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s o l i d a i r e s
SUPPLÉMENTRÉDACTIONNELAUJOURNALDU27JUIN2024
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SUPPLÉMENTRÉDACTIONNELAUJOURNALDU27JUIN2024
Découvrez les 15 nominés de la 8e édition de l’appelà projets Générations solidaires. Une source inspirante d’optimisme !
Une contribution sociétale qui inspire, motive et met en action.
La coopérative Cera croit à la force de la participation et de la collaboration : avec nos quelques 400.000 coopérateurs et des centaines d’organisations partenaires, nous déployons la force et l’engagement du collectif pour créer une société qui vise la prospérité et le bien-être, aujourd’hui et demain. Notre contribution sociétale inspire, motive et met en action nos coopérateurs et le grand public. Car, ensemble, nous réalisons ce que nous ne pouvons accomplir seuls.
Nous croyons à la force de la participation.
Tous unis à travers Cera, nos coopérateurs soutiennent des projets pertinents sur le plan sociétal qui incitent à construire une société dans laquelle chacun peut être la meilleure version de lui-même. Ensemble, nous créons des liens, de l’impact et du changement. Vers une société durable, solidaire et forte, dont tout le monde bénéficiera en fin de compte. Parce que le bien-être est le moteur de la prospérité.
Rejoignez-nous sur :
cera.coop.fr @cera_gram
Tout le monde mérite le respect et devrait avoir accès aux droits fondamentaux. Chacun peut contribuer à la société. Même ceux qui se heurtent aux limites des défis physiques ou psychologiques, à la pauvreté ou à la solitude. Avec nos 400.000 coopérateurs et des centaines d’organisations partenaires, nous voulons être la voix de tous les publics. Parce que, ensemble, nous sommes plus audibles, plus grands et plus forts.
www.cera.coop
Partenaire de Générations solidaires depuis 8 ans, la Fondation Roi Baudouin fait de la promotion de la solidarité l’une de ses priorités. Trois questions à Françoise Pissart, directrice à la FRB.
Quel regard portez-vous sur cette nouvelle édition ? Avec plus de 150 dossiers de candidature, les organisations et les écoles candidates ont battu le record de participation cette année ! Bravo à elles pour leur engagement ! C’est beau de voir toutes ces initiatives locales prendre à bras-lecorps des thématiques aussi importantes que variées : la scolarité des enfants en situation de handicap, l’agriculture sociale, l’habitat partagé intergénérationnel et solidaire, l’intégration des personnes réfugiées, l’environnement et l’économie circulaire… Dans tous ces secteurs, chaque initiative compte ! La solidarité qui s’y déploie constitue l’huile nécessaire au bon fonctionnement des rouages de notre vivre ensemble.
Pourquoi est-ce important de mettre en lumière des initiatives locales ?
Parce que c’est au niveau local que la solidarité joue en plein ! C’est à ce niveau-là que tout le monde peut tisser les liens qui vont créer l’environnement chaleureux et bienveillant auquel on aspire tous. Une fois qu’on a créé ce cadre, on peut alors plus facilement se rendre des services entre voisins, organiser des moments de convivialité, aider et soutenir des personnes qui ont peut-être eu moins de chance… Le local, ça rassure et ça fait toute la différence !
Quelle est la place de la solidarité dans les valeurs de la Fondation Roi Baudouin ?
La promotion de la solidarité est l’une des valeurs fortes de la Fondation Roi Baudouin à côté notamment du pluralisme, de l’indépendance et du respect de la diversité. Notre rôle premier est de soutenir toutes les formes de solidarité qui émanent d’organisations et de personnes qui n’hésitent pas à se mettre au service des bonnes causes et des autres. C’est pourquoi nous sommes très heureux et très fiers d’honorer chaque année notre rendez-vous de Générations solidaires !
«C’est encore un record ! Nous avons reçu 14 195 votes dans le cadre du vote du public.
nues avec de vrais moyens, à la mesure des défis qu’elles relèvent !
initiatives citoyennes inspirantes.vote du public : 14 000 !
Et 149 dossiers ont été introduits par des associations et des écoles dans le cadre de la 8e édition de l’appel à projets Générations solidaires.
C’est dire l’engouement que suscitent les initiatives citoyennes ! Je l’observe avec enthousiasme depuis 8 ans : les 850 initiatives locales portées par des associations, des écoles, des maisons de jeunes, des services d’aide à la jeunesse, des centres pour personnes en situation de handicap, des maisons de repos, qui ont déjà participé à Générations solidaires, sont porteuses d’espoir et de changements sur le terrain.
Ces femmes et ces hommes se rassemblent, réfléchissent ensemble, inventent de nouvelles réponses pour faire face à la précarité croissante. À l’heure de la formation des gouvernements, il est urgent de rappeler que ces initiatives ont besoin d’être soute-
En réalisant 18 reportages de terrain ces dernières semaines, je le constate partout : le milieu associatif exsangue accomplit des miracles mais les travailleurs sociaux s’essoufflent trop souvent par manque d’effectifs.
Plus que jamais, Générations solidaires, initiée par le groupe média L’Avenir, poursuit sa vocation sociale : relayer les actions de citoyens qui créent des solutions locales, concrètes pour répondre aux enjeux de notre société.
Notre ASBL met en en réseau et construit un réservoir d’initiatives inspirantes et réplicables.
À son échelle, Générations solidaires offre un tremplin de visibilité pour ces milliers de citoyennes et citoyens solidaires. Modestement, en les rencontrant sur leur terrain d’activités, nous permettons à ces solidaires d’exception de faire entendre leurs voix. Des seniors actifs aux ados des maisons de jeunes, des jeunes en décrochage scolaire aux éducateurs qui changent des vies. Voici les 15 nominés de cette édition 2024, à l’issue d’heures de délibération du jury de Générations solidaires et des visites de terrain. J’en suis convaincue : la solidarité nous permet de changer le monde à notre échelle ! »
3/4 des enfants fréquentent l’école de devoirs
« Courte Échelle » : Une école de devoirs itinérante
Une équipe de bénévoles intergénérationnelle très précieuse
FOCUS
« Nous avons vraiment tenu à aller “physiquement” à la rencontre des publics isolés face à la suppression progressive des services publics de proximité dans des zones rurales comme la nôtre et à contre-courant de la digitalisation à tout-va actuelle », souligne Arnaud David, le coordinateur de la Maison des jeunes. La MJ de Saint-Hubert a donc lancé l’école de devoirs décentralisée à Awenne depuis septembre. « À côté des jeunes qui prendront part à l’aventure, l’idée de ce projet est de faire appel à des bénévoles dans tous les villages de l’entité de Saint-Hubert ».
Awenne (Saint-Hubert)
La Maison de jeunes de Saint-Hubert décentralise l’école de devoirs Courte Echelle aux villages de l’entité. Une première expérience à l’école communale d’Awenne porte ses fruits grâce aux bénévoles !
J«e sais que si je laisse Maxime seul, il va lâcher l’affaire. Il a besoin qu’on passe du temps avec lui ». Tyfène Remacle (22 ans) n’a pas hésité quand Arnaud David, le coordinateur de la Maison de jeunes (MJ) de SaintHubert, lui a proposé d’intégrer l’équipe de bénévoles de l’école de devoirs “ Courte Echelle ”. Impliquée au sein de la MJ depuis 6 ans, cette jeune éducatrice d’un centre pour enfants polyhandicapés s’est arrangée pour se libérer 2h chaque mardi. Depuis 2016, la Maison de Jeunes a rejoint le projet d’école de devoirs « Courte Echelle », qu’elle encadre chaque jeudi. « La détresse pédagogique et psychologique des jeunes à la suite des deux confinements a véritablement accéléré la mise en œuvre de notre projet de créer des antennes de l’école de devoirs dans les villages avoisinants, explique Arnaud David. Nous avons la volonté de lutter contre le décrochage scolaire et social. L’école de devoirs est un moment d’échange et de partage enrichissant pour ces jeunes en difficulté. Au-delà de l’aspect purement scolaire, il s’agit de leur redonner confiance en leur avenir ».
La première expérience menée, chaque mardi, depuis septembre 2023, à l’école communale Paul Verlaine, s’avère déjà porteuse d’enseignements précieux. Dans cette petite école maternelle et primaire nichée dans l’entité d’Awenne, un village rattaché à la commune de Saint-Hubert, Carine Pécheur, institutrice depuis 33 ans, sa collègue Kathleen Quevrin et Madame Johanne, l’accueillante, cultivent une ambiance familiale et chaleureuse. Cette école très ouverte accueille d’ailleurs six enfants, placés sur décision d’un Juge de la Jeunesse, au centre d’accueil d’urgence de Mirwart géré par l’ASBL l’Aube. Pascale Es, art thérapeute, bénévole de l’école de devoirs « Courte Echelle » depuis 2 ans, confie : « Je souhaitais vraiment m’engager pour soutenir des enfants en difficulté. Certains enfants, notamment ceux de L’Aube, ont déjà été écorchés par la vie. Ils ont une résilience exemplaire. C’est un enrichissement de part et d’autre ». Les excellents contacts avec l’institutrice et l’accueillante facilitent les apprentissages. «Madame Carine attire notre attention sur ce qui n’a pas été compris. Nous sommes ainsi plus pointus dans notre accompagnement ». L’institutrice Carine Pécheur se dit ravie de cette aide bienvenue : « Je m’arrange pour que les devoirs et leçons de la semaine puissent être réalisés pendant les 2h de l’école de devoirs. Cela permet aux enfants qui n’ont pas toujours de l’aide à la maison d’avoir l’esprit tranquille. C’est un grand apport pour tous!»
Katel Fréson
FOCUS
« Notre public à l’AMO Reliance, ce sont des jeunes parfois déscolarisés ou qui ne trouvent pas de stage, précise le directeur Christophe Parthoens. Nous allons commencer un partenariat avec le centre de formation en alternance, le CEFA de Glons. Les élèves viendront ici une journée par semaine avec leur chef d’atelier. Nous offrons le lieu et l’encadrement avec nos éducateurs. L’intérêt du projet, c’est bien sûr de proposer un vrai atelier avec des vrais meubles, avec des vrais partenaires et des vrais clients à la fin qui ont besoin de se meubler à prix modique ».
L’atelier bois de l’AMO Reliance unit les forces de jeunes en décrochage scolaire et de seniors à l’heure de récupérer, réparer et redistribuer des meubles à ceux qui en ont le plus besoin.
J«e n’aurais jamais imaginé apprendre à retaper des meubles, sourit d’emblée Célia (21 ans). Mais savoir que ces meubles seront utiles pour d’autres jeunes ou des familles qui en ont besoin, cela me plaît ! ». Cette jeune fille respire la douceur. Malmenée à l’école, Célia a repris de l’assurance en s’investissant au sein de l’AMO Reliance. Ce service soutient des jeunes en difficulté sur le territoire de la Basse Meuse. L’AMO est très sollicitée avec un public potentiel de 5 000 élèves à Visé et dans les communes voisines. Trop à l’étroit dans les locaux au centre de Visé, les éducateurs dynamiques de Reliance louent désormais une maison, au cœur d’une cité sociale à Vivegnis. Une ancienne grange réaménagée par l’équipe et des jeunes abrite un atelier bois singulier. Ici, un modèle d’économie circulaire est mis en pratique : les meubles sont acheminés par des seniors de la ressourcerie “ Bâtissons notre avenir ” (BNA) à Liège avec l’aide des jeunes. Les bricoleurs aguerris enseignent aux jeunes à poncer, réparer, customiser tables et armoires en s’appuyant sur la créativité des ados. Simon et Giovanni, les animateurs responsables de l’atelier, les guident au maniement de la ponceuse et autres outils. Une fois transformés, les meubles sont mis en vente à prix modique à la ressourcerie, à l’attention de familles précarisées. « Nous voulons sortir les jeunes en décrochage scolaire de l’isolement et créer du lien intergénérationnel avec les travailleurs de la ressourcerie, explique Christophe Parthoens, directeur de l’AMO. Il s’agit aussi de mettre en valeur des compétences chez les jeunes, de leur donner des responsabilités, de leur faire découvrir des métiers manuels. Ces meubles pourront servir à d’autres jeunes qui se sont retrouvés sans logement. Une fois qu’ils quittent notre logement d’urgence, ils doivent meubler leur kot ». Le projet « suscite l’engouement et l’envie de participer des habitants qui se sentent acteurs de la solidarité qui se crée », se réjouit Christophe Parthoens. Qu’on se le dise : l’équipe cherche encore des bénévoles et des outils pour poursuivre cette belle aventure solidaire.
Une partie de l’équipe des éducateurs de Reliance et des jeunes impliqués !
Deux familles référentes encadrent ces colocations.
FOCUS
Lazare innove avec ce modèle de colocations solidaires en s’appuyant sur tout un réseau de partenaires. Et en tentant de répondre à trois problèmes majeurs vécus par les personnes sans logement : remettre en place un parcours de soins adapté à leurs besoins ; se désendetter ; et mettre à jour leur situation sociale pour retrouver leurs droits. En moyenne, les personnes vivent dans une maison gérée par Lazare pendant 16 mois. 82 % des colocs ont trouvé un logement pérenne après Lazare et 60 % une activité (emploi, formation, bénévolat).
Lazare développe des colocations solidaires entre des jeunes actifs et des personnes en situation de précarité, à Bruxelles. Et cherche des volontaires à Namur et Louvain-la-Neuve.
I«ci, c’est presque une colocation classique sauf que mes colocs ont eu un parcours de vie un peu plus cabossé », sourit Guillaume. Ce jeune de 28 ans a choisi de vivre dans la maison de Lazare à Bruxelles. La maison propose une colocation pour 12 femmes et une colocation pour 10 hommes avec un jardin partagé reliant les deux bâtiments distincts. La moitié des colocs avaient besoin d’un abri. L’autre moitié sont à l’abri du besoin. Ils ont choisi de vivre ensemble, tout simplement. « C’est une colocation classique avec des colocs insolites », glisse Alexandre Léger, coordinateur de Lazare en Belgique, en nous accueillant sur place à Etterbeek. Chacun a sa chambre. Tous les autres espaces sont partagés. Les colocataires paient le même loyer et sont responsables de l’entretien de leur colocation. Ils se répartissent les services en alternance par deux (notamment aller chercher des invendus alimentaires). Alicia, Jérôme et leurs enfants Briac et Apolline mais aussi Christine, Grégoire et leur petit Gabriel, deux familles responsables des colocations, vivent dans des maisons mitoyennes. La présence des enfants donne une ambiance familiale, appréciée de tous.
Tous les colocs sont volontaires, c’est-à-dire désireux et capables de vivre en communauté, en respectant les règles (pas d’alcool ni de drogue dans les maisons). Ceux qui sont en situation de précarité sont recommandés par des structures de terrain qui les connaissent comme l’îlot et le Samu social. C’est le cas de Laura qui remonte la pente après avoir perdu son logement : « Ici, je suis en train de remettre en ordre tout l’administratif. Quand on décroche du système, tout paraît compliqué. C’est une nouvelle vie pour moi. Je viens de tellement bas. Je ne m’attendais pas à autant de bienveillance ! ».
Tout comme Laura, plus de 50 000 personnes en situation de mal logement ont été dénombrées à Bruxelles dont 7 000 personnes sans-abri. « Si demain vous subissez un choc émotionnel fort et que vous vous repliez sur vous-même, vous ne répondez plus à votre courrier, à vos mails. En 3 mois, vous pouvez vous retrouver à la rue, explique Alexandre Léger. Les personnes en précarité ont bien sûr besoin d’un toit mais elles ont d’abord besoin de relations sociales. En existant aux yeux de leurs colocataires, les personnes que nous accueillons retrouvent confiance en elle et se reconstruisent peu à peu ». En janvier 2025, Lazare compte ouvrir une 3e colocation solidaire à Bruxelles portant la capacité d’accueil à 30 colocataires. Objectif : 5 000 nuitées à la rue évitées chaque année à partir de 2025. (La suite sur lavenir.net)
Katel Freson
L’équipe de « La Framboise masquée » offre des graines gratuites, une pépinière de fleurs sauvages, un jardin pédagogique et des ateliers inclusifs qui mixent les publics.
M«adame, ces pétales de fleurs, on peut les manger ? », demande Camille (5 ans). Eva, Jeanne, Sacha et leurs copains de l’Institut Saint-Joseph à Maffle (Ath) s’en donnent à cœur joie dans le jardin Maffleur, sous l’œil attendri de leur instituteur Bruno Bossuyt. Le jardin pédagogique Maffleur, dédié à la culture de plantes indigènes, a été créé par Marie-Yvonne Michez et ses complices de l’ASBL « La Framboise masquée ». « C’est en 2020, pendant le confinement alors que les jardineries étaient fermées que je me suis rendue compte qu’il était vraiment difficile de se procurer des graines de légumes et de fleurs si on n’a pas, autour de soi, un réseau de jardiniers passionnés et généreux. Nous étions nombreux, à ne pas avoir (encore) la main verte ». C’est que cette Bruxelloise, passée par l’industrie pharmaceutique, vient de quitter la capitale avec sa famille. En pleine reconversion professionnelle, elle entame une formation en aménagement de jardin et petite maçonnerie. Fille d’un professeur d’horticulteur, entourée de ses deux frères ingénieurs agronomes, elle lance alors l’association « La Framboise masquée », il y a 3 ans.
10 000 sachets de graines distribués en 5 mois
Le constat de « La Framboise masquée »? « Il faut des compétences et des bras à mettre d’urgence au service de la faune et de la flore sauvage en grande difficulté ». Dès lors, une question sous-tend toutes leurs actions : Qu’est-ce qui est le plus efficace pour soutenir les pollinisateurs ? Des fleurs sauvages (et pas des fleurs horticoles).
Marie-Yvonne et ses frères sont rejoints dans l’aventure par d’autres bénévoles, Laurence Meunier, Aurore Renard, Marie Pilliez et Tim David, rencontrés dans le cadre de « Ath en transition ». L’équipe motivée constitue une grainothèque pour diffuser des graines et des plantes sauvages et cultive une pépinière de fleurs sauvages et le jardin pédagogique Maffleur. Chaque premier vendredi des mois, des ateliers de mise en sachet de graines sont organisés dans les locaux de l’ASBL Sapha à Ath, avec notamment des personnes en situation de handicap. Ces ateliers ouverts à tous accueillent tant des seniors, des familles, des personnes isolées en recherche de liens sociaux… « Cette magnifique manne de solidarité et d’entraide a déjà permis la distribution de 10 000 sachets de graines depuis le début de cette année dans nos points de dépôt : l’administration communale et la ludothèque à Ath ».
Katel Freson
Les élèves de l’Institut Saint-Jospeh de Maffle au Jardin pédagogique Maffleur
FOCUS
« Nous ne sommes plus capables de faire pousser du persil, plaisante Marie-Yvonne Michez. Je remarque vraiment ce “ trou générationnel ”. La génération précédente, on lui a tellement demandé de tout miser sur les études. Du coup, cette génération-là n’a pas eu les mains dans la terre. La nouvelle génération est plus éco-anxieuse, plus impliquée. Les jeunes nous demandent comment faire revenir des papillons, des abeilles dans les jardins. Les gens se retrouvent avec uniquement du gazon dans leur jardin. Du coup, ils partent de zéro. L’idée, c’est d’apprendre à reconnaître autre chose que des géraniums pour protéger la biodiversité. »
Marie-Yvonne Michez, cofondatrice de « La Framboise masquée »
Thimister
Ce service de loisirs pour des personnes en situation de handicap réhabilite une serre au centre de jour Les Passereaux (Battice) en créant des liens avec les habitants du quartier.
D«ans la région, nous avons tous été des témoins directs des conséquences du bouleversement climatique avec les graves inondations survenues en 2021 mais encore tout récemment au mois de mai ! Et tous, malgré nos différences, nous partageons la même envie d’agir pour l’environnement ». Martine Kerff, éducatrice coordinatrice des Biolles, rayonne d’une énergie communicative. Depuis 19 ans, elle organise, avec sa collègue Virginie Remacle, et le soutien précieux d’une dizaine de bénévoles très investis, des activités de loisirs pour des personnes en situation de handicap au départ des Biolles, leur association logée à Thimister.
Le public ? Des citoyens en situation de handicap, des jeunes vivant en autonomie ou en hébergements résidentiels. Ce service de loisirs n’est ni un centre de jour, ni un service résidentiel. L’équipe propose, deux à trois fois par semaine, ateliers créatifs, marches dans la nature, ciné « à la maison », bowling, karaoké, visites de musées et autres sorties culturelles. L’année des Biolles est aussi rythmée par six semaines d’activités « découverte » pendant les vacances scolaires et par un séjour en France l’été.
Martine et Virginie nous fixent rendez-vous, au début du mois de mai, en pleine semaine de stage de printemps, à la ferme d’Isabelle et Frédéric Biemar à Herve. Alain, Fredo, Nadine, Paul, Sandrine, Philippe, Fabien, Jérémy, Quentin et d’autres habitués, âgés de 16 à 74 ans, nous font visiter la ferme où ils ont nourri les chèvres et aidé à la plantation de semis au potager.
Après une dégustation de boudin local et de fromage de Herve, nappé de sirop de Liège « maison », la joyeuse bande embarque dans la camionnette baptisée « Choupette ». Direction : le centre de jour pour personnes en situation de handicap « Les Passereaux » à Battice. Des dizaines de bénéficiaires et leurs éducateurs accueillent Martine, Virginie et la bande des Biolles avec enthousiasme. Dans le jardin, une serre abandonnée va être réhabilitée. « Notre objectif est de sensibiliser les résidents, les éducateurs, les familles mais aussi les voisins des Passereaux. Le manque de lien entre les personnes habitant un même quartier laisse trop souvent les ressources et le savoir-faire de nos anciens s’étioler et disparaître avec le temps. Les “Passereaux”, en s’ouvrant vers l’extérieur, invitent les personnes à se rencontrer, à s’apprivoiser, à partager leurs savoir-faire, leurs savoir-être, leurs différences. Le projet a pour but de sensibiliser et fidéliser un groupe de personnes à suivre le projet, avec les résidents, dans le temps, de valoriser l’intergénérationnel et les métiers de l’agriculture locale. Les bonnes énergies appellent d’autres bonnes énergies ! ».
Katel Fréson
Leylana (21 ans) est bénévole aux Biolles depuis l’âge de 14 ans. Cette future institutrice primaire, qui termine des études d’orthopédagogie pour l’enseignement spécialisé, a consacré une semaine de son « congé de printemps » aux usagers des Biolles : « Partager des moments avec des personnes en situation de handicap m’apporte beaucoup d’expériences positives. Avec Martine et Virginie, leurs éducatrices, j’ai compris que nous pouvons leur proposer énormément d’activités et qu’il ne faut pas se limiter. Ici, c’est devenu une famille. On s’adapte les uns aux autres ! ».
La serre des Passereaux va être réhabilitée en impliquant le voisinage.
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Ilaria, bénévole pour Peluche, 2 week-ends par mois.
FOCUS
« Cela fait du bien de sortir de la maison d’accueil et d’être parfois sans ma sœur. J’ai adoré la patinoire ! », se confie Oscar (13 ans), en préparant des crêpes, avec sa copine Kayla. Tour à tour à la patinoire, au marché de Noël, au musée des égouts, cours de couture… C’est que Lucia, volontaire chez Peluche, multiplie les activités pour les enfants de la Maison d’accueil « Le Bateau ivre » à Watermael-Boitsfort, 2 fois par mois. « J’aime beaucoup discuter avec les enfants et ouvrir leur horizon. Si je me pose des questions, j’en parle avec les éducateurs de la maison d’accueil et l’équipe de Peluche. »
Peluche accompagne des jeunes placés en maisons d’accueil. Les volontaires proposent du soutien scolaire et des activités de loisirs.
Les yeux brillants, Anaïs (8 ans) louche sur les fraises. « Je peux en mettre sur ma crêpe avec du chocolat ? ». La petite fille sourit, ravie, à Ilaria (35 ans) qui lui consacre son lundi, jour férié. Comme des dizaines d’autres enfants, Anaïs vit à la Cité joyeuse, à Molenbeek. À ses côtés, Max (7 ans) est impatient de courir dans le jardin de l’association Peluche.
« En Belgique, certains enfants ne grandissent pas dans leur famille mais dans des centres d’hébergement de l’aide à la jeunesse, avec d’autres enfants et des éducateurs, explique Stéphanie Delor, la directrice de l’association Peluche logée au cœur de Bruxelles. Ces enfants vivent en permanence en collectivité et en milieu institutionnel. Ils ont été peu stimulés dans leurs familles. Les éducateurs essaient de passer du temps de qualité avec eux mais n’en ont que peu l’occasion. Ces enfants ont besoin de créer du lien en dehors de l’institution, avec des adultes fiables et bienveillants, en toute sécurité et de découvrir le monde ». Depuis 30 ans, Peluche propose du soutien scolaire en individuel 1 à 2h par semaine. Chaque enfant garde le même référent scolaire toute l’année, voire plusieurs années. D’autres volontaires assurent des loisirs aux enfants qui restent en institution le weekend, deux fois par mois.
Stéphanie Delor, soutenue par ses collègues Magali, Anne et Ludmilla, dirige cette association qui soutient 18 maisons d’accueil à Bruxelles. « Nous tenons beaucoup à la qualité de l’accompagnement. Nos volontaires sont sélectionnés avec soin en veillant d’abord au bienêtre des enfants afin de ne pas réactiver des traumatismes ». Des formations (premiers secours, gestion des émotions et de la violence, des supervisions…) sont organisées ainsi qu’un système de parrainage entre volontaires. « Nous nous appuyons sur un réseau de psychologues notamment pour répondre à leurs questions et les outiller. Chez Peluche, on fait grandir les enfants mais on fait aussi grandir les adultes ». En 2023, les 76 volontaires ont accompagné 203 enfants (appelés les ‘passagers’ de Peluche) provenant de 17 maisons d’accueil au travers de 1147 séances de soutien scolaire et de 260 activités de loisirs.
Tommy Verheyden (33 ans) s’investit depuis 7 ans comme volontaire : « Ces jeunes ont souvent perdu confiance en l’adulte par leur histoire, par leur expérience. Nous essayons de redonner du sens dans les apprentissages. J’ai cette conviction que cela a un impact positif sur ces jeunes pour les aider à trouver de l’inspiration pour leur futur ».
Katel Fréson
Louvain-La-Neuve un lieu de rencontre convivial où tout le monde est
Le partage de repas et des jeux de société facilitent les contacts.
FOCUS
Le « Café Monde » rencontre un objectif de convivialité et d’échange avec la population belge. Il s’appuie sur une expérience intime de la rencontre de l’autre, nouée dans le cadre de l’hébergement en famille de personnes en migration. Le « Café Monde » facilite donc les contacts entre des personnes présentes dans la région sans grande chance de se croiser : habitants du Brabant wallon, étudiants, sans abri, personnes en migration. « L’existence du “Café Monde” permet d’envisager un “vivre ensemble” apaisé, ancré dans la connaissance de l’autre, en luttant contre le racisme et les préjugés. »
Le « Café Monde » n’est pas un café classique. En plein cœur de Louvain-la-Neuve, cet espace ouvert à tous privilégie la rencontre, la création de liens et le partage entre personnes de différentes cultures.
Q«uand tu viens ici, tu sais que tu peux souffler. C’est un endroit sécurisé. Il n’y a pas de barrière de langue, pas de différence en fonction de tes origines, confie d’emblée Musa Ahmed. Cet étudiant vient de terminer, à l’UCL, un master en sciences de la population et du développement. Originaire du Soudan, Musa s’exprime dans un français impeccable. Multilingue, le contact chaleureux, il s’investit sans compter en tant que bénévole. « Le “ Café Monde ” facilite les rencontres. Ici, autour d’un petit repas, on discute même si on ne parle pas la même langue. La langue des signes, cela marche aussi. Les gens se connaissent petit à petit. Cela devient un lieu où, quand tu y vas, tu sais que tu vas rencontrer des gens que tu connais avec qui parler et partager ». L’ambiance chaleureuse séduit manifestement tant les étudiants de l’UCL que les habitants de Louvain-La-Neuve, de tous les âges. « Le “ Café Monde“ , c’est un espace de créations de liens et de rencontres autour de l’accueil de l’autre et plus spécifiquement autour de l’accueil de la migration », explique Anne-Catherine De Neve, coordinatrice de l’antenne du Brabant wallon de la Plateforme citoyenne de soutien aux réfugiés, Bel Refugees. Lancé en juin 2023, le samedi, le “ Café Monde ” est désormais ouvert quatre jours par semaine. Mezzés, thés à la menthe et jeux de société sont autant de prétextes pour susciter des échanges en cuisine et dans la salle. Une partie de la nourriture provient d’invendus alimentaires. « Nous fonctionnions en cuisine ouverte comme dans une maison de jeunes. L’équipe est composée de jeunes bénévoles issus de la migration mais aussi d’étudiants belges et étrangers de l’UCL, des Hautes Écoles et de jeunes professionnels. Chacun s’engage quelques heures par mois comme il le souhaite », poursuit Anne-Catherine De Neve.
Le sourire immense, Emil coordonne l’équipe de bénévoles chaque mardi. Cet étudiant danois accueille les habitués et les nouveaux venus, aux côtés de Hamza, un gentil géant du Tchad. « Quand je suis arrivé à Louvain-La-Neuve, en septembre, je suis allé à la Maison des jeunes. Je suis tombé sur un atelier avec des réfugiés du Soudan. Ils m’ont amené ici au “ Café Monde ”. La magie de cet endroit, c’est qu’il n’y a plus de frontières entre les personnes ». Marion et Hilaria investies au sein du « MigraKot »(kot à projets de l’UCL) renchérissent : « En jouant, en rigolant ensemble, on se rend compte finalement qu’on se ressemble d’une certaine manière, même si on a des vécus très différents ». Katel Fréson
d’un film avec des publics divers très motivés.
« 1 km² », l’expérience
FOCUS
« “1km² ” fait sens par rapport à nos missions de lutte contre le décrochage scolaire en rendant les élèves acteurs », se réjouit Emma Ikume Louya, animatrice à l’AMO Quartier Libre SOS Jeunes. « Ce projet participe à la dynamique collective pour s’inscrire dans le “vivre ensemble”. Les élèves ont pris confiance en eux ». Du côté des seniors, « cela a ravivé une flamme en eux qui les a reboostés même au-delà de l’expérience. À présent, les seniors participent à nouveau à la vie active de la résidence ! », a rapporté Lisa, une ergothérapeute des Pléiades à Woluwe.
Cette initiative pionnière crée des ponts entre les habitants d’un même quartier en favorisant des rencontres inattendues entre des personnes qui ne se croisent jamais.
D«epuis qu’ils participent à “1 km² ” , mes élèves ont beaucoup changé, confie Hajar El Marouani, enseignante d’une classe « différenciée » (élèves qui n’ont pas réussi leur CEB) au centre scolaire Eperonniers Mercelis à Ixelles. Avec les participants des ateliers, ils sont vraiment attentionnés avec les personnes âgées et les personnes en situation de handicap. Ils osent, ils discutent malgré les différences d’âge. Ils en parlent à l’école avec les autres élèves et les autres enseignants. Tout est très naturel ! Ce projet a créé la cohésion qu’il manquait dans cette classe ». Émilie Vervust, la coordinatrice de « 1 km² » nous a fixé rendez-vous au centre de jour du Créahmbxl, à la mi-mai. Le CréahmBxl propose des ateliers d’arts à des personnes en situation de handicap mental. Ce sont notamment dans ces locaux bruissant de créations que se réunissent, depuis six mois, les participants de « 1 km² » à Ixelles. « “1 km² ” , c’est à peu près la taille d’un quartier à Bruxelles. C’est surtout un projet qui provoque des rencontres inattendues entre des personnes d’un même quartier qui, a priori, sont différentes et qui n’ont pas l’habitude d’interagir entre elles », explique Émilie Vervust, fondatrice et directrice de l’ASBL Le Laboratoire.
Pendant six mois, des publics très diversifiés explorent des richesses culturelles de leur quartier. Ils conçoivent alors un souvenir média (pièce de théâtre, vidéo, expo, podcast) sur base des expériences vécues ensemble.
Chaque km² implique une cinquantaine de personnes. Dans le cas de « 1 km² » à Ixelles, l’équipe du Laboratoire a rassemblé des élèves de première secondaire du centre scolaire Eperonniers Mercelis –avec le soutien de l’AMO Quartier Libre SOS Jeunes – mais aussi des participants du centre de jour pour seniors Audrey Hepburn et des artistes en situation de handicap du Créahm. Tous se retrouvent notamment au Créham à quelques rues de l’école et du centre de jour pour seniors. Les participants explorent, avec enthousiasme, la vidéo avec Sassoun et le théâtre avec Julia, en prenant leurs marques à leur rythme. Sur place, dans cette ruche ixelloise résonnant des rires des participants, les étiquettes s’envolent. « Souvent, on habite dans la même rue. Mais parce qu’on est différents, a priori, on ne se rencontre pas. Tout le monde a des préjugés car on ne se connaît pas. Mais quand on fait les choses ensemble, on se rend compte que les barrières s’estompent, se réjouit Émilie Vervust. Nous sommes persuadés que le “faire ensemble” favorise le “vivre ensemble” ». Katel Fréson
Genappe (Bousval)
L’ASBL « Nos Oignons » met en lien des agriculteurs et des personnes de tous horizons pour préserver l’accès à une alimentation de qualité pour toutes et tous.
T«ravailler la terre pour moi, cela remplace les médicaments, confie d’emblée Benoît, volontaire à la ferme de la Distillerie, chez Marie et Jérémy Vermeiren, à Bousval dans le Brabant Wallon. J’ai besoin d’être en activité. Je n’arrivais pas à suivre le rythme dans une entreprise de travail adapté. Ici, je me sens bien avec le groupe » Depuis près d’un an, Benoît vient donner un coup de main à Jérémy dans le cadre du programme de l’association « Nos Oignons ». Ce projet pionnier d’agriculture sociale, lancé en 2012, met en en relation des agriculteurs et des personnes venant de tous horizons. Le cœur des actions consiste en l’organisation de journées de volontariat collectif, accompagné et défrayé, dans des fermes partenaires.
La plupart des volontaires sont envoyés par des services actifs en matière de santé mentale et d’aide sociale. D’autres volontaires sortent d’un burn-out et ont besoin de retrouver du sens. « Nous rassemblons deux mondes qui n’ont pas l’habitude d’être en lien, c’est-à-dire des agriculteurs et des agricultrices et des personnes qui sont dans un processus de rétablissement de l’autre, explique Camille de le Court, chargée de projets à “ Nos Oignons ”. Ici, nous prenons soin du vivant, des sols et des êtres humains. Nous sommes dans un processus de rétablissement. Il n’y a plus de patient. Tout le monde est volontaire. On sort du cadre médical ou social. Les volontaires viennent soutenir un agriculteur et, finalement, un projet de société qui est de rendre accessible une nourriture de qualité, bio et locale. Nous sommes convaincus que la santé des sols et celle des humains sont fondamentalement interconnectées ».
‘Nos Oignons’s’adresse donc aussi aux acteurs du monde agricole qui souhaitent accueillir des volontaires et s’engager dans une démarche de solidarité réciproque. Les volontaires se retrouvent chaque semaine dans une des 4 quatre fermes partenaires.
‘Nos Oignons’a mis en place un échange de services. La matinée est consacrée à soutenir l’agriculteur. L’après-midi, le petit groupe cultive une parcelle prêtée par la ferme pour y cultiver leurs propres légumes. À la fin de la journée, les légumes sont répartis entre les participants. Ceux-ci sont défrayés par « Nos Oignons »(15 €/jour), afin de soutenir l’accessibilité pour tous. De belles rencontres intergénérationnelles se tissent ainsi au fil des mois. « Cela permet de penser à autre chose qu’au stress en boucle, confient Emma, Rose et Nina, âgées de 14 à 16 ans. Accompagnées de leur éducatrice d’un centre hospitalier, elles ont pris goût au maraîchage. Cela fait du bien de se sentir utiles et d’apprendre de nouvelles choses ».
Katel fréson
Cette initiation au maraîchage est pilotée par l’équipe de « Nos Oignons ».
FOCUS
Jérémy Vermeiren, de la ferme de la Distillerie à Bousval, collabore avec « Nos Oignons » depuis 2017. « Certaines personnes viennent ici le mercredi, juste parce qu’elles ont besoin de se libérer la tête. D’autres ont des traumatismes ou sont en décrochage par rapport au boulot. Une fois en contact avec la terre, ce sont de très bonnes personnes mais peu considérées par la société. Je suis agriculteur, je ne suis pas psychologue. Parfois, cela fait du bien de leur parler sans pincettes. Je les conscientise aux cultures ».
Jérémy Vermeiren (Ferme de la Distillerie) acceuille le public de « Nos Oignons ».
L’ASBL ROMEO guide les enfants à besoins spécifiques dans leur scolarité, en les incluant au sein d’une classe de l’enseignement fondamental.
R«egardez comment cette petite fille au pull bleu regarde Delphine. Elle se détend dès qu’elle la voit arriver. Elle sait qu’elle pourra lui demander ce qu’elle n’a pas compris », me souffle Marie Simons dans l’oreille. Cette enseignante de l’école primaire du Petit Chemin à Loupoigne (Genappe) bénéfice du soutien en classe de Delphine, une des trois référentes de l’ASBL ROMEO.
Madame Marie, manifestement très appréciée de Sarah, Lisa, Charly, Hortense, Sacha et les autres élèves de 3e et 4e années primaires, a fait de Delphine son alliée : « Être accompagnée par l’ASBL ROMEO, c’est une richesse pour mes élèves et pour moi aussi ! Pour un professeur, ce n’est pas possible d’être tout le temps focus sur un enfant qui a des difficultés car nous devons nous occuper de tous les autres. Delphine vient une matinée par semaine dans ma classe. Elle ne ‘catégorise’pas les élèves. Elle est là pour tous les élèves. Nous en discutons et elle sait celles et ceux qui ont plus besoin d’aide. Elle est attentive aux troubles de l’attention, aux troubles “ dys ” et elle me soutient pour mettre des outils en place. Cela aide vraiment les enfants à reprendre confiance en eux ». Depuis 13 ans, l’ASBL ROMEO fondée par Nathalie Koldrasinski propose un accompagnement en classe, dans l’enseignement ordinaire, d’enfants porteurs de troubles d’apprentissage (dyslexie, dyscalculie, dysorthographie, troubles de l’attention) ou d’un handicap mental et/ou moteur. « L’école est, et restera, un lieu de protection et de ressources pour l’enfant. Mais nous savons aussi que les enfants atypiques s’y adaptent très difficilement par le manque de moyens de l’enseignement. L’intégration des différences est devenue un réel enjeu sociétal, note la directrice Nathalie Koldrasinski. Plus on y travaille, plus le respect de celles-ci se voit augmenter grâce à une meilleure compréhension de l’autre. Nous permettons à ces enfants d’avancer à leur rythme afin de leur permettre de déployer leur plein potentiel ». Concrètement, l’accompagnement est guidé par l’enseignant et répond aux besoins de l’enfant. Delphine Courtois travaille depuis 5 ans pour ROMEO Elle coordonne les 150 bénévoles qui soutiennent les enseignants aux côtés des deux autres accompagnatrices référentes de l’ASBL, Magali Vernier et Nathalie Koldrasinski. « Avec le recul, quand on voit à quel point les enfants ont pu évoluer, pas à pas, ce n’est que du bonheur ! », conclut Delphine Courtois. ROMEO recherche donc des bénévoles. Etudiants, pensionnés, personnes en reconversion professionnelle, le profil des bénévoles est très varié. Tous reçoivent une boîte à outils et sont guidés par les référentes de l’association.
Katel Fréson
Nathalie Koldrasinski, directrice de ROMEO, et sa collègue Delphine Couvreur.
Logée dans le village de Rèves, dans l’entité des Bons Villers dans le Hainaut, l’association ROMEO (pour relations, ouverture, mettre en chemin, écouter, oser) est active dans 99 écoles de cinq provinces (Brabant wallon, Bruxelles, Hainaut, Liège, Namur.)
Au terme de cette année scolaire, les 3 référentes et les 150 bénévoles ont accompagné 220 enfants en maternelle et primaire dans ces 99 écoles. Des chiffres vertigineux alors que 300 enfants demeurent encore sur liste d’attente. « Nous observons un besoin accru qui est la conséquence de la crise sanitaire. Notre satisfaction, c’est de voir ces enfants reprendre confiance ».
L’enseignante Françoise Cornet (debout à droite) et des élèves
Un « alzheimer café » dans une école : À essaimer encore !
L’enseignante Line Brunet (à gauche) avec des aidants proches.
FOCUS
Les aidants proches guident les élèves de l’institut Sainte-Ursule. En discutant avec Bernadette, Anne, Catherine, Charles et d’autres, les futures aides familiales bénéficient de petits trucs et de conseils précieux pour s’adapter à des situations parfois déstabilisantes. Les deux enseignantes, qui se sont inspirées de l’Alzheimer Café de l’Institut de la Providence de Ciney, espèrent susciter des émules ailleurs en Wallonie.
L’Institut Sainte-Ursule à Namur a mis en place un Alzheimer Café au sein de l’école. Les élèves, de futures aides familiales, accueillent des aidants proches et des personnes touchées par la maladie.
J«e dois bien avouer que je suis venu, ici, la première fois avec des pieds de plomb. Ma fille avait insisté. Mais j’ai reçu beaucoup de réponses à mes questions en ce qui concerne la santé et les réactions de mon épouse. Je suis sorti, enchanté. Cela m’a fait beaucoup de bien. D’ailleurs, je suis de retour ! ». Charly raconte avec pudeur son quotidien à réinventer, face à la maladie d’Azheimer qui touche son épouse. À 88 ans, cet habitant d’Erpent assure « la popote et tout le reste ». Il y a quelques mois, son épouse s’est perdue lors d’une balade. « Elle a pu me téléphoner mais elle ne savait pas où elle se trouvait. Elle était tombée et avait perdu les clés de l’appartement et de la voiture. Elle souffre de pertes de mémoire en permanence ». Depuis lors, l’épouse de Charly refuse de sortir de chez eux. Claude, leur fille, et Charly ont trouvé, au sein de l’Alzheimer Café, des oreilles attentives et de nouvelles ressources.
« L’Alzheimer Café, c’est un moment convivial que nous organisons, une fois par mois, depuis 4 ans, au sein de notre école avec les élèves de 5e et 6e année en section aide familiale, explique Line Brunet, professeur de soins. Chacune et chacun peut venir accompagné de la personne de sa famille atteinte de la maladie d’Alzheimer ou venir seul en tant qu’aidant proche, que l’on soit conjointe, conjoint, fille, fils ». Cette enseignante au grand cœur s’est formée auprès de la Ligue Alzheimer avec sa collègue Françoise Cornet, tout aussi investie. « Nous précisons toujours que nous ne sommes ni psychologue, ni neurologue. Nous sommes-là pour écouter, pour pouvoir donner des sources d’informations, des petits conseils. C’est surtout le groupe qui échange à propos des expériences vécues, qui recommande un film intéressant. Chacun vient déposer ce qui le préoccupe et passer un petit moment chouette où il n’y a pas de jugement ».
Ce 13 juin, lors du dernier Café Alzheimer de l’année scolaire, Marie, Marine, Olive et des élèves de 5e et 6e années racontent avec émotion les liens noués : « Marie et Jojo sont malades mais elles sont encore très drôles ! Elles adorent jouer au Memory. Jojo tire la langue et nous appelle ses chouchouttes ». Ces élèves sont déjà confrontées à la maladie d’Alzheimer, lors de leurs stages en tant qu’aides familiales à domicile, ou au sein de maisons de repos. « Je tenais à ce qu’elles rencontrent ces personnes et les aidants proches dans un cadre moins médicalisé. Elles sont préparées et développent plus d’empathie envers ces personnes malades. L’humour nous sauve ! », sourit Line Brunet. Katel Fréson
29 JUIN
13H À 19H
30 JUIN
10H À 19H
OuvertureduSprayPark
Grimages
Animations
Et plein d’autres surprises !
Passez une journée festive en famille au Bois des Rêves
Profitez de l’offre de lancement du Spray Park, la nouvelle attraction aquatique
Programme sur boisdesreves
Allée du Bois des Rêves 1 - 1340 Ottignies
Des jeux pour surmonter la timidité et faciliter les liens.
FOCUS
Lors de notre rencontre avec Ayman, Aïcha, Anita et leurs amis, une animatrice de la Maison des jeunes proposait un atelier d’échanges entre élèves. Dès la rentrée scolaire, un parrainage et « marrainage » des élèves primo-arrivants seront organisés par les élèves « locaux » mais aussi des activités choisies et organisées par les élèves et leurs enseignantes. Des actions de solidarité ont déjà été lancées pour aider une jeune fille dont le portefeuille avait été volé, une collecte de vêtements pour le bébé d’une élève …
Rixensart
Les élèves de l’Athénée de Rixensart deviennent les marraines et les parrains de jeunes primo-arrivants dans le cadre du projet « Solid’Arrix ».
V«ous savez, les élèves primo-arrivants, ils sont souvent mis de côté. Pour beaucoup d’élèves, c’est devenu une habitude de ne pas faire attention à eux, témoignent Nhell, Kira, Maya et Niobée (15 et 16 ans). C’est une situation, un climat qui s’est installé. Beaucoup ne les regardent pas. Ce n’est pas de la haine. Mais cette indifférence, c’est violent quand même. ». Ces jeunes filles de l’Athénée de Rixensart participent au projet « Solid’Arrix ». Chaque jeudi, depuis le mois de mars, des élèves, sur base volontaire, se retrouvent pour des jeux de société avec les élèves DASPA. Il s’agit de jeunes arrivés récemment en Belgique (des « primo-arrivants ») qui sont, pour une grande majorité, hébergés au centre Fedasil de Rixensart ou dans des familles. Dans les classes DASPA, ils suivent des cours de français intensifs. Lorsque leur niveau de français est jugé suffisant, ces élèves sont parachutés dans une classe « ordinaire » en cours d’année et se retrouvent, trop souvent isolés. « Sans incitant, les élèves se côtoient sans se rencontrer et vivent, dans leurs bulles, de manière parallèle, analyse Marie Dossogne, professeure d’anglais, à l’initiative du projet « Solid’Arrix ». Ingrid Burton, sa collègue, responsable des classes DASPA, renchérit : « Que ces élèves aient été scolarisés ou pas dans leur pays, après 10 mois d’immersion en classe DASPA, ils sont « jetés » dans une classe ordinaire. Je dis jeter parce que rien n’est prévu et cela nous fait mal. On le constate : ces élèves primoarrivants sont seuls le matin, à la récréation… ».
Dès lors, les enseignantes avec plusieurs élèves motivés ont décidé d’organiser des moments de rencontres entre ces élèves qui ne se parlent quasiment jamais.
L’Athénée de Rixensart, riche de 41 nationalités, accueille en effet 4 classes DASPA, soit une septantaine d’élèves primo-arrivants sur les 450 élèves de l’enseignement secondaire. « Nous avons vraiment réfléchi à comment faciliter leur intégration dans notre école, précise Marie Dossogne. Les élèves locaux sont invités à adopter une perspective décentrée, à se mettre dans la peau de leur futur filleul. Par ce projet, les élèves se sentent impliqués dans des actions concrètes de solidarité, ce qui améliore le climat scolaire, lutte contre le harcèlement, le racisme et la discrimination Nous souhaitons aussi offrir un environnement francophone plus positif aux élèves primo-arrivants et les aider à se faire des amis locaux. Il s’agit d’améliorer le bien-être à l’école pour tous les élèves en renforçant la collaboration, l’empathie et l’ouverture aux autres ». Katel Fréson
FOCUS
Les élèves de l’Athénée de Fleurus se disent ravis de cette expérience : « Travailler tous ensemble entre élèves de 3e, 5 et 6e années, cela nous a vraiment rapprochés !, confie une jeune fille. On n’oubliera jamais les témoignages des rescapées du génocide. Forcément, cela nous amène à réfléchir à tout faire pour que cela n’arrive jamais plus ! ».
Fleurus
Des élèves de l’Athénée Jourdan de Fleurus dans le Hainaut ont conçu le livre « Rwanda 94-24 ». Ils insistent sur la nécessité de barrer la route à l’extrême droite.
V«ous savez, Madame, on dit souvent que les jeunes ne s’intéressent pas à la politique mais c’est faux ! On parle beaucoup de la montée de l’extrême droite sur les réseaux. On s’y intéresse ! Avoir l’esprit critique, c’est important. Et voter, c’est une opportunité ! On s’est battus avant nous pour avoir ce droit. Et nous, on ira voter contre l’extrême droite ! ». Emma, Safia, Océane, Serkan, Hajar et d’autres élèves ont surpassé la timidité des premiers instants. C’est avec fierté qu’une cinquantaine d’élèves nous ont accueillis, en classe, à l’Athénée Jourdan de Fleurus, pour nous présenter un projet de longue haleine : la création d’un livre en hommage au million de morts du génocide perpétré contre les Tutsis au Rwanda en 1994, à l’occasion du 30e anniversaire de ces massacres abominables. « Le premier objectif, c’est de sensibiliser cette jeune génération aux mécanismes qui peuvent mener aux génocides, aux crimes de masse. L’objectif final est de faire de ces élèves des passeurs de mémoire », explique Estelle Trotin, professeure d’histoire à l’athénée Jourdan de Fleurus. Avec ses collègues Mélanie Errica et Amélie Naviaux, cette enseignante a donc imaginé tout un parcours pédagogique pour mener à la création de ce livre inédit. Ce sont donc 126 élèves de 3e, 5e et 6e années secondaires qui ont lu des livres, visionné des reportages et rencontré deux rescapées du génocide, Félicité et Providence, qui les ont marqués à vie. Les adolescents ont ensuite participé à un atelier d’écriture et à un atelier créatif. La réalisation de cet ouvrage mêle à la fois de courts récits de vie fictionnels, de nouveaux témoignages de rescapés du génocide et des illustrations originales réalisées par les élèves. « Les textes et les dessins que les élèves ont produits nous ont bouleversées, confie Estelle Trotin. Ces textes révèlent la personnalité des élèves. Ils se sont approprié une histoire collective mondiale pour y mettre un peu de leur histoire personnelle, de leurs rêves, de leurs aspirations, de leur vécu, de leurs peurs ». Ces textes bouleversants de maturité et de sensibilité composent le livre « Rwanda 94-24 », qui sera présenté à la bibliothèque de Fleurus ce 28 juin. « Ce travail réalisé ensemble va les aider à devenir des citoyens conscients de la société dans laquelle ils vivent et sur laquelle ils peuvent agir ».
Des élèves et des enseignantes très impliqués !
Les enfants manipulent les robots par petits groupes.
Kain (Tournai)
Les enfants de l’école spécialisée « Les Co’Kain » à Kain vont initier les élèves de l’école primaire Jean Noté de Tournai à la programmation de robots pédagogiques.
FOCUS
« Je pense que c’est très important de casser les stéréotypes autour de l’enseignement spécialisé, confie Pascale Op de Beeck. Le terme handicap, je n’y adhère pas franchement. Je pense plutôt que ce sont des enfants avec des spécificités. Ce sont des enfants différents certes mais avec tellement de compétences. Il faut vraiment donner à ces enfants extraordinaires la chance d’exister en dehors de l’enseignement spécialisé. L’accueil de la différence est très important pour changer vraiment l’image de l’enseignement spécialisé ».
T«u as aimé la chanson de Slimane avec les robots, Madame ? », demandent Eva, Romy, Raphaël, Evan et leurs copains devant les sourires émus de leurs visiteurs. Ces enfants de l’école spécialisée « Les Co’Kain » ont préparé une chorégraphie sur la chanson du chanteur Slimane présentée à l’Eurovision. L’objectif ? Présenter le potentiel étonnant de leurs copains robots et, surtout, démontrer leur capacité à les utiliser avec une dextérité impressionnante. Ozobot et Thymio, des robots pédagogiques miniatures, ont en effet rejoint les rangs de l’école de Kain depuis 5 ans. L’école d’enseignement spécialisé Les Co’Kain, nichée dans la région de Tournai, accueille 174 enfants présentant toutes sortes de troubles avec des répercussions sur le langage, la lecture, le raisonnement… L’équipe éducative très investie des Co’Kain multiplie les outils pour varier les apprentissages. C’est au Salon de l’éducation que Pascale Op de Beeck, logopède aux Co’kain, découvre les robots pédagogiques Ozobot et Thymio. Elle convainc la direction de l’école de tenter l’expérience et se félicite de ce pari osé. Depuis 2019, les enfants apprennent, en effet, à programmer les robots. « L’apport pédagogique consiste d’abord à développer la pensée critique, la pensée algorithmique, et, surtout, la démarche scientifique, explique Pascale Op de Beeck. Par essai-erreur, les enfants apprennent à manipuler les robots en travaillant par petits groupes. Toutes ces compétences sont utilisées en compréhension à la lecture, en calcul mental… Je constate vraiment des changements chez les enfants qui utilisent les robots depuis 2 ans. Quand je travaille avec eux en rééducation individuelle, je remarque qu’ils ont acquis cette logique de procéder avec méthode, pas à pas ». Dès lors, la logopède soutenue par sa direction et plusieurs collègues dont Laëtitia Hosselet ont imaginé faire bénéficier d’autres enfants de ces outils. « Dès la prochaine rentrée scolaire, nous allons créer des interactions entre deux milieux d’enseignements différents : l’enseignement spécialisé « Les Co’Kain » et l’enseignement communal Jean Noté à Tournai. Nous allons leur présenter du matériel ludique et interactif. Les enfants des Co’Kain vont leur apprendre à coder (programmer) les robots. C’est du tutorat formatif entre enfants. Nous voulons créer de l’émulation pour que nos élèves se fassent des copains dans l’enseignement ordinaire et inversement ».
Katel Fréson
Des
FOCUS
« Nous sommes vraiment dans une école qui fonctionne par projet. Nous avons pu garder une ambiance familiale et chaleureuse avec nos 680 élèves, sourit Nathalie Baziret. Dès que nous proposons un projet aux élèves, ils sont déjà à fond. Ils ont l’habitude depuis qu’ils sont en première secondaire. Ils savent aussi que tout projet suppose des responsabilités. On ne leur impose pas. Ils savent que ça fait partie du jeu ! ». Les filles de 3e année ont donc proposé à leurs enseignantes de se porter « garantes » du bon usage des distributeurs de protections hygiéniques.
Beaumont
Les élèves de 3e année de l’Athénée Simone Veil de Beaumont sensibilisent les adolescents de l’école à la précarité menstruelle avec leur projet « 100 % sang tabou ».
Je perds du sang. Je ne sais pas ce qu’il m’arrive ». Ces cris et pleurs d’adolescentes effrayées, Nathalie Baziret, éducatrice à l’Athénée Royal Simone Veil de Beaumont, a l’habitude de les entendre. « Certaines filles n’ont pas du tout été préparées à l’arrivée de leurs premières règles. Et quand cela survient à l’école, elles sont paniquées ». Elle rassure les jeunes filles et les équipe de protections hygiéniques.
Dès lors, cette problématique a été prise à bras-le-corps par Nathalie Baziret et sa collègue, professeure de géographie, Justine Mathève. « Nous avons proposé aux élèves de 3e année secondaire de participer à l’appel à projets Générations solidaires. Le fait de sensibiliser les élèves aux règles a été spontanément proposé par les filles de la classe. Les garçons ont tout de suite embrayé, se réjouit Justine Mathève. Nous avons eu de très bonnes discussions sans aucun tabou. Nous nous sommes rendu compte que cela coûtait très cher à ma collègue Madame Baziret d’acheter des serviettes hygiéniques pour les filles de l’école. Nous avons donc demandé un budget à l’économat pour l’année prochaine ».
Luna, Elsa, Camille, Emy, Lenny, Alessio, Calysta et leurs copains de 3e année secondaire détaillent leur programme de sensibilisation avec un enthousiasme communicatif tout en nous montrant leurs créations artistiques. « Nous avons préparé des affiches sur la problématique des règles et puis nous avons voté pour l’affiche à présenter dans le cadre de l’appel à projets Générations solidaires, explique Lenny (14 ans). Nous sommes passés dans toutes les classes pour expliquer ce que sont les règles. En faisant des recherches, on a découvert que chaque femme va dépenser plusieurs milliers d’euros au cours de sa vie pour des protections hygiéniques. On a eu l’idée d’installer des distributeurs de serviettes hygiéniques et de tampons dans les toilettes des filles Quant à Jean, il a préparé son affiche avec sa grande sœur. Dans cette région rurale de Beaumont, les adolescents prennent à cœur de sensibiliser les plus jeunes à cette question de l’intimité qui concerne toutes les familles.
Les élèves ont préparé des affiches pour les autres classes
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