Rameaux 2017 VA4

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« Garder la mémoire... C’est se confier à l’oubli »

Les Jardins de mémoire L’idée

Lao Tseu

est en train de faire son chemin dans

Belgique. Plutôt que de dans un cimetière , on peut les

plusieurs pays dont la laisser ses cendres

enterrer ou les disperser dans un jardin de la mémoire prévu à cet effet .

Un

lieu en harmonie

avec la nature .

C’est un site cinéraire, comme on en aménage dans les cimetières, mais sans la froideur de la pierre ni la tristesse d’un columbarium. Un lieu aménagé en pleine nature, un endroit paisible, accueillant, ouvert aux quatre vents et aux promeneurs solitaires, où il fait bon flâner, se recueillir, se souvenir des personnes disparues. On l’appelle « Jardin de mémoire » ou « Jardin des mémoires  », parfois même «  Arbres du souvenir » car on peut y planter un arbre là où les cendres du parent ont été enfouies. Il en existe encore très

peu dans nos régions, parce que cette pratique est le résultat encore balbutiant d’une évolution sociétale lancinante, mais l’idée est en train de faire son chemin. Parce que de plus en plus de personnes – plus d’une sur deux en Belgique – optent pour la crémation et que, souvent, les familles ne savent que faire des urnes. Et parce que le retour à la nature est dans l’air du temps. C’est en 1998, à Pluneret (Bretagne), qu’un habitant, soucieux de satisfaire à la demande d’un ami d’être enterré au pied d’un arbre, créa le premier

de ces jardins particuliers non loin du Golfe du Morbihan. Une vaste pelouse descend en pente douce jusqu’à la rivière du Bono où tanguent quelques bateaux. Au bord de l’eau, un sentier de promenade traverse le jardin sur quelques centaines de mètres. Les passants ralentissent le pas pour observer les petites plantations ornant le pied des arbres-mémoire. En une vingtaine d’années, ils sont en effet plusieurs centaines à avoir eu le coup de cœur pour cet écrin exceptionnel. La verdure, la lumière, la quiétude, le chant des oiseaux… On est à cent lieues de la froideur des cimetières clos, avec leurs alignements de pierres et de niches de colombes, où les familles viennent défiler une fois l’an, un pot de chrysanthèmes sous le bras, avant de rapidement prendre leurs distances.

Ici, l’harmonie est éternelle et, pendant quelques trop rares instants, elle distrait l’homme de sa peine et favorise les rencontres. Le principe de ce site cinéraire particulier ? Contenues dans une urne biodégradable, les cendres sont enterrées au pied d’un arbre dont le prix varie en fonction de l’essence choisie. Les tarifs sont établis sur devis après une rencontre sur le site et un long délai de réflexion. Les arbres sont assurés et garantis pendant toute la durée de leur culture (jusque 99 ans). Les proches peuvent y recevoir leurs amis et connaissances. On peut discuter, jardiner ou même pique-niquer tout en visitant ses morts. L’arbre-mémoire est leur propriété, ils en disposent comme ils le désirent dans le respect des règles et… des voisins.


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Des jardins aménagés à Lyon et au Québec Si d’autres jardins de la mémoire ont vu le jour, il s’agit le plus souvent d’espaces verts aménagés dans un cimetière, à proximité de la pelouse de dispersion des cendres. Ainsi, le « Jardin de la mémoire » que la Ville de Lyon a inauguré en 2011 dans l’enceinte du cimetière de la Guillotière Nouveau (1859), à proximité du crématorium municipal, se présente sous la forme d’un petit square bucolique. Il accueille les familles et les proches des défunts dont les cendres ont été dispersées sur place ou qui souhaitent se recueillir dans un lieu propice

au calme et à l’apaisement. Il est doté de chemins balisés dans une nature maîtrisée. Des bancs sont installés autour d’une fontaine et de nombreux lieux isolés sont aménagés afin de favoriser le recueillement des familles endeuillées. Il est en outre muni d’une borne informatique qui permet aux visiteurs de retrouver l’identité des défunts dont les cendres ont été dispersées. Au Québec, où la dispersion des cendres est désormais une pratique bien ancrée, une entreprise de pompes funèbres a aménagé un «  Jardin des mémoires  » conçu tout particulièrement pour rendre hommage à ceux et celles qui aimaient les arbres, les livres,

la vie et les fleurs. Dans un décor qui change quatre fois l’an (lilas au printemps, lavande en été, érables colorés en automne et parcours hivernal), ce jardin magnifique permet d’accueillir, dans le respect de la nature, plusieurs types de cérémonies à l’image des vies qu’on y célèbre : dans l’espace rituel eau, avec des fleurs, sous les branches ou au pied de l’arbre des générations. Selon la cérémonie choisie, les proches ont la possibilité de laisser une trace en inscrivant le nom de l’être cher sur une plaque éphémère déposée au sol, un pavé de granit sur le sentier ou sur un joli banc. Ainsi, les jardins de la mémoire ne constituent-ils pas seulement un lieu

d’accueil pour les cendres. Ils se proposent également de sanctuariser la mémoire des individus sous la forme écologique d’un arbre, d’une borne informatique ou d’un objet gravé. « L’inauguration de ces nouveaux lieux de mémoire apparaît presque comme une réaction conservatrice de la symbolique mémorielle face à la mort », explique l’enseignant et historien français Mickaël Bertrand. « Si la disparition physique de nos corps nous effraie, la crainte est encore plus importante concernant notre mémoire. La dématérialisation de nos existences trouve ses limites lorsque l’être se confronte au néant que pourrait constituer l’oubli en l’absence de trace matérielle. »

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« Les Arbres du souvenir », à Fleurus

formations et, en avril, une école d’art de Gosselies y aménagera un parcours artistique. De notre côté, nous y avons installé des ruches. » Actuellement, l’espace proposé aux familles est limité à trois hectares sur lesquels, avec l’aide d’un expert forestier, la fondation a sélectionné 150 arbres en bonne santé. Elle en proposera environ 400 à terme. « Mais comme le concept semble séduire, nous envisageons d’étendre notre action à d’autres bois. L’idéal serait que nous puissions bénéficier de dons car nos moyens sont limités ».

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En Belgique, quelques initiatives du même genre ont vu le jour également. Ainsi, depuis 2015, la fondation « Les Arbres du souvenir » met à la disposition des personnes endeuillées un bois de onze hectares qu’elle a acquis à Fleurus, près de Charleroi. Les familles peuvent choisir un arbre (chêne, hêtre, érable, charme, bouleau, mélèze…) en mémoire d’un ou de plusieurs défunts. Pour ces arbres mémoriels, le prix est fonction de sa circonférence, soit 10 euros par centimètre. Une soixantaine ont trouvé un acquéreur jusqu’à présent. « L’initiative d’ouvrir pareil site est née en Suisse, avant d’être reprise en Allemagne et surtout en Angleterre », explique Alexia Willems, l’une des fondatrices de l’association. « La nature a des effets bénéfiques sur l’être humain que les cimetières ne peuvent offrir. En plus d’apaiser, cette forêt que nous gardons dans un état naturel peut aider la personne à se reconstruire. C’est une façon de vivre le deuil différemment. Nous offrons également aux personnes qui le souhaitent la possibilité de disperser les cendres du défunt dans un espace collectif ouvert à proximité d’un très beau chêne. Notre ambition est de faire de cette forêt un lieu de vie. Elle est ouverte aux promeneurs. La société royale forestière de Belgique va venir prochainement avec des jeunes dans le cadre de l’une de ses


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Les « Jardins de mémoire », à Tournai C’est une bien jolie démarche que celle entreprise par la Fondation Famawiwi autour du site des fours à chaux de Chercq, sur la rive gauche de l’Escaut, à quelques kilomètres en amont de Tournai. Construits entre 1840 et 1875, les huit fours à chaux du rivage Saint-André – quatre fours du côté du chemin de halage pour la production de chaux hydraulique et quatre autres en retrait destinés à produire du ciment naturel – ont assuré durant près d’un siècle la cuisson de la pierre calcaire locale, une pierre très dure qui a servi à construire des cathédrales mais qui se transforme en chaux quand on la cuit. En 1997, soit une soixantaine d’années après que les fours eurent rendu leur dernier souffle, la société immobilière tournaisienne Rivage Saint-André, créée pour assurer la restructuration d’anciens sites industriels désaffectés, acheta le site envahi de végétation. Après déblaiement et stabilisation des lieux, ces derniers témoins de l’activité industrielle du bassin carrier tournaisien firent l’objet d’un vaste projet de réaffectation qui aboutit, en 2004, à la donation du site à la Fondation Famawiwi (pour Dominique FAvot, Eric MArchal, Quentin WIlbaut et Mathieu WIlputte). L’idée de ces quatre passionnés ? Faire de cette citadelle industrielle une sorte de jardin où la mémoire des hommes et femmes d’aujourd’hui serait transmise aux générations futures. Le parc boisé (43 ha) situé au sommet des fours se prêtait

fort bien à ce rôle d’écrin, moyennant quelques travaux d’aménagements et de consolidation, ce qui fut fait avec l’aide des entreprises de la région. La fondation proposa alors aux personnes sensibilisées par ce lieu d’y planter leur passe-mémoire, soit un tube en acier Corten de dix centimètres de diamètre, et de le personnaliser avec un message qui serait lui-même intégré dans une œuvre artistique façonnée à son sommet. C’est ainsi que cinquante-sept artistes, interpellés par la fondation, proposèrent leur idée de passe-mémoire sous forme d’une œuvre d’art, sculpture, pierre gravée

ou autre expression artistique. Le résultat ? Aujourd’hui, les fours à chaux de Chercq sont devenus un lieu de sépulture inédit, une nécropole aux allures médiévales, où une centaine de sympathisants ont déjà laissé leur message dans un passe-mémoire au pied duquel ils pourront, s’ils le désirent, demander que leurs cendres soient dispersées. Petite précision : pour pénétrer dans le « Jardin de mémoire » de Chercq, il faut emprunter la passerelle qui enjambe la rivière. Le passage est fermé par une sculpture de l’artiste JeanClaude Saudoyez, « Les ailes de l’ange ». Pour entrer dans le site, pour que ces

ailes se déploient, il faut posséder un sésame délivré aux «  passeurs de mémoire ». Un « pass » qui ouvre les portes du temps ! Désireuse d’étendre sa quête, la Fondation Famawiwi a également le projet d’aménager dans les anciens fours à chaux une « mnémothèque » destinée à collecter, référencer et imager au travers d’objets scellés, textes, œuvres... le passage individuel en ce bas monde. Ces témoignages se répercuteront sur des supports «  modernes  », comme des bornes interactives et des sites internet, afin de devenir, par leur nombre, l’expression de la mémoire collective.

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Un symbole de la vie, de l’énergie renouvelée

Quel message cette fille du Pays Blanc a-t-elle voulu transmettre aux générations futures afin de leur laisser un petit bout de sa vie, de ses rêves, de ce qu’elle a été ? Claudine Tillie a choisi cette phrase : « De nos petites morts jaillissent de nouvelles naissances riches en vivance ». Et elle l’a fait inscrire sur un œuf en céramique réalisé par une artiste d’origine iranienne habitant Tournai. « J’ai voulu me rappeler mon voyage en Israël, en Terre Sainte, et la marche dans le désert que j’ai effectuée en pleine nuit, ponctuée, en guise de récompense, d’un magnifique lever de soleil sur le Sinaï. Cette expérience m’a permis de relativiser les soucis du quotidien. De retour chez moi, j’ai été libérée de quelques-unes de mes peurs. J’ai osé dire oui aux chemins qui s’ouvraient devant moi et, petit à petit, de nouveaux liens se sont tissés, plus vrais, plus chaleureux ! » Et l’œuf, là dedans ? « Il renvoie à l’œuf d’autruche que j’ai ramené des bords du Lac de Tibériade. Il symbolise à mes yeux cette énergie renouvelée, celle qui nous invite, toujours, à recommencer malgré les épreuves. Et les feuilles en céramique qui le maintiennent au sommet du tube métallique planté dans le sol représentent le cycle de la vie avec ses étapes. Là où je l’ai planté, mon passe-mémoire bénéficie d’une jolie vue sur l’église et le village de Vaulx ».

Passionnée par ce jardin et sa symbolique, Claudine aime également dire quelques mots sur le passemémoire d’un ami, le généticien et philosophe français Albert Jacquard, qui était venu faire une conférence à Tournai en 2010. « Ce site l’intriguait et lui parlait. C’est pourquoi, la fondation lui a offert ce passe-mémoire. Il a la forme d’un cylindre en pierre de Tournai creusé d’un sillon en spirale permettant à l’eau de descendre. C’est le cycle de l’eau en bordure de l’Escaut. Albert est décédé en 2013. Deux ans plus tard, sa petite-fille et son arrière-petit-fils sont venus ici lui rendre hommage. Un émouvant passage de mémoire à travers quatre générations ! »

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Claudine Tillie a été l’une des premières à tomber sous le charme de ce site réaménagé et d’y ériger un passe-mémoire. Normal. Elle est née à Tournai et a grandi à Vaulx, sur l’autre rive de l’Escaut. Jeune étudiante, il lui arrivait de saluer les fours à chaux, véritables cathédrales en bordure du fleuve, lorsqu’elle pédalait vers sa ville natale. « Ce lieu me procure une émotion d’autant plus forte que mon grand-père était chaufournier et responsable de plusieurs fours. L’endroit transpire encore de la sueur du labeur de ces ouvriers… »


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Est-il possible d’envoyer les cendres d’un défunt dans l’espace ? Oui, c’est possible, mais cela coûte très cher. La question a été posée, en 2013, par un internaute, sur le site officiel des pompes funèbres de Belgique. Selon les informations recueillies par celui-ci, l’envoi dans l’espace ne concerne qu’une quantité symbolique de quelques grammes de cendres, placés dans une petite capsule embarquée dans un satellite commercial ou scientifique qui a un peu de place à vendre. Une société proposait ainsi le Earth Return Service (« Service Retour sur Terre »), qui consiste à envoyer les cendres flirter avec l’espace à une altitude de 115 kilomètres, avant de les laisser retomber sur terre en parachute. Le coût, à l’époque : 495 dollars par gramme, 995 dollars pour 7 grammes. « Nous renvoyons la capsule dans une jolie boîte avec un certificat prouvant que papa, maman ou le cousin est parti dans l’espace puis revenu sur terre », précisait un responsable. Pour 1.295 dollars le gramme (4.955 les 7 grammes), la même société proposait d’embarquer les cendres à bord d’un satellite placé en orbite basse. Elles tourneraient alors autour de notre planète entre 10 et 200 ans, selon l’altitude, avant d’être consumées dans une trainée de feu produite par la friction du satellite avec l’atmosphère. De nombreux vols ont ainsi déjà emporté les cendres de plusieurs centaines de personnalités (acteurs, sportifs, astronautes…) de diverses nationalités.

Cette niche lucrative, inventée en 1994 par Celestis, attire aujourd’hui la concurrence. Elysium Space propose ainsi deux types de voyage post mortem. Le premier, le « Shooting Star Memorial » (2.490 dollars), place les cendres du défunt en orbite autour de la terre, tandis que le second, le « Lunar Memorial » (9.950 dollars), les expédie sur la Lune, faisant ainsi de celle-ci un majestueux mémorial collectif. Dans les deux cas, le même slogan qui dit en substance : « Plutôt que de regarder vers le bas pour vous souvenir des personnes aimées, levez les yeux vers la nuit étoilée ». D’autres projets sont à l’étude, comme celui qui envisage de satelliser des cercueils spatiaux autour du soleil pour l’éternité. Depuis l’envoi dans l’espace, par Elon Musk, d’une décapotable Tesla avec un mannequin nommé Starman au volant, l’idée est dans l’air et fera certainement des émules. Espérons que ces cercueils et automobiles circulant à tombeaux ouverts dans notre voie lactée ne se croisent pas sur la même orbite, sinon les alertes aux conducteurs fantômes risqueraient d’en empêcher plus d’un de dormir ! Infos : http://elysiumspace.com/the-experience

Que peut-on faire avec les cendres ? Que dit aujourd’hui la législation à propos de la destination des cendres des défunts ? En France, un décret de 2007 interdit de les transporter dans des lieux collectifs autres que les cimetières – mais cette loi n’est pas d’application pour les sites ouverts précédemment, comme celui du Morbihan –, sauf si le défunt a clairement manifesté une autre volonté de son vivant. En Belgique, la loi est plus souple. La famille qui hérite des cendres a le choix entre plusieurs solutions : l’inhumation

dans l’enceinte du cimetière, le placement dans une loge concédée dans un columbarium, la conservation à domicile ou la dispersion. Dans la grande majorité des cas, ce dernier geste se pratique au cimetière, sur une parcelle réservée à cet effet, appelée pelouse de dispersion. Mais celle-ci peut également se faire sur le terrain de la personne qui a hérité des cendres ou sur un terrain privé – comme, par exemple, un jardin de mémoire – moyennant l’autorisation écrite du propriétaire. En aucun cas, elle ne peut avoir

lieu dans un domaine public, hormis le cimetière. Moyennant la mise en place d’un protocole strict et onéreux, la dispersion peut également être exécutée en mer territoriale belge ou dans les eaux de l’Escaut (cette autorisation est toute récente et ne concerne que la Région flamande). Plus original, une partie des cendres peut être envoyée… dans l’espace (voir plus haut). En Région wallonne et en Flandre, une partie symbolique des cendres du défunt peut être confiée au conjoint, au cohabi-

tant légal et aux parents ou alliés au premier degré. Les cendres sont en général mises dans une petite urne ou dans un bijou prévu à cet effet. Bien évidemment, cette personne n’est pas obligée de les conserver chez elle « ad vitam æternam ». Elle doit alors contacter l’administration communale afin de connaître la démarche légale à suivre. Dans la région Bruxelles-Capitale, il faut remplir un formulaire pour recevoir cette partie symbolique des cendres. Infos : www.funebra.be.

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Cimetières :

les pesticides presque enterrés Dans

un peu plus d ’ un an , l ’ usage des produits

phytopharmaceutiques dans les espaces verts sera interdit en W allonie .

Concernant

les cimetières ,

les communes sont sur la bonne voie . vingt - six labels

«

cimetières nature

»

Cent ont déjà été

octroyés en trois ans .

Parce que les cimetières sont des lieux très sensibles, où l’on vient pour se recueillir et remplir son devoir de mémoire, les familles sont particulièrement attentives à leur propreté et leur état d’entretien. Or, depuis le 1er janvier

2014, les cimetières, comme tous les espaces verts en Wallonie, sont soumis à une nouvelle législation qui impose à leurs gestionnaires de réduire progressivement mais drastiquement l’épandage de produits phytopharmaceu-

tiques (PPP) avec l’objectif d’atteindre le « zéro phyto » au 1er juin 2019. Si certaines communes wallonnes n’ont pas attendu cette nouvelle législation pour entamer cette reconversion – Liège, par exemple, n’utilise plus de pesticides depuis 2007 –, la période de transition de cinq années a donné le temps aux autres de mettre progressivement en œuvre des méthodes de désherbage douces ou d’opter, dans les cimetières principalement, pour l’engazonnement des allées et pour d’autres mesures de gestion favorisant la biodiversité, comme l’aménagement de

prairies fleuries, la plantation d’arbres ou encore la construction de nichoirs à oiseaux et d’hôtels à insectes.

Une asbl pour encadrer les communes

Autant de changements dans la gestion quotidienne des espaces verts ne sont cependant pas toujours faciles à appréhender et de nombreux responsables communaux se sont interrogés, par exemple, sur les sortes de plantes à privilégier pour éviter une surcharge de travail au niveau de l’entretien. Car toutes les espèces ne conviennent pas


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et il est très facile de se… planter (voir plus loin). C’est pourquoi, dès 2015, la Région wallonne a décidé de subventionner une asbl, en l’occurrence Ecowal, afin qu’elle mette ses compétences en matière d’aménagements favorables à la biodiversité et à la préservation des abeilles au service des communes. Une assistance gratuite qu’elle effectue à la demande des édiles ou des services techniques. « Nous conseillons d’ensemencer les allées avec des graminées à faible croissance et résistantes au piétinement et de les embellir en y plantant des fleurs à tiges courtes comme des pâquerettes, du trèfle blanc, de la brunelle ou encore du thym sauvage », explique Pascal Colomb, le responsable d’Ecowal. « Nous prônons également les prairies fleuries, qui ne nécessitent que deux fauchages par an, mais uniquement dans les zones d’extension des cimetières. Entre les tombes, si les espaces sont vraiment réduits, nous conseillons soit d’installer des tapis de sedum précultivés à découper, soit des plantes couvre-sols comme des géraniums ou des petites campanules. Enfin, nous proposons d’ajouter de la verticalité à l’ensemble en plantant des

arbres – hêtres ou ifs – le long du périmètre des cimetières. Si l’on veut le faire près des tombes, il faut les planter dans des cuves sans fond de façon à ce que les racines ne soulèvent pas les sépultures voisines. »

La gestion des mauvaises herbes « Les allées en gravier couvrant environ un quart de la superficie des cimetières, la plus grosse difficulté que rencontrent les communes c’est la gestion des mauvaises herbes », souligne Nicolas Servais, chargé par Ecowal de faire les tours des cimetières de la Région wallonne. «  Nous proposons un ensemencent accompagné d’un fleurissement, mais si les responsables préfèrent procéder au désherbage, nous les guidons vers le pôle wallon de gestion différenciée, une autre asbl qui leur expliquera les différentes techniques respectueuses de l’environnement. Chacun est libre de son choix, mais la végétalisation nécessite des entretiens beaucoup plus légers et traîner des bonbonnes de gaz dans les cimetières n’est pas une solution beaucoup plus écologique que l’épandage des produits phytos. »

En tant que conseiller en environnement et responsable du service espaces verts à Chastre, en Brabant wallon, Nicolas Servais a initié, dans sa commune, un plan de gestion des cimetières qui a pour vocation de répondre aux divers enjeux les concernant : gestion administrative des espaces, environnement, communication, etc. «  Le premier en Wallonie qui intègre tous ces aspects à la fois », annonce l’expert.

Deux exemples de bonne gestion : Namur et Tenneville Des exemples de bonne gestion environnementale ? Avec ses trente cimetières éparpillés sur vingt-cinq hectares, la Ville de Namur fait figure de bon élève puisque douze d’entre eux ont déjà été labellisés « cimetière nature » (voir encadré). Vu le nombre d’allées, l’entreprise n’était pourtant pas de la petite bière. « Nous avons commencé en 2014 par des essais d’enherbement dans deux petits cimetières, ceux de Marcheles-Dames et de Gelbressée », explique Muriel Guyot, l’éco-conseillère de la commune. « Nous avons retiré une couche de graviers et nous avons ense-

mencé la terre avec un mélange de pelouse fleurie pour lequel nous bénéficions de subventions dans le cadre du plan Maya. Nous avons ensuite répété ces opérations dans d’autres cimetières, mais nous avons cependant dû changer de méthode l’an dernier car les mélanges de pelouse fleurie s’avéraient trop onéreux compte tenu de la quantité nécessaire. Nous utilisons dorénavant un mélange de graminées à faible croissance qui a notamment servi à ensemencer notre grand cimetière de Namur qui couvre 8,80 hectares. Les autres suivront chacun à leur tour, mais notre rythme de travail est lié à l’état de nos finances. » Quant aux autres mesures préconisées, l’éco-conseillère avoue que la configuration des cimetières namurois ne s’y prête pas facilement. « Nous avons effectué quelques plantations fleuries dans les zones d’attente à Bouge et à Belgrade, et nous attendons que se précisent les projets d’aménagement de plusieurs cimetières (aire de dispersion, columbarium…) pour voir s’il sera possible d’y planter quelques arbres. Quoi qu’il en soit, l’objectif principal est déjà atteint puisque, depuis septembre 2016, nous n’utilisons plus aucun pesticide. »

Le label « cimetière nature » Soucieuse de développer la biodiversité dans les activités humaines et de mettre en évidence les communes qui multiplient les efforts en ce sens, le Réseau Wallonie Nature a mis en place, depuis 2015, un label « cimetière nature ». Chaque année, un appel à candidatures est lancé à toutes les communes wallonnes et, chaque année, de nouveaux labels sont octroyés. C’est ainsi que notre région compte aujourd’hui 126 « cimetières nature » répartis dans 58 communes, dont les pionnières dans la quête de ce label sont Lasne, Nivelles, Namur, Froidchapelle, Fléron, Enghien, Huy, Tenneville, Tintigny et Tournai.

Comment cela fonctionne-t-il ? Le label est évolutif et composé de trois niveaux. Le système est basé sur la philosophie des petits pas et imaginé selon un système souple comprenant à la fois des critères obligatoires par niveau et une série de critères à choisir en fonction des contraintes et du potentiel du cimetière labellisé. Le premier niveau de labellisation se veut « facilement » accessible et requiert essentiellement une motivation réelle, concrétisée par quelques réalisations sur le terrain. Les niveaux 2 et 3 impliquent des réalisations progressivement plus conséquentes. Quant aux critères à satisfaire, ils sont multiples et concernent la végétalisation, la biodiversité, l’entretien et la

gestion des végétaux, la lutte contre les plantes invasives, la planification et l’intégration du site dans le réseau écologique, la législation et les pesticides, l’eau, les déchets, les mobiliers, matériaux et travaux, la communication, la gestion du bruit, le recueillement et le patrimoine funéraire et la formation. Pour chacun de ces critères, des points bonus sont attribués. Un exemple : en matière de travaux, l’utilisation de matériaux naturels, locaux ou de récupération est récompensée par un point, tandis que le recours à une entreprise sociale en vaut trois. Sur les 126 cimetières labellisés, 18 le sont au niveau 3.

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Les cimetières de Beauvechain : de l’enfer au paradis ! agrémenté ci et là d’espaces fleuris qui donnent une jolie touche de couleurs à ce lieu de recueillement. Si deux de ces cimetières ont reçu le label de niveau trois, les autres ne perdent rien pour attendre car ils sont dans le même

état et le méritent tout autant. Pourtant, comme l’explique Vincent Bulteau, le conseiller en environnement de la commune, les responsables en ont vu de toutes les couleurs avant d’arriver à ce résultat et à cette reconnaissance.

« En 2014, quand nous avons décidé de laisser au placard les bidons de pesticide et d’herbicide afin de mettre en place des solutions alternatives pour l’entretien de nos cimetières, nous n’avions aucune expérience. C’est ainsi que nous

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Le vert leur va si bien. A qui ? Aux huit cimetières de la petite commune de Beauvechain, en Brabant wallon. Ce sont en effet de véritables tapis verts qui emmènent les visiteurs d’une rangée de tombes à l’autre, un parcours

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avons notamment décidé de créer des espaces fleuris en semant des graines de marguerites autour des tombes. Un bon choix pour les insectes, mais une erreur au point de vue esthétique car ce sont des plantes à longues tiges vertes qui ne restent pas longtemps en fleurs. Nous avons donc reçu une volée de bois vert de la part des visiteurs qui nous ont accusé de négliger l’entretien de leurs cimetières. » Conscients de cette erreur de casting, les gestionnaires ont changé leur fusil d’épaule. Ils ont remplacé la plupart des prés fleuris par des pelouses fleuries en ensemençant les allées sans enlever les graviers afin de conserver

une base ferme. « Sur cette pelouse, nous avons opté pour des fleurs à croissance lente, comme du trèfle, des pâquerettes, du lotier, de la bugle rampante et du lierre terrestre. Ces plantes sont moins mellifères qu’un champ de marguerites, mais leur période de floraison est beaucoup plus longue. Et nous avons fait de même autour des tombes… »

Un abri pour la chauve-souris Les responsables n’en sont pas restés là. Suivant à la lettre les recommandations de la Région wallonne en matière de biodiversité, ils ont construit des nichoirs et des hôtels à insectes, ainsi

qu’un refuge pour hérissons. Le tout avec des matériaux de récupération, comme du bois venant de palettes ou des morceaux de tuyaux d’égouttage. « Nous avons également aménagé en abri hivernal pour les chauve-souris le souterrain qui relie l’église de Tourinnesla-Grosse à la cure, sourit Vincent Bulteau. Ce passage sous la route servait de cachette pendant la Seconde Guerre mondiale. Son entrée, dans le cimetière, est désormais protégée par une porte dans laquelle nous avons découpé la silhouette du petit mammifère. De cette façon, les visiteurs connaissent l’usage que nous avons fait de ce souterrain et le respectent. »

Après la tempête récoltée pour avoir semé des plantes inadéquates, le calme est aujourd’hui revenu dans les verts cimetières de Beauvechain. « Ce sont devenus des endroits plus gais, des espaces de quiétude où les habitants aiment se promener. Leurs sentiments sont désormais en adéquation avec l’environnement. »

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La vie après la mort : les croyances religieuses

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• Judaïsme. Bien que le judaïsme insiste fortement sur l’importance de la vie sur terre, toutes les sources juives parlent d’une vie après la mort. La vie éternelle est quelquefois décrite en termes d’Olam Haba, mais aussi de Gan Eden (le Jardin des Délices céleste, le Paradis), de Sheol (la Tombe) ou de Guehinnom (Géhenne, la vallée de Hinnom, véritable fournaise plus ou moins équivalente au purgatoire). La tradition juive affirme que l’âme humaine, de par sa nature de souffle divin (insufflé dans les narines d’Adam), est immortelle et survit au corps. La mystique juive considère que l’homme possède plusieurs âmes : la nefesh (esprit) resterait pour un temps dans la tombe, voletant au-dessus du corps, le ruah (souffle) monterait au paradis terrestre conformément à ses mérites et la neshamah (âme) retournerait directement dans sa maison natale. Et le corps, que deviendrait-il ? Les sources médiévales se disputent quant à la nature de l’existence à la « Fin des Jours », après les temps messianiques. Dans un esprit de modération et de conciliation, le rabbin Moïse Nahmanide (XIIIe siècle), l’une des figures importantes du judaïsme, avance qu’il y aurait sur la terre, après la résurrection des morts, une existence intensément spirituelle au point où « corporalité » et spiritualité se confondent. Vu la divergence des opinions sur le devenir de l’âme du défunt après sa mort, ses expériences

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le moment de la mort correspond pour le Chrétien au jugement particulier de l’âme où se détermine son destin éternel en fonction de son acceptation ou non de l’amour de Dieu en pleine conscience. • Islam. Les musulmans croient qu’un certain Est-ce que notre esprit, notre âme ou notre nombre d’événements surviennent conscience survit après notre mort  ? C ette après la mort dont les plus imporquestion empêche sans doute nombre d ’ entre tants sont la vie dans le barzakh, la fin du monde et le Jour du Jugement. Le nous de dormir . N ormal , direz - vous , c ’ est une barzakh est le lieu où les âmes, détaquestion de vie ou de mort  ! E t , à l ’ heure du chées des corps par l’ange de la mort, grand départ , on ne remplit pas sa valise de la seront regroupées dans l’attente de la fin du monde. Selon le Coran, le marmême façon quand on s ’ embarque pour le repos tyr – celui qui est mort pour une cause, éternel ou la vie éternelle . jugée noble ou sacrée, en défendant ses biens par exemple  –  ne meurt jamais, il va directement au paradis. La fin du monde, elle, a une caractéristique Toutes les civilisations, depuis la que quiconque voit le Fils et croit en lui double : elle est générale (cosmique) préhistoire, ont laissé des traces de ait la vie éternelle, et je le ressusciterai et soudaine, en ce sens qu’elle surgit croyances en une existence après la au dernier jour. » (Jean, 6-40). Les souf- d’une manière brusque et rapide, seul mort, chacune avec sa propre per- frances sur terre sont perçues comme Dieu connaissant l’échéance. Quant ception de l’immortalité, de l’esprit, de multiples occasions de les unir à la au Jour du Jugement, il surviendra « le de la rétribution des âmes et du sens souffrance du Christ crucifié et ainsi jour où la terre sera remplacée par une de la vie. Des croyances qui voyagent de devenir des êtres à l’image de son autre, de même que les cieux et où (les comme les chemins de la vie : certaines enseignement et obtenir la grâce de hommes) comparaîtront devant Allah, se rejoignent, d’autres se séparent pour l’éternité. Le Chrétien engagé dans l’Unique, le Dominateur Suprême (soumieux se retrouver. En voici quelques une telle démarche spirituelle accepte rate Abraham, 14-48) ». Il durera 50.000 pistes parmi les plus souvent emprun- la souffrance comme une grâce de ans, mais, pour le musulman pieux, cette tées. salut, tout en faisant ce qui est en son longue durée sera la même que celle • Christianisme. pouvoir pour la faire diminuer autour d’une prière prescrite. Les œuvres de Les Chrétiens, comme les Musul- de lui. Il participe ainsi à la souffrance chacun seront pesées sur une balance mans et les Juifs, croient en la résurrec- rédemptrice du Christ par sa condition pourvue de deux plateaux : un pour tion. Mais pour eux, celle-ci est l’œuvre de mortel qui, en aucun cas, n’échappe les bonnes actions et un autre pour les de Jésus : « La volonté de mon Père, c’est à la souffrance. Sur le plan théologique, mauvaises…

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et sa destination, tous les rabbins s’accordent à écrire que ces concepts sont bien au-delà de la compréhension humaine, c’est pourquoi ces idées sont exprimées sous forme de paraboles et analogies. Ainsi, quand Ezechiel dit : «  Voici, moi, j’ouvre vos sépulcres, je vous fais monter de vos sépulcres », il faudrait comprendre, par cette promesse, que le prophète fera « remonter » les défunts vers la terre d’Israël pour qu’ils y trouvent la paix (!). • Bouddhisme. Les bouddhistes croient en la réincarnation. Dans le bouddhisme originel, les êtres vivants se répartissent en Six Destinées, c’est-à-dire qu’ils se réin-

carnent en six mondes d’après leurs karmas (la somme de leurs actes corporels, oraux ou mentaux) liés à leurs vies antérieures : le monde des dieux, des dieux inférieurs (titans), des êtres humains, des animaux, des faméliques (trépassés) et des enfers. Entre les destinées successives, les êtres sensibles sont dans une existence intermédiaire. Il s’exerce moins une loi des causes, une rétribution des actes, qu’un processus automatique, une transmigration (samsâra)  : par effet naturel, toute action appuyée sur une volition produit ses effets. L’être qui transmigre n’est pas vraiment une personne, plutôt un agrégat, une continuité phéno-

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ménale aux éléments changeants, sans soi permanent. L’enchaînement de la transmigration est dû à trois racines du mal (poisons) : le désir, la haine et l’ignorance. • Hindouisme. Dans l’hindouisme des Upanishad, textes philosophiques qui forment la base théorique de cette religion, apparaît la notion de renaissance et de réincarnation, ainsi que celle de rétribution des mérites et des fautes. Selon Yâjñavalkya, un théoricien de la réincarnation et maître très respecté en Inde (VIe siècle av. J.-C.), l’homme se dissout à la mort, mais son karma est cause d’une nouvelle naissance qui héritera de ses

actes bons ou mauvais liés à son existence antérieure. Selon la tradition hindoue, il faut cinquante-deux millions de naissances avant de renaître comme un humain : on se réincarne ainsi en végétaux et en différents animaux, pendant des millions de fois, avant de retrouver une matrice humaine, de même qu’un embryon (symbole végétal) devient fœtus (symbole animal) avant de naître en tant que nouveau-né humain. Selon certaines croyances, il serait possible d’être délivré du cycle des réincarnations grâce au yoga qui amènerait à détruire l’égo – l’égoïsme étant le principal obstacle à l’union avec le divin. (Source : wikipedia)

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La vie après la mort : qu’en pensent les scientifiques ? Depuis plusieurs siècles, la science se substitue progressivement à la religion pour expliquer les grands mécanismes de la vie : la reproduction, l’évolution, les maladies, l’hérédité, le vieillissement… Mais les deux plus grands mystères de l’humanité restent toujours inexpliqués. Pourquoi sommes-nous là ? Qu’est-ce que la mort nous réserve ? Des questions qui ne sont pas près de nous apaiser par une réponse ferme et définitive. En effet, les concepts d’esprit et de conscience font, comme on s’en doute, l’objet de multiples controverses et la position scientifique majoritaire est qu’il… n’existe pas de preuve de l’existence d’une vie après la mort. Sean Carroll, un cosmologiste et professeur de physique à l’Institut de Technologie de Californie, est quant

à lui catégorique : la vie après la mort est impossible car elle se heurte à un obstacle insurmontable, les lois de la physique. Il explique ainsi que pour qu’il y ait une vie après la mort, la conscience doit être quelque chose qui soit entièrement séparée de notre corps physique, ce qui n’est pas le cas. « Au contraire, la conscience, au niveau très élémentaire, est une série d’atomes et d’électrons qui assurent l’existence de notre esprit. Les lois de l’univers ne permettent pas à ces particules logées dans notre cerveau de fonctionner après notre disparition physique », précise-t-il, en soulignant que l’humanité doit abandonner toutes croyances fantaisistes et se concentrer sur ce que dictent les lois de l’univers.

Expériences de mort imminente

En revanche, les cas de personnes rapportant des témoignages incroyables après s’être trouvées dans un état de mort clinique et avoir miraculeusement repris conscience intriguent le monde scientifique depuis des dizaines années. Au point d’inciter plusieurs d’entre eux à se lancer dans de vastes enquêtes sur le sujet. En 1975, paraît un livre devenu aujourd’hui un best seller mondial : « La Vie après la vie. Enquête à propos d’un phénomène : la survie de la conscience après la mort du corps ». C’est un coup de tonnerre  : pour la première fois, un médecin et psychiatre, le Dr Raymond Moody a rassemblé des témoignages

de ces expériences. Avec retenue et sensibilité, sans trancher dans un sens ou dans un autre, il se contente de retranscrire avec fidélité les récits des témoins et d’identifier les caractéristiques communes de ces expériences. Ces témoignages font désormais partie de la culture populaire : la « décorporation », la sensation de flotter au dessus de son corps, la rencontre avec des proches disparus, la lumière blanche au bout du tunnel, le contact avec une entité transcendante, etc. Si d’autres scientifiques se sont efforcés depuis lors de recueillir des témoignages d’expériences similaires, tous ces récits se ressemblent. Au-delà des cultures, des âges et des croyances, la séquence événementielle de l’expérience reste étonnement très conservée. On dit

Faites votre choix, rien ne va plus…

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Pierre A. Riffard, philosophe français et spécialiste de l’ésotérisme, propose un arbre de décision des divers concepts et choix idéologiques concernant la vie après la mort. Il envisage ainsi une dizaine de types de survivance qui peuvent coexister ou se succéder, fusionner ou se répartir selon les personnes, les actions, les circonstances. Elles se déclinent principalement en existence neutre (voile ou limbe, entre le paradis et l’enfer), existence larvaire, existence démoniaque, damnation ou salut, transmigration (voir bouddhisme) par réincarnation ou par métempsycose (transvasement d’une âme dans un autre corps), transformation en étoile (ex : le pharaon Ounas et la constellation Orion), métamorphose (voyage des âmes entre la terre et l’au-delà) ou éternel retour (ou cycle cosmique, l’une des théories du stoïcisme).


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que ces gens qui semblent revenir de l’outre-tombe font l’expérience de la mort imminente (en anglais : Near Death Experience - NDE). Ce serait le cas, aujourd’hui, de 10% des personnes réanimées avec succès. Mais comment expliquer ces phénomènes  ? S’agit-il d’un aperçu de l’au-delà, d’une forme de conscience extra cérébrale ou d’un phénomène physiologique ? «  Il existe plusieurs hypothèses », répond Sylvie Dethiollaz, docteur en biologie moléculaire à l’Université de Genève et fondatrice du centre d’étude et de recherche Noêsis qui tente d’en savoir plus à ce sujet. «  Certains scientifiques estiment que les expériences de mort imminente seraient une hallucination provoquée par un manque d’oxygène dans le cerveau ou par les médicaments administrés lors des réanimations. D’autres estiment que la conscience n’est pas locale et qu’elle peut s’échapper du corps ».

Certains témoignages sont même hallucinants ! Publiée en octobre 2014, dans le mensuel médical international « Ressuscitation », l’étude scientifique AWARE, la plus vaste jamais réalisée à ce jour sur les expériences de mort imminente – elle a suivi 2.000 victimes d’arrêt cardiaque –, rapporte le cas d’un patient qui serait parvenu à décrire à son réveil les faits et gestes de l’équipe

médicale qui l’a ramené à la vie, alors qu’il était en état de mort clinique ! D’autres travaux affirment que des personnes ont pu, en état de « décorporation », voir des images présentes dans une autre pièce que celle où se trouvait leur corps. De quoi alimenter la controverse entre les tenants d’un matérialisme scientifique et ceux qui défendent une vision plus mystique des NDE. On n’est pas sorti du tunnel… (Source principale : La Tribune de Genève)

Et le spiritisme ? Le spiritisme repose entièrement sur l’idée de la survie de l’esprit. Selon cette doctrine codifiée par son fondateur, le pédagogue Allan Kardec (1804-1869), la mort provoquerait une séparation entre le corps physique et le périsprit, c’est-à-dire l’enveloppe de l’esprit. Cette séparation serait plus ou moins facile. Ensuite, l’esprit se trouverait dans une dimension qui correspondrait à son état d’avancement. Les différentes situations vécues par des personnes décédées après leur arrivée dans un monde spirituel, constituent le contenu de son livre : « Le Ciel et l’Enfer ». La preuve que l’on peut faire de l’esprit et rester sérieux.

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Les rites funéraires

chez les Celtes et les Romains Quels

Gaulois entretenaient - ils avec la mort  ? E t , d ’ abord , quels héritages les C eltes et les R omains leur ont - ils laissé dans ce domaine  ? E t comment les rites funéraires ont - ils évolué à partir du IV e siècle et la christianisation de l ’E mpire romain  ? rapports nos ancêtres les

Avant de tenter de répondre succinctement et sans prétention aucune à ces questions et, ce faisant, de remettre en lumière un pan important de notre histoire, il convient de se rappeler qui étaient les Celtes, ce peuple qui nous a laissé un héritage conséquent – on lui doit notamment le vêtement à capuchon et le tonneau, et il fut à l’origine de nouvelles techniques et outils liés à la sidérurgie – et dont la culture est encore bien présente aujourd’hui en Ecosse, en Irlande, au pays de Galles, en Cornouaille, sur l’île de Man et – quoique les historiens ne s’accordent pas tous sur ce point – en Bretagne, pour ne citer que les régions proches.

On a souvent tendance à l’oublier : il y a un peu plus de deux millénaires, les Celtes étaient les rois de l’Europe ! Du VIIIe au Ier siècle avant notre ère, ces envahisseurs, probablement originaires d’Asie mineure, ont en effet occupé la majeure partie du Vieux Continent, de l’Irlande jusqu’à la Hongrie et la Roumanie, en passant par la France et cer-

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taines régions méditerranéennes. C’est à partir du IVe siècle, alors que leur civilisation était solidement implantée en Rhénanie, en Bohème, en Champagne et dans les Ardennes, qu’ils entamèrent une phase d’expansion tous azimuts, laquelle allait connaître son apogée vers la fin du IIIe et le début du IIe siècle. Attaqués ensuite par les Germains et les Romains, les Celtes – devenus les Gaulois dans nos régions – furent définitivement vaincus par Jules César lors de la Guerre des Gaules (58 à 51 av. J.-C.). Une défaite – ou une victoire, c’est selon – qui allait signifier la fin du second Age du Fer (culture de la Tène) et le début de l’Empire romain (27 av. J.-C. - 426 ap. J.-C.), marqué par la romanisation, la construction de villes, routes et aqueducs, et la fusion des deux cultures.

Les rites funéraires chez les Celtes Alors, ces Celtes, de quel bois se chauffaient-ils ? Au grand dam des his-

toriens désireux de se pencher sur leur civilisation, leur religion ou leur histoire, ce peuple ne nous a pas légué de textes. Non parce qu’il ne connaissait pas l’écriture, mais parce que la classe sacerdotale des druides privilégiait l’oral. La reconstitution d’une « Histoire celtique » ne peut donc se faire qu’à partir des découvertes archéologiques et des témoignages écrits de leurs voisins grecs et romains. Dans les deux cas, les sources sont lacunaires. Et il est d’autant plus difficile de se faire une idée précise qu’il y a visiblement eu un bouleversement dans la mentalité funéraire durant les derniers siècles de leur civilisation. Ainsi, l’archéologue Jean-Louis Brunaux expliquait-il, en 1998, dans la Revue archéologique de la Picardie : « A la Tène ancienne (IVe siècle av. J.-C.), on a affaire à des sépultures, à inhumation pour la plupart, dans laquelle le défunt est vêtu de ses plus beaux vêtements,

de bijoux, d’armes si c’est un homme, et accompagné de belles céramiques. Au début de La Tène moyenne (IIIe siècle) et jusqu’aux prémices de la conquête romaine, apparaissent, puis se diffusent largement, des fosses souvent informes, assez souvent non matérialisées dans le paysage, contenant de maigres restes d’un ou de plusieurs défunts incinérés, les cendres se trouvant presque toujours mêlées à un ou plusieurs vases. Enfin, pendant la Guerre des Gaules et à l’époque augustéenne réapparaissent de riches sépultures, véritables caveaux où le mort encore incinéré se voit entouré d’un abondant matériel, non seulement céramique mais aussi métallique. » Et le spécialiste de la civilisation gauloise d’avancer – mais sans trancher – deux explications possibles à ces changements dans les coutumes funéraires : un apport massif de nouvelles populations (les mouvements générés par de puissantes migrations celtiques tout autour de la Méditerranée au début du IIIe siècle) et le développement de l’eschatologie (étude ou discours sur la fin du monde) druidique qui dut avoir forcément des prolongements dans le domaine funéraire.

Certains écrits viennent confirmer les découvertes archéologiques. Ainsi, César, dans « La Guerre des Gaules », explique que « les funérailles des Gaulois – les Celtes de la Gaule, ndlr – sont magnifiques et somptueuses eu égard à leur degré de civilisation. Tout ce que, dans leur opinion, le mort aimait est jeté au bûcher, même les animaux, et il y a peu de temps encore, il était d’usage

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Les coutumes et rites romains

Dans la religion polythéiste romaine, en revanche, la naissance et la mort faisaient partie intégrante de la vie. Si les dieux étaient présents dans tous les gestes et actes publics, les Romains ne se préoccupaient pas de la vie dans l’au-delà. Ils n’en suivaient pas moins des rites funéraires précis. Au début de l’empire, alors que la crémation était la pratique la plus courante, les bûchers étaient aménagés à même le sol ou à l’intérieur d’une grande fosse rectangulaire. Les restes calcinés étaient réunis et placés dans une urne (en céramique, en verre, en métal ou en pierre) qui

était ensuite placée dans un coffre de pierre ou en plomb, accompagné d’objets divers ayant appartenu aux défunts, puis ensevelie. Le fait que l’on ait retrouvé dans certaines fosses de la vaisselle brisée et, parfois, des restes carnés et végétaux, laisse supposer l’existence de rituels d’accompagnement. A partir du IIIe siècle, la crémation céda le pas à l’inhumation. Les plus fortunés se faisaient alors inhumer le long des grands axes, hors de la ville, afin que leurs signes de richesse puissent être vus de tous. Des mausolées à leur gloire étaient parfois même érigés sur leurs tombes afin que les passants puissent les admirer. De leur côté, les

pauvres, les opprimés et les esclaves étaient inhumés dans un cercueil en bois, dans un simple linceul ou étaient enterrés anonymement dans les fosses communes. Notons que, dans la ville antique, les zones funéraires (nécropoles) étaient placées le long des voies d’accès à l’extérieur des limites de la ville, afin de séparer le monde des vivants et celui des morts, principalement sans doute pour des raisons d’hygiène.

Le culte funéraire gallo-romain Les rites funéraires des Gaulois ont logiquement évolué au sein de la culture gallo-romaine. Héritiers des Celtes, les Gaulois croyaient en l’immortalité de l’âme. Le culte funéraire était donc un devoir fondamental, la volonté étant de donner une sépulture aux défunts afin d’honorer leur mémoire, leur assurer le repos dans un autre monde et les récompenser pour leurs actions courageuses et laborieuses accomplies durant leur vie. Bien sûr, les vivants espéraient aussi s’attirer par ces rites la bonté des dieux. Si l’incinération (héritage des Romains) et l’inhumation (héritage des

Celtes) étaient toutes deux employées dans les rites funéraires, la première pratique prédomina jusqu’au IIIe siècle, tandis que la seconde devint quasi systématique ensuite.

rialisée en surface par une stèle-maison, un autel, un pyramidion, une plaque épigraphiée, un mausolée, une stèle édicule ou, dans les cas les plus modestes, une simple pierre ou un pieu. Le monument représente souvent le défunt avec sa compagne ou les outils caractérisant son activité professionnelle. » A noter que les sépultures étaient souvent préservées par un tumulus, c’est-à-dire un monticule de terre ou de pierre. De nombreux tumuli gallo-romains subsistent d’ailleurs en Belgique, la plus grande concentration d’entre eux se situant de part et d’autre de l’ancienne chaussée romaine Bavay-Tongres-Cologne.

Les changements dus à la christianisation

Les premiers chrétiens refusaient les croyances romaines et tous les signes ostentatoires de richesse et de réussite sociale. Leurs morts étaient enterrés dans des galeries souterraines qui servaient de sépultures collectives. Bien loin des fastes romains, les enterrements étaient sobres et humbles. Les signes de luxe étaient bannis, ces lieux n’étant pour eux qu’un lieu de repos provisoire avant la résurrection. Sous le règne de Constantin (306-

l’Empire romain d’Orient engendra des modifications dans le culte des morts et les pratiques funéraires. Les signes de distinction sociale se mirent à apparaître. On délaissa les catacombes au profit d’édifices gigantesques et de somptueux monuments, et on assista à l’émergence du culte des martyrs et des saints. « A partir du IVe siècle, les premiers évêques mettent en place des cathédrales dans le noyau des agglomérations fortifié, alors que les inhumations des chrétiens ont toujours lieu dans un autre secteur, hors de l’enceinte, explique encore Nicolas Prudhomme. Des basiliques funéraires sont construites pour célébrer un martyr, la mort du premier évêque ou toute autre manifestation. La tradition du Bas-Empire de séparation des deux mondes est donc conservée. Peu à peu, des monastères sont construits autour des basiliques, vivants et morts se côtoient. Le faubourg gagne du terrain et le cimetière se retrouve intra muros, accroché à son sanctuaire… » (Sources : Wikipedia, http://www.persee.fr, https://lesdokimos.wordpress.com, www.archeologie-et-patrimoine.com)

337 apr. J.-C.), la christianisation de

«  Le corps est enterré directement dans une fosse ou placé dans un cercueil en bois, un sarcophage de pierre (notamment au Bas-Empire) ou dans un coffre en plomb, et l’ensemble, accompagné d’un mobilier funéraire, est placé sous un toit de tuile puis recouvert de terre », détaille le Français Nicolas Prudhomme, ingénieur du Corps des Ponts et Chaussées et auteur du portail www.archeologie-et-patrimoine. com. « Quant à la tombe, elle est maté-

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dans une cérémonie funèbre complète, de brûler les esclaves et les clients qui lui avaient été chers en même temps que lui ». Puisqu’ils avaient pour coutume d’enterrer leurs morts avec une panoplie d’objets, on peut en déduire que les Celtes, outre qu’ils étaient convaincus comme tous les peuples indo-européens de l’immortalité de l’âme – raison pour laquelle leurs guerriers n’avaient pas peur de mourir au combat–, croyaient également en la vie corporelle des morts.

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Le legs en duo : générosité et calcul Le legs en duo est une technique qui permet au testateur de transmettre une partie de ses biens à un héritier et l’autre à une association ou à une fondation. Une action généreuse qui présente également un avantage fiscal, lequel est d’autant plus intéressant que l’héritier est une personne éloignée et, donc, fortement taxée. Que ce soit en Wallonie, en Flandre ou à Bruxelles, le tarif des droits de succession est lié au degré de parenté existant entre le défunt et l’héritier. Ainsi, si le conjoint, le cohabitant légal ou l’héritier en ligne directe est faiblement taxé (de 3% pour la première tranche de 12.500 euros à 30% au delà de 500.000 euros), il n’en va pas de même pour un neveu ou une nièce (de 25% pour la première tranche à 70% au delà de 175.000 euros) et encore moins pour un ami ou un voisin que l’on désire remercier ou récompenser pour sa gentillesse (de 30% à 80%) (1). Dans ces derniers

tion culturelle, haute école ou université), désignée alors légataire universelle, qu’il incombe de payer la totalité des droits de succession, c’est-à-dire tant sur sa part que sur celle de l’héritier.

cas, le legs en duo permet au légataire de réaliser une économie importante puisque c’est à l’association (asbl, fondation d’utilité publique, ONG, institu-

à sa nièce, celle-ci touchera la totalité de cette somme puisque c’est la première qui s’acquittera de l’ensemble des droits. C’est-à-dire de ses droits

Un exemple concret Prenons l’exemple de Gustave, qui habite en Wallonie et qui veut léguer à sa nièce Emma les 100.000 euros qu’il possède. On suppose qu’il n’a pas d’enfant, sinon celui-ci aura droit à une part réservataire qui est actuellement de 50%. S’il lègue la totalité de son héritage à sa nièce, celle-ci paiera 40.625 euros de droits de succession (25% sur la première tranche de 12.500 euros, 30% sur celle comprise entre 12.500 à 25.000 euros, 40% sur celle comprise entre 25.000 et 75.000 euros et 55% au delà), c’est-à-dire qu’il lui restera 59.375 euros en poche. En revanche, si Pierre lègue 35.000 euros à l’association de son choix et 65.000 euros

propres (7% en Wallonie, soit 2.450 euros) et des droits d’Emma (de 25% à 40% selon la tranche, soit 22.875 euros). En agissant de la sorte, non seulement Emma recevra 5.625 euros de plus (65.000 – 59.375), mais l’association caritative percevra 9.675 euros (35.000 – 2.450 – 22.875) qu’elle pourra affecter à son œuvre. Gustave aura donc fait d’une pierre deux coups et chacun s’en ira gagnant ! A noter que, dans un legs en duo, on peut désigner plusieurs héritiers mais également favoriser plusieurs associations lesquelles se partagent alors les droits de succession des premiers cités et ce, au prorata des dons dont elles bénéficieront. Bon à savoir  : le legs moyen se situe aujourd’hui entre 30.000 et 50.000 euros. Souvent, il s’agit d’une somme bien supérieure, partagée entre plusieurs associations.

Se faire assister

par un notaire Dans tous les cas, plus la différence est élevée entre le taux d’imposition

applicable aux héritiers ou légataires et celui applicable à la bonne cause, plus l’économie fiscale potentielle sera élevée. Mais il s’agit de ne pas rater son coup car les calculs ne sont pas simples et certaines situations peuvent engendrer des difficultés supplémentaires. Le patrimoine du testateur, par exemple, peut évoluer dans un sens comme dans l’autre entre le moment où le legs en duo a été enregistré et celui où il sera d’application. C’est pourquoi il conviendra de spécifier le pourcentage de la succession qui ira à chaque partie plutôt que d’arrêter des montants. Il est donc important de se faire assister par un notaire lequel se renseignera au préalable sur l’ensemble du patrimoine, sur la situation civile des personnes concernées ainsi que sur leurs compétences.

(1) Taux applicables en Région wallonne. Pour plus de détails sur les droits de succession : http://finances.belgium.be/fr/particuliers/famille/deces/droits_de_succession

Une pratique de plus en plus répandue Si le legs en duo est davantage connu que par le passé, les bénéficiaires le doivent pour beaucoup à une asbl qui a pour objectif de sensibiliser et de conseiller les testateurs sur cette technique et de proposer une liste d’associations caritatives. Il s’agit de « testa-

ment.be » qui réalise, chaque année, une campagne de grande ampleur et de même nom qui se décline en trois vagues. « Il y a une vingtaine d’années, quasiment personne ne faisait de legs au profit d’institutions », explique Patrice Macar,

coordinateur de l’association pour Bruxelles et la Wallonie. « En revanche, les gens faisaient régulièrement des dons. Notre asbl s’est donc donnée pour mission d’associer dans l’esprit des Belges les notions de don et de testament ou legs. Nous sommes allés trouver ces donateurs

habituels afin de voir s’ils ne pouvaient pas se transformer en testateurs, l’idée principale que nous voulions faire passer étant que l’on peut léguer ses biens à une ou plusieurs bonnes causes, qu’elles soient asbl-aisbl, ONG, fondations d’utilité publique, fonds nominatifs, universités


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Près de 80.000 bénéficiaires possibles Conséquence de cette action, le nombre de legs a non seulement augmenté substantiellement, mais la liste des associations bénéficiaires s’est considérablement élargie. A côté des organisations caritatives bien connues comme l’Association contre le cancer,

Amnesty International ou Child Focus, sont venus s’inscrire le nom d’institutions culturelles et de services universitaires. « Il y a en Belgique près de 80.000 asbl ou fondations de ce type qui demandent de l’aide, mais comme il ne nous est évidemment pas possible de faire de la place à chacune d’elles lors de nos salons ou sur nos prospectus et affiches, nous nous sommes limités à 120. Ce nombre a été décidé par les associations participantes elles-mêmes. Il y a donc une liste d’attente, une place n’étant disponible que lorsqu’une d’entreelles décide de se retirer. En général, parce qu’elles sont rarement choisies par les testateurs et qu’elles ne voient donc pas l’intérêt de payer une cotisation. »

« Les gens lèguent comme ils souffrent » L’asbl n’intervient évidemment pas dans le choix de l’association. Elle se contente de présenter la liste à ceux et celles qui désirent faire un legs et qui, ensuite, vont le rédiger avec l’aide du notaire. En général, comme aime le dire le coordinateur, « les gens lèguent comme ils souffrent ». C’est-à-dire que

si le testateur ou un de ses proches a connu un malheur, moral ou physique, il aura tendance à aider le ou les associations actives dans le même domaine. D’autres se laissent guider par leurs affinités, voire leur conception philosophique ou politique. « Le groupe cible des 55 ans et plus auquel nous nous adressons témoigne encore d’un grand idéalisme et croit en des valeurs telles que la générosité, la solidarité et le partage, insiste Patrice Macar. Mais il y en a aussi, évidemment, qui n’utilisent la technique du legs en duo que pour permettre à leurs héritiers de payer moins de taxes. Au début de notre activité, il nous est ainsi arrivé d’être appelé par quelqu’un qui voulait savoir comment il devait s’y prendre « pour que son filleul touche un maximum d’argent » ! Nous avons bien sûr répondu à ce monsieur que ce n’était ni notre raison d’être ni de notre compétence. »

L’association peut refuser la succession Ce sentiment d’être seulement utilisées pour permettre à certains d’éviter

Aidez la recherche au CHU UCL Namur en soutenant la Fondation Mont-Godinne Concrètement, la Fondation Mont-Godinne octroie des bourses aux cliniciens leur permettant de se consacrer à un projet de recherche pendant une année. Elle finance la formation et des projets de recherche notamment en qualité des soins.

de payer trop de droits de succession est ainsi parfois ressenti par les associations. C’est surtout flagrant si la part qui leur revient est minime et résulte visiblement d’un calcul d’apothicaire. Un tel sentiment peut les amener à refuser purement et simplement une succession. En effet, même s’il y a malgré tout un bénéfice à la clé, certaines associations ne se sentent pas la capacité de gérer ces opérations un peu compliquées. « Dans le cas d’un legs en duo, ces organisations sont désignées légataires universelles. C’est-à-dire que toutes les démarches relatives à la succession leur incombent. Imaginez qu’une maison en fasse partie. Il faut la vider, trouver un garde-meuble, organiser la vente… Le personnel d’une asbl sociale n’est pas formé pour cela ! D’où le refus de la succession et le retour de celle-ci à l’héritier qui devra donc payer la totalité des droits de succession. L’opération aura raté sa cible qui doit d’abord et surtout être la générosité. »

Soutenez enez nos efforts en versant ersant vot participation votre nu de compte surr le numéro BE 08 799-5097070-13 (BIC: GKCCBEBB) BEBB) Tout don supérieur ou égal à 40€ bénéficie de l’exonération fiscale.

Julie Morelle, journaliste à la RTBF et marraine de la Fondation Mont-Godinne, vous invite à nous soutenir !

Les legs en duo permettent de soutenir la Fondation tout en ne lésant aucun de vos héritiers héritier ou amis. Parlez-en à votre notaire. Parlez

Avec tous mes encouragements à ceux qui font avancer la recherche et travaillent à notre bien-être…

Février 2018 | E. R : Benoît Libert, CHU UCL Namur asbl | Av. Docteur G. Thérasse, 1 - B5530 Yvoir (Belgique) | RPM BE 641.733.885

ou institutions culturelles. Les personnes que nous avons abordées par téléphone, e-mail, ou à leur domicile ont compris que leur participation financière était importante et que pour de nombreuses organisations elle était même indispensable à la poursuite de leur travail. Cette idée altruiste, nous n’avons cessé de la répéter depuis huit ans au grand public : «  Même si vous n’êtes plus là, votre influence perdure auprès des bonnes causes ». Une partie importante de ces personnes ayant réagi de manière positive, nous avons décidé de poursuivre nos campagnes. Avec l’objectif que ce type de legs devienne pour ainsi dire une norme sociale, à l’image de ce qui se fait avec succès aux Pays-Bas et en Angleterre (Remember a charity). »

Secrétariat at de la Fond Fondation Mont-Godinne M Carine Mahieux arine.mahieux carine.mahieux@uclouvain.be él. +32(0)81 42 38 33 tél. © Jean-Michel Clajot

www.fondation-mont-godinne.be www.fondation-mont BCNYY00A


PAYER MOINS DE DROITS DE SUCCESSION ? C’EST POSSIBLE ! Si vous léguez votre patrimoine à vos frères et soeurs, nièces, neveux ou amis, ceux-ci paieront jusqu’à 80% de droits de succession sur votre héritage ! Choisissez plutôt un legs en duo : • Vos légataires paieront moins d’impôts sur votre succession. • Vous pouvez donner plus à votre famille et à vos amis. • Vous soutenez une bonne cause et contribuez ainsi à rendre le monde meilleur.

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Désire recevoir gratuitement le «Guide du Testament » Si je voulais ajouter une bonne cause dans mon testament, je penserais aux organisations suivantes: (cochez, mais sans obligation). Les organisations que je désigne ci-dessous peuvent m’envoyer de l’information. ❍ 4BALZANES ❍ ALZHEIMER BELGIQUE ❍ ALZHEIMER LIGUE ❍ AMIS DES AVEUGLES ❍ AMNESTY INTERNATIONAL ❍ ANIMAL SANS TOI…T ❍ ANIMAUX EN PERIL ❍ APOPO ❍ ARMEE DU SALUT ❍ ASSOCIATION MUCO ❍ BRUSSELS PHILHARMONIC ❍ CAP48 ❍ CARITAS INTERNATIONAL ❍ CHAINE BLEUE MONDIALE ❍ CHAINE DE L’ESPOIR BELGIQUE ❍ CHAPELLE MUSICALE REINE ELISABETH ❍ CHILD FOCUS ❍ CNCD-11.11.11 ❍ COLLEGE D’EUROPE ❍ CONCOURS REINE ELISABETH ❍ DUO FOR A JOB ❍ DYADIS ❍ ENTRAIDE ET FRATERNITE & ACTION VIVRE ENSEMBLE

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