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Les "Humanoïdes" en Condo-vision !

par Viviane Le Ray

Le Commissaire : Didier Ottinger, et le scénographe : Christophe Martin, au fil de huit séquences retracent la continuité d’une œuvre foisonnante qui va des « extra-terrestres » au bottin mondain et bien plus encore… Un parcours ponctué de peintures réalisées spécialement pour l’exposition proposée par le NMNM à la Villa Paloma ouvre aux curieux les portes de la fabrique, aussi folle qu’érudite, des « Humanoïdes ». Selon George Condo « L’Humanoïde n’est pas un monstre de science-fiction, c’est une forme de représentation qui utilise des moyens traditionnels pour faire remonter les émotions profondes à la surface d’une personne » (George Condo).

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g « Tirer la peinture moderne vers le « presque humain… »

George Condo a repris le problème à sa source, s’emparant du Cubisme il en a inversé les intentions, l’a humanisé. Il s’est fait le tenant d’un « cubisme psychologique », a voulu voir dans les déformations de Picasso ou de Braque, non pas l’avènement d’une « peinture pure », mais une exploration réaliste de la psyché humaine. Ce faisant, Condo place ses pas dans ceux de Fénéon qui, visitant l’atelier de Picasso au temps des Demoiselles d’Avignon, conseille à celui qui était encore un jeune artiste de se vouer à la caricature… Condo placera la déformation cubiste au même niveau que celle des caricaturistes : une façon singulière de réinventer la Figuration g George Condo et Monaco g Présentation du catalogue de l’exposition g George Condo « Humanoïdes ». Villa Paloma, 56 Bd. Du Jardin Exotique. Jusqu’au 1er octobre.

Au début du XXème siècle Diaghilev, directeur des Ballets Russes, commande des décors, costumes et rideaux de scène à des artistes tels que Léon Bakst, Georges Braque, Giorgio de Chirico, Sonia Delaunay, André Derain, Nathalie Gontcharova, Marie Laurencin, Henri Matisse ou encore Pablo Picasso. À partir des années 1990, Jean-Christophe Maillot, chorégraphe-directeur des Ballets de Monte-Carlo, renoue avec cette tradition. À l’invitation de S.A.R. la Princesse de Hanovre, il propose à George Condo de créer un rideau de scène. En 1998, l’artiste passe quelques semaines avec les danseurs cette expérience lui inspire la composition d’un rideau qu’il réalise en moins d’un mois. Deux ans plus tard, en 2000, l’artiste collabore de nouveau avec Jean-Christophe Maillot. Sur une musique de Meredith Monk Il imagine un décor très simple formé de deux grands murs gris et, pour les seize danseuses, des robes courtes dont il détermine les couleurs.

Les éditions Flammarion publient ce bel ouvrage occasion pour George Condo de revenir, dans des écrits inédits, sur « la dimension essentielle de sa quête philosophique et artistique ». Le Commissaire de l’exposition Didier Ottinger Conservateur général du patrimoine éclaire l’oeuvre de George Condo. Directeur adjoint chargé de la programmation culturelle du Centre Pompidou, spécialiste de la peinture moderne et contemporaine il a entre autres assuré le commissariat d’expositions dédiées à la peinture américaine : Edward Hopper (2013), Rétrospective David Hockney (2017) et Georgia O’Keeffe (2022).

Tél : +377 98 98 48 60

Premier pilote français à décrocher le titre ultime en moto GP 500, Fabio Quartararo a déjà marqué l’histoire de son sport. Son ascension météorique son style et sa précocité exceptionnelle ont également rapidement fait du pilote niçois une icône du sport tricolore. Un parcours que retrace le journaliste spécialisé moto David Dumain et David Dumain, dans un ouvrage intitulé : « Fabio Quartararo, le diable pilote en Yamaha », en référence au surnom de Fabio, « El Diablo ». Richement illustré de 100 magnifiques photographies de David Reygondeau, cet ouvrage revient sur les grands moments de la carrière encore prometteuse d’un pilote d’exception, avec des propos et des témoignages recueillis au cœur du paddock MotoGP. David Dumain et David Reygondeau ont eu la chance d'accompagner le jeune pilote depuis le début de sa carrière. Le Niçois, champion du monde 2021, repart à la conquête du titre cette année avec une Yamaha qui semble, enfin, disposée d’une puissance apte à rivaliser avec l’armada Ducati. Une sortie en librairie qui coïncide avec la reprise du championnat du monde sur le circuit portugais de Portimao. (A.P.J.) g « Fabio Quartararo, le diable pilote en Yamaha ». David Reygondeau et David Dumain. Sophia Editions. 192 pages. 100 photos. 39 €

Au début du XXe siècle, peintres et sculpteur convergent vers Montparnasse, une époque foisonnante pour la création… Cet ouvrage est passionnant à plusieurs titres, ses illustrations bien évidemment, et ses textes écrits en langage clair qui ne rebute pas le néophyte comme c’est trop souvent le cas ! Il raconte dans sa globalité ce moment singulier pendant lequel un quartier de Paris devient la capitale mondiale de l’art. Extrait de la préface de Jeanine Warnod. : « En 1913, Apollinaire descendait de la Butte Montmartre avec mon père (le critique d’art André Warnod), Ils retrouvaient Paul Fort, André Salmon, Max Jacob à La Closerie des Lilas où des joutes de poésie occupaient toutes les nuits. L’arrivée en masse des artistes d’Europe centrale, des Américains, Japonais, Italiens attirés par la France, constituait un melting-pot. « L’École de Paris » était née : les étrangers apportaient leurs traditions, les Français, leurs musées et leur liberté... »

« Montparnasse » - Mathyeu Le Bal - (Albin Michel)

«Une silhouette avait fait son entrée. Mais je ne distinguais réellement qu’un long manteau croisé de couleur brune, surmonté d’un chapeau de gangster, borsalino, peut-être Fedora. C’était en tout cas une vision. Au moment précis où j’allais détourner la tête, la silhouette avait relevé la sienne, et un regard d’une intensité sombre m’avait pour ainsi dire empoignée, deux onyx surmontés d’une hirondelle en vol, c’était le regard d’un homme jeune, et même d’un jeune homme de mon âge » : États-Unis, hiver 1996 : Cécile croise Sasha tout droit sorti des années 30, ils se rapprochent, vingt ans plus tard se retrouvent… L’auteur se souvient d’un amour de jeunesse, banal me direz-vous, mais cet amour est sublimé par la force et la douceur d’une plume élégante. Un bémol, pourquoi cette maudite écriture inclusive apparaît-elle dans les remerciements de l’auteur !!!???

« Au revers de la nuit » - Cécile Balavoine - (Mercure de France)

Gaspard Proust a commencé sa carrière en Suisse, mais c'est en France qu'il accède à la notoriété, devient aussi acteur. Repéré par Laurent Ruquier (SIC !) il se fait pourtant connaître pour son humour intelligent, corrosif, un humour à des années lumière des pseudos humoristes qui pullulent « croassent » et se multiplient dans le paysage français, un humour que d’aucuns manquant précisément d’humour disent « noir » ! Un artiste inclassable aux airs d’un Desproges qui serait « rose ». Etiqueté de droite, pour ne pas dire d’extrême droite par les bienpensants qui eux aussi « croassent et se multiplient » : en un mot par les envieux !

« Mea Culpa » - Gaspard Proust - (Plon)

Nous retrouvons Romain Gary de retour à Paris en 1960 après ses années américaines, dans ses bagages

La Promesse de l’aube qui fait de lui un personnage incontournable de SaintGermain-des-Prés. C’est un temps de rupture pour l’écrivain qui décide de quitter la carrière diplomatique pour se consacrer à son œuvre. Mais le pouvoir ne reste jamais loin de lui et il se fait remarquer dans les salons du général de Gaulle et d’André Malraux. C’est aussi la période de sa vie avec Jean Seberg, de la naissance de leur fils Diego et de leur mariage secret. Après avoir suivi la belle Jean sur les plateaux il tente de devenir réalisateur. L’exercice se révèle périlleux pour un artiste en proie à tous les doutes… En priorité pour ceux qui n’ont jamais entendu parler de Romain Gary !

« Monsieur Romain Gary » - Kevin Spire (Collection Blanche /Gallimard)

En choisissant le Japon, Muriel Barbery explore l’élégance extrême, la capacité d’un être libre à se métamorphoser, à méditer jusqu’à trouver la force du don. Une heure de ferveur est né du désir de revenir sur les traces de l’héroïne d’Une rose seule en passant cette fois par le père. « Je rêvais d’un récit en miroir où Rose, à son tour, deviendrait l’absente. De quelle façon, à l’autre bout du monde, Haru Ueno était-il devenu le père d’une enfant qu’il lui serait interdit de voir ? Comment avait-il vécu à Kyōto, autre personnage central des deux textes et seul territoire qui, par-delà la mort, les réunirait un jour ? Lorsque le roman s’ouvre, Haru, au soir de sa vie, se remémore les fils qui l’ont tissée : les rencontres, l’art, les femmes, les af¬faires – et sa fille lointaine. Pour la première fois, j’avais le désir d’ancrer la narration dans la durée, dans les quatre décennies durant lesquelles, par la paternité, ce marchand d’art prospère, séducteur et noceur fait face à une autre part de lui-même… »

« Une heure de ferveur » - Muriel Barbery - (Actes Sud)

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