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Accélération et vitesse : les atouts de la Red Bull

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par Alan Parker-Jones

La Red Bull est indéniablement la monoplace la plus rapide en Formule 1 actuellement. Pourquoi ? Quel est son secret ? Pour répondre à ces questions analyser les données peut permettre de déceler les atouts de la RB19 (l'actuelle monoplace de l'écurie anglo-autrichienne) et, de manière plus problématique pour la concurrence, les faiblesses des écuries rivales, notamment le plus accréditées : Aston Martin, Mercedes et surtout Ferrari. Cette dernière était le principal rival de Red Bull lors de la première saison de la nouvelle réglementation à effet de sol et à Maranello l'évidente infériorité de la Ferrari SF-23 interprétée différemment. En effet, le nouveau directeur d'équipe Frédéric Vasseur était initialement en désaccord avec ses pilotes, déclarant que des modifications plus directes des réglages étaient requises, encore davantage que des évolutions, afin d'être compétitif. La ligne officielle a changé depuis lors, même s'il n'y aura pas de "spécification B" : des nouvelles pièces vont arriver à Miami, à Imola et à Barcelone. Cependant, Vasseur identifie par ailleurs les quatre premiers circuits au programme, ainsi que le prochain qui est Bakou, comme des pistes qui ne pouvaient pas convenir à la Ferrari SF-23. L'asphalte de Bahreïn était trop abrasif, la vitesse de pointe était trop importante en Arabie saoudite, il y a eu trop d'interruptions au drapeau rouge en Australie et à Bakou l’histoire s’est répétée. "Il faut comprendre que ces quatre Grands Prix ne sont pas représentatifs de l'ensemble des circuits", a déclaré le Français. Le problème avec cette excuse est que la Red Bull n'a été entravée par aucune de ces circonstances.

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g Accélération et vitesse de pointe supérieures

Les trois dixièmes d'avance de Verstappen sur Charles Leclerc pour la pole position du Grand Prix de Bahreïn n'étaient pas sans lien avec l'accélération rapide de la RB19 et sa vitesse supérieure dans les virages moyens – à tel point que le Néerlandais pouvait se permettre d'être 4 km/h plus lent en ligne droite. Le contraste est majeur par rapport à la RB22, dont le moteur Honda rebadgé peinait à compenser le poids du châssis et était souvent surpassé à l'accélération par une Ferrari légère, même si sa vitesse de pointe était bonne. La deuxième chose à noter est la manière très différente dont la RB19 s'est comportée en Arabie saoudite. Là-bas, avec la bonne exploitation du DRS par Red Bull, c'est Pérez qui affolait le radar de vitesse de pointe. Verstappen ayant été écarté de la course à la victoire par une défaillance de sa boîte de vitesses en Q2, le

FORMULE E g Une versatilité unique En Australie, c'est entre Verstappen et Russell que s'est jouée la pole, avec un peu plus de deux dixièmes à l'avantage du pilote Red Bull. Ce dernier a bénéficié d'une vitesse de pointe supérieure tout en maintenant un rythme plus élevé dans les courbes rapides, simplement moins véloce dans les virages lents.En course, une fois Russell trahi par ladéfaillanced'uncylindreetHamiltondépassé,Verstappen a pris 0,162 seconde au tour à la Mercedes sur un relais ininterrompu de 34 boucles, du 20e au 53e passage. Cela ne prend pas en compte le fait que le Néerlandais ait pu économiser ses pneus et la mécanique. Les données GPS révèlent la compétitivité de la Red Bull mais aussi son comportement versatile. Elle répond aux modifications de réglages pour être rapide dans les virages sur un circuit avant d'être peaufinée pour établir la référence en ligne droite. Elle semble jouir d'une large fenêtre d'exploitation, bien loin de la Mercedes W13 de 2022, qui était en grande difficulté dès que la piste n'était pas complètement plate. g Pas de faiblesse évidente...

Mexicain a signé la pole position avec un dixième et demi d'avance sur Leclerc avant l'application de la pénalité de ce dernier sur la grille. Pérez était pourtant plus lent dans les courbes rapides avant de reprendre l'avantage avec une vitesse de pointe supérieure de 8 km/h.

Contrairement à la saison dernière également, lorsque Ferrari était rapide comme l'éclair en sortie de virage, Red Bull n'a toujours pas de faiblesse évidente. Alonso est la référence des freinages ultratardifs avec sa capacité à réaccélérer tôt de surcroît, ce qui pourrait convenir à Monaco. Mais la télémétrie montre que même si elle n'est pas à ce niveau, la RB19 n'est pas catastrophique dans les mêmes sections. Et toutes les autres portions de piste lui conviennent. Si Vasseur estime qu'il n'y a pas encore eu de circuit qui convienne véritablement à la SF-23, il ne semble pas y avoir non plus qui fasse trébucher Red Bull. C'est pourquoi, en prenant en compte le tour le plus rapide de chaque écurie sur un week-end de Grand Prix entier, le déficit de Ferrari sur Red Bull est de 0,401%. Sur un tour de 1'30, cela représente un écart de 0,36 seconde. Appliquez cela sur une course de 55 tours (sans voiture de sécurité ni drapeau rouge), et l'avance des bolides au taureau à l'arrivée est logiquement de 20 secondes. L'avenir fera-t-il mentir les statistiques ?

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