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D’amore e tormenti festival musical de namur vendredi 12 juillet 2013 eglise saint-loup NAMUR


Le Festival Musical de Namur, c’est le festival de Wallonie à Namur Le Festival musical de Namur reçoit le soutien de la Ville et de la Province de Namur

Cumy &Cools MR.SEAT

MR.SEAT

60 YearsOn

European Festivals Festivals Association and the World

Le Festival de Wallonie, membre de l’Association Européenne des Festivals. Sous le Haut Patronage de sa Majesté la Reine Fabiola. Avec l’aide de la Fédération Wallonie Bruxelles, de Wallonie -Bruxelles International, du Parlement de la Fédération Wallonie - Bruxelles, de la Présidence du Gouvernement wallon, du Commissariat Général au Tourisme, du Ministre de la Santé, de l’Action sociale et de l’Egalité des chances, de la Wallonie et de la Région Bruxelles-Capitale.


programme

Raquel Andueza, soprano Jesus Fernandez Baena, théorbe Pierre Pitzl, guitare baroque

Yo soy la locura Henry du Bailly (? - 1637)

Programme sans pause d’une durée d’environ 50 minutes.

No piense Menguilla ya José Marín (1619 - 1699)

Marizápalos Anónimo

Folias G. Sanz/improv (ca. 1640 – 1710) Vuestra belleza señora Anónimo La Ausençia Anónimo Vuestros ojos tienen d’amor Anónimo Zarabanda Antonio Martín i Coll (1670?- 1734) Sé que me muero Jean Baptiste Lully (1632-1687) Folle è ben che si crede Tarquinio Merula (ca. 1594 – 1665) L’Eraclito amoroso Barbara Strozzi (1619 – 1664) Toccata arpeggiata G. H. Kapsberger (? - 1651) Figlio dormi G. H. Kapsberger (? - 1651) Canarios Gaspar Sanz (ca. 1640 – 1710) Son ruinato Benedetto Ferrari (1603/4 – 1681) Si dolce è’l tormento Claudio Monteverdi (1567 1643)


D’AmorE et tormenti

Au XVIIème siècle, dans la pénombre d’italiennes alcôves et d’espagnoles antichambres, voix et cordes pincées suffisent à peindre les mille facettes d’un coeur qui brûle. Ah, le goût enivrant des larmes de l’amour ! Ah, les douces tortures de la passion...! Les tourments de l’amour constituent une source d’inspiration inépuisable pour les compositeurs italiens et espagnols du 17ème siècle. La Soprano espagnole Raquel Andueza accompagnée de Jesùs Fernández Baena (théorbe) et de Pierre Pitzl (guitare baroque), excelle dans la restitution de ce répertoire où joie, douleur et extase s’expriment avec sensualité. Pour évoquer cet univers poétique si lié à l’ardeur amoureuse du Sud européen, les interprètes ont choisi les pièces les plus éloquentes de compositeurs dont aucun, sauf Lully et Monteverdi, n’a sans doute marqué profondément le cours de l’histoire de la musique. Et pourtant, tous, Merula, Strozzi, Marin…, et ceux dont le nom fut définitivement gommé par les siècles - nous laissant des pièces orphelines -, tous, dans ce monde si sensible de la poésie amoureuse mise en musique, savaient ce qu’était l’éloquence musicale, dominaient parfaitement la rhétorique des sentiments et se montraient virtuoses pour provoquer le dérèglement des sens, pour faire pleurer le cœur et faire chanter les larmes… Et parce que des feux de l’amour allumés à la suite pourraient finir par brûler l’auditeur, nos musiciens nous ménagent quelques salutaires pauses instrumentales. Mais, bien que nourri, le souffle plus léger de celles-ci saura nous redonner l’incontrôlable envie, comme l’insecte enivré par

la lumière mortelle de la bougie, de revenir aux flammes amoureuses !

Les mystères du théorbe Dans les années ’70, après un concert donné à Namur avec Alfred Deller, le luthiste anglais Robert Spencer s’était vu demander par une dame curieuse d’organologie la différence précise existant entre un chitarrone et un théorbe. Spencer leva timidement les yeux au ciel et, avec l’élégance naturelle qui le caractérisait, promit à la dame de lui envoyer bientôt la copie d’un article qu’il préparait pour Early Music. Effectivement, l’article Chitarrone, theorbo and Archlute parut en octobre 1976 : il comportait 16 pages et l’auteur s’excusait de ne pouvoir s’en tenir qu’à l’essentiel… C’est que, même à l’époque baroque, on était loin de s’entendre sur l’origine et la définition des différents instruments de la famille du luth. L’auditeur du concert de ce soir ne prendra sans doute nul ombrage en se voyant proposer une présentation du théorbe un peu concise, ce qui, au demeurant et pour cet instrument, est bien plus risqué que de vouloir se montrer exhaustif ! Marin Mersenne (1588-1648) était prêtre et philosophe, mais aussi, ce qui nous intéresse, une véritable encyclopédie musicale vivante. Il prit heureusement la peine de coucher sur papier l’intégralité de ses savoirs dans un ouvrage magnifique d’intelligence et de précision qui nous éclaire encore bien souvent aujourd’hui. Dans son Harmonie universelle, livre II, « Des instruments » éditée à Paris en 1636, Mersenne dit du théorbe qu’il « n’est autre chose que le luth augmenté d’un nouveau manche qui sert pour donner une plus grande étendue aux 4 dernières cordes ». Comment en eston arrivé à parler d’un nouveau manche ? C’est assez simple à comprendre : si vous


désirez augmenter l’ambitus d’un luth vers le registre grave, vous lui rajoutez des cordes graves. Oui, mais allez-vous simplement choisir des cordes plus épaisses ou plus longues, ou les deux à la fois ? Retournons à l’époque où le luth était encore étranger en nos terres. Le grand Zyriad, le compositeur et luthiste du calife Bagdad qui, émigré à Cordoue vers 830, collationna les grandes nuba de la musique arabo-andalouse, est à l’origine du la 5ème corde du luth arabe. Assez simple, en fait : il lui avait suffi de rajouter une corde plus épaisse, un cordier et un manche plus larges. Mais si, parce que vous savez que le volume sonore y gagnera, vous voulez augmenter la longueur des cordes rajoutées, c’est une tout autre affaire ! La bonne idée, et elle survient en Italie un peu avant 1600, ce fut de laisser pratiquement tel quel le luth existant à l’époque en imaginant simplement une continuation un peu déviée du manche principal.

Avec, au bout de cette prolongation, un cheviller supplémentaire et des cordes tendues en dehors de la touche, cordes qui sont donc toujours jouées à vide. On se retrouve ainsi avec un instrument un peu hybride : mi-luth (pour les cordes « mélodiques » au-dessus de la touche), mi-harpe (pour les cordes au-dessus de vide). Avec, comme disent les théorbistes, le petit jeu (celui du luth) et le grand jeu (celui de la harpe). On l’aura compris : les cordes du luth, permettant mille combinaisons, serviront à la mélodie et aux accords. Les graves, très résonnantes, serviront à soutenir l’harmonie. Pas facile pour l’interprète, car justement, cette résonance importante, il s’agit de la gérer : pas question de laisser traîner des notes basses sous des accords inappropriés. On étouffera donc autant que l’on pincera…. Quant au chitarrone, c’est le nom du théorbe de l’école de lutherie romaine. Il s’agit du plus grand des théorbes et son

usage est quasi réservé à l’accompagnement. Ses cordes graves peuvent atteindre 180 cm….

Comme celui du luth, l’usage de théorbe disparut avec la musique baroque. L’instrument renaît aujourd’hui grâce au souci légitime de faire entendre les musiques du passé au moyen d’instruments pour lesquels elles étaient conçues. Le théorbe, comme la guitare baroque qui lui est associée ce soir, nous fait découvrir une richesse de timbres, une subtilité et une sensualité étonnantes. Grâce soit rendue aux interprètes et, bien sûr, par leurs recherches et leur travail, aux nombreux luthiers passionnés de ces instruments un temps oubliés. Un as du théorbe : Giovanni Giralome KAPSBERGER (1580 ? - 1651) Depuis quelques années, on retrouve assez souvent le nom de ce compositeur dans les programmes de concerts ou dans les enregistrements. C’est l’occasion d’esquisser rapidement son portrait…. Un prénom italien et un nom bien germanique : voilà qui demande une explication. Bien simple, à vrai dire. De son vrai nom, Johann Hieronymus Kapsberger était d’origine allemande. Mais ses parents, établis à Venise pour raisons professionnelles, lui donnèrent bien naturellement naissance dans la Cité des Doges. Emigré de la seconde génération, l’intéressé n’avait donc guère de raisons de s’étonner de l’italianisation de ses prénoms allemands.


On ne sait pas grand-chose des jeunes années de Kapsperger. Mais en tout cas, son père, militaire gradé, devait avoir les idées larges et le goût de l’art : il n’empêcha jamais le jeune Giovanni de choisir la musique ! Après des débuts rapides et brillants dans sa ville natale, Kapsberger s’en va à Rome. C’est que la réputation du gaillard s’est vite étendue : nous sommes en 1604 et même dans cette ville où il n’est pas encore arrivé, ses contemporains le citent comme « il Tedesco della Tiorba ” (l’Allemand du théorbe). Le savant Athanasius Kircher, qui deviendra son ami, dira d’ailleurs de lui : «Le noble musicien germain Hieronymus Kapsberger, auteur d’innombrables écrits et publications musicales distingués, avec un superbe génie et des compétences scientifiques dans lesquelles il était expert, réussit à pénétrer les secrets de la musique».

Fig 5

luthiste que par la perfection de ses compositions. A la lecture des œuvres restantes (il subsiste malgré tout quelques centaines de piécettes), il apparaît en effet que la qualité n’est pas toujours constante. Dans quelques pièces, une certaine confusion préside à la conduite du discours (et les rythmes étonnants qui semblent parfois montrer une grande originalité peuvent tout autant se rattacher à de la maladresse). Mais par ailleurs, tant pour les airs accompagnés que pour les pièces en solo, on trouve un réel bonheur à l’audition d’oeuvres vraiment éloquentes, dans lesquelles l’instrument est exploité d’une très large manière et montre des possibilités étonnantes. C’est bien sûr le cas des deux pièces programmées ce soir ! Par ailleurs, grâce à ses recherches interprétatives et à ses relations dans le cercle restreint des luthiers italiens, Kapsberger joua très certainement un rôle déterminant dans l’évolution des instruments à cordes pincées européens à l’époque baroque. _ Marc Maréchal

Tout va vite et bien à Rome pour Kapsberger : il fonde une académie privée en 1610, compose (pour l’Eglise autant que pour le plaisir sur terre) et joue sans répit. Bien plus, il se fait rapidement une envieuse réputation dans l’Eglise romaine, ce qui, à l’époque, est plutôt favorable à une belle carrière. Qu’on en juge : il est choisi pour composer la musique des cérémonies de canonisation d’Ignace de Loyola en 1622, il est approché par le Cardinal Barberini (Francesco, neveu du pape Urbain VIII, un autre Barberini !) qui, se réjouit de l’intégrer dans sa cour, et, même, il recueille les faveurs du pape Urbain. Féru de poésie, celui-ci lui demandera de mettre ses vers en musique. C’est la consécration suprême ! Aujourd’hui, les mélomanes redécouvrent ce musicien un peu oublié. Avec des bonheurs un peu partagés. Peut-être guidé par un peu de jalousie, Stephano Landi, collègue de Kapsberger chez le cardinal Barberini, considérait que « il Tedesco della Tiorba » braillait plus par les talents de

Fig 1 Venus (Artemisia Gentileschi, 15361652) Fig 2 Femme jouant du luth (Artemisia Gentileschi, 1536-1652) Fig 3 Théorbe, Encyclopédie de Diderot et d’Alembert (vers 1760). Fig 4 Grand théorbe Romain ou Chritarrone - Praetorius, Syntagma Musicum (1619) Fig 5 Kapsberger

LA GALANIA La Galania est un des ensembles les plus prometteurs de la scène musicale baroque en Espagne. Créé en 2010 par Raquel Andueza et Jesús Fernández, il a pour ambition d’interpréter le répertoire baroque des 17ème et 18ème siècles en s’appuyant sur une recherche historique approfondie. Son but est égale-


ment d’établir des collaborations avec les meilleurs musiciens espagnols et étrangers spécialistes du domaine. Les membres de La Galania collaborent par ailleurs avec des orchestres ou ensembles très réputés comme l’Arpegiatta, HespèrionXXI, Al Ayre Español, Orquesta Barroca de Sevilla, Private Musicke, Orchestra of the Age of Enlightenment. La soprano Raquel Andueza assure la direction artistique de l’ensemble. La Galania a fait ses débuts à la cathédrale de Pampelune avec le Stabat Mater de Pergolese. Depuis lors, l’ensemble est invité dans les principaux festivals et lieux de concerts comme l’Auditorium National de Madrid, le théâtre Liceo de Salamanque, le kulturcasino de Berne, le festival de Musique Baroque et Ancienne de Saint-Michel en Thiérarche, le MA festival de Bruges, Amuz Antwerpen. Le premier cd de la Galania, Yo soy la Locura, est sorti en janvier 2011 et a recueilli les éloges de la critique internationale. Il a notamment été récompensé d’un « Festclasica » décerné par l’association espagnole des festivals de musique classique. Un deuxième enregistrement, consacré au compositeur italien Antonio Cesti, sera disponible en 2013.

Raquel Andueza a participé à des classes de maître avec Emma Kirkby et Graham Johnson. Elle continue actuellement de travailler avec Richard Levitt. Elle collabore régulièrement avec des ensembles prestigieux comme l’Arpeggiata, Gli Incogniti, Al Ayre Español, B’rock, El Concierto Español, l’orchestre baroque de Séville. Avec le théorbiste Jesùs Fernandez Baena, elle forme un duo spécialisé dans la musique italienne du 18ème siècle. PIERRE PITZL Pierre Pitzl a étudié la guitare er le luth à la Wiener Musikhochschule avec Walter Würdinger et à la Schola Cantorum de Basel avec Jüregn Hübscher, Eugen Dombois et Hopkinson Smith. Il étudie aussi la viole de gambe avec Wieland Kuijken et Christophe Coin. Parfois présenté comme un veritable “Jimmy Hendricks” de la guitare baroque, Pierre Pitzl joue en soliste et collabore avec de nombreux ensembles. Il est le fondateur et directeur artistique de l’ensemble Private Musicke avec lequel il s’est notamment produit au Wigmore Hall de Londres et au Concertgebauw d’Amsterdam. Pierre Pitzl enseigne la viole de gambe au conservatoire de Vienne. JESÙS FERNANDEZ BAENA Né à Estepa, près de Séville, Jesùs Fernandez Baena étudie la flute et le luth an conservatoire supérieur de musique de Séville. Il se perfectionne ensuite dans la section de musique ancienne du conservatoire royal de la Haye où il est diplômé en 2002.

RAQUEL ANDUEZA Née à Pampelune, Raquel Andueza commence à étudier la musique à l’âge de six ans. Grâce à une bourse du gouvernement de Navarre et une aide de la ville de Londres, elle étudie à la Guildhall School of Music and Drama où elle décroche en 2000 un « Bachelor of Music Degree » avec honneurs. Elle y reçoit également le prix de la meilleure performance de chant. La même année, elle gagne le premier prix au festival de musique ancienne de Bruges avec le quintet vocal La Trulla de Bozes.

Il collabore régulièrement avec les ensembles Al Ayre Español, El Concierto Español, la Colombina, Musica Ficta, Hippocampus, Accademia del Piacere et a travaillé avec des chefs comme Gabriel Garrido, Paul MacCreesh, Fabio Bonizzoni,etc.. Depuis 2003, il forme avec la soprano Raquel Andueza un duo spécialisé dans la musique italienne du 18ème siècle.


TEXTES CHANTés Yo soy la locura Henry du Bailly (? - 1637)

Yo soy la locura, la que sola infundo plazer y dulçura y contento al mundo. Sirven a mi nombre todos mucho o poco, y pero no ay nomore que piense ser loco.

Je suis la folie, la seule à inspirer plaisir et douceur et je contente le monde. Tous servent mon nom qui plus qui moins, mais aucun homme ne se tient pour fou.

Marizápalos (ANONyme)

Marizapalos era muchacha Enamorada de Pedro Martin Por sobrina del cura estimada Lagala del pueblo, la flor del abril Marizapalos salio une atarde Al verde sotilllo que va hacia Madrid A coger con sus manos las flores Teniendo mas ella que mayo y abril Estampando la breve chinela Que tiene ventaja de mayor chapin Por bordarle sus plantas de flores El lazo del campo se volvio tabi Merendaron los dos a la mesa Que puso Marieta de su faldellin Y Perico, mirando a lo verde, Comio con la salsa de su perejil Pretendiendo de su garabato Quitarle la came con garfio sutil Marizapalos le dijo : »Zape ! », Quedando en su aliento carino de miz Cuando oyeron alla entre las ramas Las herradurillas de un fuerte rocin El Adonis se puso en huida Temiendo los dientes de algun jabali Era el cura, que al soto venia Que si un poco antes acierto a venir Como sabe gramatica el cura Podia cogerlos en un mal latin

Marizapalos était une donzelle Toute amoureuse de Pedro Martin, Estimée en tant que nièce du curé L’orgueil du village, la fleur d’Avril Marizapalos un soir s’en alla Dans le bosquet qui mène à Madrid De ses mains cueillir des fleurs Elle qui en a plus que mai et avril Quand elle pressait sa petite mule qui vaut plus que le plus grand sabot en voulant broder de fleurs ses plantes le ruban est devenu de la soie Tous les deux ont goûté à la table Que Marieta avait dressé sur son jupon Et Pedro, en regardant la verdure A mangé la sauce persillée En feignant un geste pour lui prendre la chair de sa griffe subtile Marizapalos lui dit « ouste » Bien que son souffle soit doux comme un minet En entendant dans les branches Les fers d’un fort canasson L’Adonis s’est mis en fuite Redoutant les grès de quelque sanglier C’était le curé qui venait vers le bosquet S’il était venu un peu plus tôt, en bon connaisseur de la grammaire, ils les aurait surpris à faire des fautes de latin


No piense Menguilla ya José Marín (1619 - 1699)

No piense Menguilla ya que me muero por sus ojos que he sido bobo hasta aqui y no quiero ser más bobo. Para qué es buena una ni6a tan mal hallada entre pocos que no esté bien con el fénix porque le han dicho que es solo. O, qué lindo modo, para que la dejen unos por otros. El mal gusto de Menguilla es una casa de locos el tema manda al deseo vaya la raçôn al rollo. Mucho abandona lo vano si poco estima lo hermoso la que por ser familiar no repara en ser demonio. O, qué lindo modo, para que la dejen unos por otros. Yo no he de querer en bulla que es una fiesta de toros donde a silbos se condena quien piensa que es más dichoso. Desigualdad y capricho no deja el manco ni cojo porque a cuentas de 1o lindo no admite lo licencioso.

Menguilla ne pense plus que je me meurs pour ses yeux que si jusqu’ici j’ai été sot aussi sot je ne veux plus être. En quoi une fille qui ne se contente pas de peu est-elle si bien que le phénix n’est pas à son goût parce qu’on lui a dit qu’il est seul. O, quelle belle manière, pour que les uns aux autres se la laisse. Le mauvais goût de Merguilla est une maison de fous, le thème commande au désir que la raison s’envole. Celle qui pour se rendre familière n’en est pas moins un démon abandonne facilement ce qui est vain quand elle estime peu la beauté. O, quelle belle manière, pour que les uns aux autres se la laisse. Moi je ne veux pas aimer dans le raffut car c’est comme une course de taureaux où les sifflets condamnent celui qui se croit le plus heureux. Inégalité et caprice n’épargnent ni le manchot ni le boiteux car aux dépens de la beauté il n’admet pas le licencieux.

Vuestra belleza señora (ANONyme)

Vuestra bellezza señora me tiene confusso el mirar. Siéntome gran consuelo quando veo a vuestra cara assomarse alla ventana que yo muero, pasmo Y duelo, y me dais grande consuelo y desseo por vos morir. No se puede más querer como a vos os quiero Yo, que si me decis que no quiero a esso responder que quanto a mi Parecer no se puede más amar.

Votre beauté madame rend mon regard confus. Je me sens fort conforté quand je vois votre visage apparaître à la fenêtre. Car je meurs, je m’émerveille, je souffre, et vous me consolez ainsi et je souhaite mourir pour vous. Il est impossible d’aimer plus que ce que je vous aime et si vous me dites non je veux y répondre qu’il me semble qu’on ne peut aimer Plus.


La Ausençia (ANONyme)

No partáis mi dulce vida ni aquí sola me dejéis, vos que el alma mía tenéis con mil llamas encendida. Cômo podré yo suffrir que lexos de mi viváis, vox que la lux privais de mis ojos sin morir. No mereçe esta mía fe estar de vos apartada, pues mi libertad amada por vos mi vida dexé. Lloraré yo vuestra ausençia desdichada y muy penosa, sola viuda y congoxosa por no veros de presençia. Quedaré, mas será firme más que pena mi afición, llevad vos mi corazón pues yo no puedo partirme.

Ne partez pas ma douce vie ne me laissez-pas toute seule, vous qui tenez mon âme de mille feux embrasée. Comment pourrai-je souffrir que loin de moi vous viviez, voix qui me prive de la lumière de mes yeux sans mourir. Ma foi ne mérite pas d’être séparée de vous, car ma liberté aimée c’est pour vous que j’ai quitté ma vie. Je pleurerai votre absence malheureuse et fort pénible, seule, veuve attristée de ne pas vous voir en ma présence. Je resterai, mais plus forte qu’une roche sera mon affection, emportez mon cœur puisque je ne peux en deux me scinder.

Vuestros ojos tienen d’amor (ANONyme)

Vuestros ojos tienen d’Amor que me yelan, me roban, me hieren, me matan, a fe. Por qué me mirays con tanta afliccion, y al mi coracon, me aprisionays? Que si vos me mirays yo os acusare.

Vos yeux ont un air d’amour qui me gèle, me vole, me blesse, ma foi, ils me tuent. Pourquoi me regardez-vous avec autant d’affliction rendant mon cœur prisonnier? Sachez que si vous me regardez je vous en accuserai.

Sé que me muero Jean-Baptiste Lully (1632-1687)

Sé que me muero de amor y solicito el dolor. Aûn muriendo de querer de tan buen ayre adolezco, que es más de lo que padezco lo que quiero padecer. Y no pudiendo exceder a mi deseo el rigor. Lisonxéame la suerte con piedad tan advertida,

Je sais que je me meurs d’amour et j’en réclame la douleur. Même si je me meurs d’amour je souffre de mon plein gré, et je veux souffrir plus encore de ce que j’endure. Et la rigueur ne peut pas devancer mon désir. La chance me sourit avec une pitié si soucieuse, qu’elle me pourvoit la vie dans le péril de mort. Vivre résistant à son


que me assegura la vida en el riesgo de la muerte. Vivir de su golpe fuerte es de mi salud primor.

heurt c’est la merveille de ma santé.

Folle è ben che si crede Tarquinio Merula (ca. 1594 – 1665)

Folle e ben che si crede Che per dolci lisunghe amorose O per fiere minacce sdegnose Da bel idolo moi ritragga il piede. Cangi pur suo pensiero Ch’il moi cor prigionero Spera che goda la liberta Dica chi vuole dica chi sà. Altri per gelosia Spiri pur empie fiamme dal seno Versi pure meggera il veleno Perché rompi al mio ben la fede mia Morte il viver mi toglia Ma sia ver che si scoglia Quel caro laccio che preso m’ha Dica chi vuole dica chi sà

Son Ruinato Benedetto Ferrari 1681)

(1603/4

Il est bien fou celui qui croit Que par de douces et amoureuses flatteries ou par de fiers et rudes menaces, il puisse détourner mes pas de la beauté que j’adore. Il peut aussi bien changer ses pensées Car mon cœur captif espère goûter à la liberté Dis que tu veux, dis que tu peux D’autres, par jalousie peuvent expirer les flammes de leur coeur Magaera peut verser son venin Pour détruire ma confiance en ma bien-aimée, la mort peut prendre ma vie, mais ne prendra jamais le précieux lien Qui me tient attaché Dis que tu veux, dis que tu peux

Son ruinato, appassionato Quel traditor d’amore mi guida al loco Dov’il moi foco a poco si fa scontento ; S’io vado presto languisce il petto E s’io m’arresto villan son detto. Ah, misero moi stato. Son ruinato, appassionato. Son disperato, assassinato Già tanto mi sento foco e faville Ch’a milli mi fan scontento. Ne quest’ ardore puo far men forte Se non l’horrore del gel di morte. Ahi, moi destino ingrato Son disperato, assassinato. Son intricato, ammartellato Se con amor m’impaccio repente cria Nell’alma mia la gelosia fiamme di

Je suis fait, je suis amoureux Un traître amour me conduit Là où petit à petit mon ardeur grandit ; Si je me hâte, mon cœur languit Si je m’arrête, on me dit malheureux. Ah comme mon état est misérable. Je suis fait, je suis amoureux. Je n’ai pas d’espoir, je suis assassiné Je sens déjà en moi le feu Et les étincelles qui brulent par milliers. Et cette ardeur peut seulement diminuer l’horreur et le froid de la mort Ah, quel affreux destin que le mien Je n’ai pas d’espoir, je suis assassiné. Je suis troublé, je suis tourmenté. Si je rencontre l’amour, la jalousie crie soudain dans mon âme avec des flammes de glace.


ghiaccio. Son intricato, ammartellato

Je suis troublé, je suis tourmenté.

Si dolce è’l tormento Claudio Monteverdi (1567 1643)

Si dolce è ‘l tormento che in seno mi sta ch’io vivo contento per cruda beltà

Si doux est le tourment Le tourment de mon coeur est si doux que je vis comblé pour une cruelle beauté

Nel ciel di belezza s’accresca fierezza e manchi pieta que sempre qual scoglio all’onda d’orgoglio mia fede sarà

Dans le ciel de beauté la cruauté peut bien augmenter et la pitié manquer, tel un écueil, ma fidélité se maintiendra dans l’océan d’orgueil

La speme fallace rivolgam’il pie, diletto né pace no scendano a me E l’empia ch’adoro mi nieghi ristoro di buona mercè tra doglia infinita tra speme tradita vivrà la mia fé Per fuoco, per gelo riposo non ho ; nel porto del cielo riposo havero se colpo mortale con rigido strale il cor m’impiagio cangiamo mia sorte col dardo di morteil cor sanero

Le fallacieux espoir peut bien me revenir ni joie ni paix ne descendront sur moi Et la cruelle que j’adore peut bien me refuser un juste réconfort, ma fidélité vivra entre douleur infinie et espoir trahi. Je ne trouve de repos ni dans le feu, ni dans le gel ; je connaîtrai le repos au port du ciel Si une flèche acerbe m’a frappé au coeur d’un coup morter je changerai mon sort et soignerai mon coeur avec le trait de la mort.


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Il est de notoriété publique que le Chœur de Chambre de Namur est l’un des meilleurs au monde, Ici l’interprétation confine au sublime, l’auditeur entre carrément en vibration avec les choristes. _ L’avenir, au sujet du Requiem de Mozart Il Diluvio Universale est l’un des choix du Magazine anglais Gramophone, de France Musique, de la radio néerlandaise. Le disque et le concert ont reçu le Prix Cæcilia, un Octave de la Musique, le Prelude Award 2012 et une dizaine d’aurres récompenses.

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Mariana Flores, Céline Scheen, Caroline Weynants sopranos Fabián Schofrin contre-ténor Zachary Wilder, Fernando Guimarães ténors Victor Torres et Matteo Bellotto barytons Sergio Foresti basse Cappella Mediterranea Chœur de Chambre de Namur cavema.be | cappellamediterranea.com

Mardi 10 septembre 2013, 20h00 | Genève (CH) Salle du conservatoire (HEM) \\ Vendredi 13 septembre 2013, 20h30 et samedi 14 septembre 2013, 20h30 | Ambronay|Festival \\ Dimanche 27 octobre 2013, 15h00| Anvers, De Singel.

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FeStiVaL mUSiCaL De namUr 2013

ProCHainS ConCertS vendredi 12 juillet 18h théâtre royal Petit PoUCet, La BeLLe... Ravel, Prokofiev, Tchaïkovski vendredi 12 juillet 21h30 théâtre royal BUrLeSQUe FoLLieS samedi 13 juillet 18h30 saint-Loup CHŒUr De CHamBre iSHanGo Splendeurs du Baroque Allemand samedi 13 juillet 21h30 BaL DU GoUVerneUr one niGHt oF maDneSS Eric Mathot et le Tivoli Band

soutient Le Festival Musical de Namur

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