Sur les traces de l’Antiquité
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3 QUESTIONS A...
Claracq-Lalonquette : un sentier pour remonter le temps
Quand les Romains sont-ils arrivéssurleterritoireaquitain?
En 56 avant Jésus Christ, Crassus, légat de Jules César, atteint le territoire des peuples aquitains entreGaronneetPyrénées.Lespeuples sont forcés de capituler en 52 avant JC suite à la bataille d’Alésia et la défaite de Vercingétorix. L’année suivante, le territoire est divisé en trois provinces : la Belgique au Nord, la Celtique au centre et l’Aquitania au SudOuest.
Sous l’Empire romain, le territoire va être réorganisé plusieurs fois. L’Aquitaine, qui sous César s’étendait jusqu’au cours Garonne, sera étendue jusqu’au sud de la Loire. Les grandes cités comme Aquae Tarbellicae (Dax) ouAtura(Aire-sur-l’Adour)apparaissent tout comme les agglomérations Beneharnum (Lescar) et Iluro (Oloron) dans le Béarn.
Comment s’organise le territoire?
Souslerègned’Auguste,l’ensemble de l’Empire romain profite d’une période de stabilité et de prospérité : la Pax Romana. Cette périodefavorisel’essordesactivités agricoles à travers la création de grands domaines ruraux placés entre les mains des aristocrates. Ces propriétés sont organiséesautourdegrandesdemeures appeléesvillae.C’estdanscecontexte que la villa de Lalonquette est fondée autour de l’an 15 de notre ère. S’enrichissant rapidement, elle est agrandie à partir du IIe siècle.
Toutefois, cette période de stabilitévas’acheverdèsleIIIe siècle; l’Empire est secoué par une série de crises militaires, politiques et économiques. Une nouvelle période de stabilité et de prospérité va apparaître avec les règnes de Dioclétien et Constantin. Et au IVe siècle,celle-cisetraduitparun enrichissement des domaines agricoles.Lespropriétairesinvestissent dans le réaménagement de leurs villae, comme à Lalonquette qui devient un véritable palais campagnard.
Pourquoi les dernières traces romaines s’arrêtent-elles au Ve siècle?
A partir du Ve siècle, les peuples germains, qui n’avaient fait que traverser l’Empire en le pillant au cours du IIIe siècle, sont de retour et s’installent. C’est une période charnière, la période romaine touche à sa fin et on arrive au Moyen Age. Les modes de vie vont changer radicalement et les villae vont progressivement être abandonnées ou offertes à l’Eglise.
Un sentier d’interprétation relie le musée gallo-romain de Claracq, qui présente l’histoire et les vestiges de la villa antique de Lalonquette, au site archéologique. Un voyage dans l’Antiquité en seulement deux kilomètres.
Avantd’emprunterlesentier qui permet de relier le musée gallo-romain de Claracq à la villa antique de Lalonquette,lavisitedumuséeest fortement conseillée. Dédié àlavillagallo-romaine,ilest le fruit de plusieurs décennies de recherches et retrace les500ansd’histoiredusite.
Les fouilles archéologiques de la villa gallo-romaine de Lalonquette ont livré les vestiges d’une somptueuse et prestigieuse demeure, à mi-chemin entre Lescar (Beneharnum) et Aire-sur-l’Adour (Atura).
Ces découvertes sont exposées et conservées au musée et mettent en lumière les us et coutumes de ses habitants : mosaïques, trésor monétaire, bijoux, cérami-
ques, enduits peints, etc. Des images de synthèse permettent aussi une plongée au cœur du palais campagnard du IVe siècle.
Une fois immergés dans l’Antiquité, il est temps de suivre le cheminement piétonnier qui mène au site de la villa antique. L’application izi-TRAVEL propose une balade commentée sur smartphone en 11 étapes au départ dudit « Château » de Claracq avec des commentaires audio, des albums photos et des quiz.
Le sentier, intégré au plan local de randonnée, est balisé. Il est également jalonné de dispositifs informatifs et de bornes jeune public. Ces deux kilomètres racontent l’histoire des hommes qui ont habité la vallée du Gabas, et illustrent un retour aux origines du XIXe siècle à l’Antiquité.
Coteaux et rivière
A travers la forêt et les champs, le chemin permet d’observerdenombreuxéléments d’architecture rurale et historiques, et offre de magnifiques points de vue surlachaînedesPyrénéeset
les coteaux du territoire, exploités depuis l’Antiquité. On y prélevait le bois pour la constructionetlechauffage. Les zones déboisées ont été plantées de vignes dès le IIe siècle après J.C.
Juste avant d’arriver à la villa antique, une passerelle enjambe la Gabas. La rivière permettait au propriétaire de la villa d’avoir toujours de l’eau à disposition pour le bon fonctionnement de son exploitation agricole.
Sur le site archéologique, le plan de la villa est restitué en volume par des gabions disposés au droit des murs
ZOOM
Les
rendez-vous
originaux. De nombreux panneaux sont proposés afin de faire découvrir l’architecture du palais campagnard du IVe siècle. Il faut compter entre 30 et 45 minutes pour faire le tour. Pour rentrer, il faut prendre le chemin en sens inverse.
N Distance aller : 2,2 km - Durée : 1h30 aller-retour - dénivelé : 100 m. En juillet et août, le musée est ouvert tous les jours de 10h à 12h30 et de 14h à 18h. Le site de la villa est libre d’accès. Parking et tables de pique-nique. En savoir plus : https://www.musee-claracq.com/.
jeune public cet été
Le musée gallo-romain propose des ateliers en juillet et août : cadran solaire mardi 18 juillet et vendredi 11 août, initiation à l’archéologie vendredi 21 juillet, mardi 1er août et mardi 22 août, lampe à huile en argile mardi 25 juillet et vendredi 18 août, mosaïque romaine vendredi 28 juillet, numismatique (monnaies) vendredi 4 août, poterie au colombin mardi 8 août.
A partir de 6 ans, les mardis de 10h30 à 12h et les vendredis de 14h à 15h30, 5 € par enfant ; inscriptions au 09 67 13 86 69. Les samedis du jeu : 29 juillet, 5 et 19 août de 14h à 18h en continu : le temps d’un après-midi, petits et grands seront accompagnés d’un médiateur pour découvrir un panel de jeux autour de la thématique de l’Antiquité. Tout public - sans supplément sur le billet d’entrée : tarif plein 3 € tarif réduit 2 € gratuit pour les moins de 6 ans.
Entre 3 500 et 3 000
L’ANCIENNE CAPITALE ANTIQUE DU BÉARN
Lescar, située à quelques kilomètres au nord-ouest de Pau, est l’héritière de la cité gallo-romaine de Beneharnum. Le musée renferme des restes d’une villa gallo-romaine découverts à l’est de la ville, quartier Saint-Michel. © DR
La découverte guidée du Lescar historique proposée par l’office de tourisme tous les mardis et vendredis à 15h démarre dans le musée de la ville qui renferme les vestiges gallo-romains glanés au fil des fouilles archéologiques préalables lors des dernières décennies. On y trouve des bijoux, des monnaies, de la vaisselle, et une belle mosaïque datant du IVe siècle, restes d’une villa gallo-romaine découverts à l’est de la ville, quartier Saint-Michel.
Mais Lescar fut une cité gallo-romaine dès le milieu du Ier siècle de notre ère avec une urbanisation qui se développe dans les quartiers du Bialé, de Saint-Julien et du Hiaà. Connue sous le nom de « Beneharnum », la petite ville est rattachée administrativement à Dax du Ier au IIIe siècle.
Puis, au IVe siècle, elle devient une cité de la Novempopulanie, le territoire des 9 peuples. A ce titre, il est admis que Beneharnum, ou Lescar, est la première capitale du Béarn.
Depuis l’été 2020, le musée, situé au cœur de la cité historique, propose aux visiteurs de découvrir l’histoire du Lescar antique à travers une borne interactive. Grâce à cet outil, le public a accès à de nombreuses données scientifiques issues des fouilles archéologiques.
En 406-407, la ville est peut-être victime des vanda-
les qui, venant de l’Europe centrale, se dirigent vers l’Espagne. Dès le début du Ve siècle, les Wisigoths occupent la région avant de la quitter vers 507. « Tous les objets trouvés lors des fouilles ne vont pas au-delà de la fin du Ve siècle. » Au Xe siècle, une nouvelle ville entourée de remparts se développe sur la partie haute ; elle prend le nom de Lescar. La visite se poursuit donc avec l’histoire médiévale de la cité, sa cathédrale Notre-Dame, chefd’œuvre de l’art roman avec la mystérieuse mosaïque du « petit chasseur maure », la tombe des rois de Navarre et le trésor (XIIe siècle), mais également les remparts, et la tour prison (XIVe siècle).
Ce passé sera mis en avant lors des Mystères de la cité qui sont de retour les16 et17 septembre et fêteront leurs 20 ans.
N En plus de la découverte guidée du Lescar historique proposée toute l’année les mardis et vendredis à 15h, l’office de tourisme propose, cet été, trois balades nocturnes aux lampions (led) : 18 juillet, 8 août et 22 août. Sur réservation auprès des offices de tourisme de Pau ou de Lescar. Tarifs : 9 € adultes et 5 € enfants de 5 à 12 ans.
« Le territoire a été réorganisé plusieurs fois »