Projet personnel Rapport Année Sigma + Semestre 2 Ouverture culturelle et développement personnel
• Rapport de projet personnel effectué par Laurence Colas entre le 5.10.2020 et le 05.02.2021, dans le cadre de l’année SIGMA + à Sigma Clermont, sous la supervision de Damien Boyer. •
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Remerciements Remerciements Il me semble indispensable de commencer par remercier toutes les personnes qui m’ont accompagnée dans cette aventure et ont rendu ce projet possible. Je suis reconnaissante à Damien Boyer, mon tuteur Sigma Clermont qui m’a permis de réaliser ce projet et m’a suivie tout au long de cette période. Je remercie également toutes les personnes qui m’ont hébergée lors de mes vagabondages dans toute la France. Je suis reconnaissante à Hee Sun Joo, Elodie et Louis, Ella, Valentin ainsi que la start-up POPI et les associations Fourmilière, MARDI, ADMR, etc. de m’avoir permis de prendre part à diverses activités et de m’avoir fait découvrir leurs différents univers. Finalement, je remercie mes parents pour leur soutien moral et financier et Arthur de m’avoir accompagnée dans une partie de mes aventures. Remerciementsdans
toute la France. Je suis reconnaissante à Hee Sun Joo, Elodie et Louis, Ella, Valentin ainsi que la start-up POPI et les associations MARDI, ADMR, etc. de m’avoir permis de prendre part à diverses activités et de m’avoir fait découvrir leurs différents univers. Finalement, je remercie mes parents pour leur soutien moral et financier et Arthur 3 de m’avoir accompagnée dans une partie de mes aventures.
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Remerciements
Introduction
Octobre Découvrez l’aventure d’un mois de voyage à travers la France
Novembre Participez à l’élaboration de la ligne de communication d’une start-up naissante
Décembre Projets artistiques,, bénévolat à distance, apprentissage de la langue de signes en visio, les péripéties d’une aventurière confinée
Janvier Woofing,, volontariat sur le terrain et exploration artistique, l’introspection finale avant de plonger dans le monde du travail
Conclusion 4
Table des matieres 5
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Introduction e me suis engagée dans l’année Sigma+ dans le but d’étendre mes expériences, autant sur un plan professionnel que personnel. J’avais pour objectif d’effectuer mon premier semestre en tant que stagiaire ingénieur en conception mécatronique à l’université de Cambridge puis de consacrer mon second semestre à un tour du monde. Malheureusement, la crise sanitaire due à la pandémie de la COVID19 en a décidé autrement et j’ai dû changer mon programme. Après avoir effectué un stage ingénieur chez Nobrak, une jeune entreprise Montalbanaise, j’ai discuté avec mon tuteur, Damien Boyer afin de définir ensemble les objectifs du projet personnel que je souhaitais effectuer lors de mon second semestre. Nous nous sommes arrêtés sur le titre de projet « Ouverture culturelle et développement Personnel »
reviens ainsi à l'école avec une conscience plus profonde de l'environnement et de la société contemporaine ainsi que des défis culturels, sociaux et écologiques auxquels un ingénieur doit faire face dans sa vie professionnelle. Je pourrai, en 2021 être diplômée en tant qu'ingénieur responsable à dimension internationale, fin prête à m'engager dans le monde du travail.
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Mon projet comprend de nombreuses activités très différentes les unes des autres, pouvant aller du voyage à l’exploration artistique en passant par la peinture, le bénévolat ou encore l’apprentissage de la langue des signes. Afin de faciliter la lecture de mon rapport j’ai décidé de vous présenter mon expérience par ordre chronologique. Je pense que les valeurs et compétences acquises ou renforcées au cours de ces quelques mois sont un élément clé de mon projet, c’est pourquoi vous pourrez retrouver, tout au long de ce dossier des icones synthétisant ce que m’a apporté chaque étape de ce projet.
L'objectif défini ensemble était de mettre à profit le second semestre de l'Année Sigma+ afin d'approfondir les connaissances culturelles via le voyage (en France, compte tenu de la situation) mais également de m'investir dans des projets techniques et artistiques afin de me développer personnellement. Il me tenait à cœur de me rendre utile à la société en m'investissant bénévolement dans des associations d'utilité publique. Vous lirez dans ce rapport les différentes activités qui m’ont permis de remplir ces objectifs. Je pense que cette expérience m’a permis d'enrichir et de mettre à profit les qualités "non-techniques" d'un ingénieur que j'ai pu acquérir au long de ma scolarité à SIGMA. Je
Vous trouverez ci-dessous la correspondance de chaque compétence ou valeur à son icone.
Gestion du temps
Fibre artistique
Engagement
Bien être
Ouverture culturelle
Compétences techniques
Débrouillardise
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Octobre Tour de France ’objectif initial de mon Projet Personnel était d’effectuer le tour du monde. Malgré les circonstances, j’ai tenu à voyager et j’ai donc consacré le premier mois de cette période à un tour de France. Cette expérience m’a appris beaucoup sur le plan culturel. J’ai eu la chance de ne pas être trop pénalisée par les mesures sanitaires dans mon voyage car il n’y avait à cette période ni confinement ni couvre-feu. J’ai ainsi pu m’adonner à de nombreuses activités culturelles et visites dans de nombreuses villes de France. Malgré cela régnait une atmosphère d’incertitude qui m’a poussée à organiser mon voyage au jour le jour de peur que de nouvelles mesures gouvernementales viennent à nouveau annuler mes plans. Cela m’a toutefois poussée à travailler rapidement et efficacement sur ma planification et m’a parfois amenée à régler des imprévus. Je pense donc que cette expérience a été bénéfique autant sur le plan culturel que personnel puisqu’elle m’a encouragée à devenir davantage débrouillarde et à travailler dans la précipitation.
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Mon voyage avait pour point de départ et d’arrivée Six-Fours-les-Plages, petite ville en bord de Mer Méditerranée où j’ai passé mes différents confinements. Après deux étapes très brèves à Marseille et Lyon, je suis restée quelques jours à
Dijon afin d’y découvrir la ville, son centre historique et ses différents musées. Amatrice d’art, j’ai particulièrement apprécié le musée des Beaux-Arts, ses collections et son architecture. En effet, l'ancien palais des ducs et des Etats de Bourgogne abrite la mairie de Dijon depuis 1831. Le musée se situe dans l'aile orientale, depuis la fondation de l'Ecole de Dessin à la fin du XVIIIe siècle. Ce musée comptant parmi les collections d’œuvres les plus riches en France, il peut se vanter de la diversité des formes d’art représentées. La visite se fait par ordre chronologique et couvre de façon complète les différents mouvements artistiques de l’Antiquité à aujourd’hui. Ma seule déception réside en la pauvreté de la collection d’art contemporain qui s’explique sans doute par la richesse et l’importance du patrimoine historique de la ville.
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Bien que ce ne fût pas ma première visite dans la capitale, j’ai tout de même réussi à y faire d’agréables découvertes. Une en particulier m’a émerveillée : les expositions immersives proposée par l’Atelier des Lumières. La fonderie du Chemin-Vert, lieu historique parisien, fut créée en 1835 et fermée en 1929.
En 2013, le lieu fut redécouvert par Bruno Monnier, président de Culturespaces, qui a
Paris
l'idée de créer à un centre d'art numérique. Après d'importants travaux, l'Atelier des Lumières ouvre ses portes au public en 2018 et propose depuis de nombreuses expositions d’art sous une forme nouvelle : des projections lumineuses sur les murs, accompagnées de musiques adaptées. Allant de l’art classique aux créations contemporaines, l’Atelier des Lumières est une occasion unique de vivre une expérience artistique nouvelle et de découvrir ou redécouvrir des œuvres célèbres.
L’ancienne gare d’Orsay est un édifice historique construit initialement pour l’exposition universelle de 1900. Situé au cœur de Paris, le long de la Seine, face au jardin des Tuileries, le musée a pris place dans l'ancienne gare, faisant ainsi du bâtiment une curiosité artistique à visiter autant pour son édifice que pour son contenu. Si les œuvres exposées ont initialement pour objectif de rendre hommage à l'art des quelques décennies qui s'écoulent entre 1848 et 1914, on y trouve aujourd’hui de plus en plus d’expositions sortant de ce cadre incluant des artistes contemporains. L’originalité du bâtiment est mise en valeur par l’agencement des expositions. En effet, si de nombreux musées affichent un sens de parcours évident, le musée d’Orsay offre une grande liberté de parcours à ses visiteurs et l’ambiance installée dans chaque salle d’exposition enrichit fortement la visite. Vous pourrez noter que certaines œuvres exposées à Orsay ont fortement influencé les destinations choisies dans la suite du voyage. Notamment l’œuvre de Gustave Courbet ci-contre qui nous mènera jusqu’au falaises d’Etretat.
Lille
Après un rapide crochet par , le voyage s’est continué vers l’Ouest avec la visite de deux sites touristiques plus célèbres l’un que l’autre. Les fameuses falaises d’
Etretat sont depuis des
siècles l’inspiration d’innombrables artistes notamment dans le courant impressionniste et réaliste. Le site est splendide, La forme singulière de ses falaises, que ce soit la Manneporte, la Courtine ou l’Aiguille, invite à l’imagination et la verticalité de ces masses rocheuses de la côte d’albâtre offre un contraste intéressant avec la rondeur des paysages environnants.
En continuant sur les côtes normandes, il a fallu saisir l’occasion d’enfin visiter le
Mont Saint-Michel et d’en profiter pour apprendre les techniques de désensablement dans les sables de la baie.
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Reconnue ville d’art et d’histoire et listée parmi les Plus Beaux Détours de France, la petite commune de
Vitre compte parmi les villes françaises
médiévales les mieux conservées et offre à ses visiteurs une authentique immersion dans l’histoire et le mode de vie du 11ème siècle. Elle fête en 2008 son premier millénaire d’histoire connue bien que sa fondation remonte à bien plus loin. Comme figée dans le temps, elle montre certaines traces de son importance dans le monde gallo-romain mais rend avant tout hommage au Moyen Age. La visite du château reste bien sûr le clou du spectacle.
La
foret de Huelgoat fut un lieu de repos idéal où
séjourner quelques jours. Dans un petit gîte sans réseau perdu dans la nature, chauffé au poêle à bois et isolé de tout, après quelques jours assez agités, il était agréable de déconnecter et prendre un peu de temps au calme avant de reprendre la suite du voyage. Berceau de nombreuses légendes celtes, la forêt de Huelgoat, est surtout connue pour la curiosité et la beauté de ses rochers : un amoncellement de gigantesques blocs arrondis à la disposition chaotique qui inspirèrent de nombreux récits. Y serpente aussi la rivière d’Argent, domaine des fées de Huelgoat. Certaines légendes content que ce chaos est dû à une crise de colère de Gargantua, d’autres vous expliqueront l’origine de la Roche Tremblante, du Pont Rouge, ou du Gouffre d’enfer. Ces légendes ouvrent l’imagination des promeneurs dans ce lieu féérique.
Tout bon ingénieur en Mécanique Avancée se verra captivé par les
Nantes
machines de l’île à . Si le fameux éléphant est déjà très impressionnant, il est tout aussi captivant d’imaginer ce que donnera, l’année prochaine, le projet de l’arbre aux hérons et ses machines aériennes.
Après un détour par les Sables d’Olonne afin d’observer les skippers qui se préparaient au départ du Vendée Globe, l’aventure continue dans la région Bordelaise où il fallait absolument passer afin d’effectuer une étape importante dans la vie de tout jeune adulte français : la première dégustation de vin chez le producteur.
Saint-Estephe nous a alors ouvert ses
bras et fait découvrir les différentes subtilités des vins de la région, trop souvent oubliées.
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Le soir du 28 octobre, Emmanuel Macron a annoncé un nouveau confinement pour le mois de Novembre. Encore une fois les rêves de voyages qui devaient se poursuivre dans toute l’Europe s’envolaient. Mais il a fallu se résigner et jouer la carte de la sécurité. L’épopée touchait à sa fin et avec une pause à
Carcassonne pour profiter du dernier jour de liberté, je suis retournée mon confiner dans ma maison familiale de bord de mer à Six-fours-les-plages avec de nouvelles idées de projets en tête.
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Novembre POPI Robotics 14
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onfinée chez mes parents, j’ai contacté un ami qui a récemment lancé son entreprise de robotique. Je lui ai proposé de travailler avec son équipe à distance pendant quelques temps afin de gagner en expérience dans le monde de la start-up et de leur venir en aide pour construire leur image de marque et apporter un point de vue extérieur à leurs décisions. J’ai ainsi participé à l’élaboration de leurs supports de communication et à la création de contenu ainsi qu’à la création de produits.
Popi est une entreprise découlant d’un projet de fin d’étude d’école d’ingénieur. L’objectif de l’entreprise est de proposer de nouveaux moyens d’enseignement de la robotique dans les écoles d’ingénieur. Pour ce faire, ils ont créé un robot quadrupède alliant multiples domaines de l’ingénierie tels que la conception, la programmation, la fabrication et la résistance des matériaux. Ils proposent aux écoles d’ingénieur d’acheter ou de louer leurs robots ainsi qu’un programme éducatif rassemblant des cours et TP basés sur une plateforme intuitive et s’axant autour du robot. POPI entend révolutionner l’enseignement de la robotique.
partie sur le design mais également les couleurs de leurs supports de communication. Afin de fournir un travail plus professionnel j’ai demandé l’aide d’une ancienne collègue chez Faurecia qui est designer couleurs et matières et m’a épaulée dans le choix de la palette représentative de la marque. Je me suis ensuite penchée sur le nouveau design du logo et sur les templates de présentation afin d’unifier leurs supports de communication ainsi que leur site internet et leur plateforme éducative. J’ai finalement fourni les logo et signatures animées afin de dynamiser leurs mails et pages.
Une étape essentielle de création d’entreprise est de cerner le public visé et ses besoins. J’ai contribué à l’élaboration d’un nouveau produit proposé en communicant sur mes expériences en école d’ingénieur. En leur parlant de Kalypso, le Serious Game proposé aux sigmaliens en seconde année, je leur ai donné l’idée de développer un serious game autour du robot POPI. Cela a permis d’étendre la liste de clients potentiels puisque nombreuses sont les écoles d’ingénieur qui seraient réticentes au bouleversement de tout leur programme pédagogique. Ainsi proposer un service plus facilement intégrable à la scolarité permettait de rendre les produits de l’entreprise plus attrayant et cette idée, une fois concrétisée a par la suite aidé à décrocher deux nouveaux contrats.
A Sigma, j’ai eu l’occasion de suivre en cours commun ou bien électif les enseignements de design industriel, d’entreprenariat et de marketing. J’ai pu, lors de ma collaboration avec POPI, mettre à profit ce que m’avait enseigné différents professeurs et notamment renforcer mes compétences en termes de présentation et de communication. En effet, la marque étant très neuve, mon rôle a dans un premier temps été de clarifier avec l’équipe l’image de marque qu’ils souhaitaient dégager. Cela repose en grande
J’ai, pour finir, aider l’entreprise à trouver de nouveaux contacts et obtenir des rendez-vous commerciaux grâce à mon carnet d’adresse. Cela inclut Sigma Clermont qui, après avoir présenté POPI à Messieurs BOUTON et CORRALES, considère l’idée d’un partenariat avec POPI afin d’intégrer le robot au programme du pôle Mécanique.
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Decembre
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oujours confinée, j’ai décidé de mettre à profit mon mois de décembre afin de retrouver mon âme d’artiste mais également de chercher des moyens de me rendre utile à la société tout en respectant le protocole sanitaire. J’ai finalement pris des cours de Langue des Signes Françaises, que j’apprenais jusqu’alors dans les livres ou sur internet.
Projets artistiques L’art a toujours joué un rôle important dans ma vie. La musique, la peinture, le cinéma et l’écriture sont à mes yeux un excellent moyen de décompresser tout en stimulant ma créativité, qualité essentielle d’un ingénieur en conception. Malheureusement mes études et mon investissement dans la vie associative me prenant beaucoup de temps j’ai longtemps mis de côté ces activités. Ainsi, mon projet personnel m’a permis de retrouver cette partie de moi-même et de consacrer autant de temps que je le souhaitais à l’écriture d’un roman fantastique appelé F-Zone ou à la peinture à l’huile (mes œuvres sont en arrière-plan de cette double page). Nos enseignements de Développement Personnel et de Projet Professionnel nous ont amené à réfléchir à l’équilibre à trouver entre notre vie personnelle et professionnelle afin de s’épanouir et bien sûr d’éviter le Burn-Out. Je pense que cette période de liberté m’a donné l’occasion de cerner mes valeurs et centres d’intérêt.
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qui souhaitait faire du bénévolat un moment sympa, spontané et facile d’accès. L’association compte maintenant plus de 6000 membres et organise régulièrement des événements divers avec de nombreuses associations partenaires, permettant à chacun de mettre la main à la patte et de faire avancer le monde du bénévolat. La mission à laquelle je me suis inscrite consistais à aider des migrants à l’apprentissage du français. Si cela consiste habituellement à se voir dans un café avec les autres Fourmis et discuter en français, avec la COVID, il a fallu s’adapter. Ainsi, deux à trois fois par semaine, je me suis entretenue par visioconférence avec Sandra, Saleh et Subrata, mes trois élèves de niveau et d’origine différents. Cette expérience m’a rappelé la facilité à laquelle il était possible de faire du bénévolat et m’a aussi permis de découvrir de nouveaux horizons culturels lors de mes discussions avec mes « élèves ».
Benevolat Les communications de l’école sur différentes missions proposées par la Réserve Civique m’ont aidée à réaliser que le bénévolat ne s’arrêtait pas avec le virus. En effet, en consultant le site de la réserve j’ai découvert qu’énormément d’associations s’était adaptées au distanciel. Ainsi j’ai pu candidater et participer à plusieurs missions, tout au long du mois de décembre. L'ADMR (signifiant Aide à domicile en milieu rural) est un réseau associatif de services à la personne. Fondé en 1945, il intervient en France de la naissance à la fin de vie, dans quatre domaines : autonomie, services de confort à domicile, famille et santé. Il est constitué de 2 700 associations locales autonomes qui interviennent sur un territoire déterminé. Des équipes de bénévoles et de salariés détectent les besoins des populations locales, créent et font fonctionner les services à destination des clients. J’ai été recrutée comme bénévole par l’ADMR du Jura dans une mission de lutte contre l’isolement. En effet, la situation sanitaire pose problèmes pour les personnes âgées non seulement sur le plan de la santé physique mais également sur le plan moral. Privées de visites et de sorties, les personnes âgées souffrent de plus en plus de l’isolement et un petit geste, un appel, une lettre, permet parfois d’éclairer leur journée. Après une formation sur le fonctionnement du bénévolat pour l’ADMR, on m’a attribué 3 profils de personnes âgées en situation d’isolement à contacter régulièrement pour m’assurer de leur bonne santé, vérifier qu’elles n’avaient pas de besoin particulier (nourriture, aide à domicile, ménage) et tout simplement discuter pour leur tenir compagnie. Je me suis ainsi entretenue une à deux fois par semaine avec Marie, Simone et Nelly pendant 30 minutes à une heure pour suivre ma mission.
LSF L’univers du handicap m’a toujours passionnée et j’y consacre même mon stage de fin d’études. Apprendre la Langue des Signes Française représente à mes yeux un nouveau pas fait vers les personnes en situation de handicap. Depuis plusieurs mois, j’apprenais du vocabulaire en LSF sans vraiment savoir mettre une phrase bout à bout. En décembre j’ai enfin eu le temps de prendre des cours avec un professeur confirmé. Valentin est sourd de naissance et s’est fait poser un dispositif auditif. En une dizaine de cours d’une heure, il m’a appris à me présenter, formuler une phrase, faire une description, et énormément de vocabulaire (chiffres, couleurs, aliments, parties du corps, actions). Je peux maintenant échanger avec quelqu’un qui signe et je trouve cela très gratifiant. J’ai également beaucoup appris sur la culture des Sourds et Malentendants ce qui permet de mieux comprendre le fonctionnement des choses.
La Fourmilière est une association parisienne créée en 2016 par un groupe d’amis 17
Janvier
Exploration artistique chez hee sun joo 18
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ée en Corée du sud à Séoul en 1978, Hee Sun Joo est adoptée en France à l'âge de 6 mois. Dès l'enfance, elle trouve dans les arts plastiques comme dans la musique un moyen d'expression universel.
Après un bac scientifique, elle s'intéresse aux Arts Appliqués puis obtient une maîtrise d'Arts Plastiques à Saint-Etienne. A la recherche de ses racines et développant une très grande curiosité du monde qui l'entoure. Elle travaille sur la mise en lumière de liens entre visible et invisible, entre mondes intérieurs et extérieurs, sur le pouvoir créateur de tous, questionnant les différentes et multiples réalités pour représenter cette idée d'unité des mondes, et ainsi donner une existence physique à cette véritable quête d'harmonie. Son travail reflète parfaitement cet équilibre entre l’humain et les éléments naturels, tout en laissant place à des fortes influences asiatiques.
Cette artiste est une grande inspiration pour moi qui se retrouve facilement dans mes dessins et peinture. Accueillie chez elle à Saint-Etienne, j’ai pu m’immerger son univers artistique et observer ses méthodes de travail et me pencher sur une série de dessins alliant le portrait à la nature, fortement influencée par son travail. Le projet suivant était une œuvre d’art abstrait sur mobilier. J’ai enfin servi de modèle pour un projet nommé Sunday Tribe alliant la photo à la peinture sur corps à l’argile et ayant pour principe le fondu du sujet dans le décor.
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WOOFING CHEZ LES RUCHERS DE BAUD Le woofing est une forme de bénévolat consistant à s’initier aux savoir-faire et modes de vies biologiques en prêtant main forte à des agriculteurs et particuliers qui offrent en échange le gîte et le couvert au « woofers ». C’est selon ce principe que Louis et Elodie m’ont accueillie quelques temps dans leur petite ferme ardéchoise afin de m’inculquer leurs méthodes de travail et que je leur porte assistance dans les tâches quotidiennes de la ferme ou encore dans les projets d’aménagement.
formations d’apiculture pour particuliers. Leurs produits, vendus sur les marchés de la région, se résument en une grande gamme de miels, gourmandises, pâte à tartiner et confiture. Parfaitement épanouis dans leur nouvelle vie, Louis et Elodie ont pour objectif à long terme de créer une petite exploitation agricole en culture biologique à leur image, en lien avec leurs valeurs, envies et savoir-faire. Soucieux de l’environnement, ils optent pour un mode de vie doux, respectueux de la nature et recherchent à atteindre une relative autonomie en termes de ressources et d’énergie. Leur initiative vise à valoriser le territoire en développant des produits de la terre et en créant du lien social en milieu rural. Cette aventure est pour eux le moyen d’être et de vivre en harmonie avec leurs valeurs et leur environnement.
Le couple a quitté la ville en 2017 pour s’installer en Ardèche, leur reconversion professionnelle avait pour but de retrouver un mode de vie plus en adéquation avec leurs valeurs environnementales. Aujourd’hui, la maison a été rénovée et l’exploitation grandit. Leurs quatre brebis, trois ânes, dix poules, chien et leurs trois chats apprécient le grand air et leurs plantations leur permettent de vivre agréablement perdus en pleine nature. Passionnés d’apiculture, ils possèdent une dizaine de ruches ce qui leur permet en plus de commercialiser leur miel, de proposer des
A mes yeux, la conscience environnementale est un point clé du rôle de l’ingénieur. Cette expérience m’aura non seulement beaucoup appris sur le plan technique avec l’apprentissage des savoir-faire de l’agriculture biologique mais m’aura également conforté dans les valeurs que je défends tout en me faisant profiter du côté bénéfique d’un retour à la nature. 20
Passionné par son métier, Louis a su enseigner avec envie ses différentes activités. Levés aux aurores dans le froid ardéchois, la journée commence toujours par aller nourrir les bêtes et ramasser les œufs. Ensuite, nous nous orientons vers diverses activités moins usuelles permettant d’améliorer la vie à la vie à la ferme ou la production. Lors de mon séjour, il a fallu entre autre, organiser le déplacement des brebis vers un nouvel enclos pour l’hiver, soigner un âne, construire une serre afin de pouvoir prolonger la période de production des fruits, déménager le poulailler, etc.
« Nous apprécions ce calme et la distance avec le tumulte de la ville que nous avons quitté pour une reconversion professionnelle plus en lien avec nos valeurs environnementales. » - Louis et Elodie -
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Entre ces activités et la sortie des bêtes, Louis explique les techniques de production de la gamme qui est vendue sur les marchés mais aussi les petites astuces qui leur permettent de continuer leur transition vers un mode de vie indépendant. J’apprendrai ainsi comment conserver les aliments estivaux quand la température chute ou bien comment faire son propre pain au levain
Volontariat avec l’association MARDi
L’association MARDi (Medical Aid for Refugees and Displaced people) est un réseau international de professionnels de santé fournissant bénévolement une assistance médicale aux réfugiés vivant dans les camps officiels ou dans les rues de la ville de Paris. La situation des réfugiés vivant dans les rues de Paris est en déclin constant depuis 2015 et si les
besoins premiers d’hébergement et de nourriture sont pris en compte par plusieurs associations, l’absence d’accès à des soins médicaux est souvent trop peu considérée. MARDi rassemble ainsi plusieurs fois par semaine une équipe de volontaires qui se place à des points stratégiques de Paris afin de venir en aide aux réfugiés malades ou blessés.
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L’association a besoin, lors de ses interventions, de trois profils de bénévole : les medics (membres du corps médical, médecins, infirmiers ou étudiants en médecine) pour les consultations, les interprètes (afin de faciliter la communication entre médecins et patients) et les non-medics (bénévoles sans qualification médicale chargés d’organiser les consultations afin d’orienter les patients vers un medic adapté et également pour éviter le désordre et les attroupements). J’ai contacté Katy, coordinatrice de l’équipe et elle m’a invitée à participer aux « cliniques » (mission d’intervention sur une journée) en tant que non-medic. J’ai ainsi pu aider
l’organisation des consultations dans une salle de concert parisienne convertie en camps de réfugiés (car peu utilisée en ces temps de crise sanitaire) puis dans un parc. Mon rôle a été principalement d’éviter la cohue et les attroupements mais également d’aiguiller les patients vers un médecin qui parlait leur langue, de faire de la traduction en anglais lorsque qu’un médecin ne parlait pas français et enfin d’orienter les réfugiés vers d’autres associations lorsque leurs besoins n’étaient pas d’ordre médical. Cette expérience fût gratifiante bien qu’éprouvante et m’a permis de découvrir un nouvel aspect du volontariat sur le terrain. 23
Conclusion on projet avait pour objectif l’ouverture culturelle et le développement personnel. Je souhaitais profiter de cette dernière période de liberté avant de me lancer dans le monde du travail pour découvrir un maximum de chose et faire une introspection me permettant de définir clairement mes objectifs de vie et valeurs. J’ai complété cet objectif par la diversité de mes activités et des compétences ou valeurs qu’elles m’ont demandé de solliciter. Je pense que cette expérience m’aura apporté énormément autant sur le plan personnel que professionnel. J’ai pu développer différentes compétences techniques, améliorer ma gestion du temps et confirmer mon côté débrouillard. Ce sont, à mes yeux, des compétences qui enrichissent mon profil d’ingénieur, tout comme ma curiosité et ma passion pour l’aventure. J’ai en outre, retrouvé ma fibre artistique et augmenté mon ouverture culturelle ce qui prouve ma créativité, qualité essentielle dans le domaine de la conception. Pouvoir exploiter mon engagement dans des tâches gratifiantes m’a également confortée dans mes valeurs et convaincue qu’elles définiront mon parcours professionnel. Finalement, me retrouver dans des activités améliorant mon bien-être m’a rappelé l’équilibre nécessaire entre la vie professionnelle et personnelle afin de poursuivre une vie épanouissante des deux côtés.
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En résumant un peu plus de quatre mois d’aventure, je prends conscience de mes accomplissements et de tout ce que je peux retirer de ce projet. Si j’étais à l’origine déçue de ne pouvoir faire le tour du monde, j’ai trouvé un ensemble de projets qui ont réussi à remplir parfaitement mes attentes. Le tour de France m’a comblée sur le plan culturel quand mes projets de peinture, dessins et collaborations m’ont satisfaite sur le plan artistique. Mes différentes missions de bénévolat ont donné un sens et un sentiment d’utilité et ma période de woofing a constitué un retour aux sources me permettant de retrouver mes valeurs. Mon investissement dans une start up naissante m’a donné un regard nouveau sur l’entreprise et m’a permis de développer ou confirmer certaines compétences techniques.
Je reviens ainsi à l’école pour mon semestre 10 épanouie, avec un esprit éclairé sur le rôle que je souhait jouer en temps qu’ingénieure dans la société actuelle. Tout en poursuivant ma passion pour la conception mécatronique, il me tient à cœur de travailler pour une entreprise consciencieuse des problématiques environnementale. De plus, j’ai pour objectif de travailler dans un domaine ayant un impact positif direct sur l’humain. C’est en suivant ces valeurs que j’ai obtenu pour mon stage de fin d’étude une opportunité unique de travailler en conception avec une jeune entreprise toulousaine concevant des exosquelettes pour enfants paralysés. Je pense avoir, durant ce projet personnel, parfaitement défini mes objectifs et trouvé une entreprise qui me permettra de les atteindre. Je me sens prête à rentrer dans le monde du travail en temps qu’ingénieure responsable à dimension internationale.
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