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"Les Monégasques forment une seule et grande famille"

par Patrice Zehr

g Madame Boccone Pagès, c’est votre première campagne électorale en tant que tête de liste et présidente sortante du Conseil national. Comment l’avez-vous vécue ?

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Brigitte Boccone Pagès * : "C’était une campagne très courte en définitive, car elle aura débuté tardivement avec l’émergence d’une liste concurrente. Sur le fond pour autant nous avons tenu à engager une démarche de présentation de notre liste tout d’abord, dès le mois d’octobre dernier. Nous avons comme toujours tenu à respecter nos compatriotes, en les associant à la construction du programme de l’Union. Avec pas moins de six réunions publiques thématiques, chacun a pu apporter sa contribution. Les Monégasques ont été entendus et écoutés, comme ils l’ont été durant 5 ans par le Conseil National. Cette méthode a une nouvelle fois fait ses preuves."

g Dans vos Ré-Union(s) quels ont été les thèmes les plus mobilisateurs qui sont devenus les priorités de votre programme législatif ?

BBP : "Tous les sujets mobilisent les Monégasques, selon des préoccupations qui les touchent plus ou moins, en fonction de leur situation et de leur environnement professionnel ou familial. Je dirais que les questions liées directement à la préservation de notre modèle économique et social avancé les touchent plus que d’autres. Au centre de cette volonté collective de ce qui constitue le pacte social monégasque, il y a la priorité nationale, et sa prise en compte essentielle comme préalable dans le cadre de la négociation d’un éventuel accord avec l’Union Européenne."

g Pendant des semaines, il n’y a eu qu’une seule liste en campagne. Avez-vous senti une difficulté à motiver et mobiliser les électeurs ?

BBP : "Il est évident qu’en l’absence de mobilisation militante autour de deux ou trois listes avec des partis politiques et des points de clivage importants, il est plus difficile de mobiliser. Pour autant, je suis satisfaite car j’ai vu lors de nos réunions publiques beaucoup d’anciens adhérents venus d’horizons différents : du Primo de Stéphane Valeri, du Horizon Monaco de Béatrice Fresko-Rolfo et de UM, l’ancienne formation de Jean-Louis Grinda. C’est une satisfaction car l’un des objectifs de l’Union c’est d’être plus forts ensemble. Nous l’avons vu pendant la crise sanitaire. Nous avons déjà remis en place un Conseil National fort, il l’est encore davantage lorsque nous pouvons nous mettre d’accord sur l’essentiel et défendre ensemble le rôle de notre Assemblée. De même, à une semaine du scrutin, il aura été très réconfortant de voir que tout le monde se dit bonjour en ville, pas comme lors des précédents scrutins, lors desquels parfois les divisions allaient jusqu’à déchirer des familles. Il faut le rappeler, les Monégasques forment une seule et grande famille. Cette élection prouve notre capacité à nous rassembler sur les enjeux principaux, ceux qui vont déterminer l’avenir de notre pays. Sur le terrain, nous entendons beaucoup de belles choses et recevons beaucoup d’encouragements. Je peux compter sur une équipe soudée et dynamique, un beau mélange d’expérience et d’énergie. Nous sommes toutes et tous pleinement engagés dans la perspective du mandat qui nous attend."

g Quel regard portez-vous sur la liste « Nouvelles idées pour Monaco » ?

BBP : "Elle a le mérite d’exister. Je respecte l’engagement de celles et ceux qui la composent. Et je pense que permettre le choix aux Monégasques est une bonne chose pour la démocratie. Pour autant, je ne vois pas bien où le NIM veut en venir d’un point de vue politique. Je pense que les Monégasques veulent des représentants qui ont les idées

RAPPORT claires pour tenir des engagements concrets devant le Gouvernement lors des cinq prochaines années. C’est la raison pour laquelle voter liste entière sera crucial, pas un siège ne doit manquer pour faire avancer nos propositions et nos positions, devant un Gouvernement qui va dès lors devoir composer avec nous." g L’enjeu principal du 5 février ne sera-t-il pas - finalement - la participation pour assurer une représentativité incontestable des élus du nouveau Conseil National ?

BBP: "Comme je l’ai évoqué, la participation va dépendre de la mobilisation. Et je suis consciente que le contexte électoral n’est pas facile pour mobiliser. C’est la raison pour laquelle je lance un appel à l’ensemble de nos compatriotes pour que chacune et chacun accomplisse son devoir civique, en se rendant à l’Espace Leo Ferré, comme c’est le cas tous les cinq ans pour voter en famille ! Il s’agit de défendre notre modèle, de soutenir l’action du Conseil National, son rôle et sa place dans nos Institutions. Nous aurons besoin de toutes les voix possibles, et plus la participation sera importante, plus notre action sera légitime dès le début du mandat. Elle le sera de toute façon mais je tiens à ce que la communauté nationale puisse se retrouver derrière l’Union nationale monégasque. Les Monégasques savent qu’ils pourront compter sur nous pendant cinq ans, alors nous leur demandons de venir voter massivement, de voter et faire voter liste entière en faveur de cette grande démarche que nous avons mise en œuvre lors du mandat qui s’achève. Il s’agit non seulement de reconnaître l’exceptionnel bilan qui est celui de la mandature 2018-2023, mais aussi de se retrouver les uns les autres pour aborder avec force et sérénité les cinq années qui viennent. Les enjeux sont majeurs : l’Europe avec la nécessité de pouvoir compter sur un Conseil National fort et uni, le développement durable, avec des décisions importantes à prendre rapidement pour la mobilité notamment, et puis le logement pour que nous ne retrouvions pas le spectre de la pénurie si le Conseil National ne mettait pas suffisamment de pression sur le Gouvernement dans la mise en œuvre d’un programme bien cadencé de construction domaniale."

* Présidente du Conseil national. Tête de liste de l'Union Nationale Monégasque (UNM)

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