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La Holi, chez les Hindous Parfois appelée « fête des couleurs », la Holi est l’une des fêtes de l’hindouisme parmi les plus anciennes. Elle est célébrée en Inde et au Népal lors de la pleine lune du mois de Phalguna, qui est le douzième et dernier mois du calendrier lunaire hindou (février/mars dans notre calendrier grégorien). La date de sa célébration coïncide souvent avec l’équinoxe de printemps. Elle trouve son origine dans la Vasantotsava, fête qui sacre le printemps et célèbre la fertilité. La Holi, qui est dédiée à Krishna dans le nord de l’Inde et à Kâma dans le sud, est fêtée durant deux jours. La nuit du premier jour, un feu est allumé pour rappeler la crémation de Holika, une démone brûlée par Vishnu. Le deuxième jour, les gens, habillés en blanc, circulent avec des pigments qu’ils se jettent l’un sur l’autre en s’excusant par ces mots : « Ne soyez pas fâché, c’est la Holi ». Chaque pigment a une signification bien précise : le vert pour l’harmonie, l’orange pour l’optimisme, le bleu pour la vitalité et le rouge pour la joie et l’amour. Selon l’écrivain français indianiste Alain Daniélou, le Holi c’est « le jour où toutes les castes se mêlent, où les inférieurs ont

A noter qu’en anglais, Pâques se dit « Easter ». (Sources : Wikipédia et UKLegacies, site traitant du folklore britannique)

A Chichén Itzá, au Mexique

le droit d’insulter tous ceux devant qui ils ont dû s’incliner pendant toute l’année ». La fête hindoue offre donc plusieurs similitudes avec la tradition carnavalesque qui se perpétue chez nous. Sans aller jusqu’aux insultes, le charivari général autorise en effet la même transgression des règles, puisque l’on dit que le jour du carnaval « le fou devient roi et le roi prend la place du fou ». Reste à espérer que le « paintball » ne… détrônera pas, à son tour, nos braves petits confettis lors de ces lancers printaniers, sinon les services de nettoyage risquent d’en voir de toutes les couleurs ! (Source : Wikipédia)

L’Ostara, fête païenne

rières, où l’on se promène pieds nus en cueillant des fleurs. Selon la légende, Eostre aurait un jour commis une boulette en transformant un oiseau en lapin. Atterré à l’idée qu’il ne pourrait plus jamais voler, l’animal suscita la pitié des enfants qui demandèrent à Eostre que le sort soit inversé. Mais celle-ci ne put rien faire et ce n’est qu’au printemps que ce vœu put être exaucé. Pour remercier les enfants d’avoir plaidé en sa faveur, l’oiseau décida de distribuer ses œufs à tous les enfants à travers le monde. Si ce service est aujourd’hui assuré depuis Rome par les cloches de Pâques, le fournisseur est différent puisque, chez les chrétiens, l’œuf pascal symbolise le tombeau du Christ.

Ancienne ville maya située au Yucatan, Chichén Itzá fut probablement, au Xe siècle, le principal centre religieux de la péninsule mexicaine. Classé au patrimoine mondial de l’Unesco en 1988 et élu, en 2007, comme l’une des sept nouvelles merveilles du monde, il reste aujourd’hui l’un des sites archéologiques les plus importants et les plus visités de la région. C’est aux équinoxes de printemps et d’automne que les visiteurs, issus de tous les continents, sont les plus nombreux à affluer. Ils sont alors plus de 20.000 ou 30.000 à se presser au pied de la pyramide de Chichen Itzá pour fêter, comme le faisaient les Mayas, l’arrivée de la nouvelle saison. Si ce rituel d’envergure dans la culture mexicaine a également lieu sur d’autres sites archéologiques du pays, c’est à Chichén Itzá que l’événement est le plus marquant grâce à l’orientation et à la construction de la pyramide, baptisée «  Castillo  » par les conquis-

Ostara, ou Eostre en anglo-saxon ou encore Aurora dans la mythologie romaine, est le nom d’une déesse germanique de la jeunesse et du printemps. Les adeptes de la Wicca, mouvement religieux pratiqué un peu partout dans le monde et prônant le culte de la nature, ont donné ce nom à la fête qu’ils célèbrent le jour de l’équinoxe. Cette fête païenne symbolise ainsi le renouveau de la vie et de la terre, le temps des semailles, la croissance des plantes et la naissance des animaux. C’est la renaissance du Dieu Soleil cumulée à la fertilité de la Terre Mère. La célébration donne généralement lieu à des rassemblements dans des lieux naturels comme des clai-

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le retire. Le lanceur se dirige alors vers une pierre plate inclinée vers la vallée, décrit plusieurs moulinets en l’air puis, d’un mouvement qui s’apparente à celui effectué par les joueurs de golf, frappe le disque sur le tremplin. Sous le choc, la rondelle de bois se détache et décrit une trajectoire lumineuse dans le ciel. Le disque rougi par les braises symbolise le soleil que les pratiquants, selon cette croyance qui remonterait aux Celtes, espèrent retrouver avec l’arrivée du printemps. Le rituel permettrait également de chasser par le feu les mauvais esprits des ténèbres et d’attirer la prospérité pour la saison à venir. (Source : radio « France Bleu Alsace »)

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tadors. En effet, au moment précis des équinoxes, l’ombre de l’escalier dessine sur les flancs de l’imposante pyramide l’illusion d’un corps de serpent que vient terminer, au bas de l’édifice, l’une des deux têtes de pierre sculptées à l’effigie de Quetzelcoatl (le Serpent à Plumes), divinité très respectée dans cette partie de l’Amérique précolombienne. Lorsque l’ombre est complète, les fidèles en aube blanche psalmodient « Kukulcan, Kukulcan » (Quetzelcoatl, en maya). Certains brandissent des encensoirs, d’autres se roulent par terre en arrachant leurs vêtements. (Source : « Le Monde »)

Le Norouz ou Nouvel An perse

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kistan, de l’Ouzbékistan, de l’Azerbaïdjan, du Kazakhstan et du Kirghizistan. Costumes, préparation de plats traditionnels, décoration des tombes, jeux avec le feu et partages figurent au programme. Quant aux jours précédant le Norouz, ils sont généralement consacrés au grand nettoyage de printemps dans les maisons et à l’achat de nouveaux vêtements. A noter qu’en Turquie, le Norouz commémore le jour de délivrance où les nomades turcs quittèrent la plaine d’Ergenekon où ils avaient trouvé refuge lors d’invasions étrangères. Les 21 mars, les Turcs fêtent donc, à leur manière, le renouveau. (Source : Wikipédia)

Norouz est la fête traditionnelle des Iraniens qui célèbrent le nouvel an du calendrier persan. Celui-ci correspondant à l’arrivée du printemps, la fête est célébrée le 21 mars par certaines communautés et, par d’autres, le jour même de l’équinoxe, soit entre le 20 et le 22 mars. Le Norouz, ou « nouveau jour », est l’occasion de célébrations qui varient selon les pays. En effet, la fête se basant sur les héritages de l’Empire perse, elle est également célébrée en Turquie, au Kurdistan, en Afghanistan, ainsi que dans les ex-républiques soviétiques du Tadji-

Les Grands Feux,

une coutume qui renaît de ses cendres Le Grand Feu est l’une des coutumes les plus spectaculaires du folklore rural wallon et, aujourd’hui encore, l’occasion de réjouissances collectives. On l’allume soit le 1er dimanche de Carême – ou, parfois, à la Mi-Carême (Laetare) –, afin de célébrer l’arrivée du printemps, soit à la Saint-Jean (24 juin), lors du solstice d’été, au moment où vont mûrir les moissons. Cette cérémonie était jadis destinée à assurer la fertilité des champs. Dans les religions primitives, le feu, emblème du soleil, passait en effet pour exercer une influence profonde sur le temps et la végétation. On lui attribuait de nombreux pouvoirs tels ceux de purifier, fertiliser, protéger, associer la collectivité et honorer le temps. Constitué principalement de bottes de paille, le bûcher du Grand Feu était dressé à un point culminant de la région

de façon à être vu de très loin. Lorsque l’obscurité était complète, on l’allumait selon un cérémonial précis et, dès que la flamme montait, les villageois se mettaient à danser en ronde et à faire la fête. Les braises et cendres étaient ensuite vendues aux enchères aux cultivateurs qui les répandaient sur leurs champs afin de préserver ceux-ci des rongeurs et favoriser les récoltes. Aujourd’hui, la tradition du Grand Feu est parfois également perpétuée le jour du carnaval. En mettant le feu au bûcher et au « bonhomme hiver » lors du rondeau final, c’est l’arrivée du printemps avec ses journées ensoleillées que les participants célèbrent. Car comme le dit un vieux proverbe namurois : « Au grand feu, les sizes au feu ! » – les sizes étant les longues veillées qui se tenaient durant les mois d’hiver.

Le dimanche des brandons Dans certaines régions de France et de Belgique, le premier dimanche du Carême est aussi appelé « dimanche des brandons ». Il s’agit également d’une tradition très ancienne. Le rituel a pour but de chasser les mauvais esprits risquant d’entraver la pousse des bourgeons, principalement ceux des arbres fruitiers. Les habitants allumaient de grands feux dans les jardins et dansaient autour, puis les jeunes gens et jeunes filles arrachaient au foyer un brandon et s’élançaient en formant une farandole dans les prairies et les vergers afin d’y jeter le débris enflammé dans les ramures des arbres. Les vieux pommiers tordus étaient particulièrement visés. Cette manifestation de la fin de l’hiver s’est maintenue dans le Borinage jusqu’au XIXe siècle sous l’appellation de « Fête de l’escouvion » – l’escouvion ou écouvillon étant une sorte de torche faite de paille tordue attachée autour d’une perche, d’un bâton ou d’un manche à balai, utilisée pour escouviller ou écouviller les arbres, c’est-à-dire les débarrasser des insectes. A l’origine, les escouvions étaient sans doute des étoupes, des bouchons de paille ou des brindilles. Mais à l’arrivée de l’industrie minière, les habitants se sont mis à utiliser des petits morceaux de câble que les enfants mendiaient dans les charbonnages voisins. (Source : Wikipédia)


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Bouge a ranimé la flamme séculaire

Voir sept feux : le bonheur ! Grâce à cette initiative, certains grands feux qui avaient disparu se mirent à renaître de leurs cendres en Wallonie. Mais la confrérie, qui fête cette année ses soixante printemps, décida de viser

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plus haut encore. En 1979, ses membres eurent la lumineuse idée de mettre sur pied, ou plutôt sur fagots, un événement exceptionnel  : une farandole de sept Grands Feux qui, le dimanche des Brandons, s’élancerait de Loyers-Bossimé et rallierait Erpent-Val, Erpent-les-Bleuets, Erpent Bois Williame, Wépion La Pairelle, la Citadelle de Namur et, enfin, Bouge. « Tout est minutieusement coordonné, explique Roger Stecker. A 19 h, le cortège descend de l’église de Bouge vers l’aire du Grand Feu, au carrefour de la rue de l’Institut et de la rue Georges Attout. A 19h15, après voir hissé le bonhomme hiver, nous donnons le signal de l’allumage aux responsables des autres bûchers, d’abord par walkie-talkie, puis en lançant une bombe sous forme de feu d’artifice. Le Grand Feu de Bouge est le dernier à s’allumer. L’évé-

nement attire chaque année entre 4.000 et 5.000 curieux, dont des touristes venus de Belgique mais aussi de l’étranger. La particularité vient du fait que de la prairie de Bouge – et uniquement de ce point de vue – l’on peut apercevoir les sept Grands Feux ! » Pourquoi sept ? Le chiffre est sacré dans presque toutes les religions et maintes superstitions s’y rattachent. C’est ainsi que celui qui voit sept feux n’aurait rien à redouter des grimaciers et des sorciers pendant un an. On prétend aussi que les amoureux qui voient sept feux se marient dans l’année. Enfin, pour les gourmands, il paraît que manger des crêpes le jour du Grand Feu, protège des mouches. Et le jeûne du Carême, alors ? Jamais les dimanches, hein, m’fi ! www.grandfeudebouge.be

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D’une hauteur totale de près de quinze mètres et d’un volume de 550 mètres cubes, le bûcher, qui est érigé sur une prairie située sur l’un des points hauts de Bouge, près de l’église, est visible à plus de vingt kilomètres quand le ciel est dégagé. Planté à son faîte comme une cerise sur un gâteau, le bonhomme hiver voit alors fondre ses derniers instants en embrassant la vallée mosane d’un regard évanescent.

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A Bouge, village niché sur les hauteurs de Namur, la trace la plus ancienne de l’existence du Grand Feu remonte à l’an 950. Et la coutume est tenace puisque, depuis 1934, année où la tête n’était pas à la fête en raison du décès du Roi Albert 1er survenu en février, l’événement n’a jamais failli. « Mais il était l’œuvre de quelques copains qui se contentaient, comme un peu partout, de monter un bûcher en jetant des branchages raflés à gauche et à droite », explique Roger Stecker, le président de la Confrérie Royale du Grand Feu Traditionnel de Bouge. « C’est avec l’objectif de ranimer la flamme dans l’esprit de chacun et de créer une nouvelle dynamique autour de cet événement que notre confrérie a vu le jour en 1957. Depuis lors, il s’est restructuré autour d’une équipe qui compte aujourd’hui vingt-six membres et qui, chaque année, contribue à faire de notre Grand Feu du dimanche des Brandons le plus célèbre de toute la Wallonie. » Fini, donc, de monter un bûcher à la va-vite. L’organisation du Grand Feu de Bouge, tel qu’il a eu lieu ce dimanche 5 mars, est devenu une entreprise considérable pour la réalisation de laquelle les membres de la confrérie travaillent durant… quatre mois ! « A partir de la mi-octobre, nous nous rendons, chaque week-end, dans les sapinières et chez les particuliers de la région afin de trouver des branchages en sapin et d’en faire des fagots. Et, dès la mi-novembre, nous commençons à monter la structure portante constituée d’un mât vertical et de quatre mâts latéraux. Car si notre Grand Feu n’est peut-être pas le plus haut de Wallonie, il est, à ma connaissance, le seul à être constitué de véritables fagots méticuleusement agencés les uns au-dessus des autres. C’est un véritable travail architectural qui nécessite près de neuf mille fagots et mille heures de travail. »


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Le jeûne,

les croyants savent pourquoi Période

de privation suivie notamment par les

chrétiens , les juifs et les musulmans , le jeûne permet de se recentrer sur le spirituel .

Mais

il peut prendre

des formes très variées .

d’œufs, elle connaît deux carêmes : le Grand Carême, avant Pâques, et le Carême de Noël, du 15 novembre au 24 décembre (nommé Avent ou Petit Carême chez les catholiques). Notons que dans l’Eglise catholique romaine, le jeûne est également demandé aux personnes souhaitant recevoir la communion. Ce jeûne eucharistique est plus court puisque le Concile Vatican II l’a ramené à une heure minimum, durée pendant laquelle le communiant s’abstiendra de prendre tout aliment et boisson, à l’exception de l’eau.

Un héritage du peuple juif Les interdits alimentaires occupent une place importante dans de nombreuses religions et particulièrement au sein des trois religions monothéistes. Jeûner est d’ailleurs un héritage du peuple juif. En effet, bien avant Jésus, Moïse avait montré l’exemple en jeûnant pendant 40 jours sur le Mont Sinaï avant de redescendre avec les Tables de la Loi.

Mais si cette période de privation est commune au christianisme, au judaïsme et à l’islam, le Carême, le Yom Kippour

et le Ramadan sont des manières différentes d’observer le jeûne. Sa durée comme ses formes sont variables selon

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Du Mercredi des Cendres au dimanche de Pâques, soit cette année du 1er mars au 16 avril, les chrétiens traversent une période de jeûne ou de pénitence mieux connue sous le nom de Carême, nom résultant de la contraction du mot latin « quadragesima » qui signifie « quarantième ». Cette période s’étend en effet sur quarante jours (on ne compte pas les dimanches car l’usage veut que l’on ne jeûne pas ce jour là) et correspond au temps de jeûne de Jésus-Christ au début de sa vie publique. Après s’être fait baptisé dans l’eau du Jourdain, comme le racontent les Evangiles synoptiques, il résistera en effet pendant quarante jours au diable dans le désert (la Tentation du Christ). Si le jeûne consiste à renoncer à la viande et aux graisses, il n’est réellement observé, chez les catholiques, que le Mercredi des Cendres et le Vendredi saint, jour de la mort du Christ. Le but : réparer et renoncer au péché, mais également préparer la rencontre de Pâques. Quant à l’Eglise orthodoxe, qui impose l’abstinence en matière de viandes et


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les cas. Pour certains, il s’agit de s’abstenir d’avaler toute nourriture et boisson, d’avoir des relations sexuelles, mais également de travailler et de parler. Pour d’autres, c’est l’interdiction de l’un ou de plusieurs de ces besoins. Mais quelle que soit leur origine, toutes les formes de jeûne tendent vers un seul but : priver le corps et l’âme de certains des besoins naturels, surtout les plus appréciés, et se recentrer sur le spirituel, décupler la puissance de la prière et s’ouvrir au partage.

Judaïsme : le Yom Kippour La religion juive recommande plusieurs jours de jeûne répartis tout le long de l’année. Si la plupart sont des jeûnes de deuil (voir encadré), leur but est d’intensifier la vie intérieure, que ce soit pour l’expiation des péchés, la commémoration de tragédies, l’accompagnement d’une prière particulière ou le souvenir du père ou de la mère. Le plus important, ordonné par la Torah, c’est le Yom Kippour, également appelé le Jour du Grand Pardon. Cette fête est considérée comme la plus sainte de l’année juive. C’est le jour d’expiation

de tous les péchés, en mémoire de la faute du veau d’or, lorsque Moïse était sur le mont Sinaï afin de recevoir les instructions divines pendant qu’en bas son peuple érigeait une idole en or. Le Yom Kippour est célébré le dixième jour du mois de tishri. Bien que 7e mois dans la Bible, c’est ce mois qui, pour les Juifs, inaugure l’année solaire. C’est également le premier jour de ce mois que démarre le calendrier hébreu ou année civile. En outre, Roch Hachana, ou Nouvel An juif, marque le début d’une période de pénitence de dix jours pendant lesquels Dieu évalue les actions et le repentir de chacun lors de l’année écoulée. Situé à la fin de cette période, le jeûne du Yom Kippour représente ainsi la culmination de cette période de pénitence. La Torah prescrit de jeûner toute la journée et de se repentir pour obtenir le pardon et être absout des péchés envers Dieu. La journée se passe en prières à la synagogue, où l’on s’abstient de tout confort matériel pour se présenter dans l’humilité devant Dieu. Ainsi, personne ne travaille, les programmes télévisés sont suspendus, il n’y a pas de transports public et les commerces sont fermés.

Cinq jeûnes de deuil Outre le Yom Kippour, le judaïsme prévoit quatre jours de jeûne importants institués par les prophètes : le 17 Tammouz, le Tisha Beav, le jeûne de Guedalia et le 10 Tevet. Ils sont également – et respectivement – appelés les jeûnes du 4e (tammouz), du 5e (av), du 7e (tichri) et du 10e (tevet) mois de la Bible, ce qui correspond à nos mois de juillet, août, octobre et janvier. Ces jeûnes sont liés à des événements tragiques, tels le siège de Jérusalem, la destruction du premier et du second temple de Salomon, la destruction de la nation judéenne et l’exil à Babylone. Le Tisha Beav commémore également les persécutions des Juifs lors des croisades, l’expulsion des Juifs d’Espagne et l’extermination industrialisée des Juifs lors de la Seconde Guerre Mondiale. A noter que le jeûne de Guedalia a lieu durant les dix jours de pénitence du mois de tishri. Un autre jeûne a lieu la veille de la Pâque juive. C’est le « jeûne des premiers-nés ». Il concerne les premiers-nés mâles qui expriment à Dieu, par leur abstinence, leur gratitude d’avoir été épargnés par la dixième plaie d’Egypte. Il s’agit toutefois d’un jeûne de moindre importance qui n’est plus vraiment suivi de nos jours.

Bien que le jeûne soit obligatoire pour tous les hommes de plus de 13 ans et toutes les femmes de plus de 12 ans (même si elles sont enceintes), il est interdit à toute personne qui pourrait s’en porter mal, particulièrement les diabétiques et celles devant prendre des médicaments. Les femmes qui viennent d’accoucher dans les trois derniers jours sont également exemptées. L’abstention totale de nourriture et de boisson commence généralement une demi-heure avant le coucher de soleil et se termine après le coucher du soleil de la nuit suivante. Cette année, le Yom Kippour aura lieu le samedi 30 septembre de notre calendrier grégorien. Le jeûne débutera le vendredi à 19h16 et se terminera le samedi à 20h19. La journée de la veille (Erev Yom Kippour) est une partie intégrante de la fête. Plus qu’un jour destiné aux préparatifs, c’est le moment où chacun doit pardonner à son prochain et manifester son amour ou son amitié à tous

Islam : le Ramadan Dans le Coran, Dieu proclame que le jeûne a été prescrit aux musulmans comme il le fut auparavant aux Juifs. « Mangez et buvez jusqu’à ce que l’on puisse distinguer à l’aube un fil blanc d’un noir. Jeûnez, ensuite, jusqu’à la nuit », dit

le texte sacré. Mais pourquoi imposer une période de jeûne ? Parce que celuici commémore l’événement fondateur de l’histoire de l’islam : la révélation du Coran par l’archange Gabriel à Mahomet, alors que celui-ci était précisément en train de jeûner. Cette période porte le nom de « Saoum », mais elle est plus communément appelée « Ramadan », tout simplement parce que cette révélation survint durant le mois de ramadan, neuvième mois du calendrier arabe qui existait, bien sûr, avant l’islam. Ce jeûne constituant le quatrième des cinq piliers sur lesquels est bâti l’islam, il est donc obligatoire pour les croyants. Il correspond à une période de rupture, de dépouillement et de partage. Lors du Ramadan, chacun doit s’abstenir de boire, de manger, de fumer et d’avoir des relations sexuelles du lever au coucher du soleil. Seuls les malades sous traitements médicaux, les femmes enceintes, les enfants prépubères et les voyageurs peuvent s’y soustraire, mais ils devront «  compenser  » par d’autres journées d’abstinence au cours de l’année ou par des aumônes. Les enfants, en revanche, ne peuvent pas rattraper le jeûne, mais doivent faire la charité aux pauvres sous forme de nourriture et ce, en fonction du nombre de jours de Ramadan « déjeûnés ».

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Mais si « Le jeûne préserve de l’enfer, tel un bouclier au combat  », comme l’affirme le prophète Mahomet, il ne se limite pas à l’arrêt de consommation de biens terrestres afin de calmer ses passions et fortifier sa volonté. Sa signification est plus large. Pour les fidèles, le Ramadan est une période de recueillement qui leur permet de développer leur spiritualité et leur crainte de Dieu. Une période aussi où chacun s’évertue à respecter son prochain, à ne pas l’insulter, à ne pas lui faire du mal. Enfin, c’est l’occasion de partager la situation des nécessiteux. « La meilleure charité est celle accomplie pendant Ramadan », souligne le Prophète. Comment, en effet, ne pas penser à tous ceux qui sont dans la rue et n’ont rien à se mettre sous la dent quand on jeûne soi-même ? C’est pendant cette période que les croyants ont davantage conscience de la souffrance des plus pauvres et qu’ils sont appelés à se mettre à leur service. Le Ramadan est le moment idéal pour se laisser aller à la réflexion. Notons encore qu’il existe d’autres jours de jeûne dans le calendrier mu-

sulman, mais ceux-là sont souhaitables et non obligatoires. En outre, certaines commémorations ne revêtent pas la même importance pour les chiites que pour les sunnites.

drier musulman établi selon des calculs très précis. On aura compris que selon le moment de l’année astronomique où se place le Ramadan, la journée de jeûne peut être plus longue ou plus courte.

La rupture du jeûne dans l’islam : l’iftar Chaque soir, pendant le mois de ramadan, les musulmans sont invités à réaliser la prière de Maghrib (qui doit être dite entre le coucher du soleil et la fin du crépuscule) et à prendre un repas qui consacre la rupture du jeûne et conclut une nouvelle journée de privations, d’ascèse mentale et physique. Ce repas s’appelle l’iftar. Il coïncide avec la tombée de la nuit. Mais encore convientil de ne pas se tromper, de veiller à l’heure exacte du coucher du soleil afin de ne pas rompre le jeûne trop tôt. Que ce soit pour l’heure des prières ou de l’iftar, il convient de se référer au calen-

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Ainsi, en été, les jeûnes du mois sacré s’étalent sur une durée de plus de seize heures par jour ! En venant clôturer le jeûne diurne et journalier, l’iftar joue un véritable rôle social en permettant aux musulmans pratiquants de se rassembler pour partager le repas de fête. Celui-ci se prend généralement en famille et à domicile, mais peut aussi donner lieu à des banquets dans les mosquées ou se dérouler au sein d’un autre lieu public. Cette rupture du jeûne se prépare : la table du dîner de ramadan se doit d’être prête pour le coucher du soleil et d’être bien garnie de plats traditionnels ou autres. Souvent, les voisins sont invités, voire même des amis et connaissances d’une autre culture ou religion. On commence par rompre le jeune, souvent avec une datte et de l’eau ; ensuite, on passe au potage et aux autres plats. Et on n’oublie pas, bien sûr, de remercier Dieu. Quant à la fête de « rupture du jeûne », l’Aïd el-Fitr, elle est célébrée quand le ramadan est terminé, c’est-à-dire le premier jour de Chawwal, le dixième mois de l’année.

Le calendrier musulman (ou calendrier islamique ou calendrier hégirien) démarre au moment de l’Hégire, c’est-à-dire du départ (« hégire » signifiant « fuite ») de Mahomet de la Mecque pour Médine. Plus précisément, ce jour, qui marque la naissance de l’islam, a été fixé au 16 juillet 622.

Le 29e jour de chaabane, qui est le mois précédent le jeûne, les musulmans sont donc invités à observer le ciel à la recherche du croissant de la nouvelle lune. S’ils le voient – en espérant qu’il ne soit pas encombré de nuages –, le mois de ramadan débutera le lendemain. Sinon, le mois de chaabane comptera un jour de plus et le mois de ramadan ne commencera que le surlendemain. Cette année, le ramadan devrait s’étendre du 27 mai au 26 juin, ces dates pouvant être décalées d’un jour selon les régions.

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Traditionnellement, c’est l’observation à l’œil nu de la nouvelle lune qui signale le début de chaque mois pour les musulmans, et non le calcul astronomique. Or, le premier croissant de lune peut être visible en Arabie Saoudite mais pas au Maroc ni en Indonésie ; c’est pourquoi les dates de début de mois peuvent différer selon les pays.

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Ce calendrier est fondé sur une année de douze mois lunaires de 29 à 30 jours chacun. Une année hégirienne compte ainsi 354 ou 355 jours et est donc plus courte qu’une année solaire d’environ onze jours. Ce qui permet de comprendre que la plupart des fêtes, comme le Ramadan, se décalent chaque année et passent progressivement d’une saison à l’autre. Et qui explique également que les musulmans sont donc déjà en l’an 1438 de l’Hégire (et non en 1395 que l’on obtiendrait en soustrayant 622 de 2017).


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Un jeûne peu suivi chez les protestants

Si les Églises luthériennes, moraves, anglicanes et méthodistes retiennent, mais sans l’imposer, la pratique de pénitence ou de jeûne – le luthéranisme, par exemple, recommande seulement de s’abstenir de viande le Vendredi saint –, les protestants ne la suivent que rarement et il s’agit alors d’une décision individuelle. Cette différence avec les autres chrétiens tient au fait que, pour les protestants, le salut s’obtient par la foi seule. Il n’est donc pas besoin d’accomplir des œuvres de pénitence en vue d’obtenir le salut. Isabelle Fievet, l’aumônière protestante à la prison des femmes de Rennes, expliquait même, en 2010, dans le journal « La Croix », un quotidien chrétien français : « Le Carême ne se vit pas en général chez les protestants pour la bonne raison que, la grâce de Dieu étant gratuite, une préparation à Pâques qui passe par des privations ou autres pratiques méritoires ne se justifie pas. C’est même inconcevable pour nous ! » Et d’ajouter : « Nous ne ratons pas pour autant une occasion de vivre la rencontre avec le Dieu auquel on croit dans les grandes fêtes comme Noël et Pâques. Mais nous ne célébrons pas le Mercredi des Cendres. Si nous faisons des choses, ce n’est pas pour être aimés de Dieu, mais parce que nous sommes aimés de Dieu. Nous ne sommes jamais redevables de quoi que ce soit… »

Bahaïsme : nécessaire pour s’élever vers Dieu Religion abrahamique et monothéiste fondée en 1863 par un Persan d’Iran, le Bahaïsme repose sur l’unité spirituelle de l’humanité. Pour les baha’is, le jeûne est avec la prière l’un des rites majeurs de leur foi. Négliger ces obligations entrave le développement spirituel, car elles constituent les deux lois indispensables à la vie de l’âme, les deux ailes permettant de s’élever vers Dieu.

La période du jeûne dure 19 jours, du 2 au 20 mars inclus, et coïncide avec le dernier mois de l’année baha’ie nommé « élévation ». Durant ce jeûne, qui ne concerne que les adultes en pleine santé, les baha’is s’abstiennent de manger, de boire et de fumer du lever au coucher du soleil. Comme le mois du jeûne s’achève lors de l’équinoxe –  lequel correspond au Nouvel An baha’ie –, le jeûne a toujours lieu à la même saison (au printemps dans l’hémisphère nord et en automne dans l’hémisphère sud), sans excès de froid ni de chaleur préjudiciables, et lorsque la durée du jour et de la nuit sont à peu près équivalentes sur toute la terre.

Bouddhisme : peu pratiqué Pratiqué seulement par certains moines sur des périodes plus ou moins longues lors de la saison des pluies, le jeûne, bien que favorable à la méditation, est peu mentionné dans l’enseignement du bouddhisme. Il faut dire que si Siddhârta Gautama (Bouddha) fit face à un ascétisme forcé lors de sa période religieuse itinérante de six années marquée par le Grand Départ, l’expérience ne fut guère comparable à celles que vécurent, en leur temps, Moïse, Jésus et Mahomet. En effet, selon la biographie du fondateur de cette religion, le jeune homme, alors qu’il en était arrivé au stade où « la peau de son ventre adhérait à son épine dorsale » sous l’effet du jeûne, se serait rendu compte que ce n’était pas en s’infligeant pareilles souffrances qu’il trouverait « la voie de l’Eveil » et se serait donc remis en quête de nourriture. Mais le fait de ne pas pratiquer le jeûne n’empêche pas certains bouddhistes d’être attentifs à cette pratique et d’aider ceux qui vivent dans la souffrance. Ainsi, en 2015, au Bangladesh, pays où 90% de la population sont musulmans et seulement 1% bouddhiste, un monastère ouvrit ses portes, en soirée, durant le Ramadan, afin d’offrir le repas de l’iftar aux

musulmans indigents. Montrer du respect et de l’affection à une communauté en jeûne sans penser à la différence : voilà un bel exemple de concorde entre religions dans un pays pourtant troublé par les conflits. Et pour nous, qui vivons cela de loin, une façon de comprendre que le bouddhisme enseigne que la vraie religion est de se mettre au service de l’humanité.

Théoriquement, celui qui jeûne, dans un esprit de dévotion envers la Divinité, se libère des péchés nés de dix millions de naissances antérieures. Dans l’hindouisme, le jeûne a donc un rapport étroit avec la volonté ascétique dirigée vers le but ultime de se libérer du cycle des réincarnations.

Hindouisme : se libérer du cycle des réincarnation Dans la religion hindoue, le jeûne remplit un rôle est très important et des diètes sont observées différemment selon les croyances personnelles des pratiquants et des coutumes locales. Ainsi, par exemple, certains hindous jeûnent un jour précis de la semaine – le jeudi est un jour de jeûne très répandu dans le nord de l’Inde – ou du mois, comme lors de la pleine lune. Jeûner durant les fêtes religieuses est également assez commun. Si le jeûne est strictement respecté, la personne ne doit absorber aucune nourriture, ni solide, ni liquide, du coucher du soleil jusqu’à quarante-huit minutes après l’arrivée du jour. Mais jeûner peut également signifier se priver de certaines nourritures ou se contenter d’un seul repas dans la journée. Dans tous les cas, les pratiquants ne doivent pas manger ou même toucher des produits issus d’animaux (œufs, viande…).

Enfin, selon le Mahatma Gandhi, le jeûne est indispensable comme préalable à la maîtrise de sa sexualité : on ne peut maintenir celle-ci sous son contrôle si l’on est incapable de contrôler et dominer sa faim et l’organe du goût.

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Les funérailles se mettent au Le 17 mars, les chrétiens fêtent Joseph d’Arimathie. Qu’a fait ce saint homme ? Après la crucifixion de Jésus, il aurait récupéré le corps afin de l’ensevelir. C’est ainsi qu’il est célébré aujourd’hui en tant que patron des fossoyeurs. Celui qui posa la première pierre de nos entreprises de pompes funèbres. Si peu d’entre-elles célèbrent ce jour, par exemple en jetant l’outil un peu plus tôt que d’habitude afin d’ouvrir une bière, c’est l’occasion ici de se pencher sur un métier qui, de plus en plus, est poussé par l’air du temps à proposer des funérailles écologiques. Petit rappel du cadre légal en la matière : la Belgique n’autorise que deux façons de traiter les corps des défunts : l’inhumation et l’incinération. Or, ces deux procédés font de moins en moins l’unanimité en raison de leur caractère polluant. En effet, l’inhumation permet aux substances toxiques contenues dans l’organisme, comme la cadavérine, la putrescine ou encore les résidus de médicaments, de s’infiltrer dans le sol et, donc, la nappe phréatique. Tandis que l’incinération, outre qu’elle génère une consommation d’énergie notable, participe aux rejets toxiques dans l’atmosphère et les égouts.

L’humusation : un dernier cadeau à la terre Forts de ces constats, certains se sont mis à réfléchir à des techniques plus écologiques. C’est ainsi qu’à Namur, Francis Busigny, ingénieur conseil en traitement des eaux, s’appuyant sur son expérience en matière de déchets biodégradables, a imaginé un procédé qui constituerait, selon lui, la solution idéale. Son nom ? L’humusation, c’est-à-dire la transformation des corps en humus riche et fertile par les micro-organismes. « Je me suis inspiré du comportement des forêts, au sein desquelles la vie se reproduit inlassablement sans générer de déchets et où, au contraire, toute matière morte redevient fertile. Le corps du défunt, simplement enveloppé dans un linceul ou un tissu souple, sera déposé dans la nature sur une litière de cinquante centimètres de hauteur composée de broyats de bois d’élagage. Il sera ensuite recouvert d’une

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nouvelle couche de matières végétales broyées. En douze mois, sous l’effet des micro-organismes, le procédé aura produit environ 1,5 mètre cube d’humus sain qui pourra alors être débarrassé de ses éventuels résidus métalliques ou autres. Une petite partie de ce super compost servirait à fertiliser un espace commémoratif sur lequel on planterait éventuellement un arbre, tandis que le solde pourrait être affecté à la régénération des sols les plus malmenés, comme les friches industrielles. »

Redéfinir le cadre légal Il reste cependant un obstacle à lever : la loi. Sans modification de celle-ci, pas d’humusation possible dans notre belle région. En modifiant le décret wallon du Code de la Démocratie locale de façon à laisser entrevoir que des pratiques funéraires autres que l’inhumation et l’incinération pourraient être autorisées, le décret du 23 janvier 2014 a néanmoins ouvert une porte par laquelle l’humusation pourrait faire son entrée. « Il revient aux députés de faire le pas suivant en fixant un nouveau cadre légal définissant et autorisant l’humusation  », explique Francis Busigny. « Il faudra également définir le métier d’humusateur. Celui-ci devra bien sûr être agréé et le seul habilité par

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la loi à pouvoir mettre en œuvre ce processus ». Séduites par ce nouveau mode de sépulture, d’autres personnes marchent aujourd’hui aux côtés de l’ingénieur namurois. Ces ardents défenseurs de l’environnement ont créé la Fondation Métamorphose et mis en circulation une pétition qui a déjà récolté plus de 11.000 signatures – auxquelles il convient d’ajouter plus de 1.000 actes de dernières volontés. Pour celles et ceux qui aimeraient voir de façon concrète comment se déroulent ces funérailles, la fondation a publié en ligne une vidéo réalisée en 2016. On y voit Guy Basyn, l’un des membres fondateurs, assister à… ses propres funérailles, après avoir soigneusement préparé le terrain dans un coin vert de sa propriété. Une pincée d’humour noir pour une terre plus verte…

Plusieurs sites en vue

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En attendant que la barrière législative soit levée, la fondation s’est mise en quête d’espaces verts réservés et

protégés. Outre le terrain propre à l’humusation, ces sites devront inclure des bâtiments comprenant des salles à l’intention des familles désireuses de rendre un dernier hommage au défunt. « Le budget est nettement moindre que pour un crématorium », assure Francis Busigny, qui annonce que, dans diverses communes de Wallonie, des échevins ou autres personnalités locales, séduits par le projet, ont déjà émis des avis favorables et même avancé des localisations possibles. «  A Ottignies-Louvain-la-Neuve, le collège nous a proposé un terrain jouxtant le cimetière de Blocry, près d’une zone boisée. Et des préaccords existent également à Namur, Dinant et Chaumont-Gistoux. L’idéal, dans un premier temps, serait de trouver un site par province. Ensuite, nous pourrions progressivement en aménager d’autres en fonction de la demande. » Le nom que Francis Busigny et ses amis ont l’intention de donner à ces lieux qui pourraient générer de nombreux emplois ? Les « Jardins-Forêts de la Métamorphose ». Site : www.humusation.org

Cercueils et urnes bios Outre la pollution de la nappe phréatique résultant de la décomposition des corps dans le sol – pollution aggravée si du formol a été utilisé lors de l’embaumement – et les gaz nocifs émis lors de la crémation, il est d’autres éléments qui ont un impact négatif sur notre environnement lorsque nous quittons nos familles et amis. Il s’agit des cercueils. Plombage au mercure, poignées en métal, bois traité (laqué) et collé… ne font pas bon ménage avec la qualité de notre environnement. Certes, en matière de funérailles, la législation belge a évolué. Elle interdit, par exemple, l’utilisation de matériaux dépassant un certain seuil de colle. En revanche, des produits de base comme le MDF ou les panneaux de bois pressé sont encore admis. Heureusement, comme on a mis en place des procédés pour produire de l’énergie durable (éoliennes, panneaux photovoltaïques…), il existe dans le monde funéraire des alternatives pour faire contrepoids aux cercueils tradition-

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nels. Les entreprises, en effet, proposent aujourd’hui des cercueils composés exclusivement de matériaux naturels qui ne polluent pas le sol lors de la mise en terre. Ils sont, par exemple, dépourvus d’attaches en métal pour faire tenir les différentes parties ou ne contiennent que des poignées en bois. Tout peut être éliminé de façon naturelle au même rythme que la décomposition de la dépouille. Voici quelques exemples de cercueils – et urnes – écologiques.

• L’éco-cercueil. Il est fabriqué en bois coupé dans la forêt, ce qui implique une obligation de replantation. En général, il s’agit de bois de placage qui se dégrade rapidement, mais il existe aussi des éco-cercueils fabriqués dans des matériaux non traités de qualité supérieure : bois d’échafaudage, bois de démolition, bois de chêne, sapin, pin... Les poignées de ces cercueils sont en général fabriquées en cuir, corde ou bois. Et le revêtement intérieur est constitué de coton ou de paille biodégradable.

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Attention à la combustion ! Si les cercueils biologiques ont tendance à se multiplier comme des petits pains, il convient de se renseigner auprès des crématoriums afin de savoir s’ils les acceptent ou non. En effet, des problèmes peuvent survenir lors de l’incinération. Les cercueils en carton et en laine, par exemple, s’enflamment trop rapidement, de sorte que le personnel risque d’être brûlé lors de l’enfournement. D’autres peuvent provoquer l’obturation du filtre à particules à cause des gaz qui se libèrent. « En Wallonie, la législation n’autorise que les cercueils en bois massif », explique Laurence Chabot, la responsable du crématorium de Court-Saint-Etienne, dans le Brabant wallon. « L’Association des Crématoriums Wallonie-Bruxelles, qui regroupe les huit établissements situés dans ces deux régions, a donc verrouillé l’incinération dans les autres matières. Mais après avoir constaté que les cercueils en osier ne posaient pas de problème en Flandre, l’ACWB a laissé la porte ouverte à l’interprétation, de sorte que les crématoriums bruxellois et wallons acceptent désormais d’autres types de cercueil. »

• Le cercueil en osier. Son tressage en fait un objet solide mais surtout très esthétique, d’autant qu’il peut être recouvert de fleurs et personnalisé. Son couvercle est parfois travaillé pour créer une belle forme arrondie ou rectangulaire. Le corps est placé dans une gaine hermétique et biodégradable. De sorte que, si les funérailles ont lieu dans un délai raisonnable, aucune odeur ni aucun fluide corporel ne s’en échappe. • Le cercueil du commerce équitable. Il est fabriqué à la main, généralement en Pologne, Chine, Indonésie ou Colombie, dans des matériaux naturels tels que le sapin, le pin, l’osier, la tige de bambou, la feuille de bananier ou de pandanus (ananas sauvage). Il ne provient donc pas de plantes ou d’arbres menacés d’extinction et est entièrement biodégradable. Il est doté de poignées solides en corde de palme ou bois de sapin naturel.

• Le cercueil en carton. Il a l’air fragile mais sa capacité de charge peut varier de 110 à 250 kilos. Il est conçu en papier recyclé et solidifié par injection de fibres naturelles et d’amidon de maïs. L’intérieur est, en général, revêtu de coton non blanchi ou de feuilles couvrantes biodégradables. L’extérieur peut être totalement personnalisé au moyen de photos du défunt ou de ses proches. • Le cercueil en laine. Il est fabriqué à partir de laine écossaise qui est rendue solide par feutrage. Il s’agit de restes de laine qui forment une couche quasiment imperméable à l’air et à l’eau. Les poignées sont en jute, le revêtement intérieur en coton non blanchi et le tout est recouvert d’un couvercle en laine. • Les urnes biologiques. Appelées aussi encore éco-urnes et bio-urnes, elles sont fabriquées en matériaux biodégradables tels que l’argile, la fécule de maïs (polymères), le sable, le sel, la

gélatine, le bambou et d’autres matériaux organiques ou végétaux dont la dégradation commence dès qu’elle est posée dans la terre ou immergée. Ainsi, les urnes en sel, fabriquées avec du sel très pur provenant de l’Himalaya, se décomposent dans l’eau en quatre heures. Il existe bien sûr un très grand choix de formes et de couleurs. Et il est possible d’y ajouter un texte personnel, un petit dessin ou une photo, qui sera peint ou imprimé sur l’urne.

Les urnes qui se muent en arbres L’urne-arbre est une alternative écologique conçue pour que le défunt redevienne poussière tout en donnant naissance à un arbre qui fera office de plaque commémorative en lieu et place d’une pierre tombale. Elle existe principalement sous deux formes : le Spiritree et l’urne Bios. • Le Spiritree est composé de deux éléments. La partie inférieure de l’urne, en forme de large soucoupe, est faite en argile, sciure et sphaigne ; la partie supérieure, qui constitue le couvercle, est faite en céramique semi-poreuse – ce qui va permettre à l’eau de s’infiltrer – et est percée en son centre d’un large

trou. Lors de la plantation, on répartit les cendres en cercle dans la moitié inférieure, puis l’on y place une graine en son centre. On remet ensuite le couvercle en céramique et l’on dispose une petite quantité de terre sur la partie centrale de celle-ci. Il ne reste alors plus qu’à arroser. Le couvercle blanc restera intact jusqu’à ce que le tronc de l’arbre grandissant soit assez fort pour casser la céramique. • Entièrement biodégradable, l’urne Bios se présente comme un grand gobelet fabriqué à base de fibres de noix de coco. Dans son compartiment supérieur sont placées des graines d’arbres mélangées avec de la tourbe, des fertilisants biologiques et de la cellulose. Recueillies dans la partie inférieure, les cendres du défunt donneront un « coup de pousse » aux graines lorsque celles-ci commenceront à se développer, tandis que l’urne se décomposera. Quel que soit le procédé, il convient, au préalable, de notifier à la commune l’endroit où l’on souhaite déposer l’urne. Si tout se passe correctement, on obtiendra un bel arbre né des cendres de l’être cher lequel commencera ainsi, en quelque sorte, une nouvelle vie. Sources : www.beforeyougo.be, www.consoglobe.com et « Le Temps ».

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Et vers quelles matières la tendance verte évolue-t-elle ? A Court-Saint-Etienne, Laurence Chabot a déjà vu débarquer des cercueils en osier (4 ou 5 par an), ainsi qu’en… pulpe de betteraves – lequel a poliment été refusé. Et les urnes ? « La quasi totalité des familles n’en ont pas encore choisi en arrivant à notre crématorium. Nous leur proposons alors une urne en aluminium, dont le prix est inclus dans celui de l’incinération, ou une urne en sel, pour laquelle nous demandons un supplément de 50 euros. »


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« En Wallonie, le prix passe avant l’écologie ! »

Voguer pour l’éternité Si l’appellation est bien trouvée – sur un lit en osier, on peut voguer pour l’éternité –, ce n’est cependant pas de lui

qu’elle vient, mais une jeune secrétaire de direction habitant Hannut, Claudine De Coster. Amenée, suite à la disparition brutale de son père, à réfléchir à une approche différente de la mort, celle-ci a eu l’idée, en 2010, afin d’insuffler un peu de légèreté autour de ce moment toujours difficile qu’est le grand départ, de créer sa petite société et d’importer des Pays-Bas des cercueils différents, c’est-àdire personnalisés – on peut y accrocher des fleurs, des foulards… –, plus légers et plus rapidement biodégradables. Quand elle s’est retirée du projet pour reprendre à plein temps son activité professionnelle initiale, Cédric a repris le nom et le site internet d’Alveus, tout en se limitant à l’organisation de funérailles.

Des cercueils plus onéreux

« Même si je me suis spécialisé dans ces cercueils plus écologiques, je n’en vends que 10% environ », explique Cédric Vanhorenbeke. « La raison ? En Wallonie et

à Bruxelles, les gens sont avant tout sensibles au prix. Or, bien que les cercueils en matière tressée proviennent de pays où la main d’œuvre coûte beaucoup moins cher qu’en Belgique, comme l’Indonésie ou

la Pologne, ils restent plus onéreux qu’un cercueil en bois massif fabriqué de façon industrielle. Ainsi, chez moi, le prix de départ d’un cercueil en osier équivaut au prix maximum d’un cercueil en sapin. »

En Angleterre, la mode est au bio-cimetière Au Royaume-Uni, concilier mort et écologie n’a rien de tabou, au contraire ! Le Natural Death Centre, à Londres, a ouvert la voie aux funérailles écologiques en 1993. Des dizaines de bio-cimetières lui emboîtent le pas chaque année. Il s’agit de clairières ou de forêts qui viennent peu à peu remplacer les cimetières traditionnels. Rien ne distingue ces endroits des autres zones naturelles, sinon qu’ils sont renseignés comme « Natural Burial Grounds » (sols d’enterrement naturels) et bien délimités. Si l’enterrement est récent, on voit que la terre a été remuée mais rien de plus. Ces aires naturelles sont accessibles au public : on peut s’y balader et même profiter des bancs pour pique-niquer. Ce sont des lieux privilégiés pour communiquer avec la nature tout en communiant avec le défunt. Mais comment se recueillir à l’endroit exact où l’être cher est enterré si l’espace est dépourvu du moindre repère visuel tel que pierres tombales ou croix ? En se munissant d’un GSM sur lequel on a enregistré les coordonnées exactes du lieu de l’ensevelissement, lesquelles sont également enregistrées au cadastre. Mais l’on peut aussi se contenter de se balader et se recueillir dans la clairière sans éprouver le besoin de rester planté à un endroit précis. Notons que si le Royaume-Uni est pionnier en matière de bio-cimetières, d’autres pays ont également adopté pareils sites, tels les Pays-Bas, la Suède, les Etats-Unis, et, plus récemment, la France.

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Cédric Van Horenbeke est un jeune entrepreneur de pompes funèbres installé à Uccle, Laeken et bientôt Liège. Il baigne dans le métier depuis l’enfance. Ecologiste convaincu, il a quitté l’entreprise de son père afin de proposer des funérailles «  écologiques, éthiques et sociétales ». C’est ainsi que, depuis 2013, à côté de cercueils traditionnels en bois massif non traité, son catalogue comprend des cercueils plus « osés », en osier, rotin, tiges de bambou, feuilles de bananier ou de pandanus. C’est-àdire tressés dans des matériaux naturels pour lesquels aucun arbre n’a été abattu. Il propose également des urnes en polymères dégradables – à base d’amidon de maïs –, bambou, osier ou laine. Le nom de sa coopérative ? Alveus. Un mot latin signifiant « lit de rivière ».


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