Fusion communes BW

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VIVRE EN

BRABANT WALLON

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Samedi 28 janvier 2017

Fusion des communes en BW : de 108 à 27 communes Il y a 40 ans, la fusion des

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etrouvez, commune par commune, le compte rendu des mois qui ont précédé la fusion des commu­ nes. Récits de Stéphane Vanden Eede sur base, entre autres, des archives du ministre Joseph Michel.

communes devenait effective. En Brabant wallon, le nombre de communes passait de 108 à 27. Nous republions aujourd’hui une série cette fusion et publiés en 2002.

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d’articles consacrés à

Le Roi Baudouin rencontre les bourgmestres brabançons à Hélécine, avant les fusions. Beaucoup ne seront plus bourgmestres, un an plus tard.

Beauvechain..............................4 Braine­l’Alleud..........................5 Braine­le­Château....................6 Chastre........................................7 Chaumont­Gistoux.................8 Court­Saint­Étienne................9 Genappe....................................10 Grez­Doiceau...........................11 Hélécine....................................12

Incourt......................................13 Ittre.............................................14 Jodoigne....................................15 La Hulpe...................................16 Lasne..........................................17 Mont­Saint­Guibert...............18 Nivelles.....................................19 Orp­Jauche...............................20 Ottignies­LLN..........................21 Perwez.......................................22 Ramillies...................................23 Rebecq.......................................24 Rixensart..................................25 Tubize........................................26 Villers­la­Ville.........................27 Walhain....................................28 Waterloo...................................29 Wavre........................................30

Des bourgmestres résistaient partout On lui doit l’aboutissement de la fusion des

sser sa réforme à la Chambre en novembre 1975, c’est sans communes en 1976, mais le Virtonnais Joseph Michel doute grâce à son obstination, mais aussi au prix d’un travail en a dû affronter des résistances, à travers le pays. de fourmi aux quatre coins du pays pendant plus d’un an ● D o m i n i q u e Z A C H A RY ges. pour convaincre de ses plans Si Joseph Michel a réussi à et écouter les milliers de do­ e père de la fusion des com­ f a i r e léances avec son chef de cabi­ munes, c’est lui. L’his­ p a net, le Rochois Jules Bastin toire politique de la (aucun lien avec le chanteur Belgique conservera une lyrique qui a donné son nom à place de choix à Joseph une salle de Waterloo). Michel qui, face aux Même si le bon sens consi­ résistances et baron­ dère que regrouper les peti­ nies locales, aura su tes communes en plus imposer une ré­ grosses entités est un forme inédite atout, et que rationaliser pour le pays, les services et éviter les ramenant doubles emplois fait ga­ de 2 359 à gner de l’argent public, ces 589 le évidences ont dû affronter nombre une vague d’oppositions à de com­ travers tout le pays. munes Les plus virulents étant sans bel doute les bour

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On le disait très intelligent, travailleur, malicieux, mais aussi têtu et obstiné : Joseph Michel a eu besoin de ces traits de caractère pour faire adopter sa réforme.

gmestres socialistes des bas­ sins de Liège et Charleroi, trop amers de perdre leur belle écharpe tricolore.

toine Humblet, PSC comme lui, pour rendre effective ce qu’il appelait « l’opération fu­ sions ».

Passage en force au sein du gouvernement Tindemans

Le secret : l’Orval

Nommé en juin 1974 comme ministre de l’Intérieur, Joseph Michel, alors âgé de 49 ans, prit le risque dès septembre 1974 – deux ans avant les pre­ mières élections des commu­ nes fusionnées – de tenir une conférence de presse à Bruxel­ les pour présenter son avant­ projet. Au sein même du gouverne­ ment Tindemans, beaucoup de ses collègues ministres étaient opposés à cette sortie dans la presse qu’ils esti­ maient prématurée, mais Jo­ seph Michel passa outre à la colère du néerlandophone Re­ naat Van Elslande (CVP), fa­ rouchement opposé à la fu­ sion, pour divulguer les grands axes de sa réforme. « Nous avions travaillé tout l’été au ministère de l’Intérieur et les avant­projets de fusion étaient prêts pour quatre provinces appe­ lées à subir le baptême du feu : Luxembourg, Namur, Flandre occidentale et Limbourg », expli­ que­t­il dans son ouvrage Sou­ venirs. La grande époque. Joseph Michel décida de maintenir sa conférence de presse et put compter sur le soutien du Namurois An­

Avec beaucoup de pragma­ tisme, l’opération fusions fit donc l’objet d’un examen ap­ profondi, province par pro­ vince, selon un calendrier strict de l’automne 1974 à la fin 1975. « Car les projets de fu­ sions devaient être rassemblés en un seul arrêté royal à approuver par le parlement pour la fin 1975. C’était notre délai pour que les élections communales d’octobre 1976 des premières communes fusionnées se dérou­ lent sur un territoire restruc­ turé », commente Joseph Mi­ chel. Le délai a été tenu. Des mani­ festations d’opposition aux fu­ sions ont été organisées un peu partout. Elles émanaient surtout de bourgmestres et échevins de petites entités qui ne voulaient pas perdre leurs privilèges. Mais Joseph Michel parvint à tenir son cap jus­ qu’au bout. Son secret pour convain­ cre ? L’Orval ! Il le dit dans ses Mémoires : « J’avais approvi­ sionné les caves du ministère de l’Intérieur avec des caisses d’Or­ val et lors des réunions les plus délicates, les négociateurs se sen­ taient emportés par un esprit de conciliation. » ■


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