espagnes e spagnes La cambiaLe di matRimonio FESTIVAL MUSICAL DE NAMUR 2012 MARDI 10 JUILLET 2012 THÉÂTRE ROYAL DE NAMUR NAMUR
le Festival Musical de Namur, c’est le festival de Wallonie à namur le Festival musical de namur reçoit le soutien de la Ville et de la province de namur
FESTIVAL DE WALLONIE Le Festival de Wallonie, membre de l’Association Européenne des Festivals. Le Festival de Wallonie, membre de l’Association Européenne des Festivals. Sous le Haut Patronage de sa Majesté la Reine Fabiola. Avec l’aide de la Fédération Wallonie - Bruxelles, de Wallonie - Bruxelles International, du Parlement de la Fédération Wallonie - Bruxelles, de la Présidence du Gouvernement wallon, du Commissariat Général au Tourisme, du Ministre de la Santé, de l’Action sociale et de l’Egalité des chances, de la Wallonie et de la Région Bruxelles-Capitale.
60 YearsOn
European Festivals Festivals Association and the World
LE FESTIVAL DE WALLONIE REMERCIE
Partenaire structurel
AVEC LE SOUTIEN DE
le Festival de Wallonie, membre de l’association européenne des Festivals. sous le haut patronage de sa majesté la reine Fabiola. avec l’aide de la Fédération Wallonie bruxelles, de Wallonie -bruxelles international, du parlement de la Fédération Wallonie - bruxelles, de la présidence du Gouvernement wallon, du commissariat Général au tourisme, du ministre de la santé, de l’action sociale et de l’egalité des chances, de la Wallonie et de la région bruxelles-capitale.
PARTENAIRES DE CONCERT
AVEC L'APPUI DE
Bruselas
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programme
Direction musicale Leonardo García Alarcón Mise en espace Stephan Grögler
Gioacchino Rossini (1792 – 1868) La cambiale di matrimonio Le Mariage par lettre de change
orchestre et solistes 19e académie baroque européenne d’Ambronay
Première des cinq farces composées par Rossini pour le Teatro San Moisé de Venise entre 1810 et 1813, La cambiale di matrimonio est plus qu’un simple coup d’essai. Le livret de Gaetano Rossi aborde une nouvelle fois, et dans la plus pure tradition italienne, le thème du mariage arrangé. La musique comporte tout ce qui fera le succès de Rossini dans ses grands opéras à venir (Cenerentola, Il Barbiere di Siviglia, L’Italiana in Algeri…) : une ouverture au crescendo irrésistible, une alternance d’airs et d’ensembles vocaux d’une grande richesse, une définition très précise des caractères bouffes (Mill et Slook), l’utilisation du chant syllabique, et une virtuosité de la ligne de chant qui n’est pas sans rappeler celle du chant baroque…
Tobia Mill, riche marchand Job Tomé (POR) Fanny, sa fille Elisandra Melián (E) Edoardo Milfort Anthony Gregory (UK) Slook, marchand américain Eugene Chan (US) Norton, employé de Tobia Mill Matthieu Heim (F) Clarina, femme de chambre Alexandra Schoeny (US) Spectacle de l ‘Académie baroque européenne d’Ambronay en partenariat avec l ‘Académie européenne de musique du Festival d‘ Aix-en-Provence Violons Naomi Burell (UK), Valeria Caponnetto Adrien Carré (I), Lucia Giraudo (ARG), Matthew Greco (AUS), Lee YunHwa (Co), Raphaëlle Pacault (F), Valéria Caponnetto (I), Gabriel Sanchez Prieto (E), Andrea Vassalle (I), Lathika Vithanage (AUS), Laurianne Thysebaert (B) Altos Marina Barredo (E), Maria Dolores Fernandez Mateos (E), Benjamin Lescoat (F) , Aurélie Métivier (F) Violoncelles Néstor Cortés (COL), Adriano Fazio (I), Olivia Gutherz (F), Marie Schmit (F) Contrebasses Felix Görg (D), Shuko Sugama (J) Flûte Traverso André Cortesi (Br) Hautbois Jon Olaberia (E) Nienke Van der Meulen (NL) Clarinettes Elise Bonhivert (US) Francesco Spendolini Basson Zoé Matthews (UK) Cors Lionel Pointet (I) Kathryn Zevenbergen (US) Clavecin, Piano-forte, assistant chef : Raffaelle Jacopo(I) Costumes Véronique Seymat Chef de chant Inna Petcheniouk
l’histoire Le marchand Tobia Mill a reçu de son riche correspondant américain Slook une lettre lui demandant de lui fournir une épouse. Contre l’avis de son employé Norton, Mill décide de lui « vendre » sa fille Fanny. Cette dernière est amoureuse d’Edoardo, dont la situation modeste ne lui permet pas de l’épouser. Lorsque Slook arrive pour récupérer sa « marchandise », Fanny, avertie des intentions de son père par Norton et Clarina, prévient l’Américain qu’elle n’est pas à vendre. Norton précise à Slook qu’il se pourrait bien que sa marchandise (autrement dit sa future femme !) soit déjà hypothéquée. L’Américain refuse alors de conclure l’affaire avec Mill qui, furieux, le provoque en duel. Quand il s’aperçoit qu’Edoardo et Fanny sont amoureux, Slook retourne la lettre de change à l’intention d’Edoardo qu’il désigne comme son héritier. Mill se présente pour le duel, mais ayant été averti de la générosité de Slook, il consent à ce que sa fille épouse Edoardo.
La 19e Académie baroque européenne d’Ambronay est en résidence au Collegio Ghislieri à Pavie (Italie). Elle est ambassadeur culturel de l’Union européenne. Ce projet a été financé avec le soutien de la Commission européenne.
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Leonardo García Alarcón direction musicale
Stephan Grögler mise en espace
Après avoir étudié le piano en Argentine, Leonardo García Alarcón s’installe en Europe en 1997 et consolide ses acquis au Conservatoire de Genève dans la classe de la claveciniste Christiane Jaccottet tout en complétant sa formation théorique au Centre de Musique Ancienne de Genève. Membre de l’ensemble « Elyma », il devient l’assistant de Gabriel Garrido avant de fonder son propre ensemble Cappella Mediterranea en 2005. Il s’investit dans la direction d’œuvres qu’il souhaite à nouveau mettre en lumière comme Ulysse, opéra de Guiseppe Zamponi, crée en 2006 ou Il Diluvio Universale de Michelangelo Falvetti, créé en septembre 2010. Depuis 2010 et pour une durée de trois ans, Leonardo García Alarcón est en résidence au Centre culturel de rencontre d’Ambronay et est également directeur artistique et chef principal du Chœur de Chambre de Namur. Il est désormais invité à diriger et à jouer dans les opéras, festivals et salles de concerts du monde entier : Festival d’Aix en Provence, Opéra de Lyon, Festival d’Ambronay, Konzerthaus de Vienne, Théâtre Colón de Buenos Aires, Le Grand Théâtre de Genève, Théâtre Zarzuela de Madrid, Concertgebouw d’Amsterdam, Opéra de Montecarlo, Théâtre des Champs Elysées, Wigmore Hall de Londres, Fondation Gulbenkian de Lisbonne, le Festival de la Chaise-Dieu, le Teatro Maximo de Palermo… Sa discographie, tant à la tête de son ensemble Cappella Mediterranea que du Chœur de chambre de Namur a été unanimement saluée par la critique.
Né à Berne, Stephan Grögler entre à la Hochschule de Vienne pour étudier la mise en scène. Rapidement, il signe ses propres mises en scènes dont il fait aussi les décors. Puis il est nommé metteur en scène en résidence à l’Opéra National de Lyon de 1995 à 1998. Il réalise, entre autre, La Sonnambula avec Nathalie Dessay pour le Festival de Santa Fe, repris ensuite au Teatro Comunale di Bologna, Cendrillon de Massenet à la Monnaie de Bruxelles et au Grand Théâtre du Luxembourg, La Bohème à Bienne, Le Château de Barbe- Bleue de Bartók et Le Nain de Zemlinsky à l’Opéra de Berne, La Traviata à l’Opéra de Dublin, Tancredi de Rossini à l’Opéra de Marseille, La Cenerentola à Lausanne, Nantes, Jerez et à l’Opéra National de Nancy, Viva la Mamma de Donizetti à l’Opéra de Montpellier et Caen, Le Nozze di Figaro à Nantes et Angers, The Beggar’s Opera de Britten à Caen et Rouen, The Rape of Lucretia de Britten à Caen, puis Lausanne et Rennes, Der Kaiser von Atlantis d’Ullmann à l’Opéra-Comique de Paris, The Turn of The Screw de Britten à Caen, Rennes, Rouen, l’Opéra-Comique de Paris et l’Opéra National de Lyon, Roland de Lully à Lausanne. Son engagement pour la musique contemporaine l’amène aussi à créer La Rose Blanche de Zimmermann à l’Opéra National de Lyon, La Mort de Socrate, création mondiale de Gracianne Finzi, à l’Opéra-Comique de Paris, Eight Songs for a Mad King et Miss Donnithornes Maggot de Peter Maxwell Davies à Vienne et Lyon, Niobe et Medeamaterial de Pascal Dusapin à l’Opéra de Lausanne, etc. Très impliqué dans la formation de jeunes chanteurs, il réalise notamment Didon et Enée de Purcell et Il Trionfo del Onore de Scarlatti pour le Conservatoire de Lausanne, Orlando Paladino pour La Haute école de Musique de Genève, La Finta Giardiniera de Mozart et celle d’Anfossi pour la Fondation Royaumont, Gretel et Hänsel (Humperdinck) à l’Opéra National de Lyon, Les Enfants du Levant d’Aboulker pour le Grand Théâtre de Genève. Sa curiosité pour les formes nouvelles l’incite à monter Johnny Johnson de Kurt Weill à Caen sous chapiteau ou Acis et Galatea de Haendel dans une église désacralisée dans le Jura Suisse. Récemment, Stephan Grögler met en scène en trilogie Il Barbiere di Seviglia de Rossini, Le Nozze di Figaro de Mozart et La mère coupable de Thierry Pécoud à l’Opéra de Rouen et à l’Opéra de Versaille, La Veuve Joyeuse à l’Opéra National de Nancy et Orphée aux Enfers pour la HEM de Genève. Projets : La petite renarde rusée de Janacek et Pierrot Lunaire avec Julia Migenes.
Sa volonté de transmettre passe également par la formation de jeunes musiciens. Il est professeur de la classe de «Maestro al Cembalo» et chef de chant baroque des classes professionnelles de chant au Conservatoire Supérieur de Musique de Genève. Il collabore également avec des structures d’insertion professionnelle telles que les Académies d’Ambronay et d’Aix en Provence. Passionné par la voix et féru de recherches musicologiques, Leonardo García Alarcón n’a de cesse d’explorer les idéaux esthétiques propres aux musiques baroques latines et de les faire rayonner sur celles du Nord. Le parcours SudNord/Nord-Sud est devenu pour lui un geste de création, et constitue son terrain de travail idéal, lui permettant de se retrouver dans la diversité de langages et des goûts.
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Job Tomé basse / TOBIA Mill Job Tomé est né en 1978, à Matosinhos (Portugal). Il effectue ses études de musique au Conservatoire de Porto. En 2002, il rejoint l’École supérieure de musique et des arts de Porto, dirigée par Rui Taveira. De 2003 à 2006, il est membre de l’Opéra Studio de la Casa da Música de Porto et travaille notamment auprès de Jeff Cohen, Jaime Mota, Jill Feldman, Phillipe Langridge, Malcolm Martineau et Peter Harrison (avec lequel il travaille toujours). Il se produit régulièrement en récital, à l’opéra et dans des oratorios avec divers orchestres au Portugal et en France. Job Tomé a récemment interprété les rôles de Wolfram (Tannhäuser de Wagner), Enée (Didon et Enée de Purcell) à Lisbonne avec l’Orchestre symphonique de la Fondation Gulbenkian et à Paris au Théâtre du Châtelet avec l’Ensemble Musicatreize. Cette année, on pourra notamment l’entendre dans le rôle de Jésus dans la Passion selon saint Jean de Bach et dans Figaro dans Le Barbier de Séville de Rossini au Portugal.
Elisandra Melián soprano / FANNY Née en 1984 à Las Palmas de Gran Canaria, Elisandra Melián a commencé ses études vocales au Conservatoire de sa ville natale avant de rejoindre l’École supérieure de chant de Madrid, auprès d’Ana Fernaud et Julio Alexis Muñoz. Parmi ses engagements récents, citons L’infidelta delusá (Sandrina) de Haydn avec Le Cercle de l’Harmonie sous la baguette de Jérémie Rhorer, La Bohème (Musetta) de Puccini sous la direction de Damian Iorio, Les Noces de Figaro (Barberine) de Mozart dirigé par Iván Fischer, Il Signor Bruschino (Sofia) de Rossini, L’Élixir d’amour (A dina) de Donizetti dirigé par Eric Hull et mis en scène par Mario Pontiggia. Elle chante aussi la Symphonie n° 4 de Mahler avec l’Orchestre des jeunes de Madrid dirigé par Pablo Mielgo à l’Auditorium national de Madrid. En 2011 / 2012, Elisandra Melián fait ses débuts au Théâtre royal de Madrid dans Lupus in Fabula de Sargenti et dans le rôle de Frasquita dans Carmen au Festival d’Opéra de Las Palmas de Gran Canaria. Elle chante aussi dans le Stabat Mater de Poulenc avec l’Orchestre et le Choeur de Madrid dirigés par Michel Corboz.
Anthony Gregory ténor / EDOARDO Milfort
Anthony Gregory étudie actuellement auprès de Tim Evans-Jones. En 2010, il fait partie du programme Jerwood pour les jeunes artistes du Festival de Glyndebourne. En septembre 2011, il commence une année d’études au National Opera Studio de Londres.
Parmi ses récents engagements, citons Ferrando dans Così fan tutte de Mozart et Grimoaldo dans Rodelinda de Haendel dirigé par Laurence Cummings au Festival Haendel de Londres, Tamino dans La Flûte enchantée de Mozart, Jupiter dans Sémélé de Haendel, Pasek dans La Petite Renarde rusée de Janácek, Lysandre dans Le Songe d’une nuit d’été de Britten, Oronte dans Alcina de Haendel. Au Festival de Glyndebourne, il a assuré les doublures pour les rôles du Novice dans Billy Budd de Britten, du Hussard dans Mavra de Stravinsky et de Peter Quint dans Le Tour d’écrou de Britten. En 2011 / 2012, il chante The Fairy Queen de Purcell, Rosamunde de Schubert avec l’Orchestre philharmonique de la BBC, la Messe de Saint-Nicolas de Haydn, la Cantate Saint-Nicolas de Britten, la Passion selon saint Jean de Bach, et le rôle titre Lucio Silla de Mozart. Il enregistre le Requiem de Chilcott. En 2012, il fait ses débuts à l’English National Opera dans le Jeune Marin dans Julietta de Bohuslav Martinu, Le Messie de Haendel à la Cathédrale de Wells et il fait ses débuts avec l’Orchestre national royal d’Écosse.
Eugene Chan baryton / SLOOK Né à San Francisco, Eugène Chan s’est déjà produit à l’Opéra de San Francisco, au Théâtre de Bologne, à l’Opéra Théâtre de Saint-Louis, au Théâtre de Bâle, au Grand Théâtre de Shanghai dans des rôles comme Don Giovanni et Eugène Onéguine, Le Comte Almaviva (Les Noces de Figaro de Mozart), Danilo (La Veuve joyeuse de Lehár), le prince Yeletski (La Dame de pique de Tchaïkovski), Dandini (La Cenerentola de Rossini), Schaunard (La Bohème de Puccini), Albert (Werther de Massenet), etc. Eugène Chan a fait ses débuts au Carnegie Hall en janvier 2008. En soliste, il a chanté avec des orchestres comme l’Orchestre symphonique de San Francisco, l’Orchestre philharmonique de Los Angeles, l’Orchestre Toscanini de Parme et l’Orchestre de la Suisse romande dans Carmina Burana de Orff, les Requiem de Fauré et Brahms, Old American Songs de Copland, Les Chants de voyage de Williams, le Te Deum de Dvorák et Aventures et nouvelles aventures Ligeti.
Matthieu Heim baryton-basse / NORTON Alors qu’il est encore professeur agrégé d’histoire, Matthieu Heim se forme auprès du ténor Howard Crook au Conservatoire Supérieur de Paris-C.N.R., puis se produit dans de nombreux festivals (Ambronay, Prague, Milan, etc.) sous la direction de Jérôme Corréas (Les Paladins), Martin Gester (Le Parlement de Musique), Hugo Reyne (La Simphonie du Marais)… Il enregistre en 2009 le rôle d’Idas dans Atys de Lully. En
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2010, il fait ses débuts au Megaron d’Athènes en reprenant ce même rôle. En 2011-2012, il incarne les rôles d’Urilas (Ulysse, J.F. Rebel) pour la Radio du WDR (Allemagne), Palémon (Naïs, Rameau) à la Cité de la Musique, Masetto (Don Giovanni, Mozart), Calchas (Belle Hélène, Offenbach) et Slender (Falstaff, Salieri) au théâtre de Biel-Solothurn (Suisse).
Alexandra Schoeny soprano / CLARINA La soprano américaine Alexandra Schoeny est diplômée du Conservatoire de la Haye (2011) et de la Royal Academy of Music de Londres (2009). Elle étudie actuellement auprès de Diane Forlano. En 2012, elle fait ses débuts à l’Opéra de Cincinnati dans le rôle de Nella dans Gianni Schicchi de Puccini. Elle fera ses débuts dans les rôles de Frasquita (Carmen de Bizet) en novembre 2012 et Mrs Julian (Owen Wingrave de Britten) en janvier 2013 aux Pays-Bas. En 2011, elle chante Sofia dans Il Signor Bruschino de Rossini sous la baguette de Richard Egarr au Concertgebouw d’Amsterdam et au Konzerthaus de Berlin , Adina dans L’Élixir d’amour de Donizetti à l’Académie d’Opéra des Pays-Bas , Despina dans Così fan tutte de Mozart au Festival de Leidse Hout et Thérèse dans Les Mamelles de Tirésias de Poulenc avec l’Orchestre de la Résidence de la Haye. Elle chante ,aussi la Passion selon saint Matthieu au Festival d’Aldeburgh en 2009 sous la direction de Masaaki Suzuki, Un Requiem allemand de Brahms et la Messe en ut mineur de Mozart.
Académie baroque européenne d’Ambronay Depuis sa création en 1993, l’Académie baroque européenne d’Ambronay est devenue un projet phare dans l’évolution et la mise en valeur de jeunes artistes en début de carrière. Projet de formation et d’insertion professionnelle, elle a été dirigée par des chefs aussi prestigieux que William Christie, Jordi Savall, Christophe Rousset, Hervé Niquet, etc. Parmi les anciens participants à l’Académie, plusieurs font aujourd’hui une carrière internationale remarquée : Patricia Petibon, Stéphanie d’Oustrac, Ophélie Gaillard, Sophie Karthäuser… L’Académie d’Ambronay a été choisie en 2011 pour devenir Ambassadeur culturel de l’Union européenne. Attribué pour une durée de trois ans, le soutien financier qui accompagne cette distinction permet au CCR de développer son dispositif d’accompagnement des jeunes talents. Ils ont participé à l’Académie Instrumentistes S. d’Herin, V. Dumestre, E. Jacques, H. Gaillard, O. Gaillard, G. Gaubert,M. Glodeanu, F. Haas, A. Mauillon, A. Savall… Chanteurs M. Callahan, S. Daneman, K. Deshayes, S. d’Oustrac, M. Flores, S. Karthäuser, I. Perruche, P. Petibon, M. Ruvio, B. Staskiewicz, R. Pichon… Ils ont accueilli l’Académie france Opéra Comique, Cité de la Musique (Paris), Opéras de Saint-Etienne, Besançon, Vichy, Rennes, Avignon et Reims ; Auditoriums de Lyon et Dijon, Espace Malraux de Chambéry, Théâtre de Caen, Capitole de Toulouse, Théâtres de Bourg-en-Bresse et Villefranche-sur-Saône ; Comédie de Valence... europe Théâtre royal de Namur, Palais des Beaux-Arts de Bruxelles, Grand Théâtre de Genève, Grand Auditorium de Lisbonne, Barbican Center de Londres, Opéras de Varsovie et Bucarest, Auditorium de Valladolid, Fundacion Kursaal de San Sebastian, Teatro Arriaga de Bilbao, Festivals de Musique ancienne de Wroclaw, Modena, Brescia, Venise… La 19e Académie baroque européenne d’Ambronay est en résidence au Collegio Ghislieri à Pavie (Italie). Elle est ambassadeur culturel de l’Union européenne. Ce projet a été financé avec le soutien de la Commission européenne.
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La cambiale di matrimonio di Gioacchino Rossini Prima Assoluta il 3.11.1810 Teatro San Moisè, Venice)
LE MARIAGE PAR LETTRE DE CHANGE
ATTO UNICO
ACTE UNIQUE
Scena Prima (Sala nella casa di TOBIA Mill, semplicemente elegante, che comunica a vari appartamenti. Un tavolino con occorrente per scrivere, sedie. NORTON dalla porta di mezzo. CLARINA, che traversa la scena)
Scène première (Une pièce dans la maison de TOBIA Mill, d’une élégante simplicité qui communique avec de nombreux appartements. Une petite table avec tout le nécessaire à écrire, des chaises. NORTON, depuis la porte du milieu ; CLARINA qui traverse la scène.)
NORTON Non c’è il vecchio sussurrone: resta meco un po’, CLARINA.
NORTON Le vieux ronchon n’est pas là Reste un peu avec moi, CLARINA.
CLARINA Poco ancor la padroncina a chiamar non può tardar.
CLARINA Mais Mademoiselle Ne va pas tarder à réclamer mes services.
NORTON Ma frattanto qui tra noi...
NORTON Mais d’ici là entre nous…
CLARINA Dimmi presto ciò che vuoi.
CLARINA Dis-moi vite ce que tu veux.
NORTON Quando miss si farà sposa?
NORTON Quand notre miss se mariera-t-elle ?
CLARINA È lontana ancor la cosa.
CLARINA Ce n’est pas demain la veille.
NORTON (con mistero) Non sai tutto!
NORTON (Mystérieux) Tu ne sais pas tout !
CLARINA (curiosa) E tu che sai?
CLARINA (Curieuse) Et toi que sais-tu ?
NORTON Nuove grandi!
NORTON De grandes nouvelles !
CLARINA E cos’è mai?
CLARINA Mais quoi donc ?
NORTON Sappi...
NORTON Sache…
CLARINA Ebben!...Ohimè! Il padrone già si sente a sussurrar. Vieni presto a dirmi il resto, devi tutto a me spiegar.
CLARINA Et bien !... Ciel ! Mon maître recommence déjà à ronchonner. Reviens vite me dire le reste, Tu dois tout m’expliquer.
NORTON Verrò presto a dirti il resto, non mi posso or più spiegar.
NORTON Je reviendrai vite te dire le reste, Je ne peux pour l’instant rien te dire.
(Si dividono ed escono)
(Ils se séparent, puis sortent)
Scena Seconda (TOBIA Mill in veste da camera, berretto da notte, che porta con una mano un mappamondo e nell’altra tiene una bussola, esaminandoli)
Scène deux (TOBIA Mill en robe de chambre et bonnet de nuit ; il tient d’une main une mappemonde et de l’autre une boussole, et les examine TOUS deux)
TOBIA Chi mai trova il dritto, il fondo a cotesto mappamondo? Chi m’insegna il come, il quando di piantar la calamita, e la bussola adoprando. Chi m’insegna a navigar? (siede e legge un libro, poi confronta con la bussola il mappamondo) Cento gradi in latitudine... Cento e venti in longitudine... Dal Nord-Est, al Sud-Ovest, poi l’elevazion del polo...
TOBIA Comment trouver le haut et le bas De cette mappemonde ? Qui m’apprendra quand et comment Orienter l’aiguille aimantée Pour utiliser la boussole. Qui m’apprendra à naviguer ? (Il s’assoit, lit un livre, puis applique la boussole à la mappemonde) Cent degrés de latitude… Cent vingt en longitude… Du Nord-Est au Sud-Ouest, Puis l’élévation du pôle… Ici la ligne, et les quadrants
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Qui la linea, e le terziere... L’equatore colle sfere. Dall’America in Europa vo’ ben bene calcolar. (s’impazienta calcolando, e s’alza) Ah, non combinasi la longitudine... Mi vado a perdere in latitudine... Il polo abbassasi, manca la linea... La calamita perde il magnetice... Oh, mi confondo col mappamondo, e della bussola non so che far. (NORTON e CLARINA rientrano) NORTON Ecco una lettera per voi, signore.
(NORTON et CLARINA entrent) NORTON Une lettre pour vous, monsieur.
TOBIA Mi rompe i calcoli, gran seccatore!
TOBIA Tu m’interromps dans mes calculs ! Quel casse-pieds !
CLARINA Serva umilissima, signor padrone
CLARINA Votre très humble servante, maître.
TOBIA Tu mi fai crescere la confusione.
TOBIA Tu me déranges toi aussi !
NORTON Avrei da dirvi...
NORTON Je voulais vous dire…
CLARINA Vorrei parlarvi...
CLARINA Je dois vous parler…
TOBIA Deh, non mi state più a tormentar
TOBIA Ah, cessez de me tourmenter.
(s’alza arrabbiato)
(Il se lève énervé)
CLARINA, NORTON Ma riflettete... considerate Saper dovete... non v’alterate: quella è la lettera del nuovo mondo. No, non vi state ad inquietar.
CLARINA, NORTON Mais réfléchissez… considérez, Vous devez savoir… ne vous fâchez pas : C’est la lettre du Nouveau Monde. Non, ne vous inquiétez pas.
CLARINA (fra sè) Che uom collerico! Che s’ha da far?
CLARINA (en aparté) Quel homme colérique ! Que peut-on faire ?
TOBIA Ma via, tacete... oh, mi seccate! M’interrompete... se seguitate! Questi... la lettera... il mappamondo... Non ho più cerebro... vo ad impazzar andate al diavolo... non vo’ ascoltar.
TOBIA Allons, taisez-vous… Oh, vous m’agacez ! Vous m’interrompez… Si vous poursuivez ! Ces… la lettre… la mappemonde… Je perds la tête… Je deviens fou, Allez au diable… je ne veux rien entendre.
Recitativo
Récitatif
NORTON Ma, signor, questa lettera la portò un marinaio che vien dalle Colonie.
NORTON Mais, monsieur, cette lettre A été apportée par un marin Qui vient des colonies.
TOBIA Ed io sto appunto esaminando quanta è la distanza dalle Colonie a noi. Vediamo... (prende la lettera e, riconoscendo il carattere, con allegria:) Ah! È sua... Del mio corrispondente coloniale.
TOBIA Et moi je suis justement En train de calculer la distance Qui nous sépare des Colonies. Voyons… (Il prend la lettre et, reconnaissant l’écriture, avec joie) Ah ! C’est de mon correspondant des colonies.
(l’apre e legge) NORTON (fra sè) Quale altra commissione originale. Se sapessi, CLARINA!... TOBIA (allegrissimo) Come! Come!
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L’équateur avec les pôles. Je veux calculer la distance exacte Entre l’Amérique et l’Europe. (Il s’impatiente en calculant, puis se lève) Ah, les longitudes ne s’accordent pas… Je m’embrouille dans les latitudes, Le pôle s’abaisse, il manque une ligne… L’aiguille perd le nord… Oh, cette mappemonde me trouble, Et de la boussole je ne sais que faire.
(Il l’ouvre et lit) NORTON (En aparté) Avec une commission très spéciale. Si vous saviez, CLARINA !... TOBIA (très joyeux) Comment ! Comment ! Lui même en personne !...
Egli stesso in persona!... Oh che fortuna!... Presto... l’affar è fatto. NORTON (fra sè) Quasi indovino CLARINA (fra sè) E che? Diventa matto? TOBIA NORTON, l’amico è qui: sbarca a momenti: mi scrive dal vascello... egli in persona vuol trattare il negozio, veder la mercanzia. NORTON Ma proprio... TOBIA Presto, CLARINA, va ad aprir l’appartamento, che guarda sul giardin, tutto sia lesto. Senti, di’ alla mia figlia che si metta un abito da festa,... va. (CLARINA parte. TOBIA chiama uno dopo l’altro i servi) Isacchetto! La mia carrozza bella... Salomone! L’abito mio da viste... Lorenzo! Per uno, o due di più. Cresci tre piatti. Bisogna farsi onore con un uomo così particolar, grande, leale: NORTON è ver? NORTON (seccamente) Sì, un vero originale TOBIA E la lettera avuta l’altro giorno! Eh! Che ingenuità! Che sentimenti! Che buona fede! È un vero e raro tratto della semplicità del secol d’oro, che in questa età di ferro più sorprende, nè più si trova. NORTON È come la s’intende TOBIA Par che ne dubitate: ma sentite: (cava la lettera) L’ho letta mille volte, e la ritrovo sempre d’uno stil raro, affatto nuovo. (legge) «Signore et caetera. Ho risoluto di formare una compagnia matrimoniale: qui non c’è ditta che mi convenga, perciò sul primo vascello che partirà per queste Colonie speditemi una moglie delle seguenti forme e qualità.» Ah! Che intavolamento! NORTON (ironico) Sorprendente! TOBIA E questo è ancora niente. (continua a leggere) «Qualunque sia la dote non serve. Sia d’estrazione onesta: non passi i trent’anni:
Oh quelle chance ! Vite… L’affaire est faite. NORTON (en aparté) Tel un devin. CLARINA (en aparté) Mais quoi ? Il devient fou ? TOBIA Norton, il est ici : Il débarque d’un instant à l’autre ; Il m’écrit de son vaisseau… Il veut régler l’affaire en personne, Et voir la marchandise. NORTON Mais vraiment… TOBIA Vite, Clarina, Allez préparer la chambre, Qui donne sur le jardin, vite, vite. Écoute, dis à ma fille qu’elle mette Sa plus belle robe… va. (Clarino part. Tobia appelle les serviteurs l’un après l’autre) Isacchetto ! Mon beau carosse… Salomone ! Mon costume de cérémonie… Lorenzo ! En cuisine, trois plats de plus. Nous devons faire honneur à un homme Si particulier, grand et loyal, N’est-ce pas Norton ? NORTON (sèchement) Oui, un vrai original. TOBIA Et la lettre qu’il a reçue l’autre jour ! Ah, quelle naïveté ! Quels sentiments ! Quelle bonne foi ! C’est un vrai et rare trait De la simplicité du siècle d’or, Qui en ce siècle de fer surprend le plus, Et qu’on ne trouve plus. NORTON C’est tout à fait clair. TOBIA On dirait que vous en doutez ; écoutez donc : (il ouvre la lettre) Je l’ai lue mille fois, Et je la trouve toujours d’un style rare, Tout à fait nouveau. (il lit) « Monsieur, etc. J’ai décidé de fonder Une compagnie matrimoniale : Je ne trouve pas d’affaire à ma convenance, Je vous prie donc de m’expédier Par le premier vaisseau pour les colonies, Une femme possédant les qualités suivantes. » Ah ! Quel préambule ! NORTON (ironique) Surprenant ! TOBIA Et ce n’est pas tout ! (il poursuit sa lecture) « Peu importe la dot. Qu’elle soit d’une famille honnête, N’ayant pas dépassé les trente ans ; Bonne pâte, couleur homogène, et sans la moindre Tâche dans sa réputation : même chose
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pasta dolce, colore omogeneo, e senza minima macchia nelle riputazione: Item di temperamento sano e robusto, per resistere ai colpi di mare, e alla forza del clima perché non vorrei restarne senza, appena acquistata, e ricorrere a nuova provvista» NORTON (fra sè) Si può sentir di peggio! TOBIA Ah! Che esattezza! Ve’, che precisione! Ma il miglior capo è poi la conclusione. (continua a leggere) «Arrivandomi ben condizionata come sopra, colla presente lettera per marca, o con copia legalizzata, a scanso d’equivoci, io m’impegno di far onore alla firma, e sposare chi la presenterà, a due giorni data, od anco a vista, come meglio, e salutandovi, addio. Io SLOOK del Canadà.»
NORTON (en aparté) A-t-on déjà entendu pire ? TOBIA Ah ! Quelle exactitude ! Quelle précision ! Mais le clou, c’est la conclusion. (il poursuit la lecture) « Si elle arrive en bonne condition Comme indiqué ci-dessus, Et porteuse de cette lettre de change Ou d’une copie certifiée conforme Pour éviter tout malentendu, Je m’engage par ma signature A épouser celle qui présentera La lettre dans les deux jours Ou sur-le-champ, à votre convenance, En vous saluant, adieu, Slook du Canada. » (Il replace la lettre sur un livre posé sur le guéridon)
(ripone la lettera in un libro ch’è sul tavolino)
NORTON Que pensez-vous faire ?
NORTON E voi dunque pensate?
TOBIA Le servir : Je l’ai même déjà servi, Et dès qu’il arrive c’est ma propre fille Qui lui présentera cette lettre de change.
TOBIA Di servirlo: Anzi l’ho già servito, e appena arriva gli faccio presentare la cambiale dalla mia stessa figlia.
NORTON De Miss FANNY ?
NORTON Da Miss FANNY?
TOBIA Elle-même, cela vous étonne ?
TOBIA Da lei: Che meraviglia?
NORTON Et s’il ne lui plait pas ?
NORTON E se non le piacesse? TOBIA Deve piacerle: oh sì. NORTON Ma, s’ella avesse?... TOBIA Cosa ha d’aver? NORTON Ma... TOBIA Ma, voi mi seccate: Sempre in contraddizion! NORTON Ma... TOBIA Basta, andate. (NORTON va per partire) E il nuovo computista? NORTON Non l’ho ancor stabilito. TOBIA Fate presto: Avrem molto da fare in questi giorni. Ah, che non vedo l’ora d’abbracciare il mio caro Americano! Oh che raro consorte tocca a mia figlia! Oh che piacer! Che sorte! (esce)
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De son tempérament sain et robuste, pour résister Aux intempéries de la traversée et du climat, Car je ne voudrais pas en être privé, à peine acquis, Et avoir recours à une nouvelle marchandise. »
TOBIA Il faudra bien qu’il lui plaise. NORTON Mais si elle avait… TOBIA Si elle avait quoi ? NORTON Mais… TOBIA Mais vous m’agacez, Toujours à me contredire ! NORTON Mais… TOBIA Assez, sortez. (NORTON sur le point de partir) Et le nouveau comptable NORTON Je ne l’ai pas encore engagé. TOBIA Faites vite : Nous aurons beaucoup d’affaires à régler ces jours-ci. Ah, j’ai hâte D’embrasser mon cher Américain ! Oh quel rare époux C’est là pour ma fille ! Oh quelle joie ! Quel destin ! (Il sort)
NORTON Povera Miss Fanny! Ma spero ancora che il caro Americano avrà d’Europa fatto il viaggio invano.
NORTON Pauvre Miss Fanny ! Mais j’espère encore que ce cher Américain Aura fait le voyage en Europe en vain.
(esce)
(Il sort)
Scena Terza
Scène trois
A Due (Fanny ed Edoardo, presi a mano amorosamente)
A DEUX (Fanny et Edoardo, se tenant la main amoureusement)
EDOARDO Tornami a dir che m’ami, che sarai fida ognor. Calma, mio bene, i palpiti d’un barbaro timor.
EDOARDO Viens me dire que tu m’aimes Que tu seras toujours fidèle. Apaise, mon amour, les frissons D’une crainte barbare.
FANNY Sarò qual più mi brami, quale t’amai finor. Per te m’accese l’anima, a te la serba amor.
FANNY Je serai telle que tu me veux, Comme je t’ai aimé jusqu’à présent. Mon cœur brûle pour toi, L’amour te le conservera.
EDOARDO E sarai mia?
EDOARDO Et tu seras mienne ?
FANNY Lo spero
FANNY Je l’espère.
EDOARDO E allor felici!...
EDOARDO Alors nous serons heureux !
FANNY Oh quanto!
FANNY Oh tellement heureux !
A DUE Qual delizioso incanto è un corrisposto amor! Propizio accolga amore il nostro giuramento: e renda alfin contento il tenero mio cor.
A DEUX Rien n’est plus délicieux Qu’un amour partagé ! Que l’amour soit propice A notre serment : Qu’il exauce le désir De mon tendre cœur.
Recitativo
Récitatif
EDOARDO Sì, cara mia, speriam: fra pochi giorni arriverà mio zio: tutto m’aspetto dall’amor suo per me.
EDOARDO Oui, mon amour, gardons espoir : Dans quelques jours arrive mon oncle ; J’attends tout de l’affection qu’il me porte.
FANNY Ma v’è quest’uomo ch’oggi aspetta mio padre; certi suoi equivoci discorsi...
FANNY Mais cet homme Que mon père attend aujourd’hui ; Certaines paroles équivoques…
EDOARDO E quando noi siamo d’accordo!...
EDOARDO Mais puisque nous sommes d’accord !
Scena Quarta (NORTON entra)
Scène quatre (NORTON entre)
NORTON Avete voi veduto il signor Mill?
NORTON Avez-vous vu Monsieur Mill ?
FANNY No, ancor: cos’è avvenuto? Perché così agitato?
FANNY Pas encore ; qu’y a-t-il ? Pourquoi êtes-vous si agité ?
NORTON Brutte nuove: però non vi smarrite. Voi siete fatta sposa.
NORTON Mauvaises nouvelles : Mais ne vous alarmez pas. Vous allez vous marier.
FANNY Oh Dio! EDOARDO Che dite?
FANNY Mon dieu ! EDOARDO Que dites-vous ?
FANNY Ma come?
FANNY Mais comment ?
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EDOARDO E chi è costui?
EDOARDO Mais qui est-ce ?
NORTON C’è, c’è, leggete... (NORTON cerca nel libro e trova la lettera che porge ad Edoardo) Il contratto nuzial, e poi ridete.
NORTON Il y a … Lisez… (NORTON cherche dans le livre et trouve la lettre qu’il tend à Edoardo) Le contrat de mariage… Vous rirez après.
(leggono tutti e due dando segni d’affanno e di rabbia)
(Ils lisent tous deux montrant des signes d’impatience et de colère)
FANNY Oh mio Edoardo!
FANNY Oh mon Edoardo !
NORTON Ah, che ne dite!
NORTON Ah, qu’en dites-vous !
EDOARDO Io fremo: Ed in questa maniera?...
EDOARDO Je tremble : Quelle drôle de manière !
NORTON All’uso proprio di negozio, e come se Miss fosse una bella di mercanzia.
NORTON Comme on négocie une affaire Et comme si Miss était Une belle marchandise.
EDOARDO Ma questa volta falla la sua speculazion.
EDOARDO Mais cette fois-ci Il se trompe dans ses spéculations.
FANNY Non posso ancora credere che mio padre arrivi a questo segno a sacrificarmi.
FANNY Je n’arrive pas à croire Que mon père soit prêt A me sacrifier ainsi.
(di dentro la voce di Tobia)
(On entend la voix de Tobia dans les coulisses)
Scena Quinta
Scène cinq
TOBIA Presto, presto.
TOBIA Vite, vite.
FANNY (a Edoardo) Ah, ch’è lui! Se ti vede!
FANNY (à Edoardo) Ah, c’est lui ! S’il te voit !
TOBIA (Più vicino) Pronti, tutti...
TOBIA (Plus proche) Vite, tout le monde…
EDOARDO Che far!
EDOARDO Que faire !
FANNY Poveri noi!
FANNY Pauvre de nous !
TOBIA (uscendo) Norton... Fanny... qua ognun... (vede Edoardo e sospettoso con impeto:) Chi siete voi?... Che fate? Che volete in questa casa? Con qual fin? Con qual vista?
TOBIA (sortant) Norton… Fanny… Tous ici… (il voit Edoardo, soupçonneux, emporté) Qui êtes-vous ? Que faites-vous ? Que cherchez-vous dans cette maison ? Dans quel but ? Quel objectif ?
FANNY Egli!...
FANNY Il !
EDOARDO Signore...
EDOARDO Monsieur…
(confusi)
(confus)
NORTON È il nuovo computista
NORTON C’est le nouveau comptable.
TOBIA (guardandolo) Troppo giovine... e poi troppo moderno.
TOBIA (le regardant) Trop jeune… et puis trop moderne.
NORTON Peggio pel suo carattere.
NORTON Son caractère est pire encore.
EDOARDO Son pronto a uniformarmi agli usi vostri.
EDOARDO Je suis prêt à me plier aux usages de la maison.
TOBIA Bravo! Ha una fisionomia che... non c’è male; Norton v’istruirà.
TOBIA Bravo ! Il n’a pas une mauvaise physionomie ; NORTON vous instruira.
FANNY (fra sè) Respiro
FANNY (en aparté) Je respire.
TOBIA Intanto tieni, mia figlia cara, tra momenti arriverà persona forestiera, gli farai buona cera, e gli darai queste lettere...
TOBIA En attendant viens, ma chère fille, D’ici peu arrivera un étranger, Tu lui feras bon accueil Et tu lui remettras ces papiers.
(TOBIA prenderà la lettera dal libro la piegherà, e, cavandone un’altra, le darà a Fanny)
(TOBIA prendra la lettre dans le livre, la pliera, puis, en prendra une autre et la donnera à Fanny)
FANNY E chi è? Ma io... ma poi... TOBIA La tua fortuna è fatta... ah! La carrozza... Egli è qua: vo’ a incontrarlo: servitori, (escono servi e agenti) A basso... qua... su... fuori Ah, lo vedrete... FANNY, allegra! (parte coi servi allegrissimo) FANNY (fremente) Ah, soffrir non so... NORTON Prudenza! EDOARDO Lascia operare a me. FANNY Ma che farai? EDOARDO Fidati a un cor che t’ama, e lo vedrai. Scena Sesta Cavatina (vari servitori, che precedono SLOOK, vestito a capricciosa caricatura, ma grave: altri che si inchinano: egli entra imbrogliato, difendendosi dagli agenti e da TOBIA che cercano levargli il cappello e il bastone, e vogliono baciar gli le mani, che ritira) SLOOK Grazie... grazie... caro amico! Troppo presto, adagio, dico: Quieti un po’: che complimenti! M’imbrogliate, buone genti: Non vo avanti... son confuso... So ancor io d’Europa l’uso. Flemma dunque, ed incomincio, come va, a complimentar. (si ritira alla porta, si rimette il capello in testa, e poi se lo leverà inchinandosi con semplice caricatura)
FANNY Et qui est-ce ? Mais je… Mais alors… TOBIA Ta fortune est faite… Ah ! Le carrosse… Il est là : Je vais à sa rencontre : serviteurs, (des serviteurs et des agents font leur entrée) En bas, là, en haut, dehors, Ah, vous allez voir… FANNY, réjouis-toi ! (Il part avec ses serviteurs très joyeux) FANNY (tremblante) Ah, je ne saurais souffrir… NORTON Prudence ! EDOARDO Laisse-moi faire. FANNY Mais que feras-tu ? EDOARDO Fais confiance à un cœur qui t’aime, et tu verras. Scène six Cavatine (De nombreux serviteurs, qui précèdent SLOOK, habillé telle une capricieuse caricature, mais grave : d’autres qui s’inclinent ; il entre agité, en se défendant des agents et de TOBIA qui tentent de lui ôter son chapeau et sa canne, et veulent lui baiser les mains) SLOOK Merci… Merci… Cher ami ! Pas si vite, doucement, vous dis-je : Calmez-vous un peu, que de compliments ! Vous m’embrouillez, bonnes gens : Je ne vais pas plus vite… je suis confus… Je sais bien quel est l’usage en Europe. Du flegme donc, et je me lance Dans les compliments appropriés. (Il se retire vers la porte, remet son chapeau, puis se lève en s’inclinant)
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FANNY, EDOARDO NORTON, CLARINA (fra sè) Che figura! Che maniere! Mi fa ridere e arrabbiar!
FANNY, EDOARDO, NORTON, CLARINA (en aparté) Quelle figure ! Quelles manières ! Il me fait rire et enrager !
SLOOK Prima il padron di casa saluto, bacio, e abbraccio. Lo stesso cordialmente colle signore io faccio... (va per abbracciarle, ma le signore si ritirano) Come! Non s’usa forse le donne qui abbracciar? Ohimè! Che usanza incomoda! Che brutto conversar! Benedetta sia la nostra innocente libertà! Sans facons tra noi si mostra cuor aperto, amica faccia: Sì, si bacia, sì, s’abbraccia, né s’offende l’onestà. Donne belle, donne care, più buonine, per pietà. Non mi fate ritornare senza gusto al Canadà. Sicché dunque istruitemi: non voglio far cattive figure: a quel che vedo in Europa v’è in tutto affettazione.
SLOOK D’abord je salue et embrasse Le maître de maison. La même chose je fais Cordialement avec les dames… (Il s’apprête à les embrasser, mais elles se retirent) Comment ! N’embrasse-t-on pas Les femmes chez vous ? Pauvre de moi ! Quel usage incommode ! Comme il nuit à la conversation ! Bénie soit notre candide liberté ! Sans façons entre nous l’on montre Cœur ouvert et visage souriant : Oui, on donne des baisers, on embrasse, Sans choquer personne. Belles dames, dames charmantes, Montrez plus de bonté, par pitié. Ne me faites pas rentrer Au Canada sans avoir goûté à l’Europe. Faites mon instruction : je ne voudrais pas Faire mauvaise figure : d’après ce que je vois En Europe, tout ici est plein d’affectation.
FANNY (fra sè) Caro l’american! TOBIA Dite benone. Viva pura la bella semplicità d’America! SLOOK (segnando FANNY) Chi è quella piccante signorina! TOBIA Vi pare? Essa ha una lettera per voi di raccomandazione. SLOOK La servirò con tutto il core. EDOARDO (fra sè) Io fremo FANNY (fra sè) Chetati SLOOK E voi per me trovate ancora nessun capo a proposito? TOBIA Anzi spero che appena voi la mostra visto avrete, tutto conchiuderete. SLOOK Tanto meglio! Un bravo negoziante dev’esser spicciativo. TOBIA Ora spicciate là quella signorina. Accompagnate, Norton, il computista a’ suoi doveri. (poi sorridendo a Slook) Servitela, mi preme.
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FANNY (en aparté) Cher Américain ! TOBIA Vous avez raison. Vive la belle Simplicité d’Amérique ! SLOOK (montrant Fanny) Qui est cette piquante demoiselle ? TOBIA Elle vous plaît ? Elle a pour vous une lettre De recommandation. SLOOK Je serai tout à son service. EDOARDO (en aparté) Je tremble. FANNY (en aparté) Calme-toi. SLOOK Et vous n’avez rien trouvé Qui pourrait faire mon affaire ? TOBIA Au contraire j’espère Que dès que vous aurez vu l’échantillon, Vous finirez pas conclure. SLOOK Tant mieux ! Un bon marchand Doit être expéditif. TOBIA Eh bien soyez expéditif avec cette jeune fille. Indiquez, NORTON, Au comptable ce qu’il doit faire. (puis, souriant à Slook) Occupez-vous d’elle, je vous prie.
SLOOK Volontieri
SLOOK Volontiers.
TOBIA (segnando alla destra) È quello il vostro appartamento.
TOBIA (montrant vers la droite) Voilà votre chambre.
SLOOK Grazie
SLOOK Merci.
(TOBIA parte)
(Tobia s’en va)
EDOARDO (piano e presto, fra sè) Oh, Fanny! In quale stato mai son io!
EDOARDO (doucement et rapidement, en aparté) Oh Fanny ! Je suis dans tous mes états !
NORTON (ad Edoardo) Andiam
NORTON (à EDOARDO) Partons.
EDOARDO (stringendo forte la mano di Slook, e co’ denti stretti) Signor Americano, addio.
EDOARDO (serrant fort la main de Slook, les dents serrés) Monsieur l’Américain, adieu.
(parte con Norton)
(Il part avec Norton)
Scena Settima
Scène sept
Recitativo e Duo
Récitatif et duo
SLOOK Servo! Proprio in Europa usan de’ complimenti strani e nuovi
SLOOK Votre serviteur ! Les Européens ont décidément Des compliments étranges et nouveaux !
FANNY (fra sè) Ecco il momento decisivo
FANNY (en aparté) Voici venu le moment décisif.
SLOOK Intanto sbrighiam la Signorina; (si ferma a guardarla giovialmente) Ha un certo che... così... proprio è bellina
SLOOK En attendant, occupons-nous de la demoiselle ; (Il s’arrête pour la regarder jovialement) Elle a un je ne sais quoi… tellement… Elle est vraiment jolie.
FANNY (fra sè) Io non vo’ certo esser la prima
FANNY (en aparté) Je ne veux sûrement pas parler la première.
SLOOK Tace! Che sia decenza! Cominciamo noi. (le se accosta e riverisce) Servo gentile Signorina!
SLOOK Elle se tait ! Ce sera par décence ! Faisons le premier pas. (Il s’approche d’elle et s’incline) Votre serviteur, charmante demoiselle !
FANNY (con riverenza, si tira in là, e occhi bassi) Serva!
FANNY (Avec révérence, elle s’éloigne, les yeux baissés) Votre servante !
SLOOK Chi siete? Che volete? FANNY (gli dà le lettere) Leggete, e lo saprete. SLOOK (legge e si compiace) Concisa; brava! FANNY (fra sè) Io sono in convulsione SLOOK Ma bravo, sir Tobia! Bravo, benone! (con galanteria) Mi fareste la grazia D’avvicinarvi un po’...
SLOOK Qui êtes-vous ? Que voulez-vous ? FANNY (Elle lui donne la lettre) Lisez, et vous le saurez. SLOOK (Il lit avec satisfaction) Concise ; c’est bien ! FANNY (en aparté) Je suis prise de convulsions. SLOOK Mais bravo, sir Tobia ! Bravo, fort bien ! (Avec galanterie) Me feriez-vous le plaisir De vous approcher un peu…
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FANNY Così sto bene
FANNY Je suis bien ici.
SLOOK Ma non io quanto basta; e quegli occhietti sempre bassi!...
SLOOK Mais vous êtes trop loin pour moi ; Et ces petits yeux toujours baissés !
FANNY Decenza
FANNY Un peu de décence…
SLOOK Volea dirlo... Sicché dunque saprete già quello che contengono queste lettere?
SLOOK Je voulais vous dire… Donc vous savez déjà Ce que ces lettres contiennent ?
FANNY No!
FANNY Non !
SLOOK No? (fra sè) Non ci scappa un accento di più. (in alto) Dunque ascoltate, C’è qualche cosa anche per voi.
SLOOK Non ? (en aparté) Elle ne lâche pas un mot de plus. (à haute voix) Alors écoutez, Il y a quelque chose aussi pour vous.
FANNY Spicciate
FANNY Dépêchez-vous.
SLOOK (legge) «Signor SLOOK: v’abbiamo provveduto la moglie dell’età, qualità, condizioni ricercate, con tutti gli attestati. Essa è l’unica nostra figlia FANNY, che vi esebirà la presente col confronto, e contrassegno della vostra: pagate a lei dunque a vista, o due giorni data, com’è di vostro comodo, i debiti e obbligazioni che avete incontrati. In fede Tobia Mill.»
SLOOK (il lit) « Monsieur Slook, Nous vous avons trouvé une femme répondant A tous les critères requis D’âge, de condition et de qualité. Il s’agit de ma fille unique Fanny, Qui vous remettra cette lettre Ainsi que la vôtre contresignée ; Payez donc sur-le-champ, Ou dans les deux jours, Selon votre convenance, Les dettes et les obligations Que vous avez contractées. Loyalement, Tobia Mill. »
FANNY (fra sè) Che avvilimento!
FANNY (en aparté) Quelle avilissment !
SLOOK Ebben, cosa ne dite? FANNY (fra sè) Ah, qui ci vuol coraggio (in alta voce) E voi cosa pensate? SLOOK Far onore alla firma. FANNY (con forza) Ah, non lo fate; ed anzi rinunziate alla vostra cambiale SLOOK Perché? FANNY (con fuoco) Perché non sono io mercanzia per voi, né vi può far onore SLOOK Anzi non vidi mai capo migliore. Darei per sì bel fondo quanto possiedo al mondo: Tutti impiegar vorrei i capitali miei: E un cento almen per cento ne spero di piacer.
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SLOOK Et bien, qu’en dites-vous ? FANNY (en aparté) Ah, il va falloir du courage (à haute voix) Et vous, qu’allez-vous faire ? SLOOK Remplir mes obligations. FANNY (avec force) Ah, n’en faites rien ; Renoncez à votre lettre de change. SLOOK Pourquoi ? FANNY (avec fougue) Parce que je ne suis pas une marchandise pour vous, Je ne vous ferai pas honneur. SLOOK Je n’ai pourtant jamais vu de plus bel échantillon. Je donnerai tout ce que j’ai Pour un si joli capital ; Je serais prêt à donner Toute ma fortune, Et en tirer au moins Cent pour cent de plaisir.
FANNY Cercate un altro fondo; Ve ne son tanti al mondo! Il mio non è per voi, fallir potreste poi: In libertà lasciatemi, vi prego per piacer.
FANNY Cherchez un autre capital ; Il y en a tant d’autres par le monde ! Le mien n’est pas pour vous, Vous pourriez faire faillite ; Laissez-moi ma liberté, je vous en prie.
SLOOK Ma, perché ciò? Spiegatevi.
SLOOK Mais pourquoi donc ? Expliquez-vous.
FANNY Vorrei spiegarmi... ma!
FANNY Je voudrais vous expliquer… mais !
SLOOK Vi spiace il matrimonio?
SLOOK Le mariage vous déplaît ?
FANNY Mi piacerebbe... ma!...
FANNY Il pourrait me plaire… mais !
SLOOK Son io forse un demonio?
SLOOK Suis-je donc un monstre ?
FANNY Non dico questo... ma!
FANNY Je ne dis pas cela… mais !
A due
A DEUX
SLOOK per carità, signora, lasciamo questi ma.
SLOOK De grâce, madame, Laissons ces « mais ».
FANNY Voi non sapete ancora cosa vuol dir quel ma.
FANNY Vous ne savez pas encore Ce que ces « mais » signifient.
SLOOK Sposatemi, e mi basta, sarà quel che sarà.
SLOOK Epousez-moi, cela me suffit, Advienne que pourra.
FANNY Se il mio pregar non basta, son cosa ci vorrà.
FANNY Si mes prières ne suffisent pas, Je connais un autre moyen.
Scena Ottava
Scène huit
Trio
Trio
EDOARDO (Edoardo entra con frenata ira, e sempre con sarcasmo, e detti segnando Fanny) Quell’amabile visino, quell’occhietto amorosetto, quel complesso sì perfetto e di grazie, e di beltà, lo creò per altri amore; (marcato) Caro mio, per voi non fa: Vi consiglio, ma di core, ritornare al Canadà.
EDOARDO (Edoardo entre en colère noire et toujours avec sarcasme, montrant Fanny) Cet ravissant petit minois, Ce petit regard amoureux, Cette parfaite union De grâce et de beauté, L’amour les ont créés pour d’autres ; (avec insistance) Mon cher, ils ne sont pas pour vous, Je vous conseille, de tout cœur, De rentrer au Canada.
SLOOK (prendendo la mano ad Edoardo e stringendola fortemente) Ma, signor, che c’entra lei, dica un po’, ne’ fatti miei?
SLOOK (il prend la main d’Edoardo et la serre fortement) Mais, monsieur, que venez-vous faire, Dites-moi donc, dans mes affaires ?
FANNY Ei lo fa per compassione delle amiche sue persone. EDOARDO Perché molto m’interessa e per voi, per me, e per essa. SLOOK (alterato) Ma quest’è una mercanzia di mia tutta proprietà. Vado a dirlo a sir Tobia, e ragion m renderà.
FANNY Il est plein de compassion Pour celles qui sont ses amies. EDOARDO Tout cela me concerne beaucoup, Pour vous, pour moi et pour elle. SLOOK (énervé) Mais ceci est une marchandise Qui est mon entière propriété. Je vais le dire à Sir Tobia Il me rendra raison.
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EDOARDO (fiero) Guai a voi se gli parlate!
EDOARDO (fier) Gare à vous si vous lui parlez !
FANNY Con prudenza, e simulate.
FANNY Prudence, faites semblant.
SLOOK Ma quest’è soverchieria.
SLOOK Mais c’est un acte de violence !
EDOARDO È una gran premura mia.
EDOARDO C’est que je suis très concerné.
SLOOK Voi chi siete?...
SLOOK Qui êtes-vous ?
EDOARDO Lo saprete.
EDOARDO Vous le saurez.
SLOOK (a Fanny) Dite voi...
SLOOK (à Fanny) Dites-moi, vous…
FANNY Già inteso avete.
FANNY Vous avez tout entendu.
SLOOK La cambiale parla chiaro.
SLOOK La lettre de change parle clairement.
EDOARDO Rinunziarla, amico caro.
EDOARDO Annulez-la, cher ami.
SLOOK (con foco) Rinunziar! Son Slook.. e poi...
SLOOK (Avec fougue) L’annuler ! Je suis SLOOK… et puis…
EDOARDO (fiero) Non parlate: guai a voi!
EDOARDO (Fier) Ne dites rien : gare à vous !
SLOOK (turbato) Minacciate!
SLOOK (Troublé) Des menaces !
FANNY, EDOARDO Sì, tremate.
FANNY, EDOARDO Oui, tremblez.
SLOOK Ma perché? Ma che sarà?
SLOOK Mais pourquoi ? Qu’y a--t-il ?
FANNY (prestissimo) Non mi piacete, non mi prendete, non vo’ sposarvi, vi pentirete. Se questa mano voi stringerete saprà cavarvi quei brutti occhiacci un vero inferno vi schiuderà.
FANNY (Très vite) Vous ne me plaisez pas, vous ne m’aurez pas, Je ne veux vous épouser, vous vous repentirez. Si vous me touchez la main, Je vous arracherai ces vilains yeux, Et je vous promettrai un vrai enfer.
EDOARDO (fiero) La rinunziate, a me cedete. Guai se parlate, la rinunziate. Io saprò pungervi ben ben le vene, vi mando in lettera al Canadà.
EDOARDO (fier) Renoncez à elle, cédez-la moi. Gare à vous si vous parlez, renoncez à elle. Je saurai fort bien vous ouvrir les veines, Je vous renvoie, par lettre, au Canada.
SLOOK Oh, me meschino! Povero Slook! Grazie, signore; oh, che buon core! Cavarmi gli occhi! Misericordia!... Oh, che demoni son questi qua! (partono)
SLOOK Oh, pauvre de moi ! Pauvre Slook ! Merci, seigneur ; oh quel cœur généreux ! M’arracher les yeux ! Miséricorde !... Oh, quels diables que ces gens-là ! (Ils partent)
Scena Nona
Scène neuf
Recitativo e Aria
Récitatif et Aria
NORTON Non si farà: non si farà, sta certa, Questo bel matrimonio.
NORTON Ce beau mariage, sois-en certaine, Ne se fera pas.
CLARINA E sir Tobia ordina intanto, fa i preparativi,
CLARINA Sir Tobia qui donne des ordres, Qui fait les préparatifs,
colla speranza che l’americano accetti miss Fanny
Dans l’espoir que l’Américain Acceptera Miss Fanny.
NORTON Lo spera invano sono tanti li fili tesi al povero diavolo, son tali i timori, i sospetti a’ quali è in preda, che disperato il povero selvaggio del Canadà tornerà a fare il viaggio.
NORTON Il l’espère en vain, Les pièges tendus au pauvre diable Sont si nombreux, Les craintes sont telles, Tout comme les doutes qui l’accablent, Que le pauvre sauvage, désespéré, S’en retournera au Canada.
CLARINA Ma si può dar pazzia Peggior di quella del signor TOBIA!
CLARINA Mais y a-t-il folie plus grande Que celle de monsieur Tobia !
NORTON L’americano è semplice, ha creduto che le spose in Europa siano manifatture da negozio: E in parte non s’inganna.
NORTON L’Américain est naïf, il a cru Que les femmes en Europe Sont des marchandises qu’on achète, Et il a en partie raison.
CLARINA Io vado intanto presso miss: tu sta attento dal tuo canto: io son interessata per questi innamorati: poveretti! Dopo tanto soffrir e tanti stenti, Alla fin li vorrei veder contenti. Anch’io son giovane, anch’io lo provo, spesso al medesimo caso mi trovo, e so per pratica Che cosa è amor. Allor che s’ama di vero affetto, sempre si brama il caro oggetto, ei sol può renderci contento il cor. (parte)
CLARINA Pendant ce temps je vais Rejoindre la miss ; toi, sois vigilant de ton côté : Ces amoureux Me touchent : les pauvres ! Après tant de souffrances et tant d’épreuves, A la fin je voudrais qu’ils soient heureux. Moi aussi je suis jeune, Et je les comprends, Souvent, je me trouve Dans la même situation, Et je sais par expérience Ce qu’est l’amour. Quand on aime D’un sentiment sincère, Toujours l’on désire L’être aimé, Lui seul peut nous réjouir le cœur. (Il part)
Scena Decima Recitativo NORTON Eccolo appunto: pare pensieroso. SLOOK (uscendo) Ehi, di grazia, signore, Bramerei di parlar a sir Tobia. NORTON Io credo ch’ora in casa egli non sia. Ma di grazia, scusate, avete già concluso, conoscete voi bene il capital che acquisterete? SLOOK Credo già di conoscerlo. NORTON (marcato) Siate cauto SLOOK Perché? NORTON Potrebbe darsi che fosse ipotecato SLOOK (sorpreso) Ipotecato! NORTON Ma in parola d’onore, non me fate alcun motto; addio, signore. (parte)
Scène dix Récitatif NORTON Le voici justement : il a l’air songeur. SLOOK (Arrivant) Excusez-moi, monsieur, Je voudrais parler à Sir Tobia. NORTON Je crois qu’il est absent de chez lui. Mais excusez ma question, Avez-vous déjà conclu l’affaire ? Connaissez-vous Bien le capital que vous allez acquérir ? SLOOK Je crois déjà le connaître. NORTON (avec insistance) Soyez prudent. SLOOK Pourquoi ? NORTON Il pourrait être hypothéqué. SLOOK (Surpris) Hypothéqué ! NORTON Mais, entre hommes d’honneur, N’en dites pas un mot. Adieu, monsieur. (Il part)
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Scena Undicesima Reziario e Duo
Scène onze Récitatif et duo
SLOOK Ipotecato! Diavolo! Madama colla decenza, e i ma, che vuol cavarmi gl’occhi; il dolce amico che mi prega, e vuol pungermi le vene!... Oh, in qual razza di mondo son mai giunto!
SLOOK Hypothéqué ! Diable ! Madame, avec sa décence, Et ses « mais », qui veut m’arracher les yeux ; L’aimable ami qui me supplie Et veut m’ouvrir les veines !... Oh, dans quelle sorte de monde suis-je tombé ?
TOBIA Dov’è!
TOBIA Où est-il ?
SLOOK (fra sè) Or quest’altro! Viene in un buon punto!
SLOOK (En aparté) Il ne manquait que lui à présent ! Il arrive à point nommé !
TOBIA Caro amico! Lasciate ch’io v’abbracci: Abbiamo buone nuove?
TOBIA Cher ami ! Laissez-moi vous embrasser : Les nouvelles sont bonnes ?
SLOOK Buonissime.
SLOOK Excellentes.
TOBIA (ad ogni risposta di Slook Tobia lo abbraccia, e bacia) Oh che gusto! Sicché dunque L’affar!...
TOBIA (A chaque réponse de Slook, Tobia l’embrasse) Oh, quel bonheur ! Donc l’affaire…
SLOOK Va a meraviglia. TOBIA Che piacer! E mia figlia?... SLOOK Bella assai. TOBIA L’età?... SLOOK Giusta. TOBIA Le maniere?... SLOOK Obbliganti. TOBIA Oh che consolazione! SLOOK (fra sè) Bacia, bacia. TOBIA E per le proporzioni? SLOOK Fatte apposta. TOBIA Temperamento? SLOOK Quello che ci vuole. TOBIA Dunque ella è vostra sposa: Tutto confronta agli ordini del foglio SLOOK (seccamente) C’è una difficoltà TOBIA Che?
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SLOOK Va à merveille. TOBIA Quel plaisir ! Et ma fille ? SLOOK Fort belle. TOBIA L’âge ? SLOOK Juste. TOBIA Les manières ? SLOOK Plaisantes. TOBIA Oh quelle satisfaction ! SLOOK (En aparté) Et un baiser, un baiser ! TOBIA Et les proportions ? SLOOK Idéales. TOBIA Le tempérament ? SLOOK Tel que souhaité. TOBIA Vous allez donc l’épouser : Tout est conforme aux conditions de la lettre. SLOOK (Sèchement) Il y a un problème. TOBIA Quoi donc ?
SLOOK Non la voglio.
SLOOK Je n’en veux pas.
TOBIA (colpito) Oh!
TOBIA (froudroyé) Oh !
SLOOK Ma!
SLOOK Mais !
TOBIA Diavolo! Dunque non vi piace?
TOBIA Diable ! Elle ne vous plaît pas ?
SLOOK Anzi, molto.
SLOOK Au contraire, beaucoup.
TOBIA E perché non la sposate?
TOBIA Et pourquoi ne l’épousez-vous pas ?
SLOOK Se fossi pazzo! (fra sè) Mi son cari gli occhi; Madamina decenza me li cava.
SLOOK Bien fou je serais ! (En aparté) Je tiens à mes yeux ; Mademoiselle Décence veut me les arracher.
TOBIA (fra sè) Le piace, e non la vuole! Cospettone! (a Slook) Ma almeno una ragione!...
TOBIA (En aparté) Elle lui plaît et il n’en veut pas ! Diable ! (à Slook) Mais donnez-moi au moins une raison !...
SLOOK Oh peggio! (fra sè) Il dolce amico mi punge allor le vene.
SLOOK Oh, pire ! (En aparté) Mon ami Veut m’ouvrir les veines.
TOBIA Io butto foco!
TOBIA Je jette de l’huile sur le feu !
SLOOK Butta pur!
SLOOK Jette donc !
TOBIA Oh, alle corte, o sposarla, o parlar.
TOBIA Oh, coupons court, Ou vous l’épousez, ou vous parlez.
SLOOK Né l’un, né l’altro.
SLOOK Ni l’un, ni l’autre.
TOBIA Dunque!...
TOBIA Donc !...
SLOOK Non vi scaldate: Flemma.
SLOOK Ne vous énervez pas : du flegme.
TOBIA La sposerete?
TOBIA Vous l’épouserez ?
SLOOK La sposerei... ma!
SLOOK Je l’épouserais… mais !
TOBIA Ma!
TOBIA Mais !
SLOOK Flemma: quel ma vuol dir che ci ho una gran difficoltà.
SLOOK Du flegme : ce « mais » veut dire Qu’il y a un gros problème.
TOBIA (con foco prestissimo) Dite presto, dove sta questa gran difficoltà?
TOBIA (Avec fougue très vite) Parlez vite, Où est ce gros problème ?
SLOOK (con placidezza) Oh ci sta, ma non si sa, e nemmeno si saprà.
SLOOK (Placide) Oh, il est là, mais on ne sait pas où, Et on ne le saura sans doute jamais.
TOBIA (crescendo) Ella ha tutti i requisiti, e non trovo in lei mancanze.
TOBIA (Crescendo) Elle a toutes les qualités requises, Il ne lui manque rien.
21
22
SLOOK (con più flemma) Forse troppo, anzi, abbondanze, ma, cor mio, per non fa.
SLOOK (Avec plus de flegme) Au contraire, elle en a peut-être trop Mais, ma foi, elle n’est pas pour moi.
TOBIA (con tutta forza) Mantenete la parola, Non si viene con inganni.
TOBIA (De toutes ses forces) Tenez votre parole, N’essayez pas de me leurrer.
SLOOK (con sopra) Sono qua a pagarvi i danni, e così si finirà.
SLOOK (Comme ci-dessus) Je vous payerai les dommages, Tout sera fini.
A Due
A DEUX
TOBIA Questo è un procedere da americano, ma di ficcarmela si spera invano. La figlia è in ordine, la carta canta, e il signor flemma la sposerà.
TOBIA Ça c’est un procédé d’Américain, Mais en vain on me roulera. La fille est en ordre, La lettre est incontestable, Et monsieur Flegme l’épousera.
SLOOK Questo è un precedere da uomo onesto. Vi pago il debito, né cerco il resto. (fra sè) Non sa che vogliono cavarmi gli occhi; non me li cavano per verità.
SLOOK Ça c’est un procédé d’honnête homme. Je vous paye mes dettes, Et je ne vous demande rien. (En aparté) Il ne sait pas qu’ils veulent M’arracher les yeux ; Ils ne les arracheront pas, par ma foi.
TOBIA (amaramente) Signor americano!
TOBIA (Amer) Monsieur l’Américain !
SLOOK (placido) Signor europeo!
SLOOK (Placide) Monsieur l’Européen !
TOBIA Voi dunque avete voglia di morire?
TOBIA Vous avez donc envie de mourir ?
SLOOK Grazie al cielo, non ho questa intenzione
SLOOK Grâce au ciel, je n’en ai pas l’intention.
TOBIA Vo’ darvi una lezione Perché impariate ad esser di parola
TOBIA Je veux vous donner une leçon Pour vous apprendre A tenir parole.
SLOOK (fra sè) Ohimè! Che anche il papà!...
SLOOK (En aparté) Hélas, le papa aussi !
TOBIA (in aria di millanteria e cava un guanto, e lo getta a SLOOK ch’è immobile né sa che significhi) Spada, o pistola... A due Ecco il guanto, v’aspetto fra un’ora; vi consiglio di far testamento. Della rabbia non vedo, non sento... Ah! Eh! Ih!... sì, vi voglio ammazzar.
TOBIA (Avec vantardise, il enlève un gant et le jette à SLOOK qui ne bouge pas, ne sachant ce que cela signifie) L’épée ou le pistolet…
SLOOK Grazie tante! (fra sè) M’imbarco fra un’ora: Occhi... a morte... che bel complimento! Non si cavano: e fo giuramento, Che vuò intero alla patria tornar. (partono)
SLOOK Merci bien ! (En aparté) J’embarque dans une heure : Les yeux… tuer… C’est charmant ! Ils ne les arracheront pas : Et je fais le serment d’être tout entier Quand je rentrerai dans mon pays. (Ils partent)
Scena Dodicesima Recitativo
Scène douze Récitatif
CLARINA Venite, sono andati
CLARINA Venez, ils sont partis.
A DEUX Voici le gant, Je vous attends dans une heure ; Je vous conseille de faire votre testament. La colère m’empêche de voir et d’entendre… Ah ! Eh ! Hi !... Oui, oui, je veux tuer.
FANNY Com’erano scaldati! Io per me credo che il buon american n’avrà abbastanza
FANNY Qu’ils étaient excités ! Je crois que le bon Américain En aura bientôt assez.
CLARINA Anch’io son persuasa che senza sposa abbia a tornar a casa
CLARINA Moi aussi je suis sûre Qu’il rentrera chez lui Sans se marier.
EDOARDO Oh mia FANNY!
EDOARDO Oh ma FANNY !
FANNY Caro EDOARDO!
FANNY Cher EDOARDO !
EDOARDO Ebbene, vedesti più l’american? Pretende ancora di sposarti?
EDOARDO Et bien, As-tu revu l’Américain ? Prétend-il toujours t’épouser ?
FANNY Io gli ho mostrata tanta avversion, gli ho fatto sì graziose minaccie!
FANNY Je lui ai fait montre de tant d’aversion, Je lui fait de si gracieuses menaces !
EDOARDO Io l’ho pregato con sì buona maniera a rinunziarti!
EDOARDO Je l’ai prié avec de si bonnes manières De renoncer à toi !
CLARINA Pover’uom, io lo credo ben pentito!
CLARINA Pauvre homme, Je crois qu’il regrette déjà !
(parte)
(Il part)
EDOARDO Ei prederà sicuro altro partito.
EDOARDO Il trouvera sûrement un autre parti.
FANNY Oh, s’io divento tua!...
FANNY Oh, et je pourrai t’épouser !...
EDOARDO (Edoardo prende la mano di Fanny e la bacia con tutto trasporto) Speriamo.
EDOARDO (Edoardo prend la main de Fanny et la baise avec transport) Espérons.
Scena Tredicesima
Scène treize
(Slook viene sulla porta, li vede, si ferma, sorride, e avanzando)
(SLOOK apparaît à la porte, les voit, s’arrête, sourit puis s’avance)
SLOOK Bravi!
SLOOK Très bien !
FANNY (si volge, ritira la mano, fa un inchino, e accennando di cavargli gli occhi) Serva sua!...
FANNY (Elle se retourne, retire sa main, fait une révérence et faisant mine de lui arracher les yeux) Votre servante !…
(per partire)
(Sur le point de partir)
EDOARDO Servitore
EDOARDO Votre serviteur.
SLOOK Servo anch’io. Poso chiedere un favore?
SLOOK Votre serviteur également. Puis-je vous demander une faveur ?
FANNY (grave) Che v’occor? EDOARDO (burbero) Che cercate?
FANNY (Avec gravité) De quoi s’agit-il ?
SLOOK Dite, in prima: Ognun qui mi vuol morto. Son sicuro un quarto d’ora dalle vostre mani?
EDOARDO (Bourru) Que voulez-vous ? SLOOK Dites, d’abord, Tout le monde veut ma mort ici. Suis-je en sécurité pour un quart d’heure En votre compagnie ?
23
EDOARDO Voi non siete già in mezzo a americani
EDOARDO Vous n’êtes pas chez les Américains.
SLOOK (serio) Lo so. Un americano non avria minacciata in propria casa a un ospite la vita.
SLOOK (Sérieux) Je le sais bien. Un Américain ne menacerai jamais Dans sa propre maison la vie de son hôte.
EDOARDO (fra sè) Che rimprovero è questo!
EDOARDO (En aparté) Quel est ce reproche ?
FANNY (fra sè) Io son stordita.
FANNY (En aparté) Je suis stupéfaite.
SLOOK Ma lasciamo da parte siffatte gentilezze, Madamina, voi, che senza saper qual colpa io m’abbia, mi faceste quel dolce complimento, quale morte dev’essere la mia?
SLOOK Mais laissons de côté ces gentillesses, Ma petite dame, vous qui sans savoir Quelle faute j’ai commise, Vous m’avez fait ce doux compliment, Quelle mort doit être la mienne ?
FANNY Io non bramo la morte a chi che sia.
FANNY Je ne souhaite la mort de personne.
SLOOK Ma poco fa... vi ricordate?...
SLOOK Mais peu avant… vous vous rappelez ?
FANNY Allora vi parlava un’amante disperata.
FANNY Alors c’est une femme amoureuse qui vous parlait désespérée.
SLOOK È dunque ver che siete ipotecata? FANNY (abbassa gli occhi) Ma! SLOOK E l’acquirente!... (Fanny gira gli occhi su Edoardo e sospira) Ora capisco bene perchè voleva pungermi le vene.
FANNY (Elle baisse les yeux) Mais ! SLOOK Et l’acquéreur ! (Fanny tourne son regard sur Edoardo et soupire) A présent je comprends pourquoi Il voulait m’ouvrir les veines.
EDOARDO Ah! Trasportato dalla gelosia...
EDOARDO Ah ! Poussé par la jalousie…
SLOOK Che bestiaccia è costei? Ma andiamo avanti. E perché presentarmi la cambiale?
SLOOK Quelle grosse bête celui-là ? Mais poursuivons. Pourquoi m’avoir remis la lettre de change ?
FANNY Sforzata da mio padre...
FANNY Mon père m’a forcée…
SLOOK Povera Miss! Ma che paese è questo! Anche i padri che sforzano le figlie! E il vostro sa che amate il dolce amico?
SLOOK Pauvre Miss ! Mais dans quel pays sommes-nous ! Si même les pères forcent leurs filles ! Et le vôtre sait-il que vous aimez Ce doux garçon ?
FANNY Non ardimmo parlargliene finora.
FANNY Nous n’avons pas encore eu le courage de lui dire.
EDOARDO La mia fortuna è troppo disuguale al ricco stato suo.
EDOARDO Ma fortune n’est pas à la hauteur De sa richesse.
SLOOK (pensa, passeggia, cava le due lettere, le esamina, sorride, guarda Fanny ed Edoardo) Non c’è altro male?
SLOOK (Songeur, il déambule, prend les deux lettres, les examine, sourit, regarde Fanny et Edoardo) Est-ce le seul problème ?
EDOARDO Che mai pensa?
24
SLOOK Est-il vrai Que vous êtes hypothéquée ?
EDOARDO A quoi pense-t-il ?
FANNY Che fa?
FANNY Que fait-il ?
SLOOK (prendendoli per mano) Ragazzi miei, Venite qua, sentite: Io cercavo una moglie, calcolando Che mi fruttasse eredi; dopo quello Che in materia di donne ho visto e inteso Me ne passò la voglia: null’ostante, Miss, voi mi siete cara, Quel giovane mi piace, e compatisco In voi l’età e l’amore. Io sono ricco E vo’ farvi felici: ecco, io vi cedo, E giro la cambiale... il vostro nome?...
SLOOK (Il les prend par la main) Mes enfants, Venez par ici, écoutez : Je cherchais une femme, Dans le but d’avoir des héritiers ; Après ce que j’ai vu et entendu, À propos des femmes, L’envie m’en est passée ; malgré tout, Miss, vous êtes charmante à mes yeux, Ce jeune homme me plaît, et j’ai pitié De votre jeunesse et de votre amour. Je suis riche Et je veux faire votre bonheur ; voilà, Je renonce à vous Et lui cède la lettre de change… Votre nom ?
EDOARDO Edoardo Milfort. SLOOK (va al tavolino e scrive) E per me all’ordine S. P. Del Sir Edoardo Milfort. Slook. (gli dà la lettera) Per dritto Miss è vostra da tal punto: D’istituirvi erede mio prometto: Ammazzatemi adesso, io vel permetto.
EDOARDO Edoardo Milfort. SLOOK (Se dirige vers le guéridon et écrit) En mon nom, à l’ordre De Sir Edoardo Milfort. Slook. (Il lui donne la lettre) Miss vous appartient désormais légalement : Je promets de vous faire mon héritier ; Tuez-moi maintenant, je vous le permets.
EDOARDO Ah, signor!
EDOARDO Ah, monsieur !
FANNY Uomo raro!...
FANNY Quel homme exceptionnel !
EDOARDO La mia gioia! La mia riconoscenza...
EDOARDO Quelle joie ! Ma reconnaissance…
FANNY La sorpresa, il contento...
FANNY La surprise, le bonheur…
SLOOK Basta, basta, tacete.
SLOOK Assez, assez, taisez-vous.
FANNY Come tacer, come frenare i moti D’un cor riconoscente che ci deve il piacer che in petto or sente? Vorrei spiegarvi il giubilo che fa brillarmi il core; provo sì dolci palpiti!... Un così raro ardore!... Oh Dio! Rapita l’anima esprimersi non sa. Un soave e nuovo incanto mi seduce in tal momento; e l’idea del mio contento di piacer languir mi fa. (poi con trasporto, crescendo) Ah, se amor voi conoscete, ben comprender mi potreste!... Se a provarlo arriverete, qual piacer ne sentirete!... Quando s’ama e che si brama... si sospira... si delira... il pensier... il cor... la mente... vola... accendessi... si sente!... Ma poi c’è quel tal momento Che ci viene a consolar... (rimettendosi) Perdonatemi, signore, mi fa amore delirar. Ah, nel sen di chi s’adora non ci resta che bramar.
FANNY Comment taire, comment freiner l’émotion De mon cœur reconnaissant Qui vous doit le plaisir Qu’il ressent en son sein ? Comment vous exprimer la joie Qui illumine mon cœur ; J’éprouve de si doux frissons !... Une ardeur si rare !... Mon Dieu ! Mon âme ravie Ne sait plus s’exprimer. Un nouvel et suave enchantement Me transporte en ce moment, Et la pensée de mon bonheur Me fait languir de plaisir. (Puis avec transport, crescendo) Ah, si vous connaissiez l’amour, Vous pourriez me comprendre !... Si vous l’éprouvez un jour, Vous en aurez tant de plaisir !... Quand on aime et qu’on désire… On soupire… on délire... La pensée… le cœur… l’esprit… Vole… s’enflamme… s’entend !… Puis vient le beau moment Qui nous console… (Se reprenant) Pardonnez-moi, seigneur, L’amour me fait délirer. Ah, dans les bras de celui qu’on adore Il ne reste rien à désirer.
(parte con Edoardo)
(Elle part avec Edoardo)
25
Scena Quattordicesima
Scène quatorze
SLOOK Eppur lo cred’anch’io, che il far del bene sia il contento maggiore per chi sì bel dover sente nel cuore.
SLOOK Moi aussi je crois que faire le bien Est la plus grande joie Pour qui a cœur généreux.
(parte)
(Il part)
Scena Quindicesima (Tobia preceduto da un servo, che porta due pistole e due spade)
Scène quinze (Tobia précédé par un serviteur qui porte deux pistolets et une épée)
TOBIA Metti là tutto, e parti. Senti: avverti mia figlia che l’aspetto. (il servo mette sul tavolino le pistole e le spade, poi parte, dopo l’ordine) Oh, qui c’è sotto un qualche grande imbroglio: ed io scoprirlo e vendicar me voglio. Ma quel signor american! Per Bacco! Le piace, e poi non la vuol più! Buffone! Con quella flemma!... Con quei ma! È un’azione!... Ma l’ha da far con me: son sì arrabbiato che al primo colpo già l’ammazzo. Adagio: e s’egli invece ammazza me? Potrebbe darsi un tal caso, brutto caso! E allora che figura fo io? Morto! Oh, vergogna! Qui pensarci bisogna: quasi quasi mi pento. Se valesse una bravata!... Egli è piuttosto semplice... tentiamo: e intanto il Rodomonte a far pensiamo. (si assetta il capello rivolto, si cinge la spada, acciglia gli occhi, passeggia da spaccone) Porterò così il capello, torcerò gli occhi, e la faccia, ed in aria di minaccia, camminando il guarderò. Figuriam ch’abbia paura, della truce mia figura, (finge tutta l’azione e le parole dell’avversario) cavo fuor la spada allora «ed il trema, e si scolora». Fuor la spada!... «Ei non risponde.» Riparate... «si confonde». Corpo di... «non v’alterate». Già v’infilzo... «no aspettate» Non c’è scampo... «aiuto!» la! «Ahi! Son morto» e morto è già. L’ho passato a parte a parte... Quanto sangue! Oh il brutto morto! Ti sta ben... (Slook in berretto, e lunga pipa, fumando, tenendone un’altra sotto il braccio, lo vede, si ferma e ride: depone la pipa, prende una pistola, e va dietro a Tobia invasato della sua azione) SLOOK (presentandogli la pistola) Ma son risorto. E a servirvi sono qua. TOBIA (sorpreso, intimorito, immobile) Ah!
26
TOBIA Pose tout ça ici, et pars. Ecoute : préviens ma fille que je l’attends. (Le serviteur pose sur la table les deux pistolets et l’épée, puis s’en va, après l’ordre) Oh, il y a là-dessous Une bien belle embrouille : Et je veux la découvrir et me venger. Mais cet Américain ! Diantre ! Elle lui plaît, mais n’en veut pas ! Bouffon ! Avec son flegme !... Avec ces « mais » ! Quel numéro Mais il aura affaire à moi : je suis si furieux Que je le tuerai du premier coup. Doucement : et si c’est lui qui me tue ? Cela pourrait arriver, sale histoire ! Et alors de quoi aurais-je l’air ? Mort ! Oh, quelle honte ! Il faut y réfléchir : je regrette presque mon geste. Il suffira peut-être d’une bravade !... Il a l’air plutôt simplet… tentons le coup : Et en attendant, jouons les Rodomont. (Il remet son chapeau en place, met l’épée autour de sa taille, cligne des yeux et déambule avec morgue) Je porterai ainsi le chapeau, Je roulerai des yeux et froncerai les sourcils, Et d’un air menaçant, Je le regarderai en marchant. Admettons qu’il aura peur De ma funeste apparence, (Il mime toute la scène et les mots de l’adversaire) Je dégaine alors mon épée « Il tremble, il pâlit ». En garde ! « Il ne répond pas. » Défendez-vous… « Il est troublé ». Bougre de… « Ne vous emportez pas ». Je vais vous embrocher… « Ah, attendez » Vous ne m’échapperez pas… « A l’aide ! » Là ! « Ah, je suis mort » Le voilà mort. Je l’ai transpercé de part en part… Que de sang ! Oh le vilain mort ! Tu l’as bien mérité… (Slook avec un béret et une longue pipe, fumant, et en en tenant une autre sous le bras, il le voit, s’arrête et rit : il pose la pipe, prend un pistolet et se met derrière Tobia possédé par son action) SLOOK (Il lui présente le pistolet) Mais je suis ressuscité. Prêt à vous servir. TOBIA (Surpris, timoré, immobile) Ah !
A Due
A DEUX
SLOOK In più nobile maniera Io vi vengo ad ammazzar.
SLOOK C’est de manière plus noble Que je viens vous tuer.
TOBIA Non si viene in tal maniera le persone a soverchiar. (fra sè) Parmi quasi aver paura, ma non voglio farmi star.
TOBIA On ne tombe pas de cette manière À bras raccourcis sur les gens. (En aparté) Il me semble presque avoir peur, Mais je ne veux pas me blâmer.
SLOOK (fra sè) Egli ha un poco di paura, seguitiamo il nostro affar. (in alta voce) Adunque al campo!
SLOOK (En aparté) Il a un peu peur, Suivons notre affaire. (A haute voix) Donc en route pour le duel !
TOBIA (esitando) E voi volete... propriamente... morir!...
TOBIA (Hésitant) Et vous voulez… vraiment… mourir !...
SLOOK Decisamente... Vi voglio soddisfar. Io sono lo sfidato. E scelsi l’armi: andiamo. (prende l’altra pipa) Ah, tanto fa! Ci siamo. (bravando) Al campo... (ridendo, fra sé) Si, a fumar
SLOOK Je suis décidé… Je veux vous donner satisfaction. Vous m’avez défié. J’ai choisi les armes : partons. (Il prend l’autre pipe) Ah, il est sérieux. Nous y sommes. (Avec défi) Au combat !… (Riant en aparté) Oui, pour fumer.
SLOOK, TOBIA Vedrete i torti miei com’io so vendicar.
SLOOK, TOBIA Vous allez voir comment je sais venger mes torts.
Scena Sedicesima
Scène seize
FANNY Qual’ira oh, ciel, v’accende, dove frementi andate? Per amor mio restate, frenate quell’ardor.
FANNY Quelle colère, mon dieu, vous anime ? Où courez-vous ainsi ? Restez, je vous en prie, Réprimez votre ardeur.
TOBIA Lasciami: vo a punirlo.
TOBIA Laissez-moi, je veux le punir.
CLARINA Unitevi con noi.
CLARINA Joignez-vous à nous.
SLOOK Io vado a divertirlo.
SLOOK Je vais le divertir.
TOBIA Per causa tua...
TOBIA A cause de toi…
SLOOK Per voi...
SLOOK Pour vous…
FANNY Almen per compassione.
FANNY Au moins par pitié.
CLARINA Calma, signor padrone.
CLARINA Du calme, monsieur mon maître.
TOBIA Basta guardala, e poi...
TOBIA Il suffit de la regarder, et puis…
SLOOK Lo so ch’è un buon boccone: Ma!...
SLOOK Je sais que c’est un joli morceau… Mais !
TOBIA (arrabbiato) Ancor dei ma! Venite!
TOBIA (En colère) Encore ces « mais » ! Venez !
SLOOK (ridendo) Con flemma: andiam. FANNY Sentite: Vi plachi il mio dolor.
SLOOK (En riant) Avec flegme : partons. FANNY Ecoutez : ayez pitié de ma douleur.
A Quattro
A quatre
TOBIA Quel ma mi desta gl’impeti, che provi il mio furor.
TOBIA Ce « mais » aiguise ma colère, Il va connaître ma fureur.
27
FANNY, CLARINA Deh, moderate gl’impeti, calmate quel furor.
FANNY, CLARINA Allons, modérez vos ardeurs, Calmez cette fureur.
SLOOK (ridendo) Gli passeranno gl’impeti, si calmerà il furor.
SLOOK (En riant) Son ardeur passera, Sa fureur s’apaisera.
Scena Ultima
Dernière scène
EDOARDO (a Tobia) Vi prego un momento, signore, a fermarvi, io debbo parlarvi d’altissimo affar.
EDOARDO (A Tobia) Je vous prie de m’accorder un moment, Monsieur, je dois vous parler D’une affaire de la plus haute importance.
TOBIA Vo a battermi adesso, fra poco tornate.
TOBIA Je vais me battre en duel, Revenez plus tard.
EDOARDO (presentandogli la lettera) Potreste morire, e pria che moriate, a vista, vi prego, di farmi pagar.
EDOARDO (il lui présente la lettre) Vous pourriez mourir, et avant de mourir, Je vous prie de me payer sur-le-champ.
TOBIA Quest’è un’insolenza...
TOBIA Quelle insolence !
SLOOK Abbiate pazienza...
SLOOK Un peu de patience…
TOBIA Ehi, Norton, quell’uomo a vista spicciate.
TOBIA Eh, Norton, Payez cet homme sur-le-champ.
CLARINA (fra sè) Scabroso è il momento!
CLARINA (En aparté) Le moment est délicat !
SLOOK (fra sè) Vuol esser graziosa!
SLOOK (En aparté) Cela va être du joli !
FANNY (fra sè) Comincio a tremare.
FANNY (En aparté) Je commence à trembler.
NORTON Signore, scusate, in cassa tal fondo non posso trovar.
NORTON Monsieur, excusez-moi, mais notre caisse Ne dispose d’une telle somme.
TOBIA Ma diavolo! E come! Che somma!...
TOBIA Mais diable ! Et quoi ! Quelle somme ?
(gli presenta la lettera dalla parte del giro)
(Il lui présente la lettre du côté de la signature)
NORTON Tenete! TOBIA Che vedo! Che sento! Quest’è un tradimento, Sì: tutti a tradirmi uniti vi siete! Su: presto in ritiro: mi vo’ vendicar. FANNY Ah padre!... TOBIA In ritiro. EDOARDO Signore... TOBIA Sortite.
28
NORTON Voyez vous même ! TOBIA Que vois-je ! Qu’entends-je ! C’est une trahison, Oui : vous êtes tous ligués pour me trahir ! Allons, retirons-nous, Je veux me venger. FANNY Ah, père !... TOBIA Retirons-nous. Edoardo Monsieur… TOBIA Sortez.
NORTON Ma almeno...
NORTON Mais au moins…
TOBIA Tacete...
TOBIA Taisez-vous…
CLARINA Guardate...
CLARINA Regardez…
TOBIA Finite. Tu... lei... voi...quel...l’altra... Vo’ ognun castigar...
TOBIA Finissez. Toi… elle… vous… celui-là… cet autre… Je vais tous vous punir…
FANNY, EDOARDO CLARINA NORTON Vi prego a calmarvi, voler perdonar.
Fanny, Edoardo, Clarina, Norton Calmez-vous, je vous prie, Il faut pardonner.
SLOOK (depone la pipa e facendosi avanti) Or che avete ben gridato, e vi siete ben sfogato, posso dirvi una parola, mi volete u po’ ascoltar? TOBIA Cosa dirmi voi potete? SLOOK Che voi solo il torto avete.
TOBIA (Il pose sa pipe et s’avance) Maintenant que vous avez bien crié, Que vous vous êtes bien défoulé, Je peux vous dire un mot, Voulez-vous bien m’écouter un peu ? TOBIA Que pouvez-vous avoir à me dire ? SLOOK Que vous êtes le seul coupable.
TOBIA (con fuoco) Torto io?
TOBIA (Avec fougue) Suis-je en tort ?
SLOOK Flemma: sì, torto. (lo prende sotto il braccio e con confidenza) E da farvi vergognar. Vostra figlia è un capitalee sforzato, e ipotecato...
SLOOK Du calme : oui, en tort. (Il le prend sous le bras et avec confidence) Honte à vous. Votre fille est une marchandise hypothéquée, Dont vous avez usé par la force…
TOBIA Ma... SLOOK Zitto: ho appena cominciato. Io potevo protestarvi,e alla borsa danneggiarvi: ho scoperto un acquirente, ed io senza perder niente, ho girato la cambiale,e ceduto il capitale, che fruttare in capo a un announ nipote vi farà. TOBIA La mia figlia a un computista? SLOOK Siete ben di corta vista? Sir Milfort n’è innamorato: Miss d’amarlo m’ha svelato: M’informai che è un uom d’onore; cosa far contro l’amore? Taccio io: voi pur tacete: E al mio erede concedetequell’amabile beltà. TOBIA (pensoso) Uom onesto! Vostro erede! SLOOK Ve ne faccio piena fede!
TOBIA Mais… SLOOK Silence : j’ai à peine commencé. J’aurais protesté contre vous et cela vous aurait coûté cher ; J’ai trouvé un acquéreur, et moi, sans rien perdre, Je lui ai transmis la lettre de change, et cédé le capital Qui dans un an vous rapportera un petit-enfant. TOBIA Ma fille mariée à un comptable ? SLOOK Avez-vous donc la vue courte ? Sir Milfort est amoureux : Miss m’a avoué l’aimer ; J’ai appris que c’est un homme d’honneur ; Que faire contre l’amour ? Je me tais : taisez-vous également, Et accordez à mon héritier cette charmante beauté. TOBIA (Songeur) Un homme honnête ! Votre héritier !
FANNY Caro padre, se m’amate!
SLOOK Je vous en donne ma parole ! FANNY Père chéri, si vous m’aimez !
EDOARDO Ah signor, me l’accordate...
EDOARDO Ah, monsieur, accordez-la moi…
CLARINA Deh, arrendetevi, signore...
CLARINA Ah, cédez, monsieur…
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NORTON Siate tanto di buoncore!...
NORTON Vous avez si bon cœur !...
SLOOK (gridando) Ci vuol tanto a dire un sì?
SLOOK (En criant) Est-il si difficile de dire oui ?
TOBIA Sì: sposatevi. (li unisce) TUTTI Oh! Così! EDOARDO Tu sei mia! FANNY Tu mio!Oh contento! SLOOK (con compiacenza) Abbiam fatto un bel negozionella lor felicità! TOBIA Abbracciatemi: giudizio;e il negozio bene andrà. TUTTI Come consola il coreun fortunato amore! Brillar fa una bell’animal’altrui felicità!
FINE
30
TOBIA Oui : mariez-vous. (Il les unit) TOUS Oh ! Enfin ! EDOARDO Tu es mienne ! FANNY Tu es à moi ! Oh bonheur ! SLOOK (Satisfait) Nous avons fait une belle affaire en favorisant leur bonheur ! TOBIA Embrassez-moi : un peu de bon sens, et les affaires marcheront bien. TOUS Comme le cœur est comblé devant un amour si heureux ! Une belle âme se réjouit du bonheur d’autrui. Traduction : Jean-François Lattarico
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festival musical de namur 2012
espagnes
prochains concerts Mercredi 11 juillet 12h Théâtre Royal Espagne, entre jazz et flamenco Baggili Trio Mercredi 11 juillet 20h Saint-Loup Odisea Negra El mar de las memorias La Chimera Eduardo Egüez Jeudi 12 juillet 18h Théâtre Royal L’homme de la mancha (version pour les enfants) Mise en scène de Sybille Wilson Adaptation en français de Jacques Brel. Chris de Moor, Christophe Herrada, Hanna Bardos, Julie Calbète, Laurent Soffiati, Xavier Elsen, Jean-François Breuer, Denis Boudart Direction musicale David Miller
Vendredi 13 juillet 12h / Musée de Croix Récital Manuel de Falla Marie-Catherine Baclin L’amour sorcier et 7 chansons populaires Vendredi 13 juillet 19h30 / 21h00 / 22h30 Eglise Saint-Loup, Cour de l’Athénée Barroco y salsa Solistes et orchestre du Concert de l’Hostel Dieu Mango Son 1ère partie : Negrillos & villancicos des manuscrits d’Oaxaca et Guatemala 2ème partie : Guaracha, chuchumbre, fandango, Bolero... 3ème partie : Salsa, chachcha, Timba Samedi 14 juillet 20h00 Spectacle flamenco Cinco Maneras de Ausencia Raul Corredor
le so s con po nt g cer ur ra ts de les m tuits 16 an oins s!*
Samedi 14 juillet 21h30 Bal du Gouverneur Eric Mathot et le Tivoli Band Une nuit à Barcelone! Alternant fox swing, slow canción, mambo, cha-cha-cha, merengue et tango, … et paso-doble, cette soirée nous fera découvrir des trésors méconnus de cette fascinante ville méditerranéenne.
* à l’exception de l’homme de la mancha