3 minute read

Wild Classical Music Ensemble

©DIDIER STIERS

# outsider # album

Advertisement

à l’occasion d’une exposition à Menin, Lee Ranaldo qui est lui aussi plasticien. Et il s’est dit que ce serait dément de nous enregistrer avec lui dans son atelier.» La première rencontre a lieu aux Pays-Bas, où Lee Ranaldo, par ailleurs sensible aux arts outsiders, est de passage pour un live. Il accepte l’invitation et tout le monde se retrouve dans l’atelier de Johan Tahon: «Au départ, l’idée était simplement de réaliser une œuvre qui allait être présentée dans l’exposition, une pièce vidéo… Mais comme on avait deux jours et que la rencontre s’est passée extrêmement mieux que ce qu’on espérait, on a juste joué comme des tordus, en enchaînant des grosses sessions de 45 minutes nonstop. Vu qu’on faisait la vidéo, on avait l’enregistrement multipistes et au sortir des deux jours, avec Lee, on s’est dit qu’on allait en tirer un disque. On a sélectionné les moments qui nous paraissaient les plus chouettes. Et c’est comme ça que l’album est né. On n’a pas travaillé des chansons, c’est vraiment un disque qui témoigne de cette rencontre.»

Damien Magnette «La rencontre s’est passée extrêmement mieux que ce qu’on espérait, on a juste joué comme des tordus, en enchaînant des grosses sessions de 45 minutes non-stop.»

TEXTE: DIDIER STIERS Pour Damien Magnette et sa bande, 2023 sera une grosse année. Certes, il y aura des concerts, et même une tournée entre Hexagone et Plat Pays, mais surtout, la discographie du “Wild” va gagner en volume. Et ce n’est pas un mais carrément deux albums qui verront le jour!

Le batteur et initiateur du Wild Classical Music Ensemble sourit quand on lui fait remarquer qu’effectivement, c’est une grosse année qui arrive. «On n’a rien pu faire pendant trois ans, mais tout était dans le pipeline. Alors ça sort maintenant…» Enfin, “maintenant”… pas tout de suite, en réalité. C’est le 17 février prochain que nous arrivera Hell Gate, l’album conçu par le groupe en compagnie de Lee Ranaldo. Oui, oui, le guitariste et cofondateur de Sonic Youth! Excusez du peu.

Tout a commencé par Bloedtest, une exposition montée au musée Dr. Guislain à Gand (musée consacré à l’histoire de la psychiatrie, à l’art et la folie, installé dans les murs du premier institut belge de psychiatrie), par l’asbl Wit.h qui encadre le groupe et pilote des projets socio-artistiques dans lesquels sont inclus des artistes outsiders. «Dans le cadre de cette expo, ils ont tout d’abord invité Johan Tahon, un plasticien flamand, qui a voulu collaborer avec nous. Mais il voulait quelque chose de plus. Il avait croisé Lee Ranaldo

Outre cet album, qui comportera trois plages nées de ces improvisations (une de 15 minutes en face A, une de dix et une de cinq en face B), le Wild Classical Music Ensemble se re-manifestera sur nos platines dans les six mois qui suivent avec un deuxième disque, chez Born Bad celui-là, et un paquet de clips. «Ce sera un peu un album concept que j’ai fait avec les gars pendant le confinement. Ils ont été cloîtrés très longtemps et beaucoup plus durement que la population en général, mais j’ai réussi à avoir l’autorisation d’aller les voir individuellement. Du coup, j’ai pris mon ordi, une carte-son, deux contrôleurs et j’ai été faire des morceaux avec chacun.» Comprenez: cela n’aura rien à voir avec ce que le “Wild” a déjà pu faire jusqu’ici. «Il y a énormément de multicouches, des choses comme ça, les titres évoquent en grande partie ce qu’ils ont vécu pendant le confinement, ça va donc être assez puissant.»

Cerise sur le gâteau: plusieurs guests s’y feront également entendre, dont des pensionnaires de Born Bad. «Pour le moment, on a Fabrice de Frustration qui chante sur un morceau. Ava Carrere de Sages Comme Des Sauvages également, de même que Nathan Roche du Villejuif Underground. On a aussi Wim Opbrouck, un chanteur flamand qui est un peu une star en Flandre, où il fait aussi Saint-Nicolas. Un chouette mec! Pour d’autres encore, j’attends les confirmations.»

This article is from: