LE NOUVEAU #13 - OCTOBRE 2016

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#13 | VOTRE MAGAZINE MENSUEL GRATUIT | OCTOBRE 2016

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BEAUJ (AULAS) Les pages qui suivent racontent l’histoire de Michel Aulas. De l’homme. Né en 1924 à Villefranche, il fut tour à tour professeur, écrivain, journaliste, conteur, poète. La liste n’est pas exhaustive. Porté par sa terre, Michel Aulas l’a labouré de sa plume comme le sillon du paysan. Car la matière de son riche ouvrage, ce sont ces hommes du Beaujolais. Une littérature profondément humaniste. Celle des trajectoires cabossées, à l’austérité contemplative, comme le peintre Maurice Montet dont il fut le biographe dans L’Inconnu de Thizy. Mais également les autres. Tous les autres. Le vigneron, le curé, le voyageur de commerce, le garde champêtre, le garde-pêche… Les sans-grade qui s’imaginent avec trois étoiles au képi, les péronnelles qui ont pourtant passé l’âge du persiflage. Une galerie de portraits au vitriol entre vacheries, coups de serpette et polissonneries. Ce canevas très ouvragé est aujourd’hui le cliché le plus poétique qu’il nous reste du Beaujolais de nos campagnes. De ces personnages que la seule tradition orale préservait de génération en génération. Michel Aulas a gravé dans le papier ces êtres humains pour toujours. Ils prendront vie demain dans « la chair de la voix » d’Yves Pignard à travers le spectacle Empreintes. Un juste retour à la maison. Au coin du feu. Bienvenue chez toi, Michel Aulas ! L’ÉQUIPE

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le Nouveau | octobre 2016 | 3


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INFOS Infos culture............................................................... 6 à 10

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SUR LES TRACES DE MICHEL AULAS

Du Roannais à la Calade .............................................P.14-15 Une jeunesse caladoise.............................................P.16 à 18 Salon de l’entreprise ...................................................... 30

Villefranche sous la plume de l’élève Aulas ......................P.19

Tims .............................................................................. 31

Le professeur des Pierres Dorées .............................P.20 à 23

Cuisines Bernollin ...........................................................32

La masque et les plumes .........................................P.24 à 28

Philippe Ruet ................................................................. 34

Crépuscule et renaissance .............................................P.29

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culture

le gardien du temple Avec son spectacle Empreintes, Yves Pignard théâtralise les scènes de vie beaujolaise brossées par Michel Aulas tout au long son œuvre. Une veine que le comédien n’a cessé de tailler dans sa carrière artistique.

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© CCAB

eur rencontre s’est faite autour du spectacle Rêverie des deux saisonniers. Une première mise en scène de la prose de Michel Aulas réalisée par l’immense comédien du TNP Gérard Guillaumat en 1984. « À l’époque, j’étais tout jeune comédien et Gérard Guillaumat m’a demandé de lui donner la

L’affiche du spectacle mise en scène par Gérard Guillaumat, sur les textes de Michel Aulas, en 1986.

6 | octobre 2016 | le Nouveau

© CCAB

MICHEL AULAS Yves Pignard, Serge Folie. Yves Pignard. Mickaël Paquier. Dominique Simon, l’équipe d’Empreintes, un spectacle autour de textes de Michel Aulas.

réplique. Le spectacle est créé à Beaujeu, capitale historique du Beaujolais, en juillet de cette année-là », se souvient Yves Pignard, le directeur du Centre Culturel Associatif Beaujolais (CCAB). La découverte de la prose d’Aulas agit comme un révélateur. Elle jalonne depuis son parcours de création. En 1985, Daniel Claude Poyet, qui vient d’ouvrir le Théâtre des Marronniers à Lyon, propose à Yves Pignard de monter de nouveaux récits d’Aulas. Gérard Guillaumat assure la mise en scène et le spectacle fait l’objet de 20 représentations à guichets fermés aux Marronniers, puis tourne dans une cinquantaine de villes et villages de l’hexagone avant de se rendre en Pologne à l’invitation de l’Institut Français de Varsovie puis à Cracovie et Lodz. Le spectacle est ensuite reçu au Centre Culturel Français de Gènes en Italie, puis en Suisse, Belgique et aux Pays Bas. « La portée humaniste de ses textes est universelle. » Au milieu des années quatre-vingt, le comédien contribue à la mise en lumière de l’œuvre de Michel Aulas avec d’autres protagonistes. Notamment l’éditeur Xavier Lejeune qui réédite sa biographie de Maurice Montet, L’Inconnu de Thizy (1959). En 1996, Yves Pignard monte une nouvelle version, pour le théâtre en adaptant une troisième série de ces récits. Une quarantaine de représentations est organisée en France et associée à la sortie d’une nouvelle version de ses Histoire et Contes du Beaujolais (Éditions Xavier Lejeune). Impeccable dans son « deux pièces » bleu, Michel Aulas se plie à la séance de dédicace dans les locaux caladois du CCAB. Les derniers moments d’une vie publique dense avant son décès le 18 août 2000. « Je me souviens du moment de sa disparition, explique son ancienne consœur du Patriote Beaujolais, Anny-Claude Paturel. Il n’y avait pas de nostalgie à voir Michel Aulas partir.

J’ai toujours eu l’impression qu’il quittait simplement la pièce mais qu’il était toujours bien présent, à côté de nous. » L’aura perdure chez ceux qui l’ont fréquenté mais, inexplicablement, la trace de l’auteur tend à s’effacer. « Lorsque vous tapiez Michel Aulas sur Google il y a encore peu de temps, beaucoup de documents, de photos étaient disponibles. Depuis deux ans, plus rien », regrette sa fille Françoise Aulas-Panayoty. En 2015, à l’occasion des trente ans des Marronniers dont il est devenu le directeur en 1991, Yves Pignard se replonge avec gourmandise dans ce verbe en y associant la composition des paysages sonores de Serge Folie et les dessins de l’illustrateur Dominique Simon dans une nouvelle version intitulée De la terre beaujolaise à une autre… Empreintes. Un succès porté sur les fonts baptismaux en décembre 2015. Depuis, la machine Aulas s’emballe avec une tournée beaujolaise du spectacle prévu cet automne (lire p. 8) et la sortie du livre Empreintes aux Éditions du Poutan (lire p. 10). ●

Michel Aulas en pleine séance de dédicaces de la nouvelle version de ses Contes et Histoires du Beaujolais, en 1996. A ses côtés, l’ancien président du conseil général Michel Mercier, l’éditeur Xavier Lejeune et le comédien Yves Pignard.



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culture

Le comédien Yves Pignard, le percussionniste Mickaël Paquier et le compositeur Serge Folie.

EMPREINTES

Un spectacle à voir et à boire !

« EMPREINTES » PRÈS DE CHEZ VOUS LES DATES DE LA TOURNÉE BEAUJOLAISE Françoise Aulas-Panayoty, Yves Pignard, Jean-Michel Aulas, Jean Bourjade, Me André Soulier et le maire du 9e, Hubert-Julien Lafferière.

Vendredi 7 octobre Beaujeu – Théâtre – 20 h 30 Samedi 8 octobre Jullié – Salle des fêtes – 20 h 30 – Dans le cadre

Derrière le spectacle Empreintes, on

Mardi 11 octobre Limas – Salle des fêtes – 20 h 30 – Dans le cadre

de "La Fête du Vin Nouveau".

Yves Pignard se ferait-il houspiller par M. le Curé ?

retrouve la patte de plusieurs artistes. L’illustrateur Dominique Simon, le compositeur Serge Folie et

de "Couleurs d’Automne" Jeudi 17 novembre Belleville – Théâtre – 19 h 15 – Dans le cadre de

"Nectar Nouveau"

le percussionniste Mickaël Paquier

Mercredi 23 novembre Marnand – Thizy les Bourgs – 20 heures – Hôtel –

ont accompagné Yves Pignard dans ce projet un peu fou, de la gestation

Restaurant La Terrasse – Dans le cadre des "Cafés en Fête" organisés par la COR

à la scène. Un grand mezze à

Jeudi 24 novembre Poule-les-Echarmeaux – 20 heures – Café –

découvrir en photos !

Serge Folie et Mickaël Paquier. Mickaël Paquier, Serge Folie et Yves Pignard.

Restaurant Les Tilleuls – Dans le cadre des "Cafés en Fête" organisés par la COR Vendredi 25 novembre Ronno – Lac des Sapins – 20 heures – Auberge de

La Voisinée – Dans le cadre des "Cafés en Fête" organisés par la Communauté d’Agglomération de l’Ouest rhodanien. Jeudi 5 janvier Lyon – D.R.A.A.F (Direction Régionale de

l’Alimentation de l’Agriculture de la Forêt Auvergne Rhône Alpes) Mais qui sont ces curieux personnages créés par Dominique Simon ?

Dimanche 22 janvier Gleizé – Théâtre – 17 heures – Dans le cadre de la

saison culturelle de Gleizé Vendredi 10 février Villefontaine – 20 h 30 – Dans le cadre de la saison L’illustrateur Dominique Simon.

8 | octobre 2016 | le Nouveau

culturelle

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culture

•••/• « Empreintes », de la scène au papier

DR

© éditons du Poutan

Le spectacle d’Yves Pignard fait des petits ! En effet, un ouvrage éponyme tiré d’Empreintes est déjà dans les bonnes librairies depuis le 4 octobre. Derrière le projet, l’éditeur Jacques Branciard, fondateur des éditions du Poutan. À retrouver notamment lors du prochain Salon des Livres en Beaujolais, le 20 novembre prochain à Arnas. « Les textes de Michel Aulas sont d’une grande profondeur poétique, entre sensibilité et générosité. Son travail est admirable, il couche par écrit la mémoire orale et la sublime à travers sa plume. » L’éditeur beaujolais a plongé dans l’aventure Empreintes avec la gourmandise des passionnés. Le livre Empreintes apporte un éclairage drolatique sur les textes de Michel Aulas, avec des planches inédites réalisées par l’illustrateur Dominique Simon, qui a déjà mis en dessins le spectacle d’Yves Pignard. En partenariat avec le Centre Culturel Associatif Beaujolais, le projet littéraire a vu le jour avec à sa barre (symbolique) un prestigieux capitaine. En effet, c’est Bernard Pivot qui signe la préface du livre Empreintes. Une mise en bouche savoureuse que nous vous reproduisons in extenso ci-dessous. Originaire de Quincié, le célèbre journaliste sera Mardi 4 octobre d’ailleurs le parrain de la prochaine édition du Salon des Livres en Beaujolais (Arnas). Lucenay – 19 heures – Salle des Pierres Blanches – Sortie du livre « Empreintes » de Michel Aulas, Yves Pignard, Dominique Simon – Par les Éditions du Poutan (direction Jacques Branciard) en partenariat avec le CCAB et le Théâtre des Marronniers de Lyon (Lucenay fut le village où a vécu Michel Aulas de très nombreuses années).

Le calendrier d’« Empreintes »

Bernard Pivot : « Michel Aulas était dans un coin, écoutait, notait… »

© CDP

DR

Les histoires de la campagne, les récits du terroir sont comme les expressions populaires : on ne sait qui les a inventés. Parfois c’est du vécu, parfois c’est de l’imaginaire. L’humour est leur commun dénominateur. Situations burlesques, personnages de légende, méprises dans les attitudes ou les paroles, espiègleries villageoises, jeux de mots, dialogues patoisants… Il y a tout ça dans les contes de Michel Aulas, plus le vin, omniprésent, on est dans le Beaujolais. J’ai connu quelques-uns de ces personnages. Ils étaient vieux quand j’étais jeune. À l’époque, il y avait des gardes champêtres, des voyageurs de commerce et des curés. Il y avait des veillées d’hiver où l’on parlait, cancanait, déguisait, rapportant des facéties, des médisances, des bouffonneries, des calembredaines. Puis journaliste-chroniqueur-écrivain-conteur, Michel Aulas donnait une forme romanesque à ces petites histoires de derrière les fagots, les cadoles et les charroirs. Sans lui, tout serait perdu. Et ce serait bien dommage. Ce sont des grisemottes, ces raisins laissés sur le cep parce que les vendangeurs les ont oubliés ou qu’ils n’étaient pas encore assez mûrs. Plus tard, on les ramasse et on en fait ce vin doux qu’on buvait justement pendant les veillées et qui remplissait les buvettes des curés. Régalons-nous du vin de grisemottes de Michel Aulas mis en bouche par Yves Pignard. Et levons notre verre à la terre beaujolaise où les langues savent aussi bien nouer des contes drolatiques que dénouer les subtilités aromatiques du nouveau millésime (PRÉFACE D’EMPREINTES – AVEC L’AIMABLE AUTORISATION DES ÉDITIONS DU POUTAN)

10 | octobre 2016 | le Nouveau

Mercredi 12 octobre Villefranche/S. – 15 h 30 à 20 heures –

Villefranche – Dédicace « Empreintes » à Cultura.

du

livre

Jeudi 13 octobre Villefranche/S. – 18 h 30 – Parc Expo – Dans

le cadre du Salon de l’Entreprise organisé par la CCI – Extraits du spectacle « Empreintes » avec Yves Pignard et Serge Folie, en ouverture de la remise des trophées aux chefs d’entreprise et présentation de l’exposition des dessins illustrant les récits par Dominique Simon Dimanche 20 novembre Arnas – Journée – Dans le cadre du Salon du

livre, organisé par l’association Des livres et des Histoires… ! Stand et dédicaces avec le livre « Empreintes » et exposition des dessins illustrant les récits par Dominique Simon. Samedi 10 décembre Villefranche/S. – Office du Tourisme – Les

Éditions du Poutan présentent différents ouvrages sur le Beaujolais dont « Empreintes » – signature – dédicace. En décembre Lyon – Librairie "La voie aux chapitres" 4 rue

St Jérôme Lyon 7 e – présentation du livre « Empreintes » et dédicaces.


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Un grand merci à toutes les personnes qui nous ont aidé à réaliser ce dossier sur Michel Aulas. Merci à Françoise AulasPanayoty pour son hospitalité et sa bienveillance. Merci à Yves Pignard pour son soutien. Merci à Dominique Simon pour sa créativité. Merci à Paul Fourrichon pour sa disponibilité. Merci à Jacques Bruyas pour son implication. Merci à Anny-Claude Paturel, François Riche, Daniel Broutier pour leurs témoignages.

Du Roannais à la Calade...............................P.14-15 Une jeunesse caladoise .............................P.16 à 18 Villefranche sous la plume de l’élève Aulas ........P.19 Le professeur des Pierres Dorées ...............P.20 à 23 La masque et les plumes............................P.24 à 28 Crépuscule et renaissance..................................P.29 le Nouveau | octobre 2016 | 13


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dossier spécial

Francisque et Antoinette Aulas, les parents de Michel Aulas.

C’est au début du XXe siècle que Francisque Aulas quitte Roanne pour s’implanter en Calade. Issu d’une famille d’ouvriers tisserands, le père de Michel Aulas prend la tangente pour devenir coiffeur à Villefranche-sur-Saône. Mais les racines des Aulas sont bien

Du Roannais à la Calade © Françoise Aulas

L

e parcours beaujolais des Aulas commence-t-il au pied du mont SaintRigaud ? Né en 1856 à Propières (69), Benoît Marie Aulas est pourtant mentionné aux registres de l’État civil comme marchand de charbon, installé à Roanne. En plein exode rural, l’aïeul a-t-il quitté son village natal du Haut-Beaujolais pour aller gagner son pain dans la Loire ? Difficile de le certifier pour Françoise AulasPanayoty. Dans son appartement lyonnais, la fille de Michel Aulas nous a reçus pour ouvrir le coffre à souvenir. « Je me souviens de notre famille roannaise, que nous visitions à la Toussaint chaque année. Les frères de mon grand-père n’ont pas continué dans le charbon comme leur père, mais dans le tissage. Quand nous les quittions, nos tantes nous offraient

parfois des serviettes de toilette. Ce sont pour moi des souvenirs d’enfance. » Pourtant, un homme de la fratrie détricote l’ouvrage familial. Francisque, son grand-père, ne sera pas ouvrier tisserand. « Mais posticheur, c’est ce qu’on pouvait lire sur ses papiers », précise sa petite fille dans un grand sourire. Et c’est à Villefranche-sur-Saône que l’unique « posticheur » de la famille installe son salon de coiffure ! Le retour des Aulas en Beaujolais se fait ainsi. Par la Calade. Nous sommes au début du XXe siècle.

De la Quarantaine à la rue Nat’ Le 3 juillet 1915, Francisque Aulas épouse Antoinette Boudet à Villefranche. À l’origine, les Aulas s’implantent à la Quarantaine. À

beaujolaises, comme en témoigne la généalogie de la famille Francisque et Madeleine Aulas figurent pour la première fois au recensement des commerçants de la rue Nationale en 1931. Ils ne sont pas mentionnés dans les documents antérieurs de 1921 et 1926, ce qui laisse penser que leur arrivée dans l’artère caladoise date des années 30, après un premier passage dans le quartier de la Quarantaine. © Archives du Rhône

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Au début des années 50, l’illustrateur Jean Coulon a réalisé une cartographie de la rue Nationale et de ses commerçants. Au n°100 figure le salon de Francisque Aulas, bien visible sur ce document.

© Jean Coulon – DR

Francisque et Antoinette Aulas lors d’une tenue des Compagnons du Beaujolais.

© Françoise Aulas

l’évocation de Michel Aulas, le journaliste Pierre Grison dépeignait « ce caladois du quartier de la Quarantaine, né au-dessus d’un bistrot » (Le Progrès – 1986). Les registres du recensement installent définitivement la famille et son commerce rue Nationale, à partir de 1931. En ville, La Belle Époque est à l’effervescence commerçante. Un âge d’or qui durera – deux guerres mondiales exceptées – jusqu’à la fin des années quatre-vingt. Le salon de Francisque Aulas est idéalement situé. À l’angle de la rue Grenette, le tènement hébergeait avant le percement de la voirie, en 1861, le vieil hôtel particulier de la famille Bottu de Saint-Fons dont l’élégant escalier à vis résiste encore. « L’appartement, de bonne facture, était audessus de la boutique et donnait sur une jolie cour intérieure », se souvient Françoise.

«Un souvenir d’abondance » « Quand j’allais chez mes grands-parents, la vie semblait plus aisée que chez moi. Il y avait un côté bourgeoisie de province », insiste Françoise Aulas-Panayoty. La trame de ses souvenirs est une cartographie du tissu commerçant qui maille alors la rue nationale. « Nous allions faire les courses chez le charcutier, chez le boucher… Les vitrines débordaient de produits. C’est un souvenir d’abondance. » Le mode de vie correspond bien à cette singularité de la « nef » caladoise. De la porte de Belleville à la porte d’Anse, de la proue à la poupe, le grand vaisseau vogue encore les cales pleines. En témoignent la création de la puissante Union des détaillants de Villefranche-sur-Saône, qui voit le jour en 1921, et la braderie des 2 & 3 juillet 1932 attirant 60 000 chalands. Le cœur de la ville bat dans l’artère commerçante. « Pour

la fête des conscrits, nous étions tous à la fenêtre de l’appartement pour regarder passer la Vague ».

Antoinette, une maîtresse femme Le salon de coiffure tourne à plein. Jeanine, la sœur cadette de Michel Aulas, travaille avec ses parents. Pour mettre en musique la mélodie familiale, Antoinette joue les chefs d’orchestre. « Je revois la grand-mère avec son camé, droite comme un I, peignée et habillée », glisse sa petite fille. L’autorité d’Antoinette transpire à travers les photos d’époque, quand son époux Francisque paraît plus mutin. « Mon grand-père

était à la botte de ma grand-mère. C’était un homme adorable. Lorsque mon grand-père était à la retraite, c’est elle qui lui donnait cinq francs pour qu’il aille jouer aux boules avec ses copains. Elle gérait le porte-monnaie et tout le reste. Elle est morte à 94 ans, élégante jusqu’au bout. » C’est dans cette atmosphère de notabilité commerçante que Michel Aulas passe les premières années de sa vie. Comme Francisque en son temps, il s’apprête à rééditer le schéma familial, qui passe par la rupture. « Mes grandsparents et ma tante étaient des commerçants et des manuels, mon père était un intellectuel. » ●

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dossier spécial Une photo de Michel Aulas en premier communiant. La raie sur le côté est parfaite, le pli du pantalon impeccable, le col amidonné, le missel et le chapelet tenus bien en main. Un document savoureux car l’écrivain n’a cessé de « piquer » les curés dans son œuvre.

MICHEL AULAS Une jeunesse caladoise

©Françoise Aulas-Panayoty

Fils de commerçants solidement implantés rue nationale, le jeune Michel Aulas naît à Villefranche, le 14 août 1924. Dans cette période d’ébullition qui virera à la poudrière, l’enfance a une saveur particulière. Récit.

«M

on père parlait peu de sa jeunesse. » Sa fille Françoise Aulas-Panayoty ne feint pas l’amnésie. Seulement, Michel Aulas est resté très discret sur ses années d’enfance. Il naît dans une France marquée par la nomination du débonnaire Édouard Herriot, un autre amoureux du Beaujolais, à la présidence du Conseil. La

LA SEMAINE TYPE DE L’ÉCOLIER MICHEL AULAS À l’époque, la question des rythmes scolaires n’agitait pas vraiment la sphère publique. Dans les années trente, les classes fonctionnent de 8 heures du matin à 11 heures. La reprise des cours s’effectue à 13 h 30 jusqu’à 16 h 30, avec une étude surveillée jusqu’à 18 heures. Le jeudi est chômé mais les élèves ont cours le samedi. Les livres sont prêtés par la ville et les fournitures scolaires sont gratuites.

16 | octobre 2016 | le Nouveau

IIIe

République est au Cartel des gauches et Les Années Folles embrasent la vie culturelle et intellectuelle. Un trompe-l’œil qui peine à masquer, quelques années plus tard, la montée des périls en Europe. Effet miroir de l’œuvre de Michel Aulas ? Peut-être. Certainement même. Car derrière les personnages primesautiers, parfois égrillards, qui trament sa littérature, les textes de l’écrivain sont beaucoup plus complexes qu’ils n’y paraissent. « Ce sont des écrits trompeurs car ils ne sont pas du tout légers, comme on pourrait le penser à la première lecture. Le fil conducteur de la littérature de Michel Aulas, c’est ce caractère totalement fragile du bonheur », explique la journaliste Anny-Claude Paturel. Burlesque et tragique. N’estce pas au son de La Danse Macabre de Camille Saint-Saëns que la bonne société de l’entre-deuxguerres, dépeinte par Jean Renoir dans La Règle du Jeu, virevolte au crépuscule de son temps ? Né au-dessus d’un bistrot du quartier de la Quarantaine, « les fées qui se sont penchées sur mon berceau avaient une haleine parfumée au

Gamay »*, avait-il glissé un jour au journaliste Pierre Grison . L’enfant Michel Aulas suit ses

parents Francisque et Antoinette qui s’installent rue nationale. Une vitrine plus alléchante pour le salon de coiffure familial. L’activité occupe d’ailleurs toute la tribu, dont sa sœur Jeanine, née en 1931, qui donne la patte à Francisque et Antoinette. Michel Aulas, lui, n’est pas franchement attiré par le peigne et le ciseau. « Mon père est un intellectuel issu d’une famille de commerçants. Ma grand-mère l’avait très vite compris et l’a porté aux nues », raconte Françoise AulasPanayoty. Une différence comme une singularité qui, dans les yeux de sa mère Antoinette, est un trésor. « Lorsque je visitais ma grand-mère à la fin de sa vie, cette dernière perdait un peu la tête. Un jour, elle m’annonce qu’elle a vu mon père à la télé, qu’il a été élu président de la République ! » Si Michel Aulas n’a évidemment jamais porté le sautoir présidentiel, il a baigné, enfant, dans ce creuset républicain * Le Progrès, 1986


AVANT « CLAUDE B. », LE COLLÈGE CLAUDE BERNARD

Michel Aulas à l’âge de 22 ans.

©Françoise Aulas-Panayoty

Le père de la science moderne a beaucoup voyagé à Villefranche ! En 1885, le conseil municipal décide la création d’un « collège communal d’enseignement secondaire, classique et professionnel ». Il portera le nom de Claude Bernard. L’établissement est institué par un décret de Jules Grévy, le 9 août 1886. Le collège accueille une École Primaire Supérieure proposant un cycle de trois années d’études avec, au bout, l’obtention du « brevet élémentaire » et la préparation au concours d’entrée à l’École Normale. La voie suivie par Michel Aulas. Dans les années soixante, le collège Claude Bernard est devenu lycée puis a déménagé rue Philippe Héron.

de l’instruction publique, jusqu’à embrasser, plus tard, la carrière de professeur au collège de l’Arbresle.

De l’École de Garçons au Collège Claude Bernard, une instruction républicaine C’est sur les bancs de l’école de la rue Boiron que Michel Aulas use ses premiers fonds de culotte. Son bâtiment, moderne, peut recevoir 16 classes pour 565 élèves. C’est le temps de l’instruction publique et de la mythologie républicaine, où le fait religieux est réduit à sa seule expression privée. De fait, la loi Combes de séparation des Églises et de l’État (1905) a racorni plus encore l’emprise du clergé sur l’éducation des bambins. Certes, le jeudi chômé par les élèves peut être consacré à l’instruction religieuse pour ceux qui le souhaitent. Mais l’heure est aux hussards noirs de la République.

Véritables missionnaires laïques d’une révolution par la loi du système éducatif, ces thuriféraires de la laïcité représentent alors l’autorité morale, civique et intellectuelle. Une influence profonde dans le futur parcours professoral de Michel Aulas ? « À l’école Normale, qui formait les professeurs, on nous disait : ‘vous êtes le savoir, ne vous laissez pas dévoyer et transmettez ce savoir’, explique l’écrivain Jacques Bruyas, également issu du sérail enseignant. Il y avait cette forme d’intransigeance dans le devoir de transmettre et Michel Aulas était un vrai hussard de la République. » La scolarité de Michel Aulas passe ensuite par l’ancien collège Claude Bernard (actuel collège Jean Moulin – NDLR). Le temps de l’adolescence, celui des années trente, où l’inéluctable marche à la guerre se fond dans l’émergence des loisirs avec le Front populaire.

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dossier spécial

En 1937, Danielle Gouze, future « Première dame » de France (même si le terme l’agaçait profondément), était élève au collège Claude Bernard dans la même classe que Michel Aulas. Militant laïc et SFIO, son père Antoine Gouze était le principal de l’établissement. Danielle Mitterrand a, par la suite, conservé un attachement profond à Villefranche. En 1984, sous l’impulsion du président de l’interclasse Hubert Boulaud, la classe 44 a fait parvenir à sa « conscrite » le bouquet et la cocarde. Depuis l’Élysée, Danielle Mitterrand s’est fendu d’un coup de fil à Mme Poutissou, la femme du maire de Villefranche, et d’un télégramme pour « redire toute [s]on amitié fidèle dans le souvenir des années passées à Villefranche. »

Des Gouze, Michel Aulas a d’abord connu Antoine, son proviseur au collège Claude Bernard, mais également sa fille Danielle, dont il fut le camarade de classe. Pourtant, c’est bien avec l’aîné de la famille, Roger Gouze, que Michel Aulas va nouer une solide amitié. « Il faisait partie des personnes que mes parents avaient l’habitude de recevoir à l’Arbresle. Je l’ai souvent vu à la maison », confirme Françoise Aulas-Panayoty. Une rencontre a posteriori de la période du collège Claude Bernard. En effet, quand Michel Aulas vivait son adolescence caladoise, Roger Gouze enseignait déjà à Chambéry. Professeur, journaliste écrivain et homme de théâtre, Roger Gouze a toujours eu une place à part chez les Aulas… Notamment dans la niche ! « Pour mon BEPC, mon père m’avait acheté un chien que nous avions appelé Bambu », s’amuse Françoise Aulas-Panayoty. En effet, l’adorable manchester terrier devait son nom au roman La Partie de Bambu, célèbre ouvrage… de Roger Gouze !

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En 1937, un nouveau proviseur, Antoine Gouze, est nommé à la tête de l’établissement. Sa fille Danielle est élève dans la même classe que Michel Aulas. Quelques années plus tard, elle convolera en justes noces avec un certain François Mitterrand . Dans les colonnes du Progrès**, Michel Aulas rapporte que chacun guettait « le passage et le sourire » de la « très jolie » fille du principal. De concupiscentes rêveries qui s’entrechoquent avec la réalité de l’entre-deux-guerres. L’inéluctable perspective d’un second conflit mondial fige les espoirs d’une génération naissante. Le 25 mars 1941, le proviseur Antoine Gouze sera même révoqué par Vichy, refusant de livrer à l’État Français les noms des élèves et enseignants juifs de son établissement.

L’École Normale suspendue par Pétain provoque son exil ligérien La période de la guerre, qui démarre en 1939, est marquée par un premier départ vers l’école

18 | octobre 2016 | le Nouveau

© mitterrand.fr

DES « RETROUVAILLES » PLUS TARDIVES AVEC ROGER GOUZE

Normale des instituteurs (Lyon). Les élèves instituteurs sont alors recrutés par concours après la classe de 3e et entrent au lycée comme boursiers pour passer le baccalauréat. La loi du 18 septembre 1940 suspend les Écoles Normales qui sont remplacées l’année suivante par les Instituts de formation professionnelle (IFP). Le paradigme républicain laisse place, temporairement, aux élucubrations saumâtres de la Révolution Nationale. L’heure des choix pour Michel Aulas et du repli ligérien vers le lycée de Saint-Rambert. Un temps qu’il contera du bout des lèvres à sa fille Françoise, avec une pudeur métaphorique typique de son œuvre. « Mon père adorait le céleri rémoulade. Il nous disait qu’il s’agissait du premier plat qu’il avait mangé en arrivant dans la Loire. » Un légumeracine au goût terreux prononcé qui fait écho à son attachement pour une autre terre, son Beaujolais. En effet, on retrouve la trace de Michel Aulas à Villefranche à partir de 1944, où il préside le Villefranche Étudiants-Club qui

PORTES CLOSES À NORMALE SUP’ ? L’attachement de Michel Aulas à sa terre résultet-elle d’un amour contrarié avec Paris ? Il y a loin de la « tassée » aux lèvres, mais un article du Progrès nous éclaire sur un épisode peu connu de la vie d’Aulas. Le jeune homme aurait échoué au concours de Normale Sup’, la prestigieuse école de la rue d’Ulm à Paris, dont il a préparé le concours. Un rendez-vous manqué qui a précipité sa carrière de correspondant au Progrès ? C’est ce que laisse entendre Michel Aulas au journaliste Pierre Grison dans une confidence au vitriol sur Émile Brémond . « Comme il avait intégré Normale Sup’ et moi pas et qu’il dirigeait Le Progrès, il avait vraiment le sentiment d’être mon patron… »

organise des sorties motorisées, une brouette servant de voiture-balai à la bande de joyeux drilles. Les derniers soubresauts d’une jeunesse caladoise avant le départ pour l’Arbresle. ● ** 23 novembre 2011


LES ANNÉES 30 À VILLEFRANCHE Sous la plume de l’élève Michel Aulas 1

Sous sa plume bien affirmée , c’est d’abord vie dès potron la maisonnée -minet. « Ce br qui prend ui t de cuillers et de ma mère qui pr bols que l’on ch épare mon déje oq un ue, c’est er. Et quel est ce C’est celui que claquement sec fait mon père av et régulier ? ec son rasoir qu ’il affute sur so n cuir. »

C’est un document rare que nous a confié Françoise Aulas-Panayoty. Une composition française de Michel Aulas, alors jeune élève, sur le thème : « Le réveil du matin, dans ma chambre. » L’écriture était déjà soutenue, le style également, dans cet écrit de jeunesse inédit qui lui valut un 18/20.

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Puis c’est toute la ville qui s’affaire dans un grand chaos primitif. « Le cri des trompes d’autos, le mugissement d’une sirène appelant les ouvriers, le vrombissement des moteurs des camions, la voix des ouvriers se mêlent (sic) en un brouhaha sourd et confus qui me semble venir de très loin (…) »

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On retrouve même, naissant, l’œil acide et tendre du futur auteur sur une galerie de personnages qu’il brossera tout au long de son œuvre. « Dehors, la foule des travailleurs, des ménagères, s’affaire tandis que d’elle s’élève une rumeur aux sons discordants. Ici, des ouvriers causent avec animation ; d’autres lisent des journaux et auprès d’eux des commères jacassent tandis que les ménagères courent avec leurs sacs à provision. »

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« Et maintenant, je vais partir pour l’école, où je me prépare au paiement de ma dette sociale. » La conclusion est absolument délicieuse, servie aigre-douce, dans le plus pur style de Michel Aulas. le Nouveau | octobre 2016 | 19


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dossier spécial

© Dominique Simon

MICHEL AULAS

Le professeur des Pierres Dorées

20 | octobre 2016 | le Nouveau

Nommé professeur au collège de l’Arbresle, Michel Aulas commence son activité foisonnante dans le bas Beaujolais. Voguant du septentrion au midi de sa terre chérie, Michel Aulas la féconde par son action incessante et contribue à sortir de l’ornière le pays des Pierres Dorées, jusqu’alors connu sous le nom de « Beaujolais bâtard. »


Le 17 août 1946, Michel Aulas se marie avec Madeleine Desfougères à Épineuil-le-Fleuriel dans le Cher, terre natale de son épouse. Sur la photo, on distingue aux côtés du jeune marié ses parents Francisque et Antoinette et sa sœur Jeanine, accompagné par son époux.

©Françoise Aulas-Panayoty

Michel et Madeleine Aulas, le jour de leurs noces.

Rendez-vous manqué avec le Portugal ? Du canon de Beaujolais à celui de vino verde ? C’est bien la trajectoire qu’aurait pu emprunter Michel Aulas. Le professeur devait partir enseigner au Portugal. « Mon père voulait intégrer l’Alliance Française, avec un poste au Portugal qui l’attendait. Les valises, qui étaient bouclées, sont restées sur le palier et mes parents sont finalement restés à l’Arbresle », confie Françoise Aulas-Panaytoty. Un rendez-vous lusitanien finalement manqué… Tant mieux pour le Beaujolais !

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entrée 1946. C’est au midi du Beaujolais que Michel Aulas démarre sa vie professionnelle. Une respectable carrière de professeur au collège de l’Arbresle. « Il l’a été jusqu’au bout, jusqu’à la retraite, rappelle Françoise Aulas-Panayoty. C’était un professeur charismatique, aimé de ses élèves. Il lui arrivait d’ailleurs de garder le contact avec certains d’entre eux, même après leur départ du collège. » Sur la toile, quelques témoignages « d’anciens » sont à l’unisson. Alain-Marc Bedin est collégien à l’Arbresle, en 1962, quand le professeur Aulas

lui conseille la lecture du Fief de Prosny écrit par un homonyme de l’élève, Auguste Bedin. L’auteur s’avère être un lointain parent du jeune lecteur qui se passionne ensuite pour la généalogie. Avec Michel Aulas , le savoir est contagieux. Jamais corseté. Lumineux. Et l’anecdote résume parfaitement le professeur qu’il fut. « C’était le seul qui pouvait tenir une classe de 30 élèves sur du Molière, pendant une heure, en nous passionnant. On entendait les mouches voler », confirme Daniel Broutier , l’actuel président de l’association Les amis du

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©Françoise Aulas-Panayoty

©Copaindavant

Michel Aulas et sa classe de 5°3 en 1973 au collège d’enseignement supérieur de L’Arbresle.

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dossier spécial © FAP

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vieil Arbresle, qui fut son élève. Michel Aulas a tout à la fois enseigné les lettres et l’histoiregéographie. Une bivalence discipli naire accordée aux seuls professeurs d’enseignement général de Collège (PETC) dont il était issu. « Il y avait chez les PETC cette approche rigoureuse, à l’ancienne, de l’enseignement doublée d’une volonté de transmettre. Michel Aulas était ce professeur. Je l’ai connu au début de ma carrière d’enseignant, dans les années soixantedix, au collège de l’Arbresle, dont j’occupais également la fonction de principal adjoint », détaille l’écrivain Jacques Bruyas. Le jeune enseignant tisse aussi le canevas de sa vie de famille. Le 17 août 1946, il épouse à Épineuil (Cher) Madeleine Desfougères, également

professeur de mathématiques au collège de l’Arbresle. En 1948, c’est la naissance de Françoise, sa fille aînée, suivie par Jean-Michel, son fils cadet, en 1949. L’installation à l’Arbresle passe d’abord par un appartement dans le quartier de La Glacière, proche de la gare, puis un déménagement vers le pont de la Turdine, avant l’enracinement définitif près des Collonges. La maison des Aulas, dont les deux corps de logis forment un L, se pare en son angle d’une tourelle où le jeune professeur a installé son bureau. La vue plonge sur le béton armé du grisâtre couvent Sainte-Marie de la Tourette. Une vie en sépia qui démarre ? C’est tout le contraire. Derrière la façade plutôt austère du couple d’enseignants, le foyer des

Aulas est un creuset qui voit passer de nombreux invités. « La maison était un lieu de vie, confirme Françoise Aulas-Panayoty. Par exemple, ma jeunesse était rythmée par les tenues des Compagnons du Beaujolais. C’était important pour lui et cette aventure le passionnait. Cela cadençait notre vie. Nous en parlions avant et la vie était riche sur le plan des rencontres. » Les coutures trop étroites de la

L’Académie des Pierres Dorées Une histoire d’hommes. Derrière ce projet un peu fou, on retrouve l’universitaire lyonnais Paul Leutrat, le journaliste André Girardet, le peintre Henri Grisot, les sculpteurs Claude Bourjade et Michel Lanpandéry, Jean-Claude Dognin, l’écrivain Jacques Bruyas et Michel Aulas, qui en fût le président. « J’étais un tout jeune auteur et je dois à Michel Aulas d’avoir fait partie des fondateurs », témoigne Jacques Bruyas. L’Académie des Pierres Dorées s’installe symboliquement entre les pierres du château fort de Châtillon d’Azergues et sa publication, Le Cahier des Pierres Dorées, est sise rue du Bourbonnais à Lyon. L’Académie édite également des ouvrages, comme Bagnols-sur-Baroque (1970). « Nous vivions cette aventure littéraire avec en ligne de mire la mise en lumière des carrières de Glay et de Chessy. Nous souhaitions leur redonner un peu de lustre. » Après cette aventure « d’immortels », L’Académie des Pierres Dorées a laissé place au syndicat d’initiatives des Pierres Dorées, avec un pavillon d’exposition à Châtillon d’Azergues.

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Jean-Michel Aulas retrouve un ami de lycée, Paul Fourrichon, président des Compagnons du beaujolais.

Violon discordant et coup de Bambu À la table des Aulas, les plus proches amis ont leur rond de serviette. Notamment les Schmitt, leurs voisins de Saint-Germain sur l’Arbresle. C’est un drôle de rituel qui s’établit d’ailleurs pour inviter ces derniers à partager le repas. « Mon père avait l’habitude d’envoyer mon chien Bambu avec un petit mot sur son collier. Le chien revenait ensuite avec la réponse des Schmitt autour du cou », se remémore Françoise AulasPanayoty. Au moment de l’apéritif, il n’est pas rare que Michel Aulas joue du violon. Des flonflons qu’il déteste et qu’il rend volontairement discordants pour mieux les railler. « Mon père a fait un travail de fond sur la musique, notamment sur Berlioz. J’ai retrouvé dans les archives familiales beaucoup de documents et d’écrits. » Sa fille Françoise pratiquera d’ailleurs dès l’âge de quatre ans le piano, chez Mme Pizay à L’Arbresle. Son fils JeanMichel est plus porté sur l’activité sportive. Handballeur de bon niveau, son bras droit fait parler la poudre au gymnase de Groslier mais une greffe osseuse met un terme ses ambitions sportives. À 19 ans, il demandera à son père de l’émanciper pour qu’il puisse fonder sa première société. Une chiquenaude à l’origine du succès entrepreneurial (Cegid) puis sportif (OL) de Jean-Michel Aulas. Michel Aulas a toujours conservé une fascination pour l’enfance, pour sa pureté, son innocence. « Un enfant, ça vous

décroche un rêve, ça le porte à ses lèvres et ça part en chantant » chantait Brel qu’il écoutait.

Du « Beaujolais bâtard » au rayonnant pays des « Pierres Dorées » Sur tous les fronts, Michel Aulas aboutit également un projet qui lui tient à coeur. Celui de la mise en lumière du « Beaujolais bâtard » que nous connaissons aujourd’hui sous l’appellation de pays des Pierres Dorées. Cette « petite Toscane » doit sa mauvaise réputation à son histoire liée à celle des comtes de Lyon, ennemis héréditaires des sires de Beaujeu régnant sur le Beaujolais du septentrion. Une terre de mission qui se révèle féconde, sous l’impulsion d’un collectif, dont fait partie Aulas, qui créé L’Académie des Pierres Dorées à la fin des années soixante (voir encadré). La docte société publie ses travaux et met la mire sur les carrières de Glay. L’académie balise également deux circuits, vert et rouge, pour partir à la découverte des « mille paysages » et des « vieux bourgs chargés d’histoire » du territoire. Chaque parcours se fait « à la tassée », avec des points d’étape dans les différents caveaux pour déguster « le rubis léger et fruité » de la production locale. Une préfiguration du futur syndicat d’initiative des Pierres Dorées qui prendra le relais. À partir de 1968, la confrérie des Grappilleurs des Pierres Dorées voit le jour. Dans les années soixante-dix, c’est au tour du chef Paul Bocuse d’embrayer. Monsieur Paul acquiert des vignes à Létra chez le vigneron Tonin Coquard. À la fin des années soixante-dix, la renommée des Pierres Dorées est faite. Une période qui correspond également à la fin du parcours arbreslois de Michel Aulas, avant son retour en Calade en 1977, suite au décès de son épouse Madeleine. ●

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blouse du professeur éclatent devant la boulimie de Michel Aulas. Pendant ses années d’enseignement, il sera tout à la fois correspondant de presse et déjà écrivain. « Mon père était fier de dire qu’il y avait trois salaires à la maison, celui de ma mère et ses salaires de professeur et de journaliste. »

Jean-Michel Aulas, lycéen à Villefranche Pendant leurs années collège et lycée, JeanMichel et Françoise Aulas sont pensionnaires dans différents établissements du Rhône. La fille de Michel Aulas part à Tarare et Jean-Michel au lycée Claude Bernard de Villefranche. Rien à voir avec celui que fréquenta son père quelques décennies auparavant. « On a fait la seconde ensemble, dans le bâtiment rouge flambant neuf de la rue Philippe Héron. Il était tout nouveau. C’était la rentrée de septembre 1964. On était 33 élèves en 2nde M’, avec un enseignement renforcé en maths et physique », explique le président des Compagnons du Beaujolais Paul Fourrichon. Le jeune lycéen arrivait du collège d’enseignement général d’Anse. Un choc des cultures ! « Il y avait une différence entre ceux de Claude Bernard, qui connaissaient déjà les arcanes de l’établissement, et nous qui arrivions du CEG d’Anse. On était les campagnards, un peu perdu. Ça a duré plusieurs mois. » Les camarades de l’époque se nomment Joet , Périllot , Baptistin , Agostini , Guyot , les professeurs Miton, Oberdorf, Haas, Varlet, Isnar, Durand. Et déjà, Jean-Michel Aulas montre une nature de meneur d’hommes. « Il faisait partie de ceux qui avaient autorité sur leur groupe. » Les deux hommes se sont retrouvés près de 50 ans après leur année de lycée commune, lors de la présentation du spectacle Empreintes (voir p. 8) au théâtre des Marronniers.

La Claudine, la Justine, le Piarre, le Joannès et sa pompe ou l’inénarrable Toine Chapiron… L’œuvre de Michel Aulas regorge de personnages truculents qui dépeignent un Beaujolais campagnard, canaille et parfois égrillard. Mais sa littérature abonde également d’autorités morales autoproclamées. Anticlérical et antimilitariste, Michel Aulas nourrissait pourtant une tendresse particulière pour les hommes qui nichaient derrière les différentes chapelles. « Mon père avait un côté anarchiste, pourfendeur des institutions mais ami des hommes. » En témoignent ses différentes amitiés teintées de respect pour ceux qui n’empruntaient pas le même chemin mais cherchaient le même port. Ce fut le cas du Commandant Guilbaut avec lequel il entretint une correspondance épistolaire soutenue. Du sabre au goupillon, Michel Aulas se lia également d’amitié avec le père dominicain Jean-Pierre Lintanf, prieur au couvent de la Tourette. Mais l’histoire la plus savoureuse nous est contée par sa fille Françoise. « Pour mon mariage, c’est mon père qui a téléphoné au couvent de la Tourette pour trouver le père qui allait procéder à l’union. Il s’agissait du père Michel-Etienne Boulay, plutôt anticonformiste. Nous avons fait la préparation au mariage devant une choucroute à la Brasserie Georges. Après m’avoir marié, il nous a demandé de le suivre dans la sacristie, nous annonçant qu’il renonçait à ses vœux sacerdotaux. Mon mariage a été le dernier sacrement qu’il a donné. » La réalité est parfois plus forte que la fiction !

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« Pourfendeur des institutions, ami des hommes »

Préfabriqué et béton, le lycée Claude B. en mode sixties.

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dossier spécial

MICHEL AULAS

Le masque et les plumes

24 | octobre 2016 | le Nouveau

Conjointement à son métier de professeur, Michel Aulas avait déjà entamé sa trajectoire de correspondant de presse et d’auteur à L’Arbresle. À la fin des années soixante-dix, sa retraite de l’enseignement provoque son retour à Villefranche, avec une recrudescence de ses activités journalistiques et littéraires. À l’automne de sa vie, Michel Aulas donne tout au Beaujolais et à ses traditions.

© Dominique Simon

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L’aventure Lyon Matin à Villefranche

Le Progrès, la course en (hors) sac ! Pour livrer ses papiers en temps et en heure au Progrès de Lyon, le correspondant de presse Aulas savait piquer un sprint chaque dimanche ! « C’était la course, assure Françoise AulasPanayoty. Mon père devait choper le dernier bus pour Lyon pour que soient livrées sans retard ses piges. Je me souviens encore des enveloppes ‘hors sac’dans son bureau, qui servait à transmettre les articles des correspondants de presse jusqu’à la rédaction. »

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raîchement nommé professeur au collège de l’Arbresle en 1946, Michel Aulas commence également sa carrière de correspondant de presse au Progrès à partir de 1947. Le patron du quotidien, Émile Brémond, l’a rencontré quelques années plus tôt, lorsqu’ils préparaient tous deux le concours d’entrée de l’École Normale Supérieure (lire p. 18). Les débuts ne tiennent pas du bizutage mais presque ! « Au départ, mon père s’occupait des chiens écrasés. Je me souviens de lui téléphonant

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L’équipe s’installe au 639 de la rue nationale à Villefranche. « Les locaux du journal Rhône-Alpes et de Lyon Matin, précise François Riche, qui a obtenu sa première carte de presse à Lyon Matin. J’avais 21 ans et nos bureaux occupaient un appartement au premier étage, desservi par un escalier en colimaçon bien caladois! » Michel Aulas donne sa chance aux jeunes pousses qui n’hésitent pas à y aller au culot. « Mon père avait une entreprise qui faisait la rénovation des locaux avant l’installation du journal. Il m’avait tuyauté sur l’arrivée de Lyon Matin à Villefranche et je suis allé voir Michel Aulas en lui proposant mes services. J’étais jeune photographe et j’ai commencé à travailler pour le journal », explique Michel Goiffon. Même aplomb pour François Riche. Les collaborateurs, confrères et consœurs de Michel Aulas gardent le souvenir d’un homme bienveillant et impliqué. « Nous avions la même conception du journalisme », explique Anny-Claude Paturel, soulignant son « intégrité » et sa « plume libre. » « Michel Aulas était un homme qui n’imposait jamais son point de vue à ses collaborateurs. Il les aiguillait. C’est ça la vraie autorité, celle de transmettre sans jamais imposer », conclut François Riche. Michel Aulas, c’était aussi un style reporter. Tintin, mais avec la Royale au bec !

chaque soir au commissariat pour compiler les faits-divers pour sa rubrique », glisse Françoise Aulas-Panayoty. Certains étés, Michel Aulas assure le remplacement des titulaires et prend ses quartiers dans l’ancien théâtre de la rue de la République, siège du titre de presse, à Lyon. « Il lui arrivait parfois de travailler de nuit. Quand nous allions prendre un chocolat au Tonneau, j’avais droit à tout l’historique de la rue Bellecordière. » Chassez le naturel ! Le « localier » n’a pas seulement baladé sa plume entre Saône et Rhône. En effet, les archives familiales regorgent d’échanges entre le journaliste Aulas et ses différents commanditaires. On retrouve, par exemple, une savoureuse lettre à en-tête du magazine Ici Paris, journal populaire et dépaysant, d’abord centré sur des jeux et l’humour mais sans pour autant lâcher l’actualité. Une presse généraliste que Michel

Aulas régale de ses contributions. En 1954, le rédacteur en chef du « plus parisien des grands hebdomadaires de Paris », M. Perreux , lui

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dossier spécial

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réclame instamment des articles « sur les événements de votre région, surtout les faitsdivers sentimentaux. » Le journaliste Aulas pose enfin sa plume sur ses thèmes de prédilection. Et donne une visibilité sans commune mesure aux jeunes artistes de la région, dont il est le pygmalion. À L’Arbresle, le peintre Michel Farine se souvient, dans les colonnes du Progrès, de l’appui constant qu’il a reçu. « Ma première exposition a été organisée à la salle Notre Dame de l’Arbresle, en 1973. Michel Aulas, reporter du Progrès de l’époque et père du président de l’Olympique lyonnais m’a soutenu dans mes

À L’Arbresle, l’annexe de Saint-Germain-des-Prés La table des Aulas à l’Arbresle ? Le Flore et Les Deux Magots réunis ! Enfin presque. « J’ai le souvenir des dîners à la maison avec Armand Lanoux, Bernard Clavel, Rick Cursa, Roger Gouze… », égrène Françoise Aulas-Panayoty. Autant d’auteurs reconnus qui furent les fidèles amis de Michel Aulas, avec une mention particulière pour Bernard Clavel (Goncourt 1968) qui rédigea la préface de L’Anthologie du Beaujolais. Armand Lanoux a, lui, écrit celle de L’Inconnu de Thizy . Une correspondance épistolaire nombreuse témoigne de sa proximité avec ces auteurs, qui l’adoraient.

premiers pas et publié des articles sur mon œuvre. » Dans la poussière des ateliers, matrice de la création artistique, Michel Aulas est chez lui. « Il adorait les artistes et c’est un point que nous avions en commun, explique la journaliste Anny-Claude Paturel . Parfois, nous nous retrouvions même, sans nous concerter, dans les mêmes ateliers. Ce fut le cas chez la céramiste Annie d’Oréfice, à Oingt. C’était un découvreur de talent et les artistes l’aimaient profondément. Il savait sonder leur âme. » Il faut lire sa biographie du peintre Maurice Montet (voir encadré), L’Inconnu de Thizy, pour prendre la mesure de ce tropisme cher à Aulas. L’homme n’a d’ailleurs jamais fait de différences entre les artistes, peu importe leur notoriété. C’est même un tour pendable qu’il joue à son ami, le peintre Georges Laporte. « Laporte commençait à avoir trois sous et il nous invite dans sa maison à Givry. Il s’était fait construire une superbe piscine. Les ouvriers avaient même fait du zèle avec une mosaïque reprenant ses initiales, GL, dans le fond du bassin. L’anecdote a beaucoup fait rire mon père qui sortait dans les jours suivants un papier intitulé ‘Le Peintre Georges Laporte confondu avec les Galeries Lafayette’! » Dans les années 1983-1984, le jeune retraité de l’éducation nationale est nommé directeur de l’agence caladoise du quotidien Lyon Matin. Au premier étage d’un appartement situé au numéro 639 de la rue Nationale, la rédaction prend ses quartiers sous l’autorité bienveillante d’Aulas.

Conscrits et Compagnons, le Beaujolais des traditions « Classard » de 1944, le retour en Calade de Michel Aulas a été marqué par ses 60 ans en 1984. Le conscrit a vagué comme jamais rue nationale ! Une immense fête dans la directe lignée de ses nombreux engagements pour le territoire. Notamment dans la confrérie des Compagnons du Beaujolais. En effet, Michel Aulas est intronisé à l’occasion de la 55e Tenue exceptionnelle des Compagnons du Beaujolais au caveau de Chiroubles, le 9 juin 1959. Chaperonné par ses mentors Jean Guillermet et Léon Foillard, il rejoint le conseil de l’ordre des Compagnons du Beaujolais et contribue à la diffusion de son riche patrimoine. « Je me souviens de Michel Aulas, très impliqué, qui avait officié pour la tenue d’intronisation du maire de l’Arbresle », témoigne Daniel Broutier, président de l’association des Amis du Vieil Arbresle . Ses plus proches amis maîtres compagnons l’accompagneront lors de la dispersion des cendres de sa deuxième épouse, Jacqueline , dans les carrières de Glay.

© Compagnons du Beaujolais

26 | octobre 2016 | le Nouveau


Georges Laporte

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Maurice Montet

Montet et Laporte, le grand œuvre de Michel Aulas

Parmi les Histoires et Contes du Beaujolais de Michel Aulas, Le Garde fou à une place à part. Où l’histoire d’un garde champêtre, Gabriel Dufoin, d’un garde-chasse, Toine Chapiron, et d’un garde-fou, celui du pont qui enjambe le Nizerand. Dans cette histoire, il est question d’un pêcheur plutôt maladroit qui, jetant sa ligne, embroche le troufignon de Loulou, le chien de Dufoin. « À la base, c’est une histoire vraie, confesse Françoise Aulas-Panayoty. Mon père était copain avec le garde champêtre de l’Arbresle, un certain Velkof (sic), avec lequel il était parti pêcher, Georges Laporte et lui. Comme Laporte n’était pas un pêcheur de première catégorie, il n’a rien trouvé de mieux que de transpercer avec son hameçon le pauvre chien du garde champêtre. »

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Pagnol en Beaujolais

confidence sur l’oreiller, ni en tête à tête. Michel osait ! » L’exercice vaudra à Michel Aulas un coup de fil furibard de l’ancien président de la Chambre de Commerce et d’Industrie, Jean-Paul Gasquet. La presse locale est alors hyperactive, les tauliers se nomment Georges Gruat, Gérard Canard , Pierre Eymin (qui nous a quittés récemment) et Michel Aulas ; les jeunes pousses Marie-Annick Dépagneux, François Riche et Odile Cimetière. Un âge d’or qui ne survivra pas à la décentralisation des médias. En 1983, le groupe Hersant Média rachète Le Dauphiné Libéré et Lyon Matin. En 1986, le rachat du Progrès par le groupe de presse sonne le glas de Lyon Matin, qui doublonne fatalement dans sa fréquence d’édition quotidienne et dans sa ligne éditoriale généraliste. L’aventure Lyon Matin prendra fin à Villefranche au sortir des années quatre-vingt.

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Une ruche productive où de jeunes plumes font leurs premières armes. Le journaliste François Riche se souvient d’ailleurs d’un épisode savoureux. « On a tenté un coup à l’époque où Villefranche avait un Salon de l’Automobile. J’étais à l’inauguration et nous ne souhaitions pas faire l’article attendu sur les nouveaux modèles présentés. Nous avons fait un article franchement rock’n’roll sur les persiflages des personnalités locales présentes sur le salon. On était dans un lieu public, ce n’était pas de la

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Les biographies qu’il rédigea sur ces deux peintres du territoire font désormais partie des incontournables du genre. Mais Michel Aulas a nourri une amitié différente à l’égard des deux hommes. Taiseuse et magnétique avec Maurice Montet, tant l’un semblait le miroir de l’autre. La camaraderie, c’est avec Georges Laporte qu’il l’a connue. Après l’avoir sciemment confondu avec les Galeries Lafayette dans un article drolatique, « le » Aulas, comme le surnommait Laporte, déboule un matin à Givry dans la maison du peintre. Au mur, un nouveau tableau équestre, anonyme, qui tape dans l’œil de Michel Aulas. La croupe du cheval est peinte en deux couleurs, à la manière de Raoul Dufy. « Le tableau a ensuite été expertisé, il s’agissait bien d’un Dufy », s’esclaffe Françoise Aulas-Panyoty. L’anecdote démontre la grande connaissance des arts de Michel Aulas.

Les premiers contes parus en 1950 On pourrait croire que Michel Aulas a mené toutes ses vies consécutivement. Professeur puis journaliste, enfin écrivain ? C’est faux. Toutes se sont enchevêtrées dans un fol élan créatif. Le moteur de Michel Aulas est dionysiaque, sensuel, inspiré, fougueux. Et tourne à plein régime dès le début de sa carrière d’auteur. C’est d’ailleurs par la presse qu’il rencontre celui qui sera son grand ami, Bernard Clavel. En 1946, le futur Goncourt (obtenu en 1968 pour Les fruits de l’hiver) collabore déjà à la revue

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dossier spécial

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N | EN COUVERTURE ■

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Nous nous rencontrons aujourd’hui pour évoquer Michel Aulas. »

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culturelle lyonnaise Résonances, éditée par Régis Neyret. « C’est une époque ou la presse écrite, futelle périodique et modeste, avait une influence qu’on imagine mal aujourd’hui. Les journaux nationaux se faisaient écho des revues de province. Dans le milieu littéraire parisien, on attachait de l’importance à Résonances. Ce serait impensable aujourd’hui », explique son créateur, qui contribua également à sauver le patrimoine du Vieux Lyon à travers son association Renaissance du Vieux Lyon. Michel Aulas collabore à la revue dès 1950, en publiant des contes. Recalé à Normale Sup’quelques années plus tôt, il trouve finalement son ticket d’entrée vers cette société littéraire qui n’est pas exclusivement parisienne et qu’il admirait tant. « Le grand rêve de Michel était de devenir critique littéraire au Canard enchaîné, mais c’est Bernard Frangin qui a obtenu la place », glisse l’écrivain Jacques Bruyas. Michel Aulas aura sa « revanche » sur Paris en tant qu’auteur local. « C’est la grande différence entre les auteurs nationaux et locaux. L’écrivain national peut être édité à 20 000 exemplaires mais être oublié dès le lendemain. L’auteur local, il construit son pays et son œuvre traverse les générations car elle compose l’identité d’un territoire. La preuve ?

Une littérature humaniste Mais avant de féconder sa terre par son verbe, Michel Aulas cherche l’humain. Le déclic, c’est sa rencontre avec le peintre du Haut-Beaujolais Maurice Montet , auquel il consacre une biographie parue en 1959 aux Éditions du Cuvier. Un coup d’essai en forme de coup de maitre. « C’est un texte à haute teneur littéraire, vraiment magnifique », reconnaît Jacques Bruyas. Les descriptions de la vie ouvrière et industrielle sur le port de Dunkerque, où Montet fut mousse sur un cargo, sont saisissantes. Dans cette atmosphère désolée, entre Émile Verhaeren et Louis-Ferdinand Céline, Aulas trame le désarroi d’une classe qui ne rêve plus. Sous la plume d’Aulas, ces « Sysiphe » de la forge sont autant de « Ferdinand Bardamu » qui révèlent l’absurdité du monde. Cette recherche perpétuelle de l’humain dans la désincarnation du monde moderne est le credo de Michel Aulas. En témoigne son premier ouvrage au titre très symbolique, Visages, paru sous le pseudonyme – ô combien parlant – de Michel Sang. Pour avoir découvert précocement ce désespoir originel chez l’homme, Aulas l’a finalement grimé de mille truculences pour qu’il reste supportable.

En effet, après son retour à Villefranche, la littérature de Michel Aulas devient plus « rabelaisienne », parsemée de personnages hauts en couleurs qui dépeignent un Beaujolais plein de vie. Il y a définitivement du Pagnol chez Aulas, notamment dans sa capacité à saisir les singularités, les renoncements, les dissimulations et la forfanterie de ceux qui composent sa galerie de portraits. Mais leur bonhommie est un masque qui excuse tout, qu’ils soient prêtres, gardes champêtres ou vignerons. « C’est une façon habile et bienveillante de déguiser la réalité, commente Jacques Bruyas. Aulas fait des petits riens du quotidien une leçon d’universalité. C’est le message d’Aulas. Le quotidien, soit on le subit, soit on le raconte pour qu’il devienne exceptionnel. Aulas le magnifiait. » Dans les années quatre-vingt, sa plume est décidément prolifique avec une biographie éponyme du peintre Georges Laporte et plusieurs collaborations à des ouvrages patrimoniaux, comme Le Grand Livre du Beaujolais ou Le Beaujolais à voir et à boire. Michel Aulas a paré d’humanité ses paysans, à travers les saynètes des Contes et Légendes du Beaujolais. Il a gravé au marbre de son Anthologie du Beaujolais la beauté de ses coteaux. Le travail d’une vie pour enfin trouver la paix intérieure. ●

Littérature : existe-t-il une école beaujolaise ? « L’école beaujolaise ? Je ne sais pas si elle existe, mais je peux vous dire que ce sont des auteurs qui ont le cul entre deux chaises », se marre Jacques Bruyas, qui fait partie des mal assis ! En effet, son œuvre illustre bien cette dualité de la littérature beaujolaise : d’un côté le jubilatoire et primesautier, à travers ses romans, et de l’autre une portée plus profonde, prégnante dans ses pièces de théâtre. Une bivalence née avec la pissotière de Clochemerle, héroïne émaillée du célèbre roman de Gabriel Chevallier. « Les auteurs lyonnais, qui produisaient des textes plutôt sérieux, comme Marcel Grancher avec ‘Au mal assis’, se sont mis à tailler cette veine. » Dans les années soixante, l’émergence d’auteurs de théâtre comme Blanchon ou de romanciers comme Clavel va redonner à la littérature locale une approche plus austère. « Les écrivains de la région sont partagés entre le côté égrillard de Grancher qui avait fait sa fortune et le côté sérieux, voire pisse-froid des autres. Celui qui s’est rapproché le plus des deux, c’est Bernard Frangin. » Pour Jacques Bruyas, Michel Aulas est un « très grand écrivain qui a su accomplir ce grand écart. » Plume polyvalente et talentueuse, Michel Aulas est lauréat du Prix Marguerite d’Oingt et du prix Victor Peyret (1994). Il a également été fait Chevalier des Arts et des Lettres.

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MICHEL AULAS

Santé Michel Alaus et merci !

Crépuscule et renaissance À l’hiver de sa vie, Michel Aulas quitte Limas pour s’installer à Lucenay. Immobilisé par une arthrite oblitérante qui lui vaudra plusieurs pontages, le vieil homme ne fait pourtant face à l’amer. Comme Ernest Hemingway, au milieu de ses chats, il livre ses derniers textes, félins et racés. Le parcours se fait plus introspectif et la plume couche sur le papier des poésies violentes mais libératrices. Michel Aulas nous quitte le 18 août 2000. Son œuvre, intacte, n’a jamais été aussi vivante.

C’

C’est l’écrivain Jacques Bruyas qui nous a mis la puce à l’oreille. « Michel Aulas a travaillé sur un roman, ‘Jéhan de Glay’, dont l’intrigue se déroulait sous Louis XIV dans les carrières de Glay. Je m’en souviens précisément car j’accompagnais Michel Aulas dans la relecture de l’ouvrage. » Selon la confidence de l’auteur, le texte est magnifique mais malheureusement introuvable aujourd’hui. « J’ai sollicité Jean-Michel Aulas pour savoir s’il possédait le manuscrit, mais ça ne lui disait rien. » Michel Aulas n’a pas encore livré tous ses secrets.

© FAP

« Jéhan de Glay », un roman disparu ?

© FAP

est un texte d’une profondeur insondable, lumi neux et somb re, que nous a prése nté de Françoise Aulas-Panayoty. Une poésie manuscrite de e Mich el Aula s, intit ulée Cout eau, en form Dans . 1997 r févrie en écrite al, ment testament senti avec cet exercice de style, magnifique, le poète valse Ce » . mort e petit « de fond sur atos Éros et Than vie une à écho un e comm rsis, catha poème est une ● ante. llonn sentimentale boui

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N | ÉVÉNEMENT ■

business

SALON DE L’ENTREPRISE

6ème édition

Salo l’EN ParcEx

Le temps, moteur de l’entreprise 100 exposants Conférences Ateliers

Les temps forts de la 6e édition

De beaux projets De beaux échanges

JEUDI 13 OCTOBRE 2016 ENTRÉE LIBRE DE 9H À 20H

w w w. s a l o n d e l e n t re p r i s e . co m

Création

© CCI

Avec le soutien de

« Le temps, moteur de l’entreprise. » La thématique choisie pour cette 6e édition du salon de l’Entreprise sera déclinée à travers plusieurs conférences et tables rondes. Tout au long de la journée du 13 octobre, la crème des intervenants se l’équipe Tims Systèmepar le menu. succédera à Parc Expo pour animer ces ateliersRetrouvez innovants. Le détail au Salon de l’Entreprise

Le 13 octobre – Parc Expo – Villefranche-sur-Saône

10 h 00 – 10 h 50 « Ergonomie des postes de travail »

Comment au travers de l’histoire nous avons progressé sur les modes et techniques de production (gestes, rythmes, cadences…) à l’établissement de la « meilleure façon » de produire (définition, délimitation et séquençage des tâches). Dans les entreprises, les opérations prévues sur chaque poste de travail des lignes de production, ainsi que les modes opératoires associés, sont définis par les agents des méthodes. Ils se basent principalement sur des critères temporels, en faisant notamment appel aux systèmes de temps prédéterminés, sans nécessairement prendre en considération les risques liés à la charge physique des opérateurs…

nouveaux contacts, de nouveaux fournisseurs, clients ou partenaires. Un événement facilitateur de synergies !

14 h 00 – 14 h 50 « Notre mémoire : mieux la connaître pour mieux s’en servir »

La mémoire joue un rôle essentiel dans notre vie quotidienne. Mais qu’est-ce que la mémoire ? La mémoire est-elle unique ou peuton parler des mémoires ? Sommes-nous tous égaux face à cette fonction mentale ? Peut-on l’augmenter ou l’améliorer ? Et qu’advient-il de celle-ci en vieillissant ? Pr Pierre Krolak-Salmon, institut du Vieillissement, centre Mémoire Ressources Recherche de Lyon, CRC Vieillissement-Cerveau-Fragilité, HCL

Christian Walther – Kiné ergonome et professionnel de santé

15 h 00 – 15 h 50

12 h 00 – 14 h 00

« Financement et accompagnement pour réussir son projet »

« 2e business — Meeting interclubs »

Initiative Beaujolais organise son 2e business meeting interclubs lors du salon de l’entreprise. Parce que le temps est précieux, les chefs d’entreprise membres des clubs des créateurs, des clubs territoriaux de la CCI et de la COR pourront se rencontrer à l’heure du déjeuner. Plusieurs tables autour desquelles sont réunis 5 à 6 chefs d’entreprise, chacun aura 1 minute 30 pour se présenter. Le tour de table terminé, on échange les cartes de visite, on change de table et on recommence. L’ambiance conviviale facilite les échanges, chacun ressort de cette rencontre enrichi de

30 | octobre 2016 | le Nouveau

Vous avez un projet de création, de reprise ou de développement de votre entreprise et vous avez besoin d’un accompagnement financier et stratégique ? L’atelier vous permettra d’en savoir plus sur les aides financières et les conseils que nous pouvons vous apporter. Les 3 réseaux d’accompagnement : l’ADIE, Initiatives Beaujolais et Réseau Entreprendre Rhône nord Beaujolais ainsi que la Caisse d’Épargne Rhone-Alpes répondront à toutes vos questions.

16 h 00 – 16 h 50 « Rythme de vie et performance en entreprise »

Les modes de vie actuels bouleversent nos rythmes biologiques : privation chronique de

sommeil, travail de nuit ou posté, décalage horaire après des vols long-courriers… Quelles sont les conséquences de ces ruptures de rythme sur nos performances et sur notre santé ? Comment nos horloges biologiques fonctionnent-elles, et comment sont-elles régulées par notre cerveau et par l’environnement ? Est-il possible d’entraîner nos rythmes, ou de faciliter leur adaptation ? Dr Laure Peter-Derex, neurologue spécialiste du sommeil, praticien hospitalier dans le Service de Médecine du Sommeil (Hôpital de la Croix-Rousse, Hospices Civils de Lyon), médecin chercheur au Centre de Recherche en Neurosciences de Lyon.

18 h 30 Cérémonie de remise des Trophées Excellence 2016 Promotion Jean Baligan

Ces trophées sont décernés à des entreprises ayant reçu un prix ou une distinction au cours des 12 derniers mois. il s’agit de mettre à l’honneur collectivement celles qui se sont distinguées dans l’année.

À partir de 19 h 45 Dîner de clôture proposé par Jean-Alexandre Ouaratta , Château de Bagnols et Jean-Michel Guillemot, traiteur. Conférence exceptionnelle de Laurent Solly , Directeur Général de Facebook France et Europe du Sud.

Infos pratiques 6e Salon de l’Entreprise Le 13 octobre 2016 | De 9 heures à 20 heures Parc Expo – Villefranche | www.salondelentreprise.com


N | TECHNOLOGIE ■

communication

Au cœur du Salon de l’Entreprise avec

TIMS SYSTÈMES Guy Bonamy : « Notre offre Cloud Serenity répond à l’enjeu de la mobilité » Depuis près de trente ans, il accompagne les entreprises en développant et optimisant leurs systèmes d’information. Le président de Tims Systèmes, Guy Bonamy, s’est prêté au jeu de l’interview pour le Nouveau.

T pour télécoms, I pour informatique, M pour multimédia, S pour services, Tims Systèmes s’est imposé comme le spécialiste des systèmes d'information pour l'entreprise. Une expertise à découvrir au Salon de l’Entreprise de Villefranche, le 13 octobre prochain.

T

ims Systèmes propose une approche globale pour gérer la téléphonie, le parc informatique et plus généralement les systèmes de communication, vidéos, et multimédia liés à l’entreprise. La force du groupe ? Un guichet unique pour répondre à tous les besoins, des supports à l’exploitation des réseaux via l’apport des technologies numériques. Les outils de communication unifiée développés par Tims Systèmes permettent également de rationaliser fortement les coûts d’utilisation à travers une offre qualitative, dédiée à chaque client, sur un environnement technique mutualisé et hébergé en Datacenter. Tims Systèmes déploie également ses solutions multimédias innovantes en communication interne comme la visioconférence, la web collaboration, les écrans interactifs et affichages dynamiques. Le spécialiste réseau assure le conseil, le déploiement et le suivi technique. Une triple expertise – télécoms, informatique, multimédia – et une valeur essentielle : le service ! Situé dans la très

dynamique Techlid sur l’Ouest Lyonnais, Tims Systèmes a fusionné dans le cadre de son développement avec cinq sociétés (Telca, Centre Téléphone, Absylan, Adiforce, et ATVI) complémentaires dans leurs différentes activités. Structure à taille humaine forte de 40 salariés, Tims Systèmes joue à fond cette carte de la proximité tout en s’appuyant sur un solide réseau de partenaires et prestataires. Avec son siège social à Dardilly et une agence à Villefranche, Tims Systèmes bénéficie également d’un rayonnement national à travers le groupement d’intégrateurs « Convergence » représentant 100 points de vente en France. ●

Quelles sont les attentes des professionnels concernant les systèmes d’information pour l’entreprise ? Guy Bonamy : Les attentes des entrepreneurs et de leurs collaborateurs ont profondément muté. Tims Systèmes a choisi un positionnement global sur les services télécoms et informatiques : l’hébergement, la connectivité, les services Web, la sécurité des réseaux et la téléphonie sur IP sans oublier les projets spécifiques liés à l’organisation de nos clients. Créée en 2013, notre filiale Tims solutions est également spécialisée dans les offres Télécoms auprès des TPE, commerçants et professions libérales. Comment se déploie l’offre Tims Systèmes ? Pour les télécommunications, nous apportons une solution globale incluant le matériel, un contrat de services et une offre opérateur optimisée. Pour la gestion d’un parc informatique, nous fournissons les supports et assurons l’intégration des systèmes et réseaux. Nous pouvons également prendre en charge l’infogérance de l’ensemble du parc et nos délais d’intervention sont parmi les plus courts du marché. Parlez-nous de votre nouvelle offre Cloud Serenity ? L’entreprise évolue et la mobilité des outils de communication est un enjeu majeur. Chaque personne a besoin d’un accès permanent au web, à la messagerie, aux appels sur fixe et souvent sur portable. Avec cette nouvelle offre de téléphonie hébergée, l’entrepreneur répond à l’enjeu de la mobilité sans alourdir ses charges car l’offre Cloud Serenity propose le meilleur de la technologie pour zéro euro d’investissement.

Tims Systèmes Retrouvez l’équipe Tims Système au Salon de l’Entreprise

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Le 13 octobre – Parc Expo – Villefranche-sur-Saône

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© Lyon People

N | PHOTOS ■

inauguration

CUISINES BERNOLLIN Un showroom « nouvelle formule » à Anse

S

pécialisé dans l’aménagement de cuisines haut de gamme depuis 1884, le groupe Bernollin vient de donner à son showroom d’Anse une nouvelle dimension : 150 m 2 supplémentaires dédiés à la conception, la commercialisation et l’installation de cuisines « sur mesure ». Dans cet espace « nouvelle formule », tout comme dans son showroom de Lyon 6e, Arnaud Bernollin propose un large choix de couleurs et de matériaux, un design, une

Julien & Tony (Belladrinks), Jean Burdy (Pernod Mumm).

Catherine Arbaud et le vice-président Frank Isaac-Sibille (LOU Rugby).

Nicolas Winckler (Lyon People) et Carole Dufour.

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Arnaud Bernollin (à droite), les Toques Blanches Lyonnaises et l’artiste Jakè.

expertise métier et un savoir-faire adaptés aux attentes de tous les amoureux de belles cuisines. L’intégration d’un cabinet d’architecture d’intérieur et d’un Service Technique, composé de menuisiers ébénistes, contribuent à sa notoriété. Force d’innovation, la société, composée d’une vingtaine de collaborateurs, révèle également ses talents dans l’univers du dressing, de la chambre et du rangement. Une conception des espaces de vies

Denis Broliquer (maire du 2e arrondissement de Lyon) et Maurice Fusier (Radio France).

Didier Perrin, Hend et William Pinson (Émalec Extinction Incendie).

L’ostéopathe Nicolas Monnery, Maurice Sonnery et Dominique Sonnery (Cuisines Bernollin).

qui positionne le groupe comme une véritable référence sur les marchés caladois, beaujolais et lyonnais. Le 19 septembre, ce sont près de 300 convives qui ont pu découvrir ce superbe espace remodelé à l’invitation d’Arnaud Bernollin. ●

CUISINES BERNOLLIN 198, Allée Viadorée – 69480 Anse - 04 74 67 04 08 5, place Puvis de Chavannes – Lyon 6e - 04 78 93 00 61

www.bernollin.fr

Joseph Viola (Daniel & Denise) et Arnaud Bernollin.

Gildas Tollet (Sogitec), Xavier Achaintre (cabinet d’architecture Achaintre), Mickaël Gay (Segaud Plâtrerie Peinture) et Pierre Garson (Cuisines Bernollin).

Aurélie Boissy (Cuisines Bernollin), Caroline Poncet et Sophie Courbière (109 Immo).


N | PHOTOS ■

Frédéric Cote et l’artiste Jakè.

Jean-Louis Joly (Medef Lyon-Rhône), Nathalie Pradines (Comadequat Company) et Carole Mathieu (Medef Lyon-Rhône).

Jérémy Bavoux (Marbrerie Carrara), Marie-Laure Quastana, Sébastien & Claire Carrara.

Paul-Antoine Merle (PMD) et Philippe Florentin (Groupe FLIC).

Stephane Bulteau (Bussy Finances) et sa fille Barbara (Cuisines Bernollin).

Marie-Sophie Saint-Cyr (Cuisines Bernollin), Romain Pélissier (RPVM), Florent & Florence Pélissier. © Michel Goiffon pour les deux pages

Philippe Bernachon (Chocolats Bernachon), Françoise Viola (Daniel& Denise) et Nathalie Cote (Restaurant Le Colombier).

Georges Goncalves (UTEI) et Ode Goncalves (artiste-peintre).

Jean-Claude Caro, Bruno Metzle (Zinc Zinc) et Pascal Auclair (FMI).

L’artiste Jakè en mode live painting et Claire Dufer (Ars Longa).

inauguration

Mickaël Gay (Segaud Plâtrerie Peinture) et Margot Tollet (Tipi Portage).

Mireille et Gilbert Grimand (GEG) et Remy Gardette (ACRT).

Arnaud Bernollin, Philippe Bernachon (Chocolats Bernachon), Frédéric Berthod (33 Cité) et Frédéric Cote (Restaurant Au Colombier)

Annick et son mari Paul Fourrichon (pdt Compagnons du Beaujolais), Anne-Marie et Christian Compigne (Christian Compigne architecte).

Aurélien Laguide (Wagyu caladois) et le vétérinaire Emmanuel Grange.

le Nouveau | octobre 2016 | 33


N | RENCONTRE ■

portrait

PHILIPPE RUET © Viméo

L’inventeur du Beaujolais

© Crazy Pong

Philippe Ruet est un quadragénaire en ébullition. Inventeur du Crazy Pong, et père des Métiers Improbables, sa créativité débordante ne reste jamais lettre morte. Rencontre avec un passionné sans limites.

C’

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ou handicapées peuvent jouer assis autour de tables prévues à cet effet. Le nombre de joueurs par table n’est pas limité ; toute la famille, ou tous les collègues de travail peuvent se retrouver autour de la table ‘gruyère’et tenter de mettre la balle dans les trous. » Derrière l’aspect ludique, le projet trouve un écho favorable sur le territoire. « Le 18 août 2013, j’ai eu la chance de pouvoir faire l’inauguration du projet à domicile, à Chiroubles, soutenu par la municipalité, lors de la fête du village. Plus de 150 personnes sont venues jouer, certaines plusieurs heures d’affilée. » Il crée son autoentreprise le mois de septembre suivant, lève des fonds sur la plateforme kisskissbankbank et commence à fidéliser les centres de loisirs, les centres sociaux, les campings, les MJC, les comités des fêtes, les particuliers, les maisons de retraite… Désormais, les entreprises et les collectivités n’hésitent pas à faire appel à ses services pour des prestations sur mesure. Avec

© Crazy Pong

© Crazy Pong

est à Chiroubles qu’il a pris ses quartiers. Philippe Ruet , caladois d’origine, est un spécimen unique. De ceux qui vous ramènent à votre part d’enfance la plus jubilatoire. Laquelle ? Le jeu, pardi ! En novembre 2012, c’est une partie de ping-pong avec son père qui lui met la puce à l’oreille. Et si on trouait la table pour rendre la partie encore plus fun ? Crazy Pong était né ou presque. « C’est sans doute la meilleure idée de ma vie car c’est une activité qui éclate tout le monde », explique Philippe Ruet. Derrière son côté Géo Trouvetou, l’homme sait exactement où il veut aller. Il dessine ses premières esquisses, tâte de la scie cloche pour faire ses essais, imagine d’autres chausse-trappes pour ses tables mais également pour les balles et les raquettes. Cette variante démente du ping-pong traditionnel séduit immédiatement un large panel d’utilisateurs. « Le Crazy Pong est à la portée de tous les publics, de 4 à 99 ans. Les enfants et les personnes âgées

42 tables en stock, il peut répondre à la demande.

760 métiers improbables dans la hotte ! Cette créativité débordante, Philippe Ruet la doit à une nature bouillonnante. Passé dans sa scolarité par Faubert, Claude B. et La Cité, il obtient son bac technico-commercial en 1987. À 20 ans, il devient technicien du spectacle. Il sonorise les cafés-théâtres, rencontre Florence Foresti, part jusqu’au célèbre Café de la Gare à Paris avec la troupe des Zappeurs. En 1992, il est régisseur général de spectacle jusqu’à l’aventure Crazy Pong de 2013. Au même moment, il invente les Métiers Improbables, une série de professions farfelues et poétiques : suspecteur de mauvaises intentions, ôteur de doutes, pourchasseur d’utopies, boutonneur de vestes, défragmenteur d’œufs durs, gobeur de balivernes, observateur d’éclipses totales… Un projet qui sera décliné en plusieurs courts métrages diffusés dans les cinémas de Villefranche, Belleville et Neuville. Débordant, Philippe Ruet nourrit d’autres passions. Notamment la batterie qu’il pratique, comme son idole Phil Collins. L’homme a d’ailleurs composé un morceau, Hit, dans le plus pur style du chanteur de Genesis. Raquette ou baguette, Philippe Ruet en a décidément sous la pédale ! ●

Philippe Ruet Crazy Pong - 201 rue de la bascule - 69115 Chiroubles 06 20 13 73 06 – contact@crazypong.fr


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