Conférence de la mobilité

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COMMENT SE DÉPLACER AUTREMENT ?

JEUDI 22 SEPTEMBRE 2022

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SUPPLEMENT PUBLICITAIRE

U ne conférence pour repenser nos maniè res de se déplacer La conférence de la Mobilité, organisée le 9 septembre dernier, a permis de mettre en lumière les enjeux et les initiatives en cours sur le territoire pour développer des déplacements moins carbonés. Le Conseil départemental des Pyrénées Atlantiques, la Banque des Territoires, Enedis, GRDF et le CAPG ont participé à ces échanges. Alors que l’été 2022 a été marqué par des phénomènes climatiques majeurs, la question des mobilités est au cœur des enjeux de transition énergétique et écologique. Il faut dire que le secteur des transports est le premier poste d’émissions de gaz à effets de serre en France. Et la crise énergétique ne fait que renforcer la nécessité de développer des alternatives. Dès lors, comment se déplacer autrement ? C’est la question que Sud Ouest, la Rdes Pyrénées et l’Eclair ont décidé d’aborder lors d’une table ronde organisée à la Foire de Pau, alors que le Béarn, comme le montrent les échanges des intervenants de cette conférence de la Mobilité, est un terreau fertile d’initiatives.

De gauche à droite : Sandrine Lafargue (Conseil départemental), Samuel Sanchez (CAPG), Pierre Montauzé (GRDF), Rémi Heurlin (Banque des Territoires), François Tillous (Enedis)

Une place de choix pour les véhicules électriques Dans la panoplie des solutions émergentes, les véhicules électriques figurent en bonne place, avec un fort potentiel de développement, puisque leur nombre devrait être multiplié par 15 dans les prochaines années. Mais comment alimenter ces véhicules ? « C’est un vrai défi. Passer de 1 million de véhicules électriques à 16 millions d’ici 2035 nécessite de permettre à leurs propriétaires de se recharger. C’est là qu’Enedis a un rôle majeur à jouer, à la fois pour la recharge à domicile, mais aussi en équipant des parkings et des aires d’autoroute », explique François Tillous, directeur territorial Pyrénées Atlantiques d’Enedis, qui constate déjà une explosion des demandes de raccordement dans les parkings et les centres commerciaux, en lien avec les exigences de la loi d’orientation des mobilités et de la loi Climat et Résilience. Déployer un système de recharge plus pratique est aussi une ambition qu’applique, à son échelle, Crédit Agricole Pyrénées Gascogne. « Nous avons la conviction que l’accès à une borne de chargement est la clé pour passer au véhicule électrique, notamment pour nos collaborateurs qui vivent en appartement et qui pourront recharger au bureau. Nous avons ainsi installé plus de 70 bornes électriques et cela a incité certains à franchir le pas », constate Samuel Sanchez, Directeur de CAPG Grand Pau.

La solution du covoiturage

Du gaz vert pour les poids-lourds

La question du financement

En attendant le remplacement progressif des véhicules thermiques par des modèles électriques, la sobriété énergétique des transports passe par d’autres solutions, à commencer par le covoiturage. « Le coût du carburant incite à partager ses déplacements. Mais il faut pour cela avoir accès aux infrastructures le permettant. C’est pourquoi le Département continue d’investir dans les aires de covoiturage, même si la loi d’orientation des mobilités a confié cette compétence aux EPCI », explique Sandrine Lafargue, Vice-présidente du Conseil Départemental en charge de la transition environnementale. « En 10 ans, le Conseil Départemental a financé ou cofinancé 10 aires de covoiturage, dont les deux dernières à Nousty et Lescar. Nous avons aussi fléché deux nouveaux sites, à Garlin et Bellocq, car les besoins sont là en zone périurbaine ».

D’autres solutions voient le jour pour baisser l’impact des camions, bus et poids-lourds en général qui représentent 30% des émissions de gaz à effet de serre du transport routier. C’est notamment le cas du GNV (gaz naturel véhicule), et plus particulièrement du bioGNV, un gaz naturel produit localement à partir de méthanisation de déchets organiques, notamment agricoles. « Le gaz naturel est aujourd’hui la solution la plus mature pour les poids lourds. Il présente deux avantages : il offre une grande autonomie et diminue fortement les émissions de particules fines responsable de la pollution de l’air. Dans sa version renouvelable, le Bio-GNV, il contribue à réduire largement les émissions de CO2 », détaille Pierre Montauzé, chef du Projet Mobilités GNV-BioGNV chez GRDF Nouvelle Aquitaine et Occitanie. Cette alternative au diesel est amenée à fortement se développer. « Plusieurs scénarios liés à la loi transition énergétique visent à dédier un tiers de la consommation de gaz aux mobilités en 2050. En 2025, à minima 25% du gaz en Béarn sera du gaz vert issu de méthaniseurs locaux ».

Reste à savoir comment financer cette transition écologique vers des mobilités décarbonées. Au delà d’initiatives, comme celle de CAPG qui propose des solutions de financement pour l’achat de véhicules électrique à ses clients particuliers ou professionnels, le principal levier est le financement de grands projets d’infrastructures ou d’équipements. C’est là qu’intervient la Banque des Territoires. « Nous accompagnons les acteurs dans ce long virage a faire pour acquérir ces équipements qui coûtent plus cher. Il est nécessaire que les collectivités, de la petite commune au département, puissent s’appuyer sur nous pour des prêts de long terme. Par exemple, nous avons prêté 16 millions d’euros en Nouvelle Aquitaine pour la création de pistes cyclables au cours des trois dernières années, et nous avons accompagné l’agglomération Paloise dans le déploiement de Fébus avec un prêt de 20 millions d’euros sur 30 ans », rappelle Rémi Heurlin, Directeur régional adjoint de la Banque des Territoires. Tous ces efforts suffiront-ils, alors que l’urgence climatique se fait chaque jour plus forte ? « Quand on écoute le GIEC, on sait que la situation est dramatique mais qu’il n’est pas encore trop tard.IL n’y a pas une mais plusieurs solutions à mettre en œuvre pour lutter contre le changement climatique », répond François Tillous. Pour Rémi Heurlin, « il est trop tard pour se dire qu’il n’y aura pas d’effet mais pas encore trop tard pour enrayer ces emballements et s’adapter. On ne sera jamais trop nombreux pour se mobiliser ». En conclusion, Sandrine Lafargue rappelle que « les politiques publiques doivent être incitatrices et facilitatrices pour que les citoyens transforment leurs pratiques. C’est maintenant qu’il faut le faire ».


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