Sen ors
D� �’�i�� p��� �es��� � l� m�is�� Supplément rédactionnel au journal du jeudi 24 novembre 2016 AL/HW/VV
À la maison et nulle part ailleurs a ncas E p p e nk r u il e s s y h t dévo ouleur e ll e c l o g o ! v u o sa n ouveau nn e t so
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Édito
Les aidants proches, piliers du bien-être de nos aînés Devoir, évidence, altruisme, fardeau parfois aussi. L’aide à nos aînés proches prend des formes et des accents divers. Dans tous les cas, son impact est considérable, sur la société comme sur l’économie.
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Corinne Marlière
Sommaire Les aidants proches - Ces seniors qui aident les seniors 4-5 - Informer et soutenir, un enjeu crucial 6-7 - Portrait : Nathalie et Maurice, « pour ne rien regretter » 8-9 - Portrait : quand la maladie chamboule tout 10-11 - Une aide financière indispensable 12 La santé - L’importance des bons médicaments 14-15 - Les amis, c’est bon pour la santé 16-17 La mode - Pour se sentir bien dans sa peau 18-19 La vie quotidienne - Conduire en toute sécurité
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Les loisirs Fotolia
L
a population belge vieillit. Le constat n’est pas neuf, mais pose de plus en plus question concernant l’accompagne ment de nos aînés. Se payer une maison de retraite pendant 10, 15 ou 20 ans n’est pas une évidence pour tous. Alors, il faut tenter de rester chez soi le plus longtemps possible. Des services existent (infirmière ou repas à domicile, aide mé nagère, etc.), mais ils ont eux aussi un coût. C’est là qu’interviennent les aidants proches. Ces personnes aux tâches essentielles et multi ples épaulent les aînés pour qu’ils puissent rester dans leur maison ou leur appartement malgré les difficultés liées à l’âge ou la santé. Un fils qui rend visite chaque jour à sa maman pour quel ques courses, une bellefille qui se charge du linge ou des dîners, une voisine pour un coup de main dans les tâches ménagères… Ces interven tions peuvent sembler anodines, mais elles sont tout le contraire. Parce que les infrastructures, le budget et le personnel actuels sont bien insuffi sants pour remplir toutes ces tâches. Une en quête détermine que la valeur économique d’un aidant proche peut atteindre plus de 1 000 € par mois. Voilà pourquoi il est essentiel que ce rôle d’aidant proche soit reconnu et soutenu. On parle toujours de l’aîné à aider, mais le proche qui
consacre son temps, sa vie parfois, à l’accompa gner est trop souvent oublié, relégué au second plan. Les autorités politiques en prennent tout doucement conscience, surtout en Flandre. Mais il reste beaucoup de chemin à parcourir.
La santé et la vie sociale intimement liées Dans ce dossier, il est aussi question de la santé, préoccupation majeure des seniors. Avec ce cons tat qui peut paraître étonnant : la vie sociale, les amis, les activités en groupe sont bons pour la santé. Une expérience a même montré que les personnes bien entourées affichaient plus de ré sistance à la douleur. Et donc se portaient mieux. Rencontrer d’autres aînés, donc. Par le biais des loisirs, c’est un bon moyen, qu’ils soient intellec tuels (dans les universités du troisième âge, par exemple) ou sportifs avec la pratique de la Zumba gold, amusante discipline accessible aux aînés. Autre moyen de se sentir bien : se rapprocher de sa famille, en se lançant dans la réalisation d’un arbre généalogique ou la rédaction d’un livre de vie à transmettre à ses descendants. Car chaque existence est riche d’un récit unique et mérite, comme ces aidants de l’ombre, qu’on s’y attarde. Nous vous proposons de le faire avec vous dans ce dossier tourné vers les années retraite. À con cevoir réellement comme une seconde vie.
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- Sa retraite à l’étranger 22-23 - À l’université à tout âge 24 - Zumba gold : garder la forme en s’amusant 26 La transmission - Comment éviter les droits de succession 28-29 - La généalogie, comme une enquête policière 30 - Faire de sa vie un récit 32 La pension - Se préparer à cotiser plus 34-35 Le logement - Maisons de repos : où les trouver et à quel prix 38-39
Réalisation Rédaction : Céline Demelenne, Catherine Ernens, Églantine Nyssen et Christian Sonon
Mise en page et graphisme : Hélène Quintens et Denis Petit Coordination : Corinne Marlière
O Seniors
Les aidants proches
Des seniors qui aident des seniors, pour le meilleur et le difficile Une personne sur dix serait « aidante proche » dans notre pays. Les aidants proches des personnes âgées dépendantes jouent un rôle extraordinaire dans notre société. Un miracle quotidien. Mais qui a ses côtés moins roses.
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Catherine Ernens
«L
a voir bien dans sa peau avec son chat sur les genoux, c’est ma récom pense », explique MarieDomini que qui s’occupe de sa maman. Un choix qu’elle a fait voici quatre ans. Depuis lors, sa vie s’est en quelque sorte arrêtée pour tourner autour de sa maman. Plus de vie personnelle, plus de petit ami, plus de shopping. « La lever, l’habiller, la mettre sur une chaise percée, c’est mon quotidien », ajoutetelle. MarieDominique est ce que l’on ap pelle « aidant proche ». On estime que 10 % de la population est dans cette situation, à des degrés très divers : du coup de main occasionnel au temps complet. Il est donc difficile de dresser un portrait type d’un aidant proche ou de lui coller une étiquette. « L’épouse fait les repas depuis toujours, par exemple. Son mari, à 90 ans, ne serait plus capable de se faire à manger s’il devait le faire luimême. Estce que c’est de l’aide ou de la solidarité intrafamiliale habituelle ? Faire les courses de sa voisine âgée en même temps que les siennes, estce être aidant proche ? », interroge Aman dine Masuy, sociologue et chercheuse à l’IWEPS (l’Institut wallon de l’évaluation, de la prospective et de la statistique).
sidérablement en raison des avancées médicales. « C’est vers 80 ans qu’on devient généralement dépen dant. Or, on ne parle pas assez du phénomène des aidants proches dans le cadre du vieillissement de la po pulation », dénonce Amandine Masuy. La Fondation Roi Baudouin a lancé une vaste en quête sur le sujet. Menée par l’UCL, elle démontre
« À partir du moment où la société reconnaît ce rôle, le valorise et met un réseau autour, c’est plus pérenne. »
On trouve énormément de femmes Dans la loi belge du 12 mai 2014, l’aidant proche est défini comme « la personne qui apporte une aide et un soutien continus ou réguliers à une personne dont les besoins importants en soins sont reconnus ». Ce sont très souvent des seniors qui aident d’autres seniors. Et énormément de femmes. Se passer des aidants proches tant aujourd’hui que dans le futur est pres que inimaginable à partir du moment où, en 2020, 25 % de la population belge aura 65 ans ou plus. Le nombre d’années pendant lesquelles on vit avec des incapacités qui rendent dépendant a augmenté con
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que les aidants proches consacrent en moyenne 4,2 heures par jour à l’aide et aux soins. Le travail fourni par les aidants proches constitue une force économique invisible mais tellement réelle que, sans cette solidarité humaine au quotidien, notre société pourrait s’écrouler. Remplacer les gestes, l’at tention et le temps qu’offrent les aidants proches se rait impossible à financer. La valeur économique moyenne de l’aide des proches varie entre 267 et 1 194 € par mois, selon cette étude.
« Cette aide est un devoir moral » Devenir aidant, cela se fait souvent progressive ment. Parmi eux, on trouve beaucoup de couples âgés. « Ce sont des groupes à risque. Le conjoint aide trop souvent jusqu’à l’épuisement. Cela peut mener à l’institutionnalisation des deux parce qu’ils ont été au delà de leurs limites, rapporte Amandine Masuy. À partir du moment où la société reconnaît ce rôle, le valo rise et met un réseau autour, c’est plus pérenne. » Les personnes de plus de 70 ans représentent un peu plus de la moitié des aidants proches cohabi tants. Ils constituent un groupe à risque, souligne l’enquête de la Fondation Roi Baudouin. À cet âge, les nombreuses heures consacrées à des tâches phy siques peuvent occasionner des problèmes de santé ou d’isolement social. La génération « sandwich », celle des babys boo mers, est particulièrement concernée par cette si tuation. Ils s’occupent très souvent à la fois de leurs petitsenfants et de leurs parents âgés. Et ce n’est vraiment pas simple pour eux. « Cette aide est un de voir moral, mais il est conditionné à la fois à la qualité de la relation familiale mais aussi à la proximité. L’éloi gnement géographique rend l’aide difficile », détaille Amandine Masuy. Les enfants qui habitent loin of frent plutôt une aide financière comme une garde malade ou une aide ménagère.
« Cette aide est un devoir moral, mais il est conditionné à la fois à la qualité de la relation familiale et à la proximité », explique la sociologue Amandine Masuy. De Visu – Fotolia
Quand l’aidant n’ose plus dire sa fatigue L’ 1. 40 % des aidants proches cohabitent avec la personne dont ils prennent soin. 2. La présence d’un aidant pour les activités quotidiennes permet de réduire la durée d’une hospitalisation de 15 à 5 jours. 3. Les aidants proches : des maillons clés pour les personnes fragilisées (Fondation Roi Baudouin).
engrenage de l’aide peut devenir infernal. Sans qu’on s’en rende compte, on aide de plus en plus, au fil du temps. Tellement qu’un jour arrive où on n’en peut plus. « On est tellement centré sur la personne qu’on aide, qu’on finit par s’oublier. On ne met plus de limite. On se noie complètement, explique Caroline Ducene, coordinatrice de l’ASBL “Aidants proches”. Et la société contribue à ça. Quand on va chez le médecin, il ne voit et ne s’intéresse qu’à la personne aidée. L’aidant, lui, est invisible. »
« Chapeau d’être là » L’invisibilité : c’est le grand problème des aidants. Ils se coupent parfois en quatre pour être présents à tout moment, pour conduire le parent qu’ils aident à un rendez-vous médical. Sur place, les médecins n’ont aucune attention pour la personne. « La reconnaissance commence là : en prenant l’aidant en considération, avec quelques mots, en disant “chapeau d’être là, de consacrer du temps précieux à
trop d’énergie de trouver des solutions. » Marie-Dominique en témoigne. Elle aide sa maman depuis quatre ans. Au fil du temps, les copines ont disparu. Plus le temps de sortir avec elles. Certaines sont gênées d’avoir choisi de placer leur mère dans un home plutôt que de s’en occuper, par exemple.
Groupes de parole Lisa F. Young - Fotolia
être là pour votre parent”. Ça ne coûte rien. Il s’agit d’éveiller la conscience collective à développer des réponses solidaires des aidés comme des aidants », explique Caroline Ducene. Autre problème : souvent, les aidants n’ont pas envie que ce qu’ils font se sache. Ce n’est pas la belle facette de la vie, ça fait fuir. « Par la force des choses, on se replie. Les amis ne viennent plus et l’aidant ne sort plus de chez lui parce que ça lui demande
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Face à cela, des groupes de parole sont organisés pour que les aidants proches puissent se retrouver entre eux. À Namur, un groupe nommé « Oser dire sa fatigue » se réunit régulièrement. Une psychologue est chaque fois présente de telle sorte que, même si un seul aidant proche vient à la réunion, il sait qu’il sera accueilli, écouté, soutenu. « Les personnes sont en général dix ou vingt. Elles sont invitées à s’exprimer, à dire leur épuisement. C’est l’occasion aussi d’obtenir des informations sur les aides à trouver, à gauche, à droite », explique une responsable. C.Ern.
O Seniors
Les aidants proches
Informer et soutenir les aidants : un enjeu crucial Pour s’informer et trouver des solutions, des outils et des relais existent. L’ASBL « Aidants proches », créée en 2006 à l’initiative de la Fondation Roi Baudouin, est là pour ça.
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Catherine Ernens
A
ffection, gratuité, solidarité : entre la per sonne aidante et celle qui est aidée, il y a beaucoup de générosité. « C’est une relation particulière qui se crée. Si c’est sain, c’est beau. Cela nourrit l’aidant comme l’aidé », explique Caroline Ducene, de l’ASBL « Aidants proches ». Prendre un aîné en charge est aussi souvent très lourd. Le temps in vesti, la charge psychologique, les conséquences sur l’activité professionnelle et l’accès aux droits sociaux sont de véritables écueils. Pour s’informer et trouver des solutions, des outils et des relais existent. L’ASBL « Aidants pro ches », créée en 2006 à l’initiative de la Fondation Roi Baudouin, est là pour ça. Située à Namur, elle a développé des antennes partout en Wallonie et vient même d’en ouvrir une à Bruxelles, en fé vrier 2016.
Chantage, culpabilité, maltraitance Les problèmes qui peuvent surgir ? Un chantage affectif insidieux ou de la peur, explique Caroline Ducene. La personne aidée exprime un “j’espère bien que tu ne me mettras jamais dans une mai son de repos”. Cela engendre de la culpabilité. Et parfois de la maltraitance. « L’aidant peut, de son côté, faire des chantages sur des questions matériel les ou faire payer la mauvaise relation qu’il a eue par le passé avec le parent aidé, note encore Caroline Ducene. Les personnes disent “je lui dois bien ça” ou “on s’est marié pour le meilleur et pour le pire, donc…” Dans certains couples âgés, cela rend impos sible ou impensable de déléguer certaines tâches. Et ces couples préfèrent vivre dans la précarité en ter mes d’hygiène », explique encore l’experte. Les personnes ne veulent pas d’intrusion chez elles. Ou ne veulent pas aller en maison de repos.
Ou disent : « on ne veut pas être le fardeau de nos enfants, de notre entourage ». « Les situations les plus difficiles sont celles qui n’ont pas été anticipées », souligne Caroline Ducene. Des drames peuvent survenir. Il y a quelques années, un mari a assas siné sa femme, atteinte d’Alzheimer, avant de se suicider. S’il existe en Wallonie des solutions de répit, des
« C’est une relation particulière qui se crée. Si c’est sain, c’est beau. Cela nourrit l’aidant comme l’aidé. » lieux dédiés à de courts séjours pour la personne âgée, ils sont peu utilisés. Ils sont mal connus ou laissés de côtés à cause de freins psychologiques comme l’impression d’abandonner la personne. Il faut dire que ces lieux sont généralement situés à côté ou au sein même des maisons de repos. Or, s’il y a bien un repoussoir pour le binôme aidant aidé, c’est celui de la maison de repos. Informer est une des missions prioritaires de l’ASBL. Chaque année, depuis trois ans, une se maine de l’aidant proche se déroule la première semaine d’octobre. « C’est difficile de toucher les
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aidants proches. Ce qu’on sait, c’est que sur les 80 activités proposées, 2 ou 3 fonctionnent superbien, par le biais de la proximité, l’envoi d’un courrier per sonnalisé ou le boucheàoreille », rapporte Caroline Ducene.
La disponibilité pourrait se raréfier Si le besoin de soutien des aidants proches est à ce point crucial, c’est aussi parce que leur dis ponibilité pourrait baisser dans les années à ve nir. Les femmes, qui sont majoritaires dans ce rôle, sont de plus en plus nombreuses à tra vailler. Or l’âge de la pension recule de plus en plus dans le temps. Et l’individualisation des modes ou choix de vie augmente. Être aidant proche expose au risque de très grosse fatigue, voire d’épuisement. Soixante pour cent des aidants proches ont ac tuellement une activité professionnelle. Seuls 8 % d’entre eux ont réduit leur horaire de tra vail : soit parce que cette réduction occasionne une perte de revenus, soit parce qu’elle est mal acceptée par l’employeur. « Les aidants proches qui sont encore professionnellement actifs ont besoin d’être épaulés par des services », recommande la Fondation Roi Baudouin. Par ailleurs, « il est important que les intervenants professionnels voient dans les aidants proches des al liés et des experts dans les soins à apporter : ils con naissent les sensibilités de la personne aidée et ils ont euxmêmes déjà essayé beaucoup de choses », rap porte Hilde Weckhuysen, de l’association fla mande « Ons Zorgnetwerk ». >ASBL « Aidants proches », route de Louvain-la-Neuve 4, à 5001 Belgrade. Permanence téléphonique : 081 30 30 32.
www.docaidants.be
« Quand on aide, il faut faire attention au syndrome mère Teresa » N
ous avons trop souvent une image biaisée, stéréotypée et négative des personnes âgées que nous voyons comme fragiles, dépendantes et dépassées. Cela se nomme l’âgisme, une forme de racisme ou de sexisme à l’égard des personnes âgées. À cause de cela, nous développons des attitudes qui ont des effets négatifs sur la santé physique et mentale des personnes âgées, selon une analyse de l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
L’ASBL « Aidants proches », située à Namur, a développé des antennes partout en Wallonie et vient même d’en ouvrir une à Bruxelles.
L’aide rend dépendant Le psychologue Stéphane Adam (ULg) prévient : une image négative de la vieillesse fait se développer ce qu’il nomme « le syndrome mère Teresa ». Selon lui, plus on
aide une personne âgée, plus elle devient dépendante et plus elle a tendance, en fait, à décliner. « La majorité des personnes âgées sont heureuses. Le bonheur est plus important chez elles ULg que chez les jeunes, explique Stéphane Adam. Si la prescription d’antidépresseurs est plus importante chez les aînés, c’est à cause des clichés que le personnel médical partage, comme la population en général. »
Donc, plus j’aide une personne âgée, moins bien elle se porte », estime le sociologue Et le spécialiste de raconter une expérience qu’il a réalisée dans une maison de repos lors d’un repas. Le personnel aidant coupait la viande d’une personne à la place d’un résident avant de passer à l’assiette suivante. Le monsieur a trouvé sa viande mal coupée et il l’a recoupée lui-même. « Il faut faire la différence entre la réalité et ce qu’on pense. Et donc, l’aide qu’on donne à une personne
Le nombre d’enfants que vous avez, et leur sexe, prédit comment votre mémoire va décliner, rapporte le sociologue. « Les filles viennent chercher le linge et donc la mémoire décline. Les garçons, au contraire, apportent le linge et font “travailler” leurs parents.
âgée est-elle subjective ou objective ? Dans le secteur du soin, les statistiques sont biaisées. Il existe tellement de biais, comme imaginer que vieillissement égale dépression, que les bases ne sont pas correctes », conclut Stéphane Adam. C.Ern.
Trouver du soutien (ou pas) du côté des mutualités L
es mutualités, côté francophone, avancent en ordre dispersé sur la question des aidants proches.
Des répits à domicile sont organisés: www.aideetsoinsadomicile.be. Les centres « séjours et santé » permettent aux membres des Mutualités chrétiennes de prendre des vacances et des séjours de convalescence. Un site web sur lequel les aidants proches peuvent interagir sera créé en 2017. Les aidants proches auront la possibilité de remplir un formulaire de contact. Les travailleurs sociaux s’engagent à répondre dans les trois jours. Si besoin, un travailleur social fera le déplacement. L’idée d’un avantage spécifique « aidant proche », via l’assurance complémentaire, fait son chemin.
Partenamut Partenamut est la seule à offrir une aide financière, avec un accompagnement sur mesure et selon une procédure claire, simple et efficace. Un formulaire en ligne existe ou un numéro de téléphone. Selon votre situation, Partenamut propose ensuite un entretien avec sa cellule spécialisée « aidants proches ». Si l’aidant répond aux critères, il sera ensuite reconnu comme « aidant proche Partenamut » pour un an. Partenamut offre les avantages suivants : jusqu’à 250 € par an pour une aide ménagère ou familiale. Jusqu’à 180 € par an chez un psychologue. Et si votre proche souffre de la maladie d’Alzheimer, un accompagnement par un ergothérapeute. Partenamut propose aussi la location de matériel médical, les conseils d’ergothérapeutes pour l’aménagement du domicile, le soutien d’une assistante sociale… > www.partenamut.be (onglets « Outils et services », « Solutions et assistance » , « Accompagnement »). 02 549 76 70
Lehtikuva/Reporters
Solidaris Les Mutualités chrétiennes Les Mutualités chrétiennes sont les plus avancées en termes de réflexion sur la question et de couverture qualitative. On trouvera une foule d’informations via www.mc/aidantsproches ou sur www.enmarche.be/ services/maladies-chroniques-et-handicap/j-aidemon-epouse-au-quotidien-et-ca-devient-difficile.htm
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Du côté de Solidaris (mutualités socialistes), il n’y a pas encore de grilles ou d’avantages à destination des aidants proches. Mais la réflexion et la recherche de solutions seront lancées prochainement à travers un groupe réunissant l’ensemble des acteurs de Solidaris. Pour l’heure, des groupes de parole existent dans la région du Centre à Soignies, dans le Brabant wallon et à Namur. C.Ern.
O Seniors
Les aidants proches
« Je me suis occupé de mes parents pour qu’ils se souviennent de moi » Nathalie et Maurice habitent Marche-en-Famenne. Pendant plusieurs années, ils se sont occupés de leurs proches. Maurice de ses parents, Nathalie de ses beaux-parents.
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E
Céline Demelenne
ntre la passion du rugby et celle de la moto, la famille Huygens a un emploi du temps bien chargé. Ins tallés à MarcheenFamenne, Mau rice et Nathalie se décrivent spontanément comme des bons vivants. Un événement vien dra cependant bouleverser leur quotidien. Un diagnostic médical, et c’est la douche froide : la mère de Maurice souffre d’un cancer. D’em blée, la petite famille s’organise. « Ce qui est venu compliquer la donne, c’est que mon père était lui aussi malade, souligne Maurice. À 65 ans, 6 mois après sa pension, il a eu une thrombose. Et c’est ma mère qui s’en est occupé pendant toutes ces années. » Le défi s’annonce délicat, mais il en faut plus pour décourager ce couple de battants. La dé cision est naturelle, elle coule de source : ils s’occuperont de leurs proches. Rapidement, ils se répartissent la tâche. Nathalie est toute désignée pour prendre soin de sa belle mère. « Elle n’a eu que trois fils, donc c’était à moi de l’aider. J’allais avec elle faire les courses, je l’accompagnais aux rendezvous médicaux, mais je faisais aussi sa toilette, après avoir bénéficié des conseils d’une infirmière. » Pas évident, « mais ma bellemère préférait que ce soit des personnes de la famille qui s’occupent d’elle, plu tôt que des étrangers ». Maurice et Nathalie ne comptent pas leurs heures. « Heureusement que mes parents habi taient dans la même rue que nous ! » À cette époque, ce duo attachant endosse déjà le rôle d’aidant proche. « Bizarrement, à ce momentlà, mon père a eu un regain d’énergie. Je pense qu’il s’est rendu compte que sans ma mère, il ne serait pas grandchose. » Quatre mois plus tard, le cancer a eu raison de la mère de Maurice.
Un nouveau combat Suite à un problème de santé, le Marchois est contraint de suspendre son activité profes sionnelle. Il continue ainsi à s’occuper de son père, après le décès de sa mère. « J’étais tous les jours avec lui. Je l’habillais, je lui faisais à man ger. » Nathalie comprend cette démarche et
« Mes parents ont fait énormément de choses pour nous et pour notre fils. C’est normal de leur rendre la pareille. »
EdA Mathieu Golinvaux
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est d’un grand soutien. « Même pendant nos temps libres, mon père était avec nous, poursuit Maurice. Il nous accompagnait au resto, par exemple. Chez nos amis, c’était quand même plus délicat. Certains le connaissaient bien, d’autres pas du tout. » Cette situation dure un peu plus de deux ans, jusqu’en décembre 2014. Maurice n’a plus le choix, les soins de santé de son père devien nent ingérables à l’échelle familiale. Il ira en maison de repos, à contrecœur. « Mais malgré tout, je passe encore tous les jours ! »
Le devoir d’un enfant Être aidant proche implique des concessions et de multiples contraintes, comme celle d’être là pour l’autre à tout moment. Finale ment, qu’estce qui justifie un tel investisse ment ? « C’est une promesse que Maurice a faite à sa maman », indique Nathalie. « Et puis, pour moi, c’est juste normal, ajoute l’intéressé. Mes parents ont fait énormément de choses pour nous. Mon père a travaillé dans le bâtiment toute sa vie. Il a offert une maison à chacun de ses en fants. Et mes parents ont toujours été présents pour notre fils. » Ce statut d’aidant proche, c’était donc une façon de les remercier et de leur rendre la pareille. Comme une recon naissance mutuelle. Et si c’était à refaire ? Nathalie et Maurice le clament d’une seule voix : ils feraient exacte ment la même chose. Pour ne rien se repro cher, mais aussi pour exister aux yeux de leurs proches. « Mon père souffre aujourd’hui d’Alzheimer. Il n’a plus de mémoire à court terme… Ce qui me motive ? Je me dis que si je continue à aller le voir, il se souviendra de moi. »
Un engagement, et quelques regrets
Malgré les difficultés et le manque de soutien externe, Nathalie et Maurice sont restés soudés. Ils sont fiers de s’être investis pour leurs proches.
S’impliquer comme aidant proche représente évidemment une grande responsabilité. Avec le recul, les choix que l’on pose peuvent paraître infondés ou inappropriés. Bien qu’ils soient satisfaits de leur intervention, Nathalie et Maurice ont un regret : « Si c’était à refaire, je n’aurais pas emmené ma mère à l’hôpital pour les soins palliatifs. Quand on a pris cette décision, on avait l’impression que ça pouvait peut-être lui faire du bien, parce qu’elle ne s’alimentait même plus. » Une fois arrivé à l’hôpital, Maurice déchante : « Ma mère m’a demandé pourquoi je l’emmenais ici. » Aujourd’hui encore, il en parle difficilement : « Pour ce que les médecins ont fait, on aurait dû la laisser à la maison, jusqu’à la fin. »
EdA Mathieu Golinvaux
Pour ses beaux-parents, Nathalie s’investit pour ne rien regretter « J’ « Le plus difficile, c’est de les voir dépérir et ne pas vouloir se battre. On a envie de leur dire que la vie vaut la peine et que, malgré les difficultés, il y a encore de beaux moments à partager. »
ai une formation d’assistante sociale, donc je pense que cela a joué dans la décision d’aider mes beaux-parents », sourit Nathalie. Lorsque ceux-ci tombent malades, la Marchoise occupe un rôle décisif : celui de soutenir son conjoint et de s’investir pleinement dans cette aide quotidienne. Elle accompagne d’abord sa bellemère, avant de veiller sur son beaupère. Et ce, malgré des relations compliquées. « À une époque, c’était vraiment très tendu entre nous. Je suis quand même restée sept ans sans leur parler, même si mon fils a continué de voir ses grands-parents. Mais je pense avoir plutôt bon caractère, donc quand ils ont eu besoin de moi, j’étais là pour eux. » Cette mission d’aidant proche lui a d’ailleurs permis de percevoir une autre facette de ces personnes,
père, lui, ne nous le dit pas personnellement, mais il apprécie notre aide. Il l’explique souvent à d’autres personnes, qui nous le répètent. »
Un soulagement en fin de course
ÉdA Mathieu Golinvaux
qu’elle côtoyait régulièrement. Les tensions se sont alors tout à fait apaisées, laissant place à une certaine complicité, mais aussi à une véritable reconnaissance. « Ma mère était parfaitement consciente de ce qui se passait, et de ce qu’on faisait pour elle, Nathalie et moi, souligne Maurice. Pour moi, c’était normal parce que je suis son fils, mais Nathalie a été d’un grand soutien. Mon
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Aujourd’hui, Nathalie reçoit encore son beau-père chez elle une fois par semaine, le dimanche. « Et c’est un sacré caractère », précise Maurice. Rien qui puisse cependant agacer cette mère de famille. « Au début, quand il était en maison de repos, j’allais même le voir tous les jours alors que je ne suis que sa belle-fille. Il y a peu, je lui apportais encore ses médicaments. » Si la situation est loin d’être idyllique, Nathalie est soulagée de le savoir entre de bonnes mains, en maison de repos. Comme Maurice, elle estime avoir accompli son devoir, pour ses beaux-parents, mais aussi pour son conjoint. C.D.
O Seniors
Les aidants proches
Voir un proche s’oublier, pas toujours facile Une maladie chamboule tout. Non seulement la vie du patient, mais aussi celle de son conjoint qui devient souvent aidant proche élu par circonstances.
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Églantine Nyssen
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ous avons rencontré Monsieur Robert (nom d’emprunt) dans un café à Uccle. Cela fait cinq ans que sa femme souffre de la maladie d’Alzheimer. Depuis, s’en occuper est devenu son métier. Leur vie, sa vie, leurs projets, ses projets ont tous été bouleversés par la maladie. Chaque instant, il le dédie à sa femme. Cela fait quelques temps qu’elle ne sait plus rester seule. Pour venir nous retrou ver, il a fait appel à une gardemalade. Elle vient de temps en temps la semaine pour lui permettre de souffler un peu.
S’occuper d’un malade, un métier en soi Savezvous comment vous comporter face à une crise de panique ? Savezvous comment réagir quand, dans un moment de lucidité, votre femme se rend compte à quel point elle est diminuée ? A priori non. Comme la plupart des gens. Pourtant, de plus en plus de conjoints sont confrontés à ce genre de situation puisque l’on recense aujourd’hui plus ou moins 100 000 cas d’Alzhei mer en Belgique. Monsieur Robert a appris sur le tas. Et a aussi trouvé de l’aide dans l’association Alzheimer Bel gique. Il a par exemple appris à choisir ses ba tailles. À ne pas tout le temps être sur son dos. « Et tant pis si elle remet un dentifrice dans le caddie quand on va faire les courses, alors qu’on en a déjà 14 à la maison. On finira bien par les utiliser. »
mon épouse ne venaient pas d’elle mais de la maladie. J’ai dû rapidement admettre que je ne vivais plus avec celle que je connaissais. C’est une autre personne. Je vis avec un fantôme qui habite le corps de ma femme, mais pas ses réactions. Parfois, quand elle me pose trois fois la même question en une heure, je me mords
« Quand on a un conjoint atteint d’Alzheimer, tout peut être une source de conflit. Il faut choisir ses batailles. »
« Ce n’est plus ma femme » Pour Monsieur Robert, la vie d’un aidant proche est remplie de caps. Des étapes qu’il faut franchir pour se préserver mais aussi pour aider son con joint au mieux. « Je me suis, par exemple, rapide ment rendu compte que certaines des réactions de
ÉdA Églantine Nyssen
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les lèves. Je sens que je vais m’énerver. Mais je sais très bien que ce n’est pas elle qui parle. C’est la maladie. Pour un proche, un mari c’est difficile à admettre. » Un autre cap est d’admettre de voir celui ou celle qu’on aime diminué. « Elle était un peintre che vronné, aujourd’hui elle colorie des mandalas. Elle adorait cuisiner. Aujourd’hui, elle ne sait plus com ment allumer le four. Elle était impliquée dans plu sieurs associations, aujourd’hui elle a dû tout aban donner. »
Apprendre à vider son sac Heureusement, Monsieur Robert peut compter sur sa fille pour vider son sac. « Cela m’arrive de l’appeler et de lui dire “surtout ne dis rien, écoute”, et de parler, parler. Cela fait du bien de se décharger. J’ai aussi la chance d’avoir une famille unie avec une fille qui n’habite pas très loin. Ma famille me sert de pilier. Parfois, c’est très dur de se confier, peu de personnes comprennent ce qu’on vit. » Il a également fait la connaissance d’autres aidants proches grâce à Alzheimer Belgique. Ces rencontres l’aident beau coup. Depuis leur rencontre, un certain esprit de groupe s’est formé. Tous ont besoin de garder le contact. « C’est un peu comme les Alzheimer anony mes. On rencontre des gens qui vivent des situations similaires. On peut leur poser des questions, leur de mander un avis sur tel ou tel neurologue. On peut ex trapoler certaines situations à la sienne. » Enfin, Monsieur Robert est très reconnaissant visàvis de ses amis. Depuis quelques années, sa femme a arrêté de parler en société. Par peur de ne pas savoir terminer sa phrase. Par crainte d’oublier la chute de sa blague. Malgré tout, leurs amis continuent à les inviter, à leur proposer des restaurants. Ces moments d’évasion l’aident aussi à tenir le coup.
Des cours d’aidant proche organisés par Alzheimer Belgique P
etit à petit, des soutiens se mettent en place pour les aidants proches. Alhzeimer Belgique, par exemple, fait de l’accompagnement des conjoints et des familles une de ses nouvelles priorités. Le directeur Bernard Mangelinckx et toute son équipe prévoient de nombreux projets pour 2017, à Bruxelles comme en Wallonie.
Monsieur Robert a préféré garder l’anonymat, pour protéger sa femme.
Reporters/BSIP
et ont besoin de respirer, de se consacrer du temps pour ne pas subir la maladie. » L’institution prévoit notamment d’ouvrir un accueil de jour avec une prise en charge des malades. Actuellement, des activités d’ergothérapie sont déjà mises en place avec un remboursement pour les adhérents de Partenamut.
Leur permettre de respirer
Des ateliers d’art-thérapie
« On a vraiment pris conscience de l’importance de l’aidant dans la maladie d’Alzheimer. Les malades sont très vite perturbés avec des changements d’habitude, des changements d’environnement. Pouvoir rester à la maison avec un proche qui s’occupe de lui est donc essentiel. Et ces aidants ont également besoin de soutien. Ils ont besoin d’information, mais aussi de temps. De temps pour eux. C’est un vrai problème de ne pas pouvoir se détacher de la maladie. Certains étouffent au quotidien
Des ateliers sont également déjà organisés à Bruxelles. Les malades sont pris en charge pendant que les aidants proches prennent du temps pour discuter et s’informer sur la maladie. Après des moments d’explication sur Alzheimer, les aidants discutent et échangent sur le vécu. Ils sortent souvent rassurés de voir que d’autres personnes vivent une situation similaire. E.N. >Agenda des ateliers sur www.alzheimerbelgique.be (onglets « Nos services », « L’art-thérapie »).
ÉdA Églantine Nyssen
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O Seniors
Les aidants proches
Une aide financière pour les aidants proches En Flandre, certaines communes offrent déjà des aides financières aux aidants proches. C’est le cas aussi chez Partenamut. Une aide et une reconnaissance.
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« Le statut d’aidant proche est encore une coquille vide, alors qu’il existe d’un point de vue légal », souligne-t-on aux Mutualités chrétiennes.
Catherine Ernens Peter Maszlen – Fotolia
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n matière de politiques de soutien au vieillissement, la Flandre a une longueur d’avance sur les franco phones. Logique : elle affronte une inflation grisonnante bien avant nous. Les premières associations de soutien aux aidants proches sont nées dès 1988, à l’initia tive des mutualités. Le ministre Jo Vandeurzen (CD&V) vient de sortir un plan d’action en 110 points pour soutenir les aidants proches. Un projet qui fait rêver en Wallonie. « Avec ce plan, nous re connaîtrons l’énorme capital social que sont les aidants proches et dont la Flandre est riche », expliqueton chez le ministre. Pas moins de 26 % des Flamands ont été en position d’aidant proche durant l’année 2015 : pour un parent malade, handicapé, âgé. Parmi les 45 à 64 ans, cette proportion monte à 35 %. Un des grands objectifs est de faire se con naître le secteur des professionnels et les réa lités des aidants proches, notamment grâce à des formations. « La Flandre a mis au point des formations pratiques pour les aidants sur le “comment faire”. Nous, en Wallonie, on propose des formations sur le “comment être”. Par exem ple, comme aidant, je prends conscience que j’ai le droit d’avoir des limites », explique Caroline Ducene de l’ASBL « Aidants proches ». Ces formations pour les aidants ont leur intérêt. On parle du “tout pouvoir” de l’aidant. Il ma terne, il protège, il fait tout. Tout ça peut s’ap prendre.
Une démarche des entreprises De plus en plus d’aidants proches sont aussi
des travailleurs. Jo Vandeurzen souhaite que les entreprises adoptent une démarche proactive et soutiennent les travailleurs qui endossent ce rôle. Une proposition concrète de soutien concerne l’octroi de congés thé matiques et crédits temps. Pour les personnes peu qualifiées, le plan flamand envisage une valorisation des soins informels pour une éventuelle réintégration professionnelle fu ture.
Des primes – ou pas – pour les aidants Un soutien financier est aussi sur la table. Des primes, assez modestes, sont déjà oc troyées en Flandre aux aidants proches de certaines communes. Le ministre Vandeur zen envisage d’aller plus loin. Le plan prévoit un soutien financier dans le cadre du système de protection sociale flamand. Le soutien de vrait être attribué automatiquement ou être soumis à l’avis des mutuelles. « Le statut d’aidant proche est encore une co quille vide, alors qu’il existe d’un point de vue légal, souligneton aux Mutualités chrétien nes. Le gouvernement fédéral freine des quatre fers toute avancée en termes de droits sociaux par peur des impacts financiers liés à la recon naissance de ces droits sociaux », ajouteton. En réalité, côté francophone, il existe bien des aides financières. Mais uniquement pour ceux qui sont affiliés à Partenamut (voir page 7). « Il y a aussi beaucoup de peurs du côté des professionnels des soins par rapport à ces aides financières. Notamment que cela entre en concurrence avec ce qu’ils font », signale Caro line Ducene.
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Quinze heures d’aide à domicile pour les seniors wallons La Wallonie prépare un plan considérable pour accompagner dans sa perte d’autonomie chaque Wallon et chaque Wallonne tout au long de sa vie. Annoncée en juillet dernier, l’assurance autonomie devrait être prête dans la seconde moitié de 2017, selon les dernières projections du ministre Maxime Prévot (cdH). Pour la financer, nous payerons tous et toutes 50 € par an, avec des exceptions à 25 € pour ceux qui ont des revenus précaires. L’objectif est de permettre aux seniors en particulier, mais aussi aux personnes handicapées, de rester le plus longtemps possible à domicile et dans les meilleures conditions. Deux types d’interventions seront possibles. Tout d’abord, au domicile de la personne. Quinze heures de prestations (d’une valeur d’environ 300 € par mois) seront octroyées à la personne : garde à domicile, aide ménagère sociale, aide familiale. Par ailleurs, en maison de repos, le bénéfice de l’assurance autonomie viendra en réduction de la facture d’hébergement en fonction des revenus du pensionnaire.
O Seniors
La santé
Près d’une personne âgée sur deux reçoit une médication inappropriée Les conséquences de cette médication inappropriée ne sont pas anodines. 30 % des hospitalisations de personnes âgées y seraient directement liées. Les chutes avec fracture, par exemple, peuvent en être une conséquence directe.
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Églantine Nyssen
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es cliniques universitaires de l’UCL tirent la sonnette d’alarme. Une de leurs récen tes études établit un lien clair et direct entre une mauvaise médication et un ris que d’hospitalisation.
Trop ou trop peu de médicaments Somnifères, psychotropes et autres antiinflam matoires ne sont pas à prendre à la légère. Ils cau sent parfois plus de dégâts que de bienfaits. Cer tains médicaments peuvent, à mauvaise dose et chez les mauvaises personnes, causer notamment des chutes et des fractures. Et mener à une hospita lisation tout à fait évitable. Il faut donc être vigi lant. D’autant plus chez les personnes âgées qui éli minent plus difficilement les médicaments dans les urines. Mais une mauvaise médication ne signi fie pas toujours trop de médicaments. Certains mé decins omettent parfois la prescription de cachets essentiels aux seniors. Les anticoagulants permet tent par exemple d’éviter les caillots et de réduire considérablement le risque d’AVC chez les person nes âgées. Les médicaments pour l’ostéoporose di minuent quant à eux les risques de fractures.
nent plusieurs médicaments qui traitent le même mal. Tout cela doit être réévalué régulièrement. » Pour que le changement de prescription se passe bien, la communication avec le patient est essentielle. Il doit être impliqué dans la prise de décision. « Changer la médication d’une personne âgée peut évi demment la perturber. D’autant plus si elle prend ces cachets depuis des années. Il faut donc bien lui expli quer pourquoi on change. Souvent, les patients sont très heureux de voir leur nombre diminuer. L’écoute est également essentielle dans le métier de pharmacien. Le patient a plein de choses à nous apprendre. » Ariane est par exemple très attentive à la combi naison de comprimés incompatibles ou aux effets
Se concerter dans le milieu médical Une concertation avec tous les acteurs du milieu est également une clé pour éviter la surmédica tion. Ariane Mouzon décide très rarement d’un changement de prescription sans avoir eu un con tact préalable avec le médecin traitant ou le méde cin spécialisé auquel le malade a fait appel. « Si le traitement a été modifié, il faut en faire part au méde cin et viceversa. Quand le médecin change une médi cation, cela doit être noté quelque part pour que nous, à l’hôpital, nous sachions où le patient en est quand il arrive. Le Réseau de santé wallon (voir encadré) est intéressant de ce point de vue. Il permet de mieux échanger l’information. »
Des pharmaciens en gériatrie Face à un tel constat, plusieurs hôpitaux ont inté gré un pharmacien clinicien directement au sein du service gériatrie. Ariane Mouzon, pharma cienne clinique, travaille à MontGodinne depuis sept ans. Sa mission première est de diminuer les effets négatifs des médicaments des patients âgés en réévaluant leur traitement. Et cela passe très souvent par une réduction drastique du nombre de médicaments. « Certains patients continuent à pren dre une médication qui leur a été prescrite alors qu’ils avaient 30, 40 ans. Ils l’ont toujours prise depuis. Mais elle n’est parfois plus du tout pertinente. D’autres pren
vérifier si une adaptation de la médication ne peut pas changer la situation. » La pharmacienne fait aussi attention à l’aspect pratique de la prise d’un médicament. Si elle peut, par exemple, éviter les gros cachets, difficiles à ava ler, elle le fait. Le bienêtre quotidien de la per sonne âgée est au centre de ses préoccupations. À la fin de chaque hospitalisation, les pharmaciens en gériatrie réalisent un tableau reprenant tous les changements pour la bonne compréhension du se nior. Celuici est très important pour le suivi du pa tient.
Réduire les coûts Ariane Mouzon, pharmacienne à Mont-Godinne-
secondaires des médicaments. « Quand une per sonne va chez le médecin avec une plainte, il veut res sortir avec une solution. Mais avant de débuter un traitement, il faut faire attention et bien évaluer si les symptômes évoqués par le patient ne sont pas les effets d’un médicament déjà prescrit. C’est ce qu’on appelle la cascade médicamenteuse. Il faut en être conscient et
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Suivre le patient correctement évite des hospitali sations. Et donc les coûts. Aussi bien pour le pa tient luimême que pour la sécurité sociale. « C’est du gagnantgagnant. C’est souvent un argument qui pèse quand on change de médication. Il faut que le se nior comprenne qu’une révision est bonne non seule ment pour sa santé mais aussi pour son portefeuille. Il ne doit pas hésiter à interpeller son médecin généraliste ou un professionnel de la santé à ce sujet. »
Quelques chiffres Selon de récentes statistiques européennes : ✦15 % des 70-79 ans et près de 20 % des patients à partir de 80 ans consomment au moins 10 médicaments par jour. ✦ 40 à 50 % des personnes âgées reçoivent au moins un médicament dit « inapproprié ». ✦ À l’inverse, des médicaments utiles pour prévenir des fractures ou accidents vasculaires sont omis chez une personne âgée sur deux. Il est essentiel de se concerter entre médecin traitant et milieu hospitalier pour savoir où en est la médication avant et après l’hospitalisation du senior.
✦ Jusqu’à 30 % des hospitalisations chez les personnes âgées seraient directement liées à la prise inappropriée de médicaments.
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Que puis-je faire pour éviter cette situation ? P
4. Informer les professionnels sur votre médication
our ne pas vous retrouver dans une situation de médication inappropriée, voici quelques conseils à bien respecter.
Le Réseau de Santé Wallon a pour but de partager toutes les données médicales entre les médecins généralistes et spécialistes, les hôpitaux et les pharmacies. Il est donc très intéressant dans la coordination des soins.
1. Connaître vos médicaments Il est important que vous connaissiez vos médicaments et leurs effets. Plus vous connaissez les effets de chacun, plus vous pourrez les prévenir. Essayez également de vous renseigner sur les médicaments avec lesquels ils ne sont pas compatibles. Si vous souffrez de la maladie de Parkinson, par exemple, il est très largement déconseillé de prendre du Primpéran. Ce médicament peut, en effet, exacerber votre Parkinson.
2. Respecter les doses prescrites Si un médecin vous prescrit une dose, suivez-la. Il est également important de prendre les doses à des moments fixes de la journée. Si vous oubliez votre médicament un jour, ne le prenez pas deux fois le lendemain. Il ne faut pas dépasser la dose pres-
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crite par jour.
3. Ne pas décider soi-même de sa médication Un mal de tête, on ajoute un Nurofen à la dose quotidienne. Cette habitude peut avoir des conséquences néfastes. La combinaison de certains médicaments peut être dangereuse. Cela vaut aussi pour l’interruption. Discutez-en avec votre médecin. Attention également à ne pas prendre les médicaments de votre compagne ou compagnon.
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N’hésitez pas à discuter de votre médication avec votre médecin. N’hésitez pas non plus à lui faire part de signes ou de symptômes que vous pensez liés à un médicament. De plus, si vous êtes admis à l’hôpital, préparez une liste complète et précise de votre médication. Elle permettra au pharmacien de l’hôpital de savoir ce que vous prenez et de l’adapter éventuellement. Si vous avez arrêté un médicament peu avant votre hospitalisation, n’oubliez pas de le préciser.
5. Vérifier que vos traitements habituels soient donnés à l’hôpital Si vous êtes transférés à l’hôpital, veillez à ce que vos traitements habituels soient toujours bien donnés. Si ce n’est pas le cas, discutez-en avec votre médecin ou avec votre infirmière. E.N.
O Seniors
La santé
Passer du temps entre amis, c’est bon pour la santé Être entre amis, ça détend. Mais ça fait plus que cela. Une étude de l’Université d’Oxford montre que le lien social permet d’atténuer la douleur physique et mentale.
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Églantine Nyssen
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ire, boire un verre, jouer aux cartes, se promener, se souvenir d’histoires de quand on était jeunes. Ensemble. En fa mille ou avec des amis. Qu’estce que cela fait du bien ! Vous ne croyez pas si bien dire. Une étude de l’Université d’Oxford va même jus qu’à affirmer que les personnes entourées sup porteraient mieux la douleur que les personnes solitaires. Les chercheurs ont établi un lien en tre la tolérance à la douleur et la taille du réseau social. En effet, les moments de convivialité ou encore le fait de rencontrer de nouvelles person nes secréteraient de l’endorphine. L’endorphine du lien social. Ce composé chimique, naturelle ment libéré par notre cerveau, a un effet proche de la morphine. C’est un analgésique puissant. Il lutte donc très bien contre la douleur et procure un sentiment de bienêtre.
Comment a-t-on prouvé cela ? Cent sept sujets entre 18 et 34 ans ont été recru tés pour l’expérience. Ils ont notamment été in terrogés sur leurs relations sociales, leur person nalité et leurs activités physiques. Ils sont ensuite passés au test de résistance à la douleur : tenir le plus longtemps possible en chaise con tre un mur. À la fin de l’expérience, les cher cheurs ont remarqué que la tolérance était un bon indicateur de la taille du réseau social. Plus les gens étaient résistants, plus leur réseau social était important.
Rencontrer de nouvelles personnes L’étude a également prouvé l’importance du ré seau social externe, soit le nombre de personnes contactées au moins une fois chaque mois, mais moins d’une fois par semaine. C’est surtout lui
qui permet la sécrétion de l’endorphine du lien social. Or, quand l’âge augmente, ce réseau peut facilement se perdre. On ne se déplace plus aussi facilement qu’avant, la retraite nous permet moins de faire ce type de rencontres. Il est par fois difficile de créer des nouveaux liens. Plu sieurs moyens existent pour créer et entretenir ces relations. Intéressezvous à des choses que vous avez toujours voulu faire, une collection, un passetemps. Participez à des cours en
Les moments de convivialité et la rencontre de nouvelles personnes secréteraient de l’endorphine. groupe, à des échanges. Vous trouverez des per sonnes avec les mêmes intérêts que vous avec qui vous pourrez partager de beaux moments. Une autre solution est de s’inscrire à un loisir ou un cours de sport, ou encore de donner du temps aux autres via du bénévolat dans une associa tion.
Des solutions pour ceux qui sont seuls Malheureusement, tout le monde n’a pas la
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chance d’avoir autour de soi des amis ou de la famille pour être soutenu. Pour passer du temps. Pour recevoir l’endorphine dont on a besoin. Pour certains seniors, la sonnette ne retentit que très rarement, la solitude fait partie de leur quo tidien. En Belgique, plusieurs organisations sont bien conscientes de ce problème et de l’enjeu sociétal qu’il représente. Elles ont donc décidé d’agir en proposant des services d’accompagnement sou vent entièrement gratuits.
Hestia, une réponse possible Parmi ces organismes, la CroixRouge propose le service Hestia. Les personnes seules qui font appel à Hestia profitent d’une compagnie pen dant quelques heures, le temps d’un café, d’une balade ou d’un jeu de société. Le senior et son ac compagnant se voient régulièrement, une fois par semaine ou par quinzaine, en fonction de la volonté de la personne. Le lien est essentiel. Le service est organisé par région. Dans le Hainaut, Christelle Deronne, de la Croix Rouge, s’en occupe de près. « Nous mettons vraiment l’accent sur le côté régulier. Le but, c’est qu’il y ait un soutien et une proximité qui s’instal lent entre le senior et son accompagnant. Le seul ob jectif du volontaire est de discuter, d’être là. Il se con sacre pleinement à la personne âgée. Au fur et à mesure des semaines, un réel attachement se crée des deux côtés. La personne isolée attend la visite de son accompagnant avec impatience. Elle lui permet de rompre avec l’isolement. Quand les personnes seules reprennent confiance, c’est une réelle vic toire. C’est une démarche difficile pour une per sonne d’admettre sa solitude. Ça reste quelque chose d’inavoué. Mais il y a des réponses possibles. »
Rencontrer d’autres seniors via internet pour se faire des amis A
ujourd’hui, le troisième (voire le quatrième) âge est bien plus actif sur internet et les réseaux sociaux qu’on ne le pense. Les seniors achètent plus, ils communiquent plus et en profitent pour faire des rencontres. Preuve en est, de nombreux sites de rencontres pour seniors existent en Belgique. Citons notamment 50plusMatch ou ContactSenior.
Même s’il est principalement basé en France, le site propose des groupes de membres dans trois régions francophones : à Bruxelles, Charleroi et Liège.
La vie amoureuse des seniors sur le net
Des rencontres amicales
Des associations comme Hestia rassemblent de temps à autre les personnes isolées.
Les seniors ne sont pas uniquement à la recherche d’un partenaire. Certains espèrent trouver des amis et pratiquer des activités avec eux. C’est ce que propose notamment le site Quintonic. Au premier abord, on pourrait croire à un simple site de rencontres. Mais son but est bien plus large. Il est avant tout fait pour les seniors qui veulent s’amuser et rencontrer des gens de leur âge. Des seniors proches de chez eux pour aller boire un verre ou visiter une exposition.
Dans son livre sorti l’année passée, Martine Garreau explique à merveille l’expérience des sites de rencontre pour seniors. Pour mener son enquête à bien, elle s’est inscrite avec une de ses amies sur différents sites de rencontre. Elle raconte leurs expériences. Elle montre, grâce à des confidences de pensionnés actifs sur le net, que loin d’être dépassés, les papys et mamys actuels sont des experts du clavier et des rencontres sur le net. Un témoignage vécu plein de franchise et d’humour. E.N. >Martine Barreau, « La vie @moureuse des seniors sur le net », La Boîte à Pandore, 16,90 €.
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La Wallonie dans la Grande Guerre 1914-1918 À partir d’un ensemble de photos prises tantôt par l’occupant tantôt par des photographes amateurs ou professionnels « bien de chez nous », Alain Colignon et Mélanie Bost ont essayé de saisir les enjeux de ces années tragiques. En plaçant la focale sur les grandes villes (Liège, Charleroi, Namur, Mons…), les agglomérations industrielles (Borinage, Pays noir, Centre, Mouscron…) et les plus petites entités urbaines (Arlon, Huy, Wavre…), cette contribution présente de façon inédite une « Histoire des Wallons » confrontés aux aléas de la Grande Guerre.
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Format : 21 x 21 cm - 176 pages - Intérieur couleur Reliure cartonnée - Auteurs : Colignon Alain et Bost Mélanie
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O Seniors
La mode
Un style moderne pour se sentir bien dans sa peau La mode s’adresse à tous, y compris aux seniors. Quelques intemporels, une touche de fantaisie : les vêtements favorisent la confiance en soi.
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Céline Demelenne
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êtements inconfortables, trop dé contractés ou vieillissants : pour les seniors, la virée shopping peut rapi dement tourner au cauchemar. Il suf fit toutefois de quelques astuces pour arborer un look moderne, sans pour autant céder à la tentation du jeunisme. « L’avantage des seniors, c’est qu’ils ont appris à connaître leur corps. Ils savent précisément ce qui leur va et ce qui ne leur convient pas », af firme Delphine Dumoulin, styliste photo. Se lon cette professionnelle, il n’y a pas d’âge pour se sentir bien dans ses vêtements. Son conseil ? Affichez un style simple, élégant et fonctionnel.
de la jambe. « Je conseille généralement le milieu du genou, poursuit Delphine Dumoulin. On évite absolument de couper la jambe au niveau du mollet, car c’est la partie la plus épaisse. » Le chemisier, « un classique », et le jean com plètent la liste. Contrairement aux idées re çues, ce dernier n’est pas réservé aux jeunes et représente un indémodable intergénération nel. « Et on n’est pas obligé de le choisir en ver sion foncée. Un jean blanc, pour les personnes matures, cela peut être très bien ! »
Oser la fantaisie
Priorité aux intemporels Avant de craquer sur une jolie blouse colo rée, l’idéal est de se constituer une base de piè ces intemporelles au préalable. « Je pense no tamment aux vêtements iconiques, comme le trenchcoat. C’est un indémodable qui a l’avan tage de définir la silhouette. On le choisit beige ou noir, avec de belles finitions. » Dans le même or dre d’idées, le blazer vient également structu rer le corps. Pour renforcer cette impression de définition, choisissezle avec un bouton à hauteur du nombril. Concrètement, il ne s’agit pas de modifier l’intégralité de votre garderobe du jour au lendemain. Certaines tenues conviennent d’ailleurs à tous les âges. « Dans ces intempo rels, on a par exemple la petite robe noire que l’on peut porter à 15 comme à 70 ans, sans oublier la jupe classique, qui va à toutes les femmes. » Cel leci doit cependant présenter une longueur adaptée, en s’arrêtant sur la partie la plus fine
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vent y être plus attentifs. « À partir d’un cer tain âge, c’est inévitable, on a la peau moins ferme. On va donc favoriser un tissu assez épais, avec un beau tombé. Un vêtement de qualité se reconnaît notamment au toucher. Plus le fil est fin, moins la matière aura de la tenue. Il faut que la pièce ait une certaine lourdeur. » Car un tissu trop léger marquera ce que l’on veut masquer. La sensation, en enfilant le vêtement, est également un bon indicateur. « Il faut une matière qui respire. Si on prend du synthétique, on ne se sent tout simplement pas à l’aise. »
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Ces différentes pièces s’associent parfaite ment entre elles et vous accompagneront pendant plusieurs années, au fil des saisons.
Le choix des matières Là où les plus jeunes peuvent se permettre d’acheter des vêtements fins, sans forcément veiller à la qualité des matières, les aînés doi
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Malgré ces quelques pistes, il ne s’agit pas de cadenasser votre style. Un mot d’ordre : amu sezvous ! « Il ne faut pas non plus tomber dans le terne. On peut tout à fait porter des couleurs. Il n’y en a pas à proscrire ou à préconiser. L’objec tif, c’est de se sentir bien dans ces tons. Certaines personnes sont rayonnantes dans des tons pastel, d’autres dans des couleurs flashy. » Les accessoires peaufineront la tenue. On les choisit sobres et imposants ou discrets et fan taisistes. « C’est aussi une façon d’exprimer sa personnalité. » Et du côté des tenues masculines ? La spécia liste recommande d’avoir quelques basiques, comme une bonne veste de costume, « mais les hommes reviennent souvent à la simplicité. Le pull est notamment préconisé pour son confort. » Cette pièce permet également de dévoiler son style. « Un pull rouge, un autre avec des rayures, les possibilités sont nombreuses ! » Une manière d’afficher une silhouette moderne et affir mée, en se sentant bien dans sa peau.
Coupe naturelle et cheveux au vent : les secrets d’une coiffure dynamique F
La qualité du vêtement a son importance : le tissu doit être suffisamment épais pour un beau tombé.
ini les coiffures sophistiquées et les cheveux soigneusement laqués : la tendance actuelle est au naturel. Et les aînés n’échappent pas à cette mouvance : « Les permanentes, ça fait des années qu’on n’en fait plus. On est clairement passé à autre chose ! », s’exclame Mathilde Fantin, du salon de coiffure L’appartement, à Jambes. Aujourd’hui, les cheveux ont repris leur liberté. Les mèches rebelles ont supplanté le chignon classique minutieusement exécuté. Mais, au fond, quelle coupe faut-il privilégier lorsqu’on gagne en maturité ? « Tout dépend du style et du type de cheveux de la personne, souligne Gwennaëlle Delbove, du salon Gwennaëlle&lui, à Namur. Si on ne peut pas aller chez le coiffeur régulièrement, on peut choisir une coupe chic et facile à entretenir. »
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De manière générale, le carré milong, de même que les cheveux courts, confèrent une allure moderne et dynamique. « Mais, certaines personnes portent parfaitement les cheveux longs, notamment celles qui ont un visage ovale », nuance Mathilde Fantin.
Dompter les cheveux fins Avec l’âge, les cheveux présentent
une particularité : ils deviennent de plus en plus fins. « Le cheveu mature est crépu et assez dur. Il s’abîme et se casse plus vite et a tendance à s’affiner », prévient Gwennaëlle Delbove. On peut alors opter pour une coupe courte « mais pas trop, pour éviter de dévoiler les zones où le cheveu n’est pas très dense ». Le carré court est également tout à fait adapté. Les dégradés trop prononcés sont, pour leur part, à bannir.
Vive le blanc La coloration n’est pas essentielle : vous pouvez tout à fait conserver votre blanc. « Mais pour les couleurs, on n’est plus du tout dans le camouflage. On va faire des mèches qui se mêlent aux cheveux blancs. » Quel que soit votre camp, vous l’aurez compris, le naturel est plébiscité. Et avec lui, l’envie de s’assumer ! C.D.
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Seniors
Cinq conseils pour conduire en toute sécurité Se déplacer reste, pour de nombreux seniors, plus qu’essentiel. Mais avec l’âge, certains sens, essentiels à la conduite, diminuent. Il est nécessaire de s’en rendre compte et de s’adapter.
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La famille a également un rôle à jouer. N’hésitez pas réapprendre le code de la route à vos aînés.
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elon l’Agence wallonne pour la sécurité routière (AWSR), 14,5 % des conducteurs de voiture impliqués dans un accident mortel étaient âgés de 65 ans et plus pour la période 20112015. C’est certain, la perte de l’ouïe et de la vision rendent la conduite plus dan gereuse. Mais il est malgré tout possible de conti nuer à conduire en toute sécurité.
1. Avoir une conduite anticipative Avec l’âge, les réflexes diminuent. Une personne plus âgée prendra plus de temps à réagir à un obs tacle qu’un jeunot de 18 ans. Cela est dû à une moins bonne vision périphérique et une évalua tion des distances plus lente. Il faut en être cons cient et adopter une conduite dite anticipative. Cela consiste à porter le regard le plus loin possible et à garder une distance de conduite suffisante. Cela vous laissera du temps pour réagir, et, cerise sur le gâteau, diminuera votre consommation.
2. Conduire le plus souvent possible La conduite, ce n’est pas comme le vélo, ça s’oublie. Il est essentiel pour les seniors de con tinuer à pratiquer pour garder une certaine ha bitude de la route. Même si ce n’est que pour des petits trajets. Même si votre conjoint ou vos enfants sont dans la voiture, demandez le volant. La pratique d’une activité physique peut également vous aider pour être plus à l’aise dans les mouvements de conduite.
3. Se mettre à niveau Contrairement à différents pays européens
comme la Suisse ou l’Italie, le permis belge n’a pas de date limite. Une fois que vous l’avez acquis, vous ne devez plus passer aucun test. L’aptitude à la conduite relève alors de la responsabilité de chacun. Soyez honnête avec vousmême et osez reprendre des cours quand il le faut. De nombreu ses autoécoles proposent ce service. C’est le cas de l’autoécole Peiffer de Malmedy, par exemple. Les moniteurs y proposent des cours de remédiation théoriques – un code de la route, cela change en 50 ans – mais aussi pratiques. « On a pas mal de clientes qui, suite à la mort de leur mari, veulent con tinuer à se déplacer. Elles ont le permis, mais n’ont ja mais eu l’habitude de prendre le volant. Elles vien nent chez nous pour réapprendre à maîtriser leur véhicule. On les aide à détecter les dangers sur leurs trajets habituels, par exemple. »
4. Faire attention aux effets néfastes des médicaments Attention, certains médicaments peuvent alté rer la conduite. Il est impératif de lire la notice ou de demander à votre médecin s’il ne diminue pas votre vigilance au volant. Votre médecin peut également vous envoyer faire un test CARA (voir encadré) pour estimer votre capacité à con duire.
5. Se remettre en question Selon Belinda Demattia, responsable de la com munication de l’AWSR, le plus important est d’être honnête avec soimême. « On s’en rend compte quand on est moins alerte, moins efficace sur la route. Il faut alors savoir se remettre en question
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et faire des compromis pour ne pas être un danger pour soimême ou pour les autres. Vous pourrez par exemple éviter de rouler la nuit, éviter les autoroutes ou encore ne plus rouler dans un trafic dense. Toutes ces situations stressantes ne sont peutêtre plus faites pour vous. » Opter pour des moyens de transport alternatifs comme le train ou le bus peut égale ment être envisagé. D’autant plus qu’ils propo sent des tarifs préférentiels pour les seniors.
CARA, un test d’aptitude à la conduite En Belgique, vous pouvez vous voir imposer des restrictions de conduite par le CARA. Le Centre d’aptitude à la conduite et d’adaptation des véhicules a pour mission, par une série de tests, d’évaluer l’aptitude à la conduite d’un véhicule. Ces tests mesurent la diminution des capacités fonctionnelles qui peuvent influencer la conduite d’une voiture. Plusieurs médecins, psychologues et experts de la route évaluent les capacités motrices, le temps de réaction et l’orientation spatio-temporelle. Ces tests peuvent être demandés par un médecin, mais pas seulement. Ils peuvent aussi être demandés par les compagnies d’assurances. Si les résultats des tests montrent que la personne n’est plus apte au pilotage d’un véhicule, des restrictions ou des adaptations de conduite peuvent être délivrées.
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O Seniors
Les loisirs
Et si je partais vivre ma retraite à l’étranger ? Aujourd’hui, près de 44 000 retraités ont opté pour la vie à l’étranger. La France, l’Espagne et les Pays-Bas sont les pays les plus prisés.
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Églantine Nyssen
P
aul Grolot a toujours aimé voyager. En tant que pilote, il était servi. Il a vécu avec sa femme Mireille au Congo et au Liban. Il a toujours eu dans l’idée de partir dans le sud de la France pour sa re traite. C’était un de ses rêves. Retrouver le so leil, la mer et les grands espaces. Peu après la fin de sa carrière à la Sabena, il commence à chercher et trouve une magnifique maison du XVIe siècle à Cabrials, un petit village près de Montpellier. Il est conquis. Non seulement par la maison, mais aussi par la propriété, par son champ d’oliviers, par la lumière des étoi les la nuit. Son épouse et lui vendent alors leur maison en Belgique, prennent leurs clics et leurs clacs et partent habiter à Cabrials. Ils s’en vont avec l’idée de finir leurs jours làbas. Ils n’ont pas peur. Ils sont convaincus, tout se passera bien.
Les plaisirs du Sud
Leur famille en Belgique Leurs amis, leurs enfants viennent leur rendre visite pendant les vacances. Des moments de bonheur. Eux aussi remontent en Belgique de temps en temps pour les voir. Les deux frères de Paul finissent même par les rejoindre à Cabrials quelques années après leur arrivée. Ils ont été
« Il y avait toujours quelqu’un à notre table, le voisin, le maire. On profitait de notre pension, de la mer, du soleil. »
Paul et Mireille s’adaptent très vite à la vie dans le Sud. Ils profitent de leurs journées, de leur pension. C’est sûr, ils ont pris la bonne décision. Mireille aime l’ambiance du vil lage. Après un mois, elle connaît tout le monde. Elle invite les voisins, le maire, les amis à sa table. Il y a toujours de l’animation. Créer des liens n’a jamais été un problème pour elle. C’est sûr, cela a facilité leur inté gration. Paul, lui, bricole. Il construit une piscine. Il cueille ses olives pour les apporter au village. En échange, il reçoit ses bouteilles d’huile. Il construit un télescope pour pouvoir admirer les étoiles le soir. Il chipote. Il aide les voi sins. Il adore son espace.
La maison de Cabrials
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charmés par les lieux. Avec l’arrivée des nouvel les technologies, Paul et Mireille trouvent assez facile de rester en contact avec leurs proches restés en Belgique. Même s’ils n’en ont pas spé cialement besoin. Ils sont ensemble et c’est tout ce qui compte.
Retour en Belgique Aujourd’hui, après une vingtaine d’années dans le Sud, ils vivent à nouveau en Belgique. Dans un home près de Wavre, leur ville d’atta che. À 85 ans, la vue de Paul commençait à di minuer. Conduire devenait dangereux. Il était conscient des risques qu’il prenait. Et un petit village comme Cabrials sans voiture, c’est plu tôt compliqué. La macula l’empêchait aussi de lire les livres de son immense bibliothèque ou d’utiliser ses si précieux outils. De plus, Mi reille demandait de plus en plus d’attention. Marcher devenait compliqué pour elle et ils ont pris la décision de rentrer. Leur fille s’est occu pée de tout. Pour elle aussi, c’était plus rassu rant de savoir ses parents proches d’elle. Tous les deux repensent à cette époque avec des étoi les dans les yeux. Si c’était à refaire, ils signe raient sans la moindre hésitation. Ce qui manque le plus à Mireille aujourd’hui, ce sont les moments de partage avec sa voisine, au bord de la piscine, une limonade à la main. Paul, lui, a toujours été un rêveur. Alors ce sont surtout les espaces qui lui manquent. Passer d’une propriété de 30 ares à une petite chambre dans une maison de retraite, c’est sûr, ça change. Mais ils ne regrettent pas leur choix d’être ren trés. C’était la décision à prendre. En Belgique, ils peuvent profiter de leurs petitsenfants qui viennent régulièrement leur rendre visite.
Cinq conseils pour passer une retraite à l’étranger sans soucis P
artir à l’étranger impose plusieurs mises en garde. L’Union francophone des Belges à l’étranger (UFBE) est une ASBL au service des Belges établis hors des frontières. Elle préconise cinq démarches aux pensionnés souhaitant partir vivre à l’étranger.
1. Prendre des renseignements auprès de sa mutuelle La santé est un élément central auquel vous devez vraiment faire attention. Si vous restez dans l’Union européenne, votre mutuelle sera toujours valable. Vous pourrez vous soigner aussi bien en Belgique que dans votre pays d’adoption. Il vous faudra cependant obligatoirement vous faire couvrir dans les deux pays. Si vous quittez l’Union européenne, la situation devient plus complexe puisque vous allez devoir souscrire à une assurance privée. Celle-ci peut vite coûter cher étant donné votre potentiel de risques plus élevé. Paul et Mireille Grolot ont vécu une vingtaine d’années dans le sud de la France.
2. Prendre une assurance rapatriement En cas de gros pépin, l’assurance rapatriement est une bonne option. Mieux vaut prendre un maximum
de précautions et être préparé en cas de problème.
3. S’inscrire auprès de l’ambassade L’ambassade sera votre nouvelle maison communale. C’est là que vous irez renouveler votre carte d’identité ou votre passeport par exemple. Elle permettra également de vous fournir des documents indispensables à votre bonne installation.
4. Faire attention aux arnaques des marchés immobiliers Ces arnaques sont encore fréquentes dans le sud de l’Europe. Faites attention à toujours bien visiter un bien avant de l’acheter. Le rôle des notaires varie également en fonction des pays. Renseignez-vous.
5. Maîtriser les moyens de communication modernes Ils sont essentiels pour garder contact avec la famille et les amis restés en Belgique. Ils permettent de ne pas couper les ponts totalement. L’aspect social est un aspect que vous ne pouvez pas négliger quand vous partez. E.N.
ÉdA Églantine Nyssen
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O Seniors
Les loisirs
À l’université des aînés, il n’y a pas d’âge pour s’instruire De l’astronomie au cinéma, en passant par l’informatique, les universités des aînés proposent une multitude de cours qui s’adressent à tous les seniors.
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En tant que bénévole à l’UTAN, Myriam s’occupe du secrétariat. Mais elle suit aussi plusieurs cours.
Céline Demelenne ÉdA Céline Demelenne
C
ela fait maintenant quelques années que Myriam est retraitée. Après une vie professionnelle prenante, elle sou haitait naturellement rester active, une fois pensionnée. Le choix de suivre des cours à l’Université du troisième âge de Namur (UTAN) s’impose alors assez rapidement. « J’ai travaillé pendant 35 ans en milieu universi taire à l’ULB, dans l’administration de la recher che. Mais je n’étais pas universitaire ! Je travaillais dans l’administratif. Grâce à ce métier, j’ai eu la pos sibilité d’évoluer dans un milieu ouvert, multicultu rel et porté sur la connaissance. Lorsque mon mari est décédé, et étant donné que je n’avais pas d’en fants, je me suis dit qu’il fallait que je m’occupe. » Et le moins que l’on puisse dire, c’est que Myriam n’a pas fait les choses à moitié. Plutôt littéraire, elle choisit d’abord de suivre des cours d’anglais, pour ensuite opter pour une discipline assez éloi gnée de ses matières de prédilection : l’astrono mie. « Cela me permet d’un peu mieux comprendre notre univers », précise cette dynamique retraitée. Outre ces deux disciplines, Myriam est égale ment bénévole au sein de l’université des aînés comme secrétaire. « On essaie de profiter des com pétences de chacun », note Pierre Devos, président de l’UTAN (photo cicontre).
qu’il y a deux aprèsmidi par semaine où je ne fais strictement rien. C’est important de prendre son temps. »
Pas de diplôme requis Cette ambiance détendue et accueillante repré sente l’un des principes des universités des aînés. Pour prendre part à ces formations, il ne faut d’ailleurs pas de diplôme spécifique. « L’idée d’université peut faire peur à certaines personnes, re marque Pierre Devos. Mais elle est prise dans son sens basique d’universalité, d’ouverture à tous. Les profils des personnes présentes ici sont très diffé rents. » L’organisation de ce type de structure ne se cal que donc nullement sur celle de l’université. À l’UTAN, pas de liste de cours ou d’horaires prédé finis. « À la rentrée, chaque prof tient une table, comme un stand d’information. Il constitue sa classe selon l’offre et la demande. On répartit ensuite les lo caux et on décide des horaires sur cette base. » Suivre
Ne plus se mettre la pression Selon Myriam, l’université du 3e âge est l’en droit idéal pour conserver du lien social, « car après le travail, c’est compliqué de rester en contact avec ses anciens collègues ». L’atout de cette acti vité ? « Essayer de conserver ses petits neurones », mais sans se mettre la pression. « Les interros, les listes de vocabulaire, je n’en veux plus ! Et je dois dire
ÉdA Céline Demelenne
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un cours chaque semaine, très peu pour vous ? Les universités des aînés, comme l’UTAN, organisent également des conférences. « Et même pas besoin d’être retraité pour y assister ! » Du fi nancement des cultes à la littérature belge, les su jets se veulent variés et, à l’exemple de l’univer sité du 3e âge, accessibles à tous les publics.
Des cours qui évoluent Le concept d’université des aînés ne date pas d’hier. Pourtant, force est de constater qu’il rassemble de plus en plus d’adhérents. Pour ce faire, ces structures ont largement étoffé leur liste de cours au fil des années. « En ce qui nous concerne, je dirais qu’on a environ 5 à 6 cours en plus par an, estime Pierre Devos, de l’UTAN. Mais il y en a aussi qui disparaissent par manque d’amateurs ou par manque de profs disponibles. » Parmi ces disciplines, des matières théoriques comme la philosophie, la géopolitique ou la médecine, mais aussi des séances plus pratiques ou artistiques, à l’instar des ateliers de théâtre ou d’aquarelle. Aujourd’hui, 15 universités des aînés couvrent la Wallonie et la région bruxelloise (voir liste sur le site en lien, ci-dessous). L’inscription requiert une participation financière tout à fait abordable. À l’UTAN, par exemple, il faut compter 20 € d’inscription en début d’année et 4 € par séance d’1 h 30. www.afutab.be
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Les loisirs
Zumba gold, un déhanché sportif pour garder la forme L’offre sportive destinée aux seniors tend à s’étoffer d’année en année. Parmi ces nouvelles disciplines, la Zumba gold est de plus en plus prisée. Focus sur cette tendance qui fait fureur auprès des aînés.
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Les cours de Zumba répondent aux attentes de nombreux seniors soucieux de rester actifs.
Céline Demelenne Olena Ivchenko
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es rythmes latinos résonnent dans la petite salle de sport de Grivegnée, en région liégeoise. À michemin entre la danse et l’aérobic, la Zumba attire un public éclectique, désireux de s’exercer de manière ludique et décontractée. Mouve ments de salsa, de samba ou de meringue, les participantes enchaînent les séries avec le sou rire. Et pourtant, « on n’est plus toutes jeunes », plaisantentelles. Mais le dynamisme et l’en vie de garder la forme sont au rendezvous. « Depuis que je fais de la Zumba gold, j’ai une meilleure coordination et je parviens plus facile ment à faire mes mouvements lorsque je con duis », affirme Jenny, 75 ans, la doyenne de la bande. « Pour cet exercice, on se tient bien droit ! », rap pelle Olena Ivchenko, la professeure. Bras ten dus, jambes fléchies, la danse cède ponctuelle ment la place au fitness. Pour compliquer la tâche, Olena propose à ses élèves de se munir d’haltères. Les sportives s’exécutent sans broncher : « Au moins, après avoir dansé le di manche matin, on ne culpabilise pas de rester dans le fauteuil l’aprèsmidi », glisse Chantal. Afin de pimenter la séance, Olena varie les styles. « La Zumba, c’est environ 70 % de sonori tés latines. Pour les 30 % restants, j’essaie de di versifier les musiques. » Du coup, les standards de la chanson française s’invitent sur la piste. Les premières notes de Pas de boogiewoogie d’Eddy Mitchell suffisent à motiver les trou pes. « Et on twiste ! », indique la prof. Les joues des participantes s’empourprent, le souffle se fait de plus en plus court. Pas de doute, l’effort physique gagne en intensité. Au
terme de la chanson, Olena n’hésite pas à éva luer l’implication de ses protégées. « Allez, une dernière série… et on chante ! »
S’entraîner en douceur La Zumba gold, c’est une alternative plus douce à la Zumba fitness. « La différence princi pale avec la version classique, c’est qu’ici, on évite les efforts cardio. Dans les enchaînements, on ne saute pas, par exemple. De cette façon, la fré quence cardiaque ne monte pas, souligne la pro fesseure. Mais ça n’en reste pas moins un cours actif, car on travaille tout : les jambes, les bras et les abdos. » Olena précise également que la Zumba gold ne s’adresse pas uniquement aux aînés. « Pour les personnes en surpoids ou celles qui ont des problèmes cardiaques, cela peut être très bien, à condition de consulter son médecin au préalable. La Zumba gold peut même convenir aux femmes enceintes ! » Après une heure d’activité, le cours se con
« Depuis que je fais de la Zumba, j’ai une meilleure coordination. J’ai même amélioré ma conduite en voiture. » 26 Jeudi 24 novembre 2016
clut par une série d’étirements. Un silence apaisé remplit la pièce. MarieClaire nous li vre son ressenti. « J’apprécie de venir ici parce qu’on bouge. Et, le plus important, on voit les copi nes ! On garde un lien social. » Il est midi. Cha cune repartira chez elle avec une promesse : celle de revenir s’entraîner la semaine pro chaine.
Un sport pour seniors actifs Olena Ivchenko l’affirme sans détour : « Il n’y a pas d’âge pour commencer ou arrêter la Zumba gold. C’est plutôt la condition physique de la personne qui sera déterminante. » D’après elle, cette nouvelle discipline, très énergisante, répond à une attente des seniors. « On a tendance à se dire que les aînés doivent pratiquer des disciplines plus calmes, comme le yoga. Mais certaines personnes ne sont pas moins dynamiques en vieillissant. Elles ont envie de se dépenser ! » La fierté de cette professeure liégeoise ? « Voir les seniors évoluer. J’en ai même qui, à force de s’entraîner et de s’améliorer, finissent par suivre le cours classique de Zumba fitness. » La preuve que les performances sportives ne sont décidément pas réservées aux plus jeunes.
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La transmission
Seniors
Ne dites plus « cher défunt », mais « généreux défunt » Les droits de succession peuvent être lourds à supporter pour les héritiers. Mais si l’on y réfléchit suffisamment tôt, il existe de nombreuses façons de les alléger, voire de les éviter.
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Donation, testament, donation directe, achat scindé… Les pratiques légales sont nombreuses pour réduire les droits de succession.
Christian Sonon
i la personne décédée n’a pas rédigé de testament, c’est la loi qui règle le problème de la dévolution de ses biens et de ses dettes. Ceuxci vont alors à ses héri tiers. Mais même s’ils sont en ligne directe (enfants, petitsenfants…), les droits de succession peuvent s’avérer bien lourds, surtout si la valeur de la succession est impor tante et qu’elle comprend des biens immobiliers. En effet, si les premières tranches de 12 500 et 25 000 € ne sont taxées qu’à 3, 4 et 5 % en Wallonie, ce taux grimpe à 30 % pour la tranche au delà de 500 000 €. Et, dans le cas de bénéficiaires « éloignés », ces taux varient de 30 % à… 80 % ! Il existe plusieurs pratiques légales pour réduire ces droits de succes sion et éviter que les héritiers doi vent se saigner ou renoncer à une part de leur héritage. Les plus con nues sont la donation, qui peut présenter des aspects très variés et dont nous parlons plus loin, et le testament, olographe (rédigé à la main) ou notarié, qui, parce qu’il autorise plusieurs bénéficiaires, permet de réduire les parts de cha cun et donc les droits de succession. De même, la transmission directe entre les grandsparents et les petits enfants, parce qu’elle saute une gé nération, évite au patrimoine d’être amputé à deux reprises. Attention : les grandsparents ne pouvant pas déshériter leurs en fants, les petitsenfants ne pourront hériter que de la part disponible de la succession (la moitié si les grands parents ont un enfant, le tiers s’ils en
ont deux, etc.).
Achat scindé d’une habitation Une autre façon de procéder intéressera les parents qui veu lent acheter une résidence secondaire pour, par exemple, mieux profiter de leurs vieux jours. Ils peuvent procéder à un achat scindé, c’estàdire qu’ils achètent l’usufruit de l’habita tion et leurs enfants la nuepropriété. À leur décès, ces der niers hériteront automatiquement de la pleine propriété sans qu’ils doi vent payer de droits de succession. Bien entendu, pour qu’ils puissent acheter la nuepropriété, les parents devront probablement leur faire un don manuel ou bancaire, lequel sera taxé à 3,3 % en Wallonie. S’ils sont en possession d’un porte feuille d’investissements qu’ils dési rent transmettre à leur décès à leurs enfants, les parents peuvent créer une société de droit commun et, ensuite, céder la quasitotalité de leurs parts à leurs enfants via une donation. Transparente du point de vue fiscal, la société de droit com mun n’entraîne aucun impôt et per met à son gérant (l’un des parents ou les deux) de continuer à gérer le por tefeuille en question, voire à bénéfi cier de ses revenus. En fonction de la nature du patri moine à transmettre et de la situa tion familiale, il existe d’autres pos sibilités pour réussir sa succession. Le plus simple – et le plus prudent – est de recourir aux services d’un no Butch – Fotolia taire ou d’un avocat fiscal.
Des parents peuvent acquérir une résidence secondaire en achat scindé : ils achètent l’usufruit et leurs enfants la nue-propriété.
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Généreux, le legs en duo Technique de plus en plus répandue, le legs en duo permet au testateur de transmettre une partie de ses biens à un héritier et l’autre à une œuvre caritative. Une action généreuse qui permet au légataire de réaliser une économie importante puisque c’est à l’association (ONG, fondation d’utilité publique, université, institution culturelle…), désignée alors légataire universelle, qu’il incombera de payer la totalité des droits de succession, c’est-à-dire tant sur sa part – à un taux réduit de 7 % en Wallonie – que sur celle de l’héritier. Attention cependant à ne pas faire un calcul trop serré au profit de celui-ci : il faut que l’association qui aura la charge des démarches relatives à la succession y trouve un bénéfice substantiel, sinon elle pourrait la refuser.
La donation, un cadeau aux multiples facettes U
ne personne qui possède un patrimoine peut décider de céder, de son vivant, une partie de celui-ci à des proches. Cette forme d’avance sur l’héritage s’appelle une donation. C’est l’instrument le plus simple et le plus fréquemment utilisé pour contourner les droits de succession. La donation peut prendre plusieurs formes. S’il s’agit de céder des biens mobiliers corporels, par exemple des bijoux, des tableaux ou des meubles, on parlera de donation manuelle ; s’il s’agit de liquidités ou de titres, de donation bancaire. Ces dons ne sont pas soumis aux droits de donation, mais si le donateur décède dans les trois ans, les bénéficiaires seront redevables des droits de succession. Il convient donc de conserver une preuve écrite et datée de ces opérations.
fiscalement intéressant de faire une donation échelonnée (en plusieurs fois), de façon à ce que la valeur de chaque transaction ne dépasse pas celle de la première tranche et qu’elle bénéficie ainsi du taux de taxation le plus bas. En Wallonie, celui-ci est de 3 % jusqu’à 25 000 €. Si la valeur de l’habitation est élevée et/ou que l’on est pressé, on peut procéder par tranches de 100 000 €, mais une taxe de 4 % sera alors appliquée sur la partie entre 25 000 et 100 000 €. Attention à respecter à chaque fois un intervalle de trois ans, sinon le fisc considérera qu’il s’agit d’un même don. Précisons que si des parents décident de faire don de leur habitation à leurs enfants, ils peuvent limiter celui-ci à la nue-propriété. En conservant l’usufruit, ils garderont la jouissance de leur bien.
Donation échelonnée
Enfin, parmi les cas de figure encore possibles, notons que les époux mariés sous le régime de la séparation des biens et les cohabitants peuvent faire une donation réciproque de leur patrimoine. Au décès de l’un des partenaires, celui-ci revient alors libre d’impôt au survivant. Renseignez-vous ! C.S.
Si la donation porte sur un bien immobilier, il faudra passer par un notaire, ce qui signifie que les bénéficiaires devront s’acquitter des honoraires de celui-ci, mais aussi des droits de donation. Le taux appliqué à ceux-ci augmentant également selon la tranche, il est Photographee.eu – Fotolia
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La transmission
La généalogie, bien plus que des noms dans des cases Avec la généalogie, on recherche des racines, des souches. On essaie de comprendre et de découvrir l’histoire de ce qui nous entoure et on découvre bien plus. Dans son bureau, André a conservé tous ses vieux albums de famille. ●
Églantine Nyssen ÉdA Églantine Nyssen
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ndré Stevelinck a 78 ans. Il habite Tem ploux, en région namuroise. La recher che de ses ancêtres, il en a entendu par ler il y a déjà longtemps. Quand il était jeune, sur les bancs de l’école. Mais il ne s’y était jamais vraiment attardé. Par manque de temps surtout. C’est à sa pension qu’il s’est vrai ment lancé dans la construction de son arbre. Parce que le temps n’était plus un problème, mais aussi parce qu’il était en manque d’histoi res. Des histoires familiales que ses parents, tous les deux disparus, ne pouvaient plus lui racon ter.
Légendes de famille Tout au long de sa vie, André a entendu des his toires sur sa famille. Des récits vieux de plu sieurs générations. Des légendes dont personne ne sait vraiment l’origine ni la véracité. On lui a toujours raconté qu’un de ces ancêtres était offi cier dans l’armée napoléonienne ou encore qu’un jour sa famille hériterait d’un oncle d’Amérique. La généalogie lui a permis de véri fier ces histoires. Grâce aux actes de naissances, de mariages, de décès, grâce aux photos, aux re gistres, il a su démêler le vrai du faux. La généa logie lui a également permis de découvrir des histoires que sa famille a voulu cacher. Des cho ses qui ont toujours été tues. André a par exem ple découvert le nom du grandpère de sa femme. Elle n’en avait jamais entendu parler.
Une enquête policière Éternel curieux, André vit la généalogie comme un jeu. Il est constamment à la recherche d’indi ces pouvant répondre à ses questions, vérifier ou
contredire ses thèses, ses histoires. Les détails sont prétextes à de nouvelles questions. À de nouvelles recherches. Pourquoi cet ancêtrelà estil décédé à Anvers alors qu’il est né près d’En ghien ? Comment sontils liés ? Quel était son métier ?
Redécouvrir l’histoire En fouillant la vie de ses ancêtres, André s’est souvent retrouvé confronté à des phénomènes historiques importants. Il a redécouvert l’his toire de Napoléon et celle des charbonnages. Il a compris pourquoi début du XIXe siècle, tous les hommes de Waterloo étaient paveurs. Il s’est plongé dans le fonctionnement des registres d’état civil. Saviezvous, par exemple, qu’avant 1796, ces registres étaient tenus par les parois ses ? Et que ceux qui n’allaient pas assez souvent à la messe n’étaient pas répertoriés dans les regis tres de décès ni enterrés autour de l’église ? La généalogie lui a permis de comprendre certains
« Quand on se lance dans la généalogie, on a l’impression de résoudre une enquête policière. » 30 Jeudi 24 novembre 2016
phénomènes de société comme l’exil de nom breux Belges aux ÉtatsUnis ou le changement linguistique de sa famille. Cette recherche de ses racines, André le fait sur tout pour lui, pour son plaisir, pour attiser sa cu riosité. Malgré tout, comme toute collection, il se demande ce qu’elle deviendra. Il est sensible à l’intérêt des siens pour son travail, il aime leur raconter les histoires qu’il a découvertes, mais est heureux de savoir que, grâce à internet, son travail sera toujours utile à quelqu’un.
Des arbres sur internet Depuis le début de ses recherches, André a déposé son arbre sur Geneanet. Cette plateforme internet lui permet d’avoir accès facilement à un grand nombre d’arbres et d’informations. Elle permet également de rentrer en contact avec d’autres personnes intéressées par la généalogie. Récemment, il s’est fait contacter par une certaine Madame Chocolat. Ils avaient un ancêtre en commun, Monsieur Meurisse. André lui a appris que son nom n’était aucunement lié au chocolatier mais que son grandpère avait été imprimeur. C’est lui qui était à l’origine des « tickets Meurisse » utilisés dans les cinémas, les tombolas ou les transports en commun. Pour André, c’est ça aussi le bonheur de la généalogie. Aider les autres à reconstruire leur propre histoire.
O Seniors
La transmission
Mettre sa vie en récit, une question de transmission Rédiger un récit de vie ? Une façon de transmettre son histoire aux générations suivantes et de faire le bilan. Mais aussi d’envisager l’avenir. Sociologue, Annemarie Trekker anime des ateliers consacrés au récit de vie à Tellin. ●
Céline Demelenne ÉdA Céline Demelenne
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rendre la plume pour se raconter et cou cher ses souvenirs sur le papier, cer tains seniors y pensent. D’autres fran chissent le cap. Depuis 2004, Annemarie Trekker, sociologue clinicienne, organise des ate liers relatifs à l’écriture de récits de vie. Son objec tif : écouter les participants pour ensuite les orienter dans le processus d’écriture. Cette histoire personnelle, c’est un regard sur l’existence assorti d’un profond travail réflexif. « Mais contrairement à ce que l’on pourrait penser, il ne s’agit pas de s’enfermer dans une histoire figée et mortifère. » S’il rend compte du passé, le récit de vie se tourne aussi vers l’avenir. « Cet écrit doit représenter les trois temps d’une vie : le passé, le pré sent et l’avenir. L’idée, c’est aussi de permettre à la personne de mettre en place des projets. Et puis, c’est un récit socialisé, qui reste ouvert ! Son contenu peut être modifié, on n’est d’ailleurs pas contraint de tout raconter. » La rédaction s’effectue à domicile, pour que cha cun ait le temps d’évoluer à son rythme « En ate lier, je donne des thématiques, voire des sousthèmes, pour détourner les participants de leurs habitudes et leur permettre d’écrire autrement. » Des lectures en petits groupes et commentaires de textes se tien nent environ deux fois par mois, dans le respect de chacun.
Un récit pour un changement de vie Annemarie Trekker l’admet : la plupart des per sonnes qu’elle rencontre durant ses ateliers sont seniors. « Je pense qu’il faut avoir une certaine ma turité pour engager ce type de processus. Et puis, il faut aussi avoir du temps libre. C’est un vrai travail, qui prend de l’énergie. »
Les raisons qui poussent ces aînés à prendre la plume ? Le devoir de transmission, cette volonté de raconter son vécu, « surtout à ses petitsen fants », note la sociologue. L’envie de faire le bi lan vient en second lieu. « La retraite, les enfants qui quittent la maison, une réorientation profession nelle, il y a beaucoup de choses qui préoccupent les seniors. » Ces différents événements représentent une césure, d’où la nécessité d’avoir une ré flexion pour le présent et l’avenir. « Qui suisje ? De quoi aije envie ? » Autant de questionnements que le récit permet de structurer et d’articuler.
mais réussi à trouver sa place. On a passé beaucoup de temps ensemble, et elle a fini par écrire deux volu mes sur sa famille, en présentant chacun des mem bres. » L’écriture lui a enfin permis de trouver une place aux yeux de ses proches : celle de pas seuse de mémoire. > www.traces-de-vie.net
Conseils pratiques
Les bienfaits de l’écriture S’il ne poursuit pas de logique strictement thé rapeutique, le récit de vie permet de mettre de l’ordre, de clarifier le passé mais aussi d’effectuer un travail de pacification et d’apaisement. « Je pense notamment à une dame de 80 ans qui connais sait un certain désordre dans sa vie. Elle était la pe tite dernière d’une famille nombreuse, et n’avait ja
« Ce récit représente les trois temps d’une vie : le passé, le présent et l’avenir. L’idée, c’est aussi de faire des projets. » 32 Jeudi 24 novembre 2016
Pour rédiger son récit de vie, Annemarie Trekker conseille d’abord de se centrer sur ses propres aspirations. « L’envie d’écrire un récit familial vient parfois des enfants. Mais c’est primordial que le senior souhaite lui-même se prêter à l’exercice. D’autant que ce qu’il écrira ne correspondra pas forcément aux désirs de l’enfant. » Idéalement, cette pratique doit par ailleurs être encadrée. « En atelier, les séances sont entourées d’un contrat de confidentialité et de respect mutuel. Il arrive aussi que des participants aient plutôt besoin d’un soutien psychologique, ce qui nous pousse à la réorienter. » Enfin, mieux vaut soumettre son manuscrit à un tiers avant diffusion ou publication. « Il faut quelqu’un d’extérieur, qui ne soit pas partie prenante. Faire l’impasse sur cette étape, c’est prendre le risque de blesser son entourage, parfois par inadvertance. »
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O Seniors
La pension
La pension va se faire attendre ? Au moins, préparons-la mieux L’âge légal de la pension sera porté à 66 ans en 2025 et à 67 ans en 2030. En attendant ce jour, il est conseillé de cotiser. Voici les trois piliers de la sagesse.
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Christian Sonon
n adoptant plusieurs réformes dans le domaine des pensions, l’objectif premier du gouvernement était de garantir la soutenabilité budgétaire de la pension légale menacée d’effondrement en raison du vieillissement de la population. Pour ce faire, il a d’abord permis aux pension nés de poursuivre une activité profession nelle après avoir atteint l’âge légal de la pen sion ou après avoir presté une carrière de 45 ans et ce, sans limitation de leurs revenus. Ensuite, il a décidé de relever progressive ment l’âge légal de sortie du marché du tra vail. Si celuici est aujourd’hui fixé à 65 ans, il sera porté à 66 ans en 2025 et à 67 ans en 2030. Le travailleur a certes toujours droit à une retraite anticipée, mais l’âge minimum qui y donne accès et les conditions de carrière qui y sont liées ont été relevés également. En 2016, l’âge minimum est de 62 ans moyennant 40 années de carrière. La loi a porté cet âge à 62,5 ans en 2017 et à 63 ans en 2018. Parallèlement, les conditions de car rière passeront à 41 années en 2017 et 42 an nées en 2019. Exception : pour ne pas pénali ser les personnes qui ont commencé à travailler très jeunes, la loi maintient la pos sibilité d’une retraite anticipée à 60 ou 61 ans. En résumé, on peut dire que la plage de dé part à la retraite s’étendra à l’avenir entre 60 et 67 ans selon les cas. Il n’en reste pas moins que, pour beaucoup, se satisfaire de sa seule pension légale risque de s’avérer insuffisant. Pour soutenir l’édifice du bienêtre, il est prudent de se construire au fil des ans un deuxième, voire un troi sième pilier de pension.
2e pilier La pension extralégale ou pension complémentaire Pour se constituer des droits à cette pension, le travailleur doit verser durant sa carrière des coti sations à un organisme de pension qui peut être une compagnie d’assurances ou un fonds de pen sion. Plus tard, il recevra sa pension complémen taire en plus de sa pension légale, soit en une fois
Pour soutenir l’édifice du bien-être, il est prudent de se construire un 2e, voire un 3e pilier de pension.
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sous forme de capital, soit étalée dans le temps sous forme de rentes mensuelles. Actuellement, ce deuxième pilier est ouvert aux employés sous forme d’assurance groupe et aux indépendants en société (chefs d’entreprise) sous forme d’engagement individuel de pension (EIP), mais pas encore aux indépendants actifs en per sonne physique qui ont seulement accès à une pension libre complémentaire (sorte de pilier 1bis). Le gouvernement a décidé de compléter leur couverture dès 2017 via une convention de pension pour travailleurs indépendants (CPTI), ce qui leur fera bénéficier à leur tour d’un abatte ment fiscal sur les primes payées. Notons qu’en raison de la grande faiblesse des taux d’intérêt, la pension extralégale est actuellement moins inté ressante.
3e pilier L’épargne-pension Le travailleur peut également épargner en vue de sa pension en versant régulièrement un mon tant sur une assurance épargnepension ou dans un fonds d’épargnepension. Dans le cas de l’assu rance, il peut opter pour un intérêt annuel fixe sur tous ses versements (contrats de la branche 21 garantis par un fonds spécial) ou un intérêt qui fluctuera en fonction du choix de l’assureur en matière d’investissements (contrats de la branche 23). Généralement, la date d’échéance du contrat est fixée au jour du 65e anniversaire de l’assuré. Dans le cas de l’épargnepension, celleci se constitue via la banque qui place l’argent reçu dans des actions ou des obligations. L’épargnant peut retirer ses billes quand il le désire, le rende ment de l’opération dépendant du cours des ti tres à ce moment.
Revenu garanti aux personnes âgées
En 2016, l’âge minimum est de 62 ans moyennant 40 années de carrière. La loi a porté cet âge à 62,5 ans en 2017 et à 63 ans en 2018.
Si le montant de la pension minimum est désormais de 1 168,73 € pour un isolé et de 1 460,45 € au taux ménage, les pensionnés, qui n’ont pas une carrière complète (45 années) ne perçoivent qu’une somme proportionnelle au nombre d’années de travail. Il existe toutefois une Garantie de revenus aux personnes âgées (GRAPA), qui est de 701,72 € pour un cohabitant et 1 052,58 € pour un isolé. C’est le Service fédéral Pensions qui décide de l’octroyer ou non aux personnes dont la pension est inférieure à ces montants. Attention : les éventuels autres moyens de subsistance, comme les biens immobiliers, les capitaux, les revenus professionnels, etc. entrent aussi en compte.
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Ne dites plus prépension mais régime de chômage avec complément d’entreprise E À l’avenir, on pourra prendre sa pension entre 60 et 67 ans selon les cas. Si l’on veut profiter un minimum de sa retraite, il est difficile de se contenter de la pension légale. Il est donc fortement conseillé de cotiser pour une pension complémentaire et/ou une épargne pension.
t la prépension, que devient-elle dans tout ça ? Tout d’abord, rappelons sa nouvelle appellation : « Régime de chômage avec complément d’entreprise » (RCC). Ce changement de nom a pour but de bien faire comprendre qu’un prépensionné n’est plus considéré comme un pensionné. C’est une personne licenciée qui bénéficie d’une allocation de chômage complétée par une indemnité mensuelle versée par son ancien employeur. Depuis 2015, toujours dans le but de maintenir les gens au travail plus longtemps, les conditions d’accès à cette « prépension » sont plus strictes. En effet, les limites d’âge pour bénéficier du RCC ont été relevées de 58 ans (ou 60 ans dans certains cas) à 62 ans. La condition de carrière est de 42 années pour les hommes et de 32 années pour les femmes – un seuil qui sera progressivement relevé à
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40 années. Il existe cependant de nombreuses exceptions. Cet âge peut ainsi être ramené à 60 ans si une convention collective de travail (sectorielle ou d’entreprise) le prévoit et si une série de
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conditions cumulatives sont remplies. Dans nombre de cas, le RCC est même autorisé à 58 ans. Par exemple, dans les cas de très longues carrières (40 années), de problèmes physiques graves ou pour les personnes ayant travaillé au moins 20 ans dans un régime de nuit. Cette dérogation existe aussi pour les travailleurs ayant 35 années de carrière et qui ont été occupés dans le cadre d’un métier lourd (travail en équipes successives, travail en services interrompus et travail de nuit) au moins 5 ans au cours des 10 dernières années ou 7 ans au cours des 15 dernières années. Enfin, dans les entreprises reconnues en difficulté ou en restructuration, même si les conditions d’accès au RCC ont été renforcées afin de passer progressivement de 55 ans en 2015 à 60 ans en 2020, il est toujours possible, sous certaines conditions, de s’en aller à 55 ans. C.S.
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La pension
L’ombudsman qui apaise les pensionnés Jean-Marie Hannesse est le médiateur chargé des plaintes relatives à la pension. Objectif : réconcilier le citoyen avec l’administration et désengorger les tribunaux.
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Christian Sonon
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ous ne lui avons pas demandé s’il avait entrepris les démarches pour connaître l’heure à laquelle il pourrait prendre sa pension. Mais ce qui est certain, c’est que cela fait dixhuit ans déjà, soit depuis 1999 et la création du Service médiation pensions, que Jean Marie Hannesse est, côté francophone, l’ombuds man chargé d’aider la population à résoudre ses contentieux avec les services de pensions. Parce qu’il a un accès exceptionnel aux logiciels de ces services et à la banque de données de tous les tra vailleurs, qu’ils soient indépendants, salariés ou fonctionnaires, le médiateur est en effet en mesure de mettre rapidement le doigt sur le nœud du pro blème et de ficeler la solution en toute confidentia lité avec l’aide d’une équipe d’experts neutres et in dépendants. De cette façon, il soulage à la fois le plaignant de son fardeau et les tribunaux d’un grand nombre de litiges et sources d’engorgement. Inutile de préciser que l’homme doit être ouvert, accueillant, compréhensif, organisé et, bien sûr, compétent.
tion aux litiges. Une grosse moitié de ces plaintes sont déclarées fondées et, dans près de 90 % des cas, la mé diation aboutit à un résultat positif pour le citoyen. Soit près de 500 sur les 1 500 demandes initiales. »
Une législation plus claire Des chiffres qui traduisent toute l’utilité de ce ser
Le calcul de la pension, première préoccupation Jean-Marie Hannesse
Environ 1 500 plaintes par an « L’idée est de réconcilier le citoyen avec l’administra tion, explique JeanMarie Hannesse. Celui ou celle qui a une plainte à formuler avec un service des pen sions, que ce soit en rapport avec son fonctionnement, ses décisions, avec le calcul de sa pension ou son droit à l’information, doit d’abord prendre contact avec ce ser vice. S’il n’obtient pas satisfaction, il peut se tourner vers notre service de médiation et nous faire part de ses griefs par écrit. J’interviens donc en seconde ligne, à raison de quelque 1 500 demandes par an, dont les deux tiers environ sont jugées recevables en tant que plaintes. Notre mission, en effet, n’est pas de satisfaire les demandes d’information, mais de trouver une solu
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vice gratuit. Voici trois ou quatre ans à peine, il re cevait encore quelque 1 800 plaintes. « La législa tion s’est peu à peu clarifiée, lance l’ombudsman en guise d’explication principale à cette évolution po sitive. Depuis 1999, j’ai proposé 67 recommandations au pouvoir politique, dont une petite dizaine concer nant le cumul des activités professionnelles et des pen sions. La loi, en effet, n’était pas formulée de la même façon dans chaque régime de pension. De même, les conditions pour avoir droit à la pension minimum étaient différentes. Ce n’était donc pas clair. Dans ces cas, mes recommandations ont été entendues et la légis lation modifiée et harmonisée. Il y a désormais beau coup moins de problèmes dans ce domaine. C’est la partie préventive de mon travail, en plus des missions curative et pédagogique, puisqu’il s’agit parfois d’ex traire le nœud du problème dans un ensemble touffu d’interrogations et incompréhensions. »
« J’interviens en seconde ligne, à raison de 1 500 demandes par an, dont les deux tiers sont jugées recevables. »
Quelles sont les plaintes le plus souvent formu lées ? Sans surprise, le calcul de la pension occupe la première place. « Les gens, par exemple, ne com prennent pas que certaines années ne soient pas comp tabilisées, qu’ils ne puissent pas cumuler deux pen sions, qu’ils n’aient pas droit au revenu minimum pour les personnes âgées… Ensuite, arrivent les plaintes liées aux délais des paiements ou de traitement du dossier. Et la troisième problématique la plus souvent rencon trée concerne le montant net de la pension qui n’est éta bli définitivement, dans le cas des carrières mixtes, qu’après deux ou trois mois, le temps que les diverses administrations se soient échangées les données néces saires. Il ne s’agit que de très petites sommes, mais cela fait réagir les gens. » > www.mediationpensions.be.
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Mypension.be, une fenêtre sur les carrières
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En cas de problème avec leur pension, les citoyens doivent d’abord interroger l’administration. Le service de médiation vient en seconde ligne. goodluz – Fotolia
réé en 2010 et accessible aux salariés, fonctionnaires et indépendants souhaitant connaître les données relatives à leur pension, le site mypension.be a déjà été visité par plus de 2 millions de personnes cette année. Un succès considérable qui traduit bien les préoccupations des futurs pensionnés. « Les gens cherchent avant tout une réponse aux deux questions suivantes, explique Jean-Marie Hannesse, le médiateur francophone : “Quand vais-je pouvoir prendre ma pension et combien vais-je toucher ?” Via leur carte d’identité électronique et leur code PIN, ils peuvent avoir accès à leurs données et vérifier leur exactitude, du moins pour 80 % des carrières car
elles ne sont pas encore toutes encodées. En outre, depuis janvier 2016, ils peuvent également obtenir la date de prise de cours de leur pension. En revanche, pour avoir une estimation de celle-ci, ils peuvent s’adresser au Service des pensions et, s’ils ne l’obtiennent pas, à notre service de médiation. Toutefois, grâce au “moteur de pension” que le gouvernement est en train de développer, cette infor-
mation leur sera bientôt accessible sur myp e n s i o n . b e également. À terme, les gens pourront même y faire des simulations afin d’analyser l’effet de certains choix de carrière sur leur pension, par exemple un passage à temps SPFP partiel. » Voilà pour la pension légale. Le site évoluant, dès 2017, mypension.be vous donnera également accès à toutes les données relatives au régime de pension complémentaire. Et, plus tard, aux données individuelles relatives aux cotisations au troisième pilier des pensions, c’est-à-dire l’épargne-pension. À terme, chacun aura ainsi une visibilité maximale sur ses droits de pension. C.S. > www.mediationpensions.be
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En 2050, les plus de 65 ans représenteront près de 25 % de la population. Le logement représentera donc un enjeu essentiel.
Le logement
Tarifs en maisons de repos : trop élevés pour les aînés ? Près de la moitié des aînés peine à honorer ses factures en maison de repos. Pour résoudre ce problème, plusieurs solutions sont envisagées afin de réduire les écarts entre seniors.
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Céline Demelenne
Reporters/BSIP
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ans une étude publiée en mars 2016, Solidaris tire la sonnette d’alarme. Selon la mutualité socialiste, la moitié des plus de 80 ans n’aurait pas les moyens de payer son séjour en maison de repos. Une situation préoccupante, qui re lève de la qualité de vie des aînés. La liste des frais qui incombent aux se niors a été passée au crible. Il en ressort qu’en Belgique, chaque résident dé bourse en moyenne 1 379 € par mois pour ce type d’établissement, soit près de 46 € par jour. À cette note, assez salée, s’ajoute encore une série de coûts an nexes liés à des demandes individuelles (frais en pharmacie, repas en chambre, coiffeur, etc.) évalués à 108 € par mois.
Des disparités entre seniors Tous les Belges ne sont manifestement pas logés à la même enseigne. La Wallonie pré sente la gamme de prix la plus avantageuse, avec une moyenne de 1 236 € (le Hainaut est la province wallonne la moins coûteuse, avec 1 156 € en moyenne), contre 1 488 € en Flan dre. Une autre différence de traitement ? Les écarts criants entre les seniors. Ceuxci sem blent particulièrement prononcés à Bruxel les, « où 5 % des résidents paient plus de 2 051 € par mois alors que les 5 % des résidents qui paient le moins cher ont une facture inférieure à 932 € par mois ». Le type d’institution sélectionné a égale ment une incidence. En Wallonie, le secteur public reste le moins cher, suivi de l’associatif et enfin du privé, où la note se chiffre à 1 277 €/mois.
Un constat, plusieurs solutions En clair, résider en maison de repos repré sente un budget non négligeable pour les aînés comme pour leurs proches. La mutua lité socialiste constate que bon nombre de personnes « doivent alors puiser dans leur épar gne, vendre ou louer leur maison ou compter sur l’aide de la famille ou encore du CPAS ». Mais il ne s’agit pas pour autant de prendre ces don nées de manière figée. Plusieurs pistes et solu
« Ce qui justifie l’augmentation des prix en maison de repos, c’est principalement l’inflation et l’amélioration du cadre de vie. » tions sont ainsi envisagées. Pour avoir une idée précise de ce que coûte réellement un hébergement en Belgique, Soli daris suggère, en priorité, la mise en place d’un outil de monitoring précis et permanent du prix des hébergements, mais aussi des sup pléments que demandent ces logements. Pour ce faire, la transmission des notes de frais de chaque résident aux mutualités de vrait être obligatoire. De plus, le prix de l’hébergement – fixé par le
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gestionnaire de la maison de repos – gagne rait à être mieux encadré, tandis que le coût de base du logement devrait couvrir tous les frais de la vie quotidienne en société. L’idée étant d’évincer les suppléments, qui pèsent dans le portefeuille des seniors et de leur fa mille. Les frais de blanchisserie, de téléphone ou l’accès à la télévision n’étant pas un luxe. Pour permettre à l’associatif et au public de se positionner face à l’offre privée, il existe, en Wallonie, un système de programmation des lits. Ce système prévoit une répartition des lits, et donc des résidents, entre les différents secteurs. L’objectif ? Assurer un coût raison nable et un accès au logement à tous les se niors. Solidaris souhaite que ce mécanisme soit désormais étendu à la Région bruxelloise.
Un meilleur cadre de vie Le constat est évident : le prix du séjour en maison de repos ne diminue pas au fil du temps. « Ce qui justifie l’augmentation des prix, c’est principalement l’inflation, qui était de 3 % l’année passée, remarque Virginie Li Puma, chargée de communication de l’AViQ, l’Agence pour une vie de qualité (en Wallo nie). Mais ce que l’on constatait dans l’une de nos enquêtes, c’est qu’il y a aussi une améliora tion du cadre de vie. » À titre d’exemple, la qua sitotalité des chambres bénéficie de con nexions (téléphone et internet, entre autres), tandis que l’ensemble des établissements or ganisent déjà des activités, qu’elles soient cul turelles, festives ou sportives. Même s’il reste du travail à accomplir, l’AViQ constate que de multiples efforts ont été effectués pour ac cueillir les seniors dans les meilleures condi tions possibles.
Le logement, une question d’avenir
Coût total mensuel moyen par région 1 750 € 1 500 €
1 497 € +141 €
1 595 € +107 €
1 338 €
1 487 € +108 €
+102 €
1 250 € 1 000 € 750 €
1 356 €
1 488 €
1 236 €
1 379 €
Bruxelles
Flandre
Wallonie
Belgique
250 € 0€
¢ Prix de base
¢ +Suppléments
Total
Source : Solidaris (2014)
500 €
Aujourd’hui, l’âge moyen en maison de repos est de 81,4 ans pour les hommes et de 85,7 ans pour les femmes. « Ce qu’on a également essayé de mettre en évidence dans notre étude, c’est que le nombre de personnes de plus de 65 ans ne cesse d’augmenter au fil des années », souligne Virginia Li Puma. D’ici 2050, elles représenteront 24,3 % de la population. Si l’on constate que la plupart de ces seniors restent le plus longtemps possible chez eux, la problématique du logement aura donc une importance d’autant plus capitale dans les années à venir. « Il est donc nécessaire de réfléchir à cette offre. Aujourd’hui, on constate que les aidants proches jouent un rôle primordial, mais par ailleurs, il existe aussi de nombreuses structures, comme les résidences services, qui favorisent l’autonomie des personnes âgées. »
Trouver un hébergement en quelques clics Si le prix des établissements augmente, on constate que des efforts sont faits pour améliorer le cadre de vie des seniors. L’un des points qu’il faudra travailler en priorité dans les années à venir concerne les activités intergénérationnelles.
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oilà une recherche qui peut très vite s’apparenter à un véritable casse-tête : sélectionner l’hébergement idéal, qui rencontre tant les attentes du senior que celles de son entourage, c’est presque mission impossible. Pour résoudre ce problème, Frank Vandenbreede et son fils Frédéric ont imaginé un portail internet novateur. « Je suis parti d’une situation vécue, nous explique Frank. J’ai moi-même été confronté à la difficulté de trouver un logement pour mes parents et mes beauxparents, en tenant compte de leurs désirs et de l’infrastructure adaptée à leurs soins de santé. En plus de cela, il fallait aussi tenir compte de la distance, pour satisfaire les enfants. » Pour pallier cette difficulté, Frank et Frédéric créent une plateforme unique en
Belgique, qu’ils baptisent Home sweet homes. « Le site référence 2 300 hébergements, soit la totalité des logements du pays, qu’ils soient privés ou publics. » Le portail permet donc de choisir un hébergement, selon des critères précis.
Une démarche intuitive Le modus operandi du site est extrêmement simple. Vous encodez d’abord les données relatives à votre hébergement : la ville, la gamme de prix, le type d’établissement recherché (maison de repos, maison de repos et de soins, résidence service, etc.). « Par principe, on fait apparaître les conditions demandées en tête de liste, puis les autres structures, qui ne correspondent pas exactement aux critères encodés. » Les informations
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reprises dans chaque fiche logement peuvent être extrêmement détaillées – selon les réponses fournies par les hébergements – et vont du nombre de lits disponibles à la présence d’une zone verte ou d’une connexion wifi. Et puisque cette tâche incombe le plus souvent aux enfants, le site propose également de créer un compte. Celui-ci permet de sélectionner des favoris, et de partager l’info au sein de la famille. « On peut ensuite imprimer le document PDF et en discuter lors d’une réunion de famille, en montrant le fruit de ses recherches au senior, par exemple. » Pour aller au bout de la démarche, le site propose enfin de s’inscrire sur une liste d’attente, dans l’hébergement sélectionné. C.D. www.homesweethomes.eu
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