Our Time Is Running Out

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LAURIANE B.

Based on J.K. Rowling’s characters from Harry Potter novels. 2010.


CHAPTER ONE “ PROLOGUE ”

D

es centaines de personnes s’étaient alignées contre les murs, observant les deux combats, celui de Voldemort contre ses trois adversaires, celui de Bellatrix contre Molly. Harry, invisible, se tenait immobile, déchiré entre les deux. Il voulait attaquer mais aussi protéger, sans être sûr qu’en intervenant, il ne frapperait pas un innocent. « Qu’arrivera-t-il à tes enfants quand je t’aurai tuée ? » railla Bellatrix, aussi démente que son maître, faisant des bonds pour éviter les maléfices qui dansaient autour d’elle. « Quand maman sera partie de la même manière que Freddie ? » « Tu… ne… toucheras… plus jamais… à nos… enfants ! » hurla Mrs Weasley. Bellatrix éclata de rire, du même rire exultant qu’avait eu son cousin Sirius avant de basculer en arrière à travers le voile, et soudain Harry sut ce qui allait se produire. Le maléfice de Molly passa sous le bras tendu de Bellatrix et la frappa en pleine poitrine, juste au-dessus du cœur. Le sourire jubilant de Bellatrix se figea, ses yeux semblèrent sortir de leurs orbites. En une fraction de seconde, elle comprit ce qui était arrivé, avant de basculer et de s’abattre sur le sol. Des rugissements s’élevèrent de la foule et Voldemort poussa un cri. Lorsqu’Harry se tourna, il eut l’impression de bouger au ralenti. Sous ses yeux, McGonagall, Kingsley et Slughorn furent projetés en arrière, le corps tordu, battant l’air de leurs bras. La fureur de Voldemort en voyant tomber son dernier et meilleur lieutenant avait explosé avec la puissance d’une bombe. Voldemort leva sa baguette et la pointa droit sur Molly Weasley. « Protego ! » s’exclama Harry. Le charme du Bouclier se déploya au milieu de la Grande Salle et Voldemort regarda autour de lui pour en chercher l’origine. Au même moment, Harry enleva enfin sa cape d’invisibilité. *** (…) La respiration de Voldemort s’était accélérée, on voyait sa poitrine se soulever rapidement et Harry devinait que le maléfice était proche, il le sentait naître dans la baguette pointée sur son visage.


« Le véritable maître de la Baguette de Sureau était Drago Malefoy. » Pendant un instant, une expression de totale stupeur passa sur le visage de Voldemort mais disparut aussitôt. « Qu’est-ce que ça change ? » dit-il d’une voix douce. « Même si tu as raison, Potter, cela ne fait aucune différence, ni pour toi ni pour moi. Tu n’as plus la baguette à la plume de phénix. Notre duel reposera sur la seule habileté. Et quand je t’aurai tué, je m’occuperai de Drago Malefoy… » « Mais il est trop tard pour vous », répliqua Harry. « Vous avez laissé passer votre chance. Je suis arrivé le premier. J’ai vaincu Drago, il y a quelques semaines. Je lui ai pris sa baguette. » D’un petit geste sec, Harry montra la baguette d’aubépine et sentit tous les regards se concentrer sur elle. « Tout revient donc à cela, n’est-ce pas ? » murmura Harry. « La baguette que vous tenez dans votre main sait-elle que son dernier maître a subi un sortilège de Désarmement ? Si c’est le cas… je suis le vrai maître de la Baguette de Sureau. » Une lueur rouge et or jaillit soudain au-dessus d’eux, dans le ciel ensorcelé, en même temps qu’un soleil éclatant dessinait ses premiers contours à la fenêtre la plus proche. La lumière éclaira leurs visages au même instant et Voldemort se transforma brusquement en une tache flamboyante. Harry entendit la voix suraiguë lancer un hurlement au moment où lui-même criait son espoir vers les cieux, en brandissant la baguette de Drago. « Avada Kedavra ! » « Expelliarmus ! » La détonation retentit comme un coup de canon (…) lorsque les deux sortilèges se rencontrèrent… ***

U

ne lumière aveuglante força tout le monde à fermer les yeux. Lorsqu’enfin l’éclair eut disparut, le silence se fit sur la Grande Salle. Harry, abasourdi, observa ce qu’il restait du Seigneur des Ténèbres. Tom Jedusor n’était plus – là où se tenait quelques instant plus tôt le Mage Noir à tête de serpent se trouvait un tas de cendres, encore fumantes.


La stupeur momentanée laissa place à la clameur. Des cris de joies, des pleurs, des soupirs de soulagement se mêlaient aux « Il l’a fait ! », « Vive le Survivant ! », « On a gagné ! », dans un brouhaha assourdissant. La bataille était finie, et ils en sortaient vainqueurs. Harry se tenait toujours debout, à la même place, comme figé. Il avait réussi. Cependant, rapidement, il sentit ses forces le quitter ; ses jambes tremblantes semblèrent se dérober sous son poids. Exténué, il tomba à genoux. Ginny, suivie de près d’Hermione et Ron, se frayait un passage jusqu’à lui, tous trois affichant une mine radieuse. Il afficha un faible sourire, mais l’allégresse fut de courte durée. Une douleur terrassante s’étendit de sa cicatrice pour se répandre dans sa tête, puis dans tout son corps. Il avait l’impression que ses organes fondaient, qu’un Feudeymon l’anéantissait de l’intérieur. Il se sentait imploser. Mourir. Et puis ce fut le trou noir. Harry Potter s’effondra, telle une marionnette désarticulée, à quelques centimètres des restes de son pire ennemi. Trois voix, à l’unisson, firent résonner son prénom. Mais il ne les entendait pas. Il ne les entendrait plus. ***

G

inny avait stoppé sa course brutalement en voyant Harry tomber. Sa chute fut étrangement lente. Elle vit ses lunettes s’abimer lorsque son visage toucha le sol. Personne ne semblait avoir rien remarqué, tout à leur euphorie. Hermione lui prit la main, alors que Ron se précipitait aux côtés de son meilleur ami, inconscient. Il le secoua, encourageant. « Harry ! Eh, Harry ! Réveille-toi, vieux. On a gagné. C’est fini ! » Un petit cri retentit derrière lui et le fit sursauter. Il se retourna pour apercevoir McGonagall, qui accourait. Le silence retomba sur la Grande Salle. « Reculez-vous, Mr Weasley, s’il vous plait », ordonna la vieille femme, d’une voix incertaine. « Ce n’est rien, professeur. Harry a juste tourné de l’œil », répondit Ron, avec un rire nerveux. Il s’écarta néanmoins pour laisser passer le professeur, ainsi que Kingsley. Un cercle serré s’était formé autour d’eux ; personne n’osait parler. La salle au complet semblait retenir sa respiration.


Ron rejoignit sa sœur et Hermione d’un pas raide. Pendant une seconde qui sembla durer une éternité, l’Auror et la sorcière auscultèrent Harry en se lançant des regards dont la signification restait floue. Kingsley se leva finalement, alors que McGonagall s’affaissait, le corps secoué de sanglots. « NON », hurla Ginny, dont le cri déchirant raisonna dans la Grande Salle. Kingsley lui lança un regard triste. Hermione se serra contre Ron, qui l’entoura dans ses bras, tous deux le visage baigné de larmes. « Harry Potter est mort aujourd’hui en sauvant la communauté magique », annonça-t-il de sa voix profonde, qui résonna dans la salle incrédule.


CHAPTER TWO “ NOW THAT YOU’RE GONE ”

L

’infirmerie de Poudlard avait été réservée aux membres de l’Ordre, qui avaient subi le plus de dommages lors de cette grande bataille. Les corps d’Harry Potter, Fred Weasley, Severus Rogue, Remus Lupin et Nymphadora Tonks étaient étendus, côte à côte, en une rangée morbide. La pièce était pourtant vide. Personne n’avait supporté plus de quelques minutes la vue des corps inertes de ces êtres chers. « Non ! Non, Hermione ! Ça ne se finira pas comme ça, tu m’entends ? C’est impossible que ça finisse comme ça », s’égosillait Ron, entrant en trombes dans la pièce désagréablement silencieuse. « Ron… » Implora la jeune femme, d’une voix faible. Elle avait les cheveux en bataille et les yeux encore rouges, gonflés d’avoir trop pleuré. « Regarde-les ! Regarde-les ! » Contra-t-il, sa voix se cassant sur la fin. Avec une moue dégoutée, il détourna les yeux des corps de son frère et de ses amis. Les sanglots d’Hermione reprirent de plus belle. Il leva les yeux vers elle et d’un pas, réduit à néant la distance les séparant pour la prendre dans ses bras. « Excuse-moi. Je ne voulais pas… Je… » « Non, non », hoqueta-t-elle, « tu as raison. Ça ne peut pas finir comme ça. Ils-ils ne peuvent pas mourir, c’est-c’est injuste ! » Prononcés par quelqu’un d’autre, ces mots apparurent insensés à Ron. Il serra Hermione contre lui avec d’autant plus de force, tant pour la réconforter que pour se rassurer lui-même. « Non, Ron, je suis sérieuse », fit-elle, en se dégageant avec difficulté de son étreinte. « On doit faire quelque chose. » Il l’observa comme si elle venait de prendre un coup sur la tête. « Tu ne penses quand même pas à la Pierre de Résurrection, j’espère ? » demanda-t-il, suspicieux. Elle secoua la tête en signe de dénégation, et entreprit de faire les cent pas dans la salle – la seule à être encore paisible puisque le château était fouillé de fond en comble ; tout le monde avait été mis à contribution pour retrouver les éventuels blessés – signe de réflexion intense. Inquiet, Ron la suivait des yeux. Lorsqu’elle eut fini de lui donner le tournis, il reporta son attention sur le reste de la salle, se refusant


toujours à poser les yeux sur les cadavres. D’un coup de baguette, il ferma le rideau afin de cacher les lits. Son regard parcourut l’infirmerie. Qu’allait-il se passer maintenant ? Allaient-ils retourner à Poudlard, faire leur septième année et passer leurs ASPIC comme si de rien n’était ? Ron n’était même pas sûr d’en avoir envie. « Je sais ! Bien sûr ! Pourquoi n’y ai-je pas pensé plus tôt ? » S’exclama Hermione, dont le visage n’exprimait plus que de la détermination. « Mais enfin, de quoi tu parles ? On ne peut rien y faire, Hermi. On les a perdus, c’est tout. » « Le Retourneur de Temps ! Le Retourneur, et la Cape. C’est aussi simple que ça ! » Ron ne mit pas longtemps à comprendre. Emerveillé une nouvelle fois par l’intelligence dont elle faisait preuve en toutes circonstances, il lui sourit de toutes ses dents. En guise de réponse, elle leva sa baguette dans la direction du bureau du Professeur McGonagall. « Accio Retourneur de Temps ! » Elle passa rapidement le rideau qui les séparait des corps, et, se penchant sur celui d’Harry, elle déposa un rapide baiser sur son front déjà froid. « Ne t’inquiète pas, Harry. On va arranger ça. » Elle prit la Cape d’Invisibilité qui avait été pliée au pied du lit de son meilleur ami, et rejoignit Ron, qui regardait en l’air, tout en glissant la cape dans son petit sac de perles. C’est alors que la porte s’ouvrit. Ils sursautèrent. « Je leur avais bien dit que vous seriez là », lança Luna avec douceur. « Ginny, je les ai trouvés ! » ajouta-t-elle de sa voix chantante. « Vous voilà enfin ! Tout le monde vous cherche. Maman s’est fait un sang d’encre », déclara Ginny. « Qu’est-ce que vous faites ici, tous les deux ? » termina-t-elle, en jetant un regard au rideau qui masquait les lits. Elle semblait suspicieuse. Ron rougit d’emblée, mal à l’aise. Hermione eut un sourire fade. « Rien, on cherchait un peu de calme », mentit-elle de façon toutefois très convaincante. Les yeux de Ginny passèrent de l’un, rouge tomate, à l’autre, qui fuyait son regard.


« Elle va me rendre fou », fit George, en contournant sa petite sœur pour entrer dans l’infirmerie, suivi de Neville. « Qui ça ? » demanda Ron, d’une voix étrangement aiguë. « Maman. Elle refuse qu’on s’éloigne d’elle plus de trois minutes », expliqua le plus âgé des Weasley présents. « Elle a fait une crise parce que Ginny avait quitté son champ de vision, avant de se souvenir qu’elle lui avait demandé de partir à ta recherche, Ronald. » Ce dernier ne se formalisa pas de l’utilisation de son prénom complet, et répondit par une grimace gênée que Ginny ne manquât pas. « Qu’est-ce que vous manigancez, tous les deux ? » s’emporta-t-elle. Ron allait protester lorsqu’un petit objet brillant cogna l’arrière du crâne de Neville qui laissa échapper un « aïe » sonore. Le sablier doré flotta jusqu’à Hermione et s’arrêta dans sa main ouverte. « Qu’est-ce que c’est ? » s’étonna Neville, en se massant l’arrière de la tête. Luna trottina jusqu’à Hermione afin d’observer l’objet et la chaîne qui y était accrochée de plus près. « Je ne suis pas sûre, mais on dirait bien un Retourneur de Temps » fitelle de sa voix rêveuse. « Il y a une salle pleine de ces petits objets au Département des Mystères. Tu ne t’en souviens pas, Neville ? » George et Ginny étaient les deux seuls à savoir quel rôle ce même Retourneur avait joué lors de la libération de Sirius et de Buck, quatre ans plus tôt. Celle-ci fit le lien immédiatement. « Peu importe le plan, je veux participer », fit-elle, d’un ton ferme. « Le plan ? » Demandèrent Neville et George, d’une même voix. « Mais enfin, c’est évident, les garçons. Ron et Hermione veulent remonter le temps pour sauver Harry », expliqua Luna, toujours aussi calme. Cela lui valut un regard noir d’Hermione. « Je viens aussi ! » s’exclama George. « A quelques minutes près, Fred serait encore en vie », dit-il, une ombre ternissant l’étincelle de ses yeux bleus. Hermione et Ron, jusque-là restés silencieux, échangèrent un regard. Ils connaissaient leurs amis ; aucun d’eux n’accepterait de rester en arrière, quelques que soient les arguments proposés.


« Même si nous pouvions tous utiliser le Retourneur de Temps, la cape d’Harry ne pourrait pas nous cacher tous », tempéra Hermione. « C’est impossible. » « J’ai lu qu’un Retourneur de Temps pouvait transporter un maximum de huit personnes », commenta Luna, tout en observant le parc par la fenêtre. « Un objet vraiment étonnant, n’est-ce pas ? » Hermione lui lança un regard mauvais pour la seconde fois, mais la jeune Serdaigle ne s’en rendit pas compte. « C’est parfait, nous sommes six », déclara Ginny, toujours aussi butée. « Ginny… » Soupira Ron. « Non, elle a raison », intervint George. « Ce n’est plus que vous. Ou qu’Harry. On est là-dedans tous ensemble, et jusqu’au bout. » A l’étonnement général, Hermione, qui tenait toujours l’objet, poussa un soupir. « Très bien », souffla-t-elle. « Rassemblez-vous autour de moi, et passez cette chaine autour du cou. » Ils s’exécutèrent. Harry n’étant pas là, la jeune femme prit les choses en main et donna les instructions nécessaires. « Il est presque 9h », fit-elle en jetant un coup d’œil à l’horloge de l’infirmerie. « Nous allons remonter jusqu’à hier soir, et nous attendrons que la Bataille s’engage pour intervenir. Deux par deux, que ce soit sous la cape ou sous un sortilège de Désillusion. Sous aucun prétexte on ne doit être vu. On ne doit parler à personne, c’est bien clair ? Sans votre parole… » Ils hochèrent tous la tête, décidés. « George, tu partiras avec Ginny et vous vous occuperez de Fred. Il est évident qu’on ne pourra pas sauver tout le monde, bien que ce soit terrible », enchaina-t-elle, avec tout le sang froid qui lui restait encore. « Luna, Neville, vous vous occuperez de Tonks et de Lupin, qui sont… vraisemblablement morts dans le parc du château. Quant à Ron et moi, on suivra Harry jusqu’à son duel avec Voldemort. Une fois qu’on a sauvé ces gens-là, on ne joue pas les héros. On se cache, de façon à se retrouver en ce même endroit, à cette même heure, d’accord ? Toute entorse au code du temps pourrait nous coûter très cher… » Elle inspira profondément. « Allons-y… » Les mains tremblantes, elle tourna le petit sablier une dizaine de fois. Lorsqu’elle s’arrêta, le sol se déroba sous leurs pieds, et, dans un grondement assourdissant, ils furent malmenés de toutes parts.


Hermione ne se souvenait pas que le voyage dans le passé fut si mouvementé et si bruyant. Finalement, le grondement cessa, et ils s’écrasèrent tous à l’infirmerie. Cette fois, le rideau n’était pas tiré, et les lits étaient tous vides. Le petit groupe se releva avec difficulté, ébranlé, certains époussetant leurs vêtements, d’autres en se massant là où ils avaient pris des coups. « Ça a marché ? » demanda George, perplexe. « Chuuut », lui intima Hermione. « Je pense que oui », chuchota-t-elle. « Rappelez-vous : personne ne doit nous voir, et si… » Elle fut interrompue par la porte de l’infirmerie qui s’ouvrit brutalement, les faisant tous sursauter. Il était inutile qu’ils tentent de se cacher. « Je te dis que c’est lui qui a commencé ! » s’égosilla un jeune homme d’environ leur âge, le nez ensanglanté. Ses petits yeux noirs, son gros nez et ses longs cheveux gras avaient quelque chose de familier. Trop familier. « Et tu t’es senti obligé de renchérir ? Franchement, Severus, tu n’as toujours pas compris comment ils fonctionnent, que ce soit James ou Sirius ? » A l’évocation de ces prénoms, Hermione échangea avec Ginny un regard affolé. Que signifiait tout cela ? La jeune femme aux cheveux roux continuait de se disputer avec une version plus jeune de leur professeur de potion. « Si tu es là pour me faire la morale, autant que tu repartes tout de suite faire mumuse avec eux, Lily », Fit-il d’un air sombre. « Lily ? » couina Hermione. Les deux jeunes sursautèrent, réalisant seulement maintenant la présence d’autres élèves dans l’infirmerie. « Oh. Désolée. On ne vous avait pas vu », répondit la dénommée Lily avec un petit sourire. « On… On se connait ? » Ses yeux étaient effectivement aussi verts et expressifs que ceux d’Harry. Cela déstabilisa beaucoup Hermione. « Je… Enfin, nous… On… » Rogue lança un regard désapprobateur à leurs tenues. Neville était le seul à porter une robe de sorcier, et tous étaient ressortis de la bataille dans un piètre état.


« Vous feriez mieux d’aller vous changer. Je ne pense pas que les haillons soient autorisés pour entrer au Bal d’Halloween », lança-t-il avec acidité. « Au B-Bal d’Halloween ? » réussit à articuler Ron. Severus lança un regard plein de sous-entendus à Lily, qui fronça les sourcils en retour. « Oui, le Bal d’Halloween. Vous venez de débarquer ou quoi ? » Il attrapa une compresse dans un tiroir et l’appliqua sur son nez avant que quitter la pièce d’un pas énergique. « Severus ! Par la barbe de Merlin, Severus Rogue, attends-moi ! » s’énerva Lily. « Je suis désolée, à une prochaine peut-être ! » lança-t-elle par-dessus son épaule, avec un sourire d’excuse. Les six jeunes échangèrent des regards horrifiés. ***

Q

u-qu’est-ce que ça veut dire ? » Tenta Ron, d’un ton incertain.

Rassemblés dans la Salle sur Demande pour plus de sécurité, ils étaient tous penchés sur la Carte du Maraudeurs qu’Hermione avait sortie de son sac de perles. Devant eux s’étalaient les noms de Sirius Black, James Potter, Lily Evans ou encore Regulus Black. Noms de personnes qu’ils savaient bel et bien mortes. « Ça veut dire, Ron, qu’on est sacrément dans la bouse de dragon », déclara Ginny. « Par Merlin, qu’est-ce qu’on fait à l’époque des parents de Harry ?! » Les regards se tournaient vers Hermione, qui semblait désemparée. « Je… Je n’en ai aucune idée… Je n’avais jamais utilisé le Retourneur avec plus d’une personne, et je n’ai jamais tourné autant de fois… C’est peutêtre ça qui… » « Non, arrête Hermione », l’interrompit Ron. « Ce n’est pas de ta faute. On a tous accepté de te suivre dans ce plan », ajouta-t-il en lançant des regards froids aux autres, comme pour les défier d’oser le contredire. Cependant, ce fut inutile, tous avaient déjà acquiescé vivement. « Qu’est-ce qu’on va faire, alors ? » s’enquit Luna. « On ne peut pas rester ici pour toujours. »


Personne ne semblait avoir de réponse, et ils affichaient tous une mine désespérée. « Si aucun de nous ne sait », s’exclama soudain Neville, « je pense que la seule personne en mesure de nous conseiller n’est pas si loin, maintenant. » Il désigna sur la carte le bureau du directeur, et l’étiquette du Professeur Dumbledore, qui y faisait les cent pas.


CHAPTER THREE “ TIMING IS EVERYTHING ”

E

xcusez-moi, jeunes gens, mais je ne comprends pas. Qu’entendezvous par ‘‘futur’’, exactement ? » Demanda le Directeur, les observant de son regard perçant par-dessus ses lunettes en demilunes. « Nous entendons vingt ans », répondit vivement Hermione qui fut la plus rapide à faire le calcul. « Nous venons d’une vingtaine d’années dans le futur... » ajouta-t-elle, trouvant elle-même ses propos complétement fous. « En-en quelle année exactement sommes-nous, professeur ? » osat-elle enfin demander. Dumbledore semblait les prendre pour des fous, ce qui était compréhensible. Seulement, quelque chose dans leur attitude, le regard, ou peut-être leur désespoir, lui inspirait confiance. « Nous sommes en 1975, Miss. Ce que je ne comprends pas, c’est comment vous êtes entrés dans Poudlard. » « Nous y étions déjà lorsque nous avons utilisé ceci », répondit Ginny, en faisant un pas en avant pour déposer le Retourneur de Temps sur le bureau qui les séparait du vieil homme. Il arqua les sourcils, intrigué. « Où vous êtes-vous procuré cela ? » demanda-t-il avec douceur, sa curiosité à présent piquée au vif. « Vous… vous me l’avez donné vous-même lors de ma troisième année afin que je puisse suivre les cours de plusieurs options à la fois », avoua Hermione, en baissant la tête, honteuse. « Je vois… Je suis ravi d’apprendre que je serai toujours en vie dans vingt ans », souffla-t-il dans un sourire mutin. « Assaillez-vous, jeunes gens. Il me semble que vous avez de quoi me divertir, ce soir. » D’un coup de baguette, il fit apparaitre une série de fauteuils confortables ainsi que deux plateaux ; l’un supportant une théière, l’autre toutes sortes de petits gâteaux, qu’ils accueillirent avec plaisir. Une fois leur faim assouvie, ils entreprirent de conter ce qui c’était passé. Il les écoutait attentivement en caressant sa barbe, déjà longue. « Tout cela est fascinant. Tout simplement fascinant », dit-il, l’air absent. « Ma théorie, jeune gens, est que ce Retourneur de Temps est entré en action dans une zone chargée d’énergie magique. Je m’explique : cette terrible bataille, dont vous m’avez parlé, a visiblement opposé de


nombreux sorciers puissants. Une telle concentration de magie dans un lieu comme Poudlard, qui lui-même en est chargé, peut déclencher des phénomènes de ce type. Des déséquilibres, des dérèglements. Pour ce qui est de votre retour… Eh bien, j’imagine que je suis en mesure d’inverser le processus du Retourneur de Temps, afin qu’il aille dans le futur plutôt que dans le passé. En revanche, pour que cela ait une chance de fonctionner, il faudrait vous retrouver à nouveau dans une zone d’énergie magique pure. Et c’est chose plus compliquée, si vous voulez mon avis. » Un silence pesant s’installa sur le bureau directorial. Lentement, ils comprenaient que rien ne pouvait les assurer d’un retour à leur époque. Non seulement ils ne sauveraient personne, mais ils avaient également disparu. Le désespoir que ressentirait Mrs Weasley en découvrant leur absence se faisait ressentir jusqu’ici, un frisson les parcourut. « Bien. Vous devez être exténués. Comme, si j’ai bien compris, vous serez amenés à faire la connaissance de plusieurs personnes qui suivent actuellement un cursus à Poudlard – ils hochèrent la tête en signe d’affirmation -, il vous faudra, avant votre départ, faire en sorte que tout le monde vous oublie. Moi compris. Me suis-je bien fait comprendre ? » A nouveau, ils firent signe que oui. « Poudlard accueille rarement des étudiants en cours d’année. Aussi, vous n’aurez qu’à vous présenter comme un groupe d’étudiants américains. Nous inventerons une école le moment venu. Mr Londubat, je regrette, mais vous ne pouvez pas garder votre nom de famille. Vous serez donc le prétendu faux jumeau de Miss Granger, si cela lui convient. » Hermione hocha la tête, avec un sourire fin. « Il en va de même pour vous, Messieurs et Miss Weasley. Quoique votre couleur de cheveux ne laisse guère de doute quant à votre lignage », commenta Dumbledore d’un air malicieux. Il adressa un clin d’œil à Ron. « Que diriez-vous d’Emerson ? » Le Directeur semblait beaucoup s’amuser ; ils n’osèrent pas le contrarier, d’autant qu’un nom de famille ne semblait plus avoir grande importance. « Pour finir, Miss Lovegood, vous deviendrez Miss Goodland. Je vais envoyer une note au Professeur McGonagall. Vous intégrerez tous Gryffondor, vous y compris, Miss Lovegood. Enfin, Miss Goodland. Ce sera plus pratique pour tout le monde. A présent, libre à vous d’aller vous coucher ou d’aller profiter des festivités dans la Grande Salle. Nous nous reverrons bientôt, jeunes gens. D’ici là, pas à mot de notre petite affaire à qui que ce soit. Bonne soirée. »


Ils le remercièrent et rejoignirent la tour des Gryffondor où le professeur McGonagall, bien plus jeune qu’ils ne l’avaient connue, leur désigna un dortoir, où des valises marquées du blason d’une école de sorcellerie américaine imaginaire les attendaient. Le professeur Dumbledore les avait remplies de robes basiques et d’un nécessaire de cours, obligatoire à Poudlard. La nuit arriva bien vite, et avec elle, le Bal d’Halloween… *** Aucun des six voyageurs dans le temps n’était vraiment motivé par l’idée d’un bal. Bien que tout le monde à Gryffondor les ait accueillis avec chaleur, leur faisant visiter une salle commune et des dortoirs qu’ils connaissaient déjà par cœur, la situation les mettait on ne peut plus mal à l’aise. La découverte de tenues de soirée, certainement envoyées par le directeur, sur leurs lits respectifs, ne leur laissa pas vraiment le choix. Ce n’est qu’une fois dans la Grande Salle, décorée d’orange et noir pour l’occasion, qu’ils purent enfin discuter. L’immense pièce avait été réorganisée pour le bal, de la même façon qu’elle l’avait été lors des soirées du Tournoi des Trois Sorciers. Plusieurs petites tables circulaires étaient disposées un peu partout face à la longue table des professeurs, et une petite scène avait été montée devant un espace vide réservé aux danseurs. Penchés les uns vers les autres, échangeaient leurs impressions sur la situation. « Le professeur Dumbledore a toute ma confiance », déclara Luna, l’air encore plus lunaire dans la robe de tulle blanc. « Evidemment », répliqua Hermione, l’air agacé. « Il a la mienne aussi, mais je pense malgré tout qu’il faut qu’on agisse de notre côté. Il a beau être l’un des plus grands sorciers du monde, il l’a dit lui-même : c’est une situation totalement inédite. » « Et c’est bien ça le problème… » Fit remarquer Ron, une moue embêtée sur le visage. Hermione lui lança un regard qu’il lui rendit. Rougissante, elle détourna les yeux. Ils n’avaient toujours pas évoqué le baiser, échangé lors de la bataille. Ce n’était que quelques heures plus tôt, mais cela semblait déjà dater de plusieurs jours. « Je vais aller danser », annonça Neville d’un ton décidé, mettant ainsi fin aux rêveries de chacun. Son regard était fixé sur le groupe de jeunes


élèves, qui se déhanchaient sur une musique à leurs yeux vintage. Ils semblaient vraiment n’avoir aucun souci. « Pardon ? » Releva Ginny, incrédule. « Je vais aller danser », répéta-t-il. Il reporta son attention sur la tablée de ses amis, qui le regardaient comme si il avait perdu la tête. « Ecoutez, on tourne en rond. On est tous morts de fatigue ; je suppose que comme pour moi, votre sieste n’a pas donné grand-chose, et on vient de mener une bataille sanglante… Aïe ! Qu’est-ce qui te prend ? » S’exclama-t-il, massant le tibia dans lequel George venait de lui donner un coup de pied. « Parle moins fort, un Serpentard vient de se tourner vers nous en t’entendant », chuchota l’aîné. Le jeune homme acquiesça avant de reprendre un ton plus bas : « Je disais donc qu’on a tous perdu quelqu’un là-bas. Quelqu’un qui nous était plus ou moins cher. On n’a vu des horreurs qu’ici, personne ne comprend, pas même le professeur Dumbledore. Et pour le moment, on ne peut rien faire pour remédier à notre situation. Je suis d’accord avec toi, Hermione, on va devoir mener quelques recherches de notre côté, mais pas tout de suite. C’est le bal d’Halloween, je propose qu’on aille danser, se vider la tête, oublier l’espace d’un instant que nous avons vécu… Ce que nous avons vécu. » Conclut-il. George eut un sourire triste, et Ginny, refoula les larmes qui lui étaient monté aux yeux. « Je ne sais pas d’où tu tires cette sagesse, Neville, mais je l’apprécie. Il a raison. Allons danser » déclara George tout en se levant. Il tendit une main encourageante à sa petite sœur qui l’imita lentement. Luna les suivit et en quelques secondes, il ne resta plus que Ron et Hermione à la table. Mal à l’aise, le jeune Weasley se tordait les doigts alors qu’Hermione s’obstinait à garder les yeux baissés, triturant avec vigueur un pan de sa robe. « Tu veux… Tu veux danser ? » Tenta-t-il, maladroit. Hermione laissa échapper un rire nerveux avant de finalement relever la tête dans sa direction. « Je ne sais pas, Ron. Enfin, je veux dire, oui, je veux danser, j’en ai envie. Mais est-ce que c’est juste ? Est-ce qu’on est censé ‘‘oublier’’ ce qu’il s’est passé alors que… Alors qu’Harry, Fred et les autres sont… Morts ? » Sa voix était nouée et elle se savait à deux doigts de craquer. Se mettre à pleurer en public alors qu’ils venaient d’arriver n’était cependant pas le meilleur moyen de passer pour des élèves normaux.


Ron glissa sur le banc qui entourait la table pour se retrouver à côté d’elle. Il lui prit sa main d’un geste hésitant et fixa son regard bleu dans celui de la jeune fille. « On est bloqués ici, Hermi. On ne peut rien faire. Et s’ils sont… Si les autres ne sont pas avec nous à l’heure qu’il est, c’est parce qu’ils se sont battus, jusqu’au bout, pour ce qu’ils croyaient juste. Mon frère est mort en héro, et mon meilleur ami s’est sacrifié pour sauver la communauté des sorciers. Alors même si on n’arrive pas à les ramener, je suis on ne peut plus fiers de ce qu’ils ont fait. Et je suis sûr qu’Harry voudrait te voir danser et te savoir en vie. » Des larmes silencieuses coulaient sur les joues d’Hermione lorsqu’elle se blottit contre Ron, appuyant sa tête contre son épaule. Il passa un bras autour de ses épaules dans un geste rassurant. Il voulait se montrer fort, la réconforter, mais au fond de lui, il savait que dans leurs vies, rien ne serait plus pareil…


CHAPTER FOUR “ NOTHING IS NEVER GOING TO BE THE SAME ”

E

t donc c’est officiel ? Vous êtes ensemble ? » Interrogea Ginny, contenant à grande peine son excitation. Hermione balbutia quelque chose d’incompréhensible, visiblement gênée par la situation.

« Allons, ce n’est pas comme si on ne s’y attendait pas, depuis le temps ! » la rabroua son amie, taquine. « Depuis le temps ? Qu’est-ce que ça veut dire ? » S’offensa Hermione. « Ça veut dire que depuis que tu as eu Krum et que Ron a eu Lavande, tout le monde à part vous savait que vous finiriez ensemble. Votre jalousie crevait les yeux. » Expliqua la jolie rousse, comme si elle s’adressait à une demeurée. « Eh bien, sache que rien n’est officiel. Nous ne sommes que… Des amis, plus proches qu’avant. » Se contenta de répondre Hermione avec dédain. Ginny ne put s’empêcher de lever les yeux au ciel. « Si tu veux mon avis, tu ferais bien de mettre les choses au clair rapidement. A croire qu’il y a des Lavande Brown à toutes les époques… » Ajouta-t-elle en désignant d’un coup de tête un groupe de filles de quatrième année, installées un peu plus loin. L’une d’entre elles fixait Ron de façon presque indécente alors que ses amies la poussaient dans sa direction, encourageantes, tout en pouffant de rire. Le rouge ne tarda pas à monter aux joues d’Hermione, qui se leva presque sans s’en rendre compte. « Où vas-tu ? » S’inquiéta Ginny. Dans l’état de fatigue et de nerf dans lequel ils se trouvaient tous, qui sait ce qui pouvait passer par la tête de son amie ? Mais elle se rassura en la voyant se diriger d’un pas raide vers la table de la salle commune qu’occupaient Ron et Neville. Hermione interrompit leur partie d’échec en tapotant sur l’épaule du rouquin. « Ron ? Lève-toi, s’il te plait. » Déclara-t-elle d’une voix étrangement neutre. « Hein ? Qu’est-ce que t… » La fin de sa question se perdit lorsqu’il croisa son regard sérieux. Il se leva avec lenteur, à présent face à elle. « Qu’estce qui ne va pas ? » S’enquit-il.


Elle ne prit pas la peine de répondre. Indifférente à la présence des autres élèves dans la salle commune et aux regards de Ginny, Neville et des filles de quatrième année, elle passa une main dans sa nuque et, se collant à lui, elle ramena ses lèvres jusqu’aux siennes. Ils échangèrent un baiser fougueux et lorsque leur étreinte prit fin, ils avaient tous les deux le souffle court et les joues rosées. Hermione lança un regard empli de menaces à celle qui, un peu plus tôt, avait fixé son Ron et rejoignis une Ginny incrédule d’un pas raide. Encore tout déboussolé, Ron se rassit dans un mouvement ralenti, les yeux fixé sur la tignasse d’Hermione qui s’éloignait sans un mot. Neville passait de l’un à l’autre de ses amis, bouche bée. « Ce… C’était quoi, ça ? » Réussit-il à prononcer. « M-ma… Ma copine. » Souffla Ron, avant d’afficher un sourire radieux. ***

L

eur premier cours n’était autre que celui de potions avec un professeur qu’ils connaissaient déjà. Slughorn les accueilli chaleureusement et, comme à son habitude, décida d’en faire un peu

trop.

« Bonjour à tous ! Aujourd’hui est jour de fête puisque nous avons parmi nous un groupe de nouveaux étudiants, tout droit arrivés des Etats-Unis. N’est-ce pas fascinant ? » Personne ne sembla trouver cela fascinant, et seule Lily leur adressa un petit sourire. « Eh bien, mes enfants, venez parlà, vous présenter à la classe », encouragea-t-il, un air bien veillant sur le visage. Tous plus retissant les uns que les autres, ils se levèrent malgré tout et se placèrent devant la classe. Tous les regards, y compris celui du professeur, était braqués sur eux. « Je m’appelle Hermione Granger », couina la jeune femme, « et lui, c’est mon-mon frère jumeau, Neville. » « Fascinant » répéta Slughorn, visiblement à deux doigts d’applaudir. « Et vous, jeunes gens ? » Dit-il en se tournant vers les crinières d’un roux flamboyant des Weasley. « Je… Nous… Enfin… » Bafouilla Ron, incapable de se souvenir de l’identité que leur avait donné le professeur Dumbledore. « Je m’appelle Ginny Emerson » intervint la plus jeune, venant ainsi au secours de Ron, « et voici mes deux grands frères, Ron et Fred. » « Vous me faites penser à deux élèves, aujourd’hui mariés, que j’ai eu il y a quelques années de cela. Les Weasleby. Ils avaient les mêmes cheveux,


de ce roux flamboyant. » Dit-il en leur offrant un grand sourire. « Très gentils, ces Weasleby... » Termina-t-il, à présent perdu dans ses souvenirs. Il ne remarqua pas le trouble qui venait de gagner les trois Weasley en présence, qui retournèrent rapidement s’assoir. « Vous vous imaginez que Bill et Charlie ont à peine dix ans ?! » Chuchota George à ses cadets, visiblement déstabilisés par l’idée. Ron se contenta de répondre par une de ses grimaces caractéristiques alors que Luna reprenait place après s’être présentée à la classe, non sans déclencher quelques rires moqueurs de la part des Serpentards. « Bien, Miss Evans, pourriez-vous expliquer à vos camarades ce que nous avons fait lors des derniers cours ? » Reprit le professeur, démontrant sa façon caractéristique de mettre en avant ses favoris. « Si vous avez un peu de temps, il va sans dire. » La concernée hocha la tête. « Pas de problème, professeur. Je n’ai pas cours, cet après-midi, si ça vous convient. » Ajouta-t-elle à l’adresse des six voyageurs temporels. Ils échangèrent des regards hésitants et ce fut, une fois de plus, Ginny qui sauva la situation, malgré le fait que les yeux verts qui lui sourirent en retour lui brisaient le cœur. ***

V

ous m’avez dit que vous veniez d’où, déjà ? » S’enquit celle qui deviendrait la mère d’Harry.

Son amabilité et son regard transperçant les mettait tous dans une situation inconfortable et elle semblait de plus en plus les prendre pour des dégénérés. « On ne l’a pas dit », affirma Ron. Lily le dévisagea un instant. « Du Wisconsin », déclara Hermione, laissant échapper le premier état américain qui lui passait par la tête. « C’est très… Rural, et plutôt moldu, comme endroit. » Ajouta-t-elle, afin de la décourager de quémander plus amples informations. « Oh, je connais le Wisconsin ! Je suis allée au Lac Michigan, avec mes parents, l’été dernier. Ce sont des moldus », précisa-t-elle, comme pour se justifier. « Un endroit vraiment très beau. De quelle ville êtes-vous ? Madison ? Milwaukee ? »


Hermione se maudit intérieurement. Elle avait oublié ce détail : tout comme elle, Lily était issue d’une famille moldue et avait donc quelques notions de géographie…


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