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ECOLOGIE

À l’heure actuelle, cette masse de déchets envahit le monde marin sur le rythme de huit millions de tonnes par an. Les gros morceaux se cassent en fragment puis en micro et nano plastiques qui contaminent l'eau et le plancher océanique. Ils entrent dans la chaîne alimentaire marine. Des études du CSM montrent comment ces particules s’installent sur les récifs coralliens avec des effetssurleurnutritionouencore,commentilsserventdevecteursdepropagationàdesbactéries pathogènes pour l’homme.

g « L’Arche de Noé » du corail...

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La Commission conclut que les modèles actuels de production, d'utilisation et d'élimination du plastique ne sont donc pas durables et sont responsables de dommages importants pour la santé humaine, l'environnement et l'économie, ainsi que de profondes injustices sociales. Elle recommanded'établirdesnormesdeprotectiondelasantéquidoiventêtreinscritesdanslefutur Traité Mondial sur les plastiques, exigeant de tester la toxicité de tous les polymères et produits chimiques plastiques avant leur entrée sur les marchés, ainsi qu'une surveillance post-commercialisation. Elle demande aussi à ce que nous changions nos modes de consommation : 40% du plastique produit est utilisé dans le cadre d’un usage unique, essentiellement pour des raisons de marketing (emballage) et sans réel intérêt pour le produit final et le consommateur. Deux jours après sa divulgation dans le cadre de la Monaco Ocean Week 2023 (MOW), le rapport a été présenté à Genève, à L’Organisation des Nations-Unies. La MOW a été également l’occasion du lancement du ReOcean Fund, un fonds de private equity porté par la Fondation Prince Albert II et Monaco Asset Management. Son but est de drainer des investissements vers des sociétés innovantes pour réduire les principales sources de pollution dans l’océan, changer notre façon de produire l’alimentation issue de la mer et de voyager à travers l’océan, de protéger les écosystèmes marins. Objectif 100 millions d’euros. Le CFM Indosuez Wealth Management vient elle de formaliser son engagement auprès du Conservatoire Mondial du Corail. Après avoir soutenu déjà 2 missions, la banque monégasque vient de s’engager sur la base d’une donation annuelle de 30 000 euros, pour poursuivre la réalisation de « l’Arche de Noé » du corail.

Légendedelaphoto:Unepartiedel’équipescientifiquequiarédigél’étude.Aucentre,rapportenmain,HervéRapsduCentreScientifiquedeMonaco

Victoire "historique" pour les dauphins, mais...

Lundi 20 mars, le Conseil d’État a intimé au gouvernement français de fermer certaines zones de pêche dans le Golfe de Gascogne pour assurer la survie des dauphins. Si cette décision a été largement saluée par les ONG, elles restent vigilantes quant à sa mise en œuvre par l'État. De leur côté, de nombreux pêcheurs dénoncent une atteinte à leur activité. Le Conseil d’Etat avait été saisi en 2021 par plusieurs associations de défense de l’environnement – France g « Près de 1 000 cadavres » retrouvés depuis décembre

Nature Environnement (FNE), Sea Shepherd France et Défense des Milieux aquatiques (DMA) – qui réclamaient des suspensions de la pêche dans l’Atlantique. La plus haute juridiction administrative a donc été dans leur sens et a octroyé un délai de six mois au gouvernement pour mettre en place ces interdictions.

Sea Shepherd France a qualifié cette décision de « victoire historique » « Le gouvernement est forcé de fermer les pêcheries les plus destructrices », s’estréjouil’ONGqui rappelle que « cet hiver encore un nouvel épisode intense de mortalité de dauphins communs est observé ». Dans un rapport publié début février, l’observatoire Pelagis, qui recense depuis 1970 les échouages de cétacés sur la façade atlantique, souligne que la population de dauphins de l’Atlantique Nord-est décroît depuis plusieurs annéeset«pourraits’éteindred’iciquarante à cinquante ans » si rien n’est fait. Du côté des pêcheurs le son est tout différent. Décisionincompréhensible, « Les pêcheurs ne sont pas là pour pêcher les dauphins, il faut arrêter de nous pointer du doigt comme des criminels. On parle plus de ça que de la souveraineté alimentaire... Le vrai sujet dont on a besoin, c'est d’être accompagnés, et de déterminer des solutions techniques qui n'empêchent pas notre activité », déclare le président du comité national des pêches.

g Une mesure « gagnant – gagnant » ?

Les systèmes sonores répulsifs installés sur les bateaux ne seraient pas efficaces. Idem pour les caméras de surveillance embarquées sur les bateaux. Les ONG environnementales suggèrent des clôtures des zones de pêcheries trois mois en hiver, où le taux de mortalité des dauphins est le plus élevé, et un mois en été. Une mesure « gagnant-gagnant » pour la biodiversité, mais aussi pour les pêcheurs disent les écolos. A voir… Et à suivre ! (P.Y.R.)

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