AVEC VOUS au Pays de Nay
Au sommaire
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Mirepeix
Bénéjacq
Nay BrugesCapbis-Mifaget
Asson LestelleBétharram
LE TERRITOIRE Le Pays de Nay construit son projet pour 10 à 15 ans
P. 2 à 4
P. 5 à 7 L’ECONOMIE Aéronautique, commerce, bâtiment : les atouts du territoire P. 8 à 10 LES ASSOCIATIONS Elles sont près de 300 à animer le Pays de Nay P. 11 à 13 LE SPORT La formation des bénévoles est prioritaire P. 14 à 16 LA CULTURE Des événements cuturels considérés comme une richesse
EDITO
© ARCHIVES JEAN-PHILIPPE GIONNET
Des ambitions et des talents Une des forces du Béarn réside dans la diversité de ses territoires et les atouts que ceux-ci ont su créer, entretenir et développer tout au long de ces dernières décennies. Témoins au jour le jour de l’existence quotidienne des Béarnais, veilleurs des tendances qui expriment et illustrent l’évolution des choses de la vie, La République des Pyrénées et L’Eclair publient une série de numéros spéciaux qui dressent un panorama des territoires béarnais, du Nord-Béarn au Piémont oloronais, du Pays de Nay à l’OuestBéarn. Intitulée « La Rép et L’Eclair avec Vous », cette vaste enquête qui a débuté dans le Nord-Béarn s’est poursuivie la semaine dernière dans le Pays de Nay. Ce second numéro rassemble donc tous les articles publiés dans nos précédentes éditions. Il présente et décrypte les atouts territoriaux, économiques, associatifs, sportifs et culturels de la communauté de communes du Pays de Nay. Il explique et illustre aussi les initiatives et actions qui, au fil des années, ont conforté et développé les points forts du secteur. Enfin, ce numéro collector place sous les feux des projecteurs quelques-uns des nombreux acteurs dont le dynamisme est le moteur essentiel du Pays de Nay. La vitalité du Pays de Nay sous toutes ses formes : c’est ce que vous découvrirez en lisant les pages qui suivent. Avec à l’esprit cette réalité incontestable : fier de son histoire et de son identité, le Pays de Nay construit son avenir avec ambition et talent. l J. M.
LA COMMUNAUTÉ DE COMMUNES À LA LOUPE
La belle vitalité du Pays de Nay
20 PAGES Numéro
spécial
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avec vous
Le territoire
au Pays de Nay
INITIATIVES Le Pays de Nay à la loupe Si les territoires béarnais ne manquent pas d’atouts - aucun observateur sérieux ne contredit aujourd’hui ce constat -, sur quels points forts repose cette bonne santé ? Pour le savoir, L’Eclair et la République des Pyrénées proposent leur second volet de l’enquête intitulée « L’Eclair et la Rép avec Vous » consacrée cette fois au Pays de Nay. Nous avons décrypté les atouts territoriaux, économiques, associatifs, sportifs et culturels du Pays de Nay. Un panorama qui éclaire la réalité et l’avenir des forces vives de cette région ouverte tant au sud qu’au nord, à l’est et à l’ouest. Nous débutons cette série en présentant la gouvernance territoriale et les principales illustrations.
A SAVOIR TERRITOIRE 24 communes mais peut-être bientôt 28 A ce jour, la communauté de communes du Pays de Nay compte 24 communes. Mais quatre autres ont demandé à la rejoindre. Au Nord, les communes béarnaises de Narcatest et Assat, au Sud, les communes des Hautes-Pyrénées, Arbeost et Ferrières. Des coopérations étroites existent déjà entre la CCPN et ces quatre communes.
Supplément de la République des Pyrénées et de l’Eclair. Directeur de la publication : Christophe Galichon Rédacteur en chef : Jean Marziou Enquête et rédaction : Gérard Cayron, Romain Chabat, MariePierreCourtois,EustelleLiesenborghs, Jean-Marc Monbeig, EmmanuelleMorin,EricNormand et Raphaël Soler. Editing, secrétariat de rédaction : Olivier Bonetti, Thierry Chabrière, Julien Mallet et Anne Pouchan. Studio graphiquede PyrénéesPresse Impression :imprimerieP.P.S.A. ZI Berlanne, 64160 Morlaàs. Supplément de la République des Pyrénées n° 20848 et de l’Eclair n° 20829 du 11 juin 2013.
MARDI 11 JUIN 2013
« Nous bâtissons un projet de territoire pour 10 à 15 ans » INTERCOMMUNALITÉ Christian Petchot-Bacqué, le président de la communauté de communesduPaysdeNay,veutassurerundéveloppementharmonieuxmaisefficaceduterritoire. Christian Petchot-Bacqué
de repas ou le transport à la demande.
Président du Pays de Nay
Mais cette montée en puissance de la CCPN ne risque-t-elle pas de se faire au détriment des communes ? Non au contraire. Elles restent l’échelon essentiel et de base de la démocratie. Les communes gardent toutes leurs places. Ce sont les 56 délégués qui dirigent la CCPN. Les transferts ont été importants pour les 24 communes mais il ne les déshabille pas et cela permet de faire des choses mieuxqu’avant,ouquinesefaisait pas. La proximité est préservée. Il nous semble important que les conseillers municipaux soient associés au travail de la CCPN. Ce sont eux qui sentent la vie de tous les jours, sont au plus près des habitants et font remonter les besoins. Pas question de construire une CCPN, qui va remplacer les communes mais au contraire qui va être à leur service et le plus efficace possible.
ENTRETIEN
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résident depuis 2008, Christian PetchotBacqué veut projeter l’avenir de la communauté de communes du Pays de Nay (CCPN) sur le long terme. Se réjouissant que sa collectivité séduise les voisins – quatre communes ont demandé à y adhérer –, il milite pour « un vrai projet de territoire ».
13 ans après sa création, la communauté de communes estelle aujourd’hui « mâture » ? S’il est vrai que nous avons pris pas mal de compétences au fil des années, nous menons aujourd’huiunevéritableréflexion surlerôledelaCCPN.Lescompétences qui viendront seront le fruit de cette réflexion et notamment de celle qui a actuellement lieu dans le cadre du Schéma de cohérence et d’organisation territorial (SCOT) rural. Même si nous avons bien évolué depuis 2008. A l’époque, il nous a semblé important de restructurer la CCPN. On a recruté un directeur,
L’espace aquatique Nayéo: un bel exemple d’outil communautaire apprécié par les habitants des 24 communes du Pays de Nay. © ARCHIVES MAURICE TRIEP
toute leur place au sein de la communauté de communes. »
Pournousl’objectifestd’avoirune vraie discussion avec l’ensemble desacteurslocaux,entrepreneurs, associations, particuliers… Tous ceux qui s’intéressent au Pays de Nay et y sont moteurs.
partenariat avec les SCOT voisins : le Grand Pau, Oloron, Tarbes-Ossun-Lourdes, Val d’Adour. Au risque de me répéter, on veut vraiment en faire un outil au service des 24 communes.
un chargé de mission puis mené un regroupement et une mutualisation des syndicats travaillant autour de la CCPN. Nous avons fait en sorte que les services de l’eau et de l’assainissement soient les services techniques de la CCPNetquelesservicesadministratifs de la communauté soient aussi ceux des syndicats. Pour des raisons d’efficacité : parce que la CCPN doit être l’outil de base au service des 24 communes.
Quelle est la finalité ? Bâtir un vrai projet de territoire sur les 10 à 15 ans à venir. Dès 2010, nous avons enclenché la démarche, validée à l’unanimité les 56 délégués de la CCPN. On entreprend alors un tour de France pour répondre à deux questions : est-ce qu’on veut faire un SCOT et comment on le fait ? Le SCOT est l’occasion d’avoir ce projet de territoire. Non pas en se refermant sur nous, mais en
En 2013, où en est le projet ? Au diagnostic, après avoir été officiellement lancé en juillet 2012. Il devrait être approuvé en 2015. C’est faisable. Nous avons une grande réponse de la part des acteurs locaux. Il permettra de se projeter sur ces 10 à 15 ans à venir. Nous voyons déjà les premiers effets. On a ainsi des compétences prises depuis les premières réflexions comme le portage
« Les communes gardent
Pourquoi alors lancer une nouvelle réflexion ? Tout part de la réflexion de territoireduConseilgénéral.En20082009, le Département propose des contrats communautaires de développement pour quatre volets :économie,habitat,service aux personnes et culture. Cela a étél’occasiond’avoiruneréflexion sur ces quatre volets et surtout de passer à une priorisation des projets. Nous poursuivons avec le SCOT (1) rural du Pays de Nay, mais cette fois-ci sur l’ensemble des compétences de la CCPN.
ZOOM
Carte d’identité l Naissance. La communauté de communes du Pays de Nay est née le 1er janvier 2000. Elle comprend 24 communes (26 000 habitants), ce qui correspond exactement au périmètre des deux cantons de Nay. l Président. Dirigée depuis 2008 par Christian Petchot-Bacqué, conseiller général de Nay-Est et maire de Lagos, qui a succédé à Pierre Lavigne du Cadet. l Communes. Bordes, Baliros, Angaïs, Boeil-Bezing, Bourdettes, PardiesPietat, Saint-Abit, Baudreix, Lagos, Beuste, Bordères, Mirepeix, Benejacq, Arros-de-Nay, Nay, Haut-de-Bosdarros, Igon, Bruges-Capbis-Mifaget, Asson, Arthez-d’Asson, Lestelle-Bétharram, Montaut, Coarraze, SaintVincent. Les communes d’Assat, Narcastet, Ferrières et Arbeost ont demandé leur adhésion à la CCPN.
Et au sein du SCOT, quelles sont les priorités ? Le SCOT est lui-même le dossier prioritaire. C’est celui qui va permettre à l’ensemble des thématiques de se mettre en place. Parmi celles-là, l’économie est certes l’une des plus importantes. Quand on pense à nous, c’est Aéropolis, Turboméca… Mais siTurbo est là, c’est parce qu’on avait un savoir-faire sur le territoire avec le textile, le meuble… Le SCOT va permettre de travailler mieux les autres compétences. Car on parle de l’économie, mais derrière, tout est lié, l’habitat, le foncier, l’environnement, les transports… Comment cette démarche estelle vécue en interne ? Comme une aubaine. Tout le monde a compris que nous étions sur une dynamique. Par contre, il faut veiller à ce que les discussions aillent au fond des choses, que les gens aient envie de revenir. L’ambiance de travail fait que si ceux qui sont à nos portes ont envie de rejoindre, c’est parce que des communes se sentent bien. Les regroupements doivent se faire sur un sentiment partagé d’appartenance à un territoire et d’envie de construire ensemble. Le bon périmètre, c’est celui dans lequel les élus ont envie de travailler ensemble. l PROPOS RECUEILLIS PAR ÉRIC NORMAND
(1) Schéma de cohérence et d’organisation territorial
MARDI 11 JUIN 2013
avec vous
Le territoire
STRATÉGIE
« Une méthode qui est basée sur la concertation »
au Pays de Nay
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Une charte pour préserver les paysages du Pays de Nay ENVIRONNEMENT Afin de préserver un cadre de vie harmonieux, voire de corriger certaines erreurs du passé, une charte est en cours d’élaboration. Explications avec son pilote. Jean-Marie Berchon Vice-président du Pays de Nay
Jean-Yves Prudhomme, viceprésident en charge de l’aménagement de l’espace. © E. N.
INTERVIEW
Maire d’Igon, Jean-Yves Prudhommeestaussivice-président de la communauté de communes en charge de l’aménagement de l’espace. C’est lui qui a la charge de conduire la mise en place du SCOT, le schéma de cohérence territoriale. « La 1re phase de son élaborationestcelledudiagnostic du territoire. Elle a débuté en juillet 2012 avec la réunion des premiers ateliers de travail et devraits’acheverd’icil’été2013», indique l’élu. Ce dernier, qui travailleavecletechnicienDavid Geneaux, bon connaisseur de ces dispositifs puisqu’il a supervisé celui de Saint-Jean d’Angely (Charente-Maritime), se félicite delabonneparticipationconstatée dans les différents ateliers. Ces derniers sont au nombre de six et mélangent acteurs du territoire et élus : développement économique, agriculture, transport et déplacement, habitat, équipements et services et, enfin, environnement. « C’est une méthode qui est basée sur la concertation », précise le maire d’Igon. De quoi réjouir des acteurs locaux, satisfaits d’être écoutés par les décideurs. Mais Jean-Yves Prudhomme sait qu’il a encore au moins de deux ans de travail. Passée la validation du diagnostic cette année, la collectivité va rentrerdansl’élaborationdeson PADD (Projet d’aménagement et de développement durable) et définira des orientations. « Le SCOT devrait être adopté en 2015 », conclut Jean-Yves Prudhomme. l
A
près un an et demi de travail, le document devrait être terminé, et adopté par les délégués communautaires cette fin d’année. « Il s’agira d’une charte pour que tous les acteurs de notre territoire aient un peu la main sur les paysages. Mais au sens large, campagnard comme urbain », dévoile Jean-Marie Berchon, maire de LestelleBétharram mais aussi vice-président de la communauté de communes du Pays de Nay, en charge de l’habitat. Et qui a donc pour mission de piloter ce projet.
« Ce sera un recueil de recommandations à la disposition des élus et acteurs du territoire. » Jean-Marie Berchon, vice-président du Pays de Nay.
D’abord, un constat. « On voit bien que les pratiques humaines, diverses et variées, ont modifié les paysages », détaille l’élu. Et pas toujours positivement. Jean-Marie Berchon évoque ainsi « l’affichage en bords de route, certains lotissements qui gâchent le paysage ou l’apparition de hangars sans gros efforts d’aménagements autour. » Autre problème, le manque de visibilité des frontières intercommunales mais aussi les entrées de village qui sont mal identifiées. « Quand on rentre sur notre territoire, on ne sait pas vraiment qu’on y est. Il n’y a pas de signalétique spécifique par exemple. » De fait, sans tout résoudre, la charte permettra de mieux
Parmi les recommandations de la charte à venir : limiter l’affichage publicitaire qui pollue le paysage en bords de route. © ARCHIVES ASCENCION TORRENT assurer un développement harmonieux des paysages, mais aussi de rectifier certaines erreurs du passé. « Ce sera en quelque sorte un recueil de recommandations qui sera à disposition des élus et acteurs du territoire. »
Assimiler l’histoire du territoire Un chantier qui a nécessité une phase de compréhension,
d’assimilation des territoires. « Avec le CAUE 64, on a fait des recherches. Xalbat Etchegoin (lire notre zoom), nous a bien fait comprendre les différences entre bâtisses, entre l’habitat dans le Sud et le Nord, l’importance du gave, du Lagoin, la présence de bastides… Tout ce qui a modelé le territoire. » Une étape avec des ateliers de travail qui a permis de passer ensuite
ZOOM
« Une grande diversité de paysages » Urbaniste au CAUE 64 (Conseil d’architecture, d’urbanisme et d’environnement), Xalbat Etchegoin est l’urbaniste qui accompagne, depuis 18 mois, la communautédecommunesduPaysdeNaysursonprojetdechartepaysagère et architecturale. « J’avoue qu’étant originaire du Pays Basque, j’avais l’image d’un territoire que l’on traverse essentiellement pour aller à Lourdes ou à la montagne. En arrivant, j’ai découvert une région avec une grande diversité de paysages, avec une vraie signature architecturale. Avec, c’est vrai, un développementimportant,parfoisdéstructurédepuislesannées1950.»XalbatEtchegoinabiensûrrelevélesnombreuxlotissementspavillonnairesquijurentparfois danslespaysages.«Ilestpossibled’imaginerdesembellissements,desaméliorations.Danslesvillages,onpeutenvisagerdetravaillerdansleszonescreuses.» Etsilacharteseradansunpremiertempsàdestinationdesélus,XalbatEtchegoin indique aussi que l’objectif est qu’elle soit aussi transmise au public, afin que la population s’approprie ce document avec ses recommandations. Des réunions publiques pourraient d’ailleurs être organisées à cet effet.
à la phase de rédaction. « Une partie a même déjà été présentée en partie à la communauté de communes. » Les communes seront ensuite invitées à intégrer ladite charte dans leurs documents d’urbanisme. Sans pour autant que ce soit une obligation. « Certains ont déjà des périmètres de patrimoine protégé. La charte viendra se superposer à cela. » Quand aux résidents ou ceux qui souhaiteraient s’installer, qu’ils ne s’inquiètent pas. Pas question de « muséifier » le territoire. « Je ne suis pas inquiet. Les gens sont déjà demandeurs de conseils. On le voit dans nos communes quand ils viennent déposer des permis de construire. Ils comprennent l’importance que peut avoir une politique cohérente dans les villages. Ce que nous voulons, sur ce territoire en pleine évolution, qui connaît des poussées démographiques importantes, c’est susciter un développement maîtrisé. » l ÉRIC NORMAND
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Le territoire
au Pays de Nay
TRANSPORT
Mieux irriguer le territoire grâce au rail
MARDI 11 JUIN 2013
Ils s’impliquent aussi pour le développement du territoire TÉMOIGNAGES L’agricultrice de Coarraze, Maryse Hounieu, et le chef d’entreprise de Lagos, Didier Laporte, participent aux ateliers d’élaboration du schéma de cohérence territoriale.
L’objectif est de développer l’offre TER. © ARCHIVES PP C’est un document important qui doit être bientôt signé entre la communauté de communes et le Conseil régional, et qui fixe des orientations décisives en matière desserte ferroviaire. Son nom, le contrat d’axe ferroviaire. Le principe est « d’établir un partenariat étroit entre les différentes collectivités intervenant sur un même territoire et y associer le développement de l’offre TER. »
Une gare à Bordes Car si le territoire de la communauté de communes du Pays de Nay est déjà desservi par le rail, avec notamment la présence de la garde Coarraze, les élus veulent améliorer les dessertes. Une compétence en ce sens a d’ailleurs été prise en 2011. Ledit contrat valide trois grandes orientations : la modernisation de la gare de Coarraze, le développement de la halte Montaut-Lestelle et, surtout, la création d’une gare à Bordes. Il s’agirait en fait du transfert de la halte d’Assat qui se traduirait par la construction d’une gare sur les deux communes. Le développement de la zone Aéropolis, autour deTurbomeca, est en effet susceptible de drainer de nouveaux usagers vers le secteur. « Tout cela reste quand même subordonné à la mise en place du cadencement par la Région », indique-t-on à la CCPN. La collectivité interviendra pour maîtriser le foncier, la commune de Bordes lui ayant délégué son droit de préemption. Mais d’autres projets sont en train d’émerger. Relayant la volonté des communes concernées, la communauté de communes a aussi demandé que le Conseil régional étudie des haltes pour Baudreix et Boeil-Bezing.
Le TAD est arrivé Ces projets sont également intégrés à une réflexion intermodale, avec la possibilité d’associer différents modes de transport. A ce sujet, la communauté de communes a lancé récemment son service de transport à la demande (TAD). Baptisé « le Petit bus », il est le troisième à être mis en œuvre dans le département après ceux de Lacq et d’Arzacq. l E. N.
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ls ont déjà des agendas bien remplis,deparleursmissions professionnellesetconsulaires, mais Maryse Hounieu et Didier Laporte ont accepté de s’impliquer dans les ateliers de constitution du SCOT (schéma de cohérence territoriale). EN CHIFFRE
603
C’est le nombre d’exploitations sur le Pays de Nay. Un maillage qui permet aussi d’induire 400 emplois supplémentaires sur le territoire. Élue à la chambre d’agriculture, représentante locale de la FDSEA, l’agricultrice de Coarraze s’est très tôt intéressée à la démarche. « Lorsque j’ai appris le projet, j’ai demandé si les agriculteurs pouvaient y participer. On m’a répondu de suite oui. Cela paraît logique. L’agriculture à un poidsimportant en Paysde Nay.»
Préservation du foncier et desserte du territoire MaryseHounieu,quiaévidemmentintégrél’ateliersurl’agriculture, chiffre ainsi à 603, le nombre d’exploitations sur le Pays de Nay et à 400 le nombre d’emplois induits sur le territoire. Pour Didier Laporte, qui parti-
Maryse Hounieu et Didier Laporte, deux chefs d’entreprise qui s’impliquent pour l’avenir de leur territoire. © E. N. cipe aux ateliers sur le déplacement, c’est l’implantation de son entreprise à Lagos qui a été la clé de son intégration. « Christian Petchot-Bacqué, qui est aussi le mairedeLagos,m’asollicité,parce que je suis également à la CCI Pau-Béarn. Et j’ai spontanément répondu oui », explique le patron de Caralliances (60 salariés dans le département, dont 49 chauf-
feurs, 51 véhicules). Reste que le dessein est le même. Apporter, via cet investissement, sa pierre à l’édifice du développement du territoire. Pour Maryse Hounieu, l’ambition, c’est « de créer un lien entre les agriculteurs et les élus, permettreuneconcertationentre eux. Je collecte leurs attentes et les retranscris. Mais je demande
aussi aux élus de se rapprocher desagriculteursdeleurscommunes.»L’agricultriceinsistenotamment sur la nécessité de préserver le foncier et de permettre aux exploitations de se développer. « Il ne faut pas que l’urbanisation soit un frein. L’agriculteur doit pouvoir développer son entreprisesereinement,toutengardant de cadre de travail. » De son côté, Didier Laporte juge « important pour les entreprises d’être présente dans ce projet.Cetteméthodologiepermet de plus aux élus de bénéficier d’une expertise intéressante. » Avec déjà des pistes de travail. «Mêmesinousn’ensommesqu’à la phase de diagnostic, on voit facilement ce qui se dégage en ce qui concerne les déplacements. » Leprofessionneldestransports note ainsi que « les chefs d’entreprise déplorent un déficit de desserte plus directe vers l’A64 voire l’aéroport. Nous sommes unanimespouraméliorerl’accessibilité du territoire. Cela permettrait de fixer les entreprises. Car, rien n’est jamais acquis. » Un message qu’il entend bien redire lors des ateliers du SCOT. Car, de l’aveu des deux intéressés, ces ateliers ont aussi le mérite denourriraveclesélusdeséchanges riches et constructifs. l ÉRIC NORMAND
Habitat : une stratégie pour développer l’offre LOGEMENTS
Développer l’offre de logements sur le territoire du Pays de Nay, c’est l’ambition de la communauté de communes. Une nécessité il est vrai au regard de l’attractivité du territoire et de la demande en matière de logements qui croît régulièrement. Pour cela, la collectivité s’est adjoint le soutien du Pact Béarn-Bigorre. « Une étude conduite en 2009 a en effet mené les élus à se questionner sur l’habitat », indique Nathalie Tozzi, salariée du Pact BéarnBigorre. De fait, ladite étude a notamment mis en lumière le déficit de logements sociaux (3 % seulement) sur le territoire ainsi que la présence de loyers élevés avec un parc locatif mal adapté à la demande mais affichant un gros potentiel de rénovation.
Quatre priorités définies pour développer l’offre « Un règlement a donc été adopté avec quatre grands axes. » A savoir, via des aides, accompagner les villages dans la rénovation de logements communaux ;
« Le programme PIG Home (pour programme d’intérêt général) du Conseil général marche très fort », confirme Jean-Marie Berchon, vice-président en charge de l’habitat. Plusieurs dizaines de propriétaires ont en effet déposé un dossier afin de rénover leurs biens. Sachant que la politique tracée actuellement s’inscrit dans un large dessein qui associe développement de l’offre de logements et rénovation de l’ancien.
300 logements remis sur le marché grâce à l’OPAH Comme ici à Montaut avec la réhabilitation d’un logement au sein du presbytère, la communauté de communes veut aider à la réhabilitation de logements communaux. © E. N. aider les communes à l’acquisition foncière ; participer à l’amélioration de l’habitat que ce soit pour les propriétaires bailleurs et occupants et, enfin, développer l’offre en logements sociaux. Pour cela, les différentes opérations peuvent bénéficier d’aides du Conseil général,
de l’État, de l’Anah (agence nationale pour l’amélioration de l’habitat) et de la communauté de communes. De premiers résultats sont déjà palpables. NathalieTozzi évoque ainsi la réalisation de nouveaux logements mais aussi plusieurs projets en cours d’instruction.
« Ce programme prend la suite de l’OPAH (Opération programmée d’amélioration de l’habitat) qui s’est arrêtée l’an dernier », confirme le maire de LestelleBétharram. Un dispositif qui s’est révélé plutôt positif pour le territoire puisqu’il a permis de « remettre sur le marché plus de 300 logements conventionnés. » Soit plus du double des objectifs affichés au lancement de l’opération. l E. N.
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L’économie
INITIATIVES L’économie du Pays de Nay à la loupe Le second volet de notre série «L’Eclair et la Rép avec Vous » est consacré à l’état de l’économie territoriale. Les atouts du Pays de Nay, c’est d’abord le pôle aéronautique lié à Turbomeca, qui structure une véritable filière de sous-traitants. Mais aussi quelques acteurs majeurs du BTP et de l’agroalimentaire, sans oublier une forte densité d’environ 700 commerçants et artisans.
A SAVOIR EMPLOI Des revenus en forte progression Les revenus des foyers établis dans le Pays de Nay ont fortement progressé ces dernières années selon une étude réalisée par la CCI. Durant la dernière décennie, le revenu annuel moyen a même connu une progression de près de 40 %, à partir de 2005, pour s’établir aux environ de 21 000 € annuels par foyer fiscal. Pour autant, et en dépit de cette forte poussée, ces revenus restent encore légèrement en deçà de la moyenne observée en Béarn qui, fin 2009, était de 21 800 € (+32 % par rapport à 2005). Cette situation est notamment liée à la forte proportion d’emplois dits industriels et généralement assez bien rémunérés. C’est également à ce niveau que l’impact des 2 500 salariés de Turbomeca sur le tissu économique se mesure le mieux. On observe par ailleurs que, en Pays de Nay, c’est bien l’industrie qui fournit le plus gros contingent des effectifs salariés (environ 65 %) alors que le plus grand nombre d’entreprises recensées localement est issu des services et du commerce. Une situation propre à ce territoire alors que, en Béarn, c’est le tertiaire qui regroupe la majorité des emplois.
PATRIMOINE A (re)découvrir La communauté de communes vient de retenir plusieurs actions destinées à mettre en valeur le patrimoine rural et industriel. On relève notamment la mise en place d’une passerelle sur le canal à Angaïs, ou encore un travail de mémoire sur le Lagoin. Il faut y ajouter la restauration d’une cabane rurale à Arros-de-Nay.
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au Pays de Nay
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« Pour avancer, il faut jouer terriblement groupés » PAYS DE NAY Vice-président de l’intercommunalité, en charge de l’économie, Jean Saint-Josse en appelle au rassemblement de toutes les forces vives du territoire. 700 commerçants et artisans. Je vais proposer un regroupement, avec une section consacrée à l’artisanat et l’autre au commerce, afin que nous puissions tous avancer sous la même bannière. J’aimerais que cette union soit réalisée d’ici la fin de l’année.
Jean Saint-Josse Vice-président du Pays de Nay INTERVIEW
P
our Jean Saint-Josse, l’identité du Pays de Nay ne se discute pas. Maire de Coarraze et vice-président de l’instance communautaire, l’ancien candidat à l’élection présidentielle sait que le développement de son territoire passe par un large rassemblement « sous une seule bannière ».
Pourquoi s’être lancé dans un inventaire du patrimoine industriel du Pays de Nay ? Parce que les industries du meuble et du textile ont beaucoup compté, à Nay comme à Coarraze. Nous avons un patrimoine qu’on ne peut pas laisser se dégrader, ce serait ridicule. En fait, ce projet a une dimension à la fois économique mais aussi touristique car il ne s’agit pas de faire un musée pour montrer de vieilles pierres. Nous voulons quelque chose de dynamique, pour que les jeunes puissent se l’approprier.
Quels sont les principaux atouts de votre territoire ? Avant tout, une identité forte. Bien sûr, il y a le pôle économique lié à Turbomeca, avec tout ce que cela pèse en matière de sous-traitance, mais on dispose aussi de nombreuses petites EN CHIFFRE
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C’est le nombre d’établissements recensés, toutes activités économiquesconfondues,enPaysdeNay.Cela pèse 8 500 emplois. unités sur tout le territoire. D’où, d’ailleurs, notre volonté d’organiser tout cela au travers d’une association intercommunale de commerçants et d’artisans. Cette identité, je la sens dans chaque commune. Il y a une envie de vendre le Pays de Nay !
Le marché de Nay. Les commerçants et les artisans figurent parmi les premiers défenseurs de l’identité du Pays de Nay. © ARCHIVES J.-PH. GIONNET Avez-vous,pourlefutur,dégagé des axes de développement ? L’une des priorités de la communauté de communes est de maîtriser le foncier. Et ce n’est pas facile à faire car, ici, les terres agricoles sont riches. Les agriculteurs veulent les garder. Il y a ensuite un besoin qui rejoint les demandes des chefs d’entreprise : c’est la réalisation d’un axe plus rapide entre Pau et Lourdes. Ce serait aussi une bonne chose
par rapport au fait que nous disposons d’une dizaine d’établissements scolaires, avec pas moins de 4 000 élèves, disséminés sur quelques kilomètres. Vous évoquiez la création d’une structure dédiée au commerce et à l’artisanat : dans quel but ? Tout simplement parce qu’il faut jouer terriblement groupés pour prétendre accéder à des crédits d’État. Nous avons environ
Comment voyez-vous le Pays de Nay à l’horizon 2030 ? En matière économique, il est difficile de se projeter car la communauté de communes n’est pas acteur, mais juste partenaire. Si on laisse faire, demain il y aura surtout de l’habitat, un peu d’agriculture et des PME. Or, que veut-on ? Un territoire dortoir ? Un territoire dynamique ? Ce sont de vraies questions, d’autant qu’on ne pourra pas laisser bâtir indéfiniment. Cela passe par une organisation des PLU (plans locaux d’urbanisme) à l’échelle communautaire. Il faut avoir une conscience collective de ce territoire. l PROPOS RECUEILLIS PAR GÉRARD CAYRON
Grottes de Bétharram : le phare touristique TOURISME L’étude date de 2010. A l’heure des conclusions, une formule, un peu crue il est vrai, avait retenu l’attention du maire de Nay, vice-président de la CCPN, Guy Chabrout. « Il était écrit que notre territoire est un peu comme une belle femme… qui se néglige ! », se souvient l’élu communautaire. Les décisions n’ont pas tardé. Après le recrutement d’une directrice – Laureen Montagne – pourl’officedetourisme,unlarge inventaire du petit patrimoine local a été effectué. Résultat : ce Pays de Nay, chargé d’histoire, foisonne « de lavoirs, de pigeonniers… » et sera prochainement maillé par une cinquantaine de
d’explication a été mené auprès des élus des 24 communes. « Il n’apasétéévidentdelesconvaincre que l’activité liée au tourisme doit être partagée entre tous, qu’il s’agit là d’un vrai vecteur de développement économique », insiste Guy Chabrout, porté par la foi du missionnaire.
Une valeur sûre Les grottes de Bétharram attirent 191 000 visiteurs par an. © A. T. kilomètresdesentiersderandonnées invitant à la (re)découverte de ces lieux parfois méconnus. Parallèlement, un travail
Enfait,l’élunayaissaitpouvoir compter sur de réels atouts. Ce territoireestmêmeassezgénéreusementdotéetpeutproposerune offrecomplète,remarquablement diversifiée. En tête de gondole, on trouve bien sûr la valeur sûre que sont les grottes de Bétharram, second site payant du départe-
mentavecplusde191 000entrées payantes recensées l’an passé. Lafauneduzood’Assondraine, elle, 50 000 visiteurs annuels. « Asson et Bétharram doivent jouer le rôle de deux phares qui éclairent et nous aident à mieux positionner notre territoire », apprécie Guy Chabrout qui n’oublie pas la dynamique très porteuse sur laquelle se trouve aussi,àBaudreix,labasedeloisirs : « 85 000 entrées avec un très bon taux d’occupation (88%) pour les structures d’hébergement. » La MaisonCarréedeNayetleMusée du béret, qui complètent ce quintette majeur, ont attiré près de 18 000 personnes en 2012. l G. C.
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L’économie
au Pays de Nay
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INDUSTRIE
EN LUMIÈRE
Cancé, l’alerte cinquantenaire
COMMERCE-ARTISANAT : DU POTENTIEL
NayetCancé.L’histoiredecet incontournable groupe industriel (plus de 600 salariés, 105 millions de CA) est, depuis plus d’un demi-siècle, intimement liée à celle de sa région. Devenus acteur majeur de la construction métallique, et désormais bien au-delà des frontières hexagonales, les établissements Cancé, qui ont fêté leurs 50 ans fin 2011, comptentàleuractifmoultréalisations prestigieuses comme autant de hauts faits d’armes. On citera notamment la charpente du grand stade du Havre, le centre des tramways d’Orléansquiontvaluaugroupe béarnais autant de prix nationaux. Ou encore la toiture de l’Arena à Montpellier… « On a su devenir plus forts tous les jours, passer du hangar agricole aux centres industriels puis répondre présents sur des chantierspluslourds»,sefélicite le taulier Christian, aux côtés de sonfilsBertrand.Mêmesilacrise n’épargne personne, y compris à Nay, le temps du petit atelier familial est bel et bien révolu. Cancé « pèse » aujourd’hui plus de100millionsd’eurosdechiffre d’affaires annuel et dispose de représentations aux Antilles et au Portugal. l
PROJET Une union intercommunale dédiée à l’artisanat et au commerce pourrait être créée. Le potentiel est réel.
LE CHIFFRE
2 000
La filière bois a employé plus de 2 000 personnes dans la région avant le dernier conflit mondial. Comme pour le textile, le poids de cette filière était bien réel et, en vallée de l’Ouzom, on se souvient que cette tradition permettait aux industrielslocauxd’inondernotamment les marchés des pèlerinages,deLourdes…jusqu’aumonde musulman. Idem pour les fabriquesdemeublesqui,danslesillage de l’entreprise Minvielle notamment, ont connu leur essor à la fin duXIXe siècleafinderépondreaux besoins de l’hôtellerie. On estime quecetteactivitéaconcernéjusqu’à 600 personnes.
P
our l’instant, « on discute », se contente d’indiquer Jean SaintJosse, le vice-président de l’intercommunalité, en charge de l’économie et du commerce. Il s’agit de la création d’une structure communautaire, sorte d’union commerciale et artisanale élargie à la dimension du Pays de Nay. Lepotentielestindéniablecar, deNayàBordes-Assatenpassant par Coarraze et Bénéjacq, pas moins de 400 professionnels seraient susceptibles de rejoin-
dre cette entité. Aujourd’hui, la seule structure de ce type est hébergée par le chef-lieu de canton où se trouve l’association Nay la Dynamique. Elle regroupe depuis trois ans une quarantaine de membres sous la présidence de Thierry Decorte.
« Se démarquer de Pau » Ce dernier appelle de ses vœux la concrétisation des échanges en cours, espérant « conclure avant la fin de l’année ». « Nous n’en sommes
aujourd’hui qu’aux balbutiements, mais on a tout intérêt à se regrouper », estime-t-il. Une mutualisation des moyens, la création sur internet d’une véritable vitrine du Pays de Nay ou encore la réalisation d’actions communes permettraient, à ses yeux, de mener de front deux dossiers essentiels. « Il faut se battre contre les grandes surfaces », reprendThierry Decorte. « Et un regroupement permettrait aussi de se démarquer de l’agglomération paloise. »
En matière d’offre commerciale, « nous avons tout ce qu’il faut ici », insiste le commerçant nayais qui pense notamment auxconsommateursdelarégion bordaise trop facilement attirés parPau.Avecdesmoyensaccrus, un marché de Noël implanté chaque week-end dans une commune différente pourrait, par exemple, être proposé en fin d’année. La fameuse Foire du béret, mise en sommeil jusqu’à l’année prochaine, y trouverait aussi un nouveau souffle. l G. C.
Ce bois qui a fait le pays nayais LA FILIÈRE BOIS Premier employeur de Coarraze, le lycée professionnel des métiers d’art, bois et ameublement forme les héritiers d’une tradition qui a fortement marqué le paysage local.
I
lsontoubliéquiétaitGabriel Haure-Placé,alias«Capitaine Picart » du réseau Combat, unhérosdelaRésistancequi a donné son nom au lycée de Coarraze. En revanche, les 225 élèves (dont 160 internes venant de300 kmàlaronde)decetétablissement reconnu, et dédié aux métiers d’art, bois et ameublement (1),nepeuventignorerqu’ils sont là en pays d’orfèvres. Ici, on a de tout temps travaillé le bois (lire ci-contre). Et « même si la filière est un peu moribonde, car nos fabrications sont parties à l’étranger, le lycée de Coarraze, c’est l’apprentissage de l’excellence », se félicite Dominique Laborde, de l’association du meuble béarnais (OMB), outil de défense et de promotion d’un véritable patrimoine.
99 % de réussite au bac Effectivement, les chiffres avancésparAlainD’Hervé,proviseurdulycéeprofessionnelquiest aussi le premier employeur local, sesuffisentàeux-mêmes. Envoici quelques-uns : « Le taux d’insertiondesélèvesdesfilièresd’enseignement liées aux métiers de l’ameublement est de 85 % au
Dominique Laborde (à gauche) et Alain D’Hervé apprécient une œuvre présentée à Saint-Sébastien. © G. C. niveau du CAP, et 99 % au niveau du bac. C’est indéniablement la filière la plus performante ». Les titres de meilleurs apprentis de France et autres médailles d’or décrochées en concours nationaux ou lors de l’épreuve internationale de Saint-Sébastien valident la qualité de la formation dispensée au sein d’un établissement qui, sans réel équivalent dans tout le grand Sud-Ouest, s’ouvre par ailleurs à l’international (Oxford, Bilbao…).
Aprèsleurcursus,lesélèves,de 14 à… 42 ans, passés par Coarraze, ne manquent généralement pasd’opportunitésprofessionnelles.«Ilyaencoredeschosesàfaire dansl’artisanat,avecdescréations liées par exemple à l’habitat, ou encore dans le design, le luxe (restauration, aéronautique…) mais aussi la restauration de meublesanciens»,reprennenten chœur Alain D’Hervé et Dominique Laborde. «Enphasederapprochement» aveclelycée,l’OMBlanced’ailleurs,
sous l’égide de la communauté decommunesduPaysdeNay,un inventairedupatrimoinemobilier béarnais. « Il s’agit de répertorier, puis remettre en état si besoin, et valoriser des pièces réalisées aux XVIIe et XVIIIe siècles », explique Dominique Laborde. Cette vaste quête, susceptible de déboucher sur la réalisation d’un fonds muséographique, concerneraitaubasmotplusd’un millierdemeublesdanslarégion. Tout un pan de l’histoire du pays nayais. l GÉRARD CAYRON (1) Trois types de diplômes y sont proposés, en ébénisterie, marqueterie et sculpture. ZOOM
100 emplois aujourd’hui Sur la communauté du Pays de Nay, 53entreprisessontaujourd’huiconcernées par les activités d’abattage et de constructionpourunecentained’emplois induits (3 000 en Aquitaine). A ces chiffres, il faut ajouter les 75 salariés du lycée professionnel, principal employeurlocal,dontlamassesalariale atteintles2,5millionsd’eurosannuels.
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Serge Castaignau : « Tout notre territoire vit au rythme d’Aéropolis » INDUSTRIE Le maire de Bordes, premier vice-président du syndicat mixte de Bordes-Assat qui porte Aéropolis, évoque la montée en puissance de ce site dédié à l’aéronautique. Un essor qui est loin d’être terminé.
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ZOOM
’est comme une évidence, pleinement assumée. Alors, oui, on peut le dire aussi simplement : « Notre territoire, mais comme tout l’Est de Pau d’ailleurs,vitaurythmed’Aéropolis », résume Serge Castaignau. Maire de Bordes, 1er vice-président du syndicat mixte (1) qui porte ce site voué à accompagner la croissance du motoriste Turbomeca, il ne boude surtout pas son plaisir et brosse un portrait plutôt avantageux. Ainsi, les 20 hectares situés à Bordes
Une « Turbodépendance » ?
EN CHIFFRE
78 %
Sur les 2 138 entreprises recensées en Pays de Nay, seulement deux d’entre elles regroupent 78 % des effectifs salariés. Il s’agit bien sûr de Turbomeca et du groupe Cancé. affichent déjà complet grâce aux premières installations d’entreprises et à la création d’équipements mutualisés (restaurant d’entreprise, crèche, centre de formation… ). « Et on a aussi besoin d’un second hôtel d’entreprises car le premier est plein ! », reprend l’élu. Les surfaces de tailles équivalentes disponibles sur Assat sont, elles, « en cours de lotissement » et la collectivité a poursuivi son
AGROALIMENTAIRE
Biraben, Laguilhon, les « icônes » Ilssontbiensûrincontournables.Véritablesvitrinesdelafilière agroalimentairelocale,lesétablissements Laguilhon et Biraben, comptant chacun plus d’un demi-siècled’existence,emploient une centaine de personnes au total. Auseindecesdeuxvénérablesmaisons,onnecompteplus les médailles d’or décrochées lors du Salon international de Parisouauconcoursnationalde foie gras. Chez Biraben (7,5 millions de chiffre d’affaires), on passe chaque année 100 000 canards et plus de 2 500 oies. Une partie de cette production est destinée à la nouvelle boutique dégustation ouvertefin2012ruedeGrenelle, à Paris.DucôtédeLaguilhon,la production annuelle est, pour l’essentiel, de l’ordre de 50 000 canards Label rouge. l
Les 20 hectares du site Aéropolis, à Bordes, affichent déjà complet. © DR effort en ajoutant 1,6 million d’euros sur la table. Mais ce n’est pas tout…
Une gare SNCF : « la dernière pierre de l’édifice » Bordes et Assat, communes voisines aux destins intimement liés, ont décidé d’avancer d’un même pas en sollicitant ensemble la création d’une halte ferroviaire sur Aéropolis, au plus près des besoins de l’industriel. «Unegarepermettraitdetransporter les gens de Turbo, mais aussi les habitants du territoire, les écoliers… », plaide Serge Castaignau. Une demande
conjointe d’appel à financement vient tout juste d’être adressée au conseil régional pour « une mise en place espérée en 2015-2016 ». L’investissement nécessaire serait supérieur à 6 millions, une somme qui inclut l’apport de Réseau ferré de France. « Il nous faut cet arrêt, ce serait la dernière pierre apportée à l’édifice », reprend l’édile qui prépare déjà le terrain (emplacement de parkings, rachat de terrains… ). L’actualité d’Aéropolis, ces prochains mois, sera également rythmée par la réalisation concrète d’un projet cher aux dirigeants deTurbomeca. Il s’agit du centre technique de la métal-
lurgie, un véritable outil de transfert technologique associant grandes entreprises (Messier, Socata… ), sous-traitants et laboratoires. Il permettrait au motoriste de tester, avec les PME, de nouvelles technologies mécaniques. En cours de montage avec le pôle mondial de compétitivité AerospaceValley, ce dossier lourd doit aboutir l’an prochain. Bordes aura alors le privilège d’accueillir une première du genre dans le grand Sud-Ouest. l GÉRARD CAYRON (1) Le syndicat de Bordes-Assat regroupe le conseil général et deux communautés de communes.
Si la présence du motoriste n’a pas foncièrement transformé le paysage, Turbomeca a en revanche singulièrement boosté la démographie locale. Selon une étude récente, on estime par exemple que l’entité du groupe Safran induit la présence de 700 personnes supplémentaires, hors salariés bien sûr. 3 500 personnes passent quotidiennement sur le site Aéropolis, soit pour travailler à l’usine, pour se rendre au centre de formation de l’UIMM ou au sein de l’hôtel d’entreprises. Par ailleurs, selon des projections faites lors de l’établissement du schéma de cohérence territoriale, Bordes (2 534 habitants, soit déjà 500 de plus que 10 ans auparavant) pourrait compter près de… 4 000 âmes en 2030. Alors, est-on ici en présence d’une forme de « Turbodépendance ? » Oui et… non. En tout cas, « rien n’indique, bien au contraire, que Turbo partira un jour. Le siège social de l’entreprise vient d’ailleursd’êtreretransféréàBordes», rassure Serge Castaignau. Non sans rappeler que, aux côtés des collectivités qui ont injecté 30 millions d’euros, le motoriste a aussi investi pas moins de 100 millions dans sa nouvelle usine béarnaise. Il est évident, pour le maire de Bordes, « que tout cela n’a pas pu être fait à fonds perdus ».
Despagnet, un groupe bien enraciné BÂTIMENT Diversifiée dans les métiers liés au bâtiment, cette entreprise trentenaire a reçu un prix régional très envié décerné par « Le Moniteur ». Chez Despagnet, on sait cultiver les fondamentaux. Le patron, Patrick, 53 ans, ancien joueur et président de l’US Coarraze-Nay rugby, est aujourd’hui à la tête de plusde80 salariésrépartisausein deplusieursentités,«toutesfortement ancrées dans le territoire ». Installé depuis trois décennies près de la maison familiale d’Arros-Nay, ce groupe, qui a su négocier le virage de la diversification dans les métiers liés au bâtiment (de la construction à l’activité de conseil, en passant par le transport d’énergies), a vu sa démarche couronnée par l’obtention d’un prix régional très
L’entreprise de Patrick Despagnet compte plus de 80 salariés et dégage un chiffre d’affaires de 8 millions d’euros. © ARCHIVES NICOLAS SABATHIER prisé décerné par l’hebdomadaire « Le Moniteur ». Le jury a, ce jour-là, précisé qu’il « récompensait une gestion d’activités maîtrisée ». De quoi encourager Patrick Despagnet, devenu l’un des principaux employeurs privés du pays nayais, à poursui-
vre l’œuvre entreprise par son père, un autodidacte vainqueur du challenge Yves du Manoir, avec la Section Paloise, en 1939.
8 M€ de chiffre d’affaires Le fiston, qui « ne s’interdit rien » et « aime anticiper l’avenir
par une réflexion menée en amont », nourrit d’ailleurs quelques nouveaux projets susceptibles de doper encore un peu plus son chiffre d’affaires annuel d’environ 8 millions d’euros. Faisant fi de la morosité du contexte économique, il explore d’autres pistes « dans le domaine du développement durable et des activités de recyclage ». Tous ces fers au feu font des établissements Despagnet un acteur économique devenu incontournable dans l’Est-Béarn. Mais, au-delà de ce statut, l’homme continue également, comme son ami Christian Cancé – autre capitaine d’industrie – à donner de son temps et de l’argent afin d’accompagner les clubs locaux de rugby, handball, pelote et football. Les fondamentaux, toujours. l G. C.
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Les associations
au Pays de Nay
INITIATIVES Le Pays de Nay à la loupe Sans les associations et le dynamisme qu’elles mettent à animer le territoire, les liens sociaux entre les populations n’auraient pas la force qu’on leur connaît ici. Dans ce troisième volet de « L’Eclair et la Rép avec Vous », nous mettons en évidence quelques exemples parmi tant d’autres qui illustrent l’action positive de tous les bénévoles associatifs ; lesquels œuvrent chaque jour pour que la vie quotidienne soit conviviale tout en ayant du sens.
TRANSPORTS
En Pays de Nay, on roule collectif
Près de 300 associations et des milliers de bénévoles BÉNÉVOLAT Avec un peu plus de 300 associations pour 24 communes, le Pays de Nay possède un réseau de milliers de bénévoles qui complète l’action politique des élus du territoire.
P
our Michel Minvielle elles sont « le beau visage de la République. Car leur travail est un complément de l’action des élus ». Sur le Pays de Nay, elles, les associations, sont environ 300 (sportives, culturelles, sociales) qui représentent des milliers de bénévoles. « Il faut tirer notre chapeau à tous ces bénévoles car, en plus d’apporter de la vitalité à notre territoire,ilsvéhiculentdesvaleurs de solidarité, d’engagement, de dévouement, de désintéressement (…) On pense souvent que les associations attendent après les subventions, mais c’est une idée fausse ! Beaucoup se débrouillent seules. Alors notre engagement, en tant qu’élus, c’est de soutenir et défendre nos associations et être à l’écoute de
« Beaucoup Le lancement du « Petit bus », le 13 mai dernier. © J.-PH. GIONNET Depuis le 13 mai dernier, « le Petit bus » dessert l’ensemble des 24 communes du Pays de Nay. Pour en profiter, c’est simple comme un coup de fil : il suffit de composer le numéro vert (gratuit depuis un poste fixe) 0800 64 24 64 et d’indiquer l’horaire et l’arrêt auxquels il faut venir vous chercher. Il existe 90 arrêts sur l’ensemble du territoire, pour se rendre à Nay, Coarraze, Bordes ou Arthezd’Asson. Et le tout pour 2 € l’aller simple ! Ce service est accessible à tous. Il est gratuit pour les moins de 10 ans (obligatoirement accompagnés), et les enfants de 11 à 17 ans peuvent le prendre seuls s’ils sont munis d’une autorisation parentale (téléchargeable sur le site : www.paysdenay.fr). Enfin, il faut savoir que les personnes âgées de plus de 75 ans et celles à mobilité réduite peuvent être prises en charge à leur domicile et être déposées près des services de santé et des commerces. Et la bonne nouvelle, c’est qu’à partir du 1er juillet prochain, la correspondance entre les lignes interurbaines et « le Petit bus » seront gratuites ! Pour avoir toutes les infos (arrêts, n° téléphone) des « mémos », format cartes de crédit, ont été édités à 6 000 exemplaires et sont distribués dans les mairies et services publics du territoire. l
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d’associations se débrouillent seules. Alors notre engagement est de les soutenir, les défendre et être à l’écoute de leurs préoccupations » Michel Minvielle, vice-président du Pays de Nay (communication)
leurs préoccupations. » Pour les connaître, la communauté de communes du Pays de Nay a commandé une enquête,menéepartroisétudiantes en master cadre territorial. Il en ressort que les principales préoccupations portent sur la responsabilité des dirigeants associatifs, les sources de financement possibles et l’emploi dans les associations. Au vu de ce constat, la communauté de communes a programmé une série de réunions d’information. Une première a déjà eu lieu sur la responsabilité des dirigeants. D’autres suivront dans les semai-
Les cyclos de l’association Oxypur (Bénéjacq) en balade à l’île d’Oléron. © ARCHIVES JEAN-LUC TURON nes à venir sur les autres thèmes évoqués. Pour ce qui est de l’aide financière, l’intercommunalité attribue des subventions directes uniquement pour soutenir des « manifestations à caractère exceptionnel ». Les projets retenus sont choisis par la commission jeunesse et sont aidés s’ils répondent à certains critères, en premier lieu desquels : le contenu de la manifestation bien sûr, mais surtout sa capacité à attirer du
public venant de tout le Pays de Nay, voire au-delà. Pour 2013, le budget consacré à ces manifestations exceptionnelles se chiffrait à 20 000 €. Mais il y a des chances pour qu’il augmente car de nouveaux projets ont attiré l’intérêt des élus. Il est à noter que, dans un souci de souplesse, la communauté de communes a fixé deux dates pour les demandes de subventions : le 15 décembre et le 15 mai. En dehors de cela, l’inter-
ZOOM
Pour un vrai statut des bénévoles Le constat ne vaut pas que pour l’Est-Béarn : le bénévolat s’essouffle et il est désormais difficile de convaincre des gens d’intégrer les bureaux des associations.Lafauteàqui ?Aquoi ?Alacrise,évidemment–«Lespersonnesactives s’engagentplusfacilementquelesprécaires»,noteMichelMinvielle–maispas que. Pour le vice-président du Pays de Nay, ce qui manque, c’est un vrai statut des bénévoles : « Ils devraient pouvoir bénéficier d’une assurance, de formations (notamment administratives, comptables, etc.) ou encore avoir la possibilité de valoriser leur expérience par le biais de VAE (validation des acquis de l’expérience). » Michel Minvielle aimerait aussi que l’État s’engage davantage en proposant une défiscalisation des dons aux associations et souhaiterait (« mais ça, c’est tabou ») que les banques fassent des gestes : « Vous vous rendez compte, avec tous les comptes, même s’ils ne sont pas énormes, ça fait de sacrées sommes ! Et les banques n’offrent aucune aide, ou peu. »
communalité accompagne l’action des associations structurantes par le biais de conventions pluriannuelles. C’est le cas par exemple de l’école de musique (140 élèves) à laquelle la collectivité est liée pour 3 ans (dans le cadre du schéma départemental pour l’éducation musicale, initié par le conseil général) et lui attribue des subventions pour les frais de fonctionnement.
Ecoute et souplesse Dans toutes ses actions en faveurdesassociations,deuxmots d’ordredanslacollectivitéduPays de Nay : écoute et souplesse. Des valeurs indispensables pour maintenir la flamme d’un réseau associatif certes vif, mais qui, comme partout ailleurs, avec les crises économique et du bénévolat, tend tout de même à s’essouffler.Lamiseenplacedesréunions d’information pour les associations va sur la bonne voie… La routeestencorelongue :«Cequ’il faudrait, c’est un vrai statut pour les bénévoles », lance Michel Minvielle (lire ci-contre). l EMMANUELLE MORIN
« Nous réfléchissons à créer un CCAS » PERSONNESÂGÉES S’il est des associations qui, encore plus que les autres, montrent un caractère de solidarité, ce sont bien celles qui viennent en aide aux personnes âgées ou dépendantes. « Dans ce domaine plus particulièrement, l’action des associations est complémentaire de l’action politique car les associations sont au plus proche des réalités du terrain », insiste Michel Minvielle. « Sur le Pays de
Les associations d’aide à domicile maillent tout le Pays de Nay. © DR
Nay, elles maillent très bien le territoire », enchaîne Pierre Saubatte qui précise dans la foulée que ce sont aussi ces associations-là qui sont le plus frappées par les difficultés administratives (gestion du personnel, salaires, etc.). « Pour alléger le travail des bénévoles, on réfléchit à la mise en place d’un centre (inter) communal d’action sociale (CCAS). Car mis à part Nay et
Coarraze qui ont leur propre CCAS, il n’existe pas de structures intercommunales. La communauté de communes a commencé par organiser le portage des repas et le transport à la demande, mais ce qui pose encore souci, c’est la prise en charge des personnes très dépendantes. » Encore une piste de travail qu’élus du Pays de Nay et associations sont en train d’explorer, main dans la main.l
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Les associations
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La Maison de l’ado grandit bien
SENIORS
Un repas équilibré chez soi COARRAZE Située au cœur du village, cette structure est à l’écoute des envies des jeunes tous les jours et sert également de point ressource en matière de prévention ou d’accompagnement scolaire.
R
éalisation concrète en faveur des jeunes du territoire, la Maison de l’ado est une structure plus spécifiquement dédiée aux 11-17 ans (voire un peu plus…). Inaugurée en 2010, la structure poursuit les actions engagées en matière d’animation par le Foyer des jeunes, qu’elle héberge désormais dans des locaux spacieux, modernes et fonctionnels. Ouverte dans les temps péri et extra-scolaires, elle propose aux ados de Coarraze et de tout le Pays de Nay des activités gratuites sur site (baby-foot, billard, accès internet, jeux vidéo, etc.), mais aussi des activités de plein air sur la commune (foot, tennis, ping-pong), des sorties payantes (rafting, bowling, karting, etc.) ainsi que des camps de vacances pour lesquels une contribution est demandée aux familles.
45 à 50 repas sont servis chaque jour dans les 24 villages du Pays de Nay. © DR Le service de portage des repas mis en place par la communauté de communes du Pays de Nay n’a qu’un an et demi mais il connaît une demande exponentielle. Actuellement, 45 à 50 repas sont servis chaque jour dans les 24 villages du territoire, y compris le weekend (où ce sont des bénévoles qui se chargent de la livraison) ! Créé pour favoriser le maintien à domicile des personnes âgées, ce service s’adresse essentiellement aux personnes de 60 ans et plus ; mais il peut aussi être une roue de secours pour les personnes momentanément invalides (maladie, blessure).
Des camps pour l’été Pour chacune de ces activités, le fonctionnement est le même, avec un mot d’ordre : l’au-to-nomie. « Ce sont les jeunes qui
La Maison de l’ado a été inaugurée en 2010. © ARCHIVES SERGE CHANTRE proposentdesactivitésselonleurs envies, nous on est juste là pour les accompagner et s’assurer que cela rentre dans le cadre de la réglementation », illustre Julien Lelarge, directeur de la Maison de l’ado, qui gère notamment le pôle animation avec son collègue, Nicolas Main. Actuellement, ce qui occupe les jeunes de la « Maison », c’est la préparation des camps prévus cet été : un camp surf pour 24 ados et un mini-camp montagne pour 10 à 12 autres. Pour la deuxième
année consécutive, la Maison de l’ado, structure municipale de Coarraze, propose ces camps estivaux avec le partenariat de la communauté de communes, ce qui permet de les ouvrir au plus grand nombre.
«Ils se débrouillent seuls» Lesadhérentslesplusâgés(1517 ans), pour leur part, préparent chaque année un voyage culturel. Il y a déjà eu Paris, Stockholm, Londres ; un autre est en projet cette année pour un départ lors
des vacances de laToussaint. « Là encore, ce sont les jeunes qui font tout, souligne Julien Lelarge. Ils choisissent la destination, cherchent les billets de train ou d’avion, recherchent un hébergement,ilsremplissentlesdossiers de demande de financement et montent des actions pour autofinancer une partie de leur séjour. Nous, on vérifie que tout va bien, mais ils se débrouillent seuls. » La Maison de l’ado, c’est aussi une structure ressource où les jeunes peuvent piocher des informations, rencontrer une conseillère familiale du Centre de planification et d’éducation familiale de l’hôpital de Pau, consulter un médecin, bénéficier de soins en addictologie, d’un soutien aux porteurs de projet… Bref, un service complet qui attire, sur l’année, un peu plus d’une centaine de jeunes. l MAISON DE L’ADO : ouverte le lundi
de 17h à 18h30, le mercredi de 14h à 18h30, le jeudi de 17h à 18h30, et le vendredi de 16h à 21h. Tél : 05 59 77 01 19.
A la rencontre des Lagossiens du monde
Des menus adaptés à des régimes simples
LAGOS Tout démarre d’une anecdote. En 1994, des Lagossiens du Pays de Nay partent en vacances en Andalousie et tombent sur un panneau de village « Lagos ». Clic-clac, le souvenir est dans la boîte et vite montrée au maire du Lagos béarnais, Christian PetchotBacqué. Pour l’édile, ce petit jeu deviendra vite une marotte, le faisant se pencher sur le globe à la recherche d’autres Lagos. Et il en trouve vite un autre, au Portugal, avec lequel se créent des échanges. En 1997, une délégation emmenée par le maire du Lagos du Portugal participe à l’inauguration de l’école du Lagos est-béarnais. Mais ce n’est qu’en 2003, avec la signature d’un accord d’amitié
Pour 8,50 € par repas, les livraisons sont assurées les lundi, mardi, jeudi et vendredi entre 8h et 12h30. Les repas du week-end sont, eux, livrés le vendredi entre 14h et 18h. Les bénéficiaires de ce service peuvent choisir d’être livrés tous les jours ou seulement quelques fois par semaine. Les menus, variés et équilibrés (deux au choix chaque jour), sont envoyés trois semaines à l’avance et peuvent être adaptés à des régimes simples (sans sel, pour diabétiques, etc.). Pour s’inscrire, on peut s’adresser à la mairie de sa commune ou auprès de la communauté de communes du Pays de Nay : tél. 05 59 61 11 82. l
Les membres actifs de l’association Lagos du Monde. © DR entre les Lagos de France, Portugal et Espagne, que les « Lagos d’Europe»semontentenassociation. Une section du Foyer rural, plus exactement. Depuis, au fil des voyages et des rencontres, les Lagos sont devenus «du monde » et regroupent des villages homonymes en Espagne, Portu-
gal, Grèce, Mexique et Chili. Le but de l’association Lagos du Monde ? «Promouvoir les échanges mais aussi récolter des fonds pour financer les rencontres de jeunes organisées par la municipalité», explique Nicole Péré, à la tête des Lagos du monde depuis 2009. Son dessein est aussi de
favoriser l’ouverture au monde et aux différentes cultures des jeunes du territoire. Pour adhérer, rencontrer ou recevoir des Lagossiens d’ailleurs, il faut juste avoir envie de s’investir un peu. Pour avoir la chance de partir dans un Lagos étranger (les membres de l’association espèrent arriver à monter un séjour de jeunes en Grèce), il faut avoir entre 16 et 19 ans. Et cette année, c’est Lagos en PaysdeNayquireçoitseshomologueseuropéens,du20au28juillet. Une rencontre que la cinquantaine d’adhérents de l’association attendent avec impatience : « Au fildesans,onanouédeslienstrès forts entre les personnes que l’on a rencontrées en voyage. Certains sont devenus des amis. » l
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SANTÉ
Le réseau «Pais» pour garder les médecins au pays
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Le territoire veut développer des actions pour la jeunesse INITIATIVE En phase avec les conclusions des Assises de la jeunesse, le Pays de Nay sera pilote pour développer des actions en faveur des jeunes du département. Une priorité même.
Jean-Marie Berchon, maire de Lestelle-Bétharram et médecin, parie sur le système « Pais ». © E.N. L’acronyme sonne comme dans une chanson de Nougaro : « Pais », pour Plateforme alternative d’innovation en santé. « Alternative » car elle est une réponse pour les territoires qui veulent pérenniser leur offre de soins – en attirant notamment de jeunes médecins, sans pour autant avoir recours à une maison médicale. Et « innovante » car le système n’a pour l’instant été mis en place que dans un département français : le Loir-et-Cher, avec l’appui du centre hospitalier de Blois. « Pais » permet notamment de mutualiser, entre les praticiens adhérents, un secrétariat tenu par une personne formée par le Samu, ce qui permet un meilleur filtrage des appels et une hiérarchisation des urgences. Cela offre aussi un allégement des tâches administratives.Carbiensouvent,encampagne, un médecin n’a pas les moyens d’employer une secrétaire. Enfin, « Pais » comprend la mise en place d’un tour de rôle afin d’assurer chaque jour lessoinsimprévus.Unpluspour lespatientsquisontainsiassurés d’avoir toujours une réponse, mais aussi pour les médecins quiserontrémunérésensupplément pour cette prise en charge.
Un coût moindre qu’une maison médicale Le Pays de Nay pourrait se doter d’une « Pais » dans le courant 2014. Jean-Marie Berchon, maire de LestelleBétharrametmédecin,ytravaille avec les élus et les professionnels de santé du secteur qui ont bien accueilli le projet. « Le Pays de Nay n’est pas un désert médical ; en revanche, il y a des disparités nord-sud. Le nord est bien pourvu, mais le sud, s’il est bien maillé actuellement, compte des médecins qui, pour la majorité, vont bientôt partir à la retraite.“Pais” permet d’assurer une bonne présence médicale sur le territoire, il permet d’apporter toujours une réponse aux patients. Puis, c’est un nouveau mode d’exercer pour les médecins : ils sont en lien permanent avec leurs confrères, tout en restant là où ils sont installés. Et tout cela pour un coût bien moindre qu’une maison médicale. » l
E
n Pays de Nay, la jeunesse n’est pas une compétence communautaire. Pour autant, le secteur n’est pas laissé à l’abandon. Les élus ont, au contraire, décidé de faire face à un constat : si le territoire est bien doté en termes d’offres de loisirs sans hébergement pour les 0-11 ans (cinq centres de loisirs sur l’ensemble du Pays de Nay), le choix est en revanche restreint pour les adolescents. « Hormis la Maison de l’ado à Coarraze, il n’y a pas de structures dédiées aux adolescents », note Brigitte Courrades-Le Pennec du service « Culture et jeunesse ». Pourtant, les pré-ados et adolescents représentent 20 % de la population.
Ainsi, la communauté de communes du Pays de Nay soutient financièrement l’association Evasion Pyrénéenne qui gère le « Passeport activités jeunes ». Proposé pendant les « petites vacances » (soit 8 semaines par an), le passeport permet aux jeunes de pratiquer jusqu’à cinq activités de leur choix sur la dizaine proposée. Jusqu’à présent, l’aide de la communauté de communes a permis de financer un poste d’animatrice ainsi que la location d’un minibus. « En fonction des besoins exprimés, nous sommes prêts à augmenter cette aide », annonce Marc Dufau.
Aider les jeunes à devenir animateurs
Un contrat spécial jeunesse pour accompagner les associations dans leurs projets Les élus communautaires ont donc fait de la jeunesse une de leurs priorités. Ce qui vaut au Pays de Nay d’avoir été choisi par le conseil général comme un territoire pilote pour réfléchir aux actions à mettre en place pour la jeunesse (lire ci-contre). « Chaque commune a souhaité garder sa souveraineté dans ce domaine, mais nous avons voulu aider les associations en devenant partenaire », souligne Marc Dufau, vice-président communautaire. « Le contrat jeunesse signé pour quatre ans entre la communauté de communes et la Caisse d’allocations familiales nous permet d’accompagner les associations dans leurs projets. »
L’escalade est régulièrement proposée dans les activités du « Passeport activités jeunes » géré par l’association Evasion Pyrénéenne. © DR ZOOM
Après les Assises, des axes de travail En 2012, le conseil général lançait une vaste opération pour sonder les jeunes du département sur leurs préoccupations et leurs attentes. Ce qui aboutit, en septembre, à la tenue des premières Assises de la jeunesse. En Pays de Nay, oùlesmoinsde25ansreprésententenviron20%delapopulation,laréflexion était déjà engagée (d’où la mise en place d’aides aux associations qui montent des actions en faveur des jeunes). C’est pourquoi le territoire de l’Est-Béarn a été choisi par le Département pour devenir « territoire pilote » pour la jeunesse. « Un groupe de travail va être constitué pour lancer des pistes de travail et mener une réflexion, en fonction de ce qui a été relevé durant ces Assises », explique Brigitte Courades-Le Pennec, du service « Culture et jeunesse » du Pays de Nay. Un groupe de travail qui sera bientôt finalisé et qui sera chargé de faire des propositions.
Le Pays de Nay soutient également l’association des Gais Montagnards qui organisent des camps de vacances pour les adolescents. Le premier prévu pour cet été étant complet, l’intercommunalité va en financer un deuxième. La bonne idée du Pays de Nay est aussi de financer une partie du Bafa et du BAFD (1) pour des jeunes. Un système gagnantgagnant : les associations trouvent les animateurs diplômés qui leur faisaient cruellement défaut, et les jeunes bénéficient d’une formation qui leur permet de trouver un job d’été dans l’animation. Dans des associations du coin tant qu’à faire… l EMMANUELLE MORIN (1) Brevet d’aptitude aux fonctions d’animateur et brevet d’aptitude aux fonctions de directeur. Lors de sorties, séjours, colos ou de camps, la loi fixe un minimum d’encadrement.
Le diplôme du Bafa, passeport pour l’emploi Rémi Montoya, animateur Bafa TÉMOIGNAGE Depuis deux ans, face à la pénurie d’animateurs dans les associations de loisirs du territoire, la communauté de communes du Pays de Nay a eu l’idée de conclure une sorte de contrat moral entre elle, les associations et les jeunes. Le deal est le suivant : la collectivité finance près de 50 % du coût de la formation Bafa ou BAFD (entre
700 et 1 200 € selon l’organisme de formation), l’association en prend une part aussi et, en échange, le jeune formé à l’animation s’engage à travailler au moins deux ans avec l’association. « Rien n’est signé, c’est un engagement oral… et moral », confirme Rémi Montoya, 22 ans dans quelques jours, qui a su saisir cette opportunité. « Quand j’ai participé à un camp de vacances avec les Gais Montagnards en tant que“colon”, on m’a proposé de devenir animateur », raconte-t-il. Vu les conditions, le jeune homme, déjà pas mal investi dans la vie associative – capitaine de l’équipe
de handball d’Asson, il fait partie de l’association du foyer du club, et est également membre des nouveaux conscrits – n’a pas hésité. « Je devais même passer la spécialisation accompagnateur baignade cette année mais comme j’ai été malade, je la passerai l’an prochain. »
Du travail et beaucoup de responsabilités Lui, s’est donc engagé auprès des Gais Montagnards, et découvre ainsi l’envers du décor : « C’est rigolo de passer de “colon” à animateur. On voit le camp différemment… Quand on est moniteur, c’est autre chose ! Cela
demande beaucoup plus de travail – on se lève avant les enfants, on se couche parfois tard – et de responsabilités. » Dans l’avenir, Rémi Montoya, qui suit des études d’économie, droit et gestion, n’envisage pas une carrière dans l’animation, mais, en attendant, il estime qu’être diplômé du Bafa est un bel atout : « Ça peut toujours servir. Rien qu’au hand, on est souvent amené à encadrer des petits. Et puis, rien que pour travailler l’été, c’est bien pratique… Pendant, un an, j’ai été au chômage, avoir le Bafa m’a permis de travailler un peu. » l E. M.
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Le sport
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INITIATIVES Le Pays de Nay à la loupe Au-delà des valeurs du sport qui sont cultivées chaque semaine sur tous les terrains et enceintes sportives du Pays de Nay, l’implication des bénévoles et la solidarité entre les communes apportent à la vie sportive locale une dimension toute particulière. Au Pays de Nay, le sport est un axe fort du lien social et du dynamisme local. Illustration de cette réalité dans les pages qui suivent.
À SAVOIR LICENCIÉS Près de 2 000 pratiquants Une compilation du nombre de licenciés sur l’ensemble des disciplines place le Pays de Nay à un très haut niveau : près de 2 000 licences sont établies, avec la palme au handball devant le football et le rugby.
ASSON Le cinquantenaire du club de hand Ces 14 et 15 juin, Asson Sports fêtera son 50e anniversaire autour des coprésidents, Marie-Laure Saubatte et Christian Clavaret. Au programme : match de la N3fémininevendredià18h30 contre une sélection du 64, suivi, à 20h30, d’une rencontre de gala entre Billère et les Espagnols de Pampelune. Lelendemain,tournoidehand sur herbe pour toutes les catégories. Mais Asson Sports, candidat au titre de club le plus convivial s’il existait, n’oubliera pas tout ce qui fait bon se retrouver entre amis… Avec,ensupport,desjeuxpour enfants et une exposition sur les 50 ans.
ANIMATION Le passeport jeunes pendant les vacances En liaison avec la communauté de communes du Pays de Nay, l’association Evasion Pyrénéenne propose deux sessions d’activités sportives pendant les vacances d’été au profit des jeunes. Du 8 au 26 juillet, puis du 19 au 30 août, les jeunes de 11 à 17 ans résidant sur le territoire pourront pratiquer cinq activités au choix pour 50 euros parmi : voile, rafting, équitation, escalade, descente de canyon, téléski, kayak, laser quest, accrobranche et tir à l’arc. Renseignements au 05 59 61 40 44 ou au 07 86 95 84 72.
Brigitte Courades-Le Pennec connaît ses dossiers « sport et vie associative » sur le bout des doigts. Pour le plus grand bonheur de Michel Cassou (au centre) vice-président et Marc Dufau, vice-président en charge du secteur culture, jeunesse et sports ». © NICOLAS SABATHIER
Sport : « La formation des bénévoles est prioritaire » ENTRETIEN La communauté des communes du Pays de Nay n’aide pas directement les clubs, mais se porte garante de la bonne santé du sport pour tous. Michel Cassou Vice-président de la CC Pays de Nay INTERVIEW
C
hardy,Traille,Ladagnous, pour ne citer qu’un trio à fière allure. Mais plus globalement à travers tous les sports, du rugby au trampoline,lePaysdeNayregorge de talents reconnus, d’espoirs naissants, de sportifs en tout genre, compétiteurs ou pratiquants tournés vers le loisir.
« Le terrain de jeu est si varié qu’on peut pratiquer toutes les disciplines » Michel Cassou
Paradoxe de cette région Est du Béarn, la communauté des communes du Pays de Nay ne finance pas le sport directement, n’intervient pas non plus dans les infrastructures. Et pourtant, les élus des vingt-quatre communes ainsi regroupées font du sport un axe fort du lien social et du dynamisme de ce territoire aux multiples atouts entre coteaux d’un côté, montagne de l’autre, encadrant la large plaine et le Gave propice aux sports d’eau. Vice-président de la commu-
nauté du Pays de Nay et maire de Pardies-Piétat, Michel Cassou décrypte les caractéristiques d’une action solidaire sans interventiondirecte.Untourd’horizon effectué en présence de Marc Dufau, vice-président en charge de la commission culture, jeunesse et sport, par ailleurs maire de Boeil-Bezing, et Brigitte Courades-Le Pennec, responsable dudit service à la CCPN. Comment expliquez-vous une telle activité sportive sur Nay et les communes avoisinantes ? Le terrain de jeu est si varié que l’onpeutpratiquertouteslesdisciplines de plein air ou de salle sur l’ensemble du territoire. On aura peut-être même, un jour, une station de ski si Arbéost et Ferrières nous rejoignent. C’est ainsi, le sport dans nos vingt-quatre communesestunvecteurimportant. Prenons la piscine de Nay, un club s’y greffe dans l’optique dedévelopperunesectioncompétition,alorsquecen’étaitpasprévu audépart.Etpuis,nonseulement quasiment tous les sports sont représentés, mais encore faut-il souligneretsaluerlabelleprogressiondeplusieursclubscommele handballqui,surBordesetAsson, évolue au niveau national, ou le footdeLaRibèreetNayVathVielha qui grimpe dans la hiérarchie régionale. Pourquoi la communauté des communes n’intervient-elle pas
directement dans la gestion sportive ? C’est historique, dès la création de la CCPN en 2000, les communes ont conservé l’autonomie de gestion de leurs clubs respectifs. Soit,autotal,quelque135associations sportives. En revanche, nous intervenons directement sur des manifestations exceptionnelles : le tournoi Cancé en rugby, le triathlon de Baudreix ou le Givré de Nay en course à pied.
« Les activités de nature contribuent au développement touristique » Michel Cassou
Vos actions ne se limitent pas là ? Nous tenons un rôle d’accompagnement dans la formation des bénévoles. En liaison avec le Centre Nelson-Paillou et Sports Pyrénées Emplois, on a lancé des cycles d’information sur les préoccupations des bénévoles comme les sources de financement pour un club ou la responsabilité des dirigeants. De même, et c’est un aspect essentiel de notre mission, nous comblons le manque d’activités pendant les vacances scolaires avec la mise en place du « Passeport Jeunes » qui permet aux 11-17 ans résidant sur le territoire de pratiquer cinq activités de nature.
Une telle variété des disciplines sportives proposées est-elle récente ? Pas du tout, c’est un phénomène historique. De tout temps, le sport a constitué une activité dans laquelle les nouveaux arrivants dans le pays s’investissent facilement, naturellement. En revanche, nous voyons arriver un déficit des installations avec la montée en puissance de plusieurs clubs et les activités scolaires. A Nay, par exemple, quelque 1 400 jeunes des collèges et lycées utilisent les mêmes terrains que les licenciés. Considérez-vouslesportcomme un vecteur essentiel ? Ill’est,d’autantplusquelesactivités de nature contribuent au développement touristique. On voit bien des gîtes loués par des pratiquants se lançant à vélo sur nos routes, venant marcher sur laVoieossaloiseetlecheminHenri IV ou encore venant sur le Gave entre le stade international de Saint-Pé-de-Bigorreetl’embarcadère de Montaut. Autant d’atouts qui font que se posera peut-être, demain,lerôledelacommunauté des communes dans le financementnécessaireaudéveloppement des activités sportives. La chance extraordinaire que nous avons, c’est que notre territoire regroupeunetellequantitéd’activités et donc de pratiquants. l PROPOS RECUEILLIS PAR JEAN-MARC MONBEIG
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Le sport
au Pays de Nay
En trois questions « Le plus grand club du Béarn » André Pourtau Président de l’USCN omnisports Quand on parle de l’US Coarraze-Nay omnisports, à quoi fait-on allusion ? A la plus grande association omnisports du Béarn ! Avec 14 disciplines et quelque 1 650 licenciés, nous proposons un éventail très large d’activités. L’omnisports est né en 1962 du rapprochement des deux clubs de rugby de Coarraze et de Nay auxquels se sont aussitôt associés la pelote, le canoëkayak, le handball, le basket, le volley. Le foot et le cyclisme en faisaient partie au départ avant de créer des associations indépendantes. A l’inverse, le badminton, le karaté, l’escrime et la gym loisirs ont intégré l’USCN omnisports. Et depuis dix ans que je préside le club, je me suis attaché à modifier les statuts pour pouvoir accueillir aussi le trampoline qui œuvre aussi pour les handicapés, la Tribu 64 (triathlon, duathlon), l’école de patinage du Béarn et plus récemment le tennis de table.
La cohabitation est-elle aisée ? Tout se passe au mieux. Financièrement, l’omnisports reçoit les subventions des mairies de Coarraze et Nay et a en charge l’affectation en fonction du nombre de licenciés, des résultats, des besoins. J’ai autour de moi un bureau restreint mais toutes les décisions importantes se prennent en comité directeur qui accueille un représentant de chaque section.
Pourquoi n’y a-t-il pas une grande fête de l’USCN omnisports ? Elle a existé ! Elle se déroulait le 1er mai, à une époque où les compétitions finissaient bien plus tôt dans la saison. Aujourd’hui, la pelote et le canoë-kayak fonctionnent toute l’année, la gym ne s’octroie qu’une coupure très courte pendant les vacances et, début mai, le rugby n’a pas fini. C’est très difficile de trouver une date. On essaie de nouer des relations lors des fêtes de Nay ou lors des grands rassemblements comme le Tournoi Cancé, le triathlon ou la fête des Sautaprats, en septembre. l PROPOS RECUEILLIS PAR JEAN-MARC MONBEIG
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L’USCN rugby, toujours club phare du Pays de Nay RUGBY Cinquantenaire depuis l’an passé, l’Union Sportive Coarraze-Nay s’appuie sur une base solide de 394 joueurs et 89 dirigeants. Avec la formation et la convivialité comme maîtres mots.
L
’Union Sportive Coarraze-Nay rugby, forte de ses 394 joueurs et 89 dirigeants, est aujourd’hui le club phare de la plaine de Nay. Après avoir fêté ses cinquante ans l’an dernier et être remontée en Fédérale 3, l’USCN cherche à progresser sportivement tout en gardant ses valeurs. La politique du club tourne autour de deux notions : la convivialité et la formation. Pour la première, la victoire du challenge Rugby Passion de leur poule ainsi que la 3e place sur toutes les divisions fédérales sont un signe fort puisqu’elles récompensent l’accueil réservé aux adversaires. Pour le président nayais, Marc Labat, « cette place dans ce challenge est une fierté et montre bien que l’on ne s’est pas coupés des valeurs du rugby ; on a réussi à donner priorité au sport tout en gardant un esprit de famille ».
Une culture de la gagne à réapprendre aux jeunes Concernant la formation, l’équipe fanion est composée essentiellementdejoueursformés au club (18 ou 20 sur 22 chaque dimanche). Mais les équipes de jeunes connaissent des difficultés depuis deux ans : « Il va falloir retournerauxbases,onestd’abord là pour éduquer les jeunes mais
Les Nayais ont fini la dernière saison à la 8e place de leur poule de Fédérale 3. © ARCHIVES NICOLAS SABATHIER EN CHIFFRE
200 000
Le montant, en euros, du budget de l’USCN rugby pour la saison 2013-2014. aussipourleurapprendreàgagner et à jouer au rugby », confie Marc Labat,visiblementnostalgiquede l’époque où le club a formé des futurs professionnels tels que Damien Traille, Jean-Baptiste Peyras, Bertrand Aurignac…
Le club dispose également de son propre tournoi avec le Tournoi international cadet Robert Cancé réunissant chaque annéedegrandeséquipesfrançaises. La 34e édition de ce tournoi, cher au principal soutien, l’entrepreneur Christian Cancé, a été d’un haut niveau et constitue une expositionnationalepourl’USCN. Sur le plan sportif, la dernière saison a été très compliquée avec une 8e place dans une poule difficile. L’année prochaine, avec un budget de 200 000 €, l’USCN vise la qualification avec en ligne de mire la montée en Fédérale 2
pour les années suivantes. Pour cela,leprésidentsouhaite«garder la même ossature en recrutant quelques joueurs d’expérience ». Selon Marc Labat, l’USCN « est un très bon club qui doit continuer à se structurer ». Il compte sur les anciens joueurs pour s’investir dans l’encadrement. « C’était le cas il y a dix ans mais cette tradition s’est malheureusement perdue et les bénévoles actuels s’épuisent par manque de renouvellement. » Le président espère que ce message soit entendu… l RAPHAËL SOLER
Asson et Bordes : le hand et tout le reste HANDBALL Bordes Sports et Asson Sports cultivent un esprit familial auprès de leurs nombreux licenciés. Les clubs de handball d’Asson et de Bordes, réputés pour leur nombre important de licenciés et leur niveau de compétition, sont de véritables vitrines sportives du Pays de Nay.Tant dans leur fonctionnement que dans leur état d’esprit, les deux clubs béarnais se ressemblent. Côté joueurs, Bordes Sports dénombre 220 licenciées filles. Si la catégorie « Pitchoun » (3-6 ans) est mixte, l’intégralité de l’école de hand, les six équipes jeunes et les trois équipes seniors sont acquises à la gente féminine. « Près de 95 % des joueuses proviennent de Bordes, de la plaine de Nay et d’horizons proches,confieleprésidentOlivier Mignot. La moyenne d’âge de notre effectif senior est très jeune, pas loin de 18 ans. Ce n’est donc pas un hasard de voir l’équipe
A Bordes, l’équipe fanion évolue en Nationale 2. © ARCHIVES MARC ZIRNHELD des moins de 18 ans dans les hauts de tableau, comme cette année en finale régionale et l’an dernier finaliste du championnat de France. »
Mixité à Asson Asson Sports compte, lui, dans ses rangs 275 licenciés, avec 60 % de garçons et 40 % de filles. « C’est une véritable fierté que de disposer de cette belle mixité », se réjouit Marie-Laure Saubatte, coprésidente au côté de Christian Clavaret. Le club asson-
nais comprend 17 groupes, ce qui implique une véritable organisation… Comme le reconnaissent les deux clubs, sans bénévoles rien n’est possible. Ils s’organisent en commissions (sociale, partenaires, communication…) afin que chacunaitsatâcheetpuisseposer sa pierre à l’édifice. « Nous avons des éducateurs très performants qui proposent d’évoluer à l’un des meilleurs niveaux en Aquitaine, déclare le président bordais Olivier Mignot. Nous
avons mis en place un pré-centre de formation il y a trois ans qui nous permet d’effectuer un vrai suivi auprès des filles. Résultat : plusieurs d’entre elles sont aux portes de l’équipe de France jeunes.»AAsson,les35dirigeants s’organisent autour d’un projet commun et veillent à amener chaque année au club de nouveaux bénévoles. « Nous essayons aussi d’impliquer nos joueurs dans la vie du club, que ce soit pour l’encadrement des jeunes, la vie associative ou l’arbitrage », note Marie-Laure Saubatte. Avoir l’esprit de compétition dans un bon état d’esprit : telle pourrait être la devise des deux clubs voisins. Joueurs, parents et supportersviennentainsitrouver le week-end des moments d’échangesetdeconvivialitédans des salles toujours très bien fréquentées.Desconditionsidéales pour que la jeunesse du territoire s’essaye et s’épanouisse dans la pratiquedelapetiteballeronde… l ROMAIN CHABAT
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au Pays de Nay
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Stéphanie Néant, présidente du Tennis Club de Boeil-Bezing. © EUSTELLE LIESENBORGHS
Christophe Pommé, vice-président de l’US Coarraze-Nay rugby. © E.L.
Christian Cordani, responsable de la section enfants à l’ASC Turbomeca. © E.L.
Jean-Jacques Hierax, président du Vélo Club Nayais. © E.L.
Stéphanie Néant : le tennis comme en famille
Christophe Pommé : transmettre les valeurs du rugby
Christian Cordani : la natation pour le plaisir
Jean-Jacques Hierax : à fond pour la culture du vélo
En 2008, Jérémy Chardy gagnait face à David Nalbandian au 2e tour de RolandGarros avant de poursuivre sa belle aventure jusqu’aux 8es de finale. À 21 ans, le Béarnais créait alors la fierté du Tennis Club de Boeil-Bezing et de tout un village l’ayant vu grandir. Stéphanie Néant, à la tête du bureau depuis deux ans, était aux premières loges ce jourlà, aux côtés de la présidente d’alors, Maryse Chardy. « Il est la preuve que Jérémy Chardy. des champions © ARCHIVES AFP peuvent émerger de petits clubs », sourit-elle. Celle qui n’hésite pas à se définir comme une groupie et le club se sont mutuellement adoptés il y a dix ans. Lorsqu’elle emménage avec sa famille à Boeil-Bezing, Stéphanie Néant décide de se remettre au tennis. L’ambiance familiale du club de tennis du village la séduit, et rapidement la mère de famille se crée une place. Aujourd’hui, elle est certes dirigeante, mais précise-t-elle, « accompagnée de toute une équipe ». Cette année, 67 licenciés âgés de 5 à 50 ans occupent les deux courts extérieurs. « Notre école de tennis, encadrée par unentraîneurdiplômé,StéphaneCourbet, est pour beaucoup dans la réussite des jeunes », explique-t-elle, reconnaissante. Au Tennis Club de Boeil-Bezing, les plus jeunes sont chouchoutés, mais les plus grands également. En ce moment, un tournoi pour adultes a lieu. Malgré la pluie, les joueurs sont au rendez-vous, même si Stéphanie Néant l’avoue : « Un club couvert serait le bienvenu ! » l EUSTELLE LIESENBORGHS
DamienTraille et Jean-Baptiste Peyras y ont fait leurs premiers pas de rugbymen, avant de devenir des joueurs professionnels dont le talent n’est plus à démontrer. Pour les 480 licenciés, joueurs et encadrants, de l’Union Sportive Co a r ra z e - Na y rugby (lire aussi page 19), ces compétiteurs de haut niveau sont une fierté, et un exemple à suivre pour les 170 jeunes de l’école de rugby. L’USCN rugby fait partie de Damien Traille. ces clubs forma- © ARCHIVES AFP teurs attachés à des valeurs fortes. « Nous voulons que nos jeunes aient “l’esprit club”, la fierté de porter le maillot et de s’identifier à nos couleurs », résume Christophe Pommé, vice-président et entraîneur des moins de 13 ans. L’ancien trois-quart centre sait de quoi il parle : lui-même a été formé au club, avant de partir jouer à Dax à 18 ans, puis au Stade Montois, et de revenir aux sources. Les responsabilités de Christophe Pommé ne s’arrêtent pas là, puisque l’homme est également responsable du Tournoi Cancé. L’événement a vu le jour il y a 34 ans. Cette compétition internationale, dont la renommée est avérée, participe à la notoriété de l’USCN rugby. « Ce tournoi cadets est un des seuls de cette envergure, précise Christophe Pommé. Il est une vitrine pour le club et pour les villes de Nay et Coarraze. » Une seule chose pourrait éventuellement chagriner l’ancien joueur : depuis sa création, et malgré des matchs de finales, jamais le club n’a gagné leTournoi Cancé. l E.L.
Il y a 14 ans, Christian Cordani assiste aux premiers plongeons enthousiastes d’une Fanny Deberghes âgée de 5 ans. Aujourd’hui,mêmesil’espoirdelanatation française (double médaillée aux derniers championnatsdeFrance élite) ne s’entraîne plusavecl’Association Sportive et Culturelle Turbomeca, elle reste la fiertéduresponsable de la section enfants et du club. Lorsqu’il entre au club en 1993, Christian Corda- Fanny Deberghes. ni est d’abord un © ARCHIVES A. TORRENT parent accompagnant ses enfants. « Comme beaucoup, je me suis laissé entraîner et j’ai été formé pour encadrer, se souvient-il. Rapidement, j’ai souhaité passer mon Bafa, puis mon BAFD. » Grâce à ce dernier diplôme, le sapeur-pompier employé à Turbomeca peut organiser des séjours de natation et multisports. Une vraie satisfaction pour cet homme : « Les enfants progressent nettement pendant ces semaines, reconnaît-il. Le reste de l’année, ils ne nagent qu’une à deux fois par semaine. » Christian Cordani n’est pas pour autant très à l’aise avec la compétition, dont il laisse les commandes aux autres animateurs. Il préfère l’initiation, et continue chaque mercredi à faire découvrir aux plus jeunes les joies du grand bain, principalement à la piscine de Nay. Comme Fanny Deberghes il y a quelques années, une centaine d’enfants profitent cette saison de la méthode Raymond Catteau, une manière d’apprendre à nager ludique sans bouées ni brassards. l E.L.
Jean-Jacques Hierax pose un regard fier sur Matthieu Ladagnous, le poulain du Vélo Club Nayais. Il se rappelle très bien son arrivée, à 11 ans, et son coup de pédale laissant présager le meilleur. Pourtant, le président du club depuis trois ans n’était pas vraiment prédestiné à être le témoin de l’évolution d’un champion cycliste. Lui, faisait du handball à Asson, mais lorsque ses enfants intègrent Matthieu Ladagnous. le VCN en 1991, © ARCHIVES N. SABATHIER Je a n - Ja c q u e s Hierax est comme happé. Depuis, il ne l’a plus quitté, sans pour autant se décider à monter sur un vélo. Le succès de licenciés comme Matthieu Ladagnous mais aussi Oriane Chaumet, Jean-Jacques Hierax l’explique par le talent d’une part, et de l’autre par un encadrement de qualité. « Notre structure sportive et éducative a joué un rôle dans l’émergence de ces jeunes champions, explique-t-il. La vocation du club est d’amener nos jeunes le plus haut possible. Aujourd’hui, une quinzaine d’éducateurs les encadrent. » Quarante-six dirigeants se mobilisent, avec les bénévoles, pour le club et ses 90 licenciés. Entre l’organisation de courses dans les communes avoisinantes et l’accompagnement des jeunes en compétition, leur investissement est total. Pour Jean-Jacques Hierax, c’est une évidence : « Il y a une vraie culture du vélo dans la plaine de Nay. » Depuis 40 ans, la vivacité du Vélo Club Nayais en témoigne. l E.L.
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La culture
au Pays de Nay
INITIATIVES Le Pays de Nay à la loupe Si le cadre de vie est un des atouts du Pays de Nay, le bien vivre est un de ses fleurons. Et celui-ci s’appuie largement sur les animations culturelles, expression de l’identité du territoire. La communauté de communes soutient l’offre culturelle dans son ensemble, considérant que la culture est un élément de valorisation pour le territoire. Ainsi au Pays de Nay, on juge que la culture n’est pas un luxe mais une richesse pour toute une population.
A SAVOIR LESTELLEBÉTHARRAM L’industrie du chapelet va être bientôt remise à l’honneur À la veille du conflit 191418, 2 000 personnes fabriquent des chapelets en buis vendus sur le parvis de Notre-Dame de Bétharram et dans le monde entier. Née au XVIIe siècle des pèlerinages à Bétharram et Lourdes, cette activité pratiquée souvent à domicile par des agriculteurs s’articulait autour de deux fabriques importantes : Navarre à Montaut et Prat à Arthez-d’Asson. « Beaucoup de petits moulins ont été transformés en fabrique par les particuliers qui en étaient propriétaires », précise Jean-Loup Gazzurelli, chargé de mission patrimoine à la communauté de communes du Pays de Nay. S’il ne reste aujourd’hui à Bétharram qu’un fabricant de souvenirs religieux, l’histoire de cette activité, typique du territoire en ce sens qu’elle mêle agriculture, industrie et religion, sera bientôt racontée au public sous forme de signalétique et d’un parcours d’interprétation.
RICHESSE Près de 70 associations culturelles recensées Le Pays de Nay compte une vingtaine d’associations dédiées à la littérature. La musique, la danse et le chant peuvent se pratiquer dans 18 autres. L’art n’est pas en reste avec une douzaine d’associations, idem pour l’histoire et le patrimoine, avec une dizaine. Les cinéphiles ont Plain’écran, encore une association. Leur force est de proposer des événements fédérateurs, devenus autant de dates incontournables.
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« La culture n’est pas un luxe mais une richesse » CULTURE Le Pays de Nay héberge 70 associations et de nombreux événements culturels. leur fait pas défaut et leur a toujours permis d’avancer. Je pense qu’à leurs yeux, elle n’est pas un luxe mais une richesse en soi. En même temps, l’état d’esprit reste un peu… rural : on avance parfois peut-être un peu lentement mais sûrement !
Marc Dufau Vice-président du Pays de Nay INTERVIEW
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epuis 2009, la communauté de communes du Pays de Nay s’investit dans la culture. Son vice-président Marc Dufau rend hommage à une dynamique culturelle associative facteur de développement pour le territoire, qui va du patrimoine à la musique en passant par les arts. Pourquoi la communauté de communes a-t-elle décidé de s’investir dans le domaine de la culture ? C’est une volonté politique initiée par son président, Christian Petchot-Bacqué, en 2008. Nous avons décidé de soutenir le travail exceptionnel accompli ici par les forces vives du réseau associatif, et défini en 2009 avec le conseil général un contrat communautaire de développement de trois ans. C’est une reconnaissance du travail réalisé par les bénévo-
« Nous soutenons l’offre culturelle dans son ensemble. C’est un moteur économique et social pour le territoire. »
Musique, arts, danse… la communauté de communes encourage le dynamisme des associations culturelles. © ARCHIVES MAURICE TRIEP les et les associations, dont certaines s’essoufflent et ont besoin de moyens humains et financiers. Toutes les actions menées sont issues d’une demande identifiée et de la dynamique portée depuis des années par les associations. Notre pôle culture compte trois salariés, Brigitte Courades Le Pennec qui en coordonne l’action, Jean-Loup Gazzurelli pour le patrimoine, et Maylis Laterrade qui va structurer le réseau de lecture publique.
70 associations et une dizaine d’événements culturels par an ! Comment expliquer une telle richesse, dans un territoire surtout connu pour son histoire agricole et industrielle ? Historiquement, les gens d’ici se sont toujours adaptés aux situations. Ils avaient la richesse des terrains agricoles et lorsque l’heure de la Révolution industrielle est venue, ils s’étaient déjà ouverts d’une manière remarquable et spontanée à d’autres activités. La culture participe d’une ouverture d’esprit qui ne
Certains déplorent l’absence d’équipements. Que leur répondez-vous ? On ne peut pas tout faire à la fois, ni griller les étapes. Nos urgences sont de pérenniser l’école de musique ou de venir en aide aux bibliothèques associatives à bout de souffle. Nous savons que les associations musicales et de théâtre attendent une salle adaptée, un lieu où donner leurs représentations. Nous travaillons sur les priorités définies par notre convention avec le conseil général, avec un budget qui n’est pas illimité. Ledernierprojetdecréationd’une salle de cinéma que nous avons étudié se chiffrait à 1,8 million d’euros, ce qui dépasse nos moyens. Nous n’abandonnons pas : nous cherchons d’autres possibilités pour rendre le projet de salle de cinéma viable. Nous soutenons l’offre culturelle dans son ensemble. C’est un moteuréconomiqueetsocialpour le territoire. Si aucune proposition culturelle n’est faite, on favorise l’exode de la population, notamment des jeunes, vers d’autres lieux. l PROPOS RECUEILLIS PAR MARIE-PIERRE COURTOIS
Des arts et des lettres en plaine de Nay ÉTAT DES LIEUX Artistes, musiciens, comédiens ou auteurs en herbe, les habitants du Pays de Nay ne sont pas en mal de culture. Une dynamique qui prend souvent sa source dans des initiatives particulières. Nul doute que le Musée du béret ou la Maison carrée ne sont que la face visible de l’iceberg de la culture, au Pays de Nay.Via des associations et des événements devenus rituels, les 25 000 habitants du territoire bénéficient d’une offre allant du patrimoine à la musique en passantparlalittérature,lethéâtre, le cinéma et l’art contemporain. Ce paysage, où coexistent pacifiquement percussions africaines, sculpture et anciens sites industriels, compte des sommets qui sont autant de
locomotives pour propager le goût de la culture : la Minoterie, le salon Frissons à Bordères, l’École de musique du pays de Nay ou encore l’association Fer et savoir-faire (lire par ailleurs) pour en citer quelques-uns… Force cachée de cette dynamique, les bénévoles seraient plus de 2 000, répartis en quelque 70 associations ou prêtant la main dans l’organisation d’une manifestation ou d’une autre. Le public répond également présent de festival en festival : on avance le nombre de 25 000 visiteurs sur l’année sur l’ensemble des événements, soit l’équivalent de la population du territoire.
Les enfants dans le bain de la culture très tôt Souvent nés d’initiatives particulières, ces rendez-vous s’inscrivent dans la durée : treize ans de Frissons à Bordères, treize ans
L’art contemporain s’expose à la Minoterie de Nay. © ASCENCION TORRENT d’art contemporain à Nay avec la Minoterie, site désaffecté auquel un artiste étranger à la région, Chahab, a donné une nouvelle vie. L’autre particularité caractérisant l’ADN de la culture au Pays de Nay est qu’elle commence à
l’école. Beaucoup de manifestations, dont l’idée originale vient de parents d’élèves et d’enseignants, font la part belle à l’enfant avec des temps où il est acteur, et des rencontres. Les jeunes ont partout leur place, jusque dans une « discipline » aussi pointue que l’histoire de la forge d’Arthez d’Asson : la future signalétique comprendra un parcours ludique qui leur sera dédié. Lesmanifestationssedéroulent souventaugrédesallesdefêtesou delocauxprêtésparlesmunicipalités, le territoire ne comptant ni médiathèquepubliqueintercommunale, ni salle de cinéma ou de spectacle. Des équipements sont en projet (lire par ailleurs) mais pourl’heure,laculturecirculeavec unegrandelibertédemouvement dans les communes et dans les têtesd’uneplainequinereniepas sa ruralité. l M.-P. C.
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La culture
BASTIDE DE NAY
Bientôt un centre culturel ? Les quatre bastides (Nay, Montaut, Lestelle-Bétharram et Bruges) devraient prochainement bénéficier d’une signalétique d’interprétation financée parlacommunautédecommunes du Pays de Nay en concertation avec l’association Bastides64.CelledeNayparexemple a abrité une usine de 300 personnes (fermée en 1986) : Berchon était au début du XXe le plus grand établissement textile de la plaine. Aujourd’hui propriété de la mairie, ce site de plus de 1 500 m2 a fait l’objet d’une demande de protection (réponse attendue fin 2013). S’il est classé, le projet communautaire est d’y créer un centre culturelcomptantaumoinsune salle de cinéma ou de spectacle et une salle d’interprétation du patrimoine. l
LA MINOTERIE
L’artcontemporain horsdesesmurs C’est la seule artothèque associative du Sud-Ouest : animée par l’association Nayart, le centre d’art contemporain la Minoterie se bat depuis une quinzaine d’années pour « faire tomber les barrières élitistes associées à l’art contemporain », selon sa présidente actuelle, Françoise Publius. Un pari selon l’artothèque. Sur un fonds de 500 œuvres, pas loin de 400 par an sont louées par des particuliers ou des entreprises du Béarn. La location d’une œuvre au trimestre va de 20 à 90 euros selon la valeur de l’œuvre, c’est dire si l’art est mis, par ce biais, à portée de tous. Outrel’artothèque,laMinoterie présente quatre expositions temporaires, drainant un public d’amateurs de 5 000 à 6 000 personnes par an, et de plus de 200 personnes les soirs de vernissage. « Une fréquentation énorme pour un centre d’art contemporain et pour le territoire », estime Chahab, propriétaire des lieux achetés sur un coup de cœur en 1997 et entièrement rénovés. l
au Pays de Nay
L’histoire de la forge et du fer va sortir de l’ombre ARTHEZ-D’ASSON L’ancienne forge sera dévégétalisée cet été : un atout majeur pour l’association Fer et savoir-faire qui y organise des spectacles et fêtera ses vingt ans en juillet.
L
a France n’aime pas son industrie. Pour les historiens, elle ne fait partie ni de la culture, ni du patrimoine. C’est râlant car c’est une histoire exceptionnelle qui mérite d’être connue ! » Ainsi parle Dominique Fournier, l’intarissable président de l’association Fer et savoir-faire qui depuis vingt ans n’a pas failli à sa mission : sauvegarder le site de l’ancienne forge d’Arthezd’Asson et faire connaître la technique métallurgique ancestrale et pyrénéenne de la réduction directe. « On transformait des cailloux en fer, ce qui est déjà magique. Mais on le faisait en bas fourneau, c’est-à-dire sans passer par l’état liquide ! »
Une forge indispensable à l’agriculture autrefois Plus tard surnommé « forge à lacatalane»,leprocédéaeucours de 1588 à 1866 dans la plaine de Nay.Centretechniquedelafilière, Arthez d’Asson alimente toute la vallée et au-delà en outils, clous et autres objets de fer (le minerai qui en est extrait présente un taux de 50 % de teneur en fer). « Le monde agricole avait besoin de machines et de métal. Dans chaque village, il y avait un forgeron. Au rendement maximum de la ferrarie (*) en 1840, au moins 800 personnes en vivaient directement. » La forge « tourne » avec douze forgeurs, mais elle est ravitaillée par plus de 40 mineurs de la vallée de l’Ouzoum et de Ferrières et plusieurs centaines de charbonniers, pour la plupart issus de familles modestes agricoles du territoire. « Le textile a fonctionné grâce aux outils du monde rural et à l’exploitation du fer. L’agriculture était le moteur de toute cette industrie de campagne. » Fer et savoir-faire organise chaque année au château
Chaque année, l’association Fer et savoir-faire organise, au château d’Arthez-d’Asson, un spectacle son et lumière qui retrace l’histoire de la « ferrarie ». © ARCHIVES PP d’Arthez-d’Asson un spectacle son et lumière retraçant l’histoire de la ferrarie, dont il ne reste que vestiges et ruines camouflés au regard par un masque inextricable de végétation. Dans le cadre
de son action en faveur du patrimoine, la communauté des communesduPaysdeNayentreprend la restauration du site. Il seradévégétalisécetété(uninvestissement de 8 000 €). Une signa-
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Le patrimoine : une unité particulière entre religion, agriculture et industrie Plusieurs centaines de petits éléments ruraux, une centaine de sites industriels,unesoixantainedemoulins,sanscompterlesfermes :c’estlebilan durecensementdupetitpatrimoinenonprotégé,menéparJean-LoupGazzurelli,chargédemissionàlacommunautédecommunesduPaysdeNay(CCPN). « Ce patrimoine raconte une unité particulière entre religion, agriculture et industrie, propre au territoire, et qui mérite d’être mise en scène ». Un fonds de 10 000 € par an (pendant trois ans) est alloué à la rénovation. Particuliers ou communes propriétaires sont invités à solliciter la CCPN pour des petits chantiers (lavoirs, petits ponts, cabanes rurales, fontaines). « Une douzaine d’éléments stratégiques méritent d’être rénovés, nous pouvons mener trois à quatre chantiers par an. » Deux sont déjà lancés. «Laplupartdescommunesrecevrontunparcoursd’interprétationpourvaloriserlesélémentsdupatrimoine»,annonceJean-LoupGazzurelli,évoquantun autre « chantier » de la CCPN : installer une signalétique, avec extension sous forme d’enquêtes policières pour les enfants, dans tous les sites remarquables,cequidevraitêtrechosefaitefin2014.Lacréationd’uneroutedupatrimoine industriel du Pays de Nay, avec des animations dédiées et rassemblant les structures ayant réinvesti un site industriel, les associations, les musées et les entreprises héritières de la tradition industrielle, est aussi en projet.
Fêtons l’arrivée de l’été... pour de vrai ! 56222130_collector-AL
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BORDÈRES -
létique d’interprétation et une table d’orientation seront mises en place à automne 2013. Dans un second temps, les murs en ruine seront consolidés. « C’est un site monumental dans la nature, où bien des choses sont possibles. Une fois rendu visible, il pourrait être un lieu culturel de spectacles et de concerts », s’enthousiasme Dominique Fournier. Le mois de juillet sera riche pour l’association, qui participera les 13 et 14 aux Médiévales de Montaner et fêtera son anniversaire le 20 à Arthezd’Asson (marche pédagogique, exposition, marché de produits locaux, nombreuses animations) et le 21 à Ferrières, autour des mines. Sera à l’honneur l’histoire de la forge, qui n’en finit pas de faire rêver Dominique Fournier et les quelque 80 membres de l’association, qui en connaissent les plus infimes détails. l MARIE-PIERRE COURTOIS * Ferrarie : forge où les cailloux sont transformés en fer.
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La culture
au Pays de Nay
BIBLIOTHÈQUES
Une carte unique pour l’ensemble du réseau Lesbibliothèquesbénéficient désormais du soutien de la communauté des communes duPaysdeNay,avecdesmoyens financiers (230 000 € d’investissement hors subventions) et humains : Maylis Laterrade est coordinatriceduréseaudelecture publique.Acquisitions,informatisationetanimations,lechantier estvaste.Dès2014,lesbibliothèques de Coarraze et d’Arros-deNay seront informatisées, le réseau numérique concernera dansl’annéeNay,Asson,Bordes, Mirepeix, Lagos et Boeil-Bezing et les futurs sites de Baudreix et Bruges. Une carte de lecteur uniquecouvrirales10bibliothèques, avec mise en place d’une navette apportant les ouvrages surlesiteoùlelecteursouhaiteralesretirer.Unservicedeportage de livres à domicile est à l’étude avec le conseil général.
Des animations Côté animations, un calendrier thématique trimestriel est établi : l’automne sera ainsi la saison des arts, l’été celle du voyage.Chaqueannée,ungenre différent sera choisi au sein de ce thème. En octobre, novembre et décembre 2013 par exemple, la musique lancera le thème des arts. « Les attentes sont importantes, aujourd’hui une bibliothèque n’est plus une étagère de livres mais un lieu de vie ouvert », constate Maylis Laterrade, très sollicitée : les grottes de Bétharram et le zoo d’Asson souhaitent des lectures publiques sur site, un projet de square-livre est soulevé par l’office du tourisme. l
ÉCOLE DE MUSIQUE
120 inscrits et 4 nouvelles classes L’école de musique du Pays de Nay compte 120 inscrits (dont 85 % sont des enfants), venant des 24 communes du territoire.Depuistroisans,l’école dispose de deux salles de solfège et deux salles de cours individuels dans des locaux prêtés par la mairie de Coarraze… déjà trop étroits. Douze instruments sont enseignés par dix professionnels, dont Emmanuelle Auzias, professeur de solfège et de flûte à bec à Asson, coordinatrice de l’association. Son budget est de 90 000 € (subventionné à hauteur de 35 000 € par la CCPN). Présidée par FrédéricVierne, l’association a ouvert quatre nouvelles classes en 2012 (harpe celtique, trompette, guitare électrique et guitare basse), et proposera à la rentrée 2013 aux lycéens de Nay une option musique au bac qui n’existait pas jusqu’alors. l
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Le salon qui réconcilie la jeunesse avec la lecture LITTÉRATURE Le salon Frissons à Bordères fêtera ses treize ans cet automne avec une édition placée sous le signe de la musique et des animations pour les tout-petits… dès 9 mois !
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ttention, « Frissons monte le son ! », tel est le titre – déjà tout un poème–delaprochaine édition des journées du livre jeunesse, placée sous le signe du slametdelamusique.Crééen2000 parlesBordérois,cesalonrassemble aujourd’hui 3 000 à 5 000 visiteurs dans la salle des fêtes de la commune, qui a été agrandie enpartiepourfairefaceàcetafflux. Il fêtera en octobre 2013 son treizièmeanniversaire :c’estdonc lapleineadolescencepourFrissons à Bordères. Via le choix de la musique,l’événementadresseun clin d’œil et une invitation directs aupublicdecetâge.«Nousavons à cœur que le salon ne soit pas déserté par les collégiens et les lycéens,carilmarqueunegrande réconciliation des jeunes avec la lecture et l’écriture depuis sa création»,résumeMariePichonRoques, présidente de l’association qui propose ce rendez-vous devenu rituel.
Des frissons contagieux de 9 mois… à 77 ans ! Grand maître d’œuvre de l’organisation cachée du salon, Marie-Claude Zabo prend appui sur toute une brigade de bénévo-
Marie-Claude Zabo et Marie Pichon-Roques, organisatrices. © M.-P. COURTOIS les,dévolusàl’accueildesauteurs, au suivi du concours littéraire jeunesse, aux animations ou encore à l’installation. « Mais la marque de fabrique de Frissons, c’estletravailmenéenamontavec les enseignants pour offrir aux enfants une vision vivante de la littérature, par l’échange avec desauteursquihabituellementne viennent pas en milieu rural », souligne Marie Pichon-Roques.
En prélude au salon, 48 rencontressedéroulentenmilieuscolaire, les établissements (de la maternelle au lycée) prenant en charge les interventions des auteurs. Il y a beau temps que les Frissons se sont affranchis des limites communales, contaminant les seniors, investis dans la fête,autantquelestoutpetits.Des lecturesencrèche(àBoeil-Bezing, Arros-de-NayetauRelaisdesdeux
gaves),enbibliothèque(àCoarraze et Arros-de-Nay) et en maison de retraite font partie du jeu, de même qu’une mise à l’honneur des éditeurs et libraires indépendants béarnais (*) et des associations (le Centre de recherche et d’information sur la littérature jeunesseoulesNoiresdePau).Le publicvitsespremiersfrissonsdès neuf mois avec des temps de lecture de conte dédiés. En lien avec le salon, une exposition de l’auteur illustrateur jeunesse Éric Puybaret sera présentée en septembre et octobre 2013 à la Maison carrée de Nay, dédiée aux scolaires mais aussi aux parents. L’autre nouveauté sera une représentation – encore mystérieuse – mise en œuvre avec le concours de Maylis Laterrade, coordinatrice duréseaudelecturepublique(lire dans la colonne de gauche), qui chapeautera un cycle d’animations sur la musique dans les bibliothèques du territoire. l MARIE-PIERRE COURTOIS * Par exemple à Oloron, La Petite librairie ; à Pau, Tonnet, l’Escampette et Bachi-Bouzouk… qui fêtera ses dix ans dans les Frissons à Bordères !
Festiv’arts : l’art à contempler, l’art à faire ARROS-DE-NAY Dès 2009, le festival des arts imaginé par l’association de parents d’élèves a conquis son public. Il rassemble plus de 5 000 personnes et pas moins de 50 artistes. « C’était une animation proposée par les parents d’élèves et pour la 1re édition en 2009, il y a eu du monde au-delà de nos espérances les plus folles ! », se souvientVirginieLombardi,présidente de l’association des parents d’élèves d’Arros-Nay quand l’aventure a commencé, et aujourd’hui vice-présidente de Chemin des arts, association organisatrice de Festiv’arts, dont l’acte de naissance est original. Il a pour prélude l’installation au village de la famille Briand dont le père, Pierre, est sculpteur. Son arrivée déclenche le passage à l’acte, dans un contexte oùenseignantsetparentsd’élèves souhaitent créer un rendez-vous artistique. « L’art est un complément pédagogique essentiel au développement de l’enfant ; le succès du festival en a révélé un besoin réel. » « La mayonnaise a
La force de Festiv’art : ses ateliers gratuits où les enfants s’essayent à différentes techniques artistiques. © ARCHIVES N. SABATHIER pris car ce n’est pas une exposition », estime Jean-Boucon de Nay, président de Chemin des arts.
Les ateliers, la force de Festiv’arts Loin de s’arrêter à la contemplation, Festiv’arts fait place à l’action, lors d’ateliers créatifs gratuits où enfants et jeunes peuvent s’essayer qui à la photo, qui à la peinture, qui à la mosaïque.120ateliers–«l’ADNdufesti-
val », selon le président – ont été offerts en 2013. Chaque édition se donne un thème – gourmandisepourladernière–etlesécoles créent une œuvre collective sur ce sujet. 40 établissements scolaires(plusde1 000élèves)duBéarn et des Hautes-Pyrénées jouent le jeu. « On parle d’art en classe, et c’est un rendez-vous magique pour les enfants : ils vont partout et s’intéressent à tout. » A Arros-de-Nay, commune de 750 habitants, c’est une défer-
lante : 5 300 visiteurs en 2012. Le foyer, la bibliothèque, la mairie et même l’église se convertissent en lieux d’exposition. D’autres acteurs culturels s’impliquent : l’Association culturelle nayaise avec ses spectacles de danse, Plain’ecran qui offre des projections de courts-métrages, ou la Ludothèque des 2 gaves. Une kyrielle de petit « plus » permet à tous de « s’emparer » de l’art : tombol’art pour gagner une œuvre (1 200 joueurs en 2012), prix du public, artistes exonérés de droit d’emplacement mais proposant en contrepartie au moins 5 œuvres à moins de 50 euros, visite d’artistes dans les écoles, tremplin des arts, rédaction par les enfants de la gazette gratuite du festival P’tit Can’arts. La qualité des œuvres grandit avec la notoriété de l’événement : 120 artistes « postulent » pour en être, alors que le nombre d’exposants est limité à 50. Arrosde-Nay est devenu le lieu où acheter une œuvre pour la première fois de sa vie (12 000 € d’œuvres vendues en 2012) selon Jean-Pierre Boucon : « Festiv’arts décomplexe les gens qui pensent l’art inaccessible. » l M.-P. C.
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Les talents
au Pays de Nay
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Le Pays de Nay fête ses talents ÉVÉNEMENT Près de 350 personnes se sont retrouvées mercredi soir à la salle polyvalente de Boeil-Bezing. Une soirée pour saluer les talents d’un territoire en pleine évolution et, tiré par ses forces vives, résolument tourné vers l’avenir.
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ci, vous avez un territoire de valeur ajoutée. » L’expression est celle du secrétaire général de la préfecture des Pyrénées-Atlantiques, Benoist Delage. A l’aune de ce constat, celui qui est aussi sous-préfet de l’arrondissement de Pau ne tenait pas à manquer la soirée organisée mercredi soir, en la salle polyvalente de Boeil-Bezing, par notre journal en partenariat avec la communauté de communes du Pays de Nay. « Si je viens souvent ici, c’est qu’il s’y passe des choses », a d’ailleurs expliqué le haut fonctionnaire. 350 personnes avaient d’ailleurs pris place dans la salle dont évidemment la majorité des élus locaux, mais aussi la députée Nathalie Chabanne ainsi que des conseillers généraux n’ayant pas hésité à faire des kilomètres comme Charles Pelanne (Garlin) ou Denise Saint-Pé (Sauveterre-deBéarn) pour assister à l’événement.
Près de 350 personnes avaient pris place mercredi soir à Boeil-Bezing pour la soirée récompensant les talents du Pays de Nay. © NICOLAS SABATHIER
« Notre objectif est aussi (...) de montrer ce qui marche, de trouver des antidotes à la crise » Christophe Galichon, directeur général de Pyrénées Presse
A l’instar de la première opération conduite quelques semaines plus tôt dans le Nord-Béarn sur les territoires de Garlin et Arzacq, il s’agissait de mettre en lumière les talents qui font aujourd’hui le Pays de Nay et ses 24 communes. Sans évidemment aucune prétention exhaustive. « Mais attention, nous ne pouvions pas mettre tout le monde », a d’ailleurs prévenu le président de la CCPN, Christian Petchot-Bacqué, qui a salué cette « très belle opération et cette mise en valeur d’un vrai projet de territoire ». Sans oublier de glisser quelques mots sur la constitu-
De gauche à droite : Nathalie Chabanne, Christian Petchot-Bacqué, Marc Dufau, Eric Dournes, Benoist Delage et Christophe Galichon ont ouvert la soirée. © NICOLAS SABATHIER tion du SCOT (schéma de cohérence territoriale), ce projet qui lui tient à cœur. Il est vrai que toute la semaine, trois pages quotidiennes, en plus de la séquence locale habituelle, ont mis en valeur les initiatives
qui essaiment et se diffusent sur les deux cantons du Pays de Nay. « Nous sommes des journaux de territoire et notre objectif est aussi cette année de poser nos valises et montrer ce qui marche, de trouver des antidotes à la crise »,
a résumé Christophe Galichon, le directeur général de Pyrénées Presse. Une ambition qu’approuve sans doute Marc Dufau, hôte de la soirée de par sa fonction de premier magistrat de BoeilBezing.LemaireaainsicitéAlbert Einstein, dont un homonyme moins connu repose au cimetière local : « La valeur d’un homme se mesure à sa capacité à donner et non celle à recevoir. » Une citation qui a donné le ton pour lancer une soirée, tant cette dernière, démarrée en musique et humour avec le groupe Escota si Plau, fut celle des échanges et de la convivialité. Au diapason d’un Pays de Nay qui, s’il est résolument tourné vers l’avenir, ne veut pas perdre ce caractère chaleureux qui fait aussi sa force. l E.N.
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Le palmarès Voicilalistedeceuxquiontétérécompensés mercredi soir. l Catégorie expression culturelle : FeretSavoir-faire,présidéparDominique Fournier ; Chemins des artsFestiv’arts, présidé par Jean-Louis Boucon ; Frissons à Bordères, présidé par Marie Pichon ; Nayart, présidé par Françoise Publius. l Vieéconomique :entrepriseDespagnetd’Arros-de-Nay ;sellerieCassou de Bénéjacq ; hôtel-restaurant Le Vieux Logis de Lestelle-Bétharram. l Vie sportive : Fanny Deberghes (natation) ; Thibaut Weiss (trampoline) ; Bérénice Kolenc (kayak) ; Jean Aguillon (football). l Vie associative et solidarité : Association Saint-Joseph, représentéeparsondirecteurPhilippeDuboe ; CollectifalimentairedelaPlainedeNay, présidé par Marine Sautivet ; Maison del’ado,dirigéeparJean-PierreCaze.
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Les talents
au Pays de Nay
LES ÉCHOS DE LA SOIRÉE
Patrick Despagnet, d’Arros-de-Nay, a raconté comment il avait créé son entreprise et l’avait faite évoluer pour qu’elle devienne, en trois décennies, un acteur incontournable du secteur des travaux publics, récompensée récemment par le prix du « Moniteur ». © N. S.
Une chorale inventive
Grosse surprise en début de soirée avec la prestation du groupe Escota si Plau. S’il n’y a rien à dire sur la prestation musicale de la chorale qui va sur ses 30 ans, c’est plutôt son inventivité qui a surpris l’assistance. Avec notamment, bien que l’on ne soit pas au concours Lépine, la présentation de cet instrument à percussions peu vu il est vrai jusqu’alors dans d’autres salles : une louche qui tient par des torchons fixés entre les jambes vient heurter la poêle. Tout est dans le mouvement des genoux.
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Autre belle aventure familiale entreprenariale, celle de MariePierre et Francis Gaye, récompensés pour avoir développé l’hôtelrestaurant Le Vieux logis, à LestelleBétharram. © N. S.
Une histoire de famille pour la sellerie Cassou, basée à Bénéjacq. Pierre et sa sœur Isabelle ont pris la suite de leur père et exportent aujourd’hui leurs selles dans le monde entier. © NICOLAS SABATHIER
Les lauréats de l’économie et des associations
Deux sportifs attachés à leur territoire
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Ils étaient deux sportifs locaux de haut niveau conviés à remettre les prix aux récipiendaires de la catégorie sports. Le rugbyman Jean-Baptiste Peyras, ancien joueur de l’US Coarraze-Nay (à droite sur notre photo), est revenu au pays. Il jouera l’an prochain à Bordeaux-Bègles. Pour sa part, Maxime Cazajous, ancien footballeur et rugbyman, aujourd’hui as du trail, n’a jamais quitté la région et continue à s’y entraîner.
Philippe Duboe ne manque pas de travail. Le directeur de l’Association Saint-Joseph, qui gère les établissements de Nay et Igon, aura bientôt la charge de la maison de retraite Welcome à Pau. © N. SABATHIER
Martine Sautivet, présidente du Collectif alimentaire de la plaine de Nay, méritait bien un trophée au nom des bénévoles de toute l’association, implantée place Marcadieu à Nay. © N. SABATHIER
Le docteur Jean-Pierre Caze a créé et développé à Coarraze la Maison de l’ado, un service de proximité aujourd’hui indispensable au Pays de Nay. © N. SABATHIER
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Les talents
au Pays de Nay
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LES ÉCHOS DE LA SOIRÉE Unanimité pour Créa-Sud L’animation de la soirée de Boeil-Bezing avait été confiée à Eric Dournes et son équipe de Créa-Sud. Un choix judicieux si l’on en juge les commentaires entendus à l’issue de la soirée. De fait, l’animation rythmée a conquis l’ensemble du public.
Précieux partenaires
Le salon du livre jeunesse Frissons à Bordères a été créé il y a déjà 14 ans. C’est Marie Pichon, sa présidente, qui a reçu le prix pour son action. © NICOLAS SABATHIER
Autre acteur de la vie culturelle locale, Jean-Louis Boucon, président de l’association Chemins des Arts, organisatrice de Festiv’arts à Arros-de-Nay. © N. S.
Ancien de Turbomeca, Dominique Fournier veut participer, via l’association Fer et Savoir-faire, à la divulgation de toute une histoire trop méconnue. © N. SABATHIER
Culture et sports : les lauréats Deux entreprises du Pays de Nay étaient partenaires de la soirée. Il s’agissait de Laguilhon, à Bénéjacq, que représentait Jean (notre photo) et qui a offert à l’assistance un buffet copieux et très apprécié, mais aussi de Despagnet, l’entreprise de travaux publics d’Arros-deNay. Deux petits films ont d’ailleurs permis d’évoquer l’histoire de ces deux sociétés, fleurons économiques du Pays de Nay.
La course de fond de Fanny Deberghes La jeune nageuse est plutôt spécialiste du demi-fond (200 mètres) que du sprint. Cela tombe bien car c’est une vraie course d’endurance qu’elle a réalisée mercredi soir. Elle est rentrée de Montpellier, où elle étudie (la biologie) et s’entraîne, exprès pour participer à la soirée avant de repartir et être le lendemain dans l’Hérault. Preuve que la jeune championne, qui participera bientôt aux Jeux méditerranéens, reste attachée à son territoire.
Le plus jeune lauréat de la soirée, félicité par Jean-Baptiste Peyras : Thibaut Weiss brille dans sa discipline du trampoline. © N. SABATHIER
L’un des plus beaux sourires de la soirée : celui de Bérénice Kolenc, la kayakiste à qui a été souhaité un destin à la Tony Estanguet. © N.S.
Hommage aux diffuseurs Christophe Galichon, directeur général de PyrénéesPresse, a rendu hommage en fin de soirée à nos diffuseurs. Dans un contexte économique pas toujours favorable pour ces derniers, il a incité le public à se rendre dans leurs magasins pour acheter nos journaux bien sûr, mais aussi des magazines.
Fanny Deberghes, la jeune espoir de la natation, médaillée au championnat de France 2013. Formée à Nay, elle est aujourd’hui licenciée à Pau et vit à Montpellier. © N.S.
C’est un pilier du football local et de l’Entente Sportive Nay-Vath Vielha. Jean Aguillon a pu saluer ainsi la montée de son équipe en Ligue d’Aquitaine. © N.S.
A la tête de Nayart, la présidente Françoise Publius veut démocratiser l’art contemporain et le diffuser auprès du grand public. © N. SABATHIER
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au Pays de Nay
La soirée des talents
Plusieurs centaines de personnes représentant les forces vives du territoire se sont retrouvées à la salle de Boeil-Bezing pour la grande soirée des talents.
© NICOLAS SABATHIER