NOTRE ENQUÊTE
Supplément au journal du 23 avril 2015
Le succès fragile des aéroports wallons
V
éritables icônes du développement industriel de la Wallonie, nos deux aéroports se trouvent à un moment-charnière. La Wallonie a investi un sacré paquet d’argent dans cette aventure. Grosso modo, la facture s’élève aujourd’hui à un milliard d’euros. Un investissement public énorme et qui est justifié par la nature de l’investissement : les aéroports ont dès le départ été désignés comme des « outils stratégiques » du redressement économique de la Wallonie. Et donc s’accompagner de la création d’emplois directement liés au développement aéroportuaire. De plus, à terme, ces deux
aéroports devaient s’émanciper de la logique de subvention avec laquelle ils avaient été créés. Quinze ans plus tard, l’heure du bilan a sonné et la question est délicate. Des milliers d’emplois ont effectivement été créés. À un rythme différent mais constant, les aéroports ont connu une belle croissance. Pourtant, les deux sociétés éprouvent des difficultés à faire une croix sur l’argent public. Elles peinent à concevoir une équation économique pourtant réclamée par l’Europe, traquant sans relâche les aides d’Etat au nom d’une concurrence qui ne soit pas faussée.
À défaut d’être en capacité de poser leur nouveau modèle économique, les deux aéroports wallons naviguent sous un ciel plombé. L’autonomie financière est pourtant inéluctable. Mais qui doit en payer le prix et comment ? Avec, corollaire naturel de cette question : les Wallons ont-ils le juste retour de ce milliard investi ?