Une saison pour habiter la maison

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MCT-2022-Encart-Saison-SuppLavenir-P1-207x292mm-Prod-Vecto.indd 1 12/08/22 10:38 mardi 23 août 2022 1

Anaëlle Kins et Émeline Penay posent une dernière fois devant les fameuses portes vertes amenées à disparaître. L.W.Co-construire

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mardi 23 août 20222 Saison 2022-2023

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ela fait six ans que l’équipe crée des échanges hors de ses murs. Les pierres longuement apportées au nouvel édifice sont sur le point de former une grande et chaleureuse maison ouverte à tous. Au travers de la multitude d’activités proposées pour cette saison 2022-2023, le laboratoire à idées est en marche. « Le public va pouvoir retrouver le hall d’entrée et la scène principale, pendant que la salle Frank Lucas et le coin bar subiront à leur tour une restauration. Par les conférences, les spectacles, les ateliers… On invite les Tournaisiens à se questionner avec nous sur comment co-construire l’avenir de la maison. On va récupérer de nombreux espaces, donc c’est l’occasion de répondre aux envies des citoyens et de pouvoir les combiner avec la biblio-thèque ainsi qu’un tiers lieu. À plusieurs reprises, on nous a demandé la création d’un studio d’enregistrement. Cela va se concrétiser. Il nous reste un an pour glaner d’autres informations », expliquent AnaëlleKins, directrice générale et Émeline Penay, directrice administrative et financière.

Revoir un public très large L’attente de la part des spectateurs est soulignée par les deux responsables. « Ne serait-ce que retrouver des habitudes culturelles ou faire des découvertes, parce qu’il y a toute une génération d’enfants, dont les nôtres, qui n’ont jamais connu la maison. Pour certains, elle est assimilée au foyer Saint-Brice ou à la Halle-aux-Draps », indique Anaëlle Kins. « Cette année est vraiment un test, parce que la saison dernière, il y avait encore des restrictions. Ici, on revient à un fonctionnement normal… Enfin, pour nous, ce n’est pas totalement normal, puisque cela représente une double période intermédiaire avec l’achèvement des travaux et l’après-Covid. On compte très fort sur le fait de revoir un public très large ». Émeline Penay ajoute : « C’est ce que nous permet notamment le nouveau contrat programme de 2021. On cherche à se décentraliser et aller vers les villageois » Se donner le temps d’une certaine stabilité On l’a compris, c’est une année charnière et les deux femmes ne s’en cachent pas : « Il y a cette pression de ne pas décevoir. Cela fait un peu peur aussi, parce que ce sont de gros défis ». L’offre sera à nouveau équilibrée avec les deux salles tournant à plein régime, le retour des services clubs, des écoles de danse…

Le projet enthousiasmant.est Il demande à prendre du sens et non de la forme. Les avaitprécédentes,annéesilycetteenviedegrandir,maisdeschosessepassentdanslespetitsinstants.Nepasfairedegrandfeud’artifice,maisenvoyerdepetitesétincelles.»

Laure Watrin

Et alors, c’est pour quand la fin des travaux ? » On a la réponse : l’été prochain ! Durant cette année de transition, la Maison de la culture ouvre la réflexion à vos envies et attentes afin de réinvestir les nouveaux espaces.

Une saison pour habiter la Maison de la culture

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« Je ne pense pas que cela prendra plus de temps que prévu. On s’est fixé août 2023 et a priori, les travaux seraient terminés avant, mais on ne se précipite pas vers un retour direct. On réfléchit à la manière de réaménager les locaux en fonction aussi de la bibliothèque et de ce qui nous sera dit ». Anaëlle Kins : « Le projet est enthousiasmant. Il demande à prendre du sens et non de la forme. Les années précédentes, il y avait cette envie de grandir, mais je pense que des choses se passent également dans les petits instants. Ne pas faire de grand feu d’artifice permanent, mais envoyer de petites étincelles » Pour la trentaine de collaborateurs, le manque est de ne plus être aussi proche des artistes et de toutes les cellules qui font vivre l’espace culturel. « Nos bureaux sont délocalisés. C’est un système logistique assez énergivore depuis six ans. Il va falloir qu’on réapprenne à travailler en équipe au même endroit. On a envie d’être dans une volonté plus collaborative » Une proposition, une question ? +32 (0)69 25 30 info@culturetournai.com80

« L’ambition du Théâtre National WallonieBruxelles est de renouer avec les origines du Théâtre National, celles de comédiens itinérants, confie Pierre Thys, qui en est le directeur depuis un an. Pour cette première expérience, le choix s’est porté sur Tournai. La Maison de la culture compte en effet, dans ses missions, l’ouverture aux villages.

Lancer sa saison à Tournai, c’est le souhait du Théâtre National qui initie, avec la Maison de la culture, trois journées festives.

« Les équipes de programmation et de régie de Bruxelles et de Tournai ont sillonné la campagne pour repérer des espaces adaptés aux spectacles choisis en duo, souligne Anaëlle, ravie de cette collaboration qu’elle considère comme un cadeau. Cette initiative permet à chaque structure de pouvoir grandir, le TN vers la Wallonie et la MC vers les villages. Le Théâtre National est une grande institution qui n’a pas besoin de Tournai, et cependant cette ouverture de saison signe un renouveau, c’est clair. On n’est plus dans la compétition, mais dans le faire ensemble. »

événement

Mardi 23 août 2022 3Saison 2022-2023 « Jours de fête », une salve de diableries avec le Théâtre National

» Les 2, 3 et 4 septembre dans différents lieux. 069 253 080

Stéphanie Calonne : 069 253 070

Pas question donc, pour Pierre Thys, d’arriver à Tournai avec une programmation toute faite : les décisions ont été prises avec Anaëlle Kins et les équipes de la Maison de la culture, qui ont une intéressante approche de leur terrain d’action culturelle.

Comme aux origines, le Théâtre National se déplace pour rencontrer un large public : c’est dans son ADN. Photo : TN

PLACE AUX VILLAGES ! », EN IDÉES ET EN FÊTESCôté campagne Françoise LISON Françoise LISON

Passions fruitées Responsable de ce volet plein de promesses, Stéphanie Calonne en révèle la genèse et la teneur : « Le projet est issu de demandes exprimées par les citoyens, à la fois dans les comités de quartiers et au cœur du Plan Communal de Développement Rural. On y rencontre un réel dynamisme, une volonté de se réapproprier les lieux pour inventer une nouvelle façon d’être ensemble. Durant la saison, la Maison de la culture sera à l’écoute des idées et propositions. Certes, avec trois villages par saison culturelle, il nous faudra dix ans pour aller à la rencontre de tous. Mais on y croit ferme. Tournai, c’est 213,8 km2 et 29 villages, on peut y inventer la plus grande balade du monde, en cartes et parcours. L’utopie est bienfaisante et porteuse d’énergie ! » Des rendez-vous sont prévus dès le printemps, dans un centre culturel et sportif, une église, sur une place ombragée et même au milieu des vignes. « Mais d’autres aventures seront décidées en cours de saison, révèle l’animatrice. Avec des écoliers, en famille, d’une découverte ornithologique en compagnie d’artistes à un ciné concert, d’une soirée contée à de la musique classique, et pourquoi pas une exposition, une guinguette, un moment dansé pour enfants ? Et le 1er juillet, une fête collective est prévue.

» Appel est lancé aux gens d’Ere, de Willemeau, de Saint-Maur : des scènes et fêtes liées à la culture et à l’environnement peuvent naître, un comité de village émerger ou se renforcer. Idées et passions bienvenues !

«

A llons aux villages est le titre d’une récente et intéressante publication de la Fondation Pasquier Grenier. C’est aussi l’invitation que lance la Maison de la culture, dès cette saison. Des activités et spectacles sont programmés à Willemeau, Ere, Saint-Maur.

Tous les publics sont invités aux « Jours de fête » qui se déclineront à Saint-Maur, Kain, Chercq, Tournai. Les rencontres (parmi lesquelles Okidok et la Cie Orange Sanguine) seront festives, familiales, alliant théâtre, cirque, mouvement et le premier soir, un banquet convivial et une guinguette, place de Saint-Maur. En trois épisodes, d’un soir à un autre, le spectacle Les Trois Mousquetaires revisitera le roman d’Alexandre Dumas avec une délicieuse impétuosité. « Le Collectif 49 701 s’adapte à toutes les situations, en banlieue comme sur une place de campagne, précise Pierre Thys. L’idéal est bien sûr d’assister aux trois soirées successives, mais chaque épisode constitue à lui seul une pétillante page théâtrale.

Les équipes de la Maison de la culture sont attentives aux ressources culturelles et festives de l’entité. Photo MC Ty D es moments forts dans les villages et en ville : la programmation coordonnée fera rêver tous les publics, dès le vendredi 2 septembre. Sur la place de Saint-Maur, qui a gardé une configuration de forum champêtre, les comédiens installeront tréteaux et bagages.

Et puisqu’une programmation internationale est possible, une compagnie française, le Collectif 49 701, présentera Les Trois Mousquetaires, en trois soirées distinctes. Quand le Théâtre National rayonnait en province, il avait inventé le principe de semaines de fête. »

Impétueux « Mousquetaires »

Le jeudi 2 et le vendredi 3 février 2023, l’agenda culturel propose aussi Sylvia, une pièce de Fabrice Murgia avec la compagnie bruxelloise Artara et An Pierlé Quartet.La pièce revient sur la destinée de Sylvia Path, une poétesse américaine de l’après-guerre et une des figures de proue d’un féminisme plus poétique qu’engagé.Le public de la première des deux dates est même invité à échanger avec l’équipe artistique après le spectacle.Ph. com.

L’Orchestre Philharmonique de Liège se produira le 15 octobre dans le cadre du Festival musical du Hainaut. Ph. com fête où peu à peu, sans s’en rendre compte, les spectateurs se mêlent aux artistes, entraînés dans le doux vertige de la danse.Quoi de plus judicieux pour le spectacle d’ouverture, que de faire monter le public sur une scène qui entame cette année sa deuxième vie ?

L a Maison de la culture s’associe à diverses institutions et associations culturelles pour élaborer sa saison 2022-2023. Ce sera encore le cas cette année avec le Centre de la Marionnette, pour le festival Découverte Images et Marionnettes. Le mardi 4 octobre, les spectateurs découvriront une version inédite du Songe d’une nuit d’été de William Shakespeare, revisité par Jean-Michel d’Hoop et la compagnie bruxelloise Point Zéro. Ce classique du grand dramaturge anglais, père d’Hamlet et de Roméo et Juliette, réunit sur scène une quinzaine de marionnettes géantes autour de huit comédiens et comédiennes pour un mélange des genres savoureux.

Ce spectacle représente aussi l’occasion d’évoquer les invitations mises en place par la Maison de la culture. En parallèle à certaines pièces, l’institution tournaisienne propose des moments de rencontre et d’échange pour étoffer la vision du spectateur.Pour Portraits sans paysage, ce sera le cas le vendredi 21 octobre par un repas solidaire en soutien aux réfugiés (à 18h30) et par la projection du film La Traversée de Florence Miailhe, le samedi 22 octobre en Art et essai à Imagix.Les invitations prennent aussi la forme d’ateliers, de conférences/débats, ou même d’une balade dans le centre-ville de Tournai.

Chaque édition du festival Découvertes Images et Marionnettes offre à s’émerveiller devant la richesse des formes de la marionnette contemporaine. Vous aurez d’ailleurs d’autres occasions de savourer tout le talent des pantins (mais surtout celui des marionnettistes) lors de plusieurs dates, de Carnet de bal (le mardi 27 septembre) à Bruce Marie (vendredi 30 septembre) en passant par L Louise, qui promet un voyage au cœur d’un univers où se frôlent marionnettes, manipulation, danse/mouvements et arts numériques. Les deux représentations auront lieu à la Maison de la marionnette le mardi 27 septembre à 20 heures et le mercredi 28 septembre à 19 heures. Autre rendez-vous privilégié de la saison, le Festival musical du Hainaut et ses quatre concerts de musique classique en trois jours. Le point d’orgue ? La prestation de l’Orchestre Philharmonique de Liège le samedi 15 octobre à 20 heures. Les virtuoses (dont le pianiste Stephen Hough et le chef d’orchestre Lionel Bringuier) se plongent dans les œuvres de Brahms et de Stravinsky pour le plaisir des yeux et des oreilles…

DES MARIONNETTES À LA MUSIQUE CLASSIQUELes partenaires Antoine Pontrandolfi Antoine Pontrandolfi

Parmi les autres rendez-vous de cette saison culturelle, citons aussi Portraits sans paysage, programmé le jeudi 20 octobre à 20 heures.La représentation questionne les spectateurs sur l’accueil des personnes en exil et sur la politique d’enfermement de ces déracinés.Révélateur d’une société que la question migratoire crispe et divise plus qu’elle ne fédère ?

Des maisspectacles,aussidesinvitations

En attendant le grand soir, le spectacle des retrouvailles entre la grande salle et le public Le plancher de la grande salle ne demande qu’à vibrer. La compagnie française Le Doux Supplice s’en chargera… Une représentation où le public se retrouve comme « happé » sur scène, au milieu des comédiens.

mardi 23 août 20224 saison 2022-2023 « P etit à petit cette saison, on se réapproprie la Maison de la culture. »Rénovée, la grande salle dévoile enfin son nouveau visage aux spectateurs.Si plusieurs représentations auront lieu d’ici le 7 octobre, le spectacle d’ouverture de la saison culturelle est officiellement programmé à cette date.L’heureux élu se nomme En attendant le grand soir, un intitulé prémonitoire à de belles retrouvailles entre la nouvelle scène de la Maison de la culture et son public.À quoi s’attendre ? À un spectacle de cirque à voir et à danser ! Entre tango, rock, valses, rondeaux et jazz, la frontière entre la danse et le cirque se brouille et s’efface.En attendant le grand soir, c’est une ode à la danse, à vivre à même le plateau de la grande salle. La configuration du lieu est inédite car le public est assis autour de ce plateau. Au centre, un clown-DJ, six acrobates et deux danseurs jouent et tournent à en défier l’équilibre, révélant instants dansés et spectaculaires portés acrobatiques.Une véritable introduction à la

Coup de projecteur

F ini d’être sur la touche cette saison, la musique retrouve une place à côté de la mise en scène. « Depuis six ans et donc, le début des travaux, c’est vrai qu’il manquait des espaces pour cette forme d’art. En plus, les salles doivent généralement respecter des codes de théâtre, c’est-à-dire interdiction de boire ou de manger. Maintenant, c’est parti !

ANTOINE FLIPO 10/03, 20H DR

Quatre soirées du 02/12 au 10/03/2023 à partir de 20h Jam-session pour tous le 10/03 à 21h30 Abonnement complet à 32 euros.

ANA CARLA MAZA 27/01, 20H

Démarrage en fin d’année Le bar part en live officiellement le 2 décembre dès 20h avec deux premiers concerts purement consacrés à la chanson française. Après « Hier la plage », Aurel a pu s’inscrire dans un univers aux couleurs électro-pop.

Dans un esprit de guinguette, le hall d’entrée renoue avec la musique. On pousse les tables pour un concept test !

En musique

timbre nous rappellent les grands artistes noirs américains. Depuis son passage à l’Olympia et à la Cigale en 2019, sa carrière a fait un bond en avant.

YANNIS LA ORQUESTA 17/02, 20H Avec une physicalité bien affirmée et une sonorité singulièrement colorée, les performances d’Antoine Flipo repoussent les limites du piano tel qu’on le connaît. Le jeune artiste tournaisien, également à l’origine du duo Glass Museum, ose la rencontre entre néoclassique et électro. Il a su revisiter la tessiture du clavier et transposer ses trouvailles acoustiques en studio.

De petits concerts avaient déjà été organisés, mais jamais dans cette optique d’en faire un rendez-vous particulier. On veut que le public ait l’envie, après le boulot, d’y faire un tour. Le hall fait pour l’instant de béton sera aménagé pour apporter une ambiance différente. Il y aura un bar sympa et une petite restauration », indique Lynn Decobecq. L’attente de la programmatrice est surtout de pouvoir soutenir et retravailler avec les chanteurs et musiciens de la région. « C’est le cas ici. Ce sont des concerts plus intimistes avec des artistes découverts en pleine ascension. On les a dénichés dans des festivals ou les agents nous ont contactés. »

«

Artiste cubaine rayonnante, Ana Carla Maza tutoie son violoncelle dont elle explore les sonorités avec virtuosité.Elle revisite délicatement les musiques traditionnelles de son enfance, de la bossa-nova brésilienne à la habanera cubaine. Les rythmes latins, les mélodies pop et techniques classiques se rencontrent. À 26 ans, l’artiste écume les scènes des festivals de jazz.

La première soirée aura lieu le 2 décembre avec Aurel et Terrenoire. Aurelmusique – Elisa Baudouin

mardi 23 août 2022 5saison 2022-2023

« L’idée est aussi de récolter l’avis des partici-pants ainsi que leurs préférences. À cet effet, plusieurs boîtes seront mises à disposition. »

Quatre soirées avec des concerts éclectiques Les styles sont variés, de la chanson française, en passant par la pop, le jazz, ou encore une jam-session ouverte à tous les musiciens tant professionnels qu’amateurs.

Le bar part en live ! C’est le nouveau rendez-vous de la Maison de la culture. Ça vous dit ?

Signé par le label parisien Alter K, Aurelio Mattern, de son vrai nom, séduit par sa subtilité et sa sincérité. On retrouvera également le duo fraternel Terrenoire qu’on n’arrête plus ! « Quelques jours après la signature du contrat avec eux, Théo et Raphaël Herreira ont été récompensés par les Victoires de la musique dans la catégorie révélation masculine. ». Ces deux opposés, comme ils se décrivent, proposeront un habile mélange de chanson française et de production électronique. Un abonnement de 32 euros permet d’assister à la totalité des propositions musicales.

On peut lancer des concerts sous toutes les formes, notamment avec ce nouveau concept créé pour des moments de convivialité », explique Lynn Decobecq, programmatrice Cettemusicale.formule est une prémisse avant la vraie réouverture de la maison. « Mais si ça plaît, les dates seront plus nombreuses l’an prochain. »

Laure Watrin Dylan gire 24 images Patsha bay Baptisé le Petit Prince de la Soul contemporaine par le magazine Rolling Stone, le Clermontois Thomas Kahn est un jeune chanteur, auteur, compositeur et Sainterprète.voixetson

T KAHN 27/01, 20H

HOMAS

Auteur, compositeur et interprète, Yannis La Orquesta chante en français sur une fusion de rythmes aux influences diverses, de la musique brésilienne à la cumbia colombienne en passant par le swing, le reggae et la musique ouestUnafricaine.cocktail palpitant qui fait groover entre le piano, l’accordéon, le trombone et une section batterie.

Photo F.L.

Cie Belle de Nuit, mardi 28 mars à 20 h, Maison de la culture.

C aroline Lamarche, Céline Delbecq et Adeline Dieudonné se sont forgé une place dans le paysage des lettres belges. Des spectacles sont nés de leurs livres édités ces dernières années.

NINA LOMBARDO, ENFANCE ET RÉSISTANCE Ph.: N. Verfaillie

Éloi Baudimont et Benjamin Macke ont sélectionné, parmi 700 propositions issues d'archives familiales collectées par No Télé, le matériau visuel dont ils rêvaient. En ciblant des activités sportives, familiales, récréatives, les complices ont privilégié l'intimité et l'universalité. En fil rouge, l'anniversaire récurrent de deux garçons aujourd'hui quinquagénaires, un rituel inusable. Au piano et à l'accordéon, des compositions alliant musiques traditionnelles et ethniques. Le concert prend la cadence des scènes filmées, s'en éloigne, y revient, avec quel plaisir ! F.L.

Maman et Mamoune sont les deux mères de Suzanne, une fille tonique, passionnée de savane tigrée et d'Al Pacino. Son amie la trahit dans une mêlée qui déchire un précieux poème adressé à ses deux mamans. S'ensuit un cortège de moqueries : Suzanne ne vit pas comme les autres ! L'écolière réagit avec passion : elle lance une cyber-enquête fulgurante. Qu'est-ce qu'une famille « normale » ? Le spectacle interroge la parentalité dans toutes ses variantes, ses compositions, fantaisies et particularités. Avec un regard d'enfant, que la comédienne Nina Lombardo capture en lutine observatrice et rebelle. F.L « Suzette Project » (dès 7 ans), mercredi 15 mars à 16h, Maison de la culture.

Adeline Dieudonné : « La vraie vie » Ce premier roman fut récompensé par de nombreux prix, dont le Rossel. La narratrice a dix ans, un petit frère, un père flambant beauf, une mère éteinte. Porté par une musique limpide, un drame se joue. Plus rien ne sera comme avant pour les deux enfants, la guerrière et son frangin en perdition. « La mise en scène est l’occasion pour moi de retrouver cette petite fille, après son incroyable aventure, sa rencontre avec tant de lecteurs, confie Adeline Dieudonné. C’est une nouvelle lecture du livre, à travers les yeux du metteur en scène Georges Lini et de mes partenaires comédiens, mais également toute l’équipe qui travaille en coulisses. »

Cie de la Bête noire, mercredi11 janvier à 20 h, Maison de la culture.

« Et pendant ce temps-là, chez les Dugaumier », samedi 19 novembre à 20h, Maison de la culture et ensuite, dans les villages (en 2023)

BENJAMIN ET ELOI, UN CONCERT D'IMAGES Scènes d’ici

Des autrices explorent la cartographie des marges

Mercredi 21 et jeudi 22 décembre à 20 h, Maison de la culture. Céline Delbecq : « A cheval sur le dos des oiseaux » Pour l’autrice et metteuse en scène qui affronte les détresses du XXIe siècle, l’histoire de Carine Bielen est bien plus courante qu’on ne veut le penser. Aînée d’une famille nombreuse incapable d’assurer la charge d’une tribu, Carine a connu le placement en home, comme ses frères et sœurs. Elle y a grandi vaille que vaille, avant d’intégrer un logement. Solitude, alcoolisme, relations noueuses et glauques… La naissance de Logan fut, elle aussi, un temps de surveillance et d’accompagnement. Entre décideurs et juges, quel avenir se profile pour le duo ? Le monologue révèle une tragédie d’aujourd’hui, celle de la relégation. Il est porté avec force par la comédienne Véronique Dumont.

mardi 23 août 20226 saison 2022-2023

«Sous la table » (dès 6 mois), 7 représentations (dès 10h) samedi 10 juin, Centre de la Marionnette.

Caroline Lamarche : « Frou-Frou » Goncourt de la nouvelle en 2019, le recueil « Nous sommes à la lisière », s’ouvre avec un récit puissant. La nouvelle « Frou-Frou », dont le narrateur est bénévole dans un refuge pour animaux blessés, sera présentée à la Maison de la culture. Louis prend une cane sous son aile, elle ne peut plus voler. « C’est une histoire d’amour, au sens le plus fort du terme, confie Caroline Lamarche. L’homme accepte de laisser partir Frou-Frou vers la vie sauvage, vers la liberté, même si elle est fragile. En amour, on ne peut être sauveur, mais un lieu d’accueil et de passage. Le comédienGaëtan Lejeune offre cette histoire avec beaucoup d’émotion. »

La Cie Les Zerkiens varie l'approche du jeune public. « Sous la table » convie les bambins et leurs familles à une autre découverte visuelle. Niché dans un écrin (plexiglas et nappe), chacun est invité à un spectacle qui évolue, de la salade au tableau, avec des jeux de formes, de couleurs, de matières.

Les aînés sont surpris de retrouver des impressions enfantines et de les vivre en compagnie de tout-petits. Un voyage déjanté, doux et surréaliste, animé par AnneSara et Isabelle. Un petit laboratoire est prévu, suite au spectacle, pour prolonger l'aventure. F.L.

Romancière et comédienne, Adeline Dieudonné sera à Tournai au printemps prochain avec « La vraie vie ». Photo Jérôme Dejean

Leurs ouvrages ont fait du chemin, de l’écrit à la scène. La Maison de la culture invite des compagnies qui font la part belle aux univers singuliers de quelques écrivaines.

ANNESARA SIX, POUR LES TOUT-PETITS D.R. Françoise LISON

Théâtre d’elles

Ch. Raynaud de Lage UN SAFARI URBAIN POUR 50 SPECTATEUR.RICE.S CASQUÉ.E.S

UN SPECTACLE DE MAGIE NOUVELLE À VIVRE DANS UN CAMION THÉÂTRE Magicien mondialement connu, Yann Frisch revient à Tournai avec son camion théâtre qu’il installera au pied de la cathédrale de Tournai pour son nouveau spectacle Personne. Dans ce petit théâtre fermé, mobile, de 80 places, il retrouve le jeu burlesque à travers le.s masque.s, pour percer le mystère de l’incarnation et de la présence alors que plane le fantôme de l’illusion qui va chahuter les limites de notre identité jusqu’au vertige. Personne est peuplé de personnages inventés à force de masques et de costumes. Personne cherche à habiller l’invisible, et comme toujours chez Yann Frisch, l’illusion nous rallie invariablement à notre plus secrète humanité.

La Piste aux Espoirs offre aux artistes des secteurs du cirque et des arts de la rue l’opportunité de présenter leurs créations et de les faire vivre sur les scènes d’ici et de là. Lesartsducirque

Le festival international se révèle aussi parfois l’aboutissement de tout un processus de création. « Depuis 2018, la Maison de la culture est reconnue comme centre scénique et accompagne des compagnies et artistes dans la création, relève Stéphanie Delft, coordinatrice du centre scénique et des productions « maison ». Certains projets retenus par la maison de création s’intègrent dans les disciplines circassiennes, et nous trouvons intéressant de profiter de la Piste aux Espoirs pour leur donner l’opportunité de lancer leur spectacle à ce moment-là afin d’en assurer la visibilité et la diffusion. »

Le programme complet de la Piste aux Espoirs sera dévoilé en janvier prochain : www.lapisteauxespoirs.com Pauline Deneubourg

« À chaque édition, nous organisons une journée réservée aux professionnels des secteurs des arts de la scène, ajoute Constance Paris. L’année dernière, malgré l’annulation du festival, nous avions tenu à maintenir ce moment de rencontres pour les artistes. Nous avions accueilli près d’une centaine de programmateurs, de responsables de salles culturelles ou de festivals de cirque de Belgique, France, Allemagne, Autriche, Pologne, Pays-Bas, Italie, etc. À cette occasion, les artistes peuvent présenter leur spectacle, et ainsi espérer être programmés les saisons suivantes, comme le Tournaisien Guy Waerenburgh qui a eu l’honneur de jouer son spectacle Der Lauf lors du festival Circa, le plus important en matière d’arts du cirque qui se tient à Auch, en Bourgogne (France) après avoir rencontré sa directrice à la Piste aux Espoirs. Sans notre événement, en pleine crise sanitaire, des spectacles n’auraient sans doute jamais été vus et appréciés à leur juste valeur par le public… »

The Visit », Cie La Pigeonnière, samedi 29 avril à 11 et 18 h –dimanche 30 avril 11 et 16 h, départ au conservatoire de Tournai Bartolomeo La Punzina Autre moment fort de la programmation « circacienne » 20222023 de la Maison de la culture : le spectacle d’ouverture de la saison, En attendant le grand soir, de la cie Le Doux Supplice (voir p.2).

Cette saison, la maison de la création soutient les spectacles « Drache nationale » et « What if… » Michiel devijver ! pedro miguel silvaTournai A près quatre années d’absence, et deux éditions annulées, la Piste aux Espoirs, le festival international d’artistes de cirque, revient du 4 au 9 avril 2023. « Avec ses incontournables, et sa quinzaine de spectacles qui mettent à l’honneur la multidisciplinarité des arts circassiens, et pour tous les publics, en rue, en salle ou sous chapiteau », se réjouit Constance Paris, responsable programmation de la Piste aux Espoirs. Petits et grands vibreront au rythme de la magie, de la jonglerie, du clown, de la voltige, de l’acrobatie et autres arts de rue. « À côté des spectacles, il y aura quelques moments forts à ne pas rater, notamment le grand spectacle familial sous chapiteau (“ Foutoir Céleste” par la Cie Cirque Exalté – acrobatie et voltige), le grand bal avec Yann Friche (magie) ou encore une chasse aux œufs le lundi de Pâques, sans oublier les soirées festives et spectacles de rue… La Piste aux Espoirs, c’est vraiment l’événement festif et à vivre en famille, le tout dans une belle scénographique proposée par des Tournaisiens : Belinda Macri, Florian Debal, Tom Lombardo et Fred Degand ! » Un tremplin pour les artistes La Piste aux Espoirs représente un fameux tremplin pour les artistes circassiens et les compagnies.

«

Cette année, au cœur de la programmation de la Piste aux Espoirs, deux spectacles auront mûri entre les murs et grâce au soutien financier de la maison de création. « Nous accueillerons en résidence la compagnie Scratch pour sa nouvelle création Drache nationale annonce Stéphanie Delft. Autour de la question “comment positiver quand c’est la merde ?”, le trio de jongleurs part à la quête de la petite lumière dans l’obscurité, du sourire sous la drache nationale, du beau dans le tout pourri. »

« Personne », Yann Frisch/Cie L’Absente, mercredi 30 novembre à 20 h – jeudi 1er décembre à 18 et 21 h – samedi 3 décembre à 16 et 20 h – dimanche 4 décembre à 11 et 14 h, place Paul-Émile Janson.

De la maison de création à la Piste aux Espoirs

Autre coproduction à découvrir : What if… du collectif Curieux, un spectacle de magie nouvelle à l’esthétique cinématographique.

mardi 23 août 2022 7saison 2022-2023

En une expérience urbaine insolite, le spectacle participatif et déambulatoire The Visit déploie l’imaginaire en plein air. Au fil d’un safari urbain, le duo Marta et Betty invitent les spectateur.rice.s casqué.e.s à observer les autochtones des débuts des années 2000 en pleine métropole. Tout en humour (NDLR : « le spectacle qui m’a incontestablement fait le plus rire », assure Constance Paris), cette expérience urbaine insolite confronte les spectateurs aux dérives, paradoxes et absurdités de leur société et de notre époque, notamment les rapports de domination et notre rapport à la nature.

UON V EAUTÉ ÉTU MCT-2022-Encart-Saison-SuppLavenir-P8-207x292mm-ProdVecto.indd 1 12/08/22 13:48 mardi 23 août 20228

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