Mise entre parenthèses durant deux ans, la tradition athoise reprend ses droits. La Ducasse 2022 est plus que jamais attendue par la population et les acteurs de ce folklore séculaire.
SUPPLÉMENT AU JOURNAL DU 24 AOÛT 2022
LESSINESHORTA VOTRE PARTENAIRE POUR LE JARDIN, LES ANIMAUX ET LA DÉCORATION Horta Lessines Chaussée Victor Lampe 25 • 7866 Lessines • 068 34 03 06 • lessines@horta.org • WWW.HORTA.ORG 10153556
L e dimanche 25 août 2019, à l’heure de raccompagner les géants d’Ath au hangar, personne n’aurait pu imaginer qu’ils vivraient une léthargie de trois années avant de retrouver pleinement le public qui les adule, et de virevolter en toute insouciance dans les rues de la ville. Bien sûr, depuis, les postures ont fait « Ducasse autrement », mais sans jamais se croiser. Bien sûr, les musiciens ont encore joué leurs airs favoris en rêvant aux danses de leur géant favori. Bien sûr, les porteurs ont répété sans relâche les pas de leurs valses et autres boléros. Bien sûr, les Athois n’ont cessé de vibrer en pensant au jour où ils entendraient la grosse cloche sonner le début de leur Ducasse.
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Mercredi 24 août 2022 Ce supplément a été coordonné par Audrey Ronlez et Francis Hostraete Rédaction :Antoine Dauvillée,Geoffrey Devaux,Pauline Foucart,Michel Landrieu, Daniel Pilette,Antoine Pontrandolfi et Audrey Ronlez Couverture :Fred Dedeycker – Mise en page et graphisme :Hélène Quintens Délégué commercial :Benoît Deconinck Réalisation
L’année de la ferveur retrouvée et de la flamme ravivée Audrey Ronlez Édito
Trois ans à décompter les jours avant les retrouvailles, c’est une éternité, mais ce n’est pas encore suffisant pour entamer l’enthousiasme des amoureux du folklore. Au contraire ! Ces années de séparation n’ont fait que renforcer l’amour de la tradition, l’envie d’être en communion et le besoin de vivre avec passion. L’impatience est palpable. Les ouvriers communaux s’activent depuis de longues semaines pour mettre la ville sur son trente et un. Dans la rue ou en terrasse, les discussions tournent inlassablement autour du folklore et de ses acteurs. Les rendez-vous sont pris pour le quatrième week-end d’août, histoire de ne rien manquer. Les mastelles, amandes amères et autres macarons trônent dans les étals. Sur les réseaux sociaux, les images de chars et de géants défilent par dizaines. Les sourires aussi. Restent en tête les airs de Ducasse. Tous n’ont qu’une hâte : se retrouver et se reconstruire de nouveaux souvenirs, ensemble.
Contrairement à d’autres événements voués à une mort certaine faute de bénévoles, les acteurs de la Ducasse d’Ath sont plus que jamais fidèles au poste. À année exceptionnelle, effectifs exceptionnels. Rien que dans les rangs des porteurs, neuf nouvelles recrues s’apprêtent à donner vie à leur géant. La pandémie n’a heureusement pas pu interrompre le cycle de transmission. Du sang frais qui pourra compter sur l’expérience des anciens, mais aussi sur la ferveur du public qui ne manquera pas de les porter. Un échange à double sens. Un bonheur partagé. Et l’envie de faire toujours mieux et toujours plus beau, surtout pour tous ceux qui ne seront pas là ou plus là pour vivre ces retrouvailles.
4 Mercredi 24 août 2022 Ce n’est certainement pas un hasard si Ath est connue aujourd’hui comme la cité des Géants.La tradition est séculaire et se matérialise encore chaque année lors de la Ducasse d’Ath.De la région ou de bien plus loin,ils sont nombreux à l’attendre avec impatience,tant pour le combat de David contre Goliath,que pour son cortège et ses géants,du cheval Bayard à Goliath en passant par Ambiorix. Un folklore dont le succès est indissociable des porteurs qui donnent vie aux postures.
AntoinePontrandolfi Dossier
Les porteurs de géant sont les stars de la Ducasse »
«
C ette année, on recense neuf nouveaux porteurs de géant. Une situation inédite à quelques jours de la Ducasse 2022.Comment expliquer qu’autant de nouveaux porteurs intègrent cette caste très fermée ? « D’abord parce que certains porteurs historiques commencent à vieillir et éprouvent la nécessité de renforcer leur équipe », concède Christian Cannuyer. Éminent spécialiste de la Ducasse d’Ath et auteur de plusieurs ouvrages sur le sujet, l’historien côtoie depuis de nombreuses années les porteurs, au point de les accueillir à son domicile pendant les festivités. Il pointe d’ailleurs un autre argument pour expliquer un tel renouvellement parmi les porteurs. « Les géants dansent beaucoup plus qu’à une certaine époque. Ils réalisent entre 80 et 100 danses le dimanche contre une vingtaine pendant l’entre-deux-guerres.Les prestations sont plus nombreuses, mais aussi bien plus longues.Voilà sans doute pourquoi toutes les équipes se renouvellent ou se renforcent de plus en plus régulièrement. »
L’Athois formule une autre différence majeure avec le passé. Avant, les porteurs changeaient parfois de géant.Ce n’est pratiquement plus le cas aujourd’hui. « Celui qui le fait n’est pas bien vu.C’est révélateur d’un attachement de plus en plus important au géant et à l’équipe.La cohésion est bien plus grande entre les membres d’un
Qui sont ces porteurs ?Leur profil a-t-il beaucoup évolué depuis le siècle dernier ?« Fin XIXe , début XXe, ils appartenaient tous au milieu ouvrier, vivaient de revenus modestes et pour la plupart, ne savaient ni lire, ni écrire.Il était de coutume que la bonne société athoise se désintéresse de cette tradition », se souvient Christian Cannuyer.
Une crise pour relancer la ferveur Selon l’historien, le point de bascule s’opère au milieu des années septante, avec la fin brutale des Trente Glorieuses. « Le premier choc pétrolier de 1973 et la crise qui a suivi a été bénéfique pour le patrimoine. Avant cela, on massacrait tout, y compris nos belles façades ou notre patrimoine immatériel. Le folklore et le cortège étaient en déclin. Avec la crise, une prise de conscience s’est opérée. On arrête de vouloir produire outre mesure pour revenir à l’essentiel.Mais s’il faut identifier une cause plus locale, je crois que c’est la participation d’un échevin en tant que figurant au cortège (avec le Cheval Bayard) qui implique un retour aux sources et un renouvellement du profil des porteurs. Avant la Deuxième Guerre mondiale, 35 % des porteurs étaient issus des familles Bourlard et Bourlart, dont les racines étaient foncièrement les mêmes.Être porteur était une tâche réservée à très peu de familles athoises. À partir de 1975, on a vu arriver de nouvelles figures et de nouvelles dynasties, dont la famille Sauvage, liée à Goliath (Alain Sauvage, ancien chef porteur historique du géant philistin, est décédé en février 2015).Il n’empêche que 40 %des porteurs actuels ont un lien avec les anciennes familles de porteurs. » Un attachement fort à « son » géant Reste que le rapport à la tradition, très présent parmi les géants du cortège, diffère selon les équipes. « Par exemple, il n’est pas aussi omniprésent chez Madame Goliath, où la tradition familiale est un peu moins forte que chez d’autres géants », indique Christian Cannuyer.
Professeur à la faculté de théologie de l’université catholique de Lille, Christian Cannuyer est un historien belge spécialiste des Coptes et généalogiste.Il est aussi l’une des mémoires vivantes de la Ducasse d’Ath, qu’il connaît comme sa poche.Il évoque en long et en large les porteurs de géant pour notre supplément annuel. Plus que jamais, les porteurs sont attachés à « leur » géant ce qui était moins le cas historiquement.
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« La qualité des prestations lors du cortège est souvent grandie par cet attachement de plus en plus important à la posture et à l’équipe », estime Christian Cannuyer.
« Portrait intérieur d’Athois Géantés », c’est le titre de l’ouvrage de Pierre Peeters et Solange troublantsdesparfoismondeauxsontmillesdesmiscésphotographesDansWapica.entiancollaborationSchepmans,enavecChris-Cannuyer,àparaîtrefind’annéeauxéditionscetouvrage,lesdeuxsesontim-danslequotidienporteursetdesfa-deporteurs.Ilssefrottésauxcodesettraditionsdeceferméquitombelesbarrièrespourclichésetdesportraitsdevérité.
Collection privée La tradition du géant et de ses porteurs est séculaire, comme l’illustre ce document.Et le plus souvent, c’est une histoire de famille… 2017 et « n’a pas été particulièrement réussie, malheureusement », poursuit Christian Cannuyer. À la fin des travaux, la partie rembourrage et couture devait être recommencée car la nouvelle peau laissait apparaître l’osier. Quelques modifications et finitions ont été apportées par la suite pour lui rendre toute sa splendeur. Comment expliquer la place qu’occupe la Ducasse pour un non-initié ? Mais surtout, pourquoi les porteurs sont-ils les personnalités les plus adulées et les plus respectées ? « Soyons honnêtes, Ath n’a pas le patrimoine de Tournai, par exemple.Mais son fleuron, c’est sa Ducasse », inscrite depuis 2008 sur la liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité par l’Unesco. Ce n’était pourtant pas gagné d’avance, surtout vis-à-vis de l’Église. « Comment peut-on imaginer, pour des religieux, que David soit parfois vaincu par Goliath ?Il n’y a qu’ici qu’on trahit la bible.Goliath est censé être le méchant.Pourtant, c’est lui le personnage central, le héros de la fête. Inutile de dire que l’Église n’était pas enchantée. » Et encore, pas enchantée reste un euphémisme. « Les pas de danse sont très élaborés »
Ce qui fait aussi le succès de la Ducasse et de son cortège, c’est une tradition née au XIXe siècle : celle des danses (valse, boléro, etc.). « Ailleurs, les géants ne font que tourner au son du tambour. La vraie prouesse et c’est là qu’intervient le porteur : à Ath, ils dansent, ils mettent du rythme en plus de la force.Les pas sont très élaborés », analyse Christian Cannuyer. « D’abord le géant est conçu en osier et en bois, des matériaux aussi lourds que nobles. Le poids fait la beauté de la danse du géant. La plupart des postures dépassent allégrement les 115 kg.C’est même groupe, qui organisent parfois des événements pendant l’année. La qualité des prestations lors du cortège s’en trouve souvent grandie. » Si Christian Cannuyer admet une certaine rivalité entre les différents groupes de porteurs, il tempère : « Les rencontres ne tournent plus au pugilat, comme ce fut parfois le cas par le passé. Avant, il n’était pas rare de voir certains porteurs s’empoigner au point de se battre, surtout lorsque la sobriété les quittait. »
Si le week-end de la Ducasse reste évidemment un moment de fête où la Gouyasse (et bien d’autres bières locales) occupe une place importante, certains porteurs doivent adopter une discipline de fer, comme ceux du cheval Bayard.
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« Il n’y a qu’ici qu’on trahit la bible »
« Ils ont une mentalité différente et une perception différente également, chez les Athois. Là où chaque porteur se succède pour faire danser les autres géants, ils sont seize (en même temps, mais 32 en tout) à animer le cheval Bayard.En conséquence, on les individualise beaucoup moins. Mais à l’époque, ils devaient surtout respecter une règle importante : ne jamais être en état d’ébriété. Pour magnifier cet emblème de la Ducasse créé pour la première fois en 1462 et de retour en 1948, les porteurs devaient aussi obligatoirement porter un slip blanc sous leur tenue. C’était la coutume. S’il faut toujours deux équipes de seize porteurs pour le faire déambuler dans les rues de la ville, il reste le plus beau géant du cortège pour la majorité des Athois. » L’un des plus fragiles aussi, comme en témoignent les deux restaurations complètes dont le cheval Bayard a bénéficié depuis son retour après la guerre.La première a eu lieu en 1978, trente ans après son come-back, la deuxième date de
Pour faire valser Ambiorix, Samson ou Madame Goliath, il faut bien tout un savoir-faire, transmis de génération en génération, qui suscitera toujours autant l’admiration… « Les porteurs sont acclamés parce qu’ils font vivre les géants et les animent au détriment d’une souffrance physique que l’on ne soupçonne pas.Porter et faire danser 115 kg, est une prouesse. »
ce qui fait leur ADN, leur authenticité et leur réputation.
» Et peut-être aussi ce qui fait d’Ath, l’incontournable cité des géants, encore plus que la ville de Douai, dans le Nord de la France, où la tradition est pourtant solidement implantée également. « Je crois que ce sont ces aspects-là qui séduisent les visiteurs, les touristes ou les néoAthois. La Ducasse a une vraie capacité fédératrice.
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cette raison qui fait qu’on ne recense qu’une seule porteuse depuis le retour en grâce de la Ducasse d’Ath.Ce n’est pas par machisme, c’est une réalité physique. » Comment devient-on porteur ? Quelques jeunes Athois en ont rêvé, se sont imaginés dans le cortège.Mais cette tâche/ce privilège n’est pas donné à toutes les jeunes têtes blondes, aussi volontaires soient-elles. « C’est un parcours du combattant », estime Christian Cannuyer. « La condition sine qua non est d’abord de faire partie de la famille ou de l’entourage de porteurs actuels.Les jeunes enfants commencent par devenir ramasseur de pièces à 7 ou 8 ans.Ensuite, ils peuvent passer porteur du lundi, l’antichambre, le passage obligé avant d’être nommé porteur (à partir de 17-18 ans). Parfois l’attente est longue.Parfois, elle est vaine et ne débouche sur rien.Il y a beaucoup de déçus. » Aujourd’hui, les porteurs sont payés par la Ville et sont les vedettes d’un cortège qui attire tous les ans des dizaines de milliers de curieux.
Les porteurs sont acclamés parce qu’ils font vivre les géants, ils les animent au détriment d’une souffrance physique que l’on ne soupçonne pas.Porter et faire danser 115 kg, c’est une prouesse.C’est peut-être édA
« En monrecevantécusson, j’ai pleuré »
« Un rêve d’enfance qui se réalise » ment trois ans et vont réclamer des danses, c’est normal. L’Aigle, c’est 135 kilos avec l’enfant, mais on va se relayer, soit pour une danse, soit pour une marche. Il faut bien suivre la musique. Samedi matin, on va “essayer le géant”, comme on dit, à savoir les sangles, qui sont toujours réglées sur le plus petit des porteurs. » Cette année, Sébastien sera présent avec l’Aigle durant toute la Ducasse. Il appréhende un peu la journée de dimanche, même s’il a déjà envie d’y être. « Il y aura la foule, les journalistes. C’est vrai que ça me fait un peu peur, parce que je suis très émotif. Pour tout vous dire, quand j’ai reçu mon écusson, j’ai pleuré toute la journée. »
ÉdAGeoffrey Devaux
Le grand jour approche.« Je remercie vraiment le groupe de m’offrir cette chance de devenir porteur officiel.C’est un rêve d’enfance qui se réalise »,assure Sébastien.
Déjà une expérience de porteur Sébastien Pasté a déjà une certaine expérience en tant que porteur puisque les observateurs avertis auront déjà pu le voir à l’œuvre à Maffle, mais également au faubourg de Mons avec Moumouche et Mouchette et au faubourg de Bruxelles avec Coupi le renard. « Je ne suis pas fils de porteur, mais beaucoup de membres de ma famille, comme mon beau-frère Frédéric Demesse, Eul Fred, chef porteur chez Samson, mon cousin ou mes neveux et nièces, font partie de la Ducasse. » Comme les autres porteurs, Eul Ness s’attend à être fortement sollicité tout au long de cette Ducasse 2022, pour une raison très simple. « Les gens ont été privés de vraie Ducasse pendant pratiqueSébastien Pasté,Eul Ness,va faire son entrée officielle chez les porteurs de l’Aigle.Une reconnaissance de taille pour cet hypersensible.
8 Mercredi 24 août 2022 S ébastien Pasté. Ce nom ne dira peut-être pas grand-chose aux Athois. Mais si on leur parle du Ness, alors là, d’accord. Pour Eul Ness justement, la Ducasse dure un an. Et l’année d’après, et bien ça recommence. Une véritable passion chevillée au corps pour celui qui fêtera bientôt ses 45 ans et pour qui cette édition 2022 s’annonce forcément grandiose : Sébastien est désormais porteur officiel de l’Aigle bicéphale. Une forme d’aboutissement pour celui qui baigne dans l’univers festif et folklorique depuis sa plus tendre enfance. Inutile de dire que pour cet hypersensible, les pulsations seront à leur maximum. « Je suis Athois et j’ai toujours participé à la Ducasse, depuis tout petit. Comme spectateur bien sûr, mais aussi à partir de 2002 en suivant le char de l’agriculture. J’interprétais un agriculteur derrière le char. Ensuite, j’ai accompagné Rudy Baudelet, qui était alors le Sauvage, sur la barque, comme marin. C’est lui qui m’y a fait entrer. » Depuis 14 ans, Eul Ness faisait déjà partie également du groupe de l’Aigle. « J’avais ma place comme porteur du lundi. Après l’édition de l’an dernier, un porteur a décidé de stopper et il souhaitait me donner sa place. J’ai pu être intronisé grâce à Philippe Guignies, alias Eul Bip. C’est lui qui a fait la demande aux porteurs. Le groupe a dit oui et j’ai reçu mon écusson. »
Eul Ness arbore son écusson. Une fameuse reconnaissance pour ce passionné de la Ducasse. Portrait
Histoire de se mettre dans l’ambiance, Sébastien avait prévu d’assister en ce début de semaine à la remise des médailles et d’aller boire un verre à l’académie afin d’y saluer les nombreuses personnes qu’il connaît et,notamment,les marins. Nul doute qu’au moment du départ du cortège, il aura des étoiles plein les yeux et que les battements du cœur vont s’accélérer. « La Ducasse, il en parle tous les jours », explique Stéphanie, sa sœur. « Tout chez lui tourne autour de la Ducasse. Lorsque j’ai commandé ses blancs,chaque jour,il me demandait si je les avais reçus.Nous lui avons prévu aussi une nouvelle ceinture pour soutenir le dos. Toute la famille l’encadre. Mon frère est un personnage attachant,toujours prêt à rendre service.Il est bien intégré à l’Aigle. »
Cette année, Thomas sera donc de sortie tous les jours. La totale. Il a ainsi pris part aux réunions préparatoires. Pendant toute cette édition 2022, Thomas et les autres porteurs auront une pensée pour Laurent Sauvage. « Un des plus anciens porteurs du groupe, qui ne pourra pas être des nôtres cette année en raison de soucis de santé. On pense à lui. »
Thomas Rolland est désormais porteur officiel de Monsieur Goliath. Portrait Le groupe de porteurs s’est étoffé.
Thomas Rolland unedémarreautre histoire Geoffrey Devaux
« Nous sommes onze à présent alors qu’il n’y en avait encore que six ou sept il y a quelques années à peine, assure Thomas. Il faut dire que le géant danse de plus en plus à la demande du public. Il n’y a pas eu de Ducasse pendant deux années. Alors, c’est clair, on va le faire danser de plus belle. Il faudra être concentré, mais on suit la grosse caisse les yeux fermés pour avoir le rythme. Les porteurs se relaient très régulièrement pour le faire danser ou avancer. Certaines danses, comme le Grand Gouyasse bien entendu, durent un peu plus longtemps. Lors de la dernière pesée, le géant faisait 134 kilos. » L’émotion sera déjà grande ce vendredi à l’occasion du brûlage des marronnes. « Quand nous allons arriver sur la Grand-Place perchés sur le camion avec le pantalon géant, ce sera déjà un grand moment », souligne Thomas. « Le géant danse de plus en plus »
Une chance incroyable » À 35 ans, Thomas Rolland a pris cette intronisation en tant que porteur officiel comme un véritable honneur.
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« C’est une chance incroyable, alors que je ne suis pas issu d’une famille de porteurs. En plus, je ne succède à personne. Je ne remplace personne non plus. On m’a simplement sollicité pour étoffer le groupe. C’est une fierté. »
«
9Mercredi 24 août 2022 C’ est à son domicile, sur les hauteurs d’Isières, que Thomas Rolland nous reçoit. Au service de Monsieur Goliath, il sera, pour la première fois, porteur officiel cette Originaireannée.d’Ath, Thomas a évidemment de nombreux souvenirs de Ducasse. « Mon papa l’a toujours suivie comme spectateur, avec un réel attachement au folklore local, mais sans jamais faire partie d’un groupe. Quand j’étais petit, il m’avait confectionné mon Goliath. » L’histoire de Thomas avec la Ducasse se conjugue en deux temps. « J’ai eu l’occasion de porter Mademoiselle Victoire vers l’âge de 16-17 ans. Je pense l’avoir fait pendant deux ans. C’était une chance quelque part, un privilège, mais au final, j’ai stoppé. Ce n’était tout simplement pas encore le bon moment pour moi. » Alors qu’il n’est pas descendant de porteur, Thomas a été intronisé petit à petit dans le groupe de Monsieur Goliath. « C’est d’abord par l’intermédiaire d’un ami, Damien Sauvage, qui habite Isières et qui porte Monsieur Goliath, que j’ai mis le pied à l’étrier. Je porte avec lui les géants d’Isières et il m’a demandé de venir donner un coup de main à Ath. C’était une première étape. Ensuite, le chef des porteurs, Geoffrey Sauvage, m’a appelé en 2015 pour porter le lundi. Là, on ne réfléchit pas deux fois. J’ai pu participer de plus en plus à la vie du groupe. » C’est en 2021 que le rôle de Thomas Rolland par rapport à l’équipe et à la Ducasse a pris une autre tournure. « L’an dernier, la Ducasse s’était déroulée de manière un peu différente, toujours en raison de la crise sanitaire. Le lundi, le groupe effectue plusieurs arrêts et nous avions tous déjeuné chez mes parents. Le chef porteur, Geoffrey, a demandé aux autres membres du groupe s’ils souhaitaient que je rentre en tant que porteur officiel. Ils ont accepté et de manière symbolique, un autre ami du groupe qui porte depuis une dizaine d’années, Xavier, alias Barbu, a pris la parole. J’ai reçu mon écusson dans la foulée. Il y avait de l’émotion, bien sûr. »
Adolescent,le citoyen d’Isières avait porté Mademoiselle Victoire.Aujourd’hui,il devient porteur officiel de Monsieur Goliath.
Le cercle des porteurs de Madame compte deux nouveaux membres : Antoine Dauvillée et Noa Depôtre verront leur rêve se réaliser lors de la prochaine Ducasse.
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PaulineFoucart
Antoine et Noa
« En réalité, rien n’est évident », ajoute Antoine Dauvillée, le fils de Pascal, également porteur de Madame. « Ce n’est pas parce que l’on est fils de porteur que l’on va obligatoirement être choisi pour intégrer le groupe. C’est un rêve que beaucoup d’entre nous ont, mais les porteurs laissent toujours planer le doute. Nous n’avions aucune information, même de la part de nos papas. » Antoine et Noa, qui sont amis dans la vie, ont pris cette nouvelle comme la concrétisation d’un rêve ; l’aboutissement d’un long cheminement. « Je me souviens de nos premiers pas en tant que porteurs avec un géant », confie Antoine. « C’était dans mon jardin, avec un minigéant que nous avions confectionné avec du bambou. » La passion pour le folklore, et en particulier pour Madame Goliath, ne s’est jamais éteinte. « Nous avons toujours baigné dedans, via nos papas », poursuit Noa. « Les valeurs du groupe font partie de nous. Depuis petit, lorsqu’il y a un banquet ou un repas, nous sommes présents. Nous portons le blot aussi depuis toujours, et depuis quelques années maintenant, nous portons Madame le lundi du Ducasse. C’était déjà un grand honneur de faire partie du groupe le lundi. Mais porter notre géant lors du cortège, le dimanche, c’est la consécration ; un rêve qui se réalise. »
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Et vivre cette ultime étape entre amis est encore plus fort pour les deux jeunes hommes. « Cela nous donne une force supplémentaire », ajoute Antoine.
« Portés par la force du groupe » Les deux nouveaux porteurs côtoieront deux « anciens » qui feront, cette année, leurs adieux à la fin de la Ducasse : Pascal Dauvillée, le papa d’Antoine et Eddy Lafrux. « Cette Ducasse sera assez symbolique pour moi », confie Antoine. « Je vais faire ma première Ducasse en tant que porteur, alors que mon papa, fera quant à lui, sa dernière… C’est ça aussi la Ducasse d’Ath et le monde des porteurs : la transmission. » Les deux jeunes ne ressentent pour l’instant pas de pression à l’approche du 4e dimanche d’août. « C’est une marque de confiance que les porteurs nous accordent ; nous voulons leur rendre la pareille. Nous savons qu’ils vont nous transmettre leur force et nous accompagner dans nos premiers pas. La force de notre entourage, de nos familles, mais surtout des Athois, prendra le dessus sur l’effort physique. Nous en sommes convaincus. »
Antoine (à gauche) et Noa sont amis depuis leur plus jeune âge. Ici, sur les épaules de leurs papas, Pascal et David. COM.
A ntoine Dauvillée et Noa Depôtre intégreront officiellement le cercle des porteurs de Madame Goliath lors de la prochaine Ducasse d’Ath. L’annonce est tombée à la fin du mois d’avril, à la suite d’une réunion de porteurs ; une annonce que les deux jeunes – respectivement 20 et 21 ans –attendaient avec impatience. « On ne peut jamais être certains que l’on va intégrer le groupe de porteurs », indique Noa Depôtre, le fils de David, le chef porteur de Madame Goliath. « C’est un espoir que beaucoup ont, mais c’est un rôle qui n’est pas facilement attribué. D’ailleurs, deux heures avant l’annonce, je me confiais auprès de ma maman et je lui disais que je craignais de ne jamais pouvoir intégrer le groupe, vu mon âge. »
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Portraits
De gauche à droite : Arnaud Durand, Florian Scruel, Tom Avenne, Vedran Laloy et Clément Godfrin.
Le légendaire destrier
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Plusieurs membres de sa famille ont, comme lui désormais, porté le cheval : son grand-père, Claude Borlez, son oncle, Patrice Borlez, ainsi que son frère, le regretté Maxime Delfosse. Enfin, Clément Godfrin (21 ans) est lui aussi issu d’une famille de porteurs : son parrain est Guillaume Lateur et son grand-père (l’un des premiers porteurs du cheval), Albert TousGodfrin.les cinq, ils feront danser le plus impressionnant des géants et un des plus appréciés du public. ette année,cinq nouveaux porteurs font leur entrée au sein de la famille des porteurs du cheval Bayard. Bayard a cinq porteursnouveaux
Tout comme son ami Florian Scruel (27 ans), Arnaud Durand (36 ans) est entré dans le groupe des porteurs du cheval Bayard par amitié. Le second avait déjà suivi de près de fidèle destrier des Athois vu qu’il avait endossé le rôle d’un des quatre fils Aymon dans sa jeunesse. Tom Avenne (18 ans), quant à lui, a chevauché le Cheval en 2009 et 2010. Il a par ailleurs porté le blot de 2011 à 2017 et est le fils de Marc Avenne, ancien porteur. Vedran Laloy (20 ans), a été sur l’Aigle à deux têtes en 2005 et a porté le blot au sein du groupe du cheval Bayard de 2008 à 2015.
Après une restauration menée en deux temps (2018 et 2019),le cheval Bayard affiche un éclat plus vif que jamais.Les porteurs de la Royale Alliance Athoise l’ont sorti de son sommeil annuel pour le préparer au cortège de dimanche. Le cheval Bayard, avec les quatre fils Aymon,a été attesté dès 1462 à Ath.Disparu au cours du XVIe siècle,il a été réintroduit en 1948, à l’initiative de l’Association Sportive Athoise (ASA), société de gymnastique locale et réalisé par le sculpteur René Sansen. Deux équipes de seize porteurs le font danser avec les musiciens de la fanfare de Huissignies. Ses plus belles danses ont sans doute lieu sur la Grand-Place et au pont du Moulin où il peut disposer d’un espace plus large. Le cheval géant pèse 632 kilos (+ le poids des enfants qui le chevauchent) et il mesure 6,30 mètres. Saviez-vous que la queue du cheval géant avait été confectionnée avec de véritables crins de queues de chevaux ?
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I l n’y a pas à dire, les cinq nouvelles recrues qui intègrent l’équipe des porteurs du cheval Bayard pour cette édition 2022 baignent dans l’univers de la Ducasse depuis leur plus tendre enfance. Ils ont tous des liens étroits avec les acteurs de ce folklore pour lequel ils vouent une passion sans limite.
C
Le grand
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frappée par une polémique lancée par le collectif « Bruxelles Panthères », qui jugeait le personnage « raciste ». « Je n’ai pas eu de chance », estime Maisson Baudelet. « Au départ, nous avions décidé de ne pas prendre part au débat, car pour nous, cela concernait la Ville et le collectif. Nous étions trop impliqués dans le personnage ; nous avions peur de ne pas être objectifs. Nous, nous étions là pour nous amuser et faire vivre la tradition. » Malgré les menaces qui planaient sur l’événement, le Sauvage n’a jamais eu peur lors de sa première prestation. « Je me sentais bien entouré.Je ne voulais pas que cette polémique puisse me gâcher le plaisir d’interpréter ce rôle qui nous tient tant à cœur. Et cette Ducasse était terrible pour moi. J’étais content d’assurer mon rôle correctement : quand on entre dans la peau du Sauvage, on est transformé.Ça nous prend aux tripes. » Le jeune homme a assuré sous le regard attentif de son papa, fier et ému aux larmes. « Un personnage imaginaire » Ce n’est que bien plus tard, à la demande des autorités communales, que la famille Baudelet a pris la parole quant à la polémique. « Lors de l’organisation de la table ronde, la Ville nous a demandé de nous impliquer dans le débat : nous avons donné notre point de vue pour la première fois.Pour nous, le Sauvage n’est pas raciste. C’est un personnage imaginaire, dont la couleur de peau ne fait pas référence à une quelconque communauté.C’est un personnage créé de toutes pièces. » Un récent sondage a démontré que la population athoise semblait ouverte à l’idée que l’on puisse « changer certains aspects » du personnage emblématique de la Barque des pêcheurs napolitains. Si Rudy, le papa de Maisson et ancien Sauvage, est catégorique – « il ne faut rien changer au Sauvage » – Maisson peut quant à lui « comprendre » les volontés de certains Athois. « Je peux comprendre que certains veulent changer le Sauvage, car nous sommes dans un monde de plus en plus inclusif, mais je ne peux pas l’accepter. On doit garder intacte notre tradition et notre Sauvage.Modifier le Sauvage reviendrait pour moi à supprimer le personnage. » « Une Ducasse digne de ce nom » Comme annoncé, voilà quelques semaines, le Sauvage sortira en 2022, dans sa plus pure tradition. Et après deux années « sans », le jeune Sauvage compte bien en mettre plein la vue aux Athois. « J’étais assez réservé en 2019 ; cette année, ce sera “no limit” », assure Maisson. « Nous allons vivre notre meilleure Ducasse ; ce sera celle de tous les superlatifs.J’ai la soif et l’envie de retrouver les Athois, de faire perdurer la tradition et de faire la fête, car la Ducasse, c’est avant tout beaucoup de plaisir. » Maisson Baudelet incarnera le personnage du Sauvage de la Barque des pêcheurs napolitains pour la 2e fois ; un moment qui s’annonce « explosif » pour le jeune homme.
Modifier le Sauvage
«
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PaulineFoucart M aisson Baudelet a incarné pour la 1re fois le rôle du Sauvage lors de la dernière « vraie » Ducasse, en août 2019 ; un rôle qui lui était prédestiné. « J’ai toujours su que j’incarnerais un jour le Sauvage de la Ducasse », confie l’Athois de 25 ans. « Mon père m’a toujours dit qu’un jour je reprendrais son rôle. Je ne savais par contre pas quand viendrait le moment. Je l’ai su à la fin de la Ducasse 2018, lorsque mon père m’a remis le flambeau devant l’église Saint-Julien. Il m’a dit : “je sais que tu es prêt, je le vois”. C’est un moment auquel on ne peut pas se préparer : on le vit. » Les mois qui ont précédé la Ducasse 2019, le stress s’est mélangé à l’envie et l’impatience pour le jeune homme. « C’est la peur de l’inconnu. Je voulais vraiment assurer pour mon père et ceux qui m’ont précédé dans ce rôle, mais aussi pour les Athois.J’ai d’ailleurs été très soutenu ; je ne remercierai jamais assez ceux qui m’ont manifesté leur soutien. » Et du courage, il en a fallu à Maisson, car sa première expérience en tant que Sauvage a été « Je ne voulais pas que cette polémique puisse me gâcher le plaisir d’interpréter ce rôle qui nous tient tant à cœur. »
14 Mercredi 24 août 2022 Rencontre
ÉdA – 60108761845 Maisson Baudelet incarnera pour la seconde fois le personnage du Sauvage, lors de la prochaine Ducasse. 15Mercredi 24 août 2022 10153570 www.athimmo.be - info@athimmo.be - 068.28.26.80 Acheter ou louer un bien au coeur de la DUCASSE ? C’est possible avec Athimmo, votre agence immobilière athoise de référence ! ÉdA – 60108844727 STOCK ATH PRODUITSMATERIAUXBRICOBATIMENT www.stock-ath.be 10153567
AntoineDauvillée
16 Mercredi 24 août 2022
Sept ans et quelques mois plus tard sont passés et l’heure est venue de reprendre sa houlette « qui est presque plus grande que moi », lâche avec une note d’humour le jeune garçon.
Le jeune berger côtoie et affectionne Monsieur Goliath depuis son plus jeune âge. Le groupe des porteurs lui est d’ailleurs bien familier puisqu’il a déjà ramassé les pièces auprès de Madame Goliath en 2018 (aux côtés de son tonton Nicolas et Joris, son parrain) et de Monsieur Goliath les années suivantes.
Une histoire de famille
Gérer le stress Pour s’entraîner au lancer, le jeune garçon dispose d’une petite boîte simulant le trou du panier du géant.
C’est Antoine Quittelier qui endossera cette année le rôle du berger David.Le jeune garçon attend ce combat depuis son plus jeune âge.
« Notre famille est impliquée dans le cortège depuis plusieurs générations, que ce soit du côté de ma maman ou de mon papa », commente Laurent Quittelier, porteur de Monsieur Goliath depuis 2010, après avoir débuté le lundi chez Ambiorix. « Toute la famille joue au sein des fanfares d’Irchonwelz et de l’Union Saint-Martin, à commencer par mes grands-parents. D’ailleurs, Manon, la sœur d’Antoine, fait sa première Ducasse cette année dans les rangs de flûtes de l’Union Saint-Martin. » Suivre les traces de sa famille et de son papa porteur est donc naturel pour Antoine, qui aimerait aussi apprendre le trombone (l’instrument de son papa). Laurent Quittelier souligne ainsi l’importance de la transmission. « J’ai eu la chance d‘intégrer par amitié le groupe des porteurs et j’aimerais bien lui transmettre cela plus tard. » En tout cas, ce n’est pas l’envie qui manque au jeune garçon. « J’accompagne aussi le petit géant d’Isières, mais je suis encore un petit peu trop petit car je dois me mettre sur la pointe des pieds. »
« On sent quand même que les gens attendent quelque chose, mais je crois qu’il n’a pas trop l’air de s’en rendre compte pour l’instant. C’est compliqué d’appréhender les choses », poursuit son papa. Ce combat est décidément un moment tant attendu à plusieurs niveaux : autant par la population depuis trois ans que par Antoine, depuis sa naissance.
Antoine, le tantd’unbergercombatattendu
« Je ne suis pas stressé. Je suis content de faire le berger David ; ça me fait très plaisir »
Portrait
I l n’était pas encore sorti de la maternité qu’Antoine Quittelier avait déjà reçu sa houlette (le bâton du berger David). Endosser un jour le rôle du berger David ? « Je le sais depuis que je suis bébé », déclare-t-il fièrement, du haut de ses sept ans et demi. C’est en effet à sa naissance qu’Antoine et sa famille ont appris cette heureuse nouvelle. « Généralement, les enfants des porteurs de Monsieur Goliath reçoivent la houlette à la naissance », explique son papa, Laurent Quittelier, porteur du géant philistin. « C’est une tradition dans le groupe depuis quelque temps maintenant. »
« Concernant le Bonimée (NDLR : le dialogue entre David et Goliath), il le répète notamment sous forme de jeu avec Gaspard et Édouard, les enfants de ma compagne », explique Laurent Quittelier. Je vérifie de temps en temps qu’il ne se trompe pas de mots, mais ils s’amusent vraiment à le faire à trois, c’est marrant. » « Avec ces deux dernières années compromises, je pense que tout le monde est très impatient à l’approche de cette Ducasse », commente Nathalie Vandenbulcke, la maman d’Antoine. « Le combat est d’autant plus attendu par tous les Athois donc ça rajoute un peu plus de stress, mais je suis confiante. Je suis très fière et heureuse qu’Antoine puisse faire le berger et donc, quel que soit le résultat, c’est un grand acte de le faire et je sais qu’il le fera très bien. J’ai confiance en lui. » De son côté, Antoine semble serein. « Je ne suis pas stressé. Je suis content de le faire, ça me fait très plaisir. »
Dernièrepourt’inscrire !ligne droite Toutes les infos sur helha.be Communication,Éducation,RessourcesHumaines,Santé ÉdA ÉdA – 60123771634
17Mercredi 24 août 2022
Nathalie et Laurent, les parents d’Antoine sont confiants. Le jeune berger s’entraîne sans pression pour parvenir à vaincre Goliath lors d’un combat très attendu.
S i leur rôle est essentiel, peu savent qui sont exactement les hommes de feuilles. Adrien Dupont situe leur apparition en 1749. « Après la guerre de succession d’Autriche, ils avaient déjà une espèce de gourdin. Et plus tard une vessie pour assurer l’ordre autour du Goliath et Madame avec les chevaux Diricq et Magnon. En 1844, sur un calendrier de l’Echo de la Dendre, on distingue un homme de feuilles muni d’une seringue en train d’asperger de son les spectateurs. » Ceci situe bien le double rôle du personnage, qui consiste à assurer la sécurité du couple et à distraire le public. « Ce type de police burlesque est fréquent dans d’autres folklores. En fait, c’est un symbole très classique. On retrouve d’un côté le bien et les valeurs morales avec les chevaux et les chevaliers et de l’autre le mal et des concepts négatifs avec le diable et les hommes des bois. »
Michel LANDRIEU Rencontre
Patrick et Daniel, l’équipe 2022 Pour donner vie aux personnages d’hommes de feuilles, Patrick Foucart et Daniel Lizon vont revêtir le costume en lierre. « En fait, nous constituons une équipe au même titre que les groupes de porteurs », explique Daniel. « Ce groupe comprend un pôle confection en amont autour d’Alain Gérard et un autre pôle avec les acteurs dans le cortège, qui Les hommes de feuilles assurent la sécurité du couple de Monsieur et Madame Goliath en compagnie de Magnon et des chevaux Diricq. dans le cortège
Depuis 300 ans
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Les cinquante dernières années Quand Christian Hindricq reprend le rôle d’homme de feuilles en 1972, c’est toute une dynastie qui s’installe. Depuis cinquante ans, la garde de Goliath et Madame se gère donc en famille. Une aventure dont Anne-Marie Hindricq ÉdA – 60113793894
se souvient bien. « Dans les années 70, Christian a fait appel à ses beaux-frères, Léon Dupriez et Christian Vienne, mon mari. Tous seront tantôt homme de feuilles, tantôt Magnon. Les enfants vont suivre, Dany et Patrick Dupriez, les fils de Léon. Dominique et Michael Vienne, ceux de Christian. Puis la génération suivante avec Jeremy Dupriez et Donovan Gérard. »
Le rôle essentiel des femmes
Dans le même temps, sœurs et épouses s’impliquent dans la confection des costumes. Anne-Marie « a appris de sa maman et transmet à sa sœur Georgine et à Véronique, la fille de Léon, qui était à la fois ma nièce et ma filleule. Véronique va réaliser les costumes pendant 25 ans. À son décès, alors qu’elle était encore tellement jeune, son époux, Alain Gérard, prend la relève. Avec sa fille, Mélissa, et sa belle-fille, Angélique Loiseau. » À trois, ils vont préparer les habits de feuilles 2022.
Un savoir-faire à préserver Daniel Lizon, qui accompagne l’équipe dans la cueillette des feuilles, apprécie le travail. « Le trio qui fabrique les costumes doit être disponible dès le dimanche avant la Ducasse.Et être prêt le samedi, jour du mariage et du combat. Ce sont de très longues journées à l’aiguille. En même temps, ils doivent être attentifs. La brumisation doit être bien dosée. Il faut garder les feuilles humides, mais pas trop,sinon elles pourrissent.On ajoute d’ailleurs un lustrant pour plantes vertes afin de ralentir le pourrissement. » La technique n’est pas évidente du tout au niveau de la couture. « C’est très méticuleux. À hauteur du dos et de l’épaule, les feuilles doivent être positionnées de manière à accompagner les mouvements du personnage. C’est un savoir-faire exceptionnel et le groupe autour de Goliath serait en péril si ces compétences se perdaient. Être à leurs côtés, c’est 100 % dans le cadre des missions de Rénovation et nous sommes, d’ailleurs, en recherche de personnes prêtes à apprendre pour préparer l’avenir. » Miland
Cinq à six mille feuilles pour deux costumes ÉdA
Les gens s’extasient devant le costume et ils sont heureux de recevoir une feuille, comme s’ils emportaient avec eux un peu de notre Ducasse »
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ÉdA Daniel Lizon et Patrick Foucart, les hommes de feuilles 2022 changent, à l’occasion, de personnage. Dans la garde de Goliath, Patrick a joué Magnon, un homme de feuilles et même un cheval Diricq. C’est lui qui m’a proposé et Alain m’a boosté. Auparavant, j’avais participé au cortège en tant que musicien avec Lorette puis Moulbaix. Plus tard comme commissaire et je suis homme de feuilles depuis 2019. C’est une fierté et un bonheur », poursuit Daniel. « Les gens s’extasient devant le costume et ils sont heureux de recevoir une feuille, comme s’ils emportaient avec eux un peu de notre Ducasse. Nous les offrons le lundi. Mais nous n’oublions jamais notre mission qui consiste à sécuriser le couple de Goliath et de Madame, en maintenant le public en bordure du cortège. De manière ludique, mais stricte. » Un costume merveilleux La prestation est exigeante. Le costume est lourd… « On a l’impression d’être dans une combinaison de plongée. En 2019, j’ai bu plus de douze litres d’eau. Le sarrau est trempé de transpiration. On est mouillé de partout. Et pourtant on ressent une grande impression de fraîcheur. La couche de feuilles nous isole de la température extérieure. Et, quand il pleut, l’eau ruisselle sur les feuilles sans nous atteindre. C’est une petite merveille, ce costume ! »
«
La fabrication des costumes est un travail exigeant qui débute une semaine avant la Ducasse. Elle commence par la récolte. « Nous avons besoin d’un lierre dont les feuilles ont une taille,une forme et une couleur bien définies, précise Alain Gérard. Nous les cueillons, avec Daniel Lizon, à Irchonwelz, Mainvault,Moulbaix et sur la route de Leuze.On démarre avec 1 000 feuilles et on monte à 3 000 en milieu de semaine pour atteindre 5 à 6 000 pour les deux costumes.Les feuilles doivent être humidifiées régulièrement. Elles sont cousues une à une, à la main. Du fil, une aiguille, trois points sur les nervures pour les assembler sur des vêtements de travail verts et un petit calot de pêcheur. »
ÉdA – 60121510983 PaulineFoucart
« Sur les chars, il y a des endroits sur lesquels je dois chaqueintervenirannée»
Portrait
« Cela peut arriver, car ce sont des chars assez larges, très hauts pour certains, et qui sont utilisés sur des pavés avec des roues en métal et en bois. Leur passage occasionne beaucoup de chocs et il arrive que de temps en temps, des fissures ou des coups apparaissent sur le bois. » La restauratrice s’attaque donc en priorité à ces petits coups accidentels. « Ensuite, nous devons faire le suivi de chaque char et vérifier l’évolution des fentes et fissures que l’on considère comme normales. Celles-ci font partie de l’évolution du bois, qui sèche ou subit les variations de températures. La différence entre une fissure naturelle et un coup accidentel est évidente : la fente normale va évoluer progressivement ; elle est plus petite
Chaque année, la restauratrice se consacre environ un mois à la rénovation des chars. Certains, comme celui de la Ville, sont sujets à davantage de restauration, « sans doute parce qu’il est très large ». « Plus de traces, malgré l’immobilité » Les chars n’ont plus quitté leur hangar des Primevères depuis 2019.En effet, lors du plan B de la Ducasse 2021, seuls les géants et quelques figurants sont Malgrésortis. leur immobilité, certaines traces sont apparues et doivent être travaillées.« J’ai l’impression que le bois a bougé un peu plus que d’habitude, ce qui est illogique, car les chars ont subi moins de coups et de variations de température. Certaines choses se sont accentuées, notamment au niveau des petites fissures. L’idéal serait de toujours bénéficier du même degré d’humidité dans le bâtiment, mais ce n’est pas possible. » Certains chars ont récemment fait une première sortie en rue, tractés par des nouveaux chevaux de traits : tout laisse penser qu’ils sont d’ores et déjà opérationnels pour leur sortie du 4e dimanche d’août.
Caroline Malice restaure les chars de la Ducasse depuis près de 20 ans.Chaque année,elle consacre un mois entier à ce travail d’orfèvre.
20 Mercredi 24 août 2022 et plus fine.À l’inverse, un accident est plus visible, car souvent il provoque pas mal de dégâts collatéraux et notamment des traces de peinture manquante. » Certains endroits des chars souffrent plus que d’autres : « les planchers ou les bords des chars sur lesquels on pose les échelles pour faire monter les figurants », ajoute la restauratrice. « Il y a des endroits sur lesquels je dois intervenir chaque année, » Et Caroline Malice intervient aussi bien au niveau de la peinture, que de la dorure ou de la feuille d’or. « C’est un travail minutieux à chaque fois, mais le plus gros du travail de restauration des chars s’est fait à mon arrivée à la Ville, il y a 20 ans.À ce moment-là, nous avions fait un important travail de recherche au niveau des couleurs d’origine des chars. Ces dernières années, notre travail était plus léger, avec une priorité donnée à ce qui est le plus choquant et le plus visible. De toute façon, les chars sont anciens ; il faut laisser les traces du temps et la patine qui va avec. »
Caroline Malice redonne de l’éclat aux chars de la Ducasse
Les chars de la Ducasse sont passés au crible par Caroline Malice, avant chaque sortie. A vant chaque sortie, les huit chars du cortège de la Ducasse d’Ath sont passés au crible par Caroline Malice, la restauratrice de la Ville d’Ath. Son travail consiste à repérer tous les petits coups accidentels survenus durant le cortège, mais aussi les fissures naturelles du bois. Vient ensuite un travail minutieux de restauration… « La priorité est de vérifier, au lendemain de la Ducasse, qu’il n’y a pas eu de dégâts ou d’accroc lors du cortège », indique Caroline Malice.
NOUVEAU D ans le cortège, deux tambours vont remplacer les Sonneurs du Burbant qui accompagnaient le groupe des dix-neuf communes depuis un quart de siècle. Le groupe des communes avait été créé en 1997 et on leur avait donné un look moyenâgeux, qui correspondait bien à l’âge d’or des communes dans nos régions. L’année suivante, quelques musiciens, joueurs, entre autres, de cornemuse, avaient pris la route avec les écuyers des 19 communes, pour rythmer la marche. En 2006, ils avaient pris le nom de Sonneurs du Burbant et leur musique avait peu à peu évolué vers des airs plus modernes. entre-temps les deux groupes étaient passés de l’avant du cortège, derrière l’Aigle, à l’arrière, devant le char de la Ville et Goliath.
Le groupe des 19 communes va défiler avec deux tambours.
21Mercredi 24 août 2022 Deux tambours avec le groupe des 19 communes ÉdA Michel Landrieu
Un peu comme en 2021 Cette année, ce sont deux tambours qui vont accompagner les dix-neuf communes. « Lors de la sortie en 2021, un tambour précédait Goliath et la formule avait plu », se souvient Marc Stalpart pour Rénovation du Cortège. « Notre ASBL a adopté cette idée et l’a proposée, cette fois, aux dix-neuf communes. Dans l’idée de conserver la complicité entre le groupe et la musique, ce sont deux écuyers du groupe qui endosseront le costume des “tamboureux”. Lesquels, ce n’est pas encore décidé ! Mais on trouvera bien facilement deux autres candidats figurants pour les remplacer. Quant aux tambours, nous avons puisé dans la réserve des Bleus, mais le projet pour les années à venir est d’acquérir des tambours de “type Moyen Âge” et de pérenniser la formule. »
De moins en moins d’anciens « Chaque année, les policiers vivant à Ath diminuent à la suite de départs à la retraite ou de mutations. Cette année, nous ne serons plus que trois ou quatre à connaître la Ducasse et son esprit. De jeunes policiers, non-Athois, peuvent moins bien jauger l’ambiance et pourraient plus facilement avoir des comportements peu appropriés et incompris de la population. Aux anciens de les guider et de leur expliquer », prévoit avec bienveillance Frédéric Dautel. Fort de son expérience, le 1er inspecteur pense que la Ducasse 2022 demandera encore plus de vigilance que d’habitude. « L’absence de vraie Ducasse depuis trois ans va intensifier l’attente et la liesse des gens qui auront – de façon imagée – envie de porter leurs géants, leur cortège et les chars. Il ne faut pas craindre la foule des vrais Athois, mais la présence d’éléments extérieurs malveillants qui pourraient s’y fondre plus facilement. » À ce propos, rappelons que plus de 500 policiers seront mobilisés y compris des policiers en civil et que des caméras seront installées dans les lieux jugés critiques « Nous aurons aussi des équipes spéciales venues de Bruxelles pour éviter notamment les tensions possibles avec la problématique du Sauvage. »
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« Ce sera ma 30e Ducasse en uniforme ! » Daniel PILETTE
Aurélien et Frédéric Dautel, deux générations de policiers athois au service de la Ducasse.
«
Cela dit, la ferveur, elle, n’a pas changé. »
Cette année,il va redécouvrir la Ducasse en civil avec sa copine Laura,responsable du groupe des chars et en particulier de la barque du Sauvage. Il a confiance :« La Ducasse va bien se passer :les Athois l’attendent depuis tellement longtemps qu’ils vont tout faire pour que la fête soit belle et sans débordements. » D.P.
Gendarme à d’Ath de 1990 à 2001,puis policier, le 1er inspecteur Frédéric Dautel a vécu 29 ducasses,dont quatre avec Aurélien,son fils policier. Daniel Pilette
Rencontre
Comme son père,Aurélien a l’esprit de service au public chevillé au corps.« Depuis mon enfance,j’ai vécu dans l’ambiance et le tourbillon professionnel de la police.Et j’ai suivi les traces mon père ;j’en suis très heureux. Les policiers,mais aussi,les pompiers,les infirmiers ou les ouvriers communaux sont des acteurs de l’ombre. Nous sommes invisibles ou presque, mais sans notre présence,la Ducasse ne pourrait pas avoir lieu.J’ai aimé contribuer à la Ducasse avec cette humilité et avoir ainsi garanti le plaisir des gens. A fortiori avec mon père, même si nous n’avions pas toujours les mêmes heures de service et les mêmes missions. »
J e suis très heureux de retrouver la “vraie” Ducasse car j’y suis très attaché », explique d’emblée Frédéric Dautel. « La preuve ? L’année où, malade, je n’ai pas pu être de service, ma femme Nadia et moi, nous avons quitté Ath pour ne pas entendre les bruits de la fête. » Jusqu’à présent, Frédéric n’a donc vécu la Ducasse qu’en uniforme : « Aucun policier athois ne peut prendre de congés légaux du 25 août au 8 septembre », rappelle-t-il.
« Quatre ducasses avec mon père,un rêve d’Athois ! »
Tolérance très limitée S’il a commencé la fête athoise à la gestion de la circulation extra-muros, puis en brigade d’intervention nocturne, le policier de 54 ans assure maintenant le service de proximité le long du cortège et des rassemblements folkloriques. « J’aime ce travail. Comme je suis un des plus anciens, je connais beaucoup de monde ; je peux parler aux gens, mais aussi repérer tel individu ou tel groupe connu venant à la Ducasse pour d’autres activités que communier avec l’esprit athois… » À ce propos, il nous explique que la tolérance policière se relâche peu durant le week-end. « Bien sûr, nous tolérons certains comportements liés au vrai vécu de la fête, mais nous n’acceptons aucune forme de violence, de provocation et d’irrespect envers autrui. C’est très clair. » Au fil des décennies, le policier expérimenté constate certaines évolutions. « Il y a 30 ans, l’ambiance était beaucoup plus familiale et il y avait beaucoup moins de gens de l’extérieur.
ilOnL’Avenir.lelit,nouslieOnatousenviedesavoircequisepasseprèsdecheznous,etdanslemonde.Çanouspassionne,nousémeut,nousindigneparfois.Alorsonlepartage,onlecommente,onendébat.C’estçaquinouslie.
23Mercredi 24 août 2022
On a tous en commun Echange de point de vue entre Emma et Nathan dans un café de Charleroi.
Des accès limités pour véhiculesles L’accès des véhicules au centre historique (intramuros) est comme«plusieursréglementéstrictementdepuisannées,avecdesportes»prévuessoitpourentreruniquement(surbased’autorisations)àlarueThoméeetàlarueDefacqz,soitpoursortircommeàl’avenueJouret,soitpourentreretsortir(chausséedemons).Leplanci-contrereprendceséléments,demêmequed’autresinformationspratiques:accèstotalementfermés(ruedelaPoterneetrueGérardDubois);parkingsPMC;toilettespubliques;«fontaines»;etc.
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