n93mar11

Page 1

La Principauté glomed.free.fr/laprincipaute.html

Le premier journal d’actualité de Monaco

Année X • Numéro 93 • Mensuel édité par Global Media Associates Sas • Gérant de la publication Roberto Volponi • Rédaction et administration : “Le Beausoleil de Monaco” 6, boulevard de la Turbie 06240 Beausoleil • Tél. : +33 09.50.79.90.84 • Fax (+33) 09.55.79.90.84 • Siège Social : Piazza Caduti della Montagnola 48 00142 Rome • Tél./Fax (+39) 06.23.31.52.15 • Bureau de Milan : Tél./Fax (+39) 02.70.03.01.42

Mars 2011

Numéro de Commission Paritaire : 0512 U 81608 • Dépôt légal : à parution • Imprimé sur papier spécial en Union Européenne • Concessionnaire général de publicité : Global Media Associates Sas Section Publicité • Abonnements : annuel (soit 11 numéros) € 20 ; hors Monaco et France +50% • S’adresser à Global Media Associates - Bureau Abonnements ou à http://glomed.free.fr/abo.pdf

€2.00

Dossier Spécial

Photo © Eric Vincette

Majorité : l’heure de la clarification

Menton & Monaco INTERVIEW EXCLUSIVE DU DEPUTE-MAIRE JEAN-CLAUDE GUIBAL


2 La Principauté Dossier Spécial

L’heure de la clarification

DossierL’heure Spécial de la clarification

Mars 2011

POLITIQUE • Depuis le départ au Gouvernement de son leader historique le parti majoritaire connaît une crise qui pou

UP : l’heure d’une ind in

Quel que soit le résultat du vote pour le Comité directeur et la Présidence, il sera détermina paR patRice ZehR

L’EDITORIAL

DOSSIER

Confrontation

et recomposition

’économie de la planète continue à se confronter avec L une crise qui – l’histoire nous l’apprend - ne peut pas, forcément, durer encore longtemps. L’Afrique du Nord

reste toujours affectée par une vague révolutionnaire qui voit se confronter les manifestants aux forces fidèles des régimes au pouvoir : une vague qui – de toute façon devra se calmer plus ou moins rapidement. En France, la confrontation qui se profile à l’horizon des élections 2012 entre Dominique Strauss-Kahn et Nicolas Sarkozy, obligera la gauche à une recomposition forcée, indispensable dans un système électoral à deux tours. En Italie, Silvio Berlusconi devra bientôt se confronter avec le Parquet de Milan, ce qui devrait clarifier le conflit institutionnel entre pouvoir exécutif et système judiciaire. Toutes situations qui peuvent servir comme exemple pour démontrer que chaque confrontation – même la plus impitoyable – est suivie par une inéluctable recomposition. Dans tous ces cas, on se demande non pas si la situation va se stabiliser, mais quand. Car, tôt ou tard, elles devront se normaliser. Les conflits, les fractures, les divisions sont – en effet - des situations temporaires destinées à déboucher sur une pacification. C’est inhérent à la nature humaine, comme nous l’a bien décrit le philosophe anglais Thomas Hobbes. C’est l’intérêt commun qui nous impose de ne pas vivre dans un conflit éternel et qu’il vaut mieux obtenir une défaite honorable, plutôt que continuer à lutter sans aucune possibilité d’obtenir des résultats. A Monaco, on assiste depuis longtemps à une confrontation au sein des élus de l’UP, entre deux courants qui depuis la nomination de Stéphane Valeri, leur leader historique, par S.A.S. le Prince Souverain, au Gouvernement, n’ont pas cessé de s’adresser – à plusieurs reprises – des accusations réciproques. D’un côté, il y a ceux qui en appellent aux valeurs originaires du parti inspirés par son père fondateur et qui considèrent que ce sont les militants qui doivent avoir le dernier mot; de l’autre côté, il y a ceux qui revendiquent pour eux-mêmes le choix de ces valeurs, se démarquant d’un héritage à leurs yeux trop encombrant et qui considèrent que c’est à ce groupe d’élus d’interpréter les idées des militants. Tous se déclarent inspirés par la volonté de tenir leurs engagements vis-à-vis des Monégasques et de représenter la véritable âme du parti. Cette situation conflictuelle devra enfin elle aussi trouver une recomposition (ou une fracture définitive) ce mois-ci, lors de l’Assemblée générale du parti. L’enjeu est le poste de Président du Conseil National. Un enjeu - même s’il est très important – qui ne sera que la conséquence du rapport de force au sein du parti. En effet, ceux qui seront majoritaires à l’assemblée générale auront la légitimité pour revendiquer le perchoir de l’ Haute Assemblée… Un spectacle, cette confrontation entre des hommes et des femmes qui - en gros - partagent les mêmes idées et les mêmes valeurs, qui aurait pu être épargné aux yeux des Monégasques. Car cela fait partie de la démocratie d’avoir des divergences : mais les particularismes et les petites querelles ne réjouissent personne. Là aussi il ne reste qu’ à espérer qu’après la confrontation suivra – comme la logique l’imposerait – une recomposition. Parfois, faire un pas arrière ne représente pas un signe de faiblesse, mais seulement un geste de responsabilité... (R.V.)

L’EDITORIAL

L

’Assemblée Générale de l’UP fixée au 24 mars sera décisive. Ce sera l’assemblée de la clarification, mais aussi de tous les dangers. Quel que soit le résultat du vote pour le Comité directeur et la Présidence, il sera déterminant. Déterminant pour l’avenir de la majorité parlementaire, de l’opposition et du paysage politique monégasque. Ce sont les adhérents qui vont décider et leur choix est capital, car c’est maintenant que se joue le scrutin de 2013. Cette clarification peut déboucher sur un retour à l’unité, sur une scission ou un début de recomposition, mais elle fera sortir le parti de l’impasse actuelle. C’était devenu indispensable. S’il y a plusieurs scénarios possibles, il y a un préalable: dire la vérité aux électeurs de la majorité et aux Monégasques. Ils le méritent et leurs élus le leur doivent. Aucun élu n’est au-dessus des électeurs.

■ La guerre des communiqués Le point de départ, en coulisse, serait venue d’une tentative de renversement de la Présidente du mouvement par lettre recommandée. Confirmée par le comité directeur, Anne Poyard-Vatrican a donc choisi de rompre le pacte de solidarité et de discrétion qu’elle s’était fixée, par une lettre ouverte aux adhérents dans laquelle elle choisissait la transparence. C’est au travers d’entretiens et de communiqués que petit à petit, on s’est fait une opinion sur les positions des uns et des autres. Car il y a bien les uns et les autres. D’une part la légitimité démocratique d’une Présidente qui en appelle aux respect des engagements de l’élection de 2008. De l’autre une dizaine d’élus de l’UP derrière le Président Robillon, qui accusent Anne Poyard Vatrican de tenter de saborder le parti et d’avoir pris l’initiative de la crise. Ces élus lui reprochent en fait d’avoir fait un constat et d’avoir jugé opportun par soucis d’information des Monégasques de dénoncer une dérive, un éloignement des élus vis-à-vis du programme du parti et du vote des Monégasques. Il y a donc une majorité d’élus de l’UP derrière une sorte de nouveau parti parlementaire. En revanche les adhérents, la base des électeurs seraient derrière Anne Poyard, comme l’a démontré le vote au Comité directeur du 24 février dernier : 19 voix contre 11 pour l’actuelle présidente, une confortable majorité et une confiance renouvelée à un mois de l’AG. C’est pas mal pour une personne présentée comme isolée. Quand on cherche à comprendre l’attitude de certains élus et l’opposition de nombreux adhérents à leur argumentation, on retombe toujours sur un non dit. En fait quand la personne est en confiance, elle met en cause une volonté de tuer le père historique de l’UP à travers ses fidèles… Entendez : déboulonner Anne Poyard pour en finir avec le bilan et l’héritage Valeri. C’est subliminal. Quand JF Robillon qualifie d’ailleurs de « période intéressante », les présidences de Valeri, par ce réductionnisme, il a tout dit. ■ De la fin de l’UPM aux divisions de l’UP Les Monégasques ont le droit de savoir où le parti majoritaire veut aller. Ils ne savent plus vraiment où

en est leur majorité. Ils ont souvent l’impression que le Conseil national qui les représente perd de son influence, le président Robillon parle d’influence différente, et que sa force de proposition institutionnelle est gelée par un coup de froid politique qui dure. Ils ont l’impression de plus qu’ils sont moins écoutés et moins entendus. Pourtant, ils ont à deux reprises votés assez massivement pour un courant d’idées et une méthode législative, mené au combat électoral par Stéphane Valeri, leader charismatique de l’”évolution sereine”. Cela a porté ses fruits, logement, droits de la femme, propriété aménagée , propositions économiques du groupe « Monaco 2029 »… L’évolution paraît maintenant en panne et la sérénité d’un autre temps. Le passage au Gouvernement de par la volonté du Prince Souverain, du Président du Conseil national est le point de départ d’une crise de la majorité que plus personne ne peut nier et dont il faut sortir. Nous avions mis en garde à l’époque, par connaissance de la politique et de la nature humaine, contre le danger de la montée excessive d’ambitions libérées. On est maintenant bien au-delà de ces craintes et des querelles liées aux chaises musicales des présidences de commission et aux vanités, qui ont tout de même débouché sur la cassure de l’UPM, l’UNAM quittant la majorité parlementaire ou plutôt poussé à la quitter par le groupe qui soutient Jean-François Robillon. L’UNAM est d’ailleurs assez proche de la ligne de Anne Poyard-Vatrican, se félicitant dans un communiqué « Des déclarations de la présidente UP, qui s’inscrivent dans une politique d’union des deux partis UP-UNAM et qui rétablissement la vérité sur l’éviction de mouvement de l’actuelle majorité » De toute évidence ce qui a été défait pourrait être refait et même élargi si l on en croit certaines rumeurs.


Mars 2011

DossierL’heure Spécial de la clarification

La Principauté

3

urrait compromettre ses chances pour 2013. La prochaine Assemblée Générale du 24 mars sonnera l’heure de vérité pour les adhérents de l’UP

ndispensable clarification

ant pour l’avenir du parti en vue des élections de 2013. Plusieurs scénarios différents se profilent à l’horizon

■ L’heure de la clarification de la majorité Au sein de l’UP il y a également une fracture politique. Que ce soit une justification ou une conséquence des divisions de personnes et d’idées, c’est un fait. Certains élus, autour du président Robillon, de Jean-Charles Gardetto et d’autres, semblent vouloir donner une nouvelle orientation à la majorité parlementaire, notamment sur les problèmes de société, et la normalisation vis-à-vis de l’idéologie européenne. Une orientation qui, pour leurs contradicteurs, va bien au-delà de la volonté exprimée des électeurs, des adhérents de l’UP et des élus fidèles à la ligne politique historique du parti fondé par Stéphane Valeri. C’est l’analyse en tout cas des « fidèles » qui sont menés par Anne Poyard Vatrican. Ils la soutiennent à fond et expliquent. Elle peut en parler, car elle a payé déjà très fort le prix de l’unité. Elle a renoncé comme tout le monde le sait, à devenir la première femme Présidente du Conseil national, cédant le fauteuil de la présidence à J.F. Robillon pour préserver l’image de l’unité des élus. Elle a encaissé le départ de l’UNAM, après avoir milité pour le maintien de l’union parlementaire. Elle n’ira pas plus loin, elle va, elle le dit clairement, se battre pour rétablir si possible l’unité et imposer la fidélité à la

■ Les différents scénarios possibles On peut donc envisager encore que l’union du parti l’emporte, et que le courant dissident d’élus désavoués par la majorité des adhérents, s’incline. L’UP a toujours privilégié le débat et la transparence. Ce serait un retour à l’esprit d’origine. On ne peut que souhaiter que cet esprit s’impose une nouvelle fois. Que les élus mis en minorité prennent en compte le vote des adhérents et électeurs, sans renier leurs convictions personnelles. C’est cela le respect de la volonté générale, qui s’impose aux volontés particulières. Et cela vaut dans les deux sens bien sûr. Certains croient que les choses peuvent encore s’arranger. Certes, les élus doivent leur légitimité au parti et à ses électeurs. S’ils veulent changer une ligne politique qui aurait été imposé par l’ancien leader, il faut aller devant les électeurs. Une défaite à l’AG, cela ne sera pas facile à accepter pour certains, c’est humain, surtout si la présidence de l’UP se répercute sur la présidence du Conseil national, les deux semblants maintenant liés. ■ Rien ne serait pire cependant qu’un faux rafistolage L’autre hypothèse serait celle d’une scission. Les élus de l’UP hostiles à la ligne de Anne PoyardVatrican, s’ils sont en minorité, peuvent très bien décider de constituer une autre formation. Leur volonté de s’éloigner du parti tel qu’il est, notamment par le gel du paiement des cotisations prélevés sur leurs indemnités, est un signe, mais il faut alors le dire franchement. Il faut proposer une autre ligne politique, qu’il faudra soumettre pour la légitimer démocratiquement, aux électeurs. Un nouveau groupe parlementaire pourrait se former et se présenter comme tel au suffrage des Monégasques. Car comme me le disait un Monégasque au franc-parler «Tu connais la blague- je me méfie des coiffeurs chauves, des restaurateurs maigres et… des élus qui craignent les électeurs». Ce serait donc une recomposition - décomposition. On peut penser que les «historiques » de l’UP pourraient alors se rap-

procher des élus de l’UNAM, dont ils sont finalement plus proches au niveau des idées sur les problèmes de société comme sur les équilibres politiques. On peut estimer d’ailleurs que la majorité n’est plus vraiment elle-même depuis que certains élus de l’UP ont accepté le départ de ceux de l’UNAM, les poussant vers la sortie. Car c’est l’UPM au final qui a été choisie par les électeurs. Tout est à reconstruire. La dernière hypothèse est un soutien des adhérents majoritairement au groupe des 10, on peut alors penser qu’Anne Poyard-Vatrican en tirerait les conséquences, dans le respect de la démocratie du parti. Il n’est donc pas exclu pour les prochaines élections d’avoir au moins trois voire quatre courants - l’UP maintenue, élargie à l’UNAM et à d’autres - les dissidents, l’opposition actuelle autour de Nouvion…. Sans préjuger du réveil de certaines ambitions qui pourraient conduire à une seconde liste au sein du camp de l’opposition conservatrice. Cette hypothèse ressemble à première vue pour l’actuelle majorité en une formidable machine à perdre. Déjà les querelles internes ont gonflé la masse des déçus de l’UP. Laurent Nouvion parle de président fantôme, de parlement fantôme et de scènes effrayantes dans les couloirs… Pour un peu, il regretterait Valeri.

DOSSIER

A gauche : Anne PoyardVatrican, Présidente de l’UP ; à droite, Jean-François Robillon, président du Conseil National. A côté : tous unis lors des célébrations de la victoire aux élections de 2008. Un souvenir ou un nouvel espoir ?

volonté des Monégasques exprimée dans les urnes. Reconduite, malgré des manœuvres, à la tête du Comité Directeur du parti, elle va tenter de s’imposer démocratiquement, par un renouvellement de la confiance des adhérents à la tête de l’UP à l’issue de l’assemblée générale du 24 mars. Il semble que cette fois il y aura des listes claires avec un choix facile a exprimer sans changer le mode de scrutin. Cela a été validé par le dernier Comité Directeur. Si elle l’emporte comme elle l’a emporté au Comité Directeur, elle pourrait par la suite revendiquer la présidence du Conseil National, ce serait logique. Mais cela aura des conséquences. Car bien sur JF Robillon s’estime légitime et soutenu, et là où on parle de complot et de dérive, il dénonce lui une tentative de putsch.

■ Unité et nouvelles idées La majorité même ressoudée sincèrement devra travailler dur pour récupérer les électeurs perdus, alors divisée ce serait mission impossible ! Une voie royale serait ouverte à Nouvion et à travers lui au retour de certains « revanchards » voulant rejouer une musique ancienne sur des visages nouveaux. La solution est donc pour la majorité et surtout pour les idées qu’elle représente, car c’est cela qui compte, dans un retour clair aux fondamentaux, le respect du principe de « volonté générale » et une dynamique d’élargissement, mais cela passe par la clarification de mars. Une clarification que veut et peut porter Anne Poyard Vatrican comme elle l’explique dans ce dossier, dans l’union retrouvée si possible aux cotés de ceux qui, comme Alexandre Bordero, lui reprochent tout de même son comportement et veulent voir émerger de nouvelles sensibilités. Une crise salutaire et porteuse d’espérance, c’est l’analyse de Jean-Michel Cucchi qui en exclusivité pour La Principauté sort de son silence et prend nettement position pour la présidente actuelle et oppose une majorité solide à l’UP à une majorité en crise au CN. Tout le monde prêche l’union, car les Monégasques n’acceptent plus les divisions actuelles. Retrouver l’unité sans rien renier et en consultant les Monégasques sur de nouvelles idées évolutives, pourquoi pas ? Ce ne sera pas facile et ce n’est pas gagné. Mais majorité prend garde. Les ides de mars, cela doit bien dire quelque chose à certains. C’est une grande leçon de l’histoire de Rome, notre mère à tous. Les complots ont toujours de nobles justifications, ils peuvent même réussir, mais les comploteurs sont ensuite emportés les uns après les autres par ce qu’ils ont déclenché… Cela devrait pousser chacun à rentrer les couteaux sous les tuniques. Il en est encore temps.


4 La Principauté

DossierL’heure Spécial de la clarification

Mars 2011

INTERVIEW

“Il y a besoin d’une explication pour se retrouver”

DOSSIER

■ Anne Poyard Vatrican, vous êtes la présidente sortante de l’UP, comment abordez vous cette assemblée générale du 24 mars 2011 Mars et comptez vous vous représenter à la tête du parti ? Anne Poyard-Vatrican : “Je suis en effet la Présidente sortante de l’UP confirmée récemment par une très large majorité (19 voix contre 11) au sein du comité directeur. C’est donc avec confiance et sérénité que j’attends l’AG de l’UP. C’est un moment important dans la vie du parti, qui sera l’occasion de réaffirmer les valeurs fondatrices de l’UP, l’écoute, la parole, la transparence, l’esprit de notre engagement, le respect de nos adhérents et des monégasques, le respect du travail énorme et des avancées sans précédent réalisées depuis 2003. Oui bien sûr pour répondre à votre question, si les adhérents me font confiance et me réélise au comité directeur, alors je me présenterai à la tête du parti, comme une suite logique de mon engagement depuis la création de l’UP en 2001”.

■ Cette assemblée générale tombe à point pour une clarification qui parait indispensable. Les monégasques qui ont voté pour la majorité se demandent un peu ce qui se passe. APV : “Je comprends que les monégasques qui ont voté pour la majorité soient un peu perdus. En apparence, les choses semblaient sereines. Stéphane Valeri, le père fondateur de l’UP, notre chef de file à tous a été nommé par le Souverain au Gouvernement, Jean François Robillon a été élu Président du CN et un nouveau chef de cabinet nommé. Finalement c’est tout. Même Comité Directeur au sein de l’UP, même Présidente. Pourtant, derrière cette apparente sérénité, nous avions des raisons de nous inquiéter. Quelques exemples : Eviction de l’UNAM de la majorité UPM, des membres élus de la société civile qui ne sont plus alignés ; des élus UP ostracisés qui rejettent le parti, son financement et même ma personne, et je vous passe les attaques personnelles. Parallèlement le constat que font les adhérents de l’UP est affligeant: le CN n’est plus visible, le Président du CN ne reçoit que très peu les Monégasques, l’opposition occupe le terrain, les prises de parole signifiantes de ces élus se font rares. L’inquiétude de tous était donc légitime. Depuis la désignation du Président du CN, j’ai joué la solidarité, et je me suis abstenue de réagir publiquement. Il était temps de remettre tout à plat, même si je m’attendais à une réaction disproportionnée et très peu élégante, ce qui fut le cas. La politique n’est pas un long fleuve tranquille, l’UP traverse un moment difficile où il faut savoir remettre les choses et les personnes à la bonne place pour pouvoir continuer et c’est ce que nous allons pouvoir faire, avec et pour les adhérents et les monégasques qui nous font confiance”. ■ C’est le comité directeur de l’UP qui a décidé début février de la date de l’assemblée générale, il regroupe des élus et des militants. Y aura t il une liste ou plusieurs ? APV : “C’est effectivement le comité directeur qui dans sa grande sagesse a décidé à une très large majorité de faire l’AG le 24 mars afin de ne pas faire trainer en longueur une situation qui se dégrade chaque jour un peu plus. De même a été approuvée l’idée d’offrir aux candidats la possibilité de rester indépendants ou de se ranger derrière la liste menée par la Présidente ou toute autre liste présentée au jour de clôture des candidatures. Ainsi seront pleinement respectés la liberté de choix des adhérents et la démocra-

ANNE POYARD-VATRICAN Présidente de l’UP et de la Commission de l’Environnement et du cadre de vie du Conseil National tie au sein du parti. Dans un souci de transparence et de dialogue, il nous a semblé illusoire de vouloir cacher aux monégasques et aux adhérents une situation difficile en ne présentant qu’une seule liste. Paradoxalement c’est aujourd’hui où l’UP traverse une crise d’identité, que je note une forte croissance du nombre d’adhérents notamment depuis l’envoi de ma lettre ouverte et de la parole libérée”. ■ Quels sont les scénarios possibles ? Peut il y avoir apaisement et retour à l’union ou plutôt scission et que souhaitez vous ? Car finalement mieux vaut peut être un divorce qu’une union factice et peu crédible ? APV : “Sur un chemin sombre, on peut se perdre. Je souhaite que la lumière soit faite, et que les adhérents tranchent en leur âme et conscience pour faire confiance à ceux qui continueront l’œuvre entreprise. Et je peux vous dire que finalement les difficultés rencontrés ont cela de bien qu’elles resserrent les rangs et que nous commençons à retrouver l’esprit de conquête de nos débuts. Cela dit, je vous rassure. Je sais que certains ont intérêt à mettre de l’huile sur le feu. Mais sur le fond, la quasi totalité des élus UP partagent les mêmes valeurs. Je suis certain qu’il est possible de se retrouver. Comme dans toute famille, il faut parfois une explication franche pour se retrouver”. ■ Quand on vous dit que Nouvion engrange, êtes vous inquiète ? Comment voyez-vous la majorité aborder la prochaine échéance électorale ? L’UP peut elle relancer une dynamique majoritaire nouvelle et espérer un jamais deux sans trois ? APV : “Quoiqu’il arrive, les seuls gagnants ou perdants sont les Monégasques. Nous sommes leurs serviteurs. L’Union pour la Principauté a été créée à l’origine par une Union de forces pour la Principauté. Que l’opposition profite bien de ces quelques semaines de flottement, il faudra bien, demain, nous rencontrer sur l’essentiel. Que voulons-nous proposer aux Monégasques, à notre Pays ? Ce sont là les seules questions importantes. Faites-moi confiance, nos adhérents ont de l’énergie à offrir pour cette perspective vitale pour leurs enfants. Ils pourront compter sur un parti à nouveau rassemblé, prêt à accueillir les bonnes volontés d’horizons divers, à tendre la main à l’UNAM et à élargir encore la majorité, avec un projet ambitieux pour notre belle Principauté”.

ANNE POYARD-VATRICAN

INTERVIEW

“Ce sont les militants qui doivent choisir le leader” ■ Que pensez-vous des soubresauts qui agitent en ce moment le monde politique monégasque ? Bernard Pasquier : “Vous faites sans doute références aux discussions qui ont lieu au sein l’UP, qui après avoir évincé l’UNAM, se trouve confronté à une compétition pour sa présidence. Ma première réaction est que n’étant pas membre de l’UP, je me garderai de faire des commentaires sur des questions internes à cette formation. En tant que démocrate, je pense cependant que c’est par la voix des militants qu’un parti se doit de choisir son leader. Ma deuxième réaction est que le moment est mal choisi pour ce type de querelles. Avec une baisse du PIB de 11% en 2009 et des comptes publics en déficit chronique, c’est une évidence de dire que le Pays pourrait aller mieux : le Gouvernement donne l’impression de naviguer à vue, sans stratégie de long terme et sans transparence dans les comptes publics et du FRC. Il semble en proie aux intérêts particuliers plutôt qu’au service de l’intérêt général. Le Conseil national est affaibli par les querelles au sein de la majorité, et l’opposition conservatrice n’a pas été à même de faire les propositions courageuses qui s’imposent. Résultat : le Conseil national est incapable de jouer son rôle auprès du pouvoir exécutif. Ma troisième réaction est que tout cela confirme que Monaco est trop petit pour avoir un système politique fondé uniquement sur des partis. Il y a des personnes de qualité et de bonne volonté dans tous les partis politiques, et en dehors des mouvements politiques aussi. Ce n’est qu’en rassemblant ces personnes autour d’un projet commun, le futur de Monaco, que nous parviendront à sortir de cette impasse et à entamer le processus de changement dont le Pays a vraiment besoin”.

BERNARD PASQUIER Attaché du Conseil National pour les questions économiques et financières ■ Voyez-vous un rôle pour le Parti monégasque dans le paysage politique qui se redessine ? BP : “Pour être franc, je n’en sais rien. Ce que je sais, c’est que les trois principes fondateurs du Parti monégasque, l’intérêt général, le long terme et la transparence sont plus d’actualité que jamais et que notre maxime « L’Avenir se construit sur la Vérité » reste toujours aussi pertinente. Depuis trois ans, j’ai essayé de faire vivre ces idées au sein de Monaco 2029, un groupe qui a rassemblé des personnes de toutes les tendances politiques et qui a réfléchi au futur de Monaco, et à mettre mes compétences à titre gracieux au service de tous les Conseillers nationaux. Ce sont des expériences et des méthodes qui méritent d’être approfondies je crois. Beaucoup de monégasques sont convaincus que le futur nous appartient pour peu que nous soyons courageux et lucides sur le monde qui nous entoure”.

BERNARD PASQUIER


DossierL’heure Spécial de la clarification

Mars 2011

La Principauté

5

BEAUSOLEIL

“Il faut rester tous unis autour de nos valeurs” ALExANDRE BORDERO Président de la Commission de l’Economie et des Finances du Conseil National

■ Qu’attendez vous donc de la prochaine assemblée générale de l’UP. Espérez-vous un apaisement par la clarification ? Craignez-vous une scission ? Comment voyez-vous en fait le courant majoritaire préparer la prochaine échéance électorale ? AB : “La Présidente Anne Poyard a récemment, par voie de presse et par un mailing adressé aux adhérents, appelé à une scission de l’UP. C’est sans doute la première fois dans un pays démocratique que le président d’un parti appelle à la division et à la scission du parti qu’il dirige !!! Quel manque de respect pour les militants !! Je pense que chacun doit se mettre au service de Monaco et des Monégasques et faire taire ses rancœurs et ses petites ambitions personnelles, et c’est pour cela que contrairement à Mme Anne Poyard je ne souhaite pas la scission du parti mais bien une union autour des idées et des valeurs que traditionnellement nous défendons. En ce qui concerne la prochaine échéance électorale l’UP devra s’allier avec des partenaires qui partagent avec elle un certain nombre de valeurs et qui veulent faire évoluer Monaco au travers d’un certain nombre de propositions. Il va sans dire que cette évolution devra se faire dans le strict respect de nos Institutions et en ayant toujours à l’esprit les spécificités de notre Pays à nul autre pareil dans le monde”.

ALEXANDRE BORDERO

INTERVIEW

DOSSIER

■ Le Président de la Commission de l’Economie et des Finances est considéré, après le Président du Conseil National, comme l’élu le plus important car au cœur du rôle législatif et des rapports avec le Gouvernement. Comment définir ces rapports aujourd’hui et l’action des élus pour imposer dans le cadre institutionnel les priorités des monégasques exprimées par leur choix électoral. Alexandre Bordero : “Le Président de la Commission des Finances a surtout pour rôle de mener l’étude des lois de budget et aussi des textes qui sont renvoyés devant la commission qu’il préside (économie numérique par exemple) en ce qui concerne les autres textes de loi chaque président de commission et les rapporteurs désignés, mènent l’étude des textes avec leur commission et par conséquent assurent aussi le dialogue avec le Gouvernement qui est la base de notre système institutionnel. Ces rapports sont aujourd’hui constructifs, et les élus défendent avec conviction les propositions qu’ils avaient soumises au vote des Monégasques. Pour illustrer mon propos je citerai par exemple la future loi sur l’économie numérique où le Gouvernement va reprendre in extenso les amendements que le Conseil National avait rédigés sur les anciens projets de loi sur le commerce électronique”.

■ Il semble cependant qu’au delà du départ de l’UNAM de l’UPM, l’alliance parlementaire, il y ait des divergences entre les élus de l’UP et des tensions au sein du parti majoritaire. Est-ce vrai ? AB : “Il convient d’abord de rappeler que seule une partie de l’UNAM, c'est-à-dire 4 élus sur 6, a quitté l’UPM. Aujourd’hui on peut confirmer qu’il y a des tensions avec la Présidente du Comité directeur de l’UP, Madame Anne Poyard qui s’est largement exprimée dans la presse et a diffusé un courrier auprès de tous nos adhérents. Personnellement, je regrette son attitude uniquement dictée par la rancœur et l’ambition personnelle.»”.

“Profitons-en pour reconstruire notre majorité” JEAN-MICHEL CUCCHI Ancien Président de la Commission de l’Economie et des Finances du CN, membre du Comité Directeur de l’UP ■ Quel regard portez-vous sur la situation politique monégasque actuelle, en particulier les développements autour de l’UP ? Jean-Michel Cucchi : : “Un regard distancié, parce que je suis moins présent, comme vous le savez, pour des raisons en particulier professionnelles, mais très proche, par attachement indéfectible aux valeurs de l’UP. Mais surtout un regard un peu attristé. Non pas, comme certains pourraient le dire parce que des divergences se font jour, mais pour les raisons profondes qui ont été à l’origine de ces divergences”. ■ C’est à dire ? JMC : “Nous avons bénéficié d’une position remarquable, historique, entre 2003 et l’an passé, avec la présence d’une majorité puissante qui nous a conduit a obtenir des avancées sans précédent. Et aujourd’hui, en fait de majorité, il ne reste plus qu’un petit groupe d’élus, de mémoire, 10 ou 11 je crois, alors qu’il y en avait 21, pour soutenir le président. Au passage, on a fait éclater l’union. Mais ce que cette situation, que j’appellerai politicienne, ne dit pas, c’est que l’audience du parlement s’est effondrée, on me le dit tous les jours”.

JEAN-MICHEL CUCCHI

■ Est-ce suffisant pour mettre une division au grand jour ? JMC : “Il ne faut pas confondre la majorité au Conseil national, qui me semble

en mauvais état, et la situation à l’UP, qui elle est parfaitement claire. Le comité directeur est très largement derrière notre Présidente, Anne Poyard-Vatrican, et les quelques élus qui veulent faire éclater notre mouvement ont bien du mal à convaincre les Monégasques. Si j’ai bien compté, au dernier comité directeur, il n’y avait dans leur camp que trois non élus au conseil national, et encore, il y avait dans ce groupe le chef du cabinet du président, très actif dans les derniers développements. Donc il ne s’agit pas d’une division. Il s’agit d’une poignée de personnes qui s’opposent au parti, pour des raisons pas très claires sinon la défense de leur position. Leurs arguments me semblent piteux, faute d’éléments. Le mouvement, lui, je veux dire ses instances, autrement dit le comité directeur, est très largement favorable à la démarche de transparence de la Présidente”. ■ Est-ce dangereux pour l’UP avant les élections ? JMC : “Au contraire, je vais sans doute vous étonner, tout cela me semble très sain. Je suis médecin, vous le savez. Ce n’est pas en cachant un bobo qu’on le soigne ! Pour revenir à nos valeurs, nous avons obtenu nos succès avec un mot d’ordre : Monégasques, vous avez la parole ! L’Assemblée générale sera l’occasion pour les adhérents de prendre cette parole, et j’ai confiance dans le bon sens des compatriotes de notre mouvement. Mais la vraie raison de mon optimisme, c’est qu’à moins de propager des rumeurs, des insultes ou autres carburants de désunion, et je ne vois pas qui y aurait intérêt, je fais confiance à mes amis. Je connais personnellement chacun d’eux, et je sais qu’au fond, ils sont désolés de ce qui se passe. Il fallait que les adhérents sachent. Maintenant, profitons de cette situation pour reconstruire notre majorité, avec l’UNAM et au-delà, et surtout redonnons aux Monégasques leur place à l’assemblée, et à l’assemblée sa place dans le Pays”. ■ Et demain ? JMC : “Je veux rester un adhérent heureux. Et je prendrai mes responsabilités de membre du comité directeur sortant aux côtés de notre présidente légitime, Anne Poyard-Vatrican au jour de l’AG, avec cette phrase de Woody Allen en écho : ‘je m’intéresse à l’avenir car je compte y passer de nombreuses années’”.


6 La Principauté

Politique & Société

Mars 2011

POLITIQUE • Les dossiers les plus d’actualité ont été l’objet de la première conférence de presse du Gouvernement remanié

Une nouvelle communication La campagne institutionnelle sur l’image semble avoir obtenu de premiers résultats : on est sur la bonne voie PAR PATRICE ZEHR

L

POLITIQUE

e 14 février dernier, Michel Roger a inauguré une nouvelle forme de communication avec la presse. Entouré des membres du Gouvernement, il a lancé une séance de «questions d’actualité». Un exercice qui sera régulièrement renouvelé, qui s’ajoute bien sûr aux conférences de presse traditionnelles. Il y a là une manifestation concrète de la volonté de modernisation dans la maîtrise de la communication gouvernementale. Chaque Conseiller de Gouvernement a donc fait un point sur son département par rapport à l’actualité du moment.

■ Il ne fallait donc pas s’attendre pour cette première à des révélations Marco Piccinini, Conseiller pour les Finances et l’Economie, a expliqué comment une nouvelle cellule allait permettre de raccourcir les délais d’autorisations d’établissement qui ne devraient plus dépasser deux mois - attractivité et modernisation de l’Administration obligent. Paul Masseron, Conseiller pour l’Intérieur, s’est félicité des bons chiffres de la sécurité avec une baisse de 11 % des actes délictuels. Le Conseiller Stéphane Valeri a précisé les orientations majeures qui vont dicter la politique monégasque de santé dans le cadre de la construction du nouvel hôpital. Il a démenti les rumeurs sur le choix de la localisation, affirmant que le jeu restait largement ouvert, et que la décision finale tiendrait compte d’une étude indépendante en cours. On prendra donc tout le temps nécessaire sans a priori pour un projet qui engage la Principauté pour des décennies. Marie-Pierre Gramaglia, toute nouvelle Conseillère de Gouvernement chargée du Département de l'Equipement, de l'Environnement et de l'Urbanisme, a évoqué la qualité de la vie, sa préoccupation, et la nécessité de la rendre compatible avec les besoins économiques de Monaco, soit 350.000 mètres carrés nouveaux tous les dix ans. Le Ministre d’Etat Michel Roger lui, est surtout revenu sur l’exposé du Conseiller aux Relations extérieures, M. José Badia, sur l’attractivité de Monaco encore une fois mais par rapport aux relations européennes. L’Europe de plus en plus incontournable, qui est bien sûr un atout mais qui représente des contraintes. Le Ministre d’Etat est resté très ferme sur la défense des spécificités qui font que Monaco a une économie représentative d’un véritable Etat indépendant.

■ Campagne d’image : sur la bonne voie Se faire accepter, se faire mieux connaître, s’adapter mais sans se renier, c’est aussi l’objectif général d’une campagne d’image dont le premier bilan a été tiré, lui, le 7 février dernier. Le gouvernement s’est félicité du travail des « experts », selon la formule de Michel Roger, dont le travail a été jugé positif par une agence indépendante dont Stéphane Rozes a brillamment, comme à son habitude, commenté les chiffres. Pour cette première phase 2,7 millions d’euros ont été dépensés, sur les 5 votés par le Conseil national… 4 millions supplémentaires ont été débloqués et seront consacrés à une deuxième phase après le mariage princier, visant le monde anglosaxon. Cela fait beaucoup d’argent mais l’objectif est bien entendu primordial. Les doutes exprimés ici sur cette campagne depuis le début n’ont certes pas tous été levés mais globalement la présentation a été convaincante.

Photo © CdP

On tirera bien sûr des enseignements d’une campagne jugée nécessaire mais pas suffisante. La cible visée était volontairement limitée aux décideurs français, aux leaders d’opinion pour imposer l’image de Monaco véritable Etat souverain attractif. Des progrès notables ont été accomplis comme le montrent les graphiques publiés… mais il y a encore un fort noyau rétif à l’image de Monaco, autour de 29 %. Le retour positif par rapport à l’argent dépensé est jugé excellent, mais cette campagne très ciblée a évité la télévision qui est, et de loin, le support le plus coûteux, ce qui fausse un peu les comparaisons. L’échec du message sur la culture bien mis en évidence par Roberto Volponi, et dans une moindre mesure sur l’implantation d’entreprises, montre à quel point il est délicat de communiquer sur certains sujets et comment une bonne idée peut avoir des effets pervers.

■ Contre les amalgames récurents Christiane Stahl, conseillère du Palais Princier, en réponse à une question posée par l’auteur de cet article, concernant l’amalgame récurent dans des journaux télévisées entre les paradis fiscaux associés par facilité à l’image de Monaco, a bien précisé qu’on ne ferait pas changer des habitudes négatives, qui durent depuis des années, du jour au lendemain, mais qu’on était sur la bonne voie et qu’il fallait persévérer. La communication institutionnelle donc a été positive mais ne peut être considérée encore comme décisive. Le mariage Princier va permettre d’accroitre la notoriété de la campagne image de Monaco. Viser dans la foulée la Grande-Bretagne, elle aussi dans une année mariage, comme porte de la planète anglophone semble logique et devrait mondialiser une communication qui s’est faite les dents sur les décideurs français.

RAPPORT

L’Europe demande plus d’ouverture

L

a Commission européenne contre le racisme et l’intolérance a publié début février son deuxième rapport sur Monaco. L’ECRI souligne les progrès accomplis, mais estime que des actions supplémentaires sont nécessaires à Monaco, telles que la consolidation du cadre législatif dans le domaine de la protection contre la discrimination. Dans son rapport, la commission fait un certain nombre de recommandations parmi lesquelles les trois suivantes feront l’objet d’un réexamen dans deux ans: combler les lacunes législatives en matière de protection contre la discrimination ; établir l’indépendance de l’institution du médiateur dans la législation ; poursuivre les efforts en matière de formation aux droits de l’homme du personnel judiciaire et de la police.

Photo © CN

■ L’ECRI s’interroge également sur la participation des étrangers à la vie publique A Monaco, les non-ressortissants n’ont pas le droit de vote aux élections locales (communales). Sur cette question, le Gouvernement monégasque a souligné que le Conseil Economique et Social « est ouvert à toute personne travaillant à Monaco, sans aucune condition de nationalité ». L’ECRI salue l’apport du CES dans les matières économiques et sociales, mais note «que ce dernier n’a pas vocation à assurer la représentation de la population étrangère à Monaco». De même, concernant les différentes associations d’étrangers établis à Monaco, L’ECRI estime que « le cadre associatif n’est pas nécessairement un cadre adapté pour instaurer un dialogue institutionnalisé entre la population étrangère de Monaco dans sa diversité et les autorités ». Et la Commission préconise une réflexion sur la création d’un « organe de représentation des étrangers choisi par la population étrangère de Monaco » qui permettrait une participation plus active de cette population «à la vie et au développement du pays ». Le Gouvernement monégasque estime qu’un tel organe remettrait « en cause l’ordonnancement politique de la Principauté ». Ce n’est pas l’avis de l’ECRI, qui n’y voit aucune atteinte « aux institutions établies par la Constitution monégasque ». Mais qu’en pensent les étrangers installés à Monaco ? En dehors du CES, où ils participent déjà, à leur niveau, à la vie de la Cité ; en dehors des associations qui les représentent, le plus souvent par nationalité, ont-ils besoin – et surtout envie – de faire connaître leurs idées, désidérata, propositions pour Monaco ? Et si on leur posait la question … pour commencer! (P.Y.R.)

RAPPORT


Mars 2011

Politique & Société

La Principauté

INTERVIEW EXCLUSIVE • Jean-Claude Guibal, maire de Menton et député UMP de Alpes-Maritimes, évoque ses relations avec la Principauté

“Renforcer la coopération” Déterminé à accroître la collaboration dans la région, il souhaite développer les projets avec Monaco PAR ROBERTO VOLPONI

I

l est maire de Menton depuis 22 ans, député UMP des Alpes-Maritimes depuis 1997, et - nous n’en doutons pas - entend le rester. Comme tout homme politique, il a des ennemis, mais aussi beaucoup d’amis. Parmi ces derniers, on peut sans conteste inclure Monaco et les Monégasques. Il ne cache pas son affection pour la Principauté, avec laquelle la ville qu’il représente peut se vanter d’entretenir - depuis toujours - des relations privilégiées. C’est l’Histoire qui lie indissolublement ces deux villes, et cela semble destiné à perdurer... Tour d’horizon.

■ Par leur proximité, nombre d’habitants et liens historiques, Menton et Monaco sont considérées comme des villes « jumelles », qui non seulement se ressemblent beaucoup, mais qui parfois partagent les mêmes problématiques. Quelles sont les relations entre les deux villes, et comment évaluez-vous les rapports de collaboration actuels ? Jean-Claude Guibal : “Menton partage avec la Principauté un demi millénaire d’histoire commune. Les traces en sont encore vives et profondes sur les plans affectif et culturel. Je suis toujours touché par la tendresse respectueuse que les vieux Mentonnais manifestent à l’égard des Princes de Monaco. De surcroît, aujourd’hui, près de la moitié des actifs mentonnais travaillent à Monaco. Les liens économiques et sociaux qui en résultent sont puissants et avantageux pour les deux parties. Du reste, l’importance du bassin d’emploi de Monaco est telle pour les habitants des communes de l’Est du département des Alpes-Maritimes, que je l’avais considéré comme élément structurant autour duquel devait s’organiser la Communauté de la Riviera Française. Mon projet idéal, à l’époque, était celui d’une communauté d’agglomération composée des communes françaises dont la majorité de la population active travaille en Principauté et de celles qui sont frontalières de l’Italie. J’avais par la suite, en mai 2007, présenté une proposition de loi créant des « zones d’activités transfrontalières à statut spécial » en vue de réduire la différence de statuts fiscaux entre la France et la Principauté de Monaco. Pour compléter l’édifice, j’avais enfin, en janvier 2008, lors d’un débat à l’Assemblée Nationale sur la transposition en droit français d’une directive européenne, fait adopter un amendement pour permettre aux états frontaliers membres du Conseil de l’Europe, comme Monaco, et pas seulement aux Etats membres de l’Union, comme l’Italie, d’adhérer à un «Groupement Européen de Coopération Territoriale» (GECT). Ce projet, peut-être venu trop tôt, et désormais sans doute irréalisable, aurait permis s’il avait pu se concrétiser, de renforcer la coopération, au sein d’un bassin de vie trinational, entre la Principauté de Monaco, la Riviera Française et la Riviera Ponente. Pour autant, cela ne veut pas dire que les rapports de coopération amicaux et féconds qui existent entre la Principauté de Monaco, Menton et d’autres collectivités françaises, ne pourraient pas être développés et approfondis. J’y serais, quant à moi tout à fait favorable, en commençant par la valorisation du site de la carrière de « la Cruella » à La Turbie”.

Photo © Eric Vincette

■ Y-a-t-il des projets en cours de réalisation pour améliorer les moyens de transports et ainsi faciliter le déplacement des milliers de travailleurs pendulaires qui chaque jour se rendent à Monaco ? Des initiatives au niveau du logement ? JCG : “Le 19ème siècle a su réaliser une infrastructure de transport en site propre que nous aurions le plus grand mal à réaliser aujourd’hui : une voie de chemin de fer qui relie les centres villes d’un territoire où vivent 95 % des habitants des Alpes-Maritimes et de la Principauté. L’amélioration des déplacements des salariés « pendulaires » qui travaillent en Principauté passe prioritairement par l’optimisation de l’utilisation de cet équipement. Cela implique la création de pôles multimodaux dans les gares françaises, comme nous espérons en réaliser un prochainement à Menton, et par une exploitation des TER qui permette le passage dans chaque gare d’une rame tous les quarts d’heure. En matière de logements, les communes françaises consacrent des sommes importantes d’argent public à la construction de logements sociaux et pour actifs. L’objectif qui leur est fixé, malgré la rareté du foncier disponible, est d’avoir 20 % de leur parc de logements constitué de logements sociaux. C’est un effort considérable qui leur est demandé et qu’elles font en pleine conscience de sa nécessité. Je crois pouvoir dire qu’elles ne verraient aucun inconvénient à ce que les employeurs monégasques participent au financement du logement de leurs salariés résidant dans les communes françaises voisines”. ■ D’après le maire de Beausoleil, la question d’une éventuelle intégration de la Communauté de la Riviera Française (CARF) au sein de la communauté urbaine de Nice (CUNCA) « n’est plus vraiment d’actualité ». Quel est votre opinion sur ce sujet ? JCG : “L’éventuelle intégration de la Communauté de la Riviera Française (CARF) au sein de la Communauté Urbaine de Nice

(CUNCA) semble en effet ne plus être d’actualité. La loi sur la réforme territoriale va amener la « Commission Départementale de Coopération Intercommunale », puis les communes et le Préfet des Alpes-Maritimes à achever la carte de l’intercommunalité avant le 31 décembre 2013. Nous aurons à débattre, au sein de la CARF, de la meilleure manière de concilier le respect de nos identités et les moyens budgétaires de notre développement”. ■ Depuis quelques mois, vous êtes la cible d’une campagne médiatique menée par Stéphane Cherki, Maire d’Eze, dans les colonnes de son hebdomadaire « Le Petit Niçois », à l’approche des élections législatives de 2012. Comment réagissez-vous aux critiques qui vous sont adressées ? JCG : “Si j’ai bien compris, M. Stéphane Cherki, après s’être livré à quelques autres activités dans les Hauts de Seine, veut maintenant se faire élire député de la 4ème circonscription des Alpes-Maritimes. Il emploie pour y parvenir les mêmes procédés que ceux qu’il a mis en œuvre pour accéder à la mairie d’Eze. En utilisant un montage vidéo, il avait, le temps d’une campagne électorale, fait passer son prédécesseur, M. Noël Sapia, pour un corrompu. Ce qu’il n’était pas mais qui n’a pu être prouvé que trop tard. Ce qui a marché pour M. Cherki cette fois-là, il y recourt à nouveau. Le « Petit Niçois », journal qu’il a acheté pour en faire son instrument électoral, publie ainsi, depuis un an environ, des attaques grossières et mensongères à mon encontre. Les dernières ont consisté à présenter des factures du service du protocole de la Ville que j’administre, en laissant penser qu’elles correspondent à des consommations personnelles. De tels procédés sont inacceptables. Ils ne déshonorent pas seulement ceux qui les utilisent. Ils déshonorent aussi la politique, ce qui est bien plus grave. J’ai, bien évidemment, déposé des plaintes en diffamation et attends avec confiance le jugement des tribunaux”.

7



Mars 2011

La Principauté

Economie & Finance

HOTELLERIE • interview-bilan de la présidente de l’association des industries hôtelières Monégasques (aihM), alberte escande

“Un tourisme en bonne santé” “Même si les clients affichent un très haut niveau de satisfaction, nous restons toujours vigilants sur les points à améliorer” Photos © CDE

PAR PIERRE-YVES

L

e tourisme, si l’on en croit les chiffres avancés (*) par Michel Bouquier, Délégué général au tourisme, repart. L’enquête de satisfaction menée tout au long de l’année 2010 donne un résultat positif de 96,4%. Un nombre de nuitées en hausse, une explosion des croisières. Pour autant fautil voir l’avenir en rose ? A quel niveau se situent l’hôtellerie et la restauration ? Quel impact peuvent avoir les mouvements sociaux qui ont agité certains établissements de la Principauté ? Comment est appliquée la législation contre le tabagisme ? Autant de questions auxquelles répond Alberte Escande, présidente de l’AIHM, l’association des industries hôtelières monégasques.

■ Michel Bouquier s'est félicité des résultats du tourisme à Monaco en 2010, des nuitées d'hôtels en hausse, du retour des Américains. Cette embellie annonce-t-elle un avenir rose pour l'industrie hôtelière monégasque? Par ailleurs 2011 sera marqué le mariage du Prince souverain avec Mlle Wittstock en juillet prochain. En tant que professionnelle, qu'espérez-vous de cet événement? Alberte Escande : “L’industrie hôtelière partage cet optimisme. Les multiples efforts déployés pour aller chercher et faire venir en Principauté une belle clientèle sont en train de porter leurs fruits. Nos prestations se situent dans le haut de gamme et nos tarifs sont très compétitifs, ce qui nous positionne à un excellent niveau dans un environnement mondial qualitativement et quantitativement très concurrentiel. En premier lieu l’ensemble des hôteliers et restaurateurs forme des vœux de bonheur pour notre Souverain et sa future épouse. Sous les feux des projecteurs avec le partage du rêve, la Principauté va projeter son image à des millions de personnes qui suivront de loin ou de près cet évènement heureux qui va perdurer dans les mémoires, et susciter l’envie de nous visiter”. ■ Les croisières ont progressé de 36% l'an dernier. Un "Monaco Cruise Bureau" vient d'être crée, avec pour objectif : Monaco, tête de ligne. En tant que vice-présidente de l'ASC, qu'en attendez-

REICHENECKER

vous? Y a-t-il encore des manques à Monaco dans l’accueil. AE : “Dans notre recherche permanente de perfection, nous restons toujours vigilants sur les points à améliorer même si les enquêtes menées auprès de la clientèle font état d’un fort taux de satisfaction. Nous avons créé avec Pierre-Yves Canton l’Association Monégasques des services à la croisière, nos réflexions nous ont menées à l’idée de monter une conciergerie sur le port pour répondre aux besoins des croisiéristes lors de leurs déplacements en Principauté. Faute de bureau et de moyen le projet s’est étiolé. C’est avec satisfaction que nous avons accueillie la création du « Monaco Cruise Bureau » qui aura pour mission de coordonner les différentes structures liées à l’accueil des passagers croisières, ainsi que de peaufiner l’offre afin d’attirer une clientèle haut de gamme. Lors du Seatrade à Miami, qui est le grand salon de la croisière, nous serons à l’écoute des acteurs de ce secteur, les remarques seront travaillées dans la cellule de réflexion dirigée par Monsieur Rose, adjoint au délégué du tourisme”. ■ La baisse de la TVA à 5,5% - sous condition dans l'hôtellerie-restauration en juillet 2009 a-t-elle boosté les établissements concernés? Comment se passe la répartition de ce "cadeau fiscal" (un accord est intervenu entre la direction et les salariés du Fairmont, mais cela se passe moins bien au Métropole, par exemple), qu'elle est la position de l'AIHM? AE : “L’AIHM a retransmis à l’ensemble de ses membres les recommandations gouvernementales pour une redistribution équitable de «cadeau fiscal» entre les clients, l’entreprise et les salariés, ce qui a été fait. Chaque établissement a ainsi privilégié les mesures qui étaient les plus adaptées à sa situation ce qui explique qu’il y ait eu, ici ou là des différences de traitement. En tout état de cause ce «cadeau fiscal» à permis de préserver la pérennité de l’entreprise et le maintien de l’emploi”.

AMBASSADOR’S LUNCH

L’Irlande revient en force après la crise... Photo © CDE

U

ne cinquantaine d’entrepreneurs et institutionnels monégasques étaient réunis hier à l’Automobile Club, dans le cadre d’un Ambassador’s Lunch de la CDE consacré à l’Irlande. Inscrit dans le contexte du prochain voyage officiel de S.A.S. le Prince Souverain dans ce pays, auquel la CDE participera, cet Ambassador’s Lunch offrait à l’Ambassadeur d’Irlande à Monaco Paul Kavanagh, une opportunité de rappeler aux acteurs économiques monégasques que l’Irlande conserve de nombreux atouts. Dans une situation difficile, le pays a cependant réagi promptement. Avec un plan de relance sur 4 ans concentré sur la stabilité budgétaire et la croissance économique, l’Irlande prévoit déjà pour cette année une balance des paiements excédentaire, avec une croissance moyenne du PIB de 2, 27% sur les quatre prochaines années. Grâce à sa croissance exceptionnelle des années 1993/2007, ce pays demeure en outre l’une des économies mondiales les plus dynamiques et globalisées. Ainsi par exemple, le commerce irlandais s’est développé trois fois plus vite que l’ensemble du commerce international au cours des cinq dernières années. Le entrepreneurs monégasques peuvent désormais ajouter l’Irlande à la liste des marchés où la CDE développe, pour eux, des réseaux. Non des moindres, le réseau relationnel irlandais se tisse d’une part au sein de la population de son territoire de 4,5 millions d’habitants, mais aussi à l’international, avec 70 millions de personnes de souche irlandaise à travers le monde.

AMBASSDOR’S LUNCH

Photo © DR

■ Les autorités monégasques viennent de rappeler qu'il est interdit de fumer dans les établissements. Un rappel assorti de menaces de sanction. Que se passe-t-il ? AE : “L’Inspection du travail a adressé par courrier aux professionnels des métiers de bouche une circulaire rappelant l’interdiction de fumer dans les lieux clos et couverts affectés à un usage collectif et qui constituent un lieu de travail (article 1er de la loi 1346). Il n’existe à ce jour aucune disposition accordant des régimes dérogatoires pour les établissements de nuit. Si un établissement dispose d’une terrasse bâchée, si les bâches recouvrent les côtés ainsi que la façade, ce lieu est considéré comme clos et couvert, de ce fait l’interdiction de fumer s’applique. La réaction des pouvoirs publics a fait suite à quelques rares débordements qui ont été identifiés. Les exploitants qui n’appliquent pas cette mesure d’interdiction seront verbalisés lors des contrôles”. (*) : Voir La Principauté n°90, décembre 2010 ; voir la Principauté n°92, février 2011.

ECHOS • ECHOS • ECHOS • ECHOS ** Évolution du chantier Odéon. L’association « Odéon-riverains » ne désarme pas. Elle a écrit aux autorités françaises fin 2010 pour dénoncer une nouvelle fois la disparition des bornes matérialisant la frontière entre la France et Monaco. «La frontière est violée, les bornes ont disparu !» peut-on lire sur le site de l’association. « Aucune réaction du Préfet et du Président de la République Française à ces alertes par courrier AR ». En revanche « la société Vinci semble avoir pris en compte ce détail puisqu'elle a engagé un topographe », rappelle encore Odéon-riverains en reproduisant l’annonce déposée par Vinci en janvier 2010. L’association a également écrit au Maire de Beausoleil, et au Ministre d’état de la Principauté pour se plaindre des nuisances occasionnées par le chantier, et dénoncer la dérogation accordée par Monaco concernant les heures d’ouverture du chantier.

** Les travaux pour consolider le tunnel de Monaco : « Le chantier de 2010 est terminé et les trains peuvent circuler sans risque dans le tunnel mais il faudra encore des travaux lourds de confortement. Des marnes gonflantes rendent nécessaires un renforcement des voûtes et du radier, ainsi qu’un assainissement hydraulique. » . Explications données par Marc Svetchine le 16 décembre dernier, lors du comité de ligne « riviera » en gare de Monaco. Et le directeur régional de RFF de préciser que « RFF étudie trois scénarios pour la réalisation de ces travaux complémentaire… Il est donc peu probable qu’ils soient réalisés en 2011, mais tout devra être conforté avant 2015 ». Souhaitons-le !

9


10 La Principauté

l’Actualité l’

Mars 2011 PhotosCarpico © DR Photo © Thierry

MONACO EN BREF

☞ Le GEMLUC (Groupement des Entreprises Monégasques dans la Lutte contre le Cancer)a remis ce matin un chèque de 50.000 euros au Centre Hospitalier Princesse Grace. Ce don permettra de financer l'acquisition de deux nouveaux appareils pour le service d'Endoscopie. ☞ La Principauté de Monaco et la Fondation Mérieux viennent de signer un accord de partenariat visant à renforcer la qualité des soins de santé primaire par l’amélioration du diagnostic au Mali et à Madagascar. A terme, plus de 100.000 personnes, enfants et adultes, bénéficieront de ce programme. La Principauté de Monaco financera 100% de ces deux projets, soit la somme de 314.700 euros, répartie sur trois ans.

Le “retour” de Michael Jackson PAR PIERRE-ALAIN

C

'est un véritable carton. Depuis plusieurs années le show Thriller Live connaît un succès qui ne se dément pas. Cet hommage à Michael Jackson, qui revisite sur scène son oeuvre, de son enfance à sa mort, arrive à Monaco. Le Grimaldi Forum Monaco s’apprête à célébrer du 17 au 20 mars le roi de la pop en accueillant le show-hommage. Créé à Londres, déjà vu par plus d’un million de spectateurs en tournée mondiale, ce spectacle musical est à la dimension des 40 ans de la tourbillonnante carrière du Roi Michael. ■ Approuvé par Michaël Jackson lui même Créé en 2006 par un fan de la première heure, Adrian Grant - qui l’a rencontré à Neverland et lui a consacré plusieurs livres - Thriller Live a été conçu pour pallier l’absence scénique de Michael Jackson, qui, à l’époque, ne faisait plus de tournées. Le point fort de ce spectacle, au milieu des centaines d'hommages, est définitivement le fait qu'il a été approuvé par l'immense artiste en personne, avant sa disparition. Sur scène, la de chanLa Principauté trentaine teurs, danseurs et musiciens au meilleur Edité par GLOBAL MEDIA ASSOCIATES de leur art sont en « live » pour redonner “ Le Beausoleil de Monaco” vie au mythe. Depuis 6, bd de la Turbie 06240 Beausoleil Le premier journal d’actualité de Monaco

Sas

Tél. : +33 09.50.79.90.84 Fax : +33 09.55.79.90.84 glomed.free.fr/laprincipaute.html email : glomed@free.fr Directeur de Publication Roberto Volponi Rédacteur en Chef Patrice Zehr Rédacteur en Chef Adjoint Pierre-Yves Reichenecker Avec la collaboration de Lisa Arquette Amanda Coutelle Jean-Philippe Lucas Pascale Marcaggi Pierre-Alain Martini Alessandro Paparella Alan Parker-Jones Photos Claudia Albuquerque Olivier Almondo Centre de Presse Projet graphique PDC Milano Relations Publiques Mary Coles Promotion & Publicité Chantal Garry

Diffusion Monaco & Côte d’Azur SEC Cour Anc. Gare SNCF Impression Graficolor Regione Prati - Arma di Taggia (IM) Le tirage de ce numéro a été de 26.400 exemplaires

Copyright © 2011 by Global Media Associates Sas Piazza Caduti della Montagnola 48 • 00142 Rome

MARTINI les Jackson Five jusqu’à la consécration internationale de l’artiste number one, ils interprètent tous ses hits et tubes planétaires. ■ Une évocation live de la carrière du King of pop Pendant deux heures, la légende revit dans une ambiance de folie musicale. Ce show éblouissant est avant tout une fête à la gloire de Michael Jackson et de sa musique. Les fans parlent de véritable communion ! « Il ne s’agit pas d’un spectacle de sosies, ni d’un quelconque karaoké géant sur les chansons de Michael Jackson, comme il en fleurit un peu partout depuis la mort du chanteur. Mais plutôt d’une évocation live de la carrière du King of Pop, avec tous ses hits comme support. » Les principales étapes de sa carrière sont parcourues au cours du spectacle, une succession effrénée de numéros de danse. Le show commence par les Jackson 5 qui entonnent « ABC » avec leur pantalon en pattes d'éléphant, se poursuit par les Jacksons en tenue disco par « Shake your body » pour s'épanouir enfin dans un feu d'artifice sans fin de hits des années solo de la pop star : « Beat it », « Thriller », « Bad », « Billie Jean », etc. Personne ne doit – ne peut - remplir le rôle de Michael Jackson. Il est irremplaçable et unique. Son rôle est donc joué par pas moins de cinq artistes différents. Pas d’imitation, pas de confusion. Thriller is back !

SALON DEC’OH !

Ambiances revitalisantes D

u 25 au 28 mars, l’espace Fontvieille Photo © Promocom accueillera le 22ème Salon “Déc’oh!“, placé à sa création Sous le Haut Patronage du Prince Souverain. 4 jours incontournables où la décoration de la maison côtoie l’art de vivre, tandis que les tendances exposent leur créativité. Amateurs et professionnels découvriront ainsi les derniers courants de la décoration intérieure et extérieure, empreints aujourd’hui de bien-être voluptueux, d’optimisme et d’énergie….histoire de façonner son chez-soi pour vivre plus longtemps et mieux. Décorateurs, stylistes et designers exposeront leurs créations sur 2 espaces distincts. “Côté Décoration” : “Déc’oh!” présente meubles, objets et luminaires pour dessiner les nouvelles harmonies intérieures. Elles sont diverses mais reflètent toutes l’optimisme et la quête d’un avenir meilleur. La recherche du mieux-vivre, du plaisir de profiter de l’instant présent, du quotidien revisité avec fantaisie et extraversion, est prépondérante. “Côté Jardin” : Espace à conquérir pour une absolue quiétude, l’extérieur prolonge l’intérieur au point de s’y confondre. Dehors devient une pièce comme une autre, soignée, réfléchie, confortable. Le mobilier compose avec tous les matériaux, du teck le plus classique aux fibres synthétiques, à l’inox laqué, l’acier, l’aluminium en passant par la limpidité du verre.

SALON DEC’OH

☞ Dans le cadre de la Convention de partenariat «MONACOBIODIV», une campagne d’inventaire des insectes, l’entomofaune, a été menée en Principauté par des spécialistes, entomologistes, entre le printemps 2008 et la fin de l'année 2010. Cet inventaire concernait deux ordres majeurs d'insectes : les coléoptères (scarabées, coccinelles, charançons…) et hétéroptères (punaises). Les résultats ont révélé toute la diversité de cette faune d’insectes en Principauté, avec plus de 330 espèces de coléoptères et 101 d’hétéroptères. Parmi ces derniers, cinq espèces de «Miridae » sont nouvelles ; parmi les coléoptères, deux espèces se sont avérées nouvelles pour la science. ☞ Six « smart fortwo electric drive » dans les rues de Monaco. La remise de ces véhicules, qui sont affectés à des Services de l’Etat et à des Sociétés concessionnaires, concrétise le protocole d’accord de décembre 2009 entre la Principauté, la marque Smart et Daimler AG. Cet accord s’inscrit dans la politique de l’Etat en faveur des véhicules propres. Depuis le 1er janvier 2011, la Mairie de Monaco offre la gratuité du stationnement sur la voie publique aux véhicules électriques. ☞ Une nouvelle initiative à Monaco et sur la Côte d'Azur. MC.5 propose, à une large clientèle, un grand panel de services : maison, appartements, famille, bien-être et bien d’autres. Entourés de prestataires honnêtes MC.5 investit toute son énergie, son potentiel humain et sa logistique pour maintenir de bons contacts avec sa clientèle et ses prestataires de services. www.mc5services.fr. 06 03 49 49 39 / info@mc5services.fr ☞ Mise en oeuvre du jalonnement piétonnier sur le quartier de la Condamine. Ce schéma a pour vocation d’améliorer l’information du piéton en l’aidant d’une part à s’orienter dans la cité au moyen d’indications de directions… Mais aussi en fournissant des informations sur les pôles d’intérêts économiques et sur les centres attractifs». Le quartier de la Condamine accueillera d’ici fin mars 150 panneaux de couleur bleue. Des panneaux de couleurs différentes seront installés ensuite dans les autres quartiers : le Rocher (rouge), Fontvieille (orange), Jardin Exotique (vert foncé), Moneghetti (vert clair), Monte-Carlo (parme), Larvotto (marron), La Rousse (jaune). ☞ Travaux avenue Princesse Grace. Ils concernent la réfection partielle des joints d’étanchéité du parking du Larvotto, perpendiculairement à l’immeuble « le Palais de la Plage ». Ces travaux, permettant de traiter les infiltrations d'eau, s’achèveront au plus tard début avril. Afin d’impacter le moins possible la circulation, les travaux seront réalisés par demie chaussée. ☞ La ruelle entre Décathlon et Zen Zen occupée par un chantier. Des installations de chantier occupent la quinzaine d’emplacements deux-roues de la ruelle piétonne entre la rue du Gabian et l'Avenue Prince Albert II, qui longe le magasin Décathlon et le restaurant Zen Zen. Pendant la période de travaux (jusque vers fin avril), l’accès aux vélos électriques de la CAM et le cheminement piétonnier sont préservés, ainsi que la sortie de secours du magasin Décathlon qui débouche dans la ruelle. ☞ L’Office des Emissions de Timbres-Poste de la Principauté de Monaco procédera à la mise en vente, à partir du 24 mars, des timbres suivants : Concours International de Bouquets (0,95€) ; Chelsea Flower Show (1,75€) ; Le Jardin Japonais de Monaco (2,35€). A partir du 31 mars 2011 : Centenaire de la Consecration de la Cathédrale de Monaco (0,58€) ; 50 ans du Lions Club de Monaco (0,75€). Ils seront en vente à l’Office des Emissions de Timbres-Poste, au Musée des Timbres et des Monnaies, dans les bureaux de la poste et les guichets philatéliques de la Principauté, auprès des négociants monégasques en philatélie ainsi que dans certains bureaux philatéliques français. ☞ La Principauté de Monaco accueillera du 17 au 19 mars les VIème Rencontres Internationales Monaco et la Méditer-ranée dont le thème sera cette année : « La Méditerranée peut-elle jouer un rôle civilisateur ? Regards croisés sur les héritages et les défis culturels ». A l’origine de cette VIe édition s’inscrit une volonté : celle de croire dans la place et le rôle que le Bassin Méditerranéen peut et doit jouer en ce début du XXIe siècle. Informations: www.rimm-mc.org ☞ Ouverture de Slow Food Monaco Riviera Côte d'Azur. Un convivium slow food à Monaco: une évidence pour son président Jean Pierre Rous. En effet les actions de Slow Food sont "en totale cohérence avec la politique de protection des espèces et de sauvegarde des mers et des océans menée par le prince souverain Albert II. " Ses objectifs sont ambitieux: Développer et favoriser l’accès à une alimentation bonne, propre et juste, la biodiversité agricole, la production alimentaire de qualité et de proximité tout en respectant l’environnement.

La photographie du mois

A 26 ANS, LA SKIEUSE AMERICAINE LINDSEY VONN, DEJA TROIS FOIS LAUREATE DE LA COUPE DU MONDE GENERALE ET CHAMPIONNE OLYMPIQUE DE DESCENTE EN 2010, NE CESSE DE SUBJUGUER... NOTAMMENT LORSQU'ELLE SE PREND POUR SHARON STONE POUR LE MAGAZINE ESPN.


Mars 2011

Ecologie & Environnement

La Principauté

CAMPAGNE • La Fondation Prince Albert II et MC2D lancent l’opération “Wood Forever” à l’occasion de l’Année Internationale des Forêts proclamée par l’ONU

Préserver le bois des forêts Notre avenir dépend en grande partie du le bon état de conservation de ce précieux patrimoine de l’humanité PAR JEAN-PHILIPPE LUCAS

L

’O.N.U a déclarée 2011 « année internationale des forêts » afin de sensibiliser les opinions sur l’importance de la gestion durable et de la conservation des forêts. L’Organisation des Nations Unies à encouragé la communauté internationale à se mettre d’accord sur la manière d’exploiter au mieux le potentiel des forêts « pour le développement durable, la stabilité économique, la lutte contre la pauvreté » assurant ainsi une prospérité future à tous. Une bonne gestion des forêts atténue les effets du changement climatique, fournit le bois nécessaire ainsi que les médicaments et les moyens de subsistance aux peuples des forêts. En effet notre avenir dépend en grande partie de la prise de conscience de tous, et surtout des états à conserver ce patrimoine de l’humanité, source de vie pour de nombreuses populations. Aujourd’hui près de 300 millions de personnes vivent dans les forêts et plus de 1,8 milliards d’individus en dépendent directement. Malgré cela 13 millions d’hectares partent en fumée chaque année. ■ 2011 sera-t-elle l’année des vraies décisions qui stopperont ce massacre mondial ? Les forêts sont aussi des atouts majeurs pour notre économie en particulier dans les zones rurales. Et cela est très utile, pour réguler le régime des eaux, lutter contre les risques naturels… Elles maintiennent un écosystème vital. Pour connaître la forêt et ses enjeux économiques et environnementaux (voir http://agriculture.gouv.fr/forest2011). Un concours sera également lancé «Elisez l’arbre de l’année 2011». Ouvert a tous, Il suffit d’envoyer une photo de votre arbre préféré accompagnée d’un mot expliquant son importance à vos yeux. Résultat en novembre prochain avec une exposition des plus belles photos a l’U.N.E.S.C.O (Voir www.terresauvage.com). ■ L’engagement de Monaco à travers ses organisations naturalistiques Pour Monaco, la Fondation Albert II et MC2D lancent l’opération « WOOD FOREVER » (construire un yacht, protéger la forêt). Ce programme souhaite sensibiliser tous les acteurs du marché du yachting à utiliser des bois certifiés provenant de forêts gérées durablement. Comme on le sait le milieu du yachting consomme beaucoup de bois précieux, il est donc important de sensibiliser les constructeurs et les futurs acquéreurs de bateaux à demander du bois certifié. Il semblerait déjà que bon nombre de constructeurs s’orientent vers un approvisionnement vertueux. Mais on le sait l’union fait la force, Philippe Mondielli de la fpa2 souhaite plus : « nous voulons que tous les acteurs du secteur nautique de Monaco s’implique complètement dans notre projet qui peut avoir de grandes répercussions dans le monde ». De grands noms s’associent au projet comme Patrick Knowles (Burger, Trinity ou Palmer Johnson) ou François Zuretti designer réputé (sept showboats Awards et deux International Superyacht Design Awards). Voir www.fpa2.com.

PEOPLE VERT

Cameron, “Avatar” vert

Il a fait vibrer plus de 200 millions de spectateurs avec son cultissiPhoto © DR me AVATAR. Tout le monde a pu constater que James Cameron était un fervent défenseur de l’environnement et des populations spoliées par les « supra-multinationales », croqueuses de nouvelles richesses. Et la bonne nouvelle : James Cameron ne fait pas semblant, ce n’est pas que du cinéma. Il s’est réellement engagé. Il le prouve. Et les professionnels l’ont bien compris en lui décernant un prix aux derniers Environnemental Média Award. Ils ont considéré AVATAR comme un film qui a su sensibiliser le public aux excès de l’homme et à ses conséquences sur l’environnement et la vie des populations mises en danger. Déjà pour la marée noire américaine, James Cameron a été appelé en renfort par les autorités en tant que consultant et spécialiste des fonds marins. On l’a vu s’engager aux côtés des XINGU, une tribu amazonienne menacée par les projets hydroélectriques du gouvernement brésilien. Ce projet de barrage rencontre l’hostilité des populations locales. Il a demandé à LULA, alors président du Brésil, de renoncer à ce barrage, solution totalement inadéquate. Et à l’occasion de la sortie en dvd et bluray d’Avatar, James Cameron en a profiter pour lancer l’opération : Un million d’arbres dans 15 pays dans un parc de Sao Paulo en plantant un « pau-brasil ». Geste symbolique pour un arbre inscrit sur la liste de la C.I.T.E.S. Mais le réalisateur ne s’arrête pas la. Il s’est également insurgé, lui le canadien, contre l’extraction des sables bitumeux en Alberta. Ce savant mélange de pétrole brut, de sable, d’argile minérale et d’eau est nocif pour l’environnement et les populations vivant à proximité. Et pourtant, cet état canadien fait l’objet de nombreuses convoitises. Il abriterait le deuxième plus gros gisement pétrolier du monde. Etrange contradiction entre les engagements écologiques du pays et les dures réalités économiques. Le cinéaste estime que sans concertation sur les risques écologiques encourus par le site, une catastrophe naturelle sans précédent pourrait avoir lieu. Il précise « nous sommes au début d’une gigantesque bataille d’idées et de civilisations » A suivre sur l’écran et sur le terrain ! (J.P.L.)

PEOPLE VERT

Photo © DR

La grande victoire de “Sea Sheperd” L

Photo © DR ’agence de pêches japonaises à indiquer que le baleinier NISSHIN MARU a mis fin à sa campagne de pêche en raisons des pressions de l’O.N.G « SEA SHEPHERD». Dirigée par le célèbre éco-pirate Paul Watson (ex fondateur de Greenpeace) la courageuse O.N.G qui se bat depuis des années contre la pêche illégale des baleines a vu ses efforts récompensés. En effet les japonais ont décidés de stopper (pour cette saison) leur pêche mais l’association à préciser qu’elle sera de nouveau présente l’année prochaine pour stopper leur prochaine campagne. Car sous couvert de recherches scientifiques et de traditions, le Japon se livre de façon planifié et organisé à un véritable massacre. Le NISSHIN MARU a en effet été pris en flagrant délit de dépeçage illégal d’une baleine sur sa plateforme arrière. Pris en chasse, ce dernier s’est retrouvé dans un champ de glace, l’obligeant à stopper toutes activités. Rappelons que SEA SHEPHERD a sauvé la vie à plus de 2000 baleines tout en levant le voile sur les activités illégales de la flotte baleinière japonaise pour les exposer au monde entier. Paul Watson démontre parfaitement que tout est possible dans la lutte pour la protection de la nature même celui de faire plier un pays bravant impunément les lois internationales de protection des animaux, sans que personne n’ose rien dire… sauf le pirate des mers des temps modernes.

11


12 La Principauté

Art & Culture

Mars 2011

CONFERENCES • A partir du 7 mars, Jean-Jacques Aillagon, Gérard de Cortanze et Yves Coppens au Théâtre des Variétés

Trois grands orateurs pour la Fondation Prince Pierre PAR

AMANDA COUTELLE Gérard de Cortanze Photo © Thierry Orban/Korava/ABACAPRESS

P

Jean-Jacques Aillagon

Yves Coppens

Photo © DR

Photo © DR

aul Valéry, Joseph Kessel, Sacha Guitry, Jean d’Ormesson plus près de nous, ont compté parmi les grands orateurs qui ont pris la parole en Principauté au sein de la «Société des conférences» crée en 1924, devenue Fondation Prince Pierre sous l’impulsion du Prince Rainier III, en hommage à son père, présidée aujourd’hui par S.A.R la Princesse Caroline de Hanovre... Après Pierre Assouline, Jean Rouaud, Bruno Racine, le lundi 7 mars la Fondation recevra, dans le cadre du Théâtre des Variétés, JeanJacques Aillagon - qui fut Ministre de la culture - aux commandes du Château de Versailles où il a mis en œuvre une politique d’expositions basée « sur le mélange des genres et des époques », consistant à introduire à Versailles des artistes « dérangeants » comme l’américain Jeff Koons, le japonais Murakami, et en avril prochain Bernard

Venet ! Le titre de la conférence de M. Aillagon est explicite « Le Château de Versailles, un modèle de développement ». Le lundi 14 mars, sera moins polémique, encore que le sujet soit grave « La passion pour la langue Française... » par le romancier et essayiste Gérard de Cortanze, qui entretiendra l’assistance de l’amour qu’il voue à cette langue française, qui a grand besoin de «soins intensifs». Avec Gérard de Cortanze, qui lui ne mélange pas les genres, notre langue a encore de très beaux jours devant elle ! En clôture de la saison des Grandes conférences de la Fondation Prince Pierre, le lundi 28 mars, le Professeur Yves Coppens, un habitué de la Principauté, partie prenante dans l’exposition présentée au musée de Préhistoire, retracera le talent et la liberté de ton qu’on lui connaît 3 millions d’années d’Histoire de l’Homme et du climat. Les conférences débutent à 18h30 précises. Rappelons qu’il prudent de réserver, ou d’arriver une heure avant l’ouverture des portes... ■ Réservations: Direction des Culturelles : Tel. 00377 98 98 85

Affaires

CONFERENCE

Dissertations sur l’univers

A

vec la salle du THEATRE DES VARIETES au complet, les professeurs Romeo Perin, Günther Dissertori, et l'extraordinaire Margherita Hack (photo), un des esprits les plus brillants de la comunnauté scientifique italienne, ont été invités le 8 février pour la dernier conférence de la saison 2010 organise par l'association DANTE ALIGHIERI MONACO. Plus de deux heures d’images et informations ont enchanté le public. Nombreux ont été les thèmes abordés, comme des dissertations sur l'origine de l'univers, le Big Bang, la cosmologie ainsi que le futur des recherches scientifiques du CERN de GENEVE. Finalement, avec des mots très simples, nous avons appris aussi que le World Wide Web est un tredemark du CERN et que l'espace cosmique est en rapide expansion. Mais, surtout, la certitude que l'homme est fait de poudre d’étoiles... quelle merveille !

CONFERENCE


La Principauté

Art & Culture

Mars 2011

ExPOSITION • “Regards sur la Papouasie-Nouvelle Guinée” au Grimaldi Forum jusqu’au 20 mars

Les images exotiques d’un monde lointain DE LA

RÉDACTION

L

a Papouasie, ça n'est pas évident comme destination... Une île immense, une des plus grandes sur terre (!), coupée en deux. Une partie indonésienne, et une partie indépendante depuis 1975… à la sauce La PapouasieCommonwealth. Nouvelle-Guinée est un état composite, héritage d'une histoire coloniale complexe. Une population, émiettée en de multiples groupes ethniques et linguistiques dispersés sur d'immenses espaces souvent montagneux. Mis à part le Brésil, l’île est l’endroit du monde où se trouve le plus grand nombre de populations non contactées. C’est cette Papouasie là, celle des Papous, que Peter & Georgina Bowater nous montre, telle qu’elle leur est apparue au début des années 1970, plus particulièrement autour de Mendi dans les «Southern Highlands » dont les habitants ont eu leur premier contact avec le monde extérieur à peine vingt ans plus tôt ! Ce couple de photographes anglais, nous fait découvrir différents aspects de la manière de vivre de ce peuple, « tellement colorée et pleine d’énergie, intensément théâtrale et riche en symboles, rassemblements traditionnels et autres démonstrations rituelles». Peter & Georgina – envoyés par l’administration australienne – ont passé 3 ans en Papouasie, et y ont découvert… la passion de la photographie. « Notre chambre noire était assez primitive, l’eau nous venait du toit de la maison et il était difficile de contrôler la température des révélateurs qui était souvent trop chaude, c’était impossible d’avoir une bonne qualité. Les produits chimiques étaient souvent trop vieux et probablement pas convenablement stockés. Mais à cet époque c’était un hobby, ce genre de difficultés ne nous affectaient pas beaucoup. Mais c’est vraiment là que notre carrière a commencée». Des photos magnifiques à voir jusqu’au 20 mars sur l’esplanade du Grimaldi Forum.

LIVRE • Une semaine après la disparition de Jean Dutourd, il nous a quitté

Photo © Gadi Dagom

Lire et regarder...

par Amanda Coutelle

n l’an de disgrâce 2000, alors que le monde festoyait à grand bruit l’entrée dans le troisième millénaire, la littérature perdait deux écrivains, deux hommes, à l’écriture différente, à la vie bien différente, l’un sage, l’autre « un peu » moins (doux euphémisme !) et pourtant ces deux là étaient au quotidien des amis inséparables... Le sage : Louis Nucéra, l’enfant terrible : Alphonse Boudard ; Dieu (ou le diable) les a fauchés sans vergogne... Avant de disparaître, Alphonse Boudard devait publier un livre chez Robert Laffont, « L’Etrange Monsieur Joseph » (1998), portrait d’un personnage qu’il avait rencontré en prison, ferrailleur juif, embrouilleur professionnel, pourvoyeur de métaux pour les nazis, voguant de façon ambiguë durant la guerre entre la Gestapo et l’armée des ombres : « Les métamorphoses d’Alphonse Boudard », réunissent « Mourir d’Enfance » (1995) où Boudard, la tendresse, revient sur le souvenir de cette « jolie dame parfumée venue de la ville », sa mère « biologique » comme on dit ! « La fermeture » (1986) histoire des maisons closes, et « L’étrange Monsieur Joseph », trois livres qui symbolisent trois des facettes de Boudard : romancier, biographe, historien, tout le talent d’un écrivain à la gouaille, à la truculence, à l’invention verbale rare. Les Editions de la Table ronde, elles, jettent un pavé dans la mare en publiant dans la foulée, très prisée des éditeurs des «commémorations d’anniversaires », la niaiserie de mademoiselle Laurence Jyl : « Ce que je sais d’Alphonse », à la lecture de laquelle on est bien obligé de constater qu’elle ne sait « rien ». Car celle qui s’intitule « la femme parallèle », ne parle en fait que d’elle et de ses petits problèmes... Un livre que Boudard, n’aurait sans nul doute pas cautionné... Mademoiselle Laurence Jyl étale sa vie classique et sans intérêt de maîtresse d’un grand écrivain (s’en étonne, à longueur de pages : accordons-lui ce crédit !) on imagine mal, en effet Alphonse Boudard à ses côtés « à temps complet » au milieu de ses peluches ! Le plus indigeste et niais de ce livre est le récit d’un voyage à bord du Mermoz en compagnie de Bernard Pivot et consorts, la « femme parallèle » sans cesse en mal de reconnaissance nous fait participer au choix cornélien de ses robes, en midinette éblouie par cette escapade qui nous donne droit à des phrases qui entreront pour toujours en littérature , florilège : « Alphonse a eu l’idée merveilleuse de m’élever au rang de personne de son choix », « J’ai eu peur, une chance sur deux de décrocher le poste », « le luxe me va bien au teint », « Je ne pouvais pas rater mon entrée dans l’aéroport », « il y a du lourd, du haut de gamme, une sorte de recueil d’écrivains choisis », « c’est une existence officielle », j’en passe et des pires ! Au retour, la « femme parallèle » ne se sent plus de joie, elle organise un « dîner des anciens du Mermoz » ce qui nous vaut : « le roi n’est pas mon cousin. Instigatrice d’un dîner mondain ! A quand le salon littéraire ? » ou encore « je me mets en cuisine et cache mes peluches, consciente de franchir un cap. Je passe de mes bouffes informelles entre potes au dîner quasi Grand siècle ». Un cap que mademoiselle Laurence Jyl n’a pas franchi c’est celui de l’entrée en littérature, mais plus grave encore celui de la décence, celui du respect de Gisèle Boudard : la discrète... _______________________________________ « Ce que je sais d’Alphonse » Laurence Jyl (Ed. de la Table Ronde)

E

LIVRE • Jean-Luc Guillet nous emporte dans sa machine à remonter le temps

Nourissier s’est envolé...

L’été ravageur de Zelda

L

’écrivain François Nourissier, une semaine après Jean Dutourd, nous a quitté... Baptisé à longueur d’articles « Pape des lettres » (il a régné près de 30 ans sur la planète Goncourt) élu à la célèbre Académie en 1977, Président en 1996, il démissionnera pour « raisons de santé » en 2008. Dans l’avant-propos chronologique de son ouvrage « A défaut de Génie » parlant des années 1962-1997, François Nourissier évoque «La Pente », sa pente « J’en fais commencer la déclivité à 1994 parce que cet été-là on me vole le manuscrit de mon roman, à l’heure où la maladie insidieuse ou spectaculaire, frappe autour de moi et en moi. Soudain tout se dérobe. La peur s’installe. Peur des voleurs de vie, de la lenteur des crépuscules » : « Roman volé » marque un tournant dans la vie de François Nourissier... « On » a aussi volé à l'écrivain son manuscrit achevé. Pas de double ! L’écrivain n'est plus personne. Il ne publiera jamais ce roman choisira même de le condamner à mort « A force de dénigrer ce roman pour le regretter moins, le doute s'est emparé de lui et ronge à présent tous ses livres, sa vie même. Doute qui vient habiter chaque page de ce bouleversant « Roman volé », plus vrai peut-être en cela que l'œuvre perdue, plus urgent, plus sincère. La conclusion du si beau texte de François Nourissier est déchirante et pourtant sereine, voire pleine d'espoir, et ça, c'est un sublime grand écart littéraire » écrira Jean-François Josselin dans Le Nouvel Observateur. François Nourissier, faisait partie du Conseil Littéraire de la Fondation Prince Pierre de Monaco, en 1975 il avait reçu le « Prix littéraire Prince Pierre de Monaco »pour l’ensemble de son œuvre. Jean Dutourd, de l’Académie Française, l’avait reçu en 1961.

J

■ « Roman volé » François Nourissier, 1996, Ed. Grasset

■ L’été de Zelda, Jean-Luc Guillet Editions Baie des anges 80 pages, prix : 9,50 euros

ean-Luc Guillet nous emporte une fois de plus dans sa machine à remonter le temps (1). Eté 1924, Saint-Raphaël, Hyères, Cannes… la Côte d’Azur. Un été ravageur pour le couple Zelda – Scott Fitzgerald. Scott écrit – beaucoup – et délaisse Zelda. Ce sera « Gatsby le magnifique ». Trop seule, Zelda noue une relation avec un jeune lieutenant de l’aéronavale basée à Fréjus. Une aventure – jusqu’où ? – qui va laisser des traces. Dans Gatsby déjà, mais aussi plus tard, quand paraitront au début des années trente, comme un échange de courrier, d’amour et de constat d’échec, Accordezmoi cette valse, de Zelda, et Tendre est la nuit, de Scott. Zelda est alors hospitalisée pour schizophrénie, Scott continue son parcours alcoolisé. De ce couple détruit – Scott décède en 1940 à Hollywood, Zelda meurt brulée vive quelques années plus tard dans l’incendie de l’établissement où elle est soignée – reste le génie de Scott aujourd’hui pleinement reconnu, et l’image de Zelda, la première « garçonne » américaine, devenue trente ans après sa mort une icône féministe ! Un couple, un été 24 sur la Côte. Un petit livre de 80 pages, riche, sensible, intelligent. Coup de cœur. (1) : a notamment publié, American’s Riviera, les années folles (éditions Equinoxe), Promenade des Anglais, la Belle Epoque des villas (éd. Baie des anges)

13


14 La Principauté

le Sport

La Principauté Sport

Mars 2011

XXVIIe PRIMO CUP • coup d’envoi de la saison internationale de monotypes avec un acte final profitant de conditions printanières

Des séries dans le bon vent PAR PIERRE-YVES REICHENECKER

T

raditionnellement première épreuve du circuit méditerranéen de par le nombre de ses concurrents, la Primo Cup - Trophée Crédit Suisse, qui donne le coup d’envoi de la saison internationale de monotypes, est l’une des manifestations hivernales les plus importantes d’Europe. Organisée par le Yacht Club de Monaco, la xxVIIe édition de la « Primo Cup Trophée Crédit Suisse » a été disputée sur deux week-end de février, du vendredi 4 au dimanche 6 et du vendredi 11 au dimanche 13. En tout, 9 séries étaient en lice. 1er Week-end: Dragon, Esse 850, Surprise, J/24, Melges 20, et 2e Weekend: x35, Platu 25, Longtze Premier, Smeralda 888. Une belle brise de Sud-ouest a offert aux régatiers un final dans le vent le dernier jour, et des séries très disputées. Comme celle des x35 – qui participaient pour la première fois à l’épreuve monégasque. Ou encore celle des Platu 25, avec un duel Allemagne-Italie, et une victoire finale – à la régularité - pour les Italiens de Nanuk. En parallèle des régates, le YCM accueillait la première table ronde sur la santé et la sécurité du marin. Onze conférenciers pluridisciplinaires internationaux, avec à leurs côtés le navigateur en solitaire Bertrand de Broc. « L’Océan est une école de l’homme, un site d’apprentissage où il apprend à se gérer lui-même, vis-à-vis de la nature. Puissante, il faut la respecter et la craindre à la fois » a rappelé le navigateur. Une école de vie et de respect.

Photos © DR

Photos © 4MP

Photos © YCM

■ CLASSEMENT GÉNÉRAL FINAL ■ Groupe PLATU 25 après 8 courses (7 retenues) (15 inscrits) 1 – Luigi Ravioli, Nanuk, 34 pts, Italie 2 – Falko Knabe, Falkone, 38 pts, Allemagne 3 – Jens Ahlgrimm, Farr Bar, 39 pts, Allemagne ■ Groupe LONGTZE après 8 courses (7 retenues) (12 inscrits) 1 – Eckhard Kaller, Wet Feet, 29 pts, Allemagne 2 – Nicolas Bérenger, Un Maillot pour la vie, 27 pts, France 3 – Frank Beat, QI, 35 pts, Suisse ■ Groupe SMERALDA 888 après 8 courses (7 retenues) (11 inscrits) 1 – Adalberto Miani, Botta Dritta, 24 pts, Monaco 2 – Alderico Paganini, Money Time, 24 pts, Monaco 3 – Charles de Bourbon Siciles, Vamos, 25 pts, Monaco ■ Groupe x35 après 8 courses (7 retenues) (9 inscrits) 1 – Roberto Mazzucato, Mag Jackpot Sailing Team, 26 pts, Italie 2 – Gianluca Vigano, Spirit of Nerina, 27 pts, Italie 3 – Franco Solerio, Lelagain, 29 pts, Italie

Succès du Jorkyball au Ni Box n raison de l’engouement E international pour cette discipline particulièrement

sportive et spectaculaire ainsi que du succès rencontré lors des récentes coupes d’Italie de Jorkyball qui se sont déroulées le mois dernier au Ni Box, les responsables ont décidé de lancer la première coupe monégasque de Jorkyball. L’événement, ouvert aux jeunes de 12 à 15 ans, s’est déroulé le dimanche 20 février de 14 à 18 heures pour la partie compétition et s’est achevé par une remise des prix accompagnée d’un cocktail de clôture. Une douzaine d’équipes se sont ainsi affrontées sur le terrain lors de poules de qualification pour les demi-finale et finale. A l’issue de la manifestation, c’est l’équipe niçoise Nissa 2 qui s’est imposé face à l’ASM FC 1 après un match particulièrement technique et physique. Les deux joueurs, âgés de 15 ans, ont salué le niveau de jeu général de l’ensemble des équipes et se sont déclarés très fiers de devenir ainsi les premiers vainqueurs de cette Coupe nationale monégasque de Jorkyball que les organisateurs ont pour projet d’inscrire dans la pérennité. Pour sa part, l’arbitre, Laurent, s’est félicité « du caractère

très fair-play des joueurs qui ont privilégié les gestes techniques au passage en force » avant de conclure qu’il s’était agi « d’une très belle manifestation ». Un plaisir partagé par les nombreux spectateurs présents tout au long de l’événement et notamment parmi les familles des sportifs venues encourager leurs adolescents. « Nous sommes venus de Nice, confiait alors une mère de famille, et ne regrettons pas le déplacement. Si les jeunes se sont beaucoup amusés, nous nous sommes également régalés de les voir animés d’un tel esprit de compétition et de respect vis-à-vis des autres joueurs. Nul doute que nous serons là l’an prochain ! » Photo © DR

■ Le Jorkyball Le Jorkyball est une activité sportive particulièrement physique. De manière simple, elle combine nombre d’aspects du football et du squash : les deux équipes composées chacune d’un attaquant et d’un défenseur s’affrontent sur un terrain de petite dimension ceinturé de parois vitrées où rebondit le ballon. Pour plus d’infos : www.nibox.com


Mars 2011

La Principauté

le Sport

CHAMPIONNAT WRC • Sébastien, saison 8, acte 1 : la Ford de Mirko Hirvonen s’impose en début de saison sur la neige scandinave

Suède : Berezina pour Citroën paR alaN paRkeR-JoNeS Photo © Citroen

L

deux en bonus. Avec cette sixième place, nous aurons peut-être une position plus avantageuse au départ du Rallye du Mexique ! » De son côté, Kimi Raikkonen poursuit son apprentissage. Le Finlandais rejoint l’arrivée de cette épreuve, ce qui est déjà en soit une performance. On le retrouve au huitième rang. Mais il ne sera pas au départ de la prochaine épreuve, le Rallye du Mexique disputé sur terre et en altitude, début mars.

a première confrontation qui opposait les nouvelles Fiesta WRC aux DS3 WRC a tourné à l’avantage de Ford. Vainqueur de la dernière édition du Rallye de Suède, Mikko Hirvonen récidive en s’imposant pour la deuxième fois consécutive sur la manche scandinave. Débuts de rêve pour la toute nouvelle Ford Fiesta RS WRC qui monopolise les trois marches du podium.

La bataille a été passionnante jusque dans les derniers kilomètres de l’épreuve. A l’arrivée, le pilote officiel Ford précède de seulement 6,5 secondes le surprenant Mads Ostberg (Ford Stobart) et de 34 secondes son équipier du team Abu Dhabi, JariMatti Latvala. Sans victoire depuis 12 mois, Hirvonen était heureux de monter de nouveau sur la plus haute marche d’un podium. Et appréciait à sa juste valeur la course de son jeune adversaire : «Habituellement, cela ne m’arrive pas mais j’étais cette fois assez nerveux au départ de la dernière spéciale. Mads Ostberg a superbement combattu et ne m’a pas laissé le moindre droit à l’erreur. Après une saison difficile en 2010, c’est une bien belle façon de commencer l’année 2011».

Photo © Worldrallypics

■ CLASSEMENT FINAL DU RALLYE DE SUEDE (11-13 février 2011)

■ Le clan Citroën, battu à plates coutures Sébastien Ogier finalement 4° devant Petter Solberg, surprenante victime d’un excès de vitesse, eh oui !, et devant Loeb, décevant sixième après avoir été poursuivi par la malchance tout le weekend (deux crevaisons). Cela dit, le Rallye de Suède est la seule manche de la saison disputée sur la neige. Sur les autres terrains – asphalte et terre – la Fiesta fera-t-elle preuve de la même compétitivité? De plus, avec deux pilotes Finlandais dans son équipe, Ford avait l’avantage du terrain sur une épreuve où les ’’latins’’ ont rarement brillé. Sébastien Loeb est d’ailleurs le seul non-scandinave à avoir remporté le Rallye de Suède, c’était en 2004… Sur la neige suédoise, Loeb et Ogier ont imposé leurs DS3 WRC à trois reprises chacun sur les spéciales de ce rallye. La compétitivité des Citroën n’est donc pas à mettre en doute. « Pour leur première course, les Citroën DS3 WRC se sont montrées à la fois fiables et compétitives tout au long du week-end », concluait Olivier Quesnel, directeur de Citroën Racing. « Avant le départ, nous savions que nous n’étions pas les favoris sur un parcours très spécifique. Attendons les premières épreuves sur terre pour avoir une idée précise du potentiel des uns et des autres…»

1. 2. 3. 4. 5. 6.

Hirvonen Ostberg Latvala Ogier P. Solberg Loeb

(FIN, Ford) 3h23’56’’6 (NOR, Ford) +6’’5 (FIN, Ford) +34’’0 (FRA, Citroën) +47’’7 (NOR, Citroën) +1’31’’2 (FRA, Citroën) +2’30’’3

La Principauté Le premier journal d’actualité de Monaco

Formulaire d’abonnement Je souhaite souscrire un abonnement à La Principauté pendant : ☞ 1 an (soit 11 numéros) € 20 * ☞ 2 ans (soit 22 numéros) € 40 * ☞ 3 ans (soit 33 numéros) € 60 * ☞ 5 ans (soit 55 numéros) € 100 * * pour l’étranger (dehors Monaco et France) : ajouter +50% Dehors Europe : + 100%

Nom :

*

Prénom :

*

Adresse : Ville : Téléphone : Chèque n° : Banque :

■ Direction le Mexique et la… terre ! Tout aussi philosophe, Sébastien Loeb a terminé la course sans pression ! « N’ayant plus rien à gagner, il fallait juste atteindre l’arrivée. Même si le résultat n’est pas forcément à la hauteur de nos attentes, il fallait marquer ces premiers points et nous profitons de la Power Stage pour en ajouter

Date

Signature

Bon a retourner, accompagné du règlement à l’ordre de Global Media Associates Sas, à l’adresse suivante : Journal La Principauté - Service Abonnements “ Le Beausoleil de Monaco ” • 6, Bd de la Turbie 06240 Beausoleil France

*

15



Turn static files into dynamic content formats.

Create a flipbook
Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.