Latences #4 magazine

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8€ Reportages Photographies #4

Les adolescents Invitée du numéro : Marion Poussier Photo de couverture : Isabelle Trévidic

Dominique Sécher // Benoît Boudin // Anne Friry // Morgan Cugerone // Albin Millot // Cyrille Magaldi // Florence Virgaux // Martha Virgaux // Amélie Graux // Isabelle Trévidic // Jean-Luc Scotto

© Isabelle Trévidic

Les adolescents à bientôt pour le Latences 5 !

Galerie 20/10 : vendre via le Net ?

Sous l’impulsion de Laurent Bismuth, directeur artistique de l’agence de création RGB, qu’il a également contribué à créer, quatre photographes viennent de se réunir pour proposer à la vente sur le Web un choix sélectif de tirages numérotés. Ensemble ils ont conçu un site dédié, qui se présente plus sous la forme d’une galerie d’exposition virtuelle (le nom du site n’a pas été adopté au hasard…) que comme un catalogue exhaustif de leurs œuvres. Laurent Bismuth, Yves Lacroix, Jérôme Bryon, Marjolijn de Groot et Éric Traoré nous parlent des motivations de ce collectif, de sa genèse, de son organisation et du marché de la photographie en tant qu’œuvre qui se vend, et s’achète…

Tribune libre

Dans quelles circonstances vous êtes-vous rencontrés ?

YL – J’ai rencontré Laurent lors d’un shooting au Maroc alors que j’étais encore assistant. C’était en 2000-2001. En me faisant collaborer à L’Optimum quand il en était le directeur artistique, Laurent a été le premier à me donner ma chance en tant que photographe. Lorsqu’il m’a proposé le projet 20/10, il m’a paru naturel de collaborer à ce projet collectif et de travailler à nouveau ensemble.

JB – Après un voyage d’un an en Australie, j’ai débarqué avec des boîtes de bonbons Haribo remplies d’images. Laurent m’en a acheté une et m’a proposé mon premier reportage, le fou !

MDG – Nous nous sommes rencontrés sur les plateaux du studio Pin-up. Laurent a suivi ma carrière depuis mes débuts d’assistante.

ET – Nous nous sommes rencontrés sur le shooting d’une campagne publicitaire.

Pourquoi avoir créé un site de vente sur Internet alors que ces photographes ont déjà leur propre site internet ou bien sont déjà représentés par un agent ?

YL – Internet permet de toucher cette partie de la population qui n’a pas accès aux agents photos, aux expositions ou à certains médias. D’une manière plus générale, Internet ouvre nos horizons et permet à tout un chacun d’accéder à l’art.

MDG/JB/ET – La vente d’images online est une activité tout à fait différente car il s’agit d’œuvres déjà réalisées et non d’une commande de prises de vue pour le but promotionnel d’un produit.

Pourquoi avoir choisi le statut associatif pour votre site ?

YL – L’esprit fondateur de notre collectif fut défini comme communautaire. Dès lors, l’association était la forme juridique qui s’en approchait le plus, le but n’étant pas le profit personnel mais l’avancée collective.

MDG/ET/JB – La forme associative du collectif a été choisie pour réaliser des projets en commun avec le plus de liberté d’expression possible et de permettre d’aborder des organismes publics pour obtenir un soutien financier éventuel et lever des fonds.

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20-10galerie.com

Depuis l’ouverture du site, les ventes sont-elles au rendez-vous ?

YL/MDG/JB – Le début de l’activité et la promotion se faisant courant septembre 2011, le chiffre d’affaires n’a pas vraiment décollé, mais nous espérons qu’en effet ce site portera ses fruits très bientôt.

Votre initiative intéresse-t-elle déjà d’autres photographes ?

YL– Il est clair qu’aujourd’hui de très nombreux photographes sont à la recherche de vecteurs de communication ou de vente, faut-il encore que l’esprit ainsi que la personnalité des prochains candidats soient en compatibilité avec le noyau dur de l’association.

Comment sont fixés les prix des tirages ?

YL – En fonction du nombre de tirages et/ou de leur taille : plus un tirage sera rare, plus il sera cher.

JB – Notre prix tient compte du fait que nous sommes de jeunes artistes et se décline en deux options : série à tirage limité ou tirages en grande série. Nous remettons un certificat d’authenticité pour toute acquisition d’un tirage limité. Tirage(s) et certificat portent la signature du photographe, comme le stipule la loi en vigueur qui attribue trois conditions pour qualifier un tirage en œuvre d’art : 1/ la signature du photographe sur le tirage et le certificat d’authenticité, 2/ le numéro du tirage sur le tirage et l’acte d’authenticité, 3/ l’assurance que ce tirage ne dépasse pas, tous formats et tirages d’auteurs confondus, les 27 exemplaires.

Concrètement, comment s’organisent la vente et l’expédition des tirages ? Chaque photographe gère-t-il ses tirages lui-même ou faitesvous appel à un prestataire extérieur ?

YL – La gestion est assurée par les photographes, les prestataires extérieurs fournissent les tirages ou l’encadrement.

JB – Notre offre est orientée sur du « sur-mesure » : chaque artiste gère sa commande... Seul l’encadrement est géré par un autre prestataire.

Vous êtes dans le milieu de la photographie depuis de nombreuses années. Avez-vous quelques pistes de réflexion sur les évolutions actuelles du marché de l’art concernant la photographie en tant qu’œuvre d’art ?

YL – Paradoxalement la photographie suit deux évolutions parallèles ; d’un côté, elle est devenue un produit de grande consommation jetable, et, d’un autre, un placement recherché en tant qu’œuvre d’art. Si l’on assiste ainsi à des records de vente au fil des années, la photographie devenant un art de plus en plus prisé, nous voyons aussi de plus en plus d’initiatives visant à démocratiser la photographie en tant qu’objet d’art de façon à ce qu’un plus large public puisse y avoir accès tant sur le plan pratique que financier.

Internet a bien sûr là aussi profondément changé les usages et le commerce.

Quels sont les projets futurs de la Galerie 20/10 ?

YL/JB – Grâce au chiffre d’affaires généré par la vente de nos tirages (50 % du CA est reversé à l’association, le reste étant conservé par le photographe), nous aurons le budget pour organiser très rapidement une exposition. Elle aura pour thème : la communauté ! Nous cherchons le lieu qui l’accueillera…

1 Éric Traoré 2 Yves lacroix 3 Marjolijn de Groot 4 Jérôme Bryon

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Des lieux pour lire, voir, rêver Le Bal

INTERVIEW Isabelle Trévidic et Brigitte Trichet

Ce lieu a une histoire particulière : pouvez-vous nous raconter comment est né le projet ?

Le Bal est né de l’initiative de sa Directrice actuelle, Diane Dufour, alors qu’elle était Directrice de l’agence Magnum – située non loin du Bal. Son idée était depuis longtemps de créer un lieu dédié à la photographie dite documentaire, lieu d’exposition ou galerie, mais pas seulement pour exposer les photographes Magnum.

Elle a trouvé le lieu en 2002 par le biais d’une association de quartier. Le Bal fut une ancienne guinguette des Années folles (« Chez Isis ») à la vie mouvementée, et le plus grand PMU de France après guerre, jusqu’en 1992. La Ville de Paris a acquis le site en 2006 et l’association des Amis de Magnum, à but non lucratif, a été créée ensuite pour porter le projet et lever des subventions, avec à sa tête Raymond Depardon et un conseil d’administration composé de photographes de Magnum et d’autres personnalités.

Ces fonds ont servi d’abord à la rénovation des lieux, très délabrés. Un concours d’architectes a permis à l’agence Search (Caroline Barat et Thomas Dubuisson) de travailler à la réhabilitation des 700m2, avec la prise en compte de contraintes muséales importantes afin de mettre le lieu aux normes, pour un montant des travaux de 2 millions et demi d’euros, financés pour moitié par la Ville de Paris, et pour le reste par la Région Ile-de-France, le ministère de la Culture et des partenaires privés, Vinci et Suez Environnement notamment. Il a fallu trouver un système de financement inventif… Nous avons pu aussi compter sur l’apport financier d’un club de 20 collectionneurs fondateurs « anonymes », particuliers et institutions, ayant acquis pour un montant total de 200 000 euros des portfolios spécialement édités pour l’occasion, grâce à des dons de quelques photographes 4

Qui va venir dans le 18e était en effet une de nos principales interrogations et finalement la bonne nouvelle est que la fréquentation est au rendez-vous, au-delà de nos espérances : autour de 1 000 visiteurs hebdomadaires, pour beaucoup des jeunes, des habitants du quartier qui se réjouissent de voir un nouveau lieu culturel émerger, des retraités, des enseignants, des chercheurs, des artistes et des photographes qui se sont déjà approprié le lieu et le considèrent comme leur « maison ».

Ce public de fidèles nous attend au tournant sur chaque exposition et reste un public exigeant et connaisseur.

Quel est le rôle de Raymond Depardon au sein du Bal ?

© Isabelle Trévidic

Le Bal est un nouveau lieu dédié à la photographie.

Installé près de la place de Clichy dans le 18e arrondissement de Paris, il a ouvert ses portes le 18 septembre 2010. Les maîtres mots qui ont guidé sa conception sont le « document » et le « réel ». Sa directrice adjointe, Fannie Escoulen, a accueilli Latences pour faire un premier bilan, parler des principales missions et des futures expositions. Elle évoque également l’avenir précaire d’un lieu encore très dépendant des financements extérieurs, qu’ils soient publics ou privés. État des lieux…

Après huit mois d’existence, quel est le pre- Après l’exposition d’inauguration (Anonymes, l’Amérique voisin du Bal, qui font une belle synergie avec les autres mier bilan du lieu, notamment sur la fréquen- sans nom : photographie et cinéma), la deuxième activités et créent un pont entre ces deux lieux, avec un exposition, intitulée Cinq étranges albums de famille et public assidu, très curieux de l’approche plus pointue qui tation ?

de l’agence Magnum. Un aléa de chantier lié à une poche de gypse trouvée sous les fondations de l’immeuble a provoqué un report d’une année de l’ouverture du Bal. Ce retard nous a permis d’affiner le financement et l’organisation du site, surtout la composition de l’équipe dédiée à la gestion de la cafétéria et de la librairie, et de peaufiner la programmation.

Quelle est la vocation initiale du Bal ?

Ce qui a guidé le projet, c’est l’envie de dire quelque chose du monde dans lequel on vit, de démontrer que les photographes et les artistes aujourd’hui s’emparent du médium de l’image ou de la vidéo pour parler du monde qui nous entoure, pour nous faire réfléchir. Nous avons eu le souhait de positionner un lieu qui n’est pas une grande institution et lui donner un axe, loin des grandes rétrospectives et consécrations organisées par des lieux plus importants comme le Jeu de paume, resserrer le spectre de l’approche avec comme fil conducteur l’image pour montrer et réfléchir sur le monde, l’image document au sens large. « De qui et de quoi sommesnous les contemporains ? » est la question qui nous préoccupe. Photographie, vidéo et cinéma sont associés pour répondre à cette question. Et notre programmation s’articule autour de cette réponse, avec les séances que nous organisons au Cinéma des cinéastes tout proche. Parler de cinéma à la frontière de la fiction, du documentaire, du cinéma expérimental, montrer des cinéastes qui interrogent la forme du récit, tout cela exprime l’enjeu du Bal autour de l’alliance du fond et de la forme.

La prospective et la recherche sont donc les axes qui guident nos choix. Notre but est plus de faire découvrir des choses

que de réaliser de grandes rétrospectives. Le Bal veut questionner sur la définition d’une image documentaire et de comment on la lit. Nous avons préféré privilégier cette « niche ».

Nous sommes aussi intégrés dans un plus vaste projet pensé par la Mairie du 18e dont nous avons partagé la volonté de faire du quartier de la place de Clichy un quartier en grand changement, une sorte de pôle image (synergie du Cinéma des cinéastes, de l’agence Magnum, de la Fémis, de la galerie Vu, située pas très loin).

Comment s’est constituée l’équipe de gestion du Bal ?

Diane Dufour et moi-même depuis 2005 avons porté le projet à deux à ses débuts. Ensuite l’équipe s’est développée au fur et à mesure de l’avancement du projet, grâce notamment à des emplois aidés par la Région et Pôle Emploi. Aujourd’hui l’équipe est composée de 8 permanents et de stagiaires, soit une petite douzaine de personnes.

Quelles sont les sources de revenus, les méthodes de financement ?

Nous avons nos ressources propres, avec les revenus de la billetterie, de la librairie, la concession du café, la location des espaces à des tiers privés, mais le financement reste fragile et incertain. Le Bal n’est pas une institution publique et chaque jour il faut se battre pour aller chercher de nouveaux financements et pérenniser les budgets à long terme et la trésorerie nécessaires au paiement des 200 000 euros de budget de fonctionnement annuel.

Il nous a beaucoup aidés à porter le projet à ses débuts et ses liens privilégiés avec Bertrand Delanoë ont fortement contribué à convaincre la Mairie de Paris sur la qualité et l’intérêt du projet. Son implication dans la promotion des jeunes photographes est, bien entendu, un corollaire de sa grande implication à voir naître un nouveau lieu dédié à l’image. Il est moins impliqué aujourd’hui, très occupé à concrétiser ses projets personnels, mais il interviendra d’une manière ou d’une autre dans les activités du Bal. Il reste un exemple de réussite de travail collectif autour d’un projet commun, et une figure historique, via Magnum, dans un contexte de requalification de l’utilisation des images et des difficultés de la presse et du secteur dans son ensemble, notamment celles des musées qui organisent des expositions de photographies et ne veulent plus payer de droits aux photographes, faute de budget.

Parlez-nous des expositions qui se sont organisées depuis l’ouverture du bal et de l’accueil du public.

Nous avons une visibilité de la programmation sur un an et demi au maximum et pris la décision d’organiser 3 expositions par an. La programmation est vigilante et veut donner des repères au public, le renseigner sur la filiation historique entre les photographes exposés. Le nombre de photographes exposés n’est pas une préoccupation.

La première exposition était collective – 9 photographes présentés – et celle qui a eu lieu avant l’été mettait en regard deux photographes seulement. L’idée est de contextualiser la photographie contemporaine, avec une mise en regard systématique du travail des photographes.

Le Bal a également à cœur de rester prêt de l’actualité, et ne s’interdit pas de faire des expositions qui collent à l’actualité, dans la mesure où entre document et réel la veille reste constante sur les événements d’actualité en France et partout dans le monde.

présentant cinq photographes (Alessandra Sanguinetti, Ralph Eugene Meatyard, Sadie Benning, Erik Kessels et Emmet Gowin), a fait preuve d’une belle fréquentation, dès l’ouverture. La famille était un sujet universel, qui touche par définition beaucoup les gens. Une bonne presse et le bouche-à-oreille ont fait le reste, faisant de cette exposition un succès.

est proposée par notre programmation. Ce cinéma « hors les murs » montre notre intérêt pour l’image animée, à la frontière du documentaire, du cinéma expérimental, et parfois de la fiction, et confirme nos interrogations sur les liens entre le fond et la forme, « le 3e cinéma », comme on l’appelle, axé sur des interrogations sur la forme appropriée.

L’exposition suivante, qui s’est étalée du 20 mai au 21 août, était consacrée à deux photographes japonais : le photojournaliste Yukichi Watabé (années 1950), lequel pointe du doigt le fait divers, via une enquête sur un serial killer – c’est une série inédite – et Keizo Kitajima, une figure moins connue de la photographie japonaise mais qui a réalisé plusieurs séries à Tokyo, New York, en Europe occidentale et en Europe de l’Est – c’est un photographe voyageur qui s’imprègne véritablement du pays dans lequel il se pose : il devient américain à New York, européen en Europe dans sa manière de photographier. C’est la première fois que ces deux photographes sont exposés en France alors que Kitajima a déjà à son actif une œuvre conséquente, notamment avec de nombreux livres édités, tous déjà épuisés. Le Bal a d’ailleurs un projet de réédition d’une série de 12 petites revues, réalisées pendant une année, au rythme d’une revue par mois. Le livre sera un fac-similé de cette série de 12 revues, réalisées au Japon.

Ensuite, la Fabrique du regard est un des trois pôles et piliers majeurs du Bal, pilotée par Christine Vidal, anciennement au Jeu de paume.

Et en 2012 ?

En septembre 2012, Le Bal accueillera une grande exposition consacrée à un photographe de renom international… C’est Antoine d’Agata qui sera à l’honneur.

Nos interrogations récurrentes sur la forme feront en sorte que la scénographie de cette exposition sera plus riche et innovante que les précédentes expositions de 2011, qui étaient un peu plus conventionnelles et classiques sur l’accrochage, à certains égards. L’œuvre et la personnalité d’Agata se prêtent très bien à notre souhait de ne pas nous imposer de contraintes dans l’approche de la présentation des images des artistes que nous présentons. Notre espace peut se prêter à la déstructuration pour s’adapter au mieux à une scénographie hors des sentiers battus.

L’exposition de d’Agata montrera ses travaux sur les vingt dernières années de sa vie, comme pour clôturer un cycle, et formaliser son envie de passer à autre chose.

Si le Bal lui-même est entièrement dédié à un espace d’exposition, la Fabrique du regard est tournée vers la pédagogie. C’est une véritable plate-forme pédagogique pour les scolaires autour de programmes conçus à la carte, avec des partenaires et des fondations. Aujourd’hui, nous travaillons sur 5 ateliers « pilote » (Mon Journal du monde, Mon œil – le programme phare –, L’image en partage avec la Fondation Cultures et diversité, Résidences d’artistes et Regards croisés). Nous comptions, au 1er semestre 2011, 4 000 jeunes formés depuis 2008, des classes de primaires jusqu’aux lycéens. Trois personnes s’occupent de la Fabrique, créée deux années avant le Bal pour monter ces projets et donner envie aux jeunes d’apprendre à lire ces images dont ils sont saturés au quotidien.

La Fabrique a également développé des projets avec les universités, notamment Sciences Po, pour les étudiants de 1re année, qui nous a demandé de les aider à choisir des intervenants « théorie » et « pratique ».

Le troisième et dernier pilier est Le Bal Lab, un organe de réflexion, qui accueille artistes, historiens et théoriciens, autour de rencontres-débats, notamment dans le cadre de notre collaboration avec l’école de la communication de Science Po pour les cycles de masterclass – hors les murs. La Fémis et l’université de Paris 8 sont également partenaires du Bal Lab. Avec les Académies de Rouen, de Lille et de Montpellier, via la Fabrique du regard et le Bal Lab, le Bal souhaite également montrer son ouverture vers la province.

Parlez-nous des autres activités que développe le Bal hors de ses aspects muséaux de base.

Et puis, bien sûr, avec le Bal Books, le Bal développe une collaboration étroite avec les éditeurs français et étrangers pour la production des livres de photographies, en coédition (Filigranes et Images en manœuvre en France, ce dernier avec lequel nous avons lancé la collection « Les Carnets du Bal », dont l’objectif est d’explorer les enjeux de l’image contemporaine, soutenue notamment par le Ministère de la Culture et le Centre national des arts plastiques).

Le Bal est un espace plurimédias, même si la part consacrée à la photographie reste très importante. Cet éclectisme est formalisé par l’importance des autres activités développées au sein du lieu. Il y a d’abord les séances organisées le samedi matin à 11h sur le site du Cinéma des cinéastes,

Lieu d’exposition, pôle de réflexion et pôle pédagogique, Le Bal va continuer de s’appuyer sur ses trois piliers pour continuer de fidéliser à la fois ses visiteurs et ses partenaires, et faire découvrir au public toujours plus de photographes… et de sens.

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Marion Poussier

Notre invitée image

Marion Poussier s’intéresse avant tout aux gens. « Elle aime les gens », et nous, nous aimons ses photographies pour cela : parce qu’elles laissent à ceux qui les regardent l’impression d’une grande justesse, d’humanité et de proximité envers ceux qui ont eu la chance d’attirer l’attention de cette jeune photographe de 31 ans, tout juste maman.

Née à Rennes, ayant grandi en Bretagne, elle n’est venue à la photographie qu’après des études de biologie. « La photographie n’est pas une vocation », précise-telle ainsi, même si elle s’évertuait à photographier ses chats sous toutes les coutures dès son plus jeune âge... à 20 ans, elle passe le concours d’entrée de l’école Louis Lumière et monte à Paris (nous sommes en 2000). C’est là qu’elle découvre, pour l’adopter définitivement, le moyen format. Son mémoire de fin d’année est consacré aux « photographes auteurs face à l’actualité ». Elle en questionne alors beaucoup, ainsi que des professionnels des rédactions, directeurs d’agence, iconographes, etc.

Elle en profite pour montrer en même temps le projet « pratique » qu’elle conduit en parallèle, autour de la rue d’Avron, à Paris, dans le 20e. Intéressée à la fois par les visages des habitants et par les façades décrépies des squats où ils ont élu domicile, la rue d’Avron est devenu un livre-objet retraçant cette vision double, édité ensuite par Filigranes, devenu depuis son éditeur de référence, puis en exposition chez la librairie-galerie Artazart, à Paris. Ce travail de recherche et le projet photographique ne tardent pas à porter leurs fruits et déclenchent ses premières commandes pour la presse : La Croix, Le Monde, puis Les Inrockuptibles, pour les portraits, où elle apprend à aller vite (une demi-heure pour shooter) et à s’adapter à toutes les conditions de prise de vue et de lumière, souvent très difficiles en intérieur. En parallèle, très concernée par le non-droit de vote des étrangers non-européens aux élections locales, elle crée avec Lucie Geffroy, une amie journaliste, l’association Regarde ailleurs afin de pouvoir donner vie au projet « J’y suis, j’y vote », et d’exposer en 2006 dans les mairies de France.

Plus tard, l’association porte le projet éditorial Vieux, journal unique gratuit paru en septembre 2010, réalisé avec d’autres photographes et un illustrateur, qui fera l’objet d’une exposition à la Cité de la Santé.

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Mais c’est à l’occasion de sa série (un été), exposée pendant le festival d’Arles en 2006, déjà sur les adolescents, qu’elle est véritablement remarquée du grand public. On se souvient de cette photographie de deux adolescentes en maillot de bain debout sur la plage qui regardent deux jeunes hommes allongés sur leur serviette. à partir de 2003 et pendant trois étés, elle est partie à Morlaix, Avignon et Fouesnant, et a déclenché immédiatement son appareil photo, plus pour vaincre sa propre peur que pour mettre à l’aise ses interlocuteurs. C’est sa technique d’approche : « J’avais l’âge des moniteurs, je pouvais me fondre dans le paysage. J’allais moi-même chaque année en colo, et dès que je voyais une scène, une intrigue, un enjeu, je captais ce qui se passait, je savais exactement ce qui se tramait ! J’arrivais à me remémorer ces moments forts et uniques de cette période charnière. Les adolescents en colonie de vacances font de la représentation, loin des yeux de leurs familles.»

Elle travaille aujourd’hui sur une nouvelle idée autour de la famille, pour laquelle elle a reçu le Prix de la photographie 2010 de l’Académie des beaux-arts. Si pour sa série (un été) « la question du “paraître” » et de la “représentation” inhérente à l’adolescence était au cœur de son travail », comme elle le souligne sur son site internet, elle s’attache avec cette dernière approche à observer « comment on vit ensemble dans un cadre clos », sans masque, « comment les espaces intimes et collectifs s’organisent ».

A contrario des images des colonies de vacances de (un été), où les postures du corps marquaient cette possibilité pour les êtres adolescents de se réinventer totalement, Marion Poussier observe que, au sein des familles, « on peut être soi-même ». Plus de posture, pas de faux-semblant… Elle suit la banalité du quotidien, son rythme. Les gens sont chez eux, finissent par oublier sa présence. « Tout le monde a ses préoccupations, parfois je m’ennuie, j’attends le bon moment pour déclencher ; mon métier, c’est d’attendre. » Elle a choisi ces familles parmi les classes moyennes, en province, hors des décors parisiens trop codés ou aux espaces trop exigus, l’idée étant qu’aucun élément dans l’intérieur des lieux ne vienne prédominer sur les sujets eux-mêmes.

Elle photographie donc des familles vivant plutôt dans des maisons, dans des villes de taille moyenne ou à leur périphérie, et, du réveil au coucher, elle observe les habitants des lieux, saisissant alors ces instants banals qui forment bout par bout une vie de famille, un vivre-ensemble, entre parents et enfants, frères et sœurs, bref, comment les liens familiaux se tissent et s’organisent, comment chacun

trouve sa place ou pas sous le même toit entre plusieurs générations qui composent cette cellule humaine et sociale. Les ambiances sont familières, proches des milieux où elle a elle-même grandi. Ce qui l’intéresse, « c’est comment les gens se comportent les uns avec les autres ». « La vie est un théâtre. Je ne fais pas d’images pour plaire aux autres, il faut garder son cap. J’aime les gens, leurs failles.

J’aime les observer des heures durant. » Marion Poussier se sent ainsi plus observatrice qu’actrice. Elle aime se retrouver dans des univers différents les uns des autres, à chaque nouvelle rencontre. Grâce à ses commandes pour la presse, elle a accès à une grande diversité de milieux et à une multitude de gens, depuis une campagne de publicité pour le Transilien au portrait de Rocco Siffredi. La photographie permet cela. S’immiscer dans l’univers intime de quelques familles françaises est ainsi une continuité dans son approche de la photographie et complète le champ de ses investigations sur les liens invisibles qui se nouent entre les êtres. « à la fois aller vers les autres et découvrir des choses éloignées de moi, entrer dans de nouveaux espaces de vie » sont ses principaux moteurs.

Pour cette série sur la famille, l’enjeu est de taille. Projet primé en amont de sa réalisation, il l’oblige à une certaine « obligation de résultat » et c’est la première fois qu’elle travaille dans un délai imparti : une exposition est en effet prévue en octobre, avec à la clé l’édition d’un supplément à La Revue des deux mondes et un livre avec Filigranes. Les regards seront donc très attentifs à cette nouvelle production, après la reconnaissance obtenue pour (un été) tout particulièrement. Si les adolescents ont été les déclencheurs de sa toute jeune notoriété, elle avoue volontiers que les critiques reçues alors lui ont permis de s’interroger et d’affiner constamment son approche et sa méthode.

Avant de partir en 2012 pour un périple de six mois, sans doute entre les États-Unis et l’Iran – ce dernier qu’elle affectionne particulièrement, et où elle a déjà réalisé une partie des portraits nocturnes de sa série La Libre Circulation des désirs, avec Israël et le Liban –, cette exposition automnale sera donc l’occasion de voir comment son regard a évolué. Gageons qu’elle ne décevra pas ses admirateurs tant les premières images offrent une fidèle continuité à son travail sur les adolescents en colonie de vacances, l’élargissant au cercle de la famille pour dresser en finesse un portrait unique de la société actuelle : un regard attentif et naturel, détaché mais profond. Un style qui allie force, clarté, poésie et tendresse.

© Marion Poussier

www.marionpoussier.fr

INTERVIEW et TEXTE Isabelle Trévidic et Brigitte Trichet

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éclairages

JOSEF SZABO / Teenage, 2003 / Courtesy of the artist Julia Fullerton-Batten / Changing room, 2007 / Courtesy of the artist LARRY CLARK / Jonathan Velasquez, 2003, 2006 / Courtesy of the artist and Simon Lee Gallery, London

Par Virginie Gimaray, historienne de l’art

L’adolescence, un corps en devenir

Comment les photographes abordent-ils l’adolescence ? Le sujet est vaste, et pourtant récent.

La notion même d’adolescence n’apparaît que tardivement avec la loi sur l’instruction primaire obligatoire de 1882 et la naissance d’une classe d’âge, entre enfance et âge adulte. L’adolescence devient cette phase transitoire, d’un corps en transformation. Gauche, assumé, en souffrance ou en latence… Le corps dans tous ses états est au cœur de la photographie sur l’adolescence.

La diversité adolescente, ou le corps pluriel Ce n’est que dans les années 1970 que l’adolescence devient sujet à part entière dans la photographie. Joseph Szabo, le premier, plante son objectif face à cette jeunesse en devenir et leur consacre deux parutions, Teenage en 2003 et Almost Grown en 1978. Véritable regard sur les étudiants des années 1970 et 1980, Szabo pointe les comportements adolescents, confiants, malhabiles, amoureux ou douloureux. Dans une photographie du recueil Teenage, il capture trois attitudes le long d’une oblique surgissant vers le spectateur : un couple enlacé, une jeune fille observant l’image de ces corps amoureux, une autre projetant son regard au-delà de la scène. Trois groupes, trois façons de vivre le changement qui s’opère dans leur corps et dans le regard des autres. On y voit le corps en retrait, le corps épanoui et le corps nonchalant, trois postures pour raconter les mutations de l’adolescence.

Le complexe du homard, ou le corps menacé L’enjeu autour de ce corps à habiter est au cœur de l’œuvre de Larry Clark. La jeunesse qu’il choisit est à la dérive, figée dans un univers de sexe, de drogue et de violence. Une jeunesse qui se livre aux extrêmes pour éprouver le rapport à son corps et construire sa carapace sur une peau laissée à vif. De 2003 à 2006, sur une période de quatre ans, il suit 8

RINEKE DIJKSTRA / Kolobrzeg, Poland, July 26, 1992 / C-print / 47-5/8 x 39-3/4 in. / 121 x 101 cm Courtesy of the artist and Marian Goodman Gallery, New York

les tribulations du jeune Jonathan Velasquez dans la série Los Angeles, capture ses transformations au cours des années – l’expression, la couleur de cheveux, les habits, les poses. L’être est le même, mais l’apparence change, montrant à quel point ce passage de l’enfance à l’âge adulte se construit aussi dans le regard des autres et sur des signes d’appartenance. Car c’est bien le complexe du homard, comme l’a décrit Françoise Dolto, qui a retenu l’attention des photographes. Ce moment précis où le homard perd sa carapace et se retrouve sans défense, dans l’attente que sa carapace d’adulte le recouvre et le protège.

Une nouvelle carapace, ou le corps mutant Rineke Dijkstra est parvenue à saisir le corps fragile de l’adolescence, à nu, menacé par tous les dangers. Dès le début des années 1990, elle parcourt les plages des pays du Nord et prend en photographie toutes sortes d’adolescents. Tous sont passés à la lumière crue de la photographe, qui choisit invariablement un point de vue frontal, en légère contre-plongée, déroulant mer et ciel en arrière-plan comme un symbole de la réalité et des aspirations idéalisées. Jeunes garçons et jeunes filles, tantôt gauches, tantôt assumés, défilent devant l’objectif de Rineke Dijkstra. La silhouette déhanchée de l’une d’elles se découpe, rappelant la Naissance de Vénus de Botticelli. Clin d’œil plein de sens pour cette jeune fille qui voit naître en elle la femme.

La violence du changement, ou le corps assailli A-t-on prise sur la transformation qui nous anime ? Dans les mises en scène de Julia Fullerton-Batten, les corps sont inertes, comme ceux de poupées désarticulées : tout arrive comme si rien n’était maîtrisé. Ce qui advient est une violence subie, passive, comme la coulure de sang tachant le décor hygiéniste et aseptisé des vestiaires de piscine et troublant l’uniformité de ces jeunes filles en perruque blonde, habillées de maillots couleur chair, stéréotypes de la jeune fille modèle.

L’adolescent, un miroir grossissant Photographier l’adolescence, c’est photographier des corps en devenir, qui portent à la fois toutes les promesses et toutes les frayeurs de la société adulte. L’adolescence en photographie ne serait-elle pas l’histoire du corps, croisant les fantasmes du corps social autant que les expériences du corps individualisé ? « Les adolescents sont les miroirs grossissants de nos inquiétudes et de nos insuccès » (Patrice Huerre, Histoire de l’adolescence : rôles et fonction d’un artifice), sans doute la cristallisation des peurs d’une société vieillissante qui s’accroche à sa jeunesse pour conserver ses illusions ?

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Simplement, nous pouvons dire qu’un drone est un petit avion télécommandé.

Techniquement, nous parlons d’aéronef inhabité, piloté à distance depuis le sol, semi-autonome ou autonome, susceptible d’emporter différentes charges utiles le rendant capable d’effectuer des tâches spécifiques pendant une durée de vol pouvant varier en fonction de ses capacités.

Experts d’un monde durable en parfaite adéquation avec l’Agenda 21 de l’Ordre des Géomètres-Experts, nous nous voulons éco-responsables. Aussi, c’est pourquoi tous nos drones sont-ils entièrement électriques. Aucun carburant fossile n’est exploité pour leur usage.

Concernant les usages, il faut savoir que le drone ne conditionne pas la mission mais que la mission définit le drone. Le principal de nos missions est lié aux activités de Géomètre-Expert, que ce soit la mise en valeur de sites, de volets paysagers ou encore la garantie des vues futures avec notre outil FirstView® notamment. Mais aussi au développement militaire où nous sommes présents grâce à notre Bureau d’études R&D, PY Automation, qui travaille étroitement avec le ministère de la Défense. à cela s’ajoute de manière subsidiaire les missions de type événementiel (film, sport, etc.) ; touristique (mise en valeur de site) ou encore relevant du particulier (prise de photos de maisons, d’administrations telles que les mairies).

Nous imaginons que les drones ont été de prime abord utilisés par l’industrie militaire à des fins d’observation tactique ou de surveillance du territoire. Depuis quand ces technologies sontelles utilisées par d’autres utilisateurs ?

Effectivement, les drones étaient initialement utilisés au profit des forces armées ou de sécurité pour des missions de type surveillance, renseignement ou combat.

La démocratisation des drones s’est opérée en France il y a à peu près deux ans. Il n’y a pas réellement eu de facteur déclencheur, juste un engouement du grand public pour les mini-drones à un moment où ils sont devenus disponibles et abordables.

Dans votre cas, en tant que Géomètre-Expert, quels atouts en termes de précision ou de gain de productivité ont été générés par le développement de ces nouvelles machines ?

Il n’y a pas de gain de productivité à proprement parler mais de nouveaux services. L’exploitation des drones s’est inscrite dans la diversification de nos activités au sein de Gexpertise, Cabinet de Géomètres-Experts. Nous tenions à proposer de nouveaux supports à la fois techniques et de communication à nos clients en leur offrant, entre autres, une nouvelle manière de gérer leurs actifs. Il est également arrivé, dans la cadre d’interventions nécessitant une expertise judiciaire, que nos deux Experts près la Cour d’appel de Paris et Versailles fassent appel à ce type d’analyse aérienne, notamment sur des zones aménagées (mouvement de terre, type d’occupation, etc).

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Nous disposons actuellement de deux drones à voilure fixe et de trois drones à voilure tournante que nous utilisons pour l’essentiel de nos missions.

Quelles sont les contraintes d’utilisation des drones sur le territoire français ? Y a-t-il des lois spécifiques qui régissent leur usage ?

La législation régissant l’utilisation des drones est aujourd’hui en cours d’évolution. Des groupes de réflexion ont été formés auprès de la DGAC (Direction générale de l’aviation civile) en vue d’harmoniser les pratiques et cadrer les activités qui y sont inhérentes. Même s’il existe aujourd’hui un flou juridique quant à la bonne utilisation des drones, une déclaration auprès de la DGAC est prérequise pour toute mission n’excédant pas 500 pieds, soit 150 m.

Compte tenu de la démocratisation des drones, cette nouvelle législation tendra à régir leurs utilisations professionnelles et/ou privées.

On se souvient de certains photographes sur la Croisette pendant le Festival de Cannes prenant des photos volées de certaines stars. Avez-vous déjà été confronté à des problèmes liés à l’utilisation des images produites par vos drones vis-à-vis de personnes privées ?

Tant la réglementation que la nature des équipements mis en œuvre et notre démarche sécurité/qualité nous amènent à écarter l’option de la location.

Louer un drone à un pilote « du dimanche » ne serait pas sérieux d’autant plus que de tels drones ne pourraient que conduire à un durcissement considérable de la réglementation.

Quels sont les tarifs ?

Il est difficile de répondre à cette question dans le sens où nos tarifs sont adaptés en fonction des missions. Nous veillons à offrir des tarifs compétitifs et à des coûts maîtrisés mais, pour vous donner un ordre d’idées, une journée de prestation peut être facturée entre 700 et 1 000 euros HT.

Quelle est la durée de vie d’un drone ? Son coût de maintenance ?

Cela peut aller du simple APN grand public au Reflex Pro, le tout étant piloté par des tourelles trois axes permettant un suivi et une liberté de mouvement pour le chef pilote et le cadreur.

Quels sont les futurs développements en cours sur ces technologies ? Dans quelles directions se portent les dépenses de R&D : alléger la machine, diminuer son bruit, améliorer les qualités des prises de vue ?

La démocratisation des drones s’est accompagnée d’une prolifération d’organismes spécialisés dans la prise de vue. Néanmoins, ce qui distingue et fait la force de FlySurvey, c’est dans un premier temps son métier de base de Géomètre-Expert qui garantit l’altitude et la position de la prise de vue.

Cette qualité de précision est doublée par le fait que nous soyons dotés d’un bureau Recherche et Développement spécialisé dans l’ingénierie scientifique et le développement des technologies issues notamment du domaine de la Défense. Grâce à cette équipe de huit ingénieurs, nous avons à disposition des drones en perpétuelle adaptation en fonction des sollicitations. à cela, ajoutez une équipe dynamique, motivée, responsable et qualifiée constituée notamment d’un Géomètre-Expert, d’un Directeur des vols, de pilotes et de techniciens de prises de vue ; et vous comprendrez ce qui nous différencie des autres ! Encore une fois, notre leitmotiv est Mesurer, Analyser, Garantir. Ainsi, en plus d’avoir un rayon d’action national et international, FlySurvey mesure méthodiquement vos besoins, analyse votre demande afin de vous offrir des solutions « sur mesure » et garantit réactivité et qualité du travail fourni.

Pour le volet « métrologique », nos clients sont soit propriétaires de nombreux actifs immobiliers sur des sites dans toute la France, soit des promoteurs, aménageurs, etc.

Est-ce que vous réalisez pour leur compte les prises de vue ou louez-vous les machines elles-mêmes ?

Quels types de matériel photographique peuvent être embarqués sur ce type d’aéronefs ?

Quels sont vos principaux concurrents dans le domaine de la prise de vue aérienne et conception de drones ? Quels sont vos points forts par rapport à ces entreprises ?

Vous avez développé ces machines d’abord pour votre usage professionnel. Aujourd’hui, vous vendez ces concepts à d’autres clients. Qui sont ces clients ? Dans quels domaines d’activité exercent-ils leurs métiers et quels usages en font-ils ?

Pour le volet « artistique », il s’agit soit d’agences de communication classiques (relations presse, événementiel, etc.) souhaitant accéder à des outils aériens, soit d’agences spécialisées dans l’audiovisuel de type cinématographique, émissions télévisées, etc.

à vrai dire, la durée de vie d’un drone est déterminée par l’usage qui en est fait. Les nôtres sont évolutifs et retravaillés régulièrement par nos équipes techniques dès qu’une pièce est usagée ou a atteint sa durée de vie.

Non. Notre exploitation drone est rattachée à notre activité de GéomètreExpert. Autrement dit, nous sommes amenés à photographier des terrains, des bâtiments, des zones aménagées, etc. Autant vous dire que nous sommes loin des stars en bikini ! De plus, les photos sont prises à des distances éloignées du bâtiment ciblé ne permettant pas d’identifier clairement les personnes présentes sur le site. Notre credo « Mesurer, Analyser, Garantir » se distingue donc de la simple photo à caractère « people ».

Photos © FlySurvey

Qu’est-ce qu’un drone ? Quelles sont les caractéristiques techniques des drones que vous fabriquez ? Quels usages sont faits de ces machines ?

Combien de drones composent votre parc ?

HORIZONS

Gexpertise, un cabinet de Géomètres-Experts français, a développé, via sa filiale FlySurvey, créée en 2010, un parc de drones pour répondre à des besoins propres à son métier de base, mais pas seulement... Interview de son fondateur, Nicolas Vrolant.

HORIZONS

LE DRONE : CHANGEZ D’ANGLE DE VUE...

Chez Gexpertise, nous accordons une importance particulière à la veille technologique. Chacune de ses évolutions nous permet d’innover nos prestations et d’optimiser nos drones. Mais, comme vous le savez, l’évolution est aujourd’hui fulgurante. Ce qui était impossible hier devient réalisable aujourd’hui et ce, dans des temps records. Aussi un cycle de développement d’un projet équivaut-il aujourd’hui à une gestation au lieu des dix-huit mois nécessaires auparavant.

Pour répondre à votre question, nous travaillons actuellement sur l’amélioration à la fois de l’autonomie et de la capacité d’emport des CU (Charges Utiles). D’un système « plug and play » de celles-ci en fonction des missions.

PY Automation développe actuellement un nouveau PA (Pilote Automatique) afin d’y intégrer un CM (Contrôleur de Missions). D’autres projets en cours auprès de la DGA (Direction générale de l’armement) restent à ce jour… secrets !

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J

IMAGES Dominique Sécher TEXTE Christophe Traux

ça date pas d’hier, Qu’on pass’ les frontières.

Là c’est le périph, Jadis les fortifs, Pour sortir nos griffes Et nos sapes à griffe.

Caisses tamponneuses

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Slam de fond

Voire enregistreuses :

Jouer au Bois d’vingt scènes,

On se paie tout ça

Occupation saine.

à la barbe de papa.

Pas pour les meufs.

En sketba de sept lieues

Pas pour les keufs.

On sort des banlieues

Au pied de la grande roue

Faire briller nos yeux

Nous faisons la roue,

Sur vos nuits, leurs feux.

Comm’ de jeunes paons.

Voilà la foire,

Greluche à capuche

Moments de gloire,

J’te tombe une peluche ?

Bientôt les lampions

Avides de grandir,

De Marcel Campion.

Au stand de tir :

Princes plus si petits,

Pan !

Nous venons ici,

ça descend !

Nous chercher un trône

Apprend !

Qui vaudra diplôme.

Happe ! Rend !

Merde à ce qu’on nous prône :

C’est avec la langue

Ne sommes ni clowns, ni clones.

Qu’on sort de la gangue.

Expression des glandes,

Se dandinent les boules,

Je suis sans fortune

Sur ce no man’s land

Les mécaniques roulent.

Mais j’te file ma thune,

Déboule notre groupe,

On a l’air d’un gang,

Prends garde qu’un fauve

à peine une troupe.

Survêt’ à trois bandes,

Ne gâche ta guimauve.

Et comme autrefois

Et c’est du billard : sur ce tapis vert,

Mais c’est bientôt l’heure.

S’inquiète le bourgeois :

Pelouse de Reuilly, on se donne des airs.

Me dis pas qu’tu pleures.

Voici les condés,

Gadjo gadjé gadget

Hors du train fantasme

Venant nous gronder,

Baggies mp3 casquettes.

C’est le train fantôme.

Mais sans conséquences.

On aime la mode,

Pas Cendrars, sa prose,

Ces jeux d’adolescence

T’entraves nos codes ?

Son Transsibérien :

Ne sont qu’une parade

Presse-toi gadji : une pomme d’amour ?

Nous on pose nos proses

Où chacun prend ses grades.

Ou ma poésie, jusqu’au petit jour ?

Dans le Transilien.

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Chambres à part

«

IMAGES Benoît Boudin TEXTE Isabelle Trévidic et Benoît Boudin

Mon idole, c’est mon club.

Antoine, 16 ans, Meaux, Seine-et-Marne.

Fan des Girondins de Bordeaux.

Le Football Club Girondins de Bordeaux (abrégé FCGB) est un club français créé en 1919 à Bordeaux, composante alors du club omnisport de la Société de gymnastique et de tir des Girondins, fondé en 1881. Le club a remporté cinq championnats de France, trois coupes de France et deux coupes de la Ligue.

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«

Avec la French McFly Team, mon vœu le plus cher serait de faire venir le groupe en France.

Pauline, 16 ans, Sancy, Seine-et-Marne.

Fan de fées.

Une fée (du latin fata, pluriel neutre de fatum, « destin », interprété comme un féminin) est une créature surnaturelle, issue des croyances populaires (folklore), des mythologies anciennes ou de la littérature fantastique.

Flavie, 15 ans, Oissery, Seine-et-Marne.

Fan des Mc Fly.

Mc Fly est un groupe pop rock anglais qui a commencé sa carrière sur un tube au début de l’année 2004 : 5 Colours in Her Hair. Ce groupe a été fondé par Tom Fletcher (né le 17 juillet 1985), Danny Jones (né le 12 mars 1986), Dougie Poynter (né le 30 novembre 1987) et Harry Judd (né le 23 décembre 1985).

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«

J’aime sentir la présence de mes fées, elles me rassurent. En les dessinant, j’ai l’impression de me rapprocher encore plus d’elles.

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«

Porter mes initiales, c’est ma fierté et ma force.

Valentin, 14 ans, Sevran, Seine-Saint-Denis.

Fan de boules à neige.

La boule à neige, boule de neige ou boule neigeuse est un objet sphérique ou ovoïde, en verre ou en plastique transparent. Considérée souvent comme un gadget, elle contient dans la plupart des modèles un motif décoratif, de l’eau et des paillettes de plastique pour représenter la neige. Lorsqu’on la retourne, il se met à neiger dans la boule. Son origine remonte, semble-t-il, à l’Exposition universelle de 1878 à Paris.

Vanessa, 16 ans, Quincy-Voisins, Seine-et-Marne.

Fan de karaté.

Le karaté est un art martial japonais. Cependant, l’origine est okinawaïenne (une île de l’archipel des Ryökö). En japonais, le kanji (idéogramme) « kara » signifie « le vide » et plus précisément la vacuité au sens bouddhique du terme ; « te » est la main ainsi que la technique que l’on réalise avec la main. On traduit littéralement « karaté » par « la main vide ». On pourrait aussi dire, et penser, « à main nue ».

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«

Je suis incapable d’expliquer ma passion pour les boules à neige, je les trouve jolies, c’est tout.

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«

Je poursuis ma quête des étoiles en me plongeant dans les épisodes de ma collection de livres.

Virginie, 15 ans, Quincy-Voisins, Seine-et-Marne.

Fan de Star Wars.

La Guerre des étoiles (titre original : Star Wars) est une épopée cinématographique de science-fiction créée par George Lucas, considérée comme un élément phare du space opera, devenue culte dans le monde entier.

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Maxime, 15 ans, Saint-Lys, Haute-Garonne.

Fan d’aviation.

L’aviation est une activité aérienne définie par l’ensemble des acteurs, technologies et règlements qui permettent d’utiliser un aéronef dans un but particulier. Ces diverses activités peuvent être classées en activités de sport et loisir, activités économiques et activités militaires.

«

Mon objectif, c’est de piloter et d’être seul maître à bord.

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Jeux du portrait, portraits du je

IMAGES et TEXTE Anne Friry

I

ls sont partout. Tout autour de vous, tout autour de moi. Pourtant on ne les regarde pas. Ils agacent, ils perturbent, ils écorchent les nerfs. Les adolescents. On ne peut plus les voir. Ils dérapent, ils dérangent, ils piquent au vif. Et on voudrait qu’ils s’écartent de la lumière. L’âge ingrat, dit-on. Tout au plus les dévisage-t-on, plein d’interrogation, lorsque l’incompréhension s’installe. On les scrute, on les épie, on les guette, toutefois on ne les regarde pas.

Moi, je ne peux me résoudre à détourner les yeux.

Je ne me lasse pas de les observer, ces drôles de funambules. Parce que je vois bien qu’ils se tiennent sur le fil, les ados. Qu’ils ont peur. Qu’ils tremblent. égarés entre deux mondes. Coincés malgré eux dans un no man’s land indélicat. Ils ont entre douze et quinze ans. Plus des enfants, pas encore des adultes. Le vert paradis a désormais le goût du lointain, et, déjà, les premières désillusions amères font leur entrée en scène.

Pourtant ils ne reculent pas, ne s’arrêtent pas, et tracent leur route. Ils avancent tant bien que mal. Sans se retourner, sans regarder en arrière. Encore moins en bas. Ils cheminent, concentrés, et l’équilibre est ténu. Leurs certitudes vacillent, leurs cœurs chavirent. Sous leurs pieds, c’est le trou noir.

Alors, ils jouent.

Ils jonglent avec la réalité, la réinventent, dessinent des étoiles. Ils composent avec eux-mêmes, trop heureux de s’accrocher aux rêves qu’ils se racontent. Ils bravent l’autorité, défient les lois de la pesanteur, toujours prêts à sauter dans le vide. Ils voltigent et tourbillonnent. Ils deviennent les acrobates de leur propre vie.

De mon côté, je les regarde, et j’attends. Je ne les quitte pas des yeux. Parce que parfois, la danse ralentit, le numéro d’équilibriste cesse, et, sur le fil, quelque chose se passe. Les masques tombent, le temps se fige. Les couleurs s’estompent, le décor s’envole, la poudre aux yeux s’efface, et ils se donnent.

Les ados funambules.

Fragiles, éphémères.

Ils me regardent à leur tour, et se laissent cueillir, le temps d’une photo. L’image les révèle alors, les dévoile, ceux qu’il est si difficile de cerner. Ils apparaissent dans leur richesse. Tout en contrastes. Vulnérables, fiers, compliqués et simples à la fois. Confiants et attentifs. Naïfs et pleins. Pleins du ciel qu’ils traversent sans regarder en bas.

Ils sont beaux et volatiles.

Les adolescents.

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Par ordre d’apparition :

Gus, 12 ans - Justine, 15 ans Dad, 12 ans - Agatha, 15 ans Lou, 12 ans - David, 15 ans - Luva, 15 ans 30

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Cosplayers

IMAGES et TEXTE Morgan Cugerone

L

e Japon n’est pas à un choc culturel près à offrir aux touristes : tous ceux qui ont visité une mégalopole du pays ont assisté au spectacle sidérant des Cosplayers japonais, ces petits groupes d’adolescents vêtus de tenues excentriques, qui ne sont pas sans rappeler celles d’une autre sous-culture japonaise, le manga. Qui sont-ils ? Quelles sont leurs motivations ? Comment sont-ils perçus ? Loin des clichés, le regard d’un photographe s’est porté sur ces figures emblématiques d’un Japon aux avant-gardes, décomplexé.

à quoi reconnaît-on un Cosplayer ? à cette impressionnante mosaïque de couleurs, du noir le plus sombre au fluo le plus violent, qui compose le vestiaire improbable, à mi-chemin du XIXe siècle et de la mode punk, de ces poupées géantes, leur conférant une beauté étrange, qui contraste de façon criante avec les uniformes des autres adolescents japonais.

Avec les jeux vidéos, les artistes de groupes musicaux et les personnages de films fantastiques, le manga est une de leurs principales sources d’inspiration. Mais si vous pensez qu’il n’y a que les Japonais pour inventer un truc pareil, vous vous trompez ! Figurez-vous que le Cosplay, qui n’est autre que la contraction des mots « costume » et « playing », n’est pas né au Japon mais aux états-Unis.

Le tout premier costume fut celui d’un homme du futur crachant des étincelles et créé en 1939. C’est dans les années 1970 et 1980 que le Cosplay est à son apogée en Amérique du Nord avec notamment les œuvres phares de la science-fiction Star Trek et Star Wars.

C’est à peu près à la même époque que le Cosplay japonais fait son apparition avec le style Gothloli (Gothic Lolita) et que des groupes anglais de postpunk connaissent le succès au pays du Soleil levant. En effet, les fans de cette 32

scène british underground développent un réel intérêt pour les vêtements qu’arborent leurs idoles. Cet intérêt prend même le dessus sur celui de la musique.

Aujourd’hui, trente ans après, pratiquement aucun adolescent qui se revendique Gothloli n’a d’affinité avec cette musique. Cette mode a ces dernières années fait son apparition dans les films d’animation, le manga et les jeux vidéos, ce qui a entraîné la séparation du Gothloli en deux courants, celui inspiré de ces derniers et celui inspiré de la scène musicale (Visual Kei). Il existe désormais d’autres styles qui dérivent du Gothloli comme le KuroLoli (Black Lolitas), Ami-Loli (qui sont de vraies poupées géantes), Goth-Pan (punks)…

Si ces genres ne se mélangent pas, une chose semble les unir : l’envie de se montrer au public (des touristes essentiellement), celle d’être photographié par ces derniers ou bien même de se photographier entre eux avec leurs téléphones portables de dernière génération et toujours très personnalisés et, enfin, de se retrouver entre jeunes d’un même groupe.

Tout ne réside pas uniquement dans le costume luimême. Un soin particulier est apporté au maquillage, le choix des accessoires exprime un soin très particulier du détail. Que ce soit les bijoux, les pompons ou les plumes qui peuvent arborer leur coiffure, tout est minutieusement étudié.

Il n’est pas surprenant dès lors de savoir qu’en parallèle du développement de cette culture, un réel marché s’est constitué. Les boutiques de Cosplay pullulent, notamment dans le quartier d’Harajuku, des magazines de mode ont été déclinés dans leur version Cosplay, qui contient des publicités et des conseils destinés aux jeunes Cosplayers. Le plus bel exemple est le magazine Fruits, un best seller qui n’est autre qu’un dérivé

du magazine Streets, recueil de photos des tenues de la rue.

Il n’est pas rare de voir à la tête de ces boutiques spécialisées des créateurs qui viennent du Cosplay. En effet, les vrais Cosplayers réalisent eux-mêmes leurs costumes, leurs bijoux et autres accessoires, ce qui développe la fibre créatrice de ces adolescents et définit pour certains leur orientation professionnelle. Comparer leurs créations est aussi l’objet de leurs réunions du week-end.

Aujourd’hui, le Cosplay japonais sort de ses frontières et arrive notamment dans notre Hexagone, comme en témoigne la dernière Japan Expo où des groupes d’adolescents Cosplayers se sont illustrés dans des costumes les plus divers inspirés du Gothloli, des jeux videos et du manga. En France, le Cosplay est souvent associé au Gothic Lolita. Il existe même un site internet français, Gothic Lolita, le partage d’une passion, organisé sous forme de forum et qui comprend à ce jour près de 600 contributeurs et 90 000 messages.

C’est en mettant à profit leur excentricité et leur extravagance que ces adolescents japonais ont réussi à s’approprier la culture du Cosplay. Ils n’ont rien à envier aux Occidentaux qu’ils idolâtrent tant. C’est d’ailleurs ces derniers qui désormais s’inspirent de leur mode et de leur culture. En effet, de grandes marques de vêtements envoient des photographes dans les rues de Tokyo pour y repérer des tenues dont certains traits pourraient être intégrés dans leurs prochaines collections. Gwen Stefani, célèbre chanteuse et styliste américaine, dans sa chanson Harajuku Girls, qui est une véritable ode à la créativité des jeunes adolescentes japonaises, prétend être leur plus grande fan. On peut ainsi dire que la boucle est bouclée...

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Génération LOL...?

A

vant d’être le décor d’un film à palme d’or, le collège Françoise-Dolto, à Paris, fut le théâtre d’un travail d’une année scolaire autour des « acteurs » qui le peuplaient alors. Deux regards : l’un est issu du monde scolaire (Cyrille Magaldi est conseiller d’éducation dans un établissement non loin de là), l’autre est extérieur à la scène (Albin Millot exerce le métier de photographe), pour confronter deux manières de voir et apporter, par leurs images respectives, une complémentarité de perceptions et de sensations. Tous deux ont photographié ces

IMAGES Cyrille Magaldi et Albin Millot TEXTE Brigitte Trichet adolescents pendant les cours, les interclasses, seuls ou en groupe, rêvant ou agissant. Autant d’images d’un milieu clos où les adultes ont une place à part. Pour les jeunes, le collège est le lieu quotidien où se nouent secrets intimes et un territoire de pouvoirs, de séduction, aux règles du jeu bien définies, terrain d’expression des tensions sociales et générationnelles autant que lieu d’apprentissage des choses de la vie. L’adolescence, c’est l’école, les copains, les devoirs, les premiers émois, les rires et les premières fêtes ; c’est surtout cet état physique et psychique, ce passage obligé et

contraint entre l’enfance et l’âge adulte. Cette instabilité, cette période d’hésitation entre le spleen et l’idéal (ce qui aspire vers le bas contre ce qui nous aspire vers le haut : la recherche d’un absolu), une errance intérieure, un malêtre, un ennui. On n’est jamais aussi intelligent que pendant l’adolescence : intelligence de la révolte, de la mort, du corps ; explorer le moment où le corps se fracasse sur le monde. « On ne se remet pas de la vie » : l’adolescence serait-elle vraiment ce moment où l’on acquiert la conscience absolue de l’absurdité de l’existence ?

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Smile

IMAGES et TEXTE Florence Virgaux

C

’est pendant les fameuses années collège que les adolescents dont les dents sont mal rangées font appel à un orthodontiste pour en corriger le positionnement ou remédier à un manque d'espace. Pourquoi ? Parce qu’il est préférable d'attendre que les dents soient presque toutes poussées avant d’intervenir. La « rééducation » se fait donc quand le pic de croissance est passé, généralement vers 12-14 ans. En moins de deux décennies, l’appareil dentaire semble ainsi être devenu le compagnon incontournable des adolescents.

Bien sûr, on pense tout de suite à l'aspect esthétique : une fois appareillés, les adolescents n’ont plus vraiment le même sourire. Fixe ou amovible, avec ou sans palais, bagues ou pas... Il existe de nombreux types d'appareils dentaires. Mais c’est l'appareil orthodontique que l’on se représente le plus souvent lorsqu'on imagine un appareil dentaire d'adolescent. Il est fixe, comporte de nombreuses attaches : ce sont les fameuses bagues en métal collées sur la face externe, visible, des dents. Un fil relie ces bagues, qui va être resserré selon des mesures bien précises, de façon à déplacer progressivement les dents, racines comprises.

Si, pendant des années, les bagues étaient portées honteusement (de nombreux films de fiction ont d’ailleurs retracé le malaise, voire le mal-être, de certains de ces ados – souvenez-vous de La Boum – et représentaient systématiquement l’adolescent nunuche et mal dans sa peau par celui qui portait une paire de lunettes avec des verres « cul de bouteille » et un appareil dentaire bien brillant !), aujourd’hui, signe de l’importance accordée au physique, avoir un appareil d’orthodontie se banalise. Ce physique que l’on veut pour plus tard, adulte, irréprochable, les ados s’y préparent tôt. Pour deux raisons importantes. La première est que l’Assurance maladie assure une prise en charge d’une partie des soins commencés avant 16 ans (moins de 200 euros par semestre), et les mutuelles des parents assurent de plus en plus le remboursement du complément.

La seconde raison est que le débat de l’utilité fonctionnelle versus esthétique a de moins en moins lieu : c’est devenu un fait, prendre soin de son corps, c’est prendre soin de son image, et s’assurer ainsi un bien-être social. Cette recherche du bien-être demande un investissement conséquent. Financier d’une part, de 700 à 1 500 euros par semestre, et de temps d’autre part. Il nécessite en effet de nombreuses visites chez l’orthodontiste, ou chez le dentiste… Et ce ne sont pas les rendez-vous les plus agréables.

Mais les ados en prennent leur partie, s’en accommodent. La banalisation les rassure : « Il y en a plein dans ma classe .» Voire, ils s’en servent pour revendiquer leur statut d’ado : « Oui, je mets un appareil, je suis ado ! » Ils se l’approprient, le customisent, jusqu’à en créer des épiphénomènes de mode de sourire coloré. En tout cas, ils ne s’interdisent plus d’en rire…

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Me, myself, my friends, my iPhone IMAGES Martha Virgaux et Amélie Graux TEXTE Brigitte Trichet

L

es ventes de smartphones ont aujourd’hui dépassé celles des téléphones portables traditionnels, et un smartphone vendu en France sur deux est un iPhone. Ce phénomène touche tous les pays du monde, répondant aux stratégies globales des groupes qui produisent ces objets devenus incontournables dans la vie quotidienne de bon nombre de citoyens, au-delà d’un simple accessoire de mode.

Et les adolescents sont devenus les cibles prioritaires des campagnes marketing très agressives de ces fabricants, Apple en tête.

Une enquête en Angleterre parue cet été montre que 6 adolescents britanniques sur 10 sont « fortement dépendants » de leur iPhone ou Blackberry. Avec Facebook et Twitter, les adolescents sont devenus des consommateurs addictifs à tout ce qui a trait aux réseaux sociaux et aux nouvelles technologies permettant de rester en contact permanent avec « sa » communauté. Cette enquête menée sur 521 jeunes âgés de 12 à 15 ans montre même que 47% d’entre eux admettent utiliser leur appareil lorsqu’ils sont aux toilettes !

Une autre enquête française de 2010 montrait que les smartphones ont aussi supplanté les ordinateurs dans les usages des jeunes pour les trois tâches cruciales de leur présence en ligne : les courriels, les réseaux sociaux et la messagerie instantanée. « L’instantanéité offerte par le mobile en fait un vecteur de choix particulièrement prisé par les jeunes », expliquait alors la directrice commerciale de comStore en France, initiateur

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de cette enquête. « Jamais sans mon iPhone ! » : en 2009, le baromètre TNS Sofres pour l’AFOM (Association française des opérateurs mobiles) précisait que 44% des 12-17 ans ne se sépareraient jamais de leur mobile (20% de l’ensemble des interrogés).

Objet utile, objet de mode, passe-temps, il possède pour eux une valeur affective indéniable. Une autre étude de 2010, menée par trois chercheurs en sciences de l’information (Olivier Aïm, du Celsa, Laurence Allard, de l’Université Lille 3, et Joëlle Menrath, de la société Discours & Pratiques), entre Strasbourg, Paris, et la « cité des 4000 » à Aulnay-sous-Bois, auprès de quelques dizaines de possesseurs – ou non – de téléphones multimédias, constatait que, après quelques années de démocratisation du mobile, le smartphone donne lieu à un « investissement identitaire renouvelé ».

En posséder un, c’est non seulement être « dans le coup », mais choisir son camp. Il y a les « iPhone », privilégiant le côté innovant du téléphone, appréciant son offre colossale d’applications, relevant fréquemment son usage « collectif » : les enfants le chipent aux parents, les copains le font passer de main en main… Il y a les « BlackBé », pour BlackBerry, choisis pour la performance de leur service de courriel et pour l’outil collaboratif « BBM » (envoi de messages à d’autres possesseurs de « BlackBé »).

Entre les deux, c’est la guerre. Un peu à la manière des pro-Mac contre les pro-PC il y a une dizaine d’années.

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«

Je suis Lady Pink

Je suis gourmande de la vie et partageuse de bonheur. Je suis Lady Pink.

pieds à la tête sans me lasser : foulards, chapeaux, chaussures, chaussettes, tee-shirts, pantalons, robes, jupes, collants…

L’an dernier, j’ai acheté dans une boutique très originale une grosse bague rose fuchsia : je trouvais cette couleur très jolie. Progressivement, j’ai commencé à acheter des vêtements et des accessoires roses. C’est depuis la colo de l’été 2010 que je m’habille tout en rose et que je demande aux gens de m’appeler Lady Pink. Je n’aime pas du tout que l’on m’appelle par mon vrai prénom, y compris mes parents !

La personne qu’elle admire aujourd’hui pour la chorégraphie de ses parures et accessoires, c’est Princesse Pudding. Nous sommes allées à sa rencontre dans un festival de bandes dessinées en banlieue parisienne. Les deux jeunes filles ont échangé des conseils sur les achats de vêtements et d’accessoires, des sourires, et des bonbons.

J’adore découvrir de nouvelles boutiques, goûter à des saveurs inconnues, regarder les monuments. Seule, avec mes copines ou avec ma grand-mère, qui est aussi gourmande et coquette que moi.

« I did it ! I’m so happy ! » : elle est vraiment adorable, et elle m’a donné plein d’adresses à Londres où je vais aller ; je lui ai offert une bague macaron, rose évidemment.

C’est un des plus beaux jours de ma vie !

Je suis en 4e et ça se passe bien, mon collège se trouve tout près de chez moi, à Paris. J’ai de nombreuses copines et je suis acceptée telle que je suis. J’aime l’anglais et l’espagnol, et l’histoire aussi, parce que j’adore la prof.

Mes bagues, il y en a de toutes les formes, et de toutes les matières. La bague Lapin est une de mes préférées, ma petite gourmandise à moi. C’est un petit lapin rose avec un petit nœud blanc et deux petits yeux noirs. Je l’ai appelée « Kawai ». J’ai eu envie de pleurer quand je l’ai reçue, tellement j’étais contente ! En fonction des événements, je porte telle ou telle bague, par exemple, lors d’une visite à Eurodisney, j’ai porté la bague « Minnie », qui a un nœud comme celui de Minnie.

Au cinéma, j’ai vu LOL et Les Beaux Gosses, et j’imagine que, plus tard, j’aurai les mêmes préoccupations que les personnages. J’adore aussi les comédies musicales.

J’ai lu avec l’école Le Bal d’Irène Némirovsky et Le Magasin des suicides de Jean Teulé. étrangement, j’adore l’humour noir ! Mais, je ne supporte pas du tout les cimetières… et encore moins la vue du sang.

Tout le monde pense que je me cherche, que je veux jouer un personnage, mais non, je suis moi-même. J’aime le rose, c’est comme ça. ça me donne de la joie tous les jours. Le matin, quand je me lève, de voir tout cet univers rose que j’ai choisi, ça me rend de bonne humeur et heureuse.

Ma passion s’étend bien au-delà des habits roses, j’adore les parfums, les bagues, les pâtisseries – les cupcakes en particulier, mais aussi les macarons, les donuts, les crêpes –, les glaces, les lunettes de soleil, les foulards.

Cette jeune fille rieuse et enjouée ne tient pas en place. Je l’ai croisée alors qu’elle ouvrait avec énergie la porte d’un magasin de créateurs passage du Grand Cerf. « Mes boucles d’oreilles sont-elles prêtes ? », a-t-elle lancé en connaissant déjà la réponse.

Je me suis acheté des ailes. J’aimerais pouvoir les porter quand j’en ai envie, mais certaines personnes voient ça comme un déguisement. Pour moi, cela correspond à mon état d’esprit du moment. Alors, je ne les porte que dans ma chambre ou dans des soirées.

Dans la rue, la plupart des gens sont gentils avec moi. Mais j’ai pris l’habitude de marcher vite : parfois, j’entends des remarques désagréables sur mon apparence.

Sa maman pense que le rose est parfois perçu comme quelque chose de subversif. Et pourtant, Lady Pink a pour devise : « Pink and Love ; Peace and Love et Joie de Vivre ». Ce dont elle se défend, c’est d’être une poupée Barbie. Lady Pink s’habille comme elle le sent, en toute liberté, pas pour s’imposer aux autres. Ni pour ressembler à Lady Gaga ou Katy Perry, qu’elle adore au demeurant.

Le rose que je porte est plutôt flashy et tend vers le fuchsia, mais j’aime tous les roses. Je le décline des 56

IMAGES et TEXTE Isabelle Trévidic

Il y a aussi la bague Parfum, la bague Fleur, la bague Carambar, la bague Scoubidou, la bague Donut, la bague Lunettes, la bague Sucre d’Orge… Il m’arrive de porter aussi des accessoires, un masque de chat lors du concert de Katy Perry, ou une perruque blonde pour Lady Gaga !

Lady Pink est une jeune fille féminine et gracieuse. Voire glamour dans certaines circonstances (et dans glamour se niche le mot « amour », ce qui n’est pas pour lui déplaire…). Elle adore les robes, les jupes, les escarpins et les ballerines... Elle aime aussi la fête, les univers à la Tim Burton, la fantasmagorie des contes de fées. Elle aime mettre en scène ses univers.

J’imagine très bien ma future robe de mariée, avec de la barbapapa tout autour ! Comme celle de Katy Perry, qui avait des vrais cupcakes sur sa robe pendant son concert !

En ce moment, je pense tout le temps à ma future robe de princesse française, à panier. Je cherche une couturière...

Le masque de Venise, je l’ai acheté dans une boutique sur l’île-Saint-Louis, pour le porter pendant la période du carnaval… à Paris ! Sinon, des coiffeuses de ma rue m’ont gentiment proposé d’adapter ma chevelure au spectacle de Hairspray. Je suis sortie métamorphosée !

Lady Pink danse et chante quand ça l’inspire. Avec naturel, joie et espièglerie.

L’autre jour, elle s’est arrêtée de manger sa crêpe et s’est mise à tournoyer sur elle-même au beau milieu d’une petite échoppe au décor de poupée... Elle portait ce jour-là la bague « On danse ? »...

Les garçons ne m’intéressent pas plus que ça... Pour le 1er avril, je m’étais habillée en noir et en violet. Un « fashion victim » de mon école a fait : « Ah, c’est trop bien ! » ; il est venu vers moi pour me faire la bise alors que, toute l’année, il se refuse à le faire !

Du haut de ses 14 ans, Lady Pink se projette dans l’avenir, avec un appétit de vivre vorace et une impatience qui s’entendent au rythme de sa voix.

Je suis très exigeante, je veux voyager, aller voir des spectacles, je veux tout faire ! Et mes parents ne sont pas toujours d’accord. Mais je sais que les choses auxquelles je tiens vraiment se feront dans le futur. La découverte de New York par exemple ! Déjà, je pars bientôt à Londres quelques jours avec ma maman…

J’ai très envie de devenir « nez » : j’aime par-dessus tout mes miniatures de parfums, qui sont mes petits bijoux, mes petites beautés. Je les ai posées dans ma chambre pour pouvoir les admirer dès le réveil ! Et, de temps en temps, respirer leurs senteurs… J’adore les odeurs sucrées, les savons à la pomme d’amour…

Mais j’ai aussi envie de rester dans le monde de l’enfance, avec mon « Toto » [son doudou] et « Mistigris » [son chat]. Ils sont ma vie !

«

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Mangas

T

out a commencé avec un reportage à la télévision. On y voit un photographe, armé d’un polaroïd, guettant des petites filles à la sortie des écoles. C’est l’époque où la France découvre, ahurie, le monde des mangas et surtout leurs produits dérivés, du tee-shirt aux figurines pour adultes, dix centimètres de seins et de fesses en PVC.

Jean-Luc Scotto, sans rien chercher à savoir de ces figurines, ni du Japon, ni des mangas, décide, juste pour son plaisir, de les photographier « comme de vraies filles ». Se dotant d’une chambre 20x25 et de patience, il s’enferme des heures durant à la recherche de leur meilleur profil, de l’exacte bascule qui fera naître un monde merveilleux et ludique de couleurs flamboyantes.

Sa quête est parfois vaine. Le plus souvent, quelque chose survient, la matière s’efface sous l’objectif, le flou devient suggestif, une vie prend forme devant ses yeux. Entre émerveillement et crainte, magie de l’enfance et jeux entre adultes, un univers se crée qui, dit-il, ne lui appartient plus.

IMAGES Jean-Luc Scotto TEXTE Anne Pauthier

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Les adolescents Un passage. Un corps qui change. Un territoire intime. Un processus à l’œuvre. Le rejet de l’intrusion. La construction de l’identité. Une dépendance affective contre une quête de l’autonomie. L’adolescence est tout, sauf une maladie.

En 2000, une commande publique orchestrée par la DAP1 avait pour thème « La Jeunesse en France ». Quarante photographes avaient alors abordé les sujets qui identifient les caractéristiques propres à cet âge de la vie qui ne dure pas : le samedi soir, la musique, les quartiers, la sortie des cours, la jeunesse dorée, la transmission du savoir, autant d’approches qui tentaient de cerner, par la photographie, les contours de ce passage à l’âge adulte. Dix ans ont passé, et les problématiques liées aux jeunes sont plus que jamais d’actualité. Souvenez-vous des succès publics qu’ont été les films LOL et Les Beaux Gosses en 2009, qui témoignent de l’intérêt, en France, pour les adolescents. Plus récemment encore la rétrospective consacrée à Larry Clark, dont les images « montrant de façon abrupte la vie des adolescents américains » ont attiré fin 2010 plus de 110 000 spectateurs au Musée d’Art moderne de la ville de Paris : un « triomphe2 » pour les organisateurs.

EDITO

Les adolescents. Qui sont-ils ? Que font-ils ? À quoi rêvent-ils ? Quels sont leurs liens aux adultes, à la famille ? Que pensent-ils de la société ?

Comment voient-ils leur avenir ? L’amitié est-elle toujours leur valeur centrale ? Si les problèmes de l’éducation – à l’école, à la maison – et du travail restent au cœur de leurs préoccupations, et des nôtres, une autre constante se renforce : leur usage des outils numériques de représentation et de communication a accentué leur vulnérabilité à l’autre et à l’image d’eux-mêmes, et modifié leur distance et leur rapport entre le réel et le virtuel.

Si « les adolescents sont à la mode3 », n’est-ce pas parce qu’ils sont plus que jamais le reflet des propres inquiétudes de l’humanité pour le futur et qu’ils incarnent à ce titre et nos frustrations et nos espoirs ? Si les photographies de Larry Clark ont suscité une vive polémique chez le monde « adulte », n’est-ce pas justement parce qu’elles remettaient en question la façon dont la parentalité joue son rôle dans l’éducation des adolescents, et pas seulement sexuelle ?

Ce numéro de Latences propose d’observer ces adolescents dans leurs attitudes, leurs façons d’être et de se mouvoir, en tentant de s’écarter des stéréotypes… Dans un monde où les adultes chancellent, il était important de se questionner sur quels modèles, sur quel héritage les adolescents peuvent s’appuyer pour se construire pendant leur puberté, en toute confiance.

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Délégation aux arts plastiques L’Express.fr : Annick Colonna-Césari, publié le 10.01.2011 Philippe Jeammet, Pour nos ados, soyons adultes (Odile Jacob, 2008)

SOMMAIRE Latences est édité par l’association Révélauteurs.

Révélauteurs est une association loi 1901 dont les statuts sont disponibles sur le site web : www.revelauteurs.com Pour toute demande d’informations : Révélauteurs 140 rue de Belleville 75020 Paris Ou adresse électronique : revelauteurs@yahoo.fr Directeur de la publication : Brigitte Trichet.

Direction artistique et conception graphique : Emmanuel Curtat.

Aide à l’iconographie : Laurence Folie.

Retouche et chromie : Martine Fabien.

Rédactrice en chef : Brigitte Trichet.

Contact commercial : Florence Virgaux flovirgaux@aol.com Pour l’achat de tirages, contacter : Jean-Philippe Robin, jean-philippe.robin3@wanadoo.fr

p 01

éDITO : Les adolescents, par Brigitte Trichet

p 02

TRIBUNE LIBRE : Galerie 20/10, vendre via le Net ?

p 04

DES LIEUX POUR LIRE, VOIR, RÊVER : Le Bal, Paris 18e

p 06

INVITéE IMAGE : Marion Poussier,

photographe p 08

éCLAIRAGES :

L’adoLescence, un corps en devenir Comment les photographes abordent-ils l’adolescence ?

Par Virginie Gimaray, historienne de l’art p 10

HORIZONS : Le drone, changez d’angle de vue…

p 12

[SLAM DE FOND]

p 18

[CHAMBRES à PART]

p 26

[JEUX DU PORTRAIT, PORTRAIT DU JE]

p 32

[COSPLAYERS]

Pour contacter les photographes ayant participé à ce numéro : Benoît Boudin <benbdn@free.fr> ; Morgan Cugerone <morgaan@gmail. com< ; Anne Friry <afriry@free. fr< ; Cyrille Magaldi <cyrilmagaldi@ hotmail.com> ; Albin Millot <albinmillot@gmail.com> ; Jean-Luc Scotto <scotto.jeanluc@ club-internet.fr> ; Dominique Sécher <domsecher@free.fr< ; Isabelle Trévidic <itrevidic@free.fr> ; Florence Virgaux <flovirgaux@aol.com>

p 38

[GéNéRATION LOL... ?]

p 48

[SMILE]

p 52

[ME, MYSELF, MY FRIENDS, MY IPHONE]

p 56

[JE SUIS LADY PINK]

Un grand merci à Anne-Flore Lesur et à l’Ours pour leurs conseils précieux.

p 60

[MANGAS]

p 64

Abonnement

Impression : Loire Offset Titoulet. Imprimé en France.

Dépôt légal : à parution. © Latences et les photographes auteurs, tous droits de reproduction réservés.

Les textes et photographies reproduits engagent la seule responsabilité de leurs auteurs.

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