Supplément agriculture 2013

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Georges Labazée, président du conseil général 64

Les ambassadeurs du 64 à Paris

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« Il faut conforter la dimension environnementale »

A

PYRENEES

GRICULTURE SUPPLEMENT AUX JOURNAUX LA RÉPUBLIQUE DES PYRÉNÉES N° 20759 ET L’ÉCLAIR DES PYRÉNÉES N° 20740 DU JEUDI 21 FÉVRIER 2013

© ARCHIVES NICOLAS SABATHIER, ASCENCION TORRENT, SÉBASTIEN LAMARQUE ET MARC ZIRNHELD

Le 64 mise sur la qualité

Le boom de la vente directe Installations : pourquoi le 64 a la cote Les performances des filières agricoles


II | Agriculture - Savoir-faire EDITO Les talents d’aujourd’hui C’est ici et nulle part ailleurs. L’agriculture des Pyrénées-Atlantiques présente, à bien des égards, quelques spécificités dont on peut être localement plutôt fiers. D’abord quelques chiffres qui valorisent les particularités basco-béarnaises tout autant que les savoir-faire des agriculteurs de chez nous. Les Pyrénées-Atlantiques sont le premier département français producteur de fromages fermiers. Le premier aussi pour la production de chevaux lourds. A ce brillant palmarès il faut ajouter le deuxième rang national pour les producteurs de maïs ou encore pour les producteurs de lait de brebis. Un autre classement mérite d’être souligné. Les Pyrénées-Atlantiques sont le premier département français pour l’installation des jeunes agriculteurs. Un record national qui illustre la mise en place de formations pertinentes et de bonnes conditions de travail. Un record qui témoigne également que l’agriculture est considérée ici comme une filière d’avenir. Preuve encore que l’agriculture basco-béarnaise va de l’avant : les circuits courts, autrement dit la vente directe par les agriculteurs de leur propre production, ont la cote auprès de la nouvelle génération paysanne. Cette commercialisation complémentaire des circuits classiques et de la distribution via les coopératives, prend racine dans les nouveaux comportements agricoles. D’autant plus que les consommateurs sont demandeurs. Ce souci de la qualité est entendu par bon nombre d’acteurs du département. Ainsi le président du conseil général Georges Labazée souhaite que soient confortées les productions sous les signes officiels de qualité. Avec pour objectifs que tous ces labels développent la valeur ajoutée des productions locales. Pendant dix jours, l’agriculture basco-béarnaise montrera au salon de Paris aussi bien les performances de ses différentes filières que les savoir-faire des femmes et des hommes qui portent le monde agricole départemental. Autant de talents d’aujourd’hui qui donnent confiance dans l’avenir de l’agriculture régionale. En ces périodes de doutes, c’est déjà une belle réussite. l JEAN MARZIOU

Supplément aux éditions du jeudi 21 février 2013 de l’Eclair et La République des Pyrénées. Directeur de la publication : Christophe Galichon. Rédacteur en chef :JeanMarziou. Editing et secrétariat de rédaction : Olivier Bonetti. Studio graphique de PyrénéesPresse. Impression : Imprimerie P.P.S.A. ZI Berlanne, 64160 Morlaàs.

Sources : Chambre d’agriculture du 64 et Insee

JEUDI 21 FÉVRIER 2013

PYRÉNÉES ÉVÉNEMENT


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PYRÉNÉES ÉVÉNEMENT

Agriculture - Savoir-faire | III INTERVIEW Jean-Michel Anxolabéhère

« Paris, incontournable pour se faire connaître » ENTRETIEN Le président réélu à la tête de la chambre d’Agriculture conduira la délégation départementale à Paris.

J

ean-MichelAnxolabéhère exprime sa fierté de conduire une nouvelle fois la délégation départementale au salon international de Paris, « une fête incontournable ». La journée dédiée aux Pyrénées-Atlantiques y aura lieu le mardi 26 février.

Vous indiquiez, l’an dernier, que le salon de Paris « crée une dynamiquepouvantdurertoute l’année ». Est-ce toujours le cas pour la 50e édition ? Il risque d’y avoir, cette fois, quelques éléments perturbants. Juste après les élections, il y aura forcément des discussions, à la fois entre nous, dans la « famille agricole », mais aussi avec nos interlocuteurs politiques.

« L’installation d’un grand nombre de jeunes agriculteurs dans le département traduit le dynamisme de notre secteur. » Ces résultats (des élections) sont quand même importants car, derrière, cela engage six années. Par rapport au salon, un autre élément pèsera : c’est l’inconnue liée au budget de la Politique agricole commune (PAC). On se dirige vers la prolongation, pour au moins un an, de l’application de la réforme, et cela aussi va générer des discussions. Enfin, ce salon perd un peu de lisibilité avec la fermeture du hall 1 pour causedetravaux.C’estlefiefhistorique, là où se trouvaient les animaux. Cela vous rend-il pessimiste ? J’espère bien sûr que rien ne viendra perturber cette fête, ce moment convivial qui reste un rendez-vous incontournable. Le salon permet de se faire connaître, d’entretenir des relations et, pour la chambre, c’est l’occasion de faire du lobbying. C’est en Pyrénées-Atlantiques que s’installent le plus grand nombre de jeunes agriculteurs. En êtes-vous fier ? Cette situation traduit le dynamisme de notre secteur d’activités, ainsi que la capacité à renouveler les troupes. Mais le mérite principal revient aux jeunes installés et à ceux qui leur ont donné la vocation, c’est-àdire souvent leurs parents. Notre profession reste capable de véhiculer une certaine image. Il y a aussi de la fierté face au travail

Le salon de l’agriculture de Paris reste un rendez-vous incontournable. © ARCHIVES JEAN-PHILIPPE GIONNET

accompli, notre faculté d’accompagnement est reconnue. La chambre d’Agriculture a fait des efforts conséquents pour dégager les moyens suffisants. Là où 14 conseillers travaillent à temps plein, ils n’étaient que 8 deux ans auparavant. Pour autant, avec environ 200 installations annuelles, nous ne sommes pas sur un taux de renouvellement suffisant pour couvrir les départs. Ici comme ailleurs, les filières courtessontenpleinboum :estce une réponse à la crise ? C’est un élément à ne pas négliger dans un département tel que le 64 qui a une forte affluence touristique. Mais cette réponse ne suffit pas dans la mesure où le fait de s’inscrire sur un circuit court signifie aussi qu’il faut assimiler deux autres métiers (transformation, commercialisation). Ce n’est pas toujours possible et on a donc encore besoin de filières organisées. Il faut par conséquent faire attention. Etre vigilants par rapport à la façon dont nous dirigeons les agriculteurs vers ces marchés. Vous avez évoqué les discussions liées à la PAC. Quelle est la position de la chambre ?

Nousattendons,sansêtrecomplètement passifs. Il y a une inquiétude vis-à-vis de ce budget qui traduira la considération accordée aux agriculteurs par les élus, les 27 Etats membres et les parlementaireseuropéens(lireaussile Zoom). La PAC reste un élément important,structurant,maisilne faut pas tout miser dessus pour autant. Mieux vaut bien connaîtrelesmarchés,maîtrisernosoutils. Je rappelle aussi que tous les secteurs agricoles - dont certains essentiels - ne sont pas inscrits dans ce dispositif européen. Votre avis sur la démarche de la marque « Sud-Ouest France » ? Elle est intéressante (*) même si elle n’est pas toujours bien comprise par les acteurs économiques. Parrapportaupérimètre decetteaction,lechampdevision n’estpaslemêmepourtousalors quecettemarquepeutpermettre desituerplusfacilementlaprovenanced’unproduit,mieuxentout casqu’unAOC pluslocal. Etpuis, cen’estjamaisnégatifquandtout le monde parle d’une voix. l GÉRARD CAYRON (*) Cette démarche voit les producteurs d’Aquitaine et Midi-Pyrénées se réunir sous la même bannière.

ZOOM

« Le mérite du président Hollande » A la question : « L’inquiétude que vous exprimez par rapport au budget européen est-elle une façon de marquer votre opposition au gouvernement socialiste ? », Jean-Michel Anxolabéhère répond : « Non, et j’aurai tenu les mêmes propos (lire plus haut) vis-à-vis de l’UMP. Je crois en fait que nos ministres, quels qu’ils soient, c’est-à-dire Michel Barnier ou Bruno Le Maire avant, comme Stéphane Le Foll aujourd’hui, sont tous dans la même posture. Ils essaient vraiment de toujours obtenir le maximum pour les agriculteurs français» explique le président de la chambre de l’Agriculture 64. Et d’ajouter : « Je dirai même qu’il faudra retenir que Monsieur Hollande a le mérite de défendre la reconduction d’un budget PAC qui reste à l’identique, contrairement à ce que l’on peut voir dans d’autres pays ».


IV | Agriculture - Les circuits courts

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PYRÉNÉES ÉVÉNEMENT

Les circuits courts ont la cote REVENUS Plus de 50 % des agriculteurs qui s’installent dans le 64 ont pour projet de travailler en circuit court. Complémentaire

L

e circuit court n’est pas un projet agricole en soi mais une commercialisation complémentaire des circuits classiques et de la distribution via les coopératives. Il ne faut pas se leurrer, on ne pourra pas nourrir toute la population des Pyrénées-Atlantiques en vente directe ! » précise Jean-Luc Lafargue, responsable du pôle agriculture de proximité circuits courts créé il y a deux ans à la chambre d’Agriculture. Accompagnant les porteurs de projet et développant la valorisation des produits locaux auprès du public, ce technicien dresse un constat clair : aujourd’hui plus de la moitié des jeunes placent le circuit court au cœur de leur projet.

La vente directe est le projet principal des jeunes agriculteurs qui s’installent. Paradoxalement ce mode de commercialisation ne concerne que15%desexploitationsagricoles du département. « Leurs prédécesseurs transformaient leurs produits pour les vendre directement ou faisaient de l’accueil : c’était une activité d’appoint pour augmenter leur revenu, appelée diversification. Maintenant, c’est le projet principal des jeunes » souligne JeanPierre Goïty, vice-président de la chambre d’Agriculture. Le point sur cette tendance en essor.

l CE QU’EST UN CIRCUIT COURT Deux critères définissent un circuit court : la distance géographique entre les lieux de production et de consommation. Et le nombre d’intermédiaire entre le

producteur et le consommateur, qui doit être inférieur ou égal à un. L’achat d’une pièce de bœuf à la boucherie du village relève du circuit court si le détaillant est le seul intermédiaire entre le consommateur et le producteur. Lemêmeproducteurpeutfournir une grande surface, et ce n’est plus du circuit court. « La notion de produit fermier, associée aux circuits courts, n’est pas définie danslecadredelalégislationmais par des labels ou chartes de qualité qui garantissent aux consommateurs la proximité et les modalités de la production » précise Jean-Pierre Goïty. Les circuits courts les plus usités sont la vente à la ferme, sur les marchés, et à un commerçant détaillant (76 % des ventes directes en Aquitaine), les points de vente collectifs, en tournée, par correspondance, en paniers (Amap par exemple, représentant 1 % des ventes directes), et la restauration collective ou commerciale.

l LES CONTRAINTES POUR L’AGRICULTEUR Dans le cas du circuit court, l’agriculteur assume trois fonctions au lieu d’une : production, transformation et commercialisation. « Il lui faut réorganiser son exploitation, avec parfois des investissements matériels, pour transformer ses produits. Il doit se rendre visible, chercher des débouchés, prospecter sa clientèle, innover pour se différencier dans un contexte concurrentiel » explique Jean-Luc Lafargue. «Lesjeunessontmieuxformés qu’avant. Certains sont armés d’un BTS technico-commercial » poursuit Jean-Pierre Goïty, qui rappelle que les précurseurs en la matière sont les viticulteurs. Partradition,ceux-cisontattachés à « suivre » leur produit, à le trans-

former et à le promouvoir dans le contact direct avec les consommateurs à travers dégustations, visites et animations ponctuelles. Jurançon et Madiran ont ouvert la voie, mais le circuit court concerne aujourd’hui toutes les filières (maraîchage, viande, produits laitiers). « La recherche d’une valeur ajoutée qui reste sur l’exploitation est une très bonne chose pour le monde agricole, si la profession organise ces nouvelles formes de commercialisation et en garde le contrôle » estime Jean-Pierre Goïty. Outre une polyvalence professionnelle, le circuit court implique une réorganisation du temps de travail : l’agriculteur partage ses tâches entre production, organisation des ventes directes (avec parfois des livraisons) et le contact avec les clients.

69

Parmi les 134 nouvelles installations d’agriculteurs en 2012, 69 travaillent en circuits courts.

10

C’est le pourcentage des exploitants qui pratiquent la vente directe en Aquitaine.

l LES AVANTAGES POUR LE CONSOMMATEUR Le consommateur est demandeur de transparence sur les produits achetés. Il ne veut pas forcément des produits « bio », mais il est attaché à la notion de proximité. Pour faire la différence avec les grandes surfaces, le contact humain direct est un atout,maislaqualitédesproduits attenduedoitaussiêtresupérieure à celle des denrées de la grande distribution. « Avec la vente directe, les agriculteurs ont une opportunité unique pour expliquer les réalités de leur activité et faire changer les clichés : ils ont les pieds sur terre, savent ce qu’ils fontetentretiennentdesrapports normauxaveclasociété !»conclut Jean-Pierre Goïty qui estime que les circuits courts sont créateurs non seulement d’emplois, mais aussi d’une plus juste connaissance des consommateurs par rapport aux contraintes agricoles. l MARIE-PIERRE COURTOIS

Une bonne partie de la production de pêche roussanne trouve preneurs, chaque

5 LIEUX DE DISTRIBUTION PRIVILÉGIÉS 1 - LES AMAP

2 - LES MARCHÉS DE PRODUCTEURS DE PAYS

3 - BIENVENUE À LA

Les Associations pour le maintien d’une agriculture paysanne ou Amap sont apparues au début des années 2000 et proposent à leurs clients-adhérents des paniers de produits locaux. Le consommateur s’engage sur des commandes régulières et vient chercher son panier toutes les semaines ou tous les 15 jours. Il est acteur de l’association de producteurs qui le ravitaille en donnant un peu de son temps (réception de marchandises, organisation, accueil…). Il existe 160 Amap en Aquitaine ravitaillant 8 400 foyers. La première de la région a été fondée à Assat en 2004. Il en existe 70 dans le 64, dont 43 en Béarn.

Les marchés de pays existent depuis près de 20 ans, co-organisés par les producteurs et les chambres d’Agriculture et collectivités. Le label « Marché de producteurs de pays », créé en 2007, garantit au consommateur qu’il a affaire au producteur lui-même. Ces marchés connaissent un essor très rapide depuis 2008 (29 départements adhérents en France, 2 200 producteurs et 2 000 marchés par an). Dans les Pyrénées-Atlantiques, le nombre de marchés de producteurs augmente ; il est passé de deux en 2010 à 5 en 2011 et 15 en 2012. L’objectif est de proposer 30 à 50 marchés dans le délai de 2 ans.

Les producteurs de Bienvenue à la soit par l’agrotourisme, soit par la répondent à une charte de qualité chambres d’Agriculture. D’abord d’agriculteurs, ce réseau qui permet redécouvrir les réalités du monde sa création en 1988. Dans les P-A, réseau et 60 d’entre eux pratiquent

Pour le maintien d’une agriculture paysanne

La garantie d’acheter auprès des producteurs

A la découverte du monde


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Agriculture - Les circuits courts | V

auprès des jeunes agriculteurs des circuits classiques, la vente directe, qui a la cote, représente pourtant moins de 10 % de la commercialisation agricole. 3 QUESTIONS À...

1 800

Evelyne Augareils

« Dans la vente directe, il y a de l’humain »

des 12 000 exploitations des Pyrénées-Atlantiques(soit15%) pratiquent la vente directe.

Evelyne Augareils préside Bienvenue à la ferme. INTERVIEW Comment évolue le réseau Bienvenue à la ferme ? Il constitue une garantie lisible de la qualité de nos produits et de notre accueil pour le consommateur, et une reconnaissance pour l’agriculteur qui n’est plus isolé dans son coin mais s’inscrit dans une démarche collective. Il connaît un essor constant depuis dix ans. Au départ, à la fin des années 1980, il reposait sur l’initiative des femmes d’agriculteurs souhaitant développer l’accueil et le contact direct avec le consommateur. La démarche s’est généralisée et intéresse aujourd’hui directement les hommes. Depuis huit ans, les jeunes qui s’installent ont pour projet de travailler en circuits courts. Le réseau reçoit quinze à vingt demandes d’adhésion supplémentaires par an de la part de producteurs. Il y a de la place pour tout le monde si l’offre est bien répartie sur le territoire.

année à Monein, lors de la fête dédiée à ce fruit. Un bel exemple de vente directe. © ARCHIVES NICOLAS SABATHIER

Justement,quellesqualitésfautil pour réussir dans la vente directe ? Tout le monde ne peut pas s’y mettre : il faut avoir la fibre du contact et un sens du commerce, l’envie de sortir de chez soi et d’expliquer son activité. Il faut aussi être réaliste, la vente directe est un mode de commercialisa-

tion comme un autre, donc à l’agriculteur d’évaluer son marché, de mettre en place son réseau, d’être au fait du contexte. Si douze fermiers proposent déjà le même produit dans un même secteur géographique, il ne sera pastrèsopportunqu’untreizième s’installe… En agrotourisme et accueil à la ferme, l’objectif va aussi au-delà de la commercialisation : il y a cette idée de permettre aux gens de redécouvrir le monde agricole, de créer un échange, de susciter une curiosité par rapport à l’activité. Le succès des circuits courts est-il durable selon vous ? Je l’espère, car il ne s’agit pas d’un engouement très soudain, comparable à un phénomène de mode, mais plutôt d’un essor progressif. La démarche des consommateurs change petit à petit ;ilsneveulentpasforcément manger bio mais sont de plus en plus sensibles à la proximité, et attachés à des produits locaux. Ils veulent savoir où, comment et par qui ce qu’ils consomment est produit. Ici, nous avons une exploitation de bovins viande ; la vente directe représente 70 % de l’activité de mon fils et ma fille a développé une ferme équestre. Et maintenant, quand nous vendons de la viande, notre rôle ne s’arrête pas là : nous expliquons comment la cuisiner, nous discutons, nous échangeons des recettes… un peu comme au village ou entre amis. Dans la vente directe, il y a de l’humain et de l’amour ! l PROPOS RECUEILLIS PAR M-P C

FERME

4 - LES POINTS DE VENTE COLLECTIFS

5 - LA RESTAURATION COLLECTIVE

ferme diversifient leurs activités vente directe. Leurs produits labellisée et développée par les initié par des femmes aux consommateurs de agricole, connaît le succès depuis 120 producteurs font partie du la vente directe.

Dans ces points de vente créés par des producteurs, le consommateur peut trouver des produits fermiers (fromage, vin, viande, légumes) et rencontrer au moins l’un des agriculteurs associés. La structure peut être une association ou une entreprise, et prendre la forme d’un étal sur un marché, d’un point de vente chez un exploitant, ou encore d’une moyenne surface. Le consommateur peut y faire la quasi-totalité de ses courses avec la garantie d’une production locale. Il en existe 85 en France. En Béarn, le magasin Ferm’Envie, est le premier point de vente collectif de cette ampleur (400m2) dans le 64.

Des collectivités locales (communes et conseil général) sollicitent de plus en plus des agriculteurs pour que leurs produits, comme les légumes ou les laitages, entrent dans la confection des repas des cantines, maisons de retraite, livraison de repas à domicile ou restaurants municipaux (à l’exemple d’Orthez qui a été précurseur en la matière). Il peut s’agir d’actions régulières (établissements scolaires) ou de manifestations ponctuelles (repas de fin d’année ou autre). Depuis trois ans, ce type d’action est engagé dans certains collèges du département.

agricole

Une moyenne surface lancée à Serres-Castet

Des produits de qualité au menu des cantines


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VI | Agriculture - L’entretien

PYRÉNÉES ÉVÉNEMENT

« Conforter les productions de qualité » DÉPARTEMENT Georges Labazée, président du conseil général, évoque la situation de l’agriculture dans le département et le soutien qu’il apporte au maintien de la diversité d’une activité qui doit jouer la carte de la qualité.

Georges Labazée : « Le département accompagne fortement la mécanisation. » © ARCHIVES MARC ZIRNHELD

L

e conseil général investit cette année près de 5 millions d’euros pour renforcer l’agriculture dans les Pyrénées-Atlantiques. Une action multiple qui s’articule autour de trois axes détaillés par le président du conseil général Georges Labazée. Quelle est la politique du conseil général en matière de soutien à l’agriculture ? Elle s’articule autour de trois grands enjeux. D’abord conforter la dimension environnementale à travers la protection des eaux, des sols, et la production d’énergies renouvelables. Le développement du pastoralisme, afin de maintenir une activité économique sur la zone de montagne, s’inscrit également dans cet enjeu.

« Cette année, l’accent sera mis sur la filière du fromage de brebis, avec la définition de règles et principes dans l’accompagnement de cette filière. » Ensuite, conforter les productions sous signes officiels de qualité, afin de développer la valeur ajoutée des productions. Le positionnement du département dans la lutte contre les risques sanitaires et climatiques a aussi pour vocation de sécuriser les productions locales. Enfin, le troisième objectif est de maintenir les actifs et les outils de production. Cela passe par l’accompagnement des agriculteurs en difficulté, le soutien à l’installation. De plus le département accompagne fortement

« Nous portons une attention particulière à la filière bois qui sera, elle aussi, une priorité en 2013. »

la mécanisation, qu’elle soit collective via les Cuma (coopérative d’utilisation de matériel agricole) ou individuelle en zone de montagne. Quelle enveloppe pour cette politique ? L’ensemble de ces interventions mobilisera, 4,7 millions d’euros dans le budget départemental 2013. Soit 2,9 millions en investissement et 1,8 million en fonctionnement. Y a-t-il des filières plus particulièrement suivies ? Dès 2012, nous nous sommes particulièrement penchés sur la filière ovin-lait. Dans le cadre de

cette filière, nous souhaitons donner la priorité de nos interventions à la première transformation des produits issus de l’agriculture locale par les coopératives et les entreprises. En 2013, l’accent sera donc mis sur la filière du fromage de brebis, avec la définition de règles et principes dans l’accompagnement de cette filière. La situation financière de l’élevage, bovin et ovin, restant très difficile, le conseil général sera attentif à toute évolution du contexte. Nous engagerons aussi une valorisation de la production du blé en farine et la création d’une filière viande bovine locale du Pays basque. Enfin, nous portons une attention particu-

« Le dossier prioritaire sera l’accompagnement de l’AOP Ossau-Iraty, dans une campagne de promotion. »

lière à la filière bois qui sera elle aussi une priorité en 2013.

« 2013 verra la poursuite des actions prioritaires, comme l’accompagnement des pratiques respectueuses, autour de la qualité de l’eau. » Pour cela, il est important de structurer la filière locale par la mise en place de circuits courts de valorisation des bois, la mobilisation du bois énergie et une incitation à l’usage du bois dans les constructions.

« Du bio au menu des cantines des collèges et maisons de retraite » CANTINES Le conseil général travaille à valoriser les productions locales par la transformation fermière et notamment le développement de débouchés en circuits courts. « Notre but est de permettre aux fermiers et artisans locaux de répondre aux besoins d’approvisionnement des collèges pour 20 % en bio et 20% sous signes officiels de qualité. Un élargissement de la démarche « manger bio » à destination des établissements pour personnes âgées et personnes handicapées est programmé pour 2013 » indique Georges Labazée. Pour cela, le conseil général a recruté une nutritionniste qui a pour mission de porter ce projet. « Cela nous permet de conforter l’agriculture de proximité. » l

A terme, les fermiers et artisans locaux devront répondre à hauteur de 40 % aux besoins d’approvisionnement des collèges. © DR/ARCHIVES PP

Quelle est votre stratégie pour les démarches qualité ? Nous soutenons les démarches collectives de qualité, qui visent à une meilleure valorisation des productions. Et donc de la valeur ajoutée dans nos exploitations, au travers des signes officiels de qualité et d’origine (AOP, IGP). En 2013, le dossier prioritaire sera l’accompagnement de l’AOP Ossau-Iraty, dans une campagne de promotion spécifique dans le cadre des enjeux de la filière ovine laitière. Êtes-vous préoccupé par le nouveau classement des zones vulnérables ? Lors du vote du budget 2012, nous avons établi un cadre de référence que nous avons appelé « Agriculture et environnement. » Nous l’avons axé autour de 13 principes selon quatre thèmes : les déchets, l’énergie, la biodiversité et l’eau. 2013 verra la poursuite des actions prioritaires, comme l’accompagnement des pratiques respectueuses, autour de la qualité de l’eau. Sur les zones vulnérables, c’est vrai que le conseil général s’est mobilisé auprès des autorités préfectorales afin de demander le nonclassement des bassins des Luys de France et Béarn en zone vulnérable. Il est important que les efforts considérables engagés par le monde agricole, dans nouvelles mises aux normes et capacité de stockage des effluents, ne soient pas vains. Il est donc inconcevable que les exploitations agricoles, à peine achevées leurs mises aux normes, courent le risque de devoir réinvestir. l PROPOS RECUEILLIS PAR ERIC NORMAND


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PYRÉNÉES ÉVÉNEMENT

Agriculture - Productions | VII

Des « stars » du Béarn gourmand PRODUITS Emblèmes de la gastronomie locale, ils incarnent la qualité de l’agriculture du 64 en France et dans le monde. La truite des Pyrénées

L’agneau de lait des Pyrénées

La pêche roussanne de Monein

La pêche à la truite dans les eaux des gaves est une tradition ancienne en Béarn mais ce sont les salmoniculteurs basques, qui, au début des années 2000, se regroupent pour faire valoir la qualité de la truite d’élevage, obtenant en 2004 la création de la marque « Truite du Pays Basque », qui jouit d’une reconnaissance locale et qui est en demande d’une validation au niveau européen (IGP). Les pisciculteurs engagés dans cette démarche utilisent les eaux des rivières, qui ne font que transiter sur les bassins d’élevage et privilégient une durée de production lente. Les truites produites (à chair blanche ou rose) sont caractérisées notamment par des taux de matière grasse inférieurs à ceux des truites d’autres origines.

Les agneaux de lait des Pyrénées naissent après la descente des brebis des estives. Trois races locales se distinguent : basco-béarnaise, manech tête noire et manech tête rousse. Produit depuis le début du XIXe siècle, dans les montagnes et communes situées au sud du gave de Pau, l’agneau de lait des Pyrénées est élevé par les bergers et producteurs de la filière laitière et fromagère. Bien que la consommation d’agneau de lait reste confidentielle en France, l’obtention du Label rouge en 1992 permet un développement de la production, qui n’est plus délocalisable : la protection du territoire à l’échelle européenne est désormais garantie par l’IGP, obtenue en2012.

C’est une culture locale par excellence puisqu’elle est associée à Monein. Remarquable par sa grosseur, la perfection de ses formes et la richesse de ses coloris autant que pour son goût, la pêche roussanne est une variété endémique célébrée à la fin du XIXe siècle, mais qui a disparu durant des décennies des pratiques agricoles et dont la réintroduction a été préconisée à partir de 1939 par la station de recherche fruitière de l’Institut national de la recherche agronomique de Bordeaux. Au début des années 2000, une poignée de producteurs du Jurançonnais autour de Monein, s’organisent pour remettre au goût du jour « la reine des pêches ».

l 800 éleveurs ovins référencés sous l’IGP sur les 2000 du départe- l 18 producteurs sous la bannière de la coopérative des vergers du l 18 sites, pour l’essentiel autour de la vallée des Aldudes (Pays ment. 150 000 agneaux de lait des Pyrénées produits chaque saison paysdeMonein(unetrentainedevergerssur20hectares)ontproduit

Basque) ou de la vallée de Pau (Béarn), produisent 1 500 tonnes de (octobreàjuin)et30000labellisésetvendusdans60pointsdevente. 80 tonnes à la saison 2012 et 3 producteurs sont indépendants. truites par an. Une marque « Truite du Pays Basque » a été créée en LeLabelrougeaétéobtenuen1992,l’Indicationgéographiqueproté- L’Association de promotion de la pêche roussanne œuvre depuis 2004 ; la demande d’IGP est en cours. gée (IGP) en octobre 2012. 2004 à l’obtention de la qualification Label rouge.

La blonde d’Aquitaine Originaire du Sud-Ouest, elle est la « star » bovine des pâturages pyrénéens : la blonde d’Aquitaine pâture au moins six mois dans l’année et elle est nourrie exclusivement de fourrage. On recense plus de 6 000 producteurs dans les Pyrénées-Atlantiques, respectant tous la charte des bonnes pratiques d’élevage et la tradition des élevages allaitants : élevage du veau avec sa mère et conduite du troupeau en pâturage. La filière s’est structurée autour de trois labels rouges attestant de la qualité rigoureuse des méthodes de production et de l’origine de la viande. Les veaux élevés sous la mère par exemple, sont exclusivement nourris au lait maternel par tétée au pis.

Le porc frais du Sud-Ouest

L’élevage de porcs du Sud-Ouest est destiné à la fabrication du jambon de Bayonne et de toutes les salaisons de la région. Ses conditions d’élevage et sa nourriture (essentiellement à base de céréales) obéissent à des cahiers des charges très stricts. Produit le plus prisé et connu des consommateurs, le jambon de Bayonne s’élabore au cœur du bassin de l’Adour, entre l’océan et les montagnes, au bord de l’Atlantique et au pied des Pyrénées. C’est le vent du sud et le microclimat particulier qui l’accompagne qui sèchent le jambon et l’aident à naître après des mois d’affinage. La récente reconnaissance par l’IGP du porc frais d’origine du Sud-Ouest garantit la qualité de la matière première et de la l 95 % des vaches allaitantes de plus de trois ans du département viande fraîche et peut apporter une plus value aux éleveurs sont des blondes d’Aquitaine. C’est la première production du dépar- dans la fabrication de pâtés, saucisses, rillettes, boudins. tement avec un cheptel de plus de 100 000 têtes ; plus de la moitié l 350 producteurs de porc frais du Sud-Ouest dans les Pyrénéesdes 12 000 exploitations sont dédiées à cette activité. Atlantiques. Cet élevage est pratiqué dans trois régions Trois labels rouges garantissent la qualité de cette production : bœuf excellence, bœuf blond d’Aquitaine et veau élevé sous la mère et 17 départements (1 400 producteurs en tout) soit un potentiel de production conforme aux cahiers des charges de 1,5 million (depuis 1971). de porcs. L’ancrage territorial du jambon de Bayonne est garanti depuis 1998 par l’IGP et sa qualité par le Label rouge. Le porc frais d’origine Sud-Ouest est garanti par deux labels rouges (porc au grain et porc fermier) et par l’IGP depuis janvier 2013.

Le fromage Ossau-Iraty Il est emblématique des montagnes où il est produit : le fromage pyrénéen au lait entier de brebis (à pâte pressée non cuite) incarne le Béarn et le Pays Basque depuis la nuit des temps et a accédé à l’Appellation d’origine contrôlée sous le double nom Ossau-Iraty de ses vallées de production dès 1980. Protégé depuis 1996 à l’échelle européenne, ce fleuron traditionnel du monde pastoral a acquis, de longue date, ses lettres de noblesse mais la filière n’hésite pas pour autant à innover, avec les initiatives de producteurs qui lancent par exemple un camembert au lait de brebis ou encore un bleu au lait de brebis. l 1 380 producteurs, 130 producteurs fermiers et une vingtaine de

transformateurs affineurs ont produit 44 millions de litres de lait AOP Ossau-Iraty en 2011 ; 3 478 tonnes de fromage (dont 327 de fromage fermier) ont été vendues en 2011. Bénéficiant d’une Appellation d’origine contrôlée (AOC) depuis 1980, l’Ossau-Iraty est également reconnu à l’échelle européenne par l’Appellation d’origine protégée (AOP) depuis 1996.

l DOSSIER RÉALISÉ PAR MARIE-PIERRE COURTOIS


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VIII | Agriculture - Etat des lieux

PYRÉNÉES ÉVÉNEMENT

Elevage : des productions en baisse

TENDANCE Si les filières végétales se portent plutôt bien, le département enregistre de notables baisses de production dans les filières bovins viande, bovins lait et porcine, du fait de la hausse des coûts de production.

L

La filière ovine n’est pas épargnée par la crise avec une baisse de 2 400 € de revenus sur un an par éleveur. © PHILIPPE DELVALLÉE

’année 2012 a été celle des disparités, avec une tendance à la baisse dans certaines filières due à la hausse constante des coûts de production. La valeur de la production départementale a été estimée (chiffres 2011) à 821 millions d’euros (chiffre d’affaires hors primes). Mais, si l’on entre dans le détail, 55 % de cette somme en progression de 4 % par rapport à l’année passée, proviennent des productions animales (soit - 10 %), 39 % des productionsvégétales(soit+14%) et 6 % des productions de servi-

ces. Et c’est bien là que se situe le problème. Dans les PyrénéesAtlantiques,l’indicateurderevenu moyen est en baisse de 6 % à 15 700 € par actif en raison de la charge des filières d’élevage. C’est incontestablement dans le secteur « bovins lait » que les producteurs ont le plus de difficultés. En 2012, la collecte a baissé de 17 millions de litres selon la chambre d’agriculture. De quoi se poser des questions quant à l’avenir de la filière. Pour le porc, les abattoirs doivent compenser la perte de production locale par des achats hors Sud-Ouest. En

Viticulture

Maïs

Du rendement et de la qualité

Réduire les disparités

l Etat des lieux. Contrairement à d’autres vignoblesnationaux,larécolteaétébonnetantauniveau des rendements que de la qualité. Pour le madiran, la qualité des rouges sera au rendez-vous et les prix restent stables. Pour le pacherenc, même si la récolte a été bonne, les ventes sont en baisse par manque de produits haut de gamme. L’irouléguy enregistre des volumes et des prix en légère progression. Quant au jurançon, l’activité commerciale se maintient et tendrait même à progresser en fonction de l’accroissement de l’offre résultant de la mise sur le marché du millésime 2010 plus abondant que ses prédécesseurs.

l Etat des lieux. La production est atypique. Les

l Pourquoi ça marche. La taille des exploitations est petite (5,7 ha en moyenne) mais ces dernières dégagent une valeur de production supérieure à 25 000 € dans les trois quarts des cas et 100 000 € pour le tiers supérieur d’entre elles. Les caves particulières commercialisent à 94 % en bouteilles, privilégiant les circuits courts pour 66 %. Les chefs d’exploitation sont plus jeunes que dans le reste de l’Aquitaine et sont aux commandes d’exploitations spécialisées.

bovins viande, la décapitalisation du cheptel s’accentue. Même la filière ovine n’est pas épargnée (2400 € de perte de revenus en moyenne sur un échantillon de 110 livreurs). D’où une orientation accrue vers les circuits courts et de proximité choisie par un jeune sur deux qui s’installe. « Valeur ajoutée et maîtrise des coûts sont les enjeux de la pérennité des exploitations agricoles départementales de demain », le tout sur fond d’évolution de la Politique agricole commune (PAC). l DOSSIER PHILIPPE DELVALLÉE

rendements ont été bons à corrects sur l’Est et le piémont, mais mauvais sur l’Ouest selon la nature des sols. Si le rendement moyen reste correct, il présente de fortes disparités et, de surcroît, il est loin d’égaler le record de l’an passé. Les parcelles non-irriguées sont particulièrement pénalisées. Le maintien des cours aux alentours de 250 € la tonne (12 novembre 2012 rendu à Bordeaux) dans un contexte mondial compliqué (sécheresse aux USA, incidents de production en Amérique-du-Sud, mauvaise météo en Ukraine) laisse présager de belles opportunités pour les producteurs béarnais. l Pourquoi ça marche. Dans de bonnes conditions, le maïs est une plante qui s’exprime.

Certains essais ont prouvé que l’on pouvait parvenir à 200 quintaux par hectare. La génétique hors OGM contribue pour beaucoup aux bons résultats. On constate une hausse des débouchés dans l’alimentation animale, conséquence du gain de compétitivité du maïs face aux autres céréales.

marchés sur le national tout en bénéficiant d’ouvertures à l’export. Ils sont à l’inverse des autres vignobles français du fait de conditions climatiques favorables en 2013.

l Perspectives. Malgré les progrès génétiques et les stratégies d’esquives telles que les semis précoces, certaines disparités demeurent dans les rendements. Des aménagements de retenues d’eaudetypecollinaireouprivéespourraientrésorberceproblèmedansuncontexteoùlademande est plus élevée que l’offre.

Sylviculture

Légumes

L’union fait la force

L’explosion du haricot vert

l Perspectives. Les vignobles du piémont pyrénéen peuvent espérer prendre de nouveaux

l Etat des lieux. Dans un contexte difficile (ralentissement de l’activité papetière, écroulement

l Etat des lieux. Les surfaces cultivées en haricot

de la demande en bois d’œuvre), la filière s’organise avec l’alliance des 3 coopératives du SudOuest (Cafsa, Cofogar et Forestarn). L’ouverture d’une agence à Jurançon devrait inciter les 55 000 propriétaires forestiers du département à s’unir pour réduire le morcellement (2,6 ha en moyenne par propriétaire). Le conseil général vient de lancer une étude sur le potentiel d’utilisation du bois local par les artisans du département (bois ameublement ou de construction).

vert sont en forte augmentation (523 ha soit + 24 % par rapport à 2011). Les résultats sont à l’objectif même si la fin de campagne a été marquée par des épisodes de gel. C’estlegardenpeasquiabénéficiédecettehausse, ce qui n’empêche pas ce dernier d’atteindre des rendements records (9,46 tonnes par ha soit +12%parrapportà2011).Enmaïsdoux,lerendement moyen est en légère diminution (- 2,9 % par rapportà2011)pouratteindre17,57tonnesàl’hectare.

l Pourquoiçamarche.Lespolitiquesdemassifs (montagne basque, Grand Pau, Béarn), mises en place par le Centre régional de la propriété forestière, commencent à payer. Dans le secteur d’Oloron, des études qualitatives ont démontré que les bois du département peuvent rivaliseravecd’autresproduitsnationauxplusréputés. l Perspectives. L’intérêt grandissant pour le

bois énergie, la volonté des collectivités locales de mettre en place des chaufferies domestiquesalimentéesparleboisetlesprojetsindustriels sur le bassin de Lacq offrent des perspectives intéressantes. La filière n’entend pas pour autant délaisser le bois d’œuvre ou celui dédié à la papeterie.

l Pourquoi ça marche. L’irrigation et la contractualisation sont incontestablement les deux

atouts de la filière. La première permet de faire face aux sécheresses de plus en plus fréquentes sur certaines zones, la seconde permet de sécuriser les débouchés commerciaux. Cela se vérifie aussi pour le maïs semence (+ 8 % de surfaces contractualisées). l Perspectives. Les opérateurs prévoient une stabilité du plan de production pour 2013, qu’il s’agisse du maïs doux, du haricot vert et du gardenpeas. Les rémunérations des agriculteurs devraient être les mêmes que lors de l’exercice précédent. Pour le maïs doux, résorber les attaques de taupins et autres scutigerelles reste un problème d’actualité. Le manque de solutions techniques a pénalisé les producteurs cette année.


JEUDI 21 FÉVRIER 2013

Agriculture - Etat des lieux | IX

PYRÉNÉES ÉVÉNEMENT

Blonde d’Aquitaine

Canards gras

Une baisse du cheptel

Flambée du coût alimentaire

l Etat des lieux. Le département enregistre une

l Etat des lieux. Un coût alimentaire qui a progressé de 18 %, voilà qui n’est pas fait pour rassurer les producteurs fortement pénalisés. La production régionale enregistre le même repli qu’au niveau national (baisse de 3 % en volume). Du côté de l’interprofession, on préconise une grande prudencesurlesvolumesmisenproductionentenantcomptedelasituationéconomiquedupays et du moral des Français. Les marges brutes en gavage retrouvent les valeurs de 2008.

diminution du nombre d’éleveurs de 10 % sur les quatre dernières années. La baisse du cheptel inquiète les professionnels de la filière. Des craintes sont aussi de mise quant à la rémunération des éleveurs. L’année 2012 est marquée par la baisse delaproductiondeviande.Ilenrésulteunepoursuite de la hausse des cours dans toutes les catégories de produits. l Pourquoi ça marche. Malgré une production et uneconsommationàlabaisseenEurope,laBlonde d’Aquitaine se porte plutôt bien. Sa viande, moins forte et plus tendre que celle du Charolais par exemple, correspond parfaitement à la demande du consommateur. l Perspectives. Plusieurs défis sont à relever. Le contexte de crise est défavorable à l’élevage du fait de la hausse du prix des céréales et la France doit importer de la viande bovine pour compenser la baisse de ses disponibilités. De plus, la consommation nationale est morose. Les achats de bœuf frais des ménages ont reculé de 2 %, de janvier à septembre 2012. La décapitalisation des troupeaux allaitants et la baisse du stock de veaux sur pied sont de loin deux des préoccupations majeures.

l Pourquoi ça marche. Suiteàlamodificationducahier deschargesdel’IGPfoiegrasduSud-Ouestaveclapossibilité de gaver en 10 jours, les nombres de repas ont diminué.Ceciaprovoquél’améliorationdelamargebrute avec un coût d’alimentation plus faible qu’en 2011 alors que le coût des matières premières ne cesse de flamber. Le pourcentage de perte en palmipèdes a également diminué du fait d’objectifs de poids de foie moins élevés. l Perspectives. La hausse du coût alimentaire doit être prise en compte par la grande distribution afin de pérenniser les exploitations et les entreprises de la filière foie gras. Le métier d’éleveur en prêt à gaver devient de plus en plus technique avec des charges à maîtriser, mais aussi des exigences pour le gavage et pour de nouvelles souches, ce qui nécessite de nouvelles adaptations.

Porc

Chevaux lourds

Une activité en repli

Un décollage attendu

l Etat des lieux. Le nombre d’éleveurs référencés Bayonne en production porcine est en baisse

l Etat des lieux. Même si les Pyrénées-Atlan-

de 5,7 % dans le département (6,3 % sur la zone IGP). La production diminue de 3 à 4 % de manière générale. Les éleveurs doivent faire face à la mise aux normes des ateliers. Dans 70 % des cas cela a été fait, mais pour le reste, certains hésitent. En effet, il s’agit d’un investissement relevant du bien-être animal et par conséquent improductif, selon certains producteurs. L’estimation des volumes sur les 9 premiers mois de l’année 2012 montrait une baisse de 8 à 10 % des produits rentrés en salaison. Les volumes commercialisés à l’export augmentent.

tiques constituent toujours la première poulinière de chevaux de trait en France, la commercialisation de la viande de poulain ne décolle pas pour des raisons de structures. Pourtant la demande existe mais le récent désengagement des haras nationaux en matière d’étalonnage constitue un nouveau frein au développement d’une filière qui ne demande qu’à évoluer. L’inquiétude est grande en la matière pour 2013 alors que la consommation se fait pressante.

l Pourquoiçanemarchepas.L’abattagesemaintient enAquitaine.LegroupeFipso àLahontanreprésente toujours 62 % des abattages régionaux. L’incitation Bayonneauxéleveurssurdesporcspluslourds(entre 90 et 105 kg de carcasse) est favorable à la démarche IGP nécessitant des jambons plus lourds et plus gras. l Perspectives. On compte beaucoup sur l’IGP porc du Sud-Ouest qui va permettre de valoriser l’ensemble de la carcasse. De nouveaux agréments sont en cours de discussion, pour une exportation vers le Mexique et les USA. Les salaisonniers ont diminué lapartdesjambonspluslégersafindepouvoiraugmenter les durées de sèche des jambons.

l Pourquoi ça ne marche pas. La marque viande de poulain d’Ossau n’est pas exploitée comme il le faudrait. Avec un peu d’organisation la fusion des abattoirs de Louvie-Soubiron et d’Oloron représente un avantage certain. Les ovins étant dirigés vers le premier, le cheval devrait pouvoir disposer d’une salle de découpe multi-espèces au sein du second. Les circuits courts sont une excellente opportunité. On profite encore des aides de la PAC ainsi que celles des races menacées. l Perspectives. Les éleveurs souhaitent se rapprocher des structures agricoles, contractuali-

ser certains services avec le Groupement de défense sanitaire et trouver un véritable ingénieur produit pour la commercialisation des chevaux. Pour l’heure les prix sont bas et on n’essaye pas d’engraisser.

Ovins

Bovins lait

Des revenus en baisse

Encore du lait en moins

l Etat des lieux. Le département des Pyrénées-Atlantiques reste le 2e bassin français en nombre

l Etat des lieux. Dix-sept millions de litres de lait en moins sur le département : c’est l’amer constat de la Chambre d’agriculture. « Si la conjoncture laitière ne s’améliore pas, les cessations risquent de se poursuivre. Le contexte économique défavorable favorise la concurrence d’autres productions telles que le maïs beaucoup plus rémunérateur. Le département compte 867 points de collecte. Pour le début de la campagne 2012-2013, on note un recul de la collecte d’environ 3 %. Le nombre de cessationslaitièresenaoût2012entraîneunediminution du quota administratif. Si la situation reste inchangée, il est à craindre des orientations vers d’autres filières. Plus que jamais, la pérennité des élevages est en danger dans un contexte de hausse des cours de production.

d’éleveurs, derrière celui de Roquefort et devant la Corse. Après deux campagnes de production en forte hausse, la campagne 2012 marque le pas. La collecte de lait globale recule de 1,95 %. Les fabrications de fromage sont, elles, en forte hausse de l’ordre de + 3,12 %. La projection des résultats laisse apparaître une baisse de revenus de 2 400 euros. l Pourquoi ça marche. La filière ovine laitière du département constitue le poumon économique des montagnes basques et béarnaises. Elle est aujourd’hui, avec la filière bovine allaitante, l’unique production de ces zones difficiles. l Perspectives.L’IGP«AgneaudelaitdesPyrénées»

obtenue en 2012 constitue un réel espoir pour s’affranchirdumonopoleespagnol.Lesopérateurs commerciauxontdésormaislescartesenmainpour conquérir de nouveaux marchés dans le nord de l’Europe.Maislemarchéespagnolsera-t-ilenmesure d’absorberetdepayerles250à280000agneaux de lait que le 64 commercialisera ? Que faire pour l’autonomiealimentairedesexploitations ?Comment réagiràlaconcurrenced’autresfromagesdebrebis à pâtes pressées ? Tels sont les enjeux de demain.

l Pourquoi ça ne marche pas. La production laitière est peu rémunératrice. Pourtant la

filière profite d’atouts : productivité des surfaces fourragères, proximité des lieux de consommation, présence des entreprises de collecte sur le territoire et formation des jeunes. l Perspectives. L’année2011-2012apermisauxéleveursderetrouverdesrésultats«normaux » au niveau des exploitations polyculture-élevage laitier. Cependant, les trésoreries sont toujours fragiles et la conjoncture, depuis l’été 2012, ne permet pas de mobiliser les producteurs sur cette production.


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JEUDI 21 FÉVRIER 2013

Fiers de notre jeunesse !

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Fiers de notre agriculture !

Pyrénées-Atlantiques : 1erer département de France en nombre d’installations de jeunes agriculteurs


JEUDI 21 FÉVRIER 2013

Agriculture - Réflexion | XI

PYRÉNÉES ÉVÉNEMENT

« Agriculteur, un métier complexe » ENTRETIEN Chercheur toulousain, François Purseigle pose sur le monde agricole, et à l’occasion du salon international de Paris, son regard averti de sociologue.

M

ZOOM

aître de conférences et chercheur en sociologie à l’Institut polytechnique de Toulouse, François Purseigle, 39 ans, est ingénieur en agriculture. Par ailleurs chercheur associé au centre de recherches politiques de Sciences-po Paris, il a également travaillé sur « la place des agriculteurs dans la vie politique française » et évoque ici les mutations qui traversent le monde agricole.

Aquitaine : 6 500 jeunes agriculteurs de moins en 10 ans Il y a, aujourd’hui, 6 500 jeunes agriculteurs (- de 40 ans) de moins en Aquitaine par rapport au début de ladécennie,selonleschiffresdurecensement général agricole fait en 2010 par les services du ministère. Cette tranche d’âge ne représente plus que 17%dunombretotald’exploitations, soit un niveau bien en deçà de la moyennenationale(21%).Seulnotre département, avec plus de 20 % de jeunes,tientsonrangdansunerégion qui a perdu près de 100 000 hectares sur la même période. Les principales raisons invoquées sont le problème d’accès au foncier et « un défaut d’image de la profession.»

Pour quelles raisons peut-on avoir, aujourd’hui, envie de devenir agriculteur ? Parce que c’est un métier qui porte des enjeux différents. Le fait de produire pour s’alimenter en est un, mais on retrouve également des enjeux territoriaux, environnementaux...

« Les agriculteurs sont

L’existence d’autres syndicats est quand même reconnue et je pense que le pluralisme a été acté. La position de la FNSEA est aussi liée au projet qu’elle porte mais il y a, malgré tout, des débats. C’est une situation qui, finalement, est un peu à l’image de ce monde assez homogène.

aujourd’hui dix fois moins nombreux qu’un siècle auparavant. » Les jeunes qui s’installent ont conscience de tout cela. Et puis, on a aussi affaire à des métiers choisis, complexes, très complets. Est-il encore possible de dresser le portrait-robot de l’agriculteur contemporain ? C’est de plus en plus difficile à réaliser car il y a une pluralité des compétences qui s’expriment à travers les différentes filières. Pour autant, une tendance lourde se dégage : le niveau de formation des agriculteurs est toujours plus élevé. On voit des jeunes qui y viennent tardivement, souvent après une première expérience professionnelle. Il y a aussi davantage de jeunes femmes. Peut-on dire que nous sommes en présence d’une « espèce » en voie de disparition ? L’activité se maintient, mais cela n’est pas le fait des mêmes acteurs. On voit de moins en moins d’actifs familiaux et de plus en plus d’agriculteurs seuls. La part d’agriculteurs dans la population active française diminue et ils sont, aujourd’hui, dix fois moins qu’un siècle auparavant. On estime qu’il restera 320 000 agriculteurs en 2030. Le modèle familial serait donc en danger ? Disons que, sans avoir complètement disparu, la famille n’est plus au cœur de la pratique professionnelle. Les agriculteurs ont de moins en moins de conjoint. Mais, pour autant, le revenu apporté de l’extérieur reste important. Je sais par

François Purseigle vient de publier, avec un autre sociologue, Bertrand Hervieux, « Sociologie des mondes agricoles » aux Editions Colin. © DR exemple que dans ma région, en Midi-Pyrénées, 9 000 actifs familiaux ont été perdus au cours des 10 dernières années (lire aussi le zoom sur l’Aquitaine). On a donc affaire à plus d’agriculteurs qui sont dans une pratique individuelle. Le modèle de l’agriculture familiale est soumis à de profonds bouleversements. C’est la même chose pour ce que je nomme la « société villageoise ». Cette réalité n’existe plus et il faut chercher à comprendre les phénomènes d’adaptation de la population paysanne à la modernité. Crise économique, pression foncière, normes environnementales : tout cela pèse-t-il sur le monde agricole ?

« Il y a une situation de dépendance vis-à-vis de l’Europe, mais cela paraît d’autant plus indispensable qu’elle permet d’assurer l’existence d’exploitations. » Il y a cette idée générale selon laquelle l’avenir est beaucoup plus incertain. Un fort sentiment de déclassement social traverse la profession. Quant à la pression foncière, c’est une vraie question mais elle en cache d’autres. Il faut savoir que des phénomènes de concentrations foncières et de productions sont aussi le fait d’agriculteurs.

Est-ce que l’image de l’agriculteur chiraquien, conservateur, est toujours d’actualité ? Cette population reste-t-elle présente dans le débat politique ? Elle est entrée en minorité mais reste aisément repérable. Elle continue d’adhérer à certaines valeurs, garde les mêmes penchants politiques, idéologiques... Je dirai que cette population se caractérise par un repli identitaire même si des exceptions existent, notamment dans ce qu’on appelle le « Midi rouge » en LanguedocRoussillon. La position hégémonique de la FNSEA (1) est-elle un atout ou un handicap pour la profession ?

La marque Sud-Ouest France complète les AOC Pour la première fois, les régions Aquitaine et Midi-Pyrénées se présentent vraiment main dans la main au Salon de l’agriculture à Paris. Les délégations des deux régions seront physiquement réunies sous la seule bannière de la marque « Sud-Ouest France », une démarche destinée à accompagner sur le long terme les producteurs régionaux désireux de voir leurs productions mieux identifiées. « C’est une très bonne chose », estime François Purseigle

qui, pour le compte de l’Agence nationale de la recherche, travaille notamment sur les nouvelles formes d’organisations économiques et sociales. « Déjà menée en Languedoc-Roussillon, cette expérience a témoigné d’une certaine réussite. Elle renvoie à un élargissement de la gamme des produits et cette démarche est complémentaire des autres signes distinctifs de qualité déjà existants, tels que les AOC », ajoute-t-il. l

Alors qu’on attend le budget qui encadrera la Politique agricole commune (PAC) ces prochaines années, l’agriculture française peut-elle vivre sans l’Europe ? Il y a une situation de dépendance mais cela paraît d’autant plus indispensable qu’elle permet d’assurer l’existence d’exploitations. Tout cela est soutenu par des raisons politiques, la PAC repose sur un choix fort qui a été fait par l’Europe. Mais ne faut-il pas, désormais, essayer de comprendre ce monde en raisonnant à une échelle plus large ? Effectivement. On ne peut plus raisonner sur le monde agricole uniquement à partir d’une réalité nationale. Je crois qu’il faut donc passer à un autre niveau d’analyse, à une toute autre échelle, y compris sur le plan politique. On voit bien, aujourd’hui, que les revendications agricoles ne concernent pas que nos pouvoirs publics. Elles valent aussi pour l’Europe et le monde. Je dis cela en pensant notamment aux difficultés que rencontrent les agriculteurs pour la transmission de leurs exploitations. l PROPOS RECUEILLIS PAR GÉRARD CAYRON

(1) La fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA) est le syndicat majoritaire.


JEUDI 21 FÉVRIER 2013

XII | Agriculture - Installations

PYRÉNÉES ÉVÉNEMENT

Installations d’agriculteurs : CONJONCTURE Le système de polyculture élevage en Béarn et Pays Basque, de même qu’un accompagnement soutenu

O

n enregistre, en moyenne chaque année, trois départs pour deux installations » constate Nicolas Bernatas, responsable de la Commission installation à la Chambre d’agriculture. Mais, dans le détail, on assiste à une augmentation des installations entre 2011 et 2012 avec, néanmoins, des disparités dans les filières. A cette bonne santé, plusieurs explications, comme le souligne Thierry Péré, directeur du service installation à la chambre. « Notre département a bien résisté du fait des nombreux projets envisagés (261 entretiens au Point information en 2012), de la très forte communication professionnelle et de la volonté de mettre en place une solide organisation technique pour l’accompagnement. Tout porteur de projet trouve un environnement favorable ».

« La qualité de l’accompagnement donne aux jeunes une image positive de la profession. » Thierry Péré, directeur du service installation à la Chambre de l’agriculture 64.

Ainsi, les équipes techniques et les conseillers de la chambre sont toujours en relation avec des interlocuteurs au sein des banques ou des centres de gestion. « C’est une habitude sur le département. On essaye d’être exemplaire en poussant assez loin la qualité. Cela motive les jeunes. Cet accompagnement leur donne une image positive de la profession ».

Des aides en zone montagne Une autre explication à l’attrait de l’installation dans les Pyrénées-Atlantiques réside dans le zonage. « La majorité des dossiers concerne les zones montagne (54,3 %) ou défavorisée (23,2 %) où l’on bénéficie de bonifications en matière de prêts ou de dotations jeunes

agriculteurs (DJA) » poursuit Thierry Péré. Le troisième facteur d’attractivité pour les jeunes agriculteurs est l’existence d’une tradition de polyculture élevage en Béarn et au Pays Basque. « Il faut savoir que notre département est le plus important d’Aquitaine et du massif pyrénéen en matière d’élevage » insiste Thierry Péré.

L’élevage a le vent en poupe « Depuis 3 ans, c’est la filière ovins lait qui tire son épingle du jeu. En revanche, on manque de projets pour les bovins viande mais nous avons des effets compensateurs sur les autres filières » ajoute-t-il. Au final, 80 % des installations de 2012 portent sur l’élevage (59 en ovins lait, 14 en bovins viande, 10 en bovins lait, 8 en palmipèdes), la filière végétale faisant la part belle au maraîchage et à la vigne. « Le panel est très large et notre capacité technique pour accueillir les porteurs de projet est très ouverte. Nous arrivons à proposer des solutions sur mesure. Par exemple, 5 bergers sans terre ont été installés cette année ». La mobilisation totale de toutes les forces agricoles du département s’avère efficace et aboutit à un bon renouvellement des générations. Les résultats sont prometteurs : 75 % des moins de 40 ans s’installent avec une DJA (dotation jeunes agriculteurs), 97 % des jeunes passant par le dispositif chambre sont toujours présents au bout de 5 ans (délai imposé pour parvenir aux objectifs) et 25 % ont un niveau de formation au-delà du bac. La qualité de vie est aussi un autre aspect de cette dynamique. « Il y a certes les motivés qui ne se posent pas de question, commente Nicolas Bernatas, mais aussi, certains salariés qui reviennent à la terre car, malgré la crise, cela reste un cadre de travail attractif, une qualité de vie recherchée ». l ENQUÊTE PHILIPPE DELVALLÉE

ZOOM

Le registre départemental de l’installation, un outil précieux Le registre départemental de l’installation (RDI) est devenu un outil indispensable, notamment pour les hors cadres familiaux. Dans le département, le RDI représente 9 exploitations inscrites (6 à destination de reprise individuelle, 3 en recherche d’associés). Ce sont aussi 94 candidats à la reprise inscrits(35%d’origineurbaine,30%d’originerurale,35%d’origineagricole). Les seniors qui n’ont pas de repreneurs peuvent s’investir dans des projets de parrainage. Ainsi le RDI en propose 12 (8 projets sociétaires, 4 reprises individuelles) avec aide à la conclusion au bail et aide régionale à la transmission de l’exploitation. Cinq parrainages sont à engager sur le premier semestre 2013. Rappelons, de plus, que 62 % des installations du département se réalisent sous forme sociétaire (34 en EARL, 51 en Gaec dont 17 entre époux et 52 en individuel pour 2012).

Depuis 3 ans, la filière ovins lait attire le plus grand nombre de jeunes agriculteurs. Au final, 80 % des installations de

3 QUESTIONS À...

Pierre Cheret, directeur adjoint à l’Eplefpa

« On les pousse à aller vers les BTS » A Montardon, on considère que ce sont environ 10 % des effectifs qui se destinent à l’installation. A Orthez et Oloron c’est un peu plus, de l’ordre de 20 %. En revanche, pour la filière bac pro conduite et gestion des exploitations agricoles (CGEA), un peu moins de la moitié des lycéens se dirigent vers la reprise ou la création d’une exploitation.

Pierre Cheret, directeur adjoint à l’Eplefpa LE TÉMOIN Pierre Chéret est le directeur adjoint chargé du développement agricole au sein de l’Etablissement public local d’enseignement et de formation professionnelle agricole des Pyrénées-Atlantiques (Eplefpa), lequel chapeaute le lycée d’enseignement général et technologique de Montardon (Legta), les lycées d’Orthez et d’Oloron, le Centre de formation pour adultes (CFPPA) et le centre de formation des apprentis agricoles (CDFAA). Qu’est-ce qui explique le succès de l’enseignement agricole ? Ce sont des établissements qui fonctionnent bien avec un encadrement de qualité et, surtout,ungrandpaneldeformations. Les effectifs s’élèvent à 330

10 % des jeunes formés à Montardon se destinent à l’installation. © ARCHIVES MARC ZIRNHELD

élèves et 220 étudiants à Montardon, 180 lycéens à Orthez et 190 à Oloron. Il y a du monde et toutes les places sont prises. Cependant, nous ratissons large. A l’issue de leur formation, les diplômés ne choisissent pas tous l’installation. Il y a plus d’emplois dans l’agroalimentaire, le service auxexploitantsquedansl’agriculture proprement dite. Quel est le pourcentage des jeunes qui se destinent à la reprise ?

Quelle est la clé pour une bonne préparation à l’installation ? Tant qu’ils sont dans le cursus, nous conseillons aux bacheliers de poursuivre en BTS. Beaucoup suivent ce conseil. Jusqu’au bac pro, ils apprennent à s’initier ou à se perfectionner dans les techniques d’élevage. Le BTS permet de consolider ces connaissances par une formation rigoureuse en comptabilité et gestion. Ceci est très important car, une fois l’installation effectuée, ce sont eux qui vont devoir rembourser et s’adapter aux réglementations en vigueur. l


JEUDI 21 FÉVRIER 2013

Agriculture - Installations | XIII

PYRÉNÉES ÉVÉNEMENT

pourquoi le 64 a la cote par la Chambre d’agriculture, sont deux des raisons du succès. EN CHIFFRES

137

C’est le nombre d’installations (dotationsjeunesagriculteursagréées par la commission départementale d’orientation agricole) recensées en 2012, soit une progression de 29 % par rapport à 2011. Sur les 12 dernières années, on note une moyenne de 128installationsparan.L’année2012 sesituedoncau-dessusdelamoyenne décennale du département et occupe le 1er rang national.

222679€

C’est la moyenne des investissements totaux réalisés par les 137 installations de 2012. L’installation aidéereprésente30,5millionsd’euros pour le département. Ceci d’autant plus qu’il s’agit d’une activité non délocalisable faisant travailler les entreprises locales.

20 %

C’est le pourcentage des installations hors cadre familial soit26 en 2012 dont 12 au Pays Basque et 14 en Béarn. La répartition s’établit commesuit :4associationsavectiers, 15 créations et 7 reprises. Ovins lait et maraîchage sont les productions de prédilection. 2012 dans le département ont porté sur l’élevage. © ARCHIVES DR

3 QUESTIONS À...

André Coig, président des Jeunes agriculteurs

PORTRAITS AGRICULTEUR DE PERE EN FILS

« Si c’était à refaire, je le referais ! » Florian Guichot s’est installé en 2010 au sein de l’entreprise familiale de Pene à Castétis. Mais, contrairement à ses parents, il n’a pas choisi la production de volailles. « J’ai préféré me consacrer au veau sous la mère », déclare-t-il. Un choix qui pourrait paraître risqué dans un contexte de crise pour la filière bovins viande. « Le veau sous la mère, par la constance de ses débouchés, reste rémunérateur » assure-t-il. Il a repris une exploitation de 20 vaches et de 20 ha à un exploitant qui partait à la retraite. « L’investissement de départ n’était pas démesuré » explique-t-il. « Les bâtiments existaient déjà car le cédant produisait des veaux de boucherie pour la coopérative des éleveurs des Pyrénées-Atlantiques (Celpa). Il a juste fallu quelques transformations pour adapter la structure en stabulation libre de 32 places et créer une salle de tétée (12 places avec 6boxesàl’arrière)pourlaproduction de veaux sous la mère ». Afin de s’installer, Florian a été accompagné par l’Adasea, puis il a

Florian Guichot. © PHILIPPE DELVALLÉE intégré le dispositif Plan de professionnalisation personnalisé (PPP).

Un cheptel de 30 vaches « Aujourd’hui, je possède un cheptel de 30 vaches (20 blondes, 3 limousines et 7 tantes montbéliardes). Je conseille aux candidats à l’installation de présenter de petits projets afin d’être sûrs de pouvoir rembourser ». Son père, quant à lui, reste plus prudent. Sans l’EARL et son assise économique, il aurait été impossible pour Florian de s’installer. Mais, pour ce dernier, la chose est entendue : « Si c’était à refaire, je le referais ! ». l

AGRICULTEUR SANS TRADITION FAMILIALE

« Une dynamique qui reste fragile » Un ingénieur chimiste devenu maraîcher André Coig président des J.A. LE TÉMOIN André Coig, président des Jeunes agriculteurs (J.A.) entend participer, avec ses équipes, à la dynamiquedel’installationsurle département. S’il reste optimiste pour 2013, il demeure prudent tant la conjoncture est susceptible de changer. Dequellemanièreinterviennent lesJApourpromouvoirl’installation ? PourleprochainSalondel’agriculture, nous allons encadrer un groupe de 39 élèves des lycées d’Oloron, Orthez et Montardon qui vont se rendre à Paris pour promouvoir des produits locaux. Noussommesprésentsauxdifférents forums de l’installation lors desquelsnousprésentonstoutce qui relève du dispositif aidé. Dernièrement,nousétionsàSaint-

« Le métier d’agriculteur a de l’attrait » estime André Coig. © ARCHIVES JEAN-PHILIPPE GIONNET

Palais devant 90 élèves, qui ont réaliséunfilmaprèsletémoignage deneufjeunesagriculteurs.Nous avonsréalisécemêmetyped’intervention à Oloron et à Mont avant un forum de la transmission mettantencontactdesjeunesavec lescédants.Carrefourdesmétiers, mallette pédagogique font aussi partie de notre dispositif. Les projets en circuit court semblent nombreux ? Nous avons demandé une enquête.L’affirmationqu’unjeune

sur deux voudrait s’installer en circuit court nous paraissait un peu rapide. L’envie existe de faire delaventedirectemaisdesproblèmes de main-d’œuvre arrivent rapidement.Parexemple,certains possédantuncheptelde50vaches vont faire deux veaux en vente directe pour des questions de trésorerie.Lescircuitscourts,cela marchepourlefromagedechèvre ou le maraîchage. Pour le reste, il fautrelativiser.Celavasedévelopper mais c’est compliqué. Quel avenir pour l’installation dans le 64 ? L’année 2013 s’annonce encore meilleure avec un potentiel de 180 projets. La dynamique est forte, le métier a de l’attrait, mais il faut rester humble. L’édifice reste fragile. Pour conforter le mouvement, nous sommes en train d’élaborer un nouveau dispositif, « J’Innovation », qui pourrait apporter une aide entre 3 000 et 30 000 € selon les projets, de type camion frigorifique, machine à traire ou bâtiments. l

Depuis2011,RégisMathon,38 ans,estdevenu«paysan»comme ilseplaîtàledéclarer,ensespécialisant dans le maraîchage de légumes de saison sur des terres communales (1,8 ha) louées à Pomps. Pourtant, rien ne prédestinaitRégisauxmétiersdelaterre. « Monpèreétaitdentiste,mamère femme au foyer. Moi-même, je suisingénieurchimistedeformation ». Le déclic fut cependant un peu long à venir. « J’étais client d’uneAssociationpourlemaintien d’une agriculture paysanne (Amap)etj’entendaisdirequel’on avait du mal à trouver des maraîchers. J’étais au chômage, alors j’ai décidé de franchir le pas ». Cela s’est d’abord concrétisé par un stage de 6 mois sur des exploitations du plateau de Ger ou à Ogeu. « Je voulais savoir si ça me plaisait et me diriger vers le biologique ». A l’issue de cette phase de découverte, Régis a appris que le Centre d’initiatives pour valoriser l’agriculture et le

Régis Mathon. © PHILIPPE DELVALLÉE milieurural(Civam)avaitcrééune couveuse agricole. « J’ai décidé de l’intégrer et j’y suisrestédurantunan.L’avantage est qu’il n’y avait aucun investissement à faire. Je travaillais sur une terre louée à un paysan à Argelos. Cette année de test m’a permis de savoir si je pouvais continuer ». Pari gagné puisque, depuis 2 ans, Régis commercialise ses productionsauseindel’Amapde Mourenx,aumarchédeMorlanne ou en vente directe. l


JEUDI 21 FÉVRIER 2013

XIV | Agriculture - Salon de Paris

680 000 65 visiteurs attendus à Paris, ce qui en fait le plus grand salon agricole au monde.

animaux du département en concours et présentation.

PYRÉNÉES ÉVÉNEMENT

156

vins ont été présélectionnés pour participer aux concours.

L’excellence de la production du département rafle une pluie de médailles aux concours parisiens. © ARCHIVES MARIE-PIERRE COURTOIS

L’agriculture du 64 monte à Paris PROMOTION Sous la marque « J’aime l’agriculture 64 » qui fédère les savoir-faire du département, des producteurs porteront fièrement les couleurs des Pyrénées-Atlantiques au Salon international de Paris du 23 février au 3 mars.

Chaque année, la chambre d’Agriculture des Pyrénées-Atlantiques et le conseil général misent sur cet événement. En 2013 la mobilisation de ces deux partenaires permet de proposer à six producteurs, deux organisations de producteurs et une brasserie artisanale d’être présents à Paris.

LE SALON À PARIS.

- Du 23 février au 3 mars, Hall 7.2, Stand K41. -Le rendez-vous des PyrénéesAtlantiques : mardi 26 février.

Les produits basques et béarnais séduisent des milliers de visiteurs.

Le concours général agricole des produits

Le concours général agricole des animaux

l Samedi 23 février - Volailles abattues - Découpes de volailles - Produits issus de palmipèdes gras l Dimanche 24 février - Produits apicoles - Piment d’Espelette - Vins du Sud Ouest l Lundi 25 février - Truites fumées - Produits laitiers l Mardi 26 février - Jus de fruits - Bières - Charcuteries - Confitures - Safran

l Samedi 23 février Ovinpiades - Hall 7-1 l Lundi 25 février Concours des prim’holstein - Hall 3 l Mardi 26 février Présentation des brebis laitières - Hall 7-1 l Mercredi 27 février Concours des porcs basques - Hall 7-1 l Jeudi 28 février - Concours des blondes d’Aquitaine, Hall 3 l Vendredi 1er et samedi 2 mars Trophée national des ânes - Hall 6

© ARCHIVES MARIE-PIERRE COURTOIS

!

L’agneau de lait en vedette

ZOOM

De plus, la délégation des éleveurs des Pyrénées-Atlantiques sera le reflet de notre élevage : blonde d’Aquitaine, prim’holstein, ovins, porcs et équins seront représentés. Au total, 65 animaux sont présélectionnés ou inscrits pour les présentations. Ils représentent, avec leurs éleveurs, le département, la qualité de son élevage et de sa génétique. Enfin, comme à chaque édition, la filière ovine sera présente. Cette année, les projecteurs seront braqués sur « l’Agneau de lait des Pyrénées » qui vient d’obtenir l’Indication géographique protégée (IGP). l

samedi Ouvert du mardi au à 17h30 de 9h à 12h et de 14h

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64270 Lahontan - Tél. 05 59 65 14 01 wwww.vergerdelermitage.fr

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L

e Salon international de l’agriculture, à Paris, c’est plus 680 000 visiteurs et le plus grand concours agricole mondial. C’est une opportunité pour faire connaître l’agriculture des Pyrénées-Atlantiques et les produits issus de l’agriculture de notre département.En2013,poursoncinquantième anniversaire, c’est un salon totalement relooké qui accueille desproducteursdudépartement.


JEUDI 21 FÉVRIER 2013

PYRÉNÉES ÉVÉNEMENT

PRODUCTION

Gastronomie et tourisme au hall des régions Six producteurs, deux filières, l’association Bienvenue à la Ferme et les offices de tourisme seront à Paris les ambassadeurs du Béarn et du Pays Basque.

Producteurs et agroalimentaire l Arnabar, Michel Curutchet Etchart, RD 9180, Osses 06 30 57 09 75. Elevage et transformation de canards. l Elizaldia, Jean Baptiste Loyatho, Gamarthe - 06 70 60 34 57. Jambon de Bayonne et charcuteries basques. l Aguerria, Daniel Dupuy, Hiribehere, Irouleguy - 06 07 37 44 32. Foie gras de canards et confit du Pays Basque. l Akerbeltz, François Iraola, Ascain - 06 81 95 10 40. La bière du Pays Basque. lFromagerie Agour, Peio Etcheleku, zone artisanale Urzabaleta, Helette - 05 59 37 63 86. Fromages. l Atelier Bipertegia, Gilbert Darthayette, Espelette. Piments d’Espelette, condiments, sauces et spécialités basques.

Les filières l Syndicat AOC Piment d’Espelette, MaisonWapurrak, Espelette - (Martine Damois, présidente) 06 88 21 69 54. l Consortium jambon de Bayonne, Abiopole, ArzacqArraziguet - 05 59 04 49 35.

Réseaux lBienvenue à la ferme, Maison de l’agriculture, 124 bd tourasse, Pau. l Gîtes de France, 20 rue Gassion, Pau. l Comité départemental du tourisme Béarn Pays Basque.

Tourisme lOffice de tourisme Hasparren l Nive Adour Ursuya l Office de tourisme Bidache l Office de tourisme Béarn des Gaves l Office de tourisme Monein Cœur de Béarn

COMMUNICATION

Une promotion à renforcer La Chambre d’agriculture s’est engagée dans un partenariat avec Fun dagro uagn de NavarreetHazid’Euskadiautour du projet « In agro Salute » pour 2007-2013. Ce projet arrive cette année à son terme. Il a permis à la Chambre d’agriculture de renforcer ses actions de promotion de l’agriculture et de ses produits, comme c’est le cas pour sa participation au Salon del’agricultureàParis.Etenjuin, vous découvrirez l’expo « J’aime l’agriculture 64 » à Morlaàs.

Agriculture - Salon de Paris | XV

Bienvenue à la ferme a rendez-vous avec le public parisien Pour la deuxième année consécutive, l’association Bienvenue à la ferme aura son propre espace sur le stand des Pyrénées-Atlantiques. L’objectif est double. Il s’agit de faire connaître l’association Bienvenue à la ferme Béarn Pays Basque pour donner envie aux Parisiens de venir séjourner dans nos fermes et d’offrir l’opportunité à des adhérents du réseau producteurs fermiers de découvrir l’expérience du Salon de l’agriculture, sur deux ou trois jours de vente.

Avec des producteurs et des adhérents Cet espace collectif accueille cinq producteurs. Trois d’entre eux sont de nouveaux adhérents. Ce sera donc, pour eux, leur première participation au Salon international de l’agriculture à Paris. Les producteurs participants sont : • René et Sophie Millet - les fromages de Clarmontine à Barinque. • Peïo et Nelia Setoain - Ferme Auzkia aux Aldudes • Philippe et Evelyne Gantet - Ferme de Bicatou à Maslacq • Famille Carrère - Les délices

• Fabienne Castetbielh Bibane à Meracq avec une vache de race bordelaise - Hall 3. • Frédéric Ducazeau - Pierretoun à Labastide-Clairence, savon et comestiques au lait d’ânesse - Hall 6. • Nicolas Maleig - Leanor à Oloron-Sainte-Marie, produits cosmétiques au lait de jument et d’ânesse - Hall 6. • Jean-Pierre Gogny - Ferme Harizkazuia à Cambo les Bains, spectacle Zaza l’abeille. L’association compte aujourd’hui 121 adhérents. En René et Sophie Millet des fromages 2012, 14 exploitations sont de Clarmontine à Barinque. venues rejoindre le réseau. Ce © ARCHIVES JEAN-PHILIPPE GIONNET développementdevraitseconfirmer en 2013. du Luy de France à Malaussane Contact : Benoît Floquet. • Désiré et Kathy Loyatho - Tél : 05 59 90 18 41. Ferme Ekiola à Gamarthe. Il est à signaler également la présence des adhérents pendant toute la durée du salon sur le stand des Pyrénées-Atlantiques ou dans les halls des animaux. Ces adhérents sont : • Jean-Baptiste Loyatho Ferme Elizaldia à Gamarthe Hall 7-2. • Michel Curutchet - Ferme Arnabar à Osses - Hall 7-2.

Un espace tourisme Béarn et Pays Basque

Aux côtés de l’association Bienvenue à la Ferme seront présents les acteurs du tourisme des Pyrénées-Atlantiques : Gîtes de France Pyrénées-Atlantiques, le Comité départemental du tourisme Béarn-Pays Basque, les offices de tourisme Nive Adour Ursuya Bidache, Pays de Nay Monein Cœur de Béarn. l

L’agneaudelaitdesPyrénéesprotégé paruneindicationgéographique L’Agneau de lait des Pyrénées a décroché l’IGP et la reconnaissance européenne. Le règlement européen enregistrant l’Indication géographique protégée (IGP) « Agneau de lait des Pyrénées » a été publié au Journal officiel de l’Union européenne du 3 octobre. La dénomination de vente « Agneau de lait des Pyrénées » est désormais protégée sur tout le territoire européen. L’agneau de lait des Pyrénées devient ainsi la première filière à obtenir l’IGP parmi toutes les autres filières de l’agneau de lait en France (citons, notamment, l’agneau de Roquefort et l’agneau corse…).

800 éleveurs sous la bannière de l’IGP La filière est aujourd’hui regroupée autour de la marque collective « Agneau de lait des Pyrénées ». Elle représente plus de 800 éleveurs produisant 150 000 agneaux pouvant bénéficier du Label Rouge et de l’IGP. Depuis 20 ans, la qualité supérieure de la viande d’agneau de lait des Pyrénées est authentifiée par le Label Rouge. L’obtention de l’IGP va plus loin et reconnaît la typicité de l’agneau de lait des Pyrénées dans toute l’Europe.

ZOOM

Une viande fine et moelleuse

150 000 agneaux de lait sont produits chaque année. © ARCHIVES JEAN-LOUIS BELHARTZ

L’Agneau de lait des Pyrénées est un produit bien particulier qui se différencie aisément des autres agneaux produits en France. Il s’agit d’un agneau très jeune, âgé de 15 à 45 jours, pour un poids carcasse de 4,5 kg à 11 kg. Les agneaux sont « élevés sous la mère » : ils sont nourris exclusivement au lait de brebis par tétée au pis. L’allaitement artificiel est interdit. l

L’Agneau de lait des Pyrénées est un produit fortement lié à son territoire. Depuis des temps anciens, les Pyrénées-Atlantiques sont un territoire d’élevage des ovins. Deux races ont toujours été privilégiées pour leur grande rusticité et leur aptitude laitière : les manech et les bascobéarnaises. Vers la fin du XIXe siècle, l’agneau a commencé à constituer un débouché pour la filière : âgé d’une quarantaine de jours et exclusivement alimenté aveclelaitdesamèrepartétéeaupis, l’agneaudelaitdesPyrénéespossède une chair fine et moelleuse qui fait la joiedesgastronomes :unaspectblanc, rosé, un goût suave.

Une production protégée L’indication géographique protégée, c’est la valorisation et la protection d’une production ovine ancestrale sur les Pyrénées. Cette IGP contribue au maintien des éleveurs ovins sur lesPyrénéesetaudéveloppementéconomiquedel’agriculturedemontagne.

LES CONCOURS

Les fleurons de l’élevage en lice Blonde d’Aquitaine et prim’holstein, porcs, ânes, ovins : les meilleurs représentants des races locales ont été sélectionnés. Ils sont 21 éleveurs à avoir un ou plusieurs animaux sélectionnés pour le concours général agricole. l Blonde d’Aquitaine - Gaec Dou Cap De La Coste, Philippe Basta - Arzacq. - Julian Bracot - Viellesegure -ThierryTicoulet -Viellesegure. l Prim holstein - Earl Mourterou, Jean-Paul Mourterou - Bosdarros. - Gaec Les Vignes Rousses Chapelle de Rousse. - Earl Cradey, Francois Hounieu Cradey - Coarraze. - Gaec Les Tilleuls, Edouard et Fabrice Capdepon - Sevignacq Meracq. l Bordelaise EARL Bibane, Fabienne Castetbielh - Meracq. l Âne des Pyrénées - Georges Mousques - Orthez - PierreYves Pose, Gîte Auberge La Garbure - Etsaut. l Mûle des Pyrénées : Patrick Brunet - Bordes. l Pottok - Marie Pilar Aguerre - Itxassou. - Daniel Arbeletche - Ostabat. l Ovins/basco-bearnaise - Fidelle, Ahetzia - Ordiarp. - Sahores - Moncayolle. l Ovins/manech tête noire - Fidelle, Ahetzia - Ordiarp. - Aguer, Bourg - Camou Chihigue. l Ovins/manech tête rousse - Bidabe Eskain - Barcus. - Fidelle, Ahetzia - Ordiarp. l Porc basque - Gaec Artetxea, Artexea - Lantabat. - Gaec Mainhagieta, route de Pagolle - Lohitzun. - Oteiza Catherine, Arretechea, Les Aldudes. l Porc gascon Henri Ilharamounho, Etxebarnia - Labets Biscay. l

Le trophée des lycées agricoles Le trophée national des lycées agricoles - qui comprend cinq épreuves comme le toilettage d’animal, sa présentation ou la réalisation d’un blog - est organisé à Paris du 27 février au 3 mars. Il vise, par exemple, à valoriser l’élevage bovin laitier ou allaitant dans les exploitations pédagogiques des établissements, valoriser le travail réalisé pour la formation des élèves ainsi que l’enseignement pluridisciplinaire, renforcer le partenariat entre enseignements et professionnels. Les participants sont : le lycée des métiers de la montagne d’Oloron (vache béarnaise), le lycée professionnel agricole d’Orthez (blonde d’Aquitaine), lycée agricole de Pau-Montardon (blonde d’Aquitaine et prim’holstein).l


XVI | PUBLICITE

JEUDI 21 FÉVRIER 2013

Communauté de communes de

Lacq

Terre d’énergies En partenariat avec les acteurs du monde agricole, la communauté de communes de Lacq aide les entreprises agricoles et agroalimentaires, participe au développement de l’agriculture et de l’emploi de ce secteur économique dynamique.

Faciliter les économies d’énergie Un fonds de 100 000 € est consacré à aider les agriculteurs qui ont recours aux différentes sources d’énergies renouvelables ainsi qu’à ceux qui s’équipent de matériel visant à améliorer l’efficacité énergétique de leur exploitation.

prévenir les situations à risques La CCL abonde un fonds destiné à soutenir les agriculteurs fragilisés. Ces derniers peuvent recevoir jusqu’à 1 500 € afin de financer un plan de relance personnalisé : mise aux normes, conseil juridique, etc. Ce dispositif est porté par la Chambre d’agriculture 64 en partenariat avec la Mutuelle Sociale Agricole et le Conseil général des Pyrénées-atlantiques.

Vins du Jurançon Fonds de concours de 300 000 € à la cave des producteurs de Jurançon pour améliorer leur outil de travail. Organisation d’une journée festive et culturelle le 6 octobre 2012, ayant réuni plus de 5 000 personnes à Monein, sur le thème du Jurançon, visant à promouvoir ce vignoble auprès du grand public.

filière bovine Le salon de l’agriculture est une vitrine du monde rural et un outil de promotion important pour les éleveurs de Blondes d’Aquitaine du territoire. La CCL participe aux frais de déplacement à Paris : une subvention annuelle de 2 000 € est versée au Syndicat Blonde d’Aquitaine des PyrénéesAtlantiques.

agroalimentaire La société Vignasse et Donney bénéficie de l’aide de la CCL pour implanter son atelier de découpe de viande sur la zone Eurolacq 1 à Artix. Cette nouvelle activité renforce un pôle agroalimentaire et logistique émergeant sur le territoire (Condipack et Olano).

produits locaux Chaque année la CCL organise 3 marchés de producteurs de Pays à Mourenx, Monein et Arthez-de-Béarn. Avec ses partenaires du Pays Lacq Orthez Béarn des Gaves, financement à hauteur de 13 000 € d’actions de promotion en faveur des producteurs locaux : élaboration d’un annuaire de Producteurs de Pays, organisation de rencontres professionnelles entre producteurs et restaurateurs locaux.

pêche Roussane Dans le cadre du plan de relance élaboré par la SCA « Les vergers du Pays de Monein », la CCL verse une subvention de 3 000 € afin de participer au financement de l’élaboration du cahier des charges « Label Rouge ». L’obtention de ce label est indispensable au développement de la filière. Conception et réalisation : cc-lacq.fr

www.cc-lacq.fr


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