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La roza enflorese Kantes de boda festival musical de namur jeudi 11 juillet 2013 ThÊâtre royal foyer NAMUR


Le Festival Musical de Namur, c’est le festival de Wallonie à Namur Le Festival musical de Namur reçoit le soutien de la Ville et de la Province de Namur

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Le Festival de Wallonie, membre de l’Association Européenne des Festivals. Sous le Haut Patronage de sa Majesté la Reine Fabiola. Avec l’aide de la Fédération Wallonie Bruxelles, de Wallonie -Bruxelles International, du Parlement de la Fédération Wallonie - Bruxelles, de la Présidence du Gouvernement wallon, du Commissariat Général au Tourisme, du Ministre de la Santé, de l’Action sociale et de l’Egalité des chances, de la Wallonie et de la Région Bruxelles-Capitale.


KANTES DE BODA SEFARDI Ven ermoza (instrumental: (oud - flûtes à bec ténor et alto - vièle - tabla)

Edith Saint-Mard, chant Bernard Mouton, flûtes Anne Bernard, violes & vièle Philippe Malfeyt, oud Anne Niepold accordéon diatonique Vincent Libert, percussions Le mariage séfarade est une fête qui s’étale sur plusieurs jours. Chaque étape - de la présentation des époux au mariage lui-même en passant par le bain de la mariée, le festin - est ponctuée de nombreux chants qui constituent un des corpus importants de la culture musicale judéo-espagnole.

Yo hanina tu hanino (chant, flûte à bec alto, vihuela, basse de viole, accordéon, percussion) Demande en mariage, échange de belles paroles qui enchantent la bien-aimée. Que Dieu les entende ! El novio le dize a la novia (chant, flûte à bec, vihuela, vièle, accordéon, percussion) Le bien-aimé vante d’une façon poétique la beauté de sa bien-aimée : sa tête est comme un vaste champ, ses cheveux sont comme des fils de soie, ses sourcils comme des fils à tisser, ses yeux de superbes miroirs, ses seins de doux citrons, ses dents de fines perles… Por dio la muestra novia (chant, accordéon) La beauté de la mariée n’est pas à vendre mais à offir à l’homme qu’elle aime de tout son cœur. A sinyora novia (chant, flûte à bec alto & basse, vihuela, basse de viole, accordéon, percussion) La galana y la mar (chant, flûte à bec ténor, vihuela, basse de viole, percussion) La mariée sort de la mer, vêtue d’un habit de lumière. La mariée sort de son bain et le marié l’attend. Day de senar al desposado (chant, flûte à bec alto, vièle, oud, percussion) Repas de noces. Donnez au marié affamé son souper. Donnez-lui une sardine, une soupe de navets et un mauvais pain noir. Pendant ce temps-là, la mariée se régalera d’un bon pain blanc et d’une belle poule. Rien ne presse car le lit n’est pas prêt et l’amour devra attendre demain. A el novio (instrumental: vièle, oud, cromorne, percus.) Skalerika de oro chant Ay ke buena (instrumental: flûte à bec soprano, vièle, oud, accordéon, percussion) Debajo de la roza (chant - vihuela - percussion) Sous un citronnier, la jeune fille attend son fiancé, les pieds dans l’eau fraîche. Y asi me arrimo (instrumental: flûtes à bec ténor & alto basse de viole, oud, accordéon, percussion) Novia de la cara blanca (flûtes à bec ténor & alto basse de viole, oud, percussion) Le départ de la mariée vers la maison de son époux. elle s’en va sans crainte et heureuse. Las casas de la boda (flûtes à bec basse et alto, basse de viole, vihuela, accordéon, percussion) Le bal de la mariée.


CANTES DE BODA Une histoire toujours liée à l’exil…

textes arabes anciens en langues latines et romanes, d’autres, à Cordoue, permettre l’essor du commerce de la soie…

Lorsque, en 63 av. J.C. Rome se rend maître une première fois de Jérusalem et que, cent ans plus tard, le grand Temple y est symboliquement détruit, les populations juives trouvent dans la diaspora la seule voie de salut. Cet exode durera des siècles et poussera les Juifs à traverser terres et mers pour se fixer sous toutes les latitudes. 
Mais si on veut considérer le résultat de ces grands flux migratoires dans notre vieille Europe, on a coutume de différencier aujourd’hui encore les communautés juives en deux grandes entités : les Askhenazes, en Europe du Nord et de l’Est, les Séfarades, en Europe du Sud, dans tout le bassin méditerranéen et, au-delà, de l’Espagne à la Grèce et à la Turquie. Loin de connaître une situation stable, ces deux grandes communautés connurent bien des vicissitudes dont la plus épouvantable ne date guère de plus de 70 ans...

 Les Séfarades, car ce sont eux qui nous intéressent dans le cas présent, résident d’abord essentiellement en Espagne. Le terme « Sepharad », d’ailleurs, était précisément le nom que les Juifs donnaient aux terres espagnoles et si certains pensent que des Juifs habitaient l’Espagne dès le règne du roi Salomon, on sait à coup sûr que des colonies juives s’y sont développées sous l’empire romain. Mais l’Espagne, terre d’accueil pour ces exilés, va connaître ellemême bien des tourments. En 711, Tarik ibn Zyiad et ses 12.000 soldats débarquent en Hispanie ! C’est le début d’une longue occupation arabe. Cependant, aussi étonnant que cela nous paraisse aujourd’hui, les Séfarades cohabitent sans trop de mal avec les envahisseurs musulmans, en tout cas dans un premier temps. Les Musulmans accordent d’ailleurs aux croyants juifs et chrétiens un statut leur permettant les plus hautes fonctions dans le pays arabisé. Sait-on par exemple que, dès sa prise par les Musulmans, la défense de Cordoue est confiée aux Juifs ? Bien plus, les cultures latines, juives et arabes se rencontrent et, même si le désir ardent des Espagnols est de bouter un jour l’occupant arabe en dehors des frontières – et cela mettra près de 7 siècles -, on peut véritablement parler de période faste et humaniste dans cette entente entre « gens du Livre ». On voit par exemple les Juifs de Tolède se spécialiser dans la traduction des

Alhambra de Grenade Cette bonne entente interculturelle se fissure cependant dès le 11ème siècle et la présence des Juifs en Espagne prend une fin brutale avec la Reconquista. Car ce qui devait arriver arriva ! Après avoir patiemment grignoté aux envahisseurs une partie des terres conquises, l’Espagne boute définitivement les Arabes hors de chez eux. C’est la reconquête de Grenade en 1492, une revanche autochtone, bien sûr, mais surtout, un rétablissement de la Chrétienté. Et au cœur de cette exaltation religieuse, les Juifs ne vont pas tarder à comprendre qu’ils deviennent indésirables, une fois de plus. Si les Arabes sont chassés par les armes, c’est un décret, toujours en 1492, qui donne aux Juifs quatre mois pour quitter le pays, le fameux décret de l’Alhambra (qui ne sera officiellement abrogé qu’en 1967 !), dans lequel Ferdinand et Isabelle d’Espagne se justifient de la sorte : « Vous savez fort bien qu’en nos territoires se trouvent certains mauvais Chrétiens qui se sont judaïsés et sont coupables d’apostasie envers notre Sainte foi Catholique, la plupart étant dues à des communications entre Juifs et Chrétiens.. [...] Par conséquent, avec le conseil et l’avis des hommes éminents et des chevaliers de notre royaume, et d’autres personnes de connaissance et de celle de notre Conseil Suprême, après


avoir beaucoup délibéré, il a été conclu et résolu que soit ordonné à tous les Juifs et Juives de quitter nos royaumes, et qu’ils ne soient jamais autorisés à y retourner.»

Souvenir de Salonique : groupe d’Israélites en costume » (1906)

Jeune femme juive (Tunisie, vers 1910) L’exil, une fois de plus…. Le voyage le plus court et le plus simple, c’est bien sûr de rejoindre le Portugal. Mais, sous la pression de leurs voisins espagnols, les Portugais chassent les Juifs à leur tour, en 1496. Et ceux qui s’y étaient fixés rejoignent les autres, partis dès la Reconquista dans toutes les terres à portée de mer… Revenons en 1492. Quelques Séfarades, parmi les plus hardis, traversent l’Atlantique pour devenir les premiers Juifs du continent Américain. D’autres, minoritaires, rejoignent les Balkans en remontant à pied par le continent. Mais pour l’essentiel, le voyage, c’est de confier à Mare Nostrum le soin d’indiquer les terres les plus hospitalières. Et les bateaux accostent rapidement dans les grands ports méditerranéens : au Maghreb, dans le sud de la France et de l’Italie (mais de manière réduite) et, surtout, en Grèce et en Turquie. Au total près de 250.000 Séfarades issus de la diaspora de 1492 se fixent en Europe du Sud. Sans compter les Marranes, juifs espagnols et portugais autoritairement convertis au catholicisme et qui suivent sans tarder leurs frères sur le chemin de l’exil pour retrouver leur liberté religieuse. Issue de cette diaspora, la communauté la plus importante - et on l’ignore trop souvent – est celle de Constantinople où les Séfarades rendent de fiers services à l’état ottoman. Puis vient la communauté grecque de Salonique. Comme les membres d’autres communautés contraintes à l’exil, et même si des particularismes témoignent clairement de leur faculté d’intégrer des éléments locaux, les Séfarades, on ne peut plus dispersés,

partagent entre eux, aujourd’hui encore, des rites et des coutumes, une langue (le judéo-espagnol, certes décliné en quelques dialectes), une poésie, une gastronomie, et surtout, un large répertoire musical, avec des musiciens fervents et tout dévoués à la survie d’un patrimoine riche de milliers de chansons, telle la chanteuse Selma Mizrahi, active à Rhodes dans les années 1930.

Selma Mizhrahi La chanson séfarade est un patrimoine à découvrir ! Un patrimoine séculaire mais toujours actuel, toujours en évolution, comme en témoignent les innombrables concerts, enregistrements et éditions de partitions, en Europe et en Amérique. Il faut entendre Durme, durme, cette merveilleuse chanson d’amour en forme de berceuse, colorée différemment, à l’image des terres de Turquie, d’Italie, de Grèce ou du Maroc, mais dont l’âme ramène aux origines d’une communauté qui, plusieurs siècles auparavant, avait pensé trouver en Espagne une seconde terre promise. _ Marc Maréchal Boda Sefardi : noces séfarades Les musiciens de La Rosa Enflorece ont été séduits un jour par la musique séfarade et, depuis, ne se lassent pas d’en découvrir les richesses. Ils nous décrivent ici le contenu de ce concert…


La boda sefardi ou noce séfarade est ponctuée de nombreux chants qui jalonnent et décrivent, souvent avec humour et certainement avec rythme, les différentes étapes de la fête. Du contrat, ketubá, qui lie les familles, aux adieux de la jeune fille qui quitte le toit de son enfance pour sa nouvelle vie, en passant par la présentation de la dote ajuar ou ajugar, le bain rituel, l’habillement de la novia (fiancée), le cortège vers la maison où se déroule le mariage, le repas… tout, ou presque, est chanté.

Tanadera Les tanaderas (joueuse de tambourin) veillent à lancer les chants appropriés. On y vante tantôt la beauté de la mariée, tantôt la richesse des cadeaux, on y moque les belles-mères dont il faut se méfier, on y conseille les jeunes épousées, admire la somptuosité du repas, détaille les rituels avec poésie ou humour… Souvent rythmés, ce sont ces chants qui véhiculent l’esprit de fête.

LA ROZA ENFLORESE Depuis 2000, l’ensemble belge La Roza Enflorese interprète le répertoire monodique séfarade. Issu de la tradition orale, ces chansons offrent de nombreuses possibilités d’interprétation. Constitué de 5 musiciens aux horizons musicaux variés (classique, jazz, pop…), l’ensemble présente ces chants dans le cadre d’une rencontre entre musiques anciennes, musiques traditionnelles et musiques actuelles, faisant appel tant aux techniques instrumentales inspirées des musiques populaires, qu’à l’improvisation. Dans un souci de créer un univers sonore varié et contrasté, La Roza Enflorese associe des instruments d’origines et d’époques différentes (vièles, violes, luth, vihuela, flûtes à bec, cromornes, percussions du Proche et du Moyen Orient). Si cette richesse instrumentale contraste avec la tradition séfarade dont les chants étaient chantés par une voix de femme accompagnée tout au plus par un tambour sur cadre, elle témoigne toutefois des influences qui enrichirent cette tradition depuis la diaspora de 1492. Cette démarche prend tout son sens à une époque où les frontières culturelles s’estompent, du moins à travers les arts, et où culture est plus que jamais synonyme de rencontre. La Roza Enflorese se produit régulièrement en concert tant en Belgique (Palais des Beaux-Arts de Bruxelles, Flagey, Philharmonique de Namur, Concertgebouw à Bruges, festival des Midis-Minimes…) qu’à l’étranger, notamment en France (Festival d’Ile de France, Festival baroque de Pontoise, Les Coréades, aux Promenades du Pays d’Auge, Scène Nationale de Poitiers), aux Pays-Bas (Holland Festival…), au Luxembourg et en Suisse. La Roza Enflorese a enregistré quatre albums : Sefarad (Pavane ADW 7456, 2001) La vida es un pasahe (Pavane ADW 7484, 2003) et Sekretos de mi Alma en novembre 2006. Tous trois reçurent un accueil très enthousiaste de la part du public et de la critique. Le 4ème Cd intitulé Luz De Oro est sorti en novembre 2011.

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