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ECHT

# ascension # future·sound

©MAYLI STERKENDRIES

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TEXTE: JACQUES PROUVOST Mélange détonnant de trap, électro, hip-hop et jazz, façon DJ mais totalement acoustique, ECHT!, le combo bruxellois composé de Dorian Dumont, Martin Méreau, Federico Pecoraro et Florent Jeunieaux sort son premier album. Rendez-vous au Volta, QG du groupe, pour en parler.…

Inwane, c’est quoi? Florent Jeunieaux: C’est un mot anglais qui signifie aller vers le déclin.

C’est un titre un peu pessimiste inspiré de la situation des derniers mois? Martin Méreau: On n’a pas pu se voir pendant le premier confinement, c’était frustrant et c’est Florent qui a poussé le groupe à se donner un objectif. On a préparé l’album pendant le premier confinement et on a enregistré des sessions entre les deux vagues.

Cet album ne contient que des compositions originales alors que, souvent, vous reprenez et triturez des morceaux des autres… F.J.: Sur Douf, ce n’était déjà que des compos originales. Les reprises, c’est sur SoundCloud, en live ou lors des BREWmix (live La façon d’écrire, entre le premier EP et cet album, au vu des circonstances, a-t-elle été différente? M.M.: C’était pareil. C’est à-dire que l’on trouve beaucoup d’idées à 2, 3 ou 4 dans notre local. La différence ici, c’est que l’on a eu du temps, un peu forcé, mais on a aussi et surtout voulu prendre du temps. Federico Pecoraro: On a beaucoup travaillé à la maison tout en restant en contact, en échangeant des idées, en se disant qu’on allait se retrouver et travailler cela ensemble. C’est un état de création permanent et d’échanges constants.

L’univers est homogène mais vous cherchez des couleurs, des rythmes et des émotionsdifférentes. F.J.: On est curieux et on écoute de tout. Il y a des morceaux qui sonnent comme de la trap, d’autres plus future bass music, inspirés de la scène londonienne. Pour nous, tout s’assemble, mais c’est clair que certains morceaux sont plus polarisés.

Parfois, on avait envie d’ouvrir un peu, que le côté humain revienne. Il y a donc un peu d’esprit jazz qui remonte à la surface. Cela amène de la chaleur dans un univers parfois chirurgical et froid. Pour cela, on a invité Sylvain Debaisieux (saxophoniste et improvisateur,–ndlr) sur Dunes, par exemple.

Il y a d’autres invités, il me semble, sur 500 Gr. entre autres? M.M.: On s’est rendu compte que c’était assez brass. Alors, on a enregistré de vrais cuivres. On a profité du son et de l’espace d’une église pour cela. F.J.: C’était une façon de rechercher de l’authenticité, d’obtenir un vrai grain.

Avez-vous demandé quelque chose de précis aux musiciens? F.J.: Au niveau de la musique, c’était très clair, puisqu’ils doublaient une ligne de synthé. On a ensuite travaillé le mix. On a réfléchi pour savoir si on voulait quelque chose de brut.

Que l’on reconnaisse l’instrument ou que, au contraire, ce soit plus “produit”. On a joué l’entre-deux. On reconnaît, puis ça disparaît. Dans Permanent, il y a un cor et un tuba, ça ne se remarque peut-être pas car tout a été trafiqué, c’est très synthétique. On aimait la couleur de base mais dans l’équilibre du mix, il était plus approprié de transformer le son.

Avec les années, vous maîtrisez de plus en plus les sons. Dorian disait, au tout début de l’aventure, qu’il cherchait sans savoir où il allait et qu’il y avait une dose de hasard. M.M.: Oh, il y a encore un peu de hasard. C’est important dans les sons. On s’en rend compte après les avoir joués. Il faut les réécouter après une partie de billard à bouchons par exemple (rires), écouter ce qu’on a enregistré et découvrir les sons comme si ce n’était pas nous qui jouions. On a parfois de bonnes surprises. Il faut aussi se laisser guider par le feeling. F.P.: J’aime aussi faire des choses que je ne suis pas censé faire.

Utiliser des pédales qui ne sont pas prévues pour certains amplis. Cela donne des choses uniques. C’est du hasard programmé.

C’est de la création en groupe que vous vous imposez? M.M.: C’est une façon de travailler volontaire. Si tout le monde n’y trouve pas son compte dans chaque chanson, ça ne marchera pas. On ne pourrait pas faire ça dans un groupe avec leader et sidemen. Cependant, l’un de nous amène parfois un thème qu’il faut absorber. F.J.: Ce que j’aime dans le groupe c’est que l’on est super exigeant.

On n’a pas peur d’abandonner des informations ou des idées.

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