OSMIUM_N2_Vegetal

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ARCITECTURE

Végétale

3. Mur végétal - One Central park Sydney

2. Sydney Frasers Broasdway Garden

LA TOUR VÉGÉTALE un projet qui pousse !

1. Sydney Frasers Broasdway Railway

— PHÉNOMÈNE NOVATEUR ET EN PLEIN ESSOR : LES TOURS VÉGÉTALES. CES DERNIÈRES ANNÉES, ARCHITECTES ET BOTANISTES COLLABORENT AVEC L’AMBITION COMMUNE DE MÊLER LE VÉGÉTAL ET LES CONSTRUCTIONS URBAINES

Rédactionnel : Laura CHARRIER / Crédits photos : Jean NOUVEL & Patrick BLANC / Iwan BAAN / Carola MERELLO / Marco GAROFALO / Boeristudio / Edouard FRANÇOIS

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ARCHITECTURE

Végétale

Qu’est-ce qu’un mur végétal ? C’est une superposition de trois éléments : cadre métallique, feuille de PVC expansé, nappe d’irrigation, garantissant la croissance et la fixation à long terme des racines des plantes sur une surface et non plus dans un volume. Une plante peut ainsi y développer ses racines sur une très grande surface. Un écosystème vertical est ainsi créé.

4. One Central park Sydney

L’appellation « tour végétale » est aussi vaste que composite. En effet, les installations qui s’accordent les faveurs d’une telle dénomination adoptent des approches techniques variées. Globalement, une tour peut s’attribuer l’adjectif végétal dès qu’elle s’agrémente de végétations peu importe la façon dont elles s’intègrent à la façade : murs végétaux et/ ou plantations. En somme c’est la cohabitation des univers urbains et ruraux qui autorise la qualification. Ces tours hybrides ont l’ambition de redorer le blason des « gratte-ciel » en les inscrivant dans une démarche de développement durable. Elles permettent la relocalisation de la flore et donc de la faune dans l’espace urbain. Offrant une biodiversité conséquente, agissant comme des isolants phoniques, thermiques, avec des fonctions dépolluantes, les plantes végétalisant les surfaces verticales n’ont pas fini de charmer. Voici une sélection de quelques projets et réalisations permettant d’illustrer ce concept dans toutes ses acceptions. One Central Park : le mur végétal L’architecte de renom Jean Nouvel et le botaniste non moins célèbre Patrick Blanc se sont associés pour exercer leurs talents à Sydney au profit de deux tours. Le projet d’envergure dont la livraison est prévue pour 2013 s’intitule One Central Park et animera le quartier Broadway Street.

Le projet débuta en 2009 avec le support des administrations locales et sous l’égide de Frasers Property. Les deux tours abriteront des logements, boutiques et locaux d’entreprise, se hisseront respectivement sur 16 et 33 étages, s’étendant sur près de 250 000 m², et leurs façades se pareront de murs végétaux. Ces derniers disposent de multiples atouts puisque ces réalisations en plus d’être esthétiques, isolent et protègent les bâtiments des conditions météorologiques et environnementales (pollution, isolation thermique et phonique) tout en offrant bien sûr un refuge à la biodiversité. La participation de Patrick Blanc, l’inventeur du concept de murs végétalisés est vite apparue comme une évidence pour mener à bien le projet ambitieux de Jean Nouvel. Chercheur au CNRS depuis 1982, Patrick Blanc fut partenaire de nombreuses réalisations avec des architectes et des décorateurs d’intérieur célèbres comme Andrée Putman, Francis Soler, Edouard François, Jacqueline et Henri Boiffils, Herzog et de Meuron, Marc Newson, Saguez et Partners, entre autres. Le brevet déposé par le botaniste est basé sur une technique novatrice de culture verticale, qui s’affranchit des inconvénients liés au poids du substrat, permettant ainsi d’assurer la végétalisation des bâtiments. Ces murs végétaux font donc la particularité du projet australien. Botaniste mondialement reconnu, Patrick Blanc a accordé un soin tout particulier

au choix des plantes qui orneront les deux tours de One Central Park et a opté pour une sélection d’environ 200 espèces autochtones afin de mettre en valeur la biodiversité locale et d’environ 170 autres exotiques produites dans des pépinières australiennes. Le choix des espèces dépend bien entendu des conditions climatiques du site et de l’emplacement des panneaux sur les façades. Patrick Blanc les sélectionne en fonction des spécificités environnementales propres à leur position sur la tour (exposition au soleil, au vent…). La plantation de ces espèces a débuté en Octobre 2012 par l’installation de quatre panneaux de dimension variable, le plus grand mesurant 167m² sur une hauteur de 42 mètres. La largeur des panneaux varie quant à elle de 2 à 4 mètres, ils sont donc peu larges mais très hauts puisque le mur végétal prend tout son intérêt dans l’élévation. Le projet One Central Park est composé de 23 murs végétaux, chacun comportant une trentaine de plantes par mètre carré. L’arrosage et l’apport d’engrais sont automatisés. L’eau de pluie est utilisée répondant ainsi à une ambition écologique de recyclage. Il est important de tailler les plantes afin de maintenir l’équilibre entre les différentes espèces. Par ailleurs, les immeubles devraient s’équiper de panneaux solaires, fixes et motorisés afin de capter et réorienter la lumière solaire vers l’atrium. Tout y est donc pour que ces jardins verticaux connaissent le succès escompté.


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