Supplément au journal du 14 novembre 2023
Le regard de 8 personnalités sur leur vie
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L’Avenir Mardi 14 novembre 2023
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Marian Lens
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PAGES 7-8
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« Vous vous sentez vieux ? » Imaginez poser cette question à Philippe Geluck, Anne Gruwez ou François de Brigode. À chaque reprise, les personnalités belges de plus de 60 ans que nous avons rencontrées pour ce supplément Seniors 2023 ont eu un grand sourire, un poil moqueur, aux lèvres en entendant notre question. Et de repartir de plus belle sur leur vision de la vie, leurs projets d’aujourd’hui et de demain. Avec une énergie et un enthousiasme débordants. Car demain ne rime pas avec ennui ou repos bien mérité… Quand on a vécu à 100 000 à l’heure et multiplié les projets professionnels, impossible de freiner des quatre fers une fois le fameux cap des 60 ans passé. La plupart ont même décidé de se relancer dans de nouveaux chapitres passionnants. Ils invitent à embrasser chaque moment avec enthousiasme, ne laissant en rien ce chiffre 60 dicter leur destinée. Vous l’aurez compris, les seniors d’aujourd’hui ne sont en rien ceux d’hier. Nos huit témoins rencontrés pour ce dossier sont des seniors heureux, épanouis. Ils font avec nous le point sur leur vie, nous parlent de leurs grands accomplissements mais aussi de leurs regrets. Avec un enthousiasme débordant porteur de belles promesses pour cette nouvelle tranche de vie.
Philippe Geluck
Benoit de Leu
Anne Noë
PAGES 10-11
PAGES 12-13
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Des seniors inspirants, pleins d’énergie
PAGES 14-15
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Jean Galler
EdA - 202763197509
Jean-Luc Fonck
PAGES 17-18
François de Brigode
Anne Gruwez
PAGE 22
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PAGES 20-21
Réalisation du supplément Coordination : Nathanaël JACQMIN Rédaction : Caroline BEAUVOIS et Wivine MATHIEU Graphisme : Sébastien CATTALINI Couverture : Bruno LAPIERRE
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L’Avenir Mardi 14 novembre 2023
« Quelle chance d’être en vie ! » PHILIPPE GELUCK Le bonheur. C’est ce que dégage Philippe Geluck quand l’on croise son regard espiègle, assis à son bureau, dessinant une énième aventure du Chat. À 69 ans, celui qui se décrit en riant comme un « sale gamin » n’est plus à présenter et frappe par sa gentillesse et son humilité. « Ce qui est fabuleux, c’est comment le Chat est entré dans la vie des gens, des familles, et comment il se transmet entre générations. On rêve tous de ça, de rester au-delà de sa vie dans le cœur des gens. Quelle chance j’ai ! » Diplômé de l’Insas (Bruxelles), issu d’une famille d’artistes, Philippe Geluck est un touche-à-tout : théâtre, littérature, télévision, radio, peinture, sculpture, il sera également chroniqueur aux côtés de Drucker et Ruquier. « J’ai eu la chance d’avoir toujours aimé ce que je faisais. »
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40 ans du Chat De toutes ses aventures, la plus célèbre souffle ses 40 bougies. Un anniversaire qu’il vit avec modestie. « C’est juste un chiffre, comme l’âge. Je n’ai jamais vécu de crise de la quarantaine, de la soixantaine… Pour moi, chaque jour suit le précédent, si on tente de vivre passionnément chaque jour de sa vie. » Le Chat, né en 1983 dans les pages du journal Le Soir, c’est aujourd’hui 24 albums et d’autres livres dérivés. « Au départ, c’était adressé aux lecteurs, à mes potes.
J’avais 29 ans. Quelle belle surprise ça a été de voir que ça touchait toutes les générations, que les enfants le lisaient aussi ! » Et le Chat n’est pas encore prêt à plier bagage. « Je travaille actuellement sur un préquel du Chat qui raconte sa vie avant qu’il ne naisse sous mes traits, adulte. Je veux remonter à sa naissance, partager sa jeunesse dans sa famille, jusqu’à notre rencontre alors qu’il cherche un dessinateur pour le représenter et qu’il tombe sur moi.
Je m’amuse comme un fou ! » dessin d’humour noir, mais qui s’envolent à la naisL’ardeur de vivre sance de son fils. « Quand je S’il semble être tombé dans l’ai vu, j’étais si émerveillé la marmite du bonheur que j’ai compris que c’était le quand il était petit, il n’a cycle de la vie. » Ses dessins pourtant pas, comme il dit, changeront, et deux mois toujours été « bien dans ses après Antoine naîtra le bottes ». Chat. « J’ai eu une jeunesse heu- Artiste, époux, papa, reuse, mais j’étais très an- grand-père, ami… Tous ces goissé ; j’avais peur de la rôles, il les embrasse avec ce mort, de disparaître un jour. même amour de la vie. « Je J’étais tellement heureux ne pourrais me résoudre à en d’être en vie que l’idée que cela quitter un. Ni à prendre ma cesse me terrifiait. » Des retraite… j’ai encore tant de peurs qu’il traduit par du projets ! Je m’énergise en passant d’une chose à l’autre. J’ai la chance inouïe de n’avoir fait que des choses qui me passionnent et d’avoir fait le choix de les arrêter avant que cela ne me pèse. Je me mets
« J’ai eu la chance d’avoir toujours aimé ce que je faisais. »
« J’ai encore tant de projets ! Je m’énergise en passant d’une chose à l’autre. » toujours à table avec appétit. J’en retire une extrême gratitude envers la vie, plutôt que de la vanité. » En attendant le Musée du Chat de Bruxelles et ses autres péripéties, Philippe Geluck entend donc continuer à s’embarquer dans mille projets. Mais au-delà de l’artiste fabuleux, c’est surtout l’homme si heureux derrière que l’on retient : celui qui nous rappelle avec tant de bienveillance et d’humilité l’incroyable cadeau qu’est la vie.
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Au fil du temps
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Une enfance heureuse
mon fils : « Qu’est-ce que j’aurais aimé être ton fils ! » Ma famille est toujours passée avant ma carrière et ils m’ont toujours soutenu. D’ailleurs, c’est aussi un accomplissement dont je retire beaucoup de bonheur : la chance d’avoir eu l’énergie et les facultés de faire tant de choses, si différentes ! Et sans jamais avoir recours à des auteurs : tout ce que j’ai produit, en BD, en radio ou en TV, je l’ai toujours écrit seul. Votre plus grand regret ? Je n’ai pas de regret, car je vis chaque jour pleinement pour ne pas en avoir. Mais si je devais dire quelque chose, je dirais : que la vie soit si courte. J’ai envie de faire tellement de choses, j’ai encore tellement de projets, d’idées ! À défaut de pouvoir la rendre plus longue, je tente de la rendre plus large. De vivre pleinement chaque jour. 60 ans, âge de raison ou de liberté ? De liberté, toujours ! Quelle incroyable aventure pour les microbes que nous sommes de pouvoir vivre ça. Merci la vie ! Honte à ceux qui la salissent, la prennent aux autres. C’est un cadeau insensé que nous avons reçu et qui nous donne des responsabilités envers nousmême et envers les autres. Pour moi, un bilan de vie réussi, c’est d’être parvenu à embellir celle des autres.
« C’était dans notre maison familiale, rue Belliard. Je mangeais un potage au cerfeuil avec des petites boulettes. J’ai eu une enfance heureuse, très heureuse. L’ambiance familiale était joyeuse et très cultureuse : on écoutait de la musique classique, on lisait énormément. Il n’y avait pas de TV à la maison. Après le repas de midi, papa nous lisait, à moi et à mon frère, une aventure du Petit Nicolas et nous montrait des dessins. C’est ça qui a mis le feu aux poudres pour moi, avec l’admiration que j’avais pour mon frère. J’ai eu une famille inspirante, aimante, joyeuse. »
20 ans : l’exploration
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Après 60 ans, on se sent vieux ? Pour moi, l’âge n’est qu’un chiffre, mais une vie n’est pas l’autre, tout dépend de comment on se sent. On peut se sentir « vieux », un peu dépassé, à n’importe quel âge ! Un jour le Chat a dit : « Être vieux, c’est être jeune depuis plus longtemps que les autres. » Cela traduit ma pensée profonde. Je me sens parfois plus jeune et plus en vie que des gens de 30 ans et qui sont déjà coincés, qui n’ont pas de fantaisie dans leur vie. Moi, j’ai le double, voire plus et je reste un sale gamin, je me sens plus jeune qu’eux. C’est dans la tête ! Bien sûr, j’ai la chance d’être en bonne santé, ce qui n’est pas le cas de tout le monde. Votre plus bel accomplissement ? La belle histoire d’amour et la famille merveilleuse qui sont les miennes. En décembre, cela fera 47 ans que je suis avec l’amour de ma vie, Dany. Quand je l’ai rencontrée, j’ai tout de suite eu le pressentiment que c’était la femme de ma vie. Quel cadeau que la vie m’ait prouvé que j’avais raison ! Je suis aussi épaté par mes enfants Lila et Antoine, par les adultes qu’ils sont devenus et par la façon dont ils élèvent leurs enfants, qui sont mes 4 merveilleux petits-enfants que j’adore profondément. J’ai d’ailleurs dit un jour à
« Ah, l’époque des cheveux longs, comme les Beatles ! J’étais étudiant à l’Insas. Je ne fumais pas ; cette photo a été prise pour mon rôle dans notre pièce de théâtre de fin d’études, « Le Gardien », de Harold Pinter. C’est l’époque où j’ai commencé à toucher à tout : pour cette pièce, j’étais étudiant comédien, mais j’ai aussi dessiné l’affiche, dessiné et créé les décors. J’avais déjà fait mes armes dans le milieu : je dessinais depuis mes 10 ans, j’avais déjà publié à 17 ans et exposé à 18 ans ; ce n’était donc plus un secret pour mes professeurs que je m’intéressais à beaucoup de choses. »
40 ans : l’âge de tous les possibles
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« Vivre, c’est embellir la vie des autres »
« Cette photo a été prise à Céroux-Mousty, à côté de chez moi. J’adorais le panneau de cette rue, car je n’avais jamais vu une rue qui portait un nom aussi joli. « Art et plaisir », quelle belle invitation ! À ce moment-là, le Chat a 11 ans, et commence à s’exporter, à acquérir une vraie reconnaissance. En Belgique, il a eu du succès dès le départ, mais en France, cela a pris une dizaine d’années. C’est l’époque où je commence à être fort sollicité pour d’autres projets, par les médias aussi… C’est une période de ma vie très remplie de différentes choses, où je touche à tout. Une période faste. »
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L’Avenir Mardi 14 novembre 2023
« Il faut se rassembler pour créer une société plus juste » Marian Lens Brillante. Frondeuse. Censurée. Impertinente. Inspirante. Marian Lens est une figure emblématique des luttes lesbiennes et féministes belges depuis les années 80. Cette militante et sociologue de 64 ans a enfoncé des portes et pris des claques toute sa vie. « En tant que femme, on n’est jamais légitimée, on doit prouver constamment. J’ai toujours été censurée. Je dérangeais. L’excellence m’a aidé, car on avait du mal à me reprocher quelque chose. » En 1977, à 18 ans, elle quitte Waterloo et une famille maltraitante pour étudier la sociologie à Bruxelles. Pionnière sur la réflexion autour du genre, sa thèse porte sur la construction sociale autour du genre et les stéréotypes. Un
combat encore loin d’être acquis. « J’étais seule et en colère, car je me suis heurtée à un monde académique sexiste. Même en cours, on se faisait ridiculiser par les professeurs. On m’a empêché de poursuivre mes recherches, parce qu’on n’était pas d’accord avec moi. Le féminisme, c’était du folklore pour eux, pas de la sociologie. »
Une vie de lutte Sans moyens mais pleine d’idéaux, elle fondera en 1985 la librairie Artemys, 3e librairie féministe du pays et première trilingue et profilée lesbienne. « La littérature lesbienne et féministe était introuvable. Je voulais véhiculer, éduquer, susciter le débat par les
livres. » Elle vivra chichement et enchaînera les petits boulots toute sa vie, à côté d’une carrière militante bien remplie. « L’activisme, la lutte pour l’égalité, ça ne paye pas. Mais à refaire, je ne changerais rien. » Son intelligence et sa colère pour l’injustice l’amèneront à produire de nombreux articles et conférences, à ne jamais se laisser brider. Elle sera l’une des créatrices de la Rainbow House de Bruxelles, qui regroupe les associations LGBTQIA +, puis de L-Tour, une association lesbienne qui retrace l’histoire et la lutte des mouvements lesbiens et arcen-ciel à travers Bruxelles. Auteure de nombreux articles, elle a aussi plusieurs li-
vres en chantier, et une expertise qui gagnerait à être partagée. « Encore aujourd’hui, j’ai difficile à trouver une maison d’édition. Si la société change, le monde académique et littéraire reste encore très conservateur et machiste. » Se fédérer autour de la justice et mettre de côté ses désaccords est pour elle la meilleure façon d’avancer. « Nous ne serons jamais tous d’accord, même au sein des mouvements. Au lieu de se battre entre nous, écoutons-nous, acceptons nos divergences pour œuvrer à un monde plus juste. Attendre une révolution ? Non, il faut la créer. On demande l’égalité depuis des siècles ! J’en ai marre d’être en colère ! Mais l’histoire a prouvé
« Si le féminisme était une lutte sérieuse en Europe, la Belgique restait très rétrograde. »
« Les sociétés les plus solides et heureuses sont les sociétés égalitaires, c’est prouvé. »
que le demander gentiment, ça ne fonctionne pas. À l’époque, on a traité les suffragettes d’hystériques ; aujourd’hui, on les admire, on les respecte, car elles ont obtenu le droit de vote pour les femmes. » Aujourd’hui, elle sent le changement. « Les nouvelles générations sont porteuses d’espoir. Il faut se battre pour l’égalité ensemble ! J’ai toujours été dans les manifs pro-avortement et pro-contraception, alors que ça ne me concerne pas directement. La solidarité, la justice sociale, c’est l’affaire de tous ; le féminisme est aussi le combat des hommes. » Et de rappeler que si le terme « féminisme » reste encore aujourd’hui clivant, il désigne avant tout un mouvement qui prône l’égalité entre les femmes et les hommes, et devrait donc être l’affaire de tous. Wivine MATHIEU
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Au fil du temps
l’on me dise que je fais du bien à la cause. Votre plus grand regret ? De ne pas m’être sentie assez heureuse. J’ai essayé de m’en sortir et j’ai réussi, mais je me suis laissé trop atteindre, par une enfance maltraitante, par les coups constants à la militante lesbienne que j’étais… Je ne me légitime toujours pas assez, je ne me reconnais pas comme modèle, malgré 40 ans de lutte où j’ai été l’une des pionnières, d’après ce qu’on me dit depuis toujours. 60 ans, âge de raison ou âge de liberté ? Les deux, car je dirais que c’est lié. Je n’ai pas profité de mon enfance ni de mon adolescence et j’ai vécu un manque immense de ces âges pas vécus comme je l’aurais aimé. Aujourd’hui, j’ai l’âge de la liberté de vivre ma vie, de ce que je veux. De liberté aussi car on m’agresse moins, peutêtre parce que je suis vieille (rires). Pour moi, la liberté doit s’équilibrer avec la raison si on ne veut pas se brûler les ailes.
« J’ai quitté la maison à 19 ans sans le sou – il n’y avait pas d’aides sociales à l’époque – pour prendre ma vie en main. J’ai vécu de petits jobs pour manger et payer mes études à l’ULB (Bruxelles), qui ont été une grande désillusion. Je pensais trouver dans la grande ville et à l’université la liberté, et je me suis heurtée à un monde académique tout aussi sexiste et injuste. J’ai trouvé à la fin de mes études des mouvements féministes et lesbiens qui m’ont beaucoup aidée à trouver ma place et j’ai fini par ouvrir Artemys en 1985, à 26 ans. » -
Après 60 ans, on se sent vieux ? Non ! C’est la société qui veut que l’on ressente ça. Nous vivons dans une société de jeunisme et d’âgisme, où on veut opposer les âges et les mettre dans des cases, alors qu’on a tellement à s’échanger ! Je me sens passionnée et je suis toujours aussi active. J’aime tous les âges pour ce qu’ils ont à offrir, et j’aime aussi la vieillesse pour son expérience, ses acquis et ce qu’elle témoigne de richesses. Votre plus bel accomplissement ? Qu’on n’ait jamais pu me mettre à genoux, malgré les coups et les cicatrices. J’ai fini par réussir à acquérir une certaine expertise et de la reconnaissance, même si en tant que femme, on doit prouver sans cesse ; la fierté vient difficilement. Avec le temps, j’ai appris à être heureuse de sentir que je fédère, que je peux être source d’exemple et d’inspiration, de sentir que les mentalités changent, que
« J’ai grandi dans une famille malveillante. Rabaissée, battue, je ne mangeais pas à ma faim comme mes frères. Comme je n’avais pas de liberté d’action, je m’évadais par les livres. Très tôt, j’ai réalisé qu’on ne traitait pas les femmes comme les hommes. Ça m’a révoltée. Je voyais mes frères qui pouvaient sortir, étudier et moi pas, ma mère si brillante cantonnée à sa cuisine. Ma chance a été d’être une enfant première de classe, qui voulait prouver que les filles étaient aussi capables que les garçons, et d’avoir des professeurs qui m’ont encouragée. »
20 ans : universitaire engagée et libraire
40 ans : militante et source d’inspiration « C’était lors de la Pride de Bruxelles, en 2001. À l’époque, c’était la seule du pays. J’étais à toutes les manifs. Quand on est jeune, on veut faire la différence, et puis on voit la réalité… C’est parfois dur, mais on ne peut pas ni tout porter ni perdre espoir. Ce qui m’a aidée, ce sont les rencontres fabuleuses, la solidarité qui règne dans ces mouvements, les gens qui viennent me trouver et qui me disent qu’ils se sentent moins seuls grâce à moi. Dans le militantisme, il y a de la colère et de la tristesse, mais aussi beaucoup de joie et d’euphorie. » -
« Être jeune, c’est se sentir passionné »
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Une enfant bridée en révolte
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Benoit de leu « Je bouche mes yeux, je cache mes oreilles et je regarde pas. La pub ? Berk ! » Vous aussi, vous vous rappelez du générique culte de Bla-Bla ? Derrière cette voix se cache Benoît de Leu. Issu d’une famille bienveillante, avec un don pour le littéraire, il sera encouragé à poursuivre ses rêves. « Je n’étais pas bon élève, mais dès la 2e primaire, j’ai obtenu les prix de mémoire et diction et de musique. J’adorais aussi la poésie. » L’artiste de 64 ans a grandi à Bruxelles, où il fera des études d’instituteur avant d’entrer à l’IAD (Institut des arts de diffusion). Issu d’une famille de
6 enfants, passionné par les jeunes et la transmission, l’opportunité de lier ses deux cursus verra le jour grâce à sa rencontre avec Marie-Odile, l’amour de sa vie à la vie comme à la scène. À 23 ans, ils créeront le Théâtre des 4 Mains, qui fête ses 41 ans.
Une vie de passion « Le Théâtre des 4 Mains, c’est l’histoire de notre vie. C’est un théâtre de spectacles jeune public à vocation pédagogique. » Jusqu’à aujourd’hui avoir leur propre théâtre et devenir une référence du théâtre jeunesse en Belgique. On se souvient de l’immense succès de Bolu, une pièce qui sera même adaptée en film et diffusée en Europe. Parallèlement, il sera durant
« Il faut parler du monde aux enfants avec bienveillance. »
15 ans l’un des marionnettistes (tête et voix) avec Françoise Wibert (mains) derrière Bla-Bla, la marionnette jeunesse culte de la RTBF, entre 1995 et 2010. « C’est un très bon souvenir, notamment pour les rencontres fabuleuses que j’y ai faites, dont Bernard Halut (créateur de Bla-Bla). Bla-Bla était l’ami des enfants, un petit personnage très engagé. Il parlait de solidarité, d’écologie… Dommage que ça se soit mal fini. » Et pour cause, l’affaire avait fait scandale à l’époque : alors que Bla-Bla cartonne, l’émission sera déplacée de 18 h – heure juteuse en termes de revenus publicitaires – à 15 h 30, heure où les enfants ne sont pas rentrés de l’école. Les audiences chutent, l’aventure se termine. Pour Bla-Bla, il se battra pour garder le Cache-cache pub, la chanson mythique qui dit que la pub, c’est « berk ». Sauf que ça ne passe plus. « Ça a été la dernière génération protégée de la pub. Maintenant,
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« Soyons honnêtes avec les enfants »
on ne peut plus dire ça, même aux enfants. Je le ressens parfois comme un pari perdu. » Cet engagement pour un monde en décroissance, pour plus de justice sociale et pour protéger les enfants reste très fort aujourd’hui, au sein du
Théâtre des 4 Mains. « Je continue de me battre pour un monde plus juste et plus humain. Il y a un mal-être sociétal, une urgence. On l’aborde dans nos spectacles, car nous voulons pouvoir aborder tous les sujets en étant sincères et
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Au fil du temps
Le petit « Bini »
L’amour de sa vie
Les années Bla-Bla
« J’avais 5 ans. Cette photo a été prise à Westende, à la côte belge. Mes parents louaient chaque été un petit appartement avec vue sur la digue. Ce sont beaucoup de souvenirs que je partage avec mes frères et sœurs. Petit, on me surnommait Bini. Mon petit-fils m’appelle comme ça aujourd’hui. »
« Mon épouse Marie-Odile et moi sommes complices dans la vie comme à la scène depuis 44 ans. » Ensemble, ils auront 4 enfants, dont 3 filles aujourd’hui comédiennes, et un fils, qui a mis fin à ses jours il y a 5 ans. « J’y pense tous les jours, il est le moteur de mon engagement pour un monde plus juste. »
« À 40 ans, c’était l’époque Bla-Bla, une période dont je garde d’excellents souvenirs grâce aux artistes et aux personnes formidables que j’y ai rencontrées. Durant 15 ans, il y a eu énormément d’échanges entre les équipes de Bla-Bla et du Théâtre des 4 Mains, pour des marionnettes, des stages, des conseils… »
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« Il y a un temps pour tout » Après 60 ans, on se sent vieux ? Il y a la vieillesse du corps, on ne peut rien à faire ! Il faut accepter qu’on ne sache plus faire tout ce qu’on faisait plus jeune. Mais la vieillesse du cœur, le manque de passion, de goût de la vie, ça, je ne l’ai pas ! Ce n’est pas parce qu’on lève un peu le pied pour profiter davantage de sa famille ou de ses passions qu’on devient vieux. Il y a un temps pour tout, et je trouve tout aussi honorable quelqu’un qui poursuit une carrière à fond que celui ou celle qui freine pour s’occuper de ses petitsenfants. Votre plus bel accomplissement ? Au-delà de ma famille, le Théâtre des 4 Mains : le projet d’une vie qui dure depuis 41 ans, monté avec l’amour de ma vie. Au début, c’était tout petit, cela a commencé par des pièces, de la comédie, puis
de la marionnette à gaine, de table, du théâtre d’ombres… Nous avons su nous diversifier et nous professionnaliser, jouer des pièces élaborées et techniques, tourner à l’étranger… En restant un théâtre familial soudé qui représente aujourd’hui une salle de spectacle, des ateliers pour 150 enfants, 5 spectacles qui tournent et 13 temps pleins. J’espère qu’il continuera après nous. Votre plus grand regret ? Que mon fils ait fait le choix de mettre fin à ses jours, notamment pour des raisons de société. Cela reste un mystère. J’ai fait beaucoup de recherches sur le suicide, pour tenter de comprendre cet acte que l’on retrouve dans toutes les sociétés du monde et qui traduit une difficulté d’adaptation à la vie. Je tente de me consoler en me disant que ses 33 ans de vie ont pu être aussi merveilleux que ne le
serait une vie de 80 ans. Ce n’est pas la durée qui compte. Ce qui est étrange, c’est que cette épreuve quasi insurmontable m’a aussi offert des enseignements de vie. 60 ans, âge de raison ou âge de liberté ? Un peu des deux. Tout dépend d’où on en est dans sa vie ! Actuellement, j’ai un deuxième petit-fils qui va arriver, et j’ai envie d’en profiter, donc ça va me faire lever le pied. Je n’ai jamais autant travaillé qu’aujourd’hui, c’est trop. Il faut parfois savoir prendre du temps pour soi, même si je ne compte pas encore arrêter ! Ce qui fait la beauté de la vie, c’est que tout le monde est unique, mais personne n’est irremplaçable. Il faut passer le flambeau pour que les belles choses que l’on a créées ne s’arrêtent pas avec soi-même. La raison et la liberté, c’est aussi de rester humble et de partager.
Benoît De Leu aura été durant 15 ans la voix et la tête de l’inoubliable Bla-Bla. rionnette en master à l’université. « Pour moi, la culture et le théâtre sont des outils indispensables pour faire face au monde actuel. » Wivine MATHIEU
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bienveillants. Les enfants ne sont pas idiots, il faut être honnête avec eux et les aider à appréhender le monde. » Au-delà de l’artiste, il est aussi transmetteur, et enseigne la ma-
Présence dans les communes : Aubel, Baelen, Dison, Herve, Jalhay, Lierneux, Limbourg, Malmedy, Olne, Pepinster, Plombières, Spa, Stavelot, Stoumont, Theux, Thimister, Trois-Ponts, Trooz, Verviers, Waimes, Welkenraedt.
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« Il faut se battre pour ce qu’on veut » Anne Noë est une championne. Une guerrière. Dans le monde du football féminin, elle a enfoncé des portes toute sa vie, tout en menant une grande carrière. À 64 ans, celle qui fut gardienne titulaire de l’équipe nationale belge de football (aujourd’hui Red Flames) durant 16 ans sera ensuite entraîneuse de l’équipe entre 1999 et 2010. Sélectionnée 58 fois en équipe nationale, elle est citée par la Fédération royale belge de football comme « le nom le plus associé à l’histoire du football belge féminin ». Ce nom, elle se l’est pourtant fait sans beaucoup de soutien à l’époque. « Je n’étais pas très appréciée, car je venais toujours demander quelque chose, pour obtenir plus de
droits pour les joueuses. J’étais dure, mais je n’avais pas le choix. » Elle commencera à jouer en club à 16 ans, d’abord à Scherpenheuvel puis au Standard de Liège, avec lequel elle remporte 7 championnats, et finira sa carrière à Wezemaal. En même temps, elle intègre à 19 ans l’équipe nationale tout juste née (1976) de 1979 à 1994. « Comme nous n’étions pas pros, nous n’étions pas payées pour nos matchs et avions un job à côté. » Elle doit prendre des congés sans solde pour jouer en équipe nationale, puis pour l’entraîner… Impensable aujourd’hui. Parallèlement à sa carrière, elle étudie puis enseigne le sport à l’Université catholique de Louvain, en deviendra la responsable des sports et s’inscrit à l’école des entraîneurs.
Une lutte constante Le sexisme, elle l’a combattu tous les jours. Durant ses études, alors qu’elle se bat pour intégrer le football au cursus féminin, un professeur se moquera en disant que les femmes « sont des biesses qui ne savent pas shooter loin »... alors qu’elle est en équipe nationale ! Elle y parviendra finalement, aidant à faire naître le statut de sportif d’élite pour les femmes à la Fédération, qu’elle entraînera. Comme coach des Red Flames aussi, elle se battra constamment, demandant plus d’infrastructures, plus de moyens, plus de staff… « Savoir jouer ne fait pas tout, il faut l’encadrement. J’avais des joueuses exceptionnelles, je me suis battue pour qu’elles reçoivent ce qu’elles méritaient. Ces dernières années, les Red Flames bénéficient enfin du même
encadrement que les Diables rouges, et regardez où elles sont aujourd’hui, elles viennent de battre l’Angleterre ! C’est bien la preuve que quand on investit, on obtient des résultats. »
Le repos de la guerrière Aujourd’hui, Anne Noë est enfin reconnue pour ce qu’elle a apporté au football belge. « J’ai dû prouver que j’étais capable pour me faire respecter. Quand tu montres des résultats, on t’accepte malgré le fait que tu sois une femme. » Elle a maintenant raccroché les crampons et se repose, profite de son époux et travaille encore par intermittence pour le football, qu’elle ne pourra jamais vraiment quitter. « C’est une passion avant d’être un job. Je travaille aujourd’hui comme technicienne pour la FIFA pour élaborer des plans stratégiques
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Anne Noë
ou des campagnes pour le football féminin. J’ai également été sollicitée comme observatrice technique à l’UEFA pour les trois derniers championnats. Cette reconnaissance, ça fait beaucoup de bien. » Wivine Mathieu
Vrouwenteam.be
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Au fil du temps
Une enfant tombée dans le football
19 ans : entrée dans l’équipe nationale
40 ans : coach des Red Flames
Née d’un papa fan d’Anderlecht, elle apprendra à jouer au foot sur les pavés du Vieux-Marché de Louvain à la dure, les genoux écorchés par le bitume. Adolescente, elle se fera repérer par l’entraîneur du club de Wilsele (Louvain) alors qu’elle joue après l’entraînement avec sa cousine, affiliée. Elle entre en club à 16 ans. « Ce n’était pas possible avant, à l’époque. »
Dans sa carrière nationale aussi, elle se battra pour le football féminin. Il faut dire que les joueuses n’ont droit à rien… Pas même aux maillots. « Le football féminin n’était pas pris au sérieux. Il faut dire que l’obligation de porter des bas nylons sous nos maillots – parce que nous étions des filles – était ridicule et n’aidait pas. J’ai commencé à jouer avec le vieux maillot de Jean-Marie Pfaff (de l’équipe nationale masculine) et je devais retrousser les manches. »
Alors qu’elle quitte l’équipe nationale à 35 ans, la Fédération la rappelle pour intégrer le staff sportif. Elle finira, pendant 12 ans, par entraîner les Red Flames, et enfonce les portes pour qu’elles bénéficient de plus de moyens pour se professionnaliser. « À mon époque, nous n’avons pas eu cette chance, mais notre génération doit être fière de s’être battue pour les filles d’aujourd’hui. Je suis la plus grande supportrice des Red Flames, et je suis tellement fière d’elles. »
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« Je suis heureuse de m’être battue pour le football féminin » Après 60 ans, on se sent vieux ? Pas du tout ! J’ai toujours été à fond, et je suis toujours la première à répondre à des sollicitations quand il faut aider ou quand on a besoin de moi. Je crois que l’on voit que je suis passionnée, c’est quelque chose qui ne change pas avec l’âge. Votre plus bel accomplissement ? Je me suis toujours donnée à 200 % pour tout ce que j’ai entrepris, que ce soit en tant qu’enseignante, entraîneuse ou joueuse. Au-delà, je me suis battue toute ma vie pour obtenir de plus en plus de possibilités pour le football féminin, notamment la création du statut sportif d’élite pour les femmes.
La reconnaissance est enfin là : Anne Noë figure dans les légendes du football reprises par la Fédération belge.
Votre plus grand regret ? De ne jamais avoir été professionnelle dans le football, car cela n’existait pas. J’ai travaillé toute ma vie à côté, je devais prendre sur mon temps libre, mes congés, même
quand j’étais joueuse en équipe nationale ou que je coachais les Red Flames. Aussi, le manque de reconnaissance. Il est venu tard, alors que je me suis battue toute ma vie pour le football féminin. Je n’étais pas très appréciée. Heureusement, j’ai aujourd’hui la reconnaissance de la Fédération belge, de la FIFA et de l’UEFA. Ça fait du bien. 60 ans, âge de raison ou âge de liberté ? Aujourd’hui, davantage de raison. J’ai vécu à 200 % toute ma vie, et j’ai levé le pied récemment pour consacrer davantage de temps à mon mari, être libre de profiter de ma vie privée. C’est un choix personnel, ce qui ne veut pas dire que je ne saisis plus les opportunités quand elles se présentent ! Mais j’ai passé des années à vivre sur la route, j’étais à peine à la maison, mon mari faisait tout. Maintenant, je veux profiter de nous au maximum.
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Jean-Luc Fonck Il voulait devenir curé. À la place, il sera le Belge le plus surréaliste du pays. JeanLuc Fonck est un gosse heureux. Attablé à une brasserie de Bruxelles avec un café, alors qu’il déroule ses folies, on s’arrête pour le saluer. Il faut dire qu’à 66 ans, il fêtera en 2025 50 ans de carrière avec Sttellla. Un demisiècle de folies, concerts, spectacles, livres et chroniques. « C’est un rêve de faire ça. J’ai toujours dit que je faisais depuis des années quelque chose que je ne sais pas faire, et que je changerais le jour où les
gens s’en rendraient compte. the Moule… Le « ket », Visiblement, ils n’ont toujours comme il dit, est le roi du jeu pas capté (rires). » de mots. Au-delà des milliers de concerts (Belgique, Une carrière folle France, Québec…) il sortira La naissance de Sttellla est 10 livres, dont ses Histoires à une histoire qui ne s’invente délire debout, a cartonné pas. « L’école organisait un dans le Jeu des dictionnaires spectacle, et on s’est inscrit (puis la Télé infernale) avec avec des potes. Personne ne sa- Philippe Geluck et Jacques vait jouer, alors on jouait les Mercier. Encore auintros. Les gens rigolaient et jourd’hui, il raconte ses rêcomme on ne voulait pas pas- ves loufoques dans le 8/9 de ser pour des cons, on a fait Vivacité. comme si c’était fait exprès. Et « On en a fait un spectacle, qui on n’a jamais arrêté. » dure depuis des années. Il y a Fonctionnaire au ministère toujours une grosse part d’imde la Justice un temps, il sor- pro. Je m’amuse comme un tira 15 albums avec Sttellla, gosse. Ce qui est rigolo, c’est 3 pour Bla-Bla, gagnera 4 que les gens trouvent ce que je disques d’or, et totalise plus fais complètement barré. Moi de 1000 chansons. Quelle pas ! Je veux dire, c’est moi. » heure reptile ?, Dark Side of Quand on s’impressionne de sa carrière prolifique, il se marre. « Je n’ai pas tout essayé hein ; regarde le marathon ou la pole dance par exemple. Je veux dire, je pourrais, mais je peux te dire que ça n’irait pas. »
« Ma chance, c’est mon insouciance, mon côté gamin heureux un peu naïf . »
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« Une nouvelle vie chaque matin »
Le plus drôle, c’est que rien n’était prévu. « J’ai saisi les opportunités ; je ne suis pas quelqu’un qui réfléchit trop. D’ailleurs, j’ai une mémoire terrible. Je me réveille chaque matin comme si c’était une nouvelle vie. Je fais ce qui me passionne et puis c’est tout. Pour moi, tout le monde peut le faire. Il faut juste oser ; je me moque de l’avis des gens. Sinon, tu n’avances pas dans la
vie. Ma chance, c’est mon insouciance, mon côté gamin heureux un peu naïf. » Un ovni au pays des Martiens, dit Philippe Geluck avec affection. Et nous aussi. Car avec sa belgitude complètement barrée, Jean-Luc Fonck, il fait notre fierté, et nos soirées, aussi. Qui n’a jamais hurlé qu’on ira « tous, tous, tous à Torremolinos » ? Wivine MATHIEU
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Au fil du temps
Un enfant heureux et sage
20 ans : Sttellla, un hasard qui dure
40 ans : il ne s’arrête plus
« Mon plus grand malheur, enfant, c’est que mes parents tenaient une boulangerie : il fallait manger les invendus le soir. Difficile hein ! Ça, c’était devant la boulangerie de mes parents, avec une cigarette en chocolat. J’ai déjà mes grandes oreilles. J’étais plutôt bon élève, un gosse heureux. C’était une autre époque : on était préservé. »
« C’est le début de Sttellla. J’ai pas changé, hein ? Quel beau ténébreux. On n’a jamais été punk, mais on jouait dans le milieu alternatif. Les médias belges ont mis des années avant de nous prendre au sérieux. C’est « Torremolinos », sorti en 1992, qui nous a ouvert cette porte, alors que ce n’était pas du tout produit pour être un tube. »
« C’était aux Francofolies de Spa, en 1996. Je voulais faire un truc sympa, et je me suis dit que ce serait marrant d’arriver en chameau sur scène. Alors je l’ai fait. La tête du staff quand j’ai demandé un coin de prairie à côté de la loge ! Je crois que tout le monde s’en rappelle… Ça a été la folie. Mais en même temps, pourquoi pas ? »
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« Pas tous égaux face à l’âge »
Jean-Luc Fonck a pu saisir les opportunités avec insouciance en s’amusant toujours comme un gosse.
Après 60 ans, on se sent vieux ? Il y a quelque chose qu’on ne peut pas nier, le corps ne rajeunit pas ! Aujourd’hui, t’as plus mal au dos quand tu fais des conneries (rires). Mais ce que tu perds en jeunesse, tu le gagnes en expériences ! Rien ne doit changer, il n’y a pas de « cap ». Après on n’est pas tous égaux face à l’âge. Y a des gens qui sont plus jeunes et qui sont fatigués, physiquement ou mentalement. Moi, ça va ! Mais en tout cas, on ne peut pas catégoriser en fonction de l’âge. Votre plus bel accomplissement ? Je n’y ai jamais pensé ! Je n’ai aucune recherche de la fierté. Après, franchement, je ne me sens pas en concurrence avec quelqu’un qui ferait la même chose que moi
(rires). Mais je dirais le plaisir de plaisir de faire ce que je fais depuis 50 ans. Beaucoup de gens trouvent ça complètement décalé. C’est drôle, parce que moi pas ! Je m’éclate en étant moi. Votre plus grand regret ? Je n’ai pas de regrets. C’est dur d’avoir des regrets quand tu ne sais pas ce que tu dois regretter ! C’est sûr que si j’avais su tout ce que je sais aujourd’hui, j’aurais peut-être fait les choses différemment. Mais ça n’a pas de sens de regretter, car pour moi tu ne peux regretter que si tu connais l’avenir et les conséquences. Après, si
vraiment je dois dire un truc, j’aurais aimé être Miss Belgique et faire du pole dance. Aurais-je raté ma vie ? 60 ans, âge de raison ou âge de liberté ? Âge de liberté, depuis toujours et pour toujours ! Quand tu fais un métier comme moi, que tu es passionné, tu vis une liberté totale ! Quoi qu’il arrive, tu peux essayer, expérimenter, t’amuser. J’ai eu beaucoup de chance, les choses se sont bien mises. Le fait de faire plusieurs choses et de savoir passer du coq à l’âne m’empêche d’être coincé dans une chose et de m’ennuyer.
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L’Avenir Mardi 14 novembre 2023
« Le bonheur de se lever tous les jours » Jean Galler Choisis un travail que tu aimes, et tu n’auras pas à travailler un seul jour de ta vie. Attribuée à un certain Confucius, cette citation semble avoir dicté la vie de Jean Galler, qui se lancera tête la première dans l’aventure « chocolat » dès l’adolescence. « Mes parents étaient fantastiques et ils m’ont toujours permis de tout faire. À 17 ans, je suis parti seul avec ma grosse valise à Bâle, en train, apprendre les secrets des maîtres chocolatiers en Suisse. De retour chez moi, j’ai gagné le concours du meilleur apprenti pâtissier-boulanger de Belgique, ce qui m’a permis d’aller chez le pâtissier Gaston Lenôtre : ce fut une chance fantastique ! J’ai pu voir l’approche du
chocolat en Suisse, en France et en Belgique : les trois grandes écoles ! » Travaillant ensuite sur sa vision personnelle, avec un grand respect du chocolat belge, il a la chance de racheter une chocolaterie à 21 ans, grâce à sa famille. Il a alors cette idée géniale de lancer un gros bâton de chocolat artisanal. « J’étais complètement à contre-courant de la tendance de l’époque, c’est ça qui nous a permis de développer la chocolaterie pendant plus de 40 ans et en arriver à être numéro 4 de Belgique, derrière Mondelez, Mars et Ferrero », se remémore-t-il. 1988 est un tournant im-
portant : il décide de vendre le chocolat à la grande distribution. Résultat : un développement à deux chiffres chaque année. « C’était fantastique. » 40 ans de success-story plus tard, en novembre 2018, Jean Galler signe la vente de la société qui porte son nom, n’étant plus aligné avec la stratégie de son associé qatari. Ce faisant, il tire une croix sur l’utilisation de son nom. « Qu’est-ce que ça m’a fait ? Rien du tout, ce nom est devenu générique comme Milka ou Côte d’Or », sourit-il. Alors âgé de 64 ans, il décide, avec son épouse, de repartir d’une page blanche
en ouvrant leur première boulangerie « Chez Blanche » le mois de janvier suivant ; une ode aux bons produits simples d’autrefois, bio et en circuit court, et depuis novembre 2020 (après deux ans de clause de non-concurrence) aussi au chocolat.
« Repartir d’une feuille blanche, un bain de jouvence ! » « On avait encore plein d’énergie et d’envie, mon épouse et moi ! Repartir d’une page blanche à mon âge, avec Chez Blanche, c’est un bain de jouvence !, s’exclame le maître chocolatier. Mon épouse, Yvette, a toujours joué un rôle
« Repartir d’une page blanche à mon âge, avec Chez Blanche, c’est un bain de jouvence ! »
À 21 ans, Jean Galler achète sa première chocolaterie. À 64 ans, il lance « Chez Blanche ».
extrêmement important, c’est elle qui a toujours géré et développé l’image de l’entreprise et c’est elle encore qui a créé le concept Chez Blanche. » Aujourd’hui, avec pas moins de 9 boulangeries ouvertes en Wallonie, Jean Galler continue à multiplier les projets, avec également sa casquette de vigneron qui le fait également vibrer et l’organisation d’exposés accords vin-chocolat. Et quand on lui parle de ses projets pour demain, il ne peut s’empêcher de sourire. « Je ne peux pas tout dire. » Mais l’heure n’est certainement pas à la pension pour ce grand-père de 68 ans hyperactif. « Là je viens de partir quelques jours faire découvrir New York à ma petite fille. Autrement, c’est 7 J/7 et tous les jours le bonheur de se lever ! » Caroline BEAUVOIS
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« J’ai pu réaliser mes rêves » Après 60 ans, on se sent vieux ? Non, sûrement pas (rires) ! Et d’ailleurs, quand je lis dans la presse des phrases telles « qu’une vieille dame de 62 ans » ça me fait beaucoup rire. Car « senior », ça veut dire quoi finalement ? Un ado d’aujourd’hui par rapport à un ado d’il y a 40 ans, ce n’est pas la même chose ; pareil pour un senior. Ne faudrait-il pas commencer à changer les termes ? Même si ce n’est pas très important, les étiquettes (sourire). La plus belle chose qu’il vous soit arrivé dans la vie ? C’est l’amour sous toutes les formes ; celui de mon épouse, l’amour de ma vie depuis plus de 40 ans, l’amour de ma fille, de ma petite-fille… Votre plus bel accomplissement ? Mon plus bel accomplissement est d’avoir pu faire ce que j’avais envie de faire. Je viens d’un milieu très très modeste, j’avais des envies et j’ai pu réaliser tous mes rêves. Tous ceux que j’avais à l’époque, car il y a toujours des nouveaux qui reviennent !
60 ans, âge de raison ou âge de liberté ? C’est l’âge d’une grande liberté, ça, c’est certain : du corps, de l’esprit… de tout !
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Votre plus grand regret ? Sans doute de ne pas avoir assez dit merci à mes parents, qui sont partis trop vite.
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Au fil du temps
Mauvais élève
Le miracle
Manager de l’année
Né dans une famille modeste Jean Galler était, selon ses mots, « un très mauvais élève ». « Je m’ennuyais à l’école. J’étais plus souvent au café qu’à l’école d’hôtellerie. À 16 ans, mes parents m’ont permis d’arrêter les dégâts et j’ai commencé comme apprenti pâtissier-boulanger. Un jour, j’ai travaillé le chocolat et j’ai adoré ! »
« À 21 ans, une chance fantastique s’est présentée à moi. Mon voisin m’a amené une petite annonce sur une chocolaterie à vendre à 120 000 francs, soit 3 000 euros. Je n’avais pas un franc en poche, c’était une somme colossale pour moi. Mes parents et ma marraine ont gratté leurs fonds de tiroirs et on a racheté cette chocolaterie. »
1995 est une année charnière pour l’entrepreneur liégeois, fournisseur breveté de la Cour de Belgique, qui ouvre son premier magasin, collabore avec Philippe Geluck en lançant les fameuses Langues de Chat et se voit décerner le titre de « manager de l’année » par le magazine belge Trends-Tendances.
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« Le bonheur est une volonté d’être heureux » Qui aurait cru que la juge Anne Gruwez, 67 ans, était aussi une fan de récup’ et de brocante ? Entrer dans sa maison à Woluwe-SaintLambert, c’est découvrir un mélange éclectique de décorations récupérées au fil des années. Et ici, chaque objet a une histoire. « Ce porte-savon ? Je l’ai récupéré de l’ancien palais de justice, ils venaient de refaire les toilettes juste avant le déménagement… Je ne pouvais pas les laisser aller à la poubelle ! J’en ai distribué plusieurs à des amis. » Ici, une vieille corbeille rouge antifeu à sable, là une collection de vases jaune flash… « C’est kitch, hein ? », rit celle qui « déteste voir les objets, témoins d’une époque disparaître ». Elle préfère de loin « les conserver à disponibilité des autres ». Les autres, c’est tellement important. « Il faut être heureux ensemble. » Et ce qui lui procure du bonheur depuis plusieurs années maintenant, c’est les maraudes qu’elle réalise tous les jeudis à Bruxelles avec un petit groupe d’amis. « La rue n’est pas un endroit où aller pour s’apitoyer sur le sort des autres, ça ne sert à rien. On est là pour apporter quelque chose aux autres et tenter un petit moment de complicité. » Mais si le visage d’Anne Gruwez est aujourd’hui si connu du grand public, c’est évidemment pour sa participation à deux épisodes de l’émission Strip-Tease (Le flic, le juge et l’assassin en 2008 ; Madame la Juge en 2012), puis au documentaire Ni juge, ni soumise, sorti en 2 017 (récompensé d’un césar et
Caroline Beauvois
Anne Gruwez
d’un magritte), dont les trois ans de tournage mettent en exergue le travail de cette juge d’instruction bruxelloise au franc-parler, via les enquêtes, auditions et visites criminelles. « Lors que Jean Libon et Yves Hinant de Strip-Tease ont reçu les autorisations du monde judiciaire pour filmer la première enquête, c’était une consœur qu’ils étaient censés suivre, mais celle-ci est partie à l’Union européenne. C’est donc retombé sur moi. » Un coup du hasard, un peu comme le choix de ses étu-
des, finalement. « Pourquoi le droit ? Je serais incapable de vous dire pourquoi. Peutêtre parce que j’étais pétée en chimie et que l’université était au bout de la ligne du tram ? À cette époque, on ne laissait pas la petite fille partir directement en kot ou à l’université. Et si je suis rebelle, je suis aussi conciliante ; ça s’est mis un peu comme ça », sourit la juge, qui n’aura pour le reste en rien laissé la vie dicter sa destinée, enfonçant les portes, même là où elle n’était pas attendue.
« Donner un objet à quelqu’un qui le chérira, ça me rend terriblement heureuse. »
« On me prend toujours pour une drôle » « Très vite, je me suis dit que je n’arrivais pas à me vendre comme avocate. On me prend toujours pour une drôle. » Juriste et bilingue, elle commence sa carrière comme cheffe de bureau au cabinet de l’Intérieur, suit ensuite les négociations gouvernementales au Centre d’études avant de devenir magistrate. « Je n’avais aucun réseau dans la magistrature, j’étais un peu considérée comme une zombie qui bouscule tout. » Du jour au lendemain, elle se retrouve à l’instruction, le 1er mars 1993, où elle restera 30 ans, jusqu’au 1er juin 2023. Mais Anne Gruwez n’est pas du genre à freiner la cadence… Depuis, elle a été jurée de
À 67 ans, Anne Gruwez interviewe aujourd’hui des personnalités dans « Face à la juge Gruwez ». l’émission Drag Race Belgique et est maintenant animatrice dans l’émission podcast occasionnelle Face à la juge Gruwez où elle interviewe sans réserves des personnalités tels que Didier Bourdon, Bruno Solo ou encore Patrick Weber, avec son « greffier » David Barbet. « Il aimerait beaucoup que ça soit un hebdomadaire… » Qui sait ? « Ce que je retiens de la vie ? Comme de toute façon, on ne meurt pas en bonne santé, autant profiter de sa santé pour vivre ! Vivre est un art. Le bonheur est une volonté d’être heureux. » Caroline BEAUVOIS
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« Je me réjouis des moments »
Ici en photo avec son grand-père, Anne Gruwez se souvient d’une enfance passée sur les bancs des écoles catholiques. « En secondaire, j’étais l’une des plus mauvaises élèves au Sacré-Cœur. J’avais des examens de passage chaque année, même une fois en couture. Et puis quand je suis arrivée à l’université, il n’y a plus eu de problème. »
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Au barreau « La photo représente la commission du Jeune Barreau dont je faisais partie. C’était formidable ! Mon patron de stage, M. le bâtonnier Humblet, s’est efforcé de m’apprendre à poser la “bonne” question, j’espère en avoir fait mon profit. » -
maraudes m’apportent du bonheur. Votre plus bel accomplissement ? C’est quoi, un accomplissement ? C’est soi, c’est la recherche de la liberté ! Être libre, c’est s’accomplir. Votre plus grand regret ? Je veux bien chercher, mais je n’ai pas envie de me souvenir de quelque chose que j’aurais regretté, je n’en vois pas l’utilité. La soixantaine, âge de raison ou âge de liberté ? La raison ? (rire sarcastique) Mon Dieu, que ne commet-on pas de crimes en essayant de persuader les autres que la raison est de son côté ? Question idiote (rires).
Enfant
Juge d’instruction Magistrate, elle se spécialise dans les indemnités d’accidents avec blessés, les enquêtes en divorce, les droits de saisies… « Ça m’a ouvert les yeux sur la manière de vivre les gens. Je suis passée d’une spécialisation à l’autre, puis un vendredi, le président du tribunal m’appelait pour me dire que le lundi suivant, j’allais en instruction. À 11 h, j’avais ma première audience. »
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Vous vous sentez vieille ? C’est une bonne question, merci de me l’avoir posée mais je n’ai pas de réponse (rires). Je m’en fous ! C’est gai d’avoir certains gestes qui sont permis avec l’âge. La plus belle chose qu’il vous soit arrivée dans la vie ? Je me réjouis des moments. Je profite de chaque instant ! Je n’ai pas de plus belles choses, j’ai des choses les plus laides, ça oui… Celles qui me donnent des envies de meurtres, comme lorsque je suis témoin du mépris de certains à l’égard de quelqu’un ; ça, ce sont des moments que je n’oublie pas ! Mais les instants de bonheur, il y en a plein ! Les
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L’Avenir Mardi 14 novembre 2023
« Pour moi, le pire est de ne pas oser » À 12 ans, il voulait être agriculteur. Il deviendra à la place l’un des visages de notre quotidien et fêtera, en décembre, 26 ans de présentation du JT (19h30) de la RTBF. François de Brigode, 61 ans, a grandi à Charleroi dans une famille ouverte sur le monde, qui l’a encouragé dans la voie qu’il a choisie. « À 12 ans, mon papa m’a envoyé travailler l’été à la ferme ; j’ai vite compris que ce n’était pas pour moi. Comme je n’étais pas très bon à l’école, mes parents étaient heureux que je finisse mes études, dans le milieu que je voulais. » Petit, il est fasciné par les émissions de radio nocturnes et lit avidement le Sillon Belge (magazine agricole). À la maison, la radio tourne en boucle et ses parents lisent la presse tant régionale que spécialisée.
De la radio à la TV Après des études en journalisme à l’ULB (Bruxelles), il commencera en radio à Charleroi, et atterrit en 1985 à la RTBF. Il y rencontrera Marie, l’amour de sa vie, déjà maman d’une petite Sarah, 5 ans, qu’il finira par adopter. Ils partiront à Bruxelles, où il continuera à la RTBF en TV. « Déjà à l’époque, on disait qu’il n’y avait pas de débouchés en journalisme. Aujourd’hui, je continue à dire à mes étudiants qu’avec de la volonté et un peu de chance, on peut y arriver. » Et quelle arrivée. De l’inoubliable faux JT « Bye Bye Belgium » en 2006 aux émissions politiques « Répondez à la question » puis « Jeudi en prime » qu’il a créé et coanime aujourd’hui avec Nathalie Maleux, c’est en politique, sa grande passion, qu’il excelle. « La politique me fascine, car elle est complexe et j’aime y offrir des éclairages. Elle reste mal perçue, mais les audiences
« L’une des chances de vieillir, c’est de moins se mettre la pression et de tirer des leçons du passé. »
montrent que les gens s’y intéressent. »
Surfer sur la vie À côté, il publiera aussi des livres de photographie, sa grande passion avec la musique. « Je fais partie de ces gens chanceux et passionné, curieux de tout, de mon métier comme de la vie, ce qui me pousse à explorer, à avoir des projets. Je vis dans l’instant sans faire de plans sur la durée. Je pourrais tout à fait me retrouver un jour derrière un bar à servir du bon vin ou de bonnes bières dans un club de jazz ou de rock ! » S’il reconnaît que la vie ressemble à des montagnes russes, il met la passion au centre de tout, et ne suit pas un plan de vie défini. « Je pense qu’il ne faut jamais faire pour faire, mais essayer d’avoir envie. C’est l’une des chances de vieillir, on se met moins de pression et on tire les leçons du passé. Je n’ai jamais prévu mon avenir, j’ai saisi les opportunités ! Je fais un métier où tout change et évolue constamment, c’est excitant ! J’applique la même chose dans ma vie. » Et de conclure avec cette touche d’humour qu’on lui connaît bien : « Je suis un surfeur dans la vie, je me
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François de Brigode
François de Brigode fêtera laisse porter par les vagues en décembre 26 ans et je saisis les opportunités. de présentation du JT Même si concrètement, j’ai de 19h30 de la RTBF. déjà essayé le surf une fois et je dois avouer que je n’ai pas été très loin. » Wivine MATHIEU
« Tant qu’on est passionné, on ne se sent pas vieux » Après 60 ans, on se sent vieux ? Non, mais je crois que c’est une question de mentalité. Je connais des jeunes qui sont plus vieux dans leur tête que des gens de 60 ans, qui n’ont pas la passion des choses, de la vie, pour de bonnes ou de mauvaises raisons. Tant qu’on est passionné, on ne se sent pas vieux ! La santé joue bien sûr ; j’ai la chance extraordinaire d’être en bonne santé. Enfin, ce qu’il y a en dehors du travail est essentiel. En dehors du travail, je me consacre à ma vie de famille, à mes passions, à mes amis, et cela me rend très heureux ! Il ne faut pas se han-
dicaper soit même avec idée qu’on est vieux à 60 ans. Votre plus bel accomplissement ? D’avoir inculqué le sens de l’humour à ma fille Sarah (rires). Elle n’a pas du tout le même humour que moi, mais elle en a, et cela se perpétue chez ses enfants et donc mes petitsenfants. C’est magnifique d’ailleurs, d’être grand-père ! Ayant connu Sarah à 5 ans, je découvre les enfants entre 0 et 5 ans. C’est merveilleux et plein d’enseignements ! Votre plus grand regret ? J’en ai deux. D’abord de ne pas avoir
été un grand reporter qui parcourait le monde, mais la profession s’est raréfiée à l’époque où j’ai commencé ma carrière, car on recevait les images de l’étranger. Ou peut-être n’ai-je pas enfoncé assez de portes. Ensuite, je n’ai pas eu la chance comme les étudiants aujourd’hui d’étudier à l’étranger. À l’époque, c’était aussi plus compliqué de bouger. Après, cela ne me hante pas. Je n’aime pas quand les gens disent « j’aurais dû » ; si on ne l’a pas fait, c’est qu’il y avait une raison sur le moment.
60 ans, âge de raison ou âge de liberté ? De liberté ! Je n’aime pas cette question qui revient souvent : « qu’est-ce que tu vas faire à ta pension ? », comme si la vie s’arrêtait. J’ai envie de dire : ce qu’on a envie de faire ! Beaucoup de gens disent que je suis un insouciant et que ça doit être rassurant pour moi mais parfois insupportable pour les autres (rires). Je m’estime chanceux. Sans être un optimiste exacerbé, je préfère me concentrer sur le bon côté des choses ; mais tout le monde n’a pas cette chance d’avoir la santé et la passion.
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