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Les Archives municipales présentent :
Vivre(s) en Ville
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150 ans de commerce et de marchés à Saint-Mandé
L’
année 1860 est d’importance dans l’histoire des communes proches de Paris. C’est en effet à partir de cette date que la capitale passe de 12 à 20 arrondissements, doublant ainsi sa superficie par l’absorption de 11 communes entières et de 13 portions de communes. Partiellement intégré, le territoire de Saint-Mandé qui s’étendait jusqu’à l’actuelle place de la Nation, est divisé par deux. Pendant longtemps le souvenir de cette date est perçu par ses habitants comme une véritable « annexion », au point d’en commémorer le souvenir dans les premières armoiries municipales. Dans le même temps, c’est à la faveur de la révolution industrielle du milieu du XIXème siècle, attirant une population de plus en plus nombreuse vers Paris et ses banlieues que notre ville va se transformer. En 1850, Saint-Mandé qui n’est alors qu’un bourg de 2150 âmes voit sa population passer à 9398 habitants en 1886. Issues de l’exode rural, ces populations nouvelles viennent de toute la France, attirées par le travail et la qualité de vie. Depuis l’Ancien Régime, l’économie demeure profondément rurale, en témoigne l’abondance de jardins arboricoles, de champs cultivés et de vignes. En 1850, il subsiste d’ailleurs nombre de jardiniers, journaliers sur la commune. C’est aussi dans ce contexte qu’il y a 150 ans, la commune de Saint-Mandé décide de déplacer son principal marché aux comestibles, situé rue du Rendez-vous, à son emplacement actuel. Par cette décision, la municipalité marque sa volonté d’indépendance, en conservant la principale source de revenu de l’époque. En effet, à l’inverse des communes voisines, Saint-Mandé ne possède pas de grande industrie. Hormis l’Illustration, il n’y a guère que quelques fabriques comme l’huilerie ou la distillerie Mouchotte. Le marché Gallieni, l’un des plus anciens et des plus importants du sud-est parisien est le cœur de l’activité économique. Créé en 1850, il ne cesse de s’agrandir et d’attirer les marchands de toute l’Ile-deFrance. Etabli sur l’un des principaux axes de communication, à proximité de l’octroi parisien et disposant de moyens de transports modernes, ce marché bénéficie d’une situation géographique idéale. Lieux de vie, d’échanges des biens mais aussi des idées, les marchés saint-mandéens sont à l’honneur dans l’exposition « Vivre(s) en Ville ». Les marchés de la Tourelle, puis plus tard de l’Eglise sont fondamentaux dans l’approvisionnement d’une partie des habitants du sud-est parisien. Toutefois, il est illusoire d’étudier l’histoire économique locale de 1860 à nos jours, en se limitant aux seuls marchés aux comestibles. C’est pourquoi, cette exposition aborde également le commerce en général, tel que le définit le Petit Robert, soit « un point de vente tenu par un commerçant ». Au-delà de l’histoire des points de vente, des boutiques, cafés, bougnats et autre échoppes, ce travail rend également hommage à ces femmes et hommes qui parfois sur plusieurs générations, ont contribué au développement et à l’épanouissement de notre ville. Il est nécessaire de le souligner, c’est par la perception des redevances provenant des activités commerciales que les commerçants ont participé à la transformation de Saint-Mandé. Ainsi en 1884, l’école Paul Bert a pu être construite grâce à la perception de l’octroi et des redevances des marchés.
Ce travail a été réalisé par les Archives municipales et les services de la Ville. Nous tenons à remercier le Fonds d’intervention pour les services, l’artisanat et le commerce (FISAC), la Chambre de commerce et d’industrie de Paris (CCIP), les Ets DADOUN, et tout particulièrement la Ville de Paris, le musée de Nogent-sur-Marne, le Comité d’histoire de la Ville de Paris, ainsi que la Parisienne de la Photographie pour leur contribution.
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©Eugène Atget/BHVP/Roget-Viollet
L’exposition est illustrée de documents d’archives provenant du fonds municipal mais aussi de prêts de particuliers. Elle se compose de deux parties : la première propose de retracer de façon chronologique, l’histoire du commerce de détail de 1860 à nos jours. La seconde partie aborde de façon plus thématique la gestion des marchés, l’octroi, et l’importance de l’Union des commerçants de Saint-Mandé dans ses rapports avec l’administration municipale. L’exposition s’achève par la chronique de quelques commerces saint-mandéens, parmi les plus anciens.