain fixe des taxes de 25% sur les importations d’acier et de 10% sur les importations d’aluminium (à partir du 23 mars) en exemptant le Canada et le Mexique. L’Union Européenne saisit l’OMC pour contester les taxes américaines tout comme la Chine. En parallèle de ces mesures de taxation sur les importations, Trump décide de se retirer des accords de Vienne le 8 mai 2018, et annonce le rétablissement de sanctions américaines contre l'Iran. Le 31 mai 2018, après une semaine de réflexion sur les taxations de l’automobile, les taxes sur l’acier et l’aluminium sont mises en place pour l’Union Européenne, le Canada et le Mexique. En réponse à ces mesures, ces derniers annoncent la mise en place de barrières douanières pour les importations américaines. Dès le lendemain, le Canada et l’Union Européenne saisissent l’Organisation Mondiale du Commerce. Les tensions commerciales deviennent de plus en plus fortes et Donald Trump impose dès le 15 juin, 25% de taxes sur 50 Milliards de Dollars d’importations chinoises. Face à cette décision, Pékin élève des barrières douanières similaires. Donald Trump a poursuivi l'escalade en menaçant de taxer 200$ Milliards d'importations supplémentaires pour compenser, selon lui, le vol de technologies et de propriété intellectuelle américaines.

qu'une guerre commerciale représenterait "un risque important pour les perspectives économiques". Son homologue de la Banque Centrale Européenne, Mario Draghi, avait été plus direct : "Un virage vers le protectionnisme poserait un risque sérieux pour la croissance de la productivité et la croissance potentielle de l'économie mondiale". Le protectionnisme ne peut en effet qu’avoir des impacts négatifs sur l’économie mondiale et les tensions de ces 3 derniers mois n’ont été qu’un avant-goût amer… Rappelons que la volatilité a fait son retour en Mars (même si le VIX n’a pas retrouvé ses sommets de février) et les marchés ont connu des semaines de baisse et d’incertitude face aux menaces à répétition. Les marchés émergents ont été les plus touchés, les devises émergentes ont dévissé face au dollar, leurs taux sont remontés et les fonds émergents ont enregistré des baisses record ! Les pays émergents seraient les plus

menacés par la montée du protectionnisme et risquent de souffrir davantage. Les taxations des importations pourraient affecter la croissance mondiale, accroitre l’inflation, donc faire remonter les taux et peser sur les actions en général. Les sociétés exportatrices seront les plus touchées ainsi que les valeurs internationales; les entreprises européennes ayant une forte exposition au marché européen seraient privilégiées dans ce cas. Les valeurs technologiques qui ont été épargnées jusqu’à présent pourraient également être impactées, notamment si l’interdiction de certains investissements d’entreprises chinoises dans des entreprises technologiques US (souhaitée par le Président américain) est appliquée. Prudence donc! * Président Délégué TC Stratégie Financière. La Tour Odéon, 36 avenue de l’Annonciade. Tel. : 06.80.86.83.11 Email : tcrovetto@tcsf.mc ; web : www.tcsf.mc

g Que peut réellement faire la Chine désormais ? La Chine s’est défendue face aux menaces et déclarations du président Américain mais dispose-t-elle vraiment d’outils de rétorsion ? Quels impacts peuvent avoir ses taxations sur les importations Américaines sachant qu’en 2017, les États-Unis ont importé 505,6 milliards de biens chinois et n’ont exporté que pour 130,4 milliards de Dollars de marchandises vers le géant asiatique… Le conflit continue de s’accentuer et le Président américain a émis le souhait d’interdire certains investissements d’entreprises chinoises dans des entreprises technologiques US de sorte à empêcher de nouveaux transferts de technologies vers la Chine. Il est évident que la Chine est la plus impactée des 2 pays par ces mesures prises par Trump qui entend forcer Pékin à réduire le déficit commercial des États-Unis de 200 Milliards de Dollars. Toutefois, Pékin dispose d’un certain nombre d’arguments pour répondre aux attaques des Etats-Unis, en plus du relèvement des taxes douanières. La Chine, qui est le second détenteur de dette US derrière la Banque Centrale Américaine (la Fed) et devant le Japon, pourrait envisager de céder ces obligations ; cela entrainerait une hausse des taux des obligations US, mais aussi des pertes pour la Chine… La Chine peut aussi dévaluer sa monnaie, le Yuan, afin de contrebalancer l’impact de la hausse des barrières américaines, ceci réduirait l’impact des taxes appliquées sur les importations chinoises. Cela a déjà commencé : le Yuan a perdu plus de 5% face au Dollar depuis mi-avril… g Et du côté de l’Europe ? En représailles à la guerre des tarifs douaniers lancée par les Etats-Unis, les européens ont décidé d'imposer une série de produits comme les motos Harley-Davidson. Le fabricant américain, dont les coûts de fabrication ont sensiblement augmenté depuis l'instauration des taxes sur l'acier et l'aluminium européens, accumule les dommages collatéraux en voyant désormais ses motos frappées à leur entrée dans l'UE (son 2ème marché) d'une surtaxe de 2.200 dollars par moto, soit une hausse de 80 à 100 Millions de Dollars en année pleine. La société souhaite délocaliser une partie de sa production en dehors des Etats-Unis… g Quelles conséquences pour l’économie et vos investissements ? Le Fonds monétaire international (FMI) a maintes fois prévenu, depuis l'arrivée de Donald Trump à la Maison Blanche, que toute tentation protectionniste menacerait l'embellie planétaire. Jerome Powell, le Président de la Fed, a reconnu

ON NE SPÉCULE PAS SUR L’AVENIR. ON LE CONSTRUIT. EDMOND DE ROTHSCHILD, L’AUDACE DE BÂTIR L’AVENIR. MAISON D’INVESTISSEMENT | edmond-de-rothschild.com Tout investissement comporte des risques. Chaque investisseur doit analyser son risque en recueillant l’avis de tous les conseils spécialisés afin de s’assurer de l’adéquation de cet investissement à sa situation personnelle. Edmond de Rothschild (Monaco) - 2, avenue de Monte-Carlo - Les Terrasses - BP 317 - 98006 Monaco

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ECOLOGIE & ENVIRONNEMENT

Le 7ème continent : planète o

La goélette de 27 mètres de cette expédition vouée à être le porte-drapeau de la lutte contre la pollution dan

ECOLOGIE

par Pascale Marcaggi

C

’est l’occasion unique de venir à leur rencontre : ou plutôt, ce sont eux qui viennent à la vôtre. Du 14 juillet au 15 août, l’ONG Expédition 7e continent est pour la première fois en Méditerranée : de Marseille à Monaco. Venez comprendre ce qu’est vraiment la pollution plastique des océans ! g Le porte-drapeau de la lutte contre la pollution plastique cet été à Monaco ? Au regard de l’engagement de la Principauté dans la préservation des océans, le contraire serait surprenant : le tout est de concéder une petite place entre deux yachts, le temps d’une courte escale de 48 heures, à la goélette de 27 mètres d’Expédition 7e Continent, acquise grâce à la fondation IRIS – Pour sauvegarder la fragile beauté du monde, auprès d’un ancien amiral de la marine anglaise, et vouée à être le porte-drapeau de la lutte contre la pollution plastique dans les mers et océans. Un cabotage (11 ports depuis Marseille à la Corse) « pour avoir cette proximité avec les gens », souligne Patrick Deixonne, le fondateur d’Expédition 7e Continent. «En vacances, les gens sont plus disponibles». g «La Méditerranée est le baromètre des océans, parce qu’elle risque de mourir avant» Avec le réchauffement climatique et la pollution de l’air, la pollution plastique de l’océan est désormais l’une des trois principales préoccupations environnementales des français (sondage IPSOS pour Expédition 7e Continent, 8 juin 2018). Une «urgence» décrite comme la programmée de la planète : «planète ou plastique, il faut choisir ». Et « en faire plus », ajoute Patrick Deixonne. En 2009, ce membre de la Société des Explorateurs Français, ancien Sapeur-pompier de Paris puis guide dans la forêt guya-

naise par passion de la nature, télescope une pièce de voiture alors qu’il traverse l’Atlantique à la rame. Depuis, par ses missions dans les gyres, ces tourbillons océaniques dus à la rotation de la Terre, Expédition 7e Continent a mis en évidence l’omniprésence de nanoparticules de plastique jusque dans ces endroits parmi les plus éloignés de la vie humaine. L’océan est donc devenu notre tout à l’égout ! Coordonnés par la scientifique Alexandra Ter Halle, du Laboratoire mixte CNRSUniversité Paul Sabatier de Toulouse «Intéractions Moléculaires et Réactivité Chimique et Photochimique » (IMRCP), les travaux sur les prélèvements d’eau dans le gyre de l’Atlantique Nord, ont d’ores et déjà révélé la nature de cette pollution : du polyéthylène, du polystyrène et du polychlorure de vinyle, soit les molécules de nos sacs d’emballage. Elles ne se dégradent pas, mais se fragmentent et s’immiscent dans la chaîne alimentaire. Si l’on a l’image juste de tortues marines s’étouffant avec des sacs en plastique qu’elles prennent pour des méduses, le plancton, soit le premier maillon et donc l’ensemble de la chaîne alimentaire, serait, en certaines zones géographiques, déjà affecté. g «L’urgence, c’est d’arrêter d’alimenter l’océan en pollution plastique» Pour sa part, le WWF tient un état des lieux alarmiste : en Méditerranée d’ici à 2025 (soit dans 7 ans), il y aura une tonne de plastique pour 3 tonnes de poissons ; et, d’ici à 2050, plus de plastique que de poisson en Méditerranée. Or, 40% de cette pollution plastique est due à nos emballages (rapport WWF, 8 juin 2018). « La Méditerranée est le baromètre des océans, parce qu’elle risque de mourir avant », confirme Patrick Deixonne, qui n’abonde cependant ni dans le sensationnel de cette mort programmée de l’océan, ni dans le boniment de la solution miracle du nettoyage de l’océan : «elle me révolte, parce que nettoyer les océans, ça n’existe pas ! » Une tromperie qui «déresponsabilise», que cette idée d’aspirateur pour mettre la poussière sous le tapis et ainsi continuer à polluer : «l’urgence c’est d’arrêter d’alimenter l’océan en pollution plastique». Or, «avant, ceux qui tenaient ce dis-

INITIATIVES

Monaco et l’océan au MOM

D

L

epuis une dizaine d’années, la Principauté s’est engagée à réduire les impacts négatifs du plastique sur l’environnement : g D’une part en ren-

net ou des fontaines à eau ont été encouragées au sein des services administratifs de l’Etat.

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forçant le tri sélectif, permettant au plastique une fois collecté dans les bacs jaunes, de bénéficier d’une deuxième vie.

g Dès 2017, des solutions écoresponsables telles que l’usage de l’eau du robi-

g «Notre génération s’est emballée… de plastique» Inventé il y a une centaine d’années seulement, le plastique a indéniablement été synonyme de progrès : «Le plastique est une belle invention. Et puis, allez savoir si l’être humain n’aurait pas abusé d’une autre ressource,

EXPOSITION

L'exemple monégasque

g D’autre part en interdisant, depuis juin 2016, les sacs de caisse en matière plastique à usage unique. Une interdiction étendue au 1er janvier 2017, à tous les sacs en matière plastique destinés à l’emballage des produits en vrac dans les rayons des commerces alimentaires ou sur les stands des marchés. Seuls restent autorisés les sacs compostables constitués d’au moins 30% de matières biosourcées. Enfin, à partir du 1er janvier 2020, les ustensiles de cuisine jetables en plastique seront également proscrits.

cours étaient peut-être de bonne foi. Mais maintenant, on sait». Quant à la larve dévoreuse de plastique, Patrick Deixonne la range aux côtés de l’aspirateur : la chercheur espagnole Federica Bertochini a découvert que la fausse teigne de la cire des ruches décomposait le plastique avait sa salivaire. Mais de là à faire croire qu’elle va être la solution. Et pourquoi pas la diligenter en mer, équipée d’une bouée-canard en plastique !?

e Musée Océanographique de Monaco a mis en place au mois de juin une nouvelle exposition intitulée « Monaco et l’océan, de l’exploration à la protection », qui est axée sur les actions des princes de Monaco en faveur de la protection des océans. L’œuvre du Prince Albert Ier, père de l’océanographie moderne, est présentée au travers des résultats de ses 28 campagnes scientifiques. L’engagement du prince Rainier III pour la protection de la Méditerranée évoque également sa collaboration avec le commandant Cousteau qui a été directeur du Musée pendant 32 ans. Et enfin, l’exposition consacre une grande partie aux actions de protection mises en place par le prince Albert II ainsi qu’à l’actualité des Explorations de Monaco. Cette dernière partie sera actualisée avec les résultats des 3 années des Explorations de Monaco de 2017 à 2020. g Bloc d’une valeur faciale de 4,40€ (1,20€ + 1,30€ + 1,90€) disponible depuis le

6 juillet auprès de l’Office des Timbres de Monaco.


SPECIAL

ou plastique, il faut choisir !

ns les mers et océans cet été sera pour la première fois en Méditerranée et fera escale aussi en Principauté que l’on va supprimer la farine : il faut accompagner le changement». Et structurer la filière du recyclage : en France, moins d’un tiers du plastique est recyclé, faute de rentabilité économique. Et puis il est impératif de classer, au niveau mondial, le plastique comme matière dangereuse pour l’environnement. Le déclarer dangereux pour l’environnement, et valoriser son recyclage : « en Inde, une canette ne traîne pas cinq minutes. Elle est récupérée pour être vendue.» S’il valait quelque chose, le plastique ne passerait plus par la moindre maille du filet, il serait même une affaire de «chiffonniers».

surexploité le bois ! » Mais «notre génération s’est emballée… de plastique ! Quand j’étais jeune, les écolos étaient des hippies. Aujourd’hui, ce sont des écocitoyens. La révolution écologique, c’est du même ordre que la révolution industrielle. »Supprimer la plastique ? « Impossible ! Mais le recycler, oui : tous les plastiques sont recyclables. » Patrick Deixonne est scientifiquement optimiste : «un jour pas si lointain, on mettra au point la polymère recyclable à vie ». g Reconnaître au niveau mondial le plastique matière dangereuse pour l’environnement Les solutions sont résolument terre à terre, en associant le citoyen et l’industriel : «On ne dit pas aux boulangers

g Le plastique politiquement malchanceux ? En politique, le plastique jouerait-il de malchance ? Après les sacs en plastique de Ségolène Royal, « pires que ceux que l’on avait avant», la secrétaire d’Etat auprès du Ministre de la Transition Écologique et Solidaire a finalement été portée absente sans explication, au colloque organisé à Pairs par Expédition 7e Continent, le 7 juin dernier : « on le prend très mal. Notre travail n’est pas évalué à sa juste valeur. Un mot de sa part aurait pu être sympa… » Cette journée « À la recherche du 7e Continent » a pourtant attiré lycéens et industriels. Il est vrai que, ces temps-ci, l’Hôtel de Roquelaure a quelque chose de fossilisé : «alors que la France se doit d’être une locomotive, en tant que deuxième pays par sa façade maritime ». Une place à prendre pour Monaco, dans cette lutte contre la pollution plastique des océans ? Cela vaut bien une petite place dans le port, cet été. www.septiemecontinent.com/ www.facebook.com/Expedition7eContinent/ www.facebook.com/patrickdeixonne

LA TOURNEE

A bon port de vos vacances

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rganisée avec le soutien de Suez et de la région PACA, la tournée Expédition 7e Continent en région PACA vient à votre rencontre du 14 juillet au 15 août. 11 étapes de 2 Jours. Juillet : Port Camargue du 14/15 ; Marseille du 17/18 ; Toulon du 20/21 ; St Tropez du 23/24 ; Cannes du 26/27 ; Nice du 29/30. Août : Antibes 1/2 ; Monaco 4/5 ; Calvi 8/9 ; Ajaccio 11/12 ; Propriano 14/15. g Accueil sur le bateau 7e Continent L’équipe de l’Expédition 7e Continent sera présente à bord de son nouveau voilier pour y recevoir le public durant l’intégralité de la mission pour mener des journées consacrées à l’action pédagogique. Dans le cadre du partenariat avec l’Union Nationale des Sports Scolaires, ce sont les collèges et lycées de la région qui auront l’occasion de venir échanger avec les membres de l’association. Sur le quai du port aux abords du bateau seront installées 2 tentes pour accueillir plusieurs évènements pendant l’escale. La chasse aux déchets : des collectes de déchets seront organisées dans le but de sensibiliser par l’action et vivre la réalité du terrain en constatant comment se produit la dispersion des déchets depuis nos rivières vers les océans. Ces animations seront complétées par des actions d’identification des déchets et de tri avec des jeux pédagogiques sur la valorisation des déchets. Divers outils pédagogiques dans l'optique d'inciter le public à aborder le sujet des déchets par le jeu et/ou la réflexion. Cet espace sera dédié à tous ceux qui souhaitent communiquer sur les déchets et/ou mettre en place une animation sur le thème des déchets. g Diffusion du film Expédition 7e Continent Dans les salles de la capitainerie des ports ou autres lieux. Depuis 2014 Expédition 7e Continent fabrique du contenu audiovisuel, notamment un film documentaire de 52mn déjà diffusé à plusieurs reprises sur France4, France Ô, Sciences et Vie… Ce film raconte l’aventure humaine que constitue une exploration scientifique, l’équipe part à la rencontre du 7e Continent dans l’Atlantique Nord. Eloigné de toute route commerciale au milieu de l’immensité de l’Océan, l’équipage téléguidé par les satellites du CNES, rencontre un 7e Continent bien éloigné de l’image renvoyé par cette pollution au milieu de l’Atlantique. Ecrans digitaux : E7C possède un dispositif de médiation scientifique digital développé en partenariat avec les médiateurs scientifiques d’UNIVERSCIENCE afin d’illustrer le cycle du plastique et de l’ensemble des solutions qui peuvent être mises en place à chaque niveau. Expédition 7e Continent a mis en place dès 2014 des outils internet pour l’éducation des scolaires rédigés par des professeurs. Installation d’un système de consigne RECO Suez : pour chaque bouteille déposée (eau, lait, lessive, shampooing…), les consommateurs sont récompensés par un bon d’achat, d’une valeur de 1 à 2 centimes d’euros, valable au sein de l’enseigne partenaire ou d’un collectif de commerçants locaux. Conférences : Débat / rencontre entre les différents acteurs : Association, industriel, Collectivité, Public, Collèges et Lycées. Relever le défi de la préservation des océans nécessite une mobilisation de l’ensemble des parties prenantes, acteurs politiques, économiques et de la société civile qui pourront dès lors mettre en commun leurs capacités de recherche et d’innovation et imaginer des solutions pour endiguer la pollution plastique…

LES CHIFFRES

Le plastique

en Méditerranée

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n mer Méditerranée, 134 espèces sont victimes de l’ingestion de plastique, dont 60 espèces de poissons, les 3 espèces de tortues de mer, 9 espèces d’oiseaux de mer et 5 espèces de mammifères marins (le cachalot, le rorqual commun, le grand dauphin, le dauphin de Risso et le dauphin bleu et blanc). Aujourd’hui, 90 % des oiseaux de mer du monde entier ont des fragments de plastique dans l’estomac (en 1960, ils étaient 5 %) ; d’ici 2050, ce chiffre pourrait atteindre 99 % si l’on ne prend pas des mesures pour réduire le flux de plastique dans la mer. On a trouvé des fibres et des microplastiques dans des huîtres et des moules, mais aussi des paquets de chips et des cigarettes dans de gros poissons pélagiques. Le cas le plus extrême fut la découverte de 9 m de ligne de pêche, 4,5 m de tuyau flexible, 2 pots de fleurs et plusieurs bâches en plastique dans l’estomac d’un cachalot échoué. L’ingestion de plastique, en particulier de gros morceaux, a de nombreuses conséquences. Cela peut réduire le volume de l’estomac, et avec lui la sensation de faim et l’accumulation de graisse consécutive (essentielle pour tous les animaux qui subissent de longues migrations), et provoquer des blocages intestinaux, ulcères, nécroses (mort des cellules), perforations et plaies. Tous ces impacts entraînent presque toujours la mort de l’animal. g Toutes les espèces de tortues de mer vivant en Méditerranée ingèrent du plastique Une étude menée pendant 10 ans sur la tortue caouanne a montré que 35 % des spécimens analysés avaient ingéré des débris, pour la plupart en plastique. Il a été trouvé jusqu’à 150 fragments de plastique dans certains spécimens. 18 % des thons et des espadons ont des débris de plastique dans l’estomac - principalement de la cellophane et du PET - le constat est le même chez 17 % des pristiures à bouche noire (requin) dans les îles Baléares. Même les plus petits animaux, tels que les moules, les crabes communs, les rougets et les soles, qui trouvent leur nourriture dans les fonds marins, peuvent accumuler énormément de microplastiques. Selon une étude des microplastiques dans les moules et les huîtres — cultivées pour la consommation humaine — un consommateur moyen de coquillages en Europe pourrait ingérer jusqu’à 11 000 morceaux de microplastiques par an. Cependant, les effets des microplastiques sur la santé humaine sont encore inconnus. Le plastique a également infiltré le monde microscopique. Le zooplancton (les petits organismes à la base de la chaîne alimentaire marine) se nourrit involontairement de fragments de plastique de moins de 1 mm. Source : Rapport du WWF 8 juin 2018

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L'ACTUALITE

ACTUALITE

Les lauréats de la Fondation Albert II

✲ M O NACO E N BRE F ✲ ☞ Menton : Le musée Jean Cocteau - collection Séverin Wunderman, présente une exposition majeure de l’artiste Valerio Adami ; ses oeuvres, peintures, dessins et photographies, de la fin des années 1960 à nos jours. Entre ligne et couleur, dessin et peinture, le travail de Valerio Adami peut se concevoir comme une écriture à part entière, un voyage à travers la mythologie, la poésie, l’intimité d’un artiste. Jusqu’au 5 novembre prochain. ☞ Cap d'Ail : Jusqu’au 30 septembre à la Villa les Camélias, exposition photographique « Cap d’Ail par Pascal Bastien ». Une exposition née au fil de pérégrinations estivales qui immortalise l’abandon à l’été dans une commune côtière des Alpes maritimes. L’intimité et l’insouciance des estivants se dévoilent dans le paysage grandiose d’un sentier littoral, de ses escarpements et de l’estran de ses plages. Les prises de vues ont été réalisées à partir d’un appareil Rolleiflex. A ne pas rater.

par Viviane Le Ray

☞ Bonson : Fantaisie affichée, fantasme assumé, fantasmagorie délibérée ou liberté fantasque, pasde-côté revendiqué à travers toutes les expressions, du graff à l'hyperréalisme, de la référence baroque au fantastique post-pop, avec encore un peu d'écologie cryptée, de désir d'espace et de mouvement d'humour…douze expositions en une, déployée(s) au fil des rues et des places du village de Bonson, en extérieur dans l'espace public et à l'intérieur dans un parcours de salles. C’est le Festival du Peu jusqu’au 22 juillet.

© Photo JC Vinaj / FPA2

☞ Monaco : Du 12 juillet au 5 août : 8 concerts dans la Cour d’honneur du Palais: le 15 juillet, Maxim Vengerov, en résidence pour la saison du Philharmonique 2018-2019. Le 25, l’Opéra Garnier recevra Cecilia Bartoli et l’orchestre Les Musiciens du Prince, dirigé par Gianluca Capuano, pour une soirée Vivaldi… 17 juillet : Summer Dream : Concert au profit de la Fondation Albert II avec les plus belles musiques de film du compositeur Eric Serra : Le Grand Bleu, Nikita, Léon… Location : +377 98 06 28 28

«J

’ai voulu créer ces Prix pour apporter tout mon soutien aux hommes et femmes d’exception qui s’engagent pour sauver notre planète. » S.A.S. le Prince Albert II Depuis 2008, S.A.S. le Prince Souverain, à travers Sa fondation pour la protection de l’environnement, créée en 2006, distingue des personnalités ou organisations pour leurs actions exemplaires dans les domaines prioritaires : limitation des effets du changement climatique, préservation de la biodiversité, gestion des ressources en eau. S.E.M. Bernard Fautrier, vice-président de la Fondation a rappelé qu’en 12 ans avaient été investis 51 millions d’euros au bénéfice de 420 projets…

g Remise des Prix 2018 au Grimaldi Forum En préambule de la Cérémonie officielle, conférence de presse en présence de Bernard Fautrier, vice Président de la Fondation, des trois lauréats 2018, de Luc Hardy, explorateur, réalisateur du documentaire Arktica Incognita parti sur les traces de George de Long, à la découverte des îles de Sibérie, sanctuaires de la faune sauvage, dont l’aventure, en 1879 à bord de l’USS Jeannette, avait tourné à la tragédie. Documentaire projeté à l’issue de la remise des prix par S.A.S Le Prince Albert II, en présence de l’Ambassadeur des pôles pour la France : Ségolène Royal. g Trois lauréats 2018 et 10 étudiants boursiers… Prix « Eau » : Victor Pochat de l’Académie argentine des sciences de l’environnement, et Président de l’Institut argentin des ressources en eau (IARH). Prix « Changement climatique » : Pr. Terry Hughes, boursier lauréat du prix Australien du Conseil de Recherches (ARC), considéré comme l’un des plus grands spécialistes mondiaux des récifs coralliens tropicaux. Prix Biodiversité : Remis à Jim Thomas, au nom de la Tenkile Conservation Alliance, ONG établie en PapouasieNouvelle- Guinée depuis 2001 ainsi qu’organisation caritative créée en Australie en 2016. Dix étudiants se sont vus octroyé des bourses émanant de la Fondation Albert II et le Fondation Cuomo

☞ Beausoleil : Sur la place de la Libération, des loisirs d’été gratuits à deux pas de Monaco : temps forts : le 21 juillet (21h) concert des Estivales du Conseil Départemental, sur la scène : le groupe de soul music et de blues Original Cosoleto Brothers ; le 5 juillet (20h / 23h) : Sun break city, succèdera à l’atelier de hip hop (14h /17h) ; le 6 juillet : la folle Soirée mousse qui fait fureur ! 14 juillet : Fête Nationale. 13 juillet : feu d’artifice et bal populaire (dès 21h) ; le 18 juillet à 21h30 : concert « Collectif métissé ». ☞ Monaco : Etienne Daho, Mc Solaar, Santana, Rita Ora, Grace Jones, Nancy Ajram, Tom Jones, invités du Sporting Summer Festival entre salle des Étoiles et Garnier.. Une légende en ouverture le 6 juillet : Ringo Starr ; en vedette du Gala de la Croix Rouge le 27 juillet : Seal. Du 14 au 18 août : « Show Monte-Carlo» créé par le Cirque du Soleil… Gala Fights Aids : 7 juillet avec The original Gypsies. Clôture le 12 août avec Stas Mikhailov, en concert acoustique à la salle Garnier- Réservations +377 98 06 41 59 ☞ Monaco : Emission d'un bloc de 4 timbres : Les 23 et 24 juin, la Place du Palais accueillait la 1ère rencontre des Sites historiques Grimaldi de Monaco, mettant à l’honneur le marquisat des Baux et le comté de Carladès, territoires dont les titres sont liés au Prince héréditaire Jacques et à la Princesse Gabriella. Les sites présentaient leur patrimoine culturel et artisanal. Pour commémorer cet événement, un bloc de 4 timbres a été émis par l’Office des timbres-poste : Dessin: Alain Giampaoli, gravure: Line Filhon, format du bloc : 120 x 100 mm, format des timbres : 30 x 40,85 mm, tirage : 35 000 blocs. ☞ Monaco : 10ème Tournée en Asie des Petits Chanteurs de Monaco, guidés par leur maître de chapelle Pierre Debat, les petits ambassadeurs de la Principauté, entre le 6 et le 24 juillet, donneront 11 concerts : en Thailande, au Vietnam, en Corée du Sud et au Japon où ils participeront au concert de Koji Tamaki - le Johnny Hallyday local - avec le Philharmonique de Tokyo, devant 5000 spectateurs ! Les Petits Chanteurs recrutent des garçons entre 9 et 12 ans (connaissance musicale préalable. Audition et entretien sur RDV au +377 98 98 80 88). ☞ Monaco : Lifting pour le hall de la Mairie : M. Georges Marsan, a accueilli le Ministre d’Etat Serge Telle, Monseigneur Barsi, Stéphane Valeri, Président du Conseil National, les architectes du projet : Orietta Polonio et Pierre Antonini du Cabinet Atelier 7, ont inauguré le hall de la Mairie rénové après 7 mois de travaux. Lumineux, spacieux, fonctionnel, ses tons taupe aux blancs en passant par des gris chauds, apportent douceur et élégance à l’ensemble… Un lieu modernisé qui n’en garde pas moins sa note patrimoniale…

La photographie du mois

g Fondation Prince Albert II - Villa Girasole - 16, Bd de Suisse - Tel : +377 98 98 19 88 Légénde photo - De gauche à droite : Victor Pochat, Terry Hughes, SAS le Prince Albert II et Jim Thomas.

FONDATION PCM

a Fondation Princesse Charlène de Monaco, le Centre de Sauvetage Aquatique et de Plongée de Monaco (CSAPM), l’association Cap ô Pas Cap ont organisé la Journée « Water Safety, pour la prévention de la noyade » le 25 juin 2018, en partenariat avec la Croix-Rouge monégasque.70 enfants âgés de 11 à 13 ans ont été accueillis pour une journée de découverte et de sensibilisation au sauvetage aquatique sur la plage du Larvotto à Monaco. 2 classes de 6ème du Collèges Charles III et une classe du collège FANB de la Principauté ont pris part à différents ateliers : bâtonnets musicaux, bouées tubes, nipper-boards, « Touche pas à Mon Pompier », le grand cycle de l’eau et réanimation cardio-pulmonaire. Pierre Frolla, quadruple recordman du monde d’apnée, Directeur du Centre de Sauvetage Aquatique et de Plongée de Monaco et Ambassadeur de la Fondation Princesse Charlène, s’est entouré à cette occasion d’athlètes de haut niveau et de personnalités pour sensibiliser les enfants aux premiers secours et aux risques liés au milieu marin : Alain Bernard, Champion Olympique de natation ; l’un des porte-parole de l’opération. « Touche pas à mon Pompier » le Capitaine Eric Brocardi ; Bernard Crepel, Champion de bosses à ski, fondateur « Du Flocon à la Vague » ; l’humoriste Hassan de Monaco ; Julien Lalanne, Champion du Monde de sauvetage 2014 ; Peyo Lizarazu, vainqueur du Stand Up World Tour de Tahiti, Sophie Mauriac, Du Flocon à la Vague ; Anthony Mazzer, Champion d'Europe junior de sauvetage côtier et Kevin Rolland, Champion du Monde de Ski Free Style. Encouragées par les commentaires de Marc Toesca, les personnalités se sont ensuite amicalement défiées lors de «l’Ocean RaceSprint » (Challenge des Célébrités Engagées). Par équipe de trois tirées au sort, les athlètes devaient concourir tour à tour, sous forme de relais dans les disciplines de la course, de la nage et du Rescue Paddle. L’équipe gagnante était composée de Julien Lalanne, Peyo Lizarazu et Yoann Bray. Une séance de dédicaces a réunis les participants pour terminer cette journée d’échanges.

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Rédaction : “Le Beausoleil de Monaco” 6, bd de la Turbie 06240 Beausoleil Tél. : +33 09.50.79.90.84 Fax : +33 09.55.79.90.84 email : laprincipaute@yahoo.fr http://www.laprincipaute.net

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Avec la collaboration de Lisa Arquette Amanda Coutelle Pierre Dévoluy Pascale Marcaggi Andrea Noviello Pierre-Alain Martini Alan Parker-Jones

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Journée "Water Safety" pour la prévention de la noyade L

"Le soleil dans les yeux"

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"Maintenir le niveau d’excellence !" par Patrice Zehr

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g Madame le Directeur, votre nomination à la tête du CHPG s’inscrit dans la logique d’un parcours professionnel. Vous étiez déjà dans l’équipe dirigeante, comme directeur adjoint aux côtés de Patrick Bini : vous inscrivez-vous dans la continuité de son action ? Benoîte de Sevelinges : "Bien sûr ! Patrick Bini m’a fait la confiance de me confier le poste d’Adjoint au Directeur il y a 2 ans, après 7 ans sur un poste de Directeur fonctionnel. C’est donc en tout neuf années passées à ses côtés, au cours desquelles j’ai beaucoup appris, d’autant qu’il m’a peu à peu confié les dossiers qu’il considérait comme transversaux, et stratégiques pour l’avenir de l’établissement. A commencer par celui du Nouvel Hôpital ! Patrick Bini m’a également toujours permis de monter et mettre en œuvre les projets qui, s’ils me tenaient à cœur, pouvaient sembler assez peu réalistes…. C’est ainsi que le service hôtelier a vu se développer une offre personnalisée en fonction des besoins et attentes des patients pris en charge dans les différents secteurs d’hospitalisation. C’est également ainsi que la démarche Hôpital Vert est née, permettant la promotion du Développement Durable au sein de l’établissement. Patrick Bini a inscrit le CHPG dans une stratégie de développement qui ne peut se mener qu’à long terme. C’était d’ailleurs l’esprit du regretté Conseiller Denis Ravera lorsqu’il m’a contactée fin 2005, alors que j’étais jeune diplômée de Sciences Politiques, prête à entrer dans la vie active. Il avait le souhait que de jeunes monégasques puissent se former au sein de l’Ecole des Hautes Etudes en Santé Publique, afin que l’hôpital soit à terme dirigé par des nationaux, qui y assureraient une gestion sur le long terme. Mon action se veut dans la continuité de la gouvernance actuelle, avec une équipe de Direction solidaire et soudée en place depuis plusieurs années. Cette continuité et stabilité managériale constitue un véritable atout pour l’hôpital, actuellement en profonde mutation (reconstruction, réorganisations, progrès technique, transition numérique)." g Une nomination logique donc, mais chargée de symboles forts. Vous êtes une jeune femme de nationalité monégasque. Votre nomination correspond au respect de la priorité nationale et au respect de l’égalité hommes femmes à compétences égales. Êtes-vous consciente de vos responsabilités ? BDS : "Je suis avant tout fière d’être monégasque et d’assurer aujourd’hui la fonction de Directeur du Centre Hospitalier Princesse Grace, d’autant plus que la première femme de ma famille est entrée au CHPG en 1939, et que les générations s’y sont succédées depuis ! Pour le reste, je crois que nommer une femme, qui plus est relativement jeune au regard des responsabilités qui lui sont confiées, est avant tout la marque d’une certaine modernité, portée par l’Etat de Monaco et la volonté de son Souverain. L’on ne peut que s’en réjouir !" g Comment cette nomination a-t-elle été accueillie ? Elle a dû créer de l’enthousiasme mais aussi quelques aigreurs. Comment avez-vous vécu cette période entre l’annonce et la prise de fonction ? BDS : "Evidemment, dans ce cas, ce sont plutôt les marques d’enthousiasme que l’on reçoit (et que l’on souhaite retenir !). La confiance qu’a pu me témoigner la communauté hospitalière depuis l’annonce de ma nomination au mois de mai est un atout certain à même de m’aider à réaliser les mutations nécessaires. Nous avons mis à profit cette période avec Patrick Bini pour préparer une transition des plus douces, tout en continuant, jusqu’au dernier jour, à assumer chacun nos fonctions et responsabilités respectives." g Vous prenez la tête d’un établissement de très bonne réputation, mais en pleine mutation. Vos chantiers médicaux vont devoir cohabiter avec les chantiers du nouvel hôpital pendant des années. N’est-ce pas difficile pour le personnel, mais aussi pour les patients ? BDS : "Ce qui se passe au CHPG n’est que le reflet de ce qui se passe actuellement à l’échelle de la Principauté : une mutation profonde pour une amélioration de la qualité de vie. Cela passe par des chantiers ambitieux, qui créent des perturbations passagères, auxquelles nos patients et nos professionnels s’adaptent plutôt bien. Nous restons à l’écoute et communiquons régulièrement pour que ces chantiers soient acceptés au mieux. Nous en avons acquis une certaine expérience cependant, puisque sous l’impulsion de Stéphane Valeri, les restructurations et rénovations se sont multipliées dans l’attente de la livraison du Nouveau CHPG. Si celles-ci sont à terme extrêmement profitables pour les patients, comme pour le personnel, elles créent de fait des nuisances et interfé-

© Photo CHPG

ette nomination est à la fois logique et symbolique. Benoîte de Sevelinges était déjà directrice adjointe du CHPG au côté du directeur Patrick Bini qui a quitté ses fonctions fin juin (photo à droite). C’est donc une nomination dans la continuité d’une équipe dirigeante ayant fait ses preuves. Mais Benoîte de Sevelinges est aussi une jeune femme, 36 ans, de nationalité monégasque. Sa nomination est donc symbolique et positive, pour la reconnaissance du rôle des femmes à Monaco et le respect au plus haut niveau à compétence égale de la priorité nationale. Cette nomination est un signal très fort qui donne à la nouvelle directrice une énorme responsabilité à la tête d’un hôpital en pleine reconstruction et face aux chantiers d’avenir de l’excellence médicale en Principauté.

rences que nous limitons au mieux, durant la durée des travaux. En ce qui concerne le chantier NCHPG, n’ayant pas d’autre choix que de reconstruire sur site, il faudra poursuivre l’étroite collaboration à l’œuvre avec la Direction des Travaux Publics, permettant au mieux de réduire les nuisances. Ainsi, l’ensemble des façades exposées au chantier ont été protégés par des doubles vitrages ; de telles précautions ne se voient nulle part ailleurs ! Nous avons beaucoup de chance à Monaco, puisque la totalité des services de l’Etat ont à cœur de nous aider au mieux dans ces périodes difficiles ; la CAM, qui adapte le circuit des autobus en fonction des travaux, la DAU, qui apporte son expertise pour amener davantage de fluidité. Egalement la Sûreté Publique et les Pompiers, qui travaillent avec nous en amont des opérations pour que celles-ci se déroulent dans les meilleures conditions. Et bien sûr la Direction des Travaux Publics et Mme le Conseiller-Ministre à L’Equipement, qui sont d’une aide précieuse dans l’ensemble de ces opérations." g Le chantier ne dépend pas de vous, mais vous en dépendez un peu. On parle de délais non respectés de dépassement de coûts. Comment conserver dans ce contexte une indispensable sérénité ? BDS : "Vous avez raison, l’idée est bien de préserver des relations sereines avec tous les acteurs du Nouvel Hôpital. Et c’est ce que nous nous efforçons tous de faire dans le contexte de retard annoncé, en lien avec le Gouvernement Princier." g La nécessité d’un nouvel hôpital s’est imposée. Il s’inscrit dans un modèle de santé qui se veut adapté au bassin de population et répondant à une volonté d’excellence médicale : cet objectif est-il le vôtre et réalisable ? BDS : "Tout à fait. Tout d’abord, en termes de dimensionnement, le projet du Nouvel Hôpital a été étudié et conçu pour répondre aux besoins d’un bassin de population bien précis, soit les résidents de la Principauté et des 4 communes limitrophes. Ensuite, en termes de qualité, le Gouvernement Princier a souhaité, comme il l’a toujours fait, proposer un hôpital ambitieux répondant à des exigences médicales d’excellence. Nous travaillons à l’amélioration continue du projet. Du fait de son caractère évolutif, inscrit dans la philosophie initiale du projet, le Nouvel Hôpital doit être à même de s’adapter aux mutations médicales à venir, mutations sans cesse accélérées par le progrès technologique." g Quelles vont être vos priorités pendant les premiers mois de votre gouvernance ? BDS : "Définir des priorités en matière de gouvernance hospitalière est un exercice périlleux, tant la gestion quotidienne est déjà lourde, et riche à la fois. Je souhaite poursuivre la modernisation des organisations amorcée par Patrick Bini. Il s’agit en effet des permettre aux agents de se recentrer sur leurs cœurs de métier, grâce d’une part aux nouvelles technologies, et d’autre part, aux nouvelles pratiques médicales. Le CHPG a longtemps été en avance du point de vue de la santé numérique ; il s’agit désormais de capitaliser sur l’expérience acquise, et de sauter le pas vers un hôpital numérique. Ces sujets me passionnent, et je crois au potentiel du CHPG pour devenir un exemple en la matière, sans attendre la livraison du Nouvel Hôpital puisque c’est ainsi que cette transition avait été planifiée dès 2010. Le numérique modifiera profondément les pratiques au sein de l’établissement ; elles auront également un impact majeur sur l’expérience du patient, autre sujet dont je souhaite me saisir rapidement, dans un environnement où cliniques, hôpitaux et médecine de ville sont devenus concurrentiels. Il s’agira également de poursuivre la recherche de diversité dans les financements, afin de limiter au mieux l’évolution du déficit structurel et incompressible du CHPG. Celui-ci est en effet notamment lié à des choix politiques tels que la réforme des retraites, ou encore la réévaluation des grilles indiciaires dont, si je ne peux que me féliciter, il faudra assumer l’impact financier ! Enfin, maintenir le niveau d’excellence de l’offre de soins et poursuivre un recrutement médical de haute qualité guideront l’action de la Direction." Juillet-Août 2018

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Les évènements de juillet 2018

manifestations Lundi 2 juillet, de 15h à 19h, Stade Nautique Rainier III : 3e Splash Party pour les 13-17 ans scolarisés en Principauté. Renseignements : +377 93 30 64 83

Dimanche 1er juillet à 17h, Cathédrale de Monaco : 13e Festival International d’Orgue avec Ignacio Ribas Taléns (Principauté d'Andorre), organisé par la Direction des Affaires Culturelles. Renseignements : +377 98 98 83 03

Du lundi 9 au vendredi 20 juillet, Grimaldi Forum Monaco : Ateliers culturels pour les enfants. Renseignements : +377 99 99 30 00

Mardi 3 juillet à 21h30, Fort Antoine : Saison 2018 du Théâtre du Fort Antoine, "Italie-Brésil 3 à 2" de Davide Enia par la Compagnie Tandaim, organisée par la Direction des Affaires Culturelles de Monaco. Renseignements : +377 98 98 83 03

Du jeudi 12 juillet au dimanche 26 août, Port de Monaco : "L'été sur le Port", décors et panneaux ludiques sur le thème de l'Egypte, en partenariat avec le Grimaldi Forum dans le cadre de l'exposition "L'Or des Pharaons", organisé par la Mairie de Monaco. Renseignements : +377 93 15 28 63

Mercredi 4 juillet, de 19h30 à 22h30, Le Square Gastaud : Concert dans le cadre des Musicales - Bossa avec Philippe Loli. Renseignements : +377 93 15 06 02

Du jeudi 12 au samedi 14 juillet, Baie de Monaco : Monaco Solar & Energy Boat Challenge, organisé par le Yacht Club de Monaco. Renseignements : +377 93 10 63 00

Dimanche 8 juillet, à 17h Cathédrale de Monaco 13e Festival International d’Orgue avec Olivier Vernet, grand orgue, J.C. Gandillet, orgue de chœur et l'ensemble "Les Meslanges", autour de "François Couperin et le Prince Antoine 1er", organisé par la Direction des Affaires Culturelles. Renseignements : +377 98 98 83 03

Dimanche 22 juillet à 17h, Cathédrale de Monaco : 13e Festival International d’Orgue avec Benjamin Righetti (Suisse), organisé par la Direction des Affaires Culturelles. Renseignements : +377 98 98 83 03

Samedi 21 juillet à 22h, Port de Monaco : "Monaco Art en Ciel", concours international de feux d'artifice (Italie), organisé par la Mairie de Monaco. Renseignements : +377 93 10 12 10

Dimanche 22 juillet à 21h30, Palais Princier - Cour d'Honneur : Concert symphonique par l'Orchestre Philharmonique de Monte-Carlo sous la direction de Kazuki Yamada avec Luis Fernando Pérez, piano. Au programme : Modeste Moussorgsky, Manuel De Falla, Frederick Delius et Emmanuel Chabrier. Renseignements : +377 98 06 28 28

Vendredi 27 juillet à 20h30, Le Sporting Monte-Carlo Salle des Etoiles : Gala de la Croix-Rouge avec Seal. Renseignements : +377 98 06 36 36

Mardi 10 juillet à 21h30, Fort Antoine : Saison 2018 du Théâtre du Fort Antoine, "Rien n’est si froid" de Naomi Wallace par la Compagnie Flacara, organisée par la Direction des Affaires Culturelles de Monaco. Renseignements : +377 98 98 83 03 Mercredi 11 juillet, de 19h30 à 22h30, Square Gastaud : Concert dans le cadre des Musicales - Jazz Bossa avec Jack di Martino. Renseignements : +377 93 15 06 02 Jeudi 12, vendredi 13, et samedi 14 juillet à 20h Opéra de Monte-Carlo - Salle Garnier : L'Été Danse ! - 3 créations en hommage à Ingmar Bergman : "Thoughts on Bergman" de Alexander Ekman, "4 Karin" de Johan Inger, "Memory" de Mats Ek & Ana Laguna, organisé par Le Monaco Dance Forum. Renseignements : +377 97 70 65 20 Jeudi 12 juillet à 21h30, Palais Princier - Cour d'Honneur : Concert symphonique par l'Orchestre Philharmonique de Monte-Carlo sous la direction de Gianluigi Gelmetti avec Beatrice Rana, piano. Au programme : Robert Schumann, Franz Schubert et Félix Mendelssohn. Renseignements : +377 98 06 28 28 Jeudi 12 juillet à 21h30, Fort Antoine : Saison 2018 du Théâtre du Fort Antoine, "Jean-Paul II – Antoine Vitez, Rencontre à Castel Gandolfo" de Jean-Philippe Mestre en collaboration avec le Diocèse de Monaco, organisée par la Direction des Affaires Culturelles de Monaco. Renseignements : +377 98 98 83 03 Dimanche 15 juillet à 17h, Cathédrale de Monaco : 13e Festival International d’Orgue avec Eberhard Lauer (Allemagne), organisé par la Direction des Affaires Culturelles. Renseignements : +377 98 98 83 03 Dimanche 15 juillet à 21h30, Palais Princier - Cour d'Honneur : Concert symphonique par l'Orchestre Philharmonique de Monte-Carlo sous la direction de Jean-Christophe Spinosi avec Maxim Vengerov, violon. Au programme : Georges Bizet, Max Bruch, Camille Saint-Saëns, Manuel De Falla, Paul Dukas. Renseignements : +377 98 06 28 28 Mardi 17 juillet à 21h30, Palais Princier - Cour d'Honneur : Concert "Summer Dream" par Eric Serra & RXRA Group au profit de la Fondation Prince Albert II de Monaco. Au programme : ses plus belles musiques de films.Renseignements : +377 98 06 28 28 Mardi 17 juillet à 21h30, Fort Antoine : Saison 2018 du Théâtre du Fort Antoine, "Des hommes en devenir" d’après le roman de Bruce Machart par le Bloc Opératoire, organisée par la Direction des Affaires Culturelles de Monaco. Renseignements : +377 98 98 83 03 Mercredi 18 juillet, de 19h30 à 22h30, Le Square Théodore Gastaud : Concert dans le cadre des Musicales - Jazz Manouch avec Gala Swing Quartet. Renseignements : +377 93 15 06 02 Jeudi 19 juillet à 21h30, Palais Princier - Cour d'Honneur : Concert symphonique par l'Orchestre Philharmonique de Monte-Carlo sous la direction de Robert Trevino avec Jan Lisiecki, piano. Au programme : Edvard Grieg et Leonard Bernstein. Renseignements : +377 98 06 28 28 Vendredi 20 juillet 2018, de 18h à 1h, Monaco-Ville : "U Sciaratu, le Carnaval Estival du Rocher" sur le thème "Le Mexique". Renseignements : +377 93 15 06 03 Samedi 21 juillet, de 20h30 à 21h30 et de 22h20 à 23h30, Port de Monaco : Concert avant et après le tir de feu d'artifice avec Crystal Live Band. Renseignements : +377 93 15 06 02 Juillet-Août 2018 16

Mardi 24 juillet à 21h30, Fort Antoine : Saison 2018 du Théâtre du Fort Antoine, "Boxon(s) – Jusqu’à n’en plus pouvoir" par la Cie Le Petit Théâtre de Pain, organisée par la Direction des Affaires Culturelles de Monaco. Renseignements : +377 98 98 83 03

Samedi 28 juillet à 22h, Port de Monaco : "Monaco Art en Ciel", concours international de feux d'artifice (Espagne), organisé par la Mairie de Monaco. Renseignements : +377 93 10 12 10

Mercredi 25 juillet 2018, de 19h30 à 22h, Le Square Théodore Gastaud : Spectacle pour enfants "La Magitrolette". Renseignements : +377 93 15 06 02

expositions Jusqu'au 31 janvier 2019, Musée d'Anthropologie préhistorique : Nouvelle exposition temporaire "L'Art préhistorique et protohistorique". Entrée visiteurs par le Jardin exotique et le NMNMVilla Paloma. Renseignements : +377 98 98 80 06 ou http://map-mc.org/ Jusqu'au dimanche 6 janvier, de 10h à 18h, Nouveau Musée National - Villa Paloma : Exposition Tom Wesselmann, La Promesse du Bonheur. Renseignements : +377 98 98 48 60 Jusqu'au dimanche 28 octobre, de 10h à 18h, Nouveau Musée National - Villa Sauber : Le jardin mécanique, exposition de Latifa Echakhch. Renseignements : +377 98 98 91 26 Jusqu'au dimanche 14 octobre, Palais Princier : Exposition "François-Joseph Bosio, sculpteur monégasque, 250e anniversaire de sa naissance". organisée par les Archives du Palais. Renseignements : +377 93 25 18 31 Jusqu'au dimanche 23 septembre, Jardin Exotique - Salle Marcel Kroenlein : "DNSEP 2018" Exposition des Diplômés du Pavillon Bosio, Ecole Supérieure d'Arts Plastiques. Renseignements : +377 93 30 18 39 Jusqu'au dimanche 2 septembre, Jardin Exotique : Exposition de dessins botaniques sur bâches grand format, par Francis Hallé. Renseignements : +377 93 15 29 80 Du samedi 7 juillet au dimanche 9 septembre, de 10h à 20h (les jeudis jusqu’à 22h), Grimaldi Forum Monaco - Espace Ravel : Exposition "L’Or des Pharaons", 2500 ans d'orfèvrerie dans l'Egypte ancienne. Renseignements : +377 99 99 25 03 A partir du 14 juillet, Musée Océanographique de Monaco : Nouveau parcours mêlant dispositifs interactifs, immersifs et ludiques pour une plongée au cœur des océans, de leur exploration à leur protection. Renseignements : +377 93 15 36 00

Mercredi 25 juillet à 21h30, Palais Princier - Cour d'Honneur : Concert de Cecilia Bartoli, mezzo-soprano avec Andrès Gabetta, violon et Les Musiciens du Prince sous la direction de Gianluca Capuano. Au programme : Antonio Vivaldi Renseignements : +377 98 06 28

3 questions Cristiano Raimondi, coordinateur scientifique de l’exposition « Tom Wesselmann, La Promesse du Bonheur » à la Villa Paloma

Jeudi 26, vendredi 27, samedi 28 et dimanche 29 juillet à 20h, Opéra de Monte-Carlo : L'Été Danse ! - Une création de Joseph Hernandez et "White Darkness" de Nacho Duato par La Compagnie des Ballets de Monte-Carlo. Renseignements : +377 98 06 28 55 Samedi 28 juillet, de 20h à 21h et de 21h50 à 23h, Port de Monaco : Concert avant et après le tir de feu d'artifice - Tribute Rock & British. Renseignements : +377 93 15 06 02 Dimanche 29 juillet à 17h, Cathédrale de Monaco : 13e Festival International d’Orgue. "Promenades en Provence" : orgue et projection vidéo avec Raphaël Oliver et Loriane Llorca (France) et Hendrick Burkard (Allemagne), organisé par la Direction des Affaires Culturelles Renseignements : +377 98 98 83 03 Dimanche 29 juillet à 21h30, Palais Princier - Cour d'Honneur : Concert symphonique par l'Orchestre Philharmonique de Monte-Carlo sous la direction de Thierry Fischer avec Veronika Eberle, violon. Au programme : Arthur Honegger, Félix Mendelssohn et Franz Schubert. Renseignements : +377 98 06 28 28 Mardi 31 juillet à 21h30, Fort Antoine : Saison 2018 du Théâtre du Fort Antoine, "Le Passager clandestin" par la Cie Arketal, organisée par la Direction des Affaires Culturelles de Monaco. Renseignements : +377 98 98 83 03

Le Sporting Monte-Carlo : Sporting Summer Festival 2018. Renseignements : +377 98 06 36 36 Vendredi 6 juillet à 20h30 : Concert de Ringo Starr et son All Starr Band. Samedi 7 juillet à 20h30: The Original Gypsies (Anciens & Historiques Gipsy Kings). Samedi 28 juillet à 20h30: Concert de Tom Jones. Lundi 30 juillet à 20h30: Concert du groupe russe Leningrad. Mardi 31 juillet à 20h30: Concert de Il Volo.

sports Dimanche 1er juillet, Baie de Monaco : 26e Challenge Inter-banques, organisé par le Yacht Club de Monaco. Renseignements : +377 93 10 63 00 Vendredi 13 juillet, Baie de Monaco : Départ de The Green Blue Quest, organisée par le Yacht Club de Monaco. Renseignements : +377 93 10 63 00 Jeudi 19 juillet, de 18h à 20h, Quai Albert Ier "Herculis EBS – Big Shot", (lancer de poids féminin et masculin du Meeting Herculis EBS). Renseignements : +377 92 05 42 60 Vendredi 20 juillet, de 19h à 22h, Stade Louis II : Meeting International d'Athlétisme Herculis EBS, IAAF Diamond League organisé par la Fédération Monégasque d'Athlétisme. Renseignements : +377 92 05 42 60

Comment est née l’idée de ce projet ? Cette monographie de Tom Wesselmann (1931-2004) – l’un des principaux représentants du Pop Art américain – est une nouvelle occasion pour le NMNM de présenter le travail d’un artiste incontournable du XXème siècle. L’idée n’était pas de proposer une simple rétrospective de son travail, nous avons donc demandé à Chris Sharp, commissaire de l’exposition, de s’intéresser à certains aspects très spécifiques de l’œuvre de Wesselmann. Quels sont les thèmes qui seront abordées dans cette exposition ? L’exposition tire son titre de la célèbre affirmation de Stendhal « La beauté n’est que la promesse du bonheur ». Elle s’intéresse au portrait que Wesselmann dresse de la femme – qui a souvent fait l’objet de polémiques du fait de sa prétendue chosification – et offre une analyse beaucoup plus nuancée du rapport entre l’artiste et le sujet féminin. En effet, s’il est considéré comme l’un des protagonistes majeurs du Pop Art américain et l’un de ses plus grands novateurs sur le plan formel, l’apport de Wesselmann au mouvement est pourtant source de débats depuis des décennies. L’exposition tend à clarifier cette question, inscrivant la contribution de l’artiste dans le sujet tabou de la sexualité, de sa représentation et de son lien indissociable avec la promesse sans limite induite par l’opulence culturelle, matérielle et économique de la société américaine d’après-guerre. Quelles œuvres le public pourra-t-il voir à la Villa Paloma? L’exposition réunit peintures, dessins, et sculptures réalisés entre 1963 et 1993. Le public pourra découvrir 25 œuvres, dont certaines issues des célèbres séries de l’artiste : Great American Nudes, Bedroom Paintings, Seascapes ou encore Still Life. A noter que la dernière exposition monographique du travail de Tom Wesselmann dans une institution publique en Europe remonte à 2005 au MACRO à Rome. Raison de plus, s’il en fallait une, de venir découvrir ce nouveau projet à la Villa Paloma !


LE REPORTAGE du mois

Les séries britanniques à l'honneur au 58e FTV ! A

près quatre jours de projections et de rencontres entre célébrités du petit écran et fans, le 58e Festival de télévision de Monte-Carlo a fermé ses portes le mardi 19 juin. Parmi les stars de cette édition, on retrouvait Shemar Moore venu présenter sa série S.W.A.T (prochainement diffusée sur TF1), ou Jason George et Jay Hayden du spinoff de Grey's Anatomy, Station 19 ou encore le casting de Demain nous

appartient. Les noms des lauréats des prestigieuses Nymphes d'Or ont été révélés dans le cadre de la cérémonie de clôture au Grimaldi Forum où S.A.S. la Princesse Charlène de Monaco a pris la pose sur le tapis rouge entourée de Charles Esten de Nashville, Amaury Nolasco de Prison Break, Eleanor Tomlinson de Poldark, de Neal McDonough de Legends of Tomorrow ou encore Justin Prentice de 13 Reasons Why. Du côté des

séries, le jury fiction, présidé par Anne Sweeney, membre du conseil d’administration de Netflix et composé de l’acteur et producteur anglais Jason Isaacs, l’inoubliable Lucius Malfoy de la saga « Harry Potter», de l’actrice et productrice mexicaine Ana De La Reguera (Narcos, Power), de l’acteur, scénariste et producteur haïtien Jimmy Jean-Louis (Heroes), de Jörg Winger (Directeur général et producteur exécutif de UFA Fiction

en Allemagne) et de l’acteur français Saïd Taghmaoui (Touch), a rendu son verdict. Dans la catégorie programme long de fiction, la mini-série britannique Little Boy Blue raffle deux prix, celui du meilleur programme et celui de la meilleure actrice pour Sinèad Keenan. Le comédien britannique Ewan McGregor est sacré meilleur acteur pour son rôle dans la troisième saison de l’anthologie de Noah Hawley, Fargo.

Boris Ehrgott et Caroline Ithurbide

Mariska Hargitay et Philip Winchester

Pedro Alonso avec sa fiancée

Jessica Brown Findlay Charles Esten, Amaury Nolasco, leanor Tomlinson, SAS la Princesse Charlene, Neal McDonough and Justin Prentice

Reportage photo © Thierry Carpico imageazur@yahoo.fr

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ART & CULTURE

L'Or des Pharaons au Grimaldi par Pierre-Yves Reichenecker

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CULTURE

our sa grande exposition estivale, le Grimaldi Forum renoue avec une thématique égyptienne qu’il avait déjà abordée - avec succès - en 2008 avec l’exposition « Reines d’Egypte ». Du 7 juillet au 9 septembre, l’exposition L'Or des Pharaons réunit plus de 150 chefsd’œuvre du musée du Caire et présente une série d'ensembles prestigieux découverts dans les tombes royales et princières de l'Egypte pharaonique.

g L’Eldorado du Nil Le mythe d'un eldorado égyptien remonte à la lointaine antiquité. «Les déserts environnant la vallée du Nil recélaient d'abondantes richesses minérales, d'autres arrivaient par les voies commerciales» ; avec l'établissement d'un empire égyptien, le pharaon levait de lourds tributs sur ses vassaux qui affluaient vers le trésor royal et celui des grands temples, en particulier celui d'Amon de Karnak. «La Basse Nubie livrait annuellement 250 kilos d'or au temple de Karnak sous le règne de Thoutmosis III.» g Sépultures dorées Des découvertes aussi fabuleuses que celles de la tombe de Toutankhamon ou les trésors de Tanis n'ont pas manqué de renforcer ce mythe. Les sépultures royales découvertes en 1939 à Tanis dans le delta ont fourni une masse de bijoux et d'orfèvrerie datant des environs de l'an 1000 avant J.C. « Pharaons peu connus, Psousennès Ier et Chéchanq III avaient emporté dans leur tombe des trésors qui rivalisent avec celui de Toutankhamon : sarcophage d'argent, masques d'or, bijoux, vases précieux...»

g La monnaie des Dieux Réservés à une élite, et en premier lieu aux dieux (offrandes, matériel liturgique, obélisques, éléments d’architecture des temples plaqués d'or … etc.), l'orfèvrerie et les bijoux - portés par les hommes comme par les femmes - sont des attributs du pouvoir, parfois un signe d'extrême distinction. « Ces bijoux sont dotés d'une grande valeur marchande dans une société qui ignore alors la monnaie (d'où le pillage des tombes dès la plus haute antiquité) et d'une exceptionnelle valeur magique (liée à leur matériau, leur couleur et leur décor). » La production de cette joaillerie met en oeuvre l’emploi de matériaux précieux et la maîtrise de techniques élaborées, une chaîne humaine hiérarchisée qui va du pharaon, seul possesseur des richesses du pays, au modeste "fabricant de colliers" en passant par les escouades de mineurs et les scribes comptables de l'or.

g Gangs et procès D’une portée hautement sacrilège, le pillage des tombeaux royaux sera également abordé dans l’exposition. « Une exceptionnelle documentation sur papyrus relate les nombreux procès ayant eu lieu dès la fin du Nouvel Empire. » Elle concerne les temples thébains et les tombes de la Vallée des Rois, avec force détails sur les gangs de voleurs, la corruption des plus hauts responsables, la description des pillages, la quantité d'or arraché et Illustration du fondu avant d'être timbre : Masque réparti entre les comFuneraire du Roi Psousennès Ier. plices.

Le timbre de l'exposition

"L'Or des Pharaons" - 2500 ans d'orfèvrerie dans l'Egypte ancienne. Du 7 juillet au 9 septembre 2018. Espace Ravel du Grimaldi Forum Monaco. Ouvert tous les jours de 10h00 à 20h00, les jeudis jusqu’à 22h00. www.grimaldiforum. com g

Le Caire, Musée égyptien, JE 85913

Dessin : © Egyptian Museum, Cairo Impression : Offset avec encre dorée et gaufrage Format du timbre : 30 x 40,85 mm vertical Tirage : 35 000 timbres-poste Feuille de 10 timbres-poste avec enluminures

PROGRAMME

Théâtre, concerts, spectacles : la culture à l’air libre… 4

8ème saison théâtrale estivale du Fort Antoine, 13ème Festival international d’orgue, sous l’égide des Affaires Culturelles ; festivités imaginées par la Mairie de Monaco depuis le Rocher jusqu’au port Hercule : autant de divertissements en plein air offerts à tous… g Les Affaires Culturelles présentent… Patrice Cellario, Conseiller de Gouvernement-Ministre de l'Intérieur, Jean-Charles Curau, Directeur des Affaires Culturelles, Françoise Gamerdinger, Directeur-Adjoint, Olivier Vernet, Directeur artistique du Festival d'Orgue et Jo Bulitt, âme de la saison du Fort Antoine, ont présenté leurs événements phares de l’été… Théâtre du Fort Antoine : Jo Bullit a concocté une affiche qui incite à la réflexion, avec un petit clin d’œil à l’humour en ouverture le 3 juillet, en direction de la Coupe du monde de football : « Italie-Brésil 3 à 2 ». Le 10 juillet : « Rien n’est si froid » de Naomi Wallace ; 17 juillet : « Des hommes en devenir » d’après le roman de Bruce Machart ; 24 juillet : « Boxon(s) jusqu’à n’en plus pouvoir » de Stéphane Jaubertie ; 31 juillet : « Le passager clandestin » de Patrick Kermann. En clôture le 7 août : « Timon d’Athènes » de Shakespeare. Avis aux spectateurs : les spectacles auront désormais lieu non plus les lundis mais les mardis à 21h30 ! Exceptionnellement un jeudi, le 12 juillet pour « JeanPaul II- Antoine Vitez : Rencontre à Castel Gandolfo ». Le 13ème Festival international d’orgue (9 concerts au lieu de 8 !), imaginé par l’organiste de la Cathédrale : Olivier Vernet, aura lieu quant à lui chaque dimanche à 17 heures jusqu’au 19 août… Temps fort : Le 8 juillet avec la commémoration 350ème anniversaire de la naissance de François Couperin, organiste de Louis XIV. Le concert se propose de récréer un office au temps du Prince Antoine 1er, avec un choeur d’hommes. (Pensez à réserver vos places (gratuites !) à la Direction du Tourisme de 9 heures à 19 heures).

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g La Mairie de Monaco, elle, propose un été très joyeux et très coloré… L’été 2018 promet d’être festif et coloré sur le Rocher et sur le port : un été à vivre en famille, des moments de culture joyeuse et de divertissements pour petits et grands ! Du 12 juillet au 26 août, le Service Animation de la Ville fait écho à l'exposition de l'été du Grimaldi Forum "L'Or des Pharaons" en agrémentant le Quai Albert Ier de sphinx géants, colonnes et bustes égyptiens, ainsi que d’un trône majestueux qui ne manquera pas de candidats à la pose photo ! Le Carnaval U Sciaratu revient sur le Rocher le 20 juillet à partir de 18h à travers les ruelles: défilés de chars, déambulations, échassiers… Un DJ pour le bal populaire : Place de la Mairie à partir de 22h. g Les mercredis du kiosque à musique ! De 19h30 à 22h, Square Gastaud, devant le très rétro gazebo, les 11, 18 et 25 juillet : Jazz Bossa avec Jack Di Martino ; Jazz Manouche avec le Gala Swing Quartet ; spectacle pour enfants « La Magitrolette, voyage à travers le temps » Du 1er au 22 août : Les Swing/Andrews Sisters avec les Boogie Cherry ; rock avec Good Times Foundation ; musique brésilienne avec Andréa Caparros. En clôture : Pop Rock avec Caligagan. g Le Concours International de Feux d’Artifice rebaptisé « Monaco Art en Ciel » « Monaco Art en ciel » offrira deux tirs pyromélodiques d’une durée de 25 minutes, programmés à 22 heures en juillet, et deux tirs programmés à 21 h 30 en août, depuis la grande digue du Port de Monaco. Les pays invités en 2018 : samedi 21 juillet : Italie ; samedi 28 juillet : Espagne ; Samedi 4 août: Portugal ; Samedi 11 août : Bulgarie. Le public pourra voter sur le site internet www.monaco-feuxdartifice.mc, le lendemain de chaque tir. Nouveauté : les soirées musicales « Tribute to… » sur le Port sont doublées, elles auront lieu avant et après chaque tir de Monaco Art en Ciel….


Eclatante Saison 2018-2019 au TPG

Effeuillage littéraire...

Françoise D’Ormesson, crée le Prix Jean d’Ormesson, décerné chaque année le 16 juin, date anniversaire de l’Académicien français. Autour de la Présidente: Jean-Marie Rouart, Dominique Bona, Marc Fumaroli, Dany Laferrière, Eric Orsenna, membres de l’Académie Française, MarieSarah Carcassonne, Gilles Cohen-Solal, Teresa Cremisi, Malcy Ozannat, Héloïse D’Ormesson. Le 1er prix d'Ormesson a honoré l'œuvre et la mémoire d’Alexis JacquesStephen Alexis, écrivain et intellectuel haïtien engagé, mort en 1961 à 39 ans, probablement assassiné, récompensé à titre posthume pour son chef-d'œuvre "L'Espace d'un cillement" (Gallimard). ____________________

g Mais encore… Le Théâtre Princesse Grace se fera l’écho de l’actualité en s’associant à la Journée contre la violence faite aux femmes avec une pièce très forte : Le ventre de la baleine, le 22 novembre (déconseillée aux – de 14 ans), et en traitant du thème de la gestion des déchets avec Sale discours de David Wahl, le 15 janvier. Daniel Mesguich et son fils, reprendront Le souper le 2 mai… La Comédie Française, désormais abonnée à l’affiche monégasque, présentera deux pièces : Bajazet de Racine le 5 mars. Le 2 avril : Ce que j’appelle oubli, conçu et avec Denis Podalydès, texte de Laurent Mauvignier. Un grand moment d’émotion le 14 novembre, en hommage aux victimes de la tuerie du Bataclan, le beau et courageux récit d’Antoine Leyris Vous n’aurez pas ma haine sera interprété par Raphaël Personnaz (Molière 2018 du comédien seul en scène). g Trois pièces hors les murs : au Grimaldi Forum Clin d’œil à l’exposition estivale, le 25 octobre, Ramsès II de Sébastien Thiéry avec Francois Berleand, Évelyne Buyle et Eric Elmosnino. Le 7 mars, La Nouvelle d'Eric Assous avec Richard Berry et Mathilde Seigner. Le 24 avril le chef d’œuvre de Marivaux Le Jeu de l'amour et du hasard avec Laure Calamy : Molière 2018 dans un spectacle du Théâtre privé. En clôture de la présentation de la saison au public, Françoise Gaderminger annonçait la création de la Société des Amis du Théâtre Princesse Grace. Renseignements : amisTPG@gmail.com. g Programmation complète, informations et tarifs sur : www.tpgmonaco.mc Avant-première

Le Grand Art d’Alexandra David-Neel A

n’en pas douter ce sera l’un des événements littéraires de l’automne. Les éditions Le Tripode, la ville de Digne-les-Bains et l’association Alexandra DavidNeel ont passé un accord pour éditer un roman de l'exploratrice-écrivain , qui n’avait pas encore fait l’objet d’une publication (photos). Ce manuscrit de sept cents pages figurait parmi les archives de la Maison Alexandra David-Neel. Il s’agit d’un roman Intitulé Le Grand Art, rédigé en 1901 et sous-titré « Journal d’une actrice », il fut rattaché par l’auteur aux « Mœurs de théâtre ». Écrit à la première personne, le roman donne à lire les aventures relatées et commentées par la narratrice, Cécile Raynaud. Les vicissitudes, les compromissions et la réussite finale de cette actrice lyrique au sein du monde des spectacles de la Belle Époque forment la trame de ce roman d’apprentissage. L’auteur, la future Alexandra David-Neel, a elle-même été actrice lyrique sous le nom d’Alexandra Myrial dans la dernière décennie du XIXe siècle. g Les 150 ans de la naissance d’A. David-Neel Ce roman sera accompagné de notes et d’une postface de l’universitaire Samuel Thévoz, portera ainsi au grand jour deux facettes injustement laissées dans l’ombre par les biographes de l’auteur, celle de la femme de théâtre et celle de la femme de lettres. Cette édition commentée du Grand Art offrira l’occasion de rendre justice au souhait de l’auteur de voir cette œuvre publiée ; pareille publication contribuera à enrichir, et nuancer, la vision rétrospective et souvent tronquée que les lecteurs et le public se sont faite et se font encore de ce personnage au parcours hors du commun. L’édition du Grand Art verra le jour en octobre prochain, date symbolique du 150e anniversaire d’Alexandra David-Néel. g Le plus grand explorateur du XXe siècle est une femme… Explorateur : c’est peut être la meilleure présentation que l’on peut donner d’Alexandra David-Neel, orientaliste, tibétologue, chanteuse d'opéra et féministe, journaliste et anarchiste, écrivaine et aventurière, franc-maçonne et bouddhiste de nationalités française et belge. Elle fut, en 1924, la première femme d'origine européenne à séjourner à Lhassa au Tibet – déguisée en mendiante -, exploit dont les journaux se firent l'écho un an plus tard et qui contribua fortement à sa renommée, en plus de ses qualités personnelles et de son érudition. Morte en 1969 à près de 101 ans à Digne, Alexandra David-Neel était une femme aussi exigeante que fascinante. Une double BD magnifiquement mis en scène par Fred Campoy et Mathieu Blanchot, sortie récemment chez Grand Angle lui rend l’hommage que mérite sa vie exceptionnelle. (P.Y.R.)

© Photo Stéphanie Guertin

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g Une brochette de têtes d’affiche tout au long de la saison … Le public aura le plaisir - jusqu’au 7 mai 2019 - d’applaudir de grands noms du théâtre : Carole Bouquet dans Heureux les Heureux, le 8 novembre ; Yvan Attal dans Le fils de l’auteur à succès : Florian Zeller, le 24 janvier ; Charles Berling dans la sublime pièce Art de Yasmina Reza, le 12 février ; Arditi, dira les textes qu’il aime le 25 février ; Richard Berry et la truculente Mathilde Seigner seront face à face dans La Nouvelle, le 7 mars ; l’immense comédien Michel Fau dans Douce-Amère de Jean Poiret, le 30 avril ; le 23 mars Francis Huster incarnera Horowitz, le pianiste du siècle au caractère bien trempé : pour mémoire, a propos du maître, Franz Morh, technicien en chef des pianos Steinway, 24 ans au côté d’Horowitz, confiait un jour à France Musique : « Vous ne saviez jamais quand il allait exploser et crier. Nous avons mis longtemps à devenir de bons amis ».

Le Ray

1er Prix littéraire « Jean d’Ormesson »

par Viviane Le Ray

n présence des comédiens Charles Berling et Alain Fromager, de Jean-Charles Curau, Directeur des Affaires Culturelles, représentant le Conseiller de Gouvernement Patrice Cellario, la directrice du Théâtre Princesse Grace, Françoise Gamerdinger, a décliné les sujets et la distribution des 25 pièces à l’affiche 2018-2019. En lever de rideau : le mercredi 10 octobre à 20h30 : Fabrice Lucchini, avec la verve qui est son apanage, évoquera « Les écrivains et l’argent « !

par Viviane

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érémie, la Cité des poètes, petite ville d'Haïti semble coupée du monde faute de routes praticables. C'est là, face à une mer de carte postale, qu'atterrit l'Américain Terry White, ancien shérif de Floride, après avoir accepté un poste aux Nations unies. Il se lie d'amitié avec Johel Célestin, un jeune juge respecté de tous… Ce roman n’est pas seulement un portrait acide du pouvoir et une histoire d'amour (roman oblige) mais c’est avant tout à mes yeux, pour votre serviteur qui connaît bien ce beau pays : un acte d’amour et un bel hommage à ce peuple si attachant par sa culture, ses peintres, ses écrivains, ses poètes, son courage… _____________________________________ « Dieu ne tue personne en Haïti » - Mischa Berlinski - (Albin Michel)

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es Portraits crachés, essences de mémoires, de lettres, de romans, de près de cinq cents personnages (de Saint Louis à Mao) ou inventés (du Gargantua de Rabelais à la Léa de Colette) est un trésor ! On a le bonheur d’y lire des textes devenus introuvables, de Jouhandeau ou de Cingria. Des portraits de caractère (l'Avare, l'Hypocrite...) côtoient ceux de peuples, de villes. Bien plus qu'une anthologie, c’est l'oeuvre d'un authentique écrivain en même temps (expression à la mode !) qu'un journal. Le plaisir seul a dicté les choix de Claude Arnaud de Montaigne à Houellebecq ! _____________________________________ « Portraits Crachés » - Claude Arnaud (Collection Bouquins / Robert Laffont)

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e lauréat du prix Fitzgerald a été révélé le 8 juin à l'Hôtel Belles Rives de Juan-les-Pins. C'est l'auteur américain Christopher Bollen, figure de la scène culturelle new-yorkaise pour son roman Beau Ravage (Calmann Lévy) qui l'a remporté. Un second prix le Gatsby a été attribué à un écrivain Français, Nicolas Rey pour son 10ème roman écrit avec les tripes : Nicolas Rey a commis un plagiat. Il est ruiné, malade et les médecins ne sont guère optimistes. Dans Dos au mur, il décide de tout raconter, de ne plus mentir. Un grand roman rédempteur sur le mensonge. On rit beaucoup, et… on est ému, sans le pathos que nous imposent tant de prétendus écrivains ! _______________________________ « Dos au mur » - Nicolas Rey (Diable Vauvert)

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ive les Vacances, la liberté : délaissons les chaînes des maléfiques réseaux sociaux et dessinons… En suivant les instructions illustrées étape par étape, petits et grands apprendront à dessiner de simples portraits, des caricatures et des bandes dessinées à l'aide de techniques et de matériel variés : crayons, feutres, pastels et peinture ; avec codes QR et images téléchargeables ! Une mine d'inspiration pour les artistes en herbe. Des instructions claires et faciles à suivre… Un grand choix de styles et de techniques et des reproductions d'œuvres célèbres : Le bonheur de vivre et de créer retrouvé… _____________________________________ « Idées pour peindre et dessiner les portraits » - Rosy Dickins/Jan McCafferty (Usborne)

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AUTOUR DE MONACO

Menton : musique sur le parvis D

EVENEMENTS

u concerto de l’Empereur à l’opéra baroque en passant par le jazz « new standards » et le violon au féminin, telles sont les grandes lignes du programme 2018 du Festival de Musique de Menton. Du 28 juillet au 11 août, la 69e édition présentera 10 concerts sur le parvis Saint-Michel et 9 moments musicaux au musée Cocteau ainsi que plusieurs récitals et concerts dans le square des États-Unis. Sans oublier des flash-mobs, des conférences, des visites-guidées, des ateliers d’éveil artistique pour enfants de 5 à 10 ans, une exposition, un jeu pour Smartphone et la présence, pour la 3e année consécutive, de l’académie du festival qui permettra d’entendre les surdoués de la Zakhar Bron School of Music de Zurich.

g Violon au féminin Le violon au féminin est mis à l’honneur cette année avec le retour de Janine Jansen et la venue d’Isabelle Faust, deux célèbres violonistes actuelles. Très jeune lauréate des prestigieux concours Leopold Mozart et Paganini, Isabelle Faust parcourt un répertoire qui s’étend de Biber à Lachenmann. « Le son (d’Isabelle Faust) est passionné, nerveux, électrisant, mais il possède aussi une chaleur, une douceur désarmantes qui dévoilent les ressorts lyriques secrets de la musique...” New York Times (photo). Mercredi 8 août. La carrière de la violoniste néerlandaise Janine Jansen débute véritablement au début des années 2000. Elle acquiert rapidement une grande popularité auprès du public et des chefs d’orchestre en développant un style très personnel. Mendelssohn, Beethoven, Tchaïkovski ou encore les concertos de Brahms et de Bartók... Ses enregistrements ont tous été chaudement salués par la critique (photo). Samedi 4 août.

g Retour du Jazz À noter également le grand retour du jazz sur le parvis Saint-Michel avec le Yaron Herman Trio. Le dernier concert avait été donné en… 1978 par Oscar Peterson et Count Basie ! Pianiste précoce, Yaron Herman séduit par l’intensité de son jeu et par une volonté très affirmée d’ouvrir son répertoire à un vaste ensemble de références nouvelles pour le paysage du jazz français. A la contrebasse, le bassiste et compositeur Haggai Cohen Milo est un nom reconnu sur les scènes les plus importantes du monde. A la batterie Ziv Ravitz est professionnel depuis l’âge de 13 ans ! Un trio qui va remettre le swing au cœur du parvis (3 photos). Lundi 6 août. g Baroque et brillant Par ailleurs, soulignons que le baroque s’ancre durablement au sein du Festival. En effet, l’événement présentera Didon et Énée d’Henry Purcell et Actéon, H 481 de Marc-Antoine Charpentier lors d’une seule et superbe soirée. Mardi 31 juillet. Enfin, si cette 69e édition s’ouvrira avec le contre-ténor Philippe Jaroussky, elle se terminera avec le pianiste et chef d’orchestre Lars Vogt qui interprétera le 5e et dernier opus des concertos pour piano de Beethoven tout en dirigeant le Royal Northern Sinfonia. g 69e Festival de Musique de Menton. Du 28 juillet au 11 août 2018. Prix des places : Parvis de la Basilique Saint-Michel Archange : de 27€ à 54€. Musée Jean Cocteau collection Séverin Wunderman : 15€. L’ensemble du programme du Festival sur le site www.festivalmusiquementon.fr HOPITAL

GRASSE

Sous les jupons de l’Histoire

La Palmosa se développe

L

’hôpital "La Palmosa" ouvre son pôle d’excellence en soins de suite et de réadaptation. Depuis le 18 juin, 82 lits dédiés aux soins de réadaptation accueilleront les patients de la population du bassin mentonnais ainsi que ceux du CHPG de Monaco. Cette opération d’un montant de 10,3 M€ permet de passer de 2 000 m2 utilisés sur les sites de Menton et Gorbio à 3 000 m2 dans ce bâtiment, de passer de 80 % de chambres à deux lits à 80 % de chambres à un lit, et permettra l’installation d’une IRM et l’ouverture d’un hôpital de jour en 2019.

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rois expositions – Trois façons de se mettre à nu. Interdits, messages cachés, corps dénudés, dessous anciens... cette année, les musées grassois de la maison Fragonard dévoilent avec élégance la face cachée d’un certain art de vivre, délicat et charmant, depuis le XVIIIe siècle jusqu’à nos jours. Scènes de genre du XVIIIe siècle, regard d’un photographe contemporain et dessous de costumes anciens. Jusqu’au 23 septembre. g Parfums d’interdit

g De l’ÉHPAD au SSR © Photos DR

L’audace sous le pinceau de Jean-Honoré Fragonard, Marguerite Gérard et leurs pairs. L’exposition du Musée Jean-Honoré Fragonard s’appuie sur un corpus d’archives jamais dévoilé et sur une trentaine de tableaux rares, dont la plupart sont inédits. Le parcours nous entraîne de façon ludique, didactique et scientifique à décoder ces tableaux abritant plusieurs niveaux d’interprétation et les subtilités du non-dit. g El archivo de la memoria

Photographies de Juan Manuel Castro Prieto. Musées du Louvre, Orsay, Prado, Thyssen… Depuis 2000, Juan Manuel Castro Prieto déambule dans les galeries des plus grands musées, muni de son objectif pour réaliser des prises de vue très personnelles d’œuvres appartenant toutes à notre patrimoine culturel collectif. Ce projet au long cours est intitulé El archivo de la Memoria. Orfèvre du tirage à l’ancienne, Castro Prieto joue avec son talent et avec notre perception. Ses clichés grand format ont autant de texture que de profondeur. Frappé par la sensualité et la modernité de l’homme blessé de Courbet, notre regard se plonge ensuite avec délectation dans le bas du dos de la belle Odalisque de Boucher et se trouble… g Secrets de silhouettes

Les dessous de la mode en Provence du XVIII au début du XX siècle. Rare est l’occasion de soulever les jupes des belles Provençales ! Pour la première fois, le Musée Provençal du Costume et du Bijou ose dénuder avec pudeur ses mannequins et faire tomber fichus et caracos, boutis et jupons pour dévoiler les dessous… (L.A.)

g Musée Jean-Honoré Fragonard 14, rue Jean Ossola, Grasse Tél. : 04 93 36 02 07 Entrée libre

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g Musée Provençal du Costume et du Bijou 2, rue Jean Ossola, Grasse Tél. : 04 93 36 91 42 Entrée libre

De l’ancienne maison de retraite, il ne reste rien puisque le bâtiment B entièrement rénové et restructuré abrite désormais le pôle d’excellence en Soins de suite et de réadaptation (SSR), le centre périnatal et l’accueil de jour Alzheimer. Ces locaux neufs accueillent au rez-de-chaussée la balnéothérapie, le plateau technique ultramoderne, des salles de consultation et de massages ainsi que la cuisine thérapeutique. Au premier étage, se trouvent une salle à manger collective (située au-dessus du hall d’entrée), 60 lits et des chambres individuelles pourvues de salles de bain adaptées. Au second étage, sont installés les 22 lits restant et les 30 lits d’Unité de soins longue durée. Autour de ces chambres, se rajoutent des postes infirmiers, des bureaux, des salons pour les familles. Trois zones de couleur (rouge, bleu et vert) sont définies afin que chacun puisse se repérer plus facilement. « Une gestion astucieuse de l’espace », souligne le maire Jean-Claude Guibal.

g Convention avec Monaco « Les liens multiséculaires entre Menton et la Principauté de Monaco ne comptent pas pour rien. Cette belle réalisation est la concrétisation d’une approche intelligente entre nous et la convention qui a été passée entre La Palmosa et le CHPG va permettre aux patients qui ont été opérés en Principauté et qui habitent dans l’est du département d’être rééduqués au plus proche de leur domicile, de leur famille », explique Didier Gamerdinger, Conseiller de gouvernement-ministre des affaires sociales et de la santé de Monaco. « Avec l’ouverture de ce nouveau bâtiment, c’est un pôle d’excellence qui va permettre une meilleure structuration du parcours des offres de soins sur le bassin mentonnais. » renchérit Yvan Denion, délégué départemental de l’Agence régionale de santé. g FINANCEMENT DE L’OPÉRATION : • Hôpital de Menton 6,4 M€ ; • La Principauté 2,4 M€ ; • L’Agence régionale de santé 1,5 M€

© Photos DR

par Pierre-Yves Reichenecker


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SPORT & LOISIRS BASKET • Le Mans a remporté son cinquième titre de champion de Francezen gagnant à Monaco (76-74) dans le match 5 de la finale de la Jeep Elite

Monaco, pour 2 points de moins... par Pierre-Yves Reichenecker

U

ne surprise - une mauvaise surprise. Les Monégasques, chez eux, partaient favoris en tant que leaders de la saison de championnat. Mais c'était aussi le cas en 2016 et 2017 et ils n'y étaient pas parvenus jusqu'à la finale. Ce 24 juin restera une date maudite. Dans leur salle Gaston-Médecin, sous le stade Louis II, les Monégasques avaient pourtant pris le départ idéal pour enfin concrétiser leur domination sur le Championnat.

SPORT

g Un départ idéal... Grâce à un Paul Lacombe déchainé (8 points dans le premier quart-temps, 21 au total), la Roca team avait créé un bel écart (0-10, 4e), terminant à +11 (17-28) à la fin du premier quart-temps. L’écart a ensuite doucement fondu dans le deuxième quarttemps, Monaco n'inscrivant que 11 points. A ce moment-là, la rencontre était encore entre les mains des favoris à la pause (35-39).

g Verre à demi plein ou à demi vide ? C’est selon. Pour Amara Sy c’est plutôt verre à moitié vide. «On s'est trop précipité en première mi-temps. On est à +10 à deux reprises, alors on prend des shoots rapides. On faisait des mauvais choix. On se fait prendre en contre. Ce qui a permis à cette équipe du Mans de rester dans le match. A la mi-temps, ils étaient à -4. Cela leur a donné de l'espoir. Quand ils ont de la confiance comme ça ils sont très bons. Ils ne l'ont pas volée cette victoire, estime le capitaine de Monaco... On ne l'aurait pas volée non plus. Cela a été une belle bataille. Gagner aurait été historique. On y a peut-être pensé inconsciemment. Au final, cette saison, c'est un demi-échec. On est allés au bout de toutes les compétitions jouées. » En revanche pour l’entraîneur monégasque, le verre est à moitié plein : « On a bien représenté le basket français dans l'arène européenne. On a bien représenté Monaco en France. Je pense que durant trois ans les gens ici ont apprécié le basket offert. Spécialement sur la dernière saison. Certes, on a perdu deux finales. Mais sur la saison, on a produit du bon basket » estime Zvezdan Mitrovic*. L’entraîneur de Monaco a sans doute raison. Voilà trois ans que les supporters de la Roca Team rêvent D4 un titre

© Photo sport.sfr

g Une deuxième mi-temps «catastrophique» ! Les Manceaux sont passés devant pour la première fois après un 8-3 dans le troisième quart (43-42, 24e) grâce à des lancers francs réussis, une des forces de l'effectif d'Eric Bartecheky dans cette rencontre (21/30 au final). A mesure que la défense sarthoise prenait de l'ampleur, s’imposait dans son aire de jeu, l'attaque monégasque s'appauvrissait. L'écart a atteint +6 en faveur du Mans dans le dernier quart-temps (64-58, 35e) et Monaco, pris d'un sursaut d'orgueil, a relancé le match dans le money-time, revenant à deux longueurs grâce à un 7-1 (70-72, 40e). Dans une dernière minute entrecoupée par les temps morts, la Roca team y a cru, jusqu'à la dernière possession et un shoot raté de Paul Lacombe juste avant le buzzer.

conquis haut la main. Cette fois on y était presque. Un panier, un seul panier a renversé le rêve. Mais l’objectif est déjà tracé pour la saison prochaine… * Zvezdan Mitrovic change de banc de touche. Le coach originaire du Monténégro quitte la principauté pour rejoindre l'ASVEL, le club détenu par Tony Parker.

PORTRAIT

HOMMAGE

Tambay, Ferrari n°27

Wow Gilles !

Patrick Tambay reste avant tout le pilote choisi par Enzo Ferrari luimême, contre toute attente, pour remplacer l’idole Gilles Villeneuve après le tragique décès en piste de ce dernier. A l’intense pression d’intégrer l’écurie italienne s’ajoutait le poids moral de succéder dans le prestigieux baquet à un ami proche tout juste disparu. Tambay pouvait céder. Il se sublimera plutôt, signant deux victoires pour Ferrari, dont celle du Grand Prix de San Marino, chargée d’émotion. En mémoire de Gilles… Mais à l’image de l’homme, aussi véloce sur circuit que libre dans ses choix, le parcours de Patrick Tambay est riche. Très riche. Adolescent, il devient champion de France junior de descente à ski. La vitesse, déjà, avant de découvrir avec enthousiasme le pilotage automobile dans les courbes du Paul Ricard. Son talent éclate, confirmé par une victoire au volant Elf qui lui ouvrira les portes des formules de promotion européennes. Pourtant, c’est exilé aux USA qu’il rencontrera son succès le plus probant jusque-là, remportant le titre CanAm avec brio. La F1 tend alors les bras à l’espoir tricolore, qui débutera chez Theodore en 1977. Il intègrera ensuite l’équipe McLaren, afin d’épauler James Hunt. Sans briller hélas, en raison de voitures peu compétitives ces deux années-là. L’histoire se répète alors : retour à la case CanAm, et nouvelle couronne en 1980. L’année suivante, un chapitre nouveau s’ouvre pour Tambay dans la catégorie reine. Ses performances remarquées l’emmèneront chez Ligier, mais une suite de déconvenues débouchera finalement sur une séparation. Chez le pilote, frustration et lassitude s’installent. Nombre d’observateurs jugeaient son sort en Formule 1 définitivement scellé. Le Commendatore leur donnera tort, pariant sur l’expérience du français. A la clé, victoires, podiums, et deux titres de champion du monde des constructeurs consécutifs en 1982 et 83. Ainsi qu’une place de choix, éternelle, dans la légende Ferrari. Après un passage chez Renault puis Haas, Patrick Tambay mettra fin à sa carrière en F1. Il goûtera au sable africain, finissant sur le podium du Paris-Dakar à deux reprises, ou encore aux 24h du Mans avec Jaguar. Consultant pour la télévision et la radio, il a longtemps commenté la course automobile. Aujourd’hui, il poursuit dans les Alpes-Maritimes son engagement politique local. Comme toujours, avec justesse et humilité. La marque des grands. (David Terrematte)

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© Photo DR

uméro 27 sur la monoplace rouge. Cheval cabré sur les flancs. Sourire enjôleur mais derrière la visière, regard déterminé. Pour le N grand public et dans le cœur des passionnés de sport automobile,

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rom his 1977 Formula 1 debut to his fatal accident in 1982, Gilles Villeneuve captured the attention and hearts of racing fans around the world.... Ce livre – format à l’italienne, en langue anglaise – vient à point nommé 36 ans après le crash de Zolder (1982) nous remémorer la fulgurante carrière de Gilles Villeneuve en Formule 1. Chez Ferrari essentiellement. D’ailleurs le Commendatore le considérait comme un fils. La photo montrant Enzo embrassant Gilles (page 33) ne laisse aucune place au doute. Les quelques belles 200 photos de Ercole Colombo retracent magnifiquement le parcours du jeune pilote canadien, que l’on comparait volontiers à l’immense Jim Clark. La légende est toujours vivante. Entre performance et intimité, un livre à ne pas rater. « I don’t think of dying, but I accept the fact that it’s part of the job ». Gilles Villeneuve. g "Wow Gilles ! Villeneuve. The Undying Legend". Ercole Colombo - Giorgio Terruzzi. Skira Editore. Prix : €45.


ATHLETISME • Le 20 juillet au Stade Louis II au programme un meeting qui se distingue chaque année par la qualité de ses participants

L'Herculis toujours plus en haut ! par Alan Parker-Jones

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e lancement de l’IAAF Diamond League 2018 à Doha en mai dernier a été le théâtre de 8 meilleures performances de l’année et 5 records du meeting. 5 de ces vainqueurs ont confirmé leur participation au meeting de Monaco Herculis EBS, au programme le 20 juillet au Stade Louis II, qui - par le prestige et la qualité des participants - s'annonce, cette année encore, comme un des meilleurs meeting d'athlètisme du circuit Diamond League.

g Les meilleurs athlètes de la planète face à face... Après avoir été le premier athlète annoncé en novembre dernier, Mutaz Barshim a fait honneur à son statut de champion du monde en titre pour gagner le saut en hauteur devant ses compatriotes, et ce en établissant la meilleure performance mondiale de l’année avec un saut à 2m40. De son côté, la championne olympique et du monde sur 800m Caster Semenya s’est essayée avec brio à la distance supérieure, en battant le record d’Afrique du Sud du 1500m avec 3:59.92, également meilleure performance de l’année. Auteur du record de la Diamond League l’an dernier à Monaco, elle s’alignera de nouveau sur sa distance fétiche le 20 Juillet. Fraîchement couronnée championne du monde en salle de saut à la perche, Sandi Morris viendra à Monaco après avoir battu le record du meeting de Doha avec 4m84. Détentrice du record de la Diamond League avec 5m00 lors de la finale à Bruxelles en 2016, Morris viendra défier la championne du monde Katerina Stefanidi déjà annoncée en novembre dernier. Enfin, les vainqueurs des courses de sprint au Qatar viendront chercher des points précieux dans la course aux finales de Zurich et Bruxelles. Marie-José Ta Lou reviendra sur le lieu de sa victoire l’an dernier sur 200m, cette fois-ci sur 100m et en tant que leader mondiale grâce à sa victoire à Doha en 10.85. Vice-championne du monde sur 100m et 200m l’été dernier à Londres, Ta Lou aura à cœur de défendre son titre de championne d’Herculis EBS. Noah Lyles - quant à lui - viendra pour la première fois à Monaco. Vainqueur de la Diamond League en 2017 grâce à sa victoire à Bruxelles, il arrivera en Principauté après avoir battu le record du meeting de Doha et établi un nouveau record personnel en 19.83.

© Photo wikipedia

g Les jeunes stars italiennes seront aussi au rendez-vous ! Gianmarco Tamberi est un habitué du meeting de Herculis EBS. En 2016, alors champion du monde en salle et champion d'Europe, le sauteur en hauteur italien a profité de son élan pour établir un nouveau record d'Italie, en effaçant une barre à 2.39m avant de se blesser en tentant 2.41m. Revenu à son meilleur niveau, le fantasque italien entend une nouvelle fois profiter de l'ambiance monégasque pour performer devant ses supporters installés traditionnellement en tribune populaire. De son côté Filippo Tortu courra à Monaco pour la première fois sur 200m. Champion d'Europe Junior du 100m et vice-champion du monde derrière Noah Lyles qu'il retrouvera au départ, Tortu marche sur les pas de son illustre aîné Pietro Mennea, dont à Madrid il vient tout juste de battre le record italien sur la distance reine avec un chrono de 9’’99. Il cherchera à battre son record personnel (20''34 en 2017) sue le demi-tour de piste. g Renseignements et billietterie : www.herculis.com FORMULE E

Entre bon rythme et... malchance

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e 10 juin 2018 à l'E-Prix de Zurich, Venturi Formula E Team a classé une seule de ses deux voitures à l’arrivée. Maro Engel termine 11ème tandis qu’Edoardo Mortara a été contraint à l’abandon. Pourtant, marquer à nouveau des points était possible...

g Gildo Pastor : "C'est vraiment dommage". A New York le double grand final... « Le souci mécanique d’Edoardo a stoppé net le bon film qui était en train de se dérouler sous nos yeux. C’est dommage. Quant à Maro, nous avons également joué de malchance car la neutralisation de l’épreuve au 19ème tour a déjoué nos plans. Néanmoins, je regarde devant : il reste deux belles courses à disputer », a declaré Gildo Pastor, Président de Venturi Formula E Team, qui quitte la Suisse à la 7ème place du classement général. Les deux dernières courses du championnat se dérouleront à New-York les 14 et 15 juillet prochains.

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g Une course frustrante... Dès le premier tour de la course, les 2 pilotes Venturi gagnent chacun 1 place. Avant d’atteindre le premier quart de l’épreuve, et alors qu’il occupait la 10ème place, Edoardo Mortara est victime d’une casse au niveau de la suspension arrière de sa monoplace : il ne peut alors éviter le contact avec un mur et voit ses possibilités de bons résultats à domicile s’envoler. Après cet incident, tous les espoirs se portent sur Maro Engel. Le pilote allemand a entamé une belle remontée : alors qu’il reste 28 tours à parcourir, Engel pointe à la 14ème place et possède plus d’énergie disponible que ses rivaux directs Oliver Turvey (Nio) et Stéphane Sarrazin (Andretti). La neutralisation de la course au 19ème tour va anéantir la stratégie imaginée par le pilote et son équipe (voir ci-dessous). Maro Engel n’a d’autre choix que d’effectuer son changement de voiture à ce moment précis afin de tirer profit de la procédure ‘full course yellow’. Lorsqu’il reprend la piste, il poursuit sa belle remontée qui va le mener aux portes des points, à la 11ème place, son classement final.

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