LE NOUVEAU #18 - MARS 2017

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#18 | VOTRE MAGAZINE MENSUEL GRATUIT | MARS 2017

INFOS PHOTOS R E P O RTA G E S

DEPUIS 1908

en Beaujolais

GUEULES DE CSV UNE HISTOIRE DU RUGBY CALADOIS


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LE RHÔNE SOUTIENT LES

AGRICULTEURS

5 582 exploitations

47% de la surface du département

2,66 personnes/km² soit la plus forte densité de population agricole active permanente de France © Département du Rhône - Direction de la communication - Crédits : shutterstock - Février 2017

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LES

DU V VA L D E S A Ô N E

POISSONNERIE - FUMAISON - GLACE PILÉE & GLAÇONS

LA MAGIE DU CSV

POISSONNERIE Poissons, coquillages et crustacés

Notre incursion au cœur du CSV pour ce dossier spécial aura été riche d’enseignements. Derrière chaque témoin interrogé, au détour de chaque mot échangé. Il existe un dénominateur commun qui lie toutes ces individualités. Quelque chose d’intangible mais puissant, qui n’est pas étranger aux hommes qu’ils sont devenus. Le CSV fut pour tous une école

FUMAISON Saumon fumé «maison»

de la vie. Dans ce creuset, ils ont appris le sens du mot « collectif. » Tous ont connu la boue de « Montmartin », les joies de la montée, la cruauté des relégations parfois injustes. Au club house, ils tissent l’ouvrage du CSV d’une anecdote, d’un souvenir de match, tout en bâtissant l’avenir. Cette magie réside dans la continuité de l’Institution. Car le temps n’a

GLACE PILÉE & GLAÇONS Pour rafraichir vos évènements

pas d’emprise sur le CSV. Dans la bouche des vivants, les joueurs d’hier rejouent pour l’éternité leurs folles actions. Transmettre la balle, les valeurs humaines, celles du beau jeu et tant d’autres, le goût de l’effort, comme on transmet l’histoire, voilà les piliers du club. « Le rugby, c’est l’histoire d’un ballon avec des copains autour et quand il n’y a plus de ballon, il reste les copains », explique l’ancien capitaine du XV de France Jean-Pierre Rives. Depuis 1908, ils sont des milliers de « copains » à écrire

JEUDI ET VENDREDI de 9h à 13h et de 14h à 19h SAMEDI de 9h à 19h NON-STOP www.glacieresduvaldesaone.fr

l’épopée du CSV. Merci de nous avoir intégrés, le temps d’un reportage, dans votre superbe mêlée. L’ÉQUIPE

DU

NOUVEAU

Directeur dede la publication : Benjamin Solly (benjamin@le-nouveau.com) Directeur la publication : Benjamin Solly Rédacteur en Chef : Benjamin Solly – benjamin@le-nouveau.com Benjamin Solly Journalistes : Benjamin Solly, Isabelle Martin Grève-Viallon, Marie-France Balandras et Damien Corban Isabelle Martin Grève-Viallon, Mathieu Goudot, Benjamin Solly Photographe : Michel Goiffon sauf mention, Saby Maviel Commercialisation : Delphine Roybet (06 06 59 81 76), Aurélia Calzatti (07 70 67 01 57) Michel Goiffon Réalisation : Marc Chilliet – marc.chilliet@orange.fr – Lyon, Beauregard Delphine Roybet (06 06 59 81 76), Aurélia Calzatti (07 70 67:01 57), Fabrice Rondepierre (07Yann 82 87Lapalu 20 25)(2e ligne), Sulivann Gonin Couverture Bastien Balligand (Talonneur), (1/2 d’ouverture), Joueurs du CSV, équipe première, Saison 2016-17. Saby Maviel Photo : © Studio Michel Goiffon Direct & Création Impression Lamazière (69) Marc ChillietLa – 06 86 79 83 17 – Lyon, Ne pas jeter sur la voie publique. reproduction des textes,Beauregard dessins et photographies publiés dans ce numéro sont la propriété exclusive du magazine le Nouveau, une marque de la SAS le Nouveau au capital de 3 000 euros. RCS Mâcon 809 411 788. © Michel Goiffon Elle se réserve tout droit de reproduction dans le monde entier. En cours d’immatriculation ISSN.

Rédacteur en Chef : Journalistes : Photographe : Commercialisation :

Photographe ayant collaboré à ce numéro : Création graphique : Réalisation : Photo couverture :

Impression Lamazière

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S O M M A I R E mars 2017

INFOS

12LES GUEULES

Les temps forts de l’actu en images............................... 6-7 Agir avec Elles.............................................................. 8-9 Économie....................................................................... 10

7 10 PHOTOS

DU CSV L’histoire du CSV..........................................................14-21

9

Au commencement était la soule ......................................15 Les années CSV..............................................................22 Du CSV aux bleus ...........................................................23 Les fines gueules du CSV passent à table........................24-26

34

X’Treme Color, la soirée des dix ans .................................32

Frédéric Miguet...............................................................28

STYLE Les cuisines Bernollin..................................................... 30 La vigne et les vins......................................................... 34

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© Départemet du Rhône

trophées du marathoN

é le 7 mars, salle de soirée des Trophées du Marathon. L’événement s’est déroul Pour la 6e année, les Beaujolais Runners organisaient leur ent les communes, égalem mais re e 1 500 coureurs de l’édition 2016 issus du territoi l’Atelier (Villefranche). Le principe ? Honorer les quelqu st de Villefranche, Nord-E al l’Hôpit soirée, la de s lauréat les de la course. Parmi les collectivités et les entreprises qui contribuent au succès s’est distingué qui ager, Saint-L et parmi les structures de l’Agglo représentées, qui a présenté le plus gros contingent de « runners » (263) Philippe Lafay sont l’Agglo de s rapide plus les oniens issus du village ! Les marath visent 17 000 pour avoir mis sur la ligne de départ 64 participants ment l’événe sent l’édition 2017, les Beaujolais Runners qui organi (2 h 48 min 43 s) et Émeline Bonin (3 h 28 min 21 s). Pour site. le sur es tions sont ouvert participants, avec un objectif de 20 000 dès 2020. Les inscrip

coNscrits

Le conseil des aînés de Gleizé ne manque pas d’énergie et organise deux manifestations qui passionneront tous les âges de la vie. Le 1er avril prochain, Le Petit Salon des Créateurs sera ouvert de 10 heures à 17 heures, salle Robert Doisneau au centre du bourg de Gleizé. Jeux artisanaux, poteries, atelier 3 D, cartes artisanales, marque-pages, personnages en mousse thermoformés, aquarelles, couture, galets peints et petites boîtes décorées, bracelets Brésiliens, patchwork, lampes de chevet pour enfants, peintures… Gaufres et boissons sur place. Aussi, le dimanche 19 mars 2017, le conseil des aînés de Gleizé propose une dictée intergénérationnelle de 7 ans à 80 ans ou plus. Venez réviser votre orthographe dans une ambiance conviviale dès 15 heures à la salle des fêtes de Gleizé.

© Exagones

coNfidentiel

6 | mars 2017 | le Nouveau

Clément Moussier a été élu président de la classe 2018, le 18 février, au siège de l’interclasse du Café de la Gare (Villefranche). Pour le moment, sur les 44 recensés, 19 ont déjà payé leur cotisation, et le bureau espère que la 8 sera un cru privilégié. Une première réunion s’est déjà tenue, avant une longue série de rencontres qui confortera pendant cette année d’entrée en vigueur dans la grande famille des conscrits, les prémices d’une solidarité sans faille. Un appel est lancé aux futurs candidats nés en 1998 qui sont priés de s’inscrire très vite auprès de Clément Moussier (Tél. : 07 61 60 33 47, par mail : moussierclement@gmail.com) ou après du président de l’interclasse en 8 Jean-Michel Bache (Tél. : 06 62 23 86 94).

Nous l’avions évoqué dans notre numéro de janvier, mais le projet de Repair Café, estampillé les Lunettes de Julien, présente d’excellents temps de passage. Place désormais à la réalisation confiée aux bons soins d’un voisin expert, l’agence Exagones. Le projet prévoit l’agrandissement (200 m 2 de surface) et le réagencement du showroom, qui présentera plusieurs corners. L’espace enfants et ados sera boosté avec de nouvelles collections et un beau volume sera réservé pour l’installation d’un audioprothésiste. En cette période de travaux qui la congestionne, la rue de la gare peut compter sur le dynamisme de ses commerçants !

© Gaec Riché

créatioN

© DR

RETOUR EN IMAGES SUR

LES TEMPS FORTS DE L’ACTU


© Huilerie Beaujolaise

Amoureuse du terroir, la journaliste Odile Mattéi avait eu l’élégance d’épauler le lancement de notre magazine en nous recevant pour un numéro spécial de son émission Goutez Voir sur l’Auberge du Paradis* (SaintAmour) en septembre 2015. Le 18 février dernier, ce fin bec a retrouvé le chemin du Beaujolais, de Beaujeu très précisément, à la rencontre de Jean-Marc Montegottero. En effet, Odile Mattéi a consacré une émission à L’Huilerie Beaujolaise, diffusée le samedi 11 mars à 11 h 25. L’histoire des huiles gastronomiques de Jean-Marc vaut le détour, et pas seulement devant la rediffusion sur www.rhonealpes.france3.fr. Cet artisan a redonné vie à l’un des derniers moulins du Beaujolais, un jour de janvier 1982. Depuis, ses huiles gastronomiques assaisonnent les tables des plus grands restaurants français. La boutique et le vieux moulin sont situés au 29 rue des Écharmeaux à Beaujeu. À voir et goûter !

6 Nations

média

Le dimanche 19 mars 2017, le Cercle Sportif de Villefranche va recevoir la rencontre internationale U18 entre la France et le Pays de Galles. À l’occasion de ce match, c’est tout le complexe rugbystique de l’Escale qui va vivre aux couleurs des deux nations. Le CSV a mis les petits plats dans les grands pour laisser à tous les participants de cette grande journée un souvenir inoubliable. De nombreuses animations seront mises en place avant et après le match. Le matin, l’Escale sera le théâtre de l’Orange Rugby Challenge (Rhône-Alpes filles et Lyonnais garçons). Une belle façon de démarrer la journée avec ceux qui feront le rugby de demain ! Pour le match international, plusieurs formules sont proposées : l’accès au match (tribune ou pelouse) ; la participation à l’apéritif et au repas d’avant-match qui seront servis au caveau des Compagnons du Beaujolais à 12 heures (Lacenas), un haut lieu du Beaujolais, témoignant ainsi de l’importance que le CSV attache à son terroir, incluant l’entrée au match en tribune ; la participation au dîner de gala, également servi au caveau des Compagnons du Beaujolais à partir de 19 heures, incluant l’entrée au match en tribune ; la participation à l’apéritif, au repas d’avant-match et au dîner de gala, incluant l’entrée au match en tribune. Plus d’infos sur www.csvrugby.org.

© CSV

© Huilerie Beaujolaise

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© Facebook

paris-Nice

e étape partait de Beaujeu a été un succès. Le 8 mars, la quatrièm Le retour du Paris-Nice en Beaujolais un circuit passant par re-la-montre individuel de 14,5 km pour pour arriver au mont Brouilly. Un cont ts en dominant le espri les ué marq a ilippe -Lager. Julian Alaph Sur le podium, Lantignié, Régnié-Durette, Cercié et Saint ral. géné t e coup les commandes du classemen contre-la-montre en prenant du mêm de communes auté mun Com la de dent e de Jullié, et le prési au vainqueur le conseiller régional Jérémy Thien, mair jaune ot maill re, maire de Belleville, ont remis le par les cinq ant Saône Beaujolais (CCSB) Bernard Fialai pass en jolais Beau en cié Quin ton est parti de La-Varenne. du jour. Le lendemain, le 9 mars, le pelo nne-Etie Saint et ié, Saint-Lager, Charentay, Odenas villages entourant le Mont Brouilly : Cerc

Juriste, le taureau du Beaujolais, n’en finit pas de faire la fierté d’Alexandre et Pascal Riche, éleveurs à Lucenay. Second au concours de Cournon l’année dernière, ce charolais de 1 149 kilos a enlevé le 1er prix du Concours Général de Paris, le 2 mars dernier. Sous les sunlights du salon de l’Agriculture, le taureau a dominé la catégorie charolais de moins de deux ans. Juriste est attendu le 11 mars au magasin de producteurs Cœur de Ferme (Lucenay). Une superbe récompense pour le Gaec Riche et un bon coup de projecteur sur l’élevage beaujolais.

© Cœur de ferme

© Gaec Riché

la vache !

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beaujolais

AGIR AVEC ELLES

Portraits de femmes en Beaujolais

© Marie-France Balandras

© Marie-France Balandras

Elles ont en commun l'esprit d'entreprendre et ont trouvé la manière d'instaurer un lien indéfectible, sans notion d'âge ni de profil, partageant la soif de s'investir pour une cause commune. Portraits de femmes d'« Agir avec Elles en Beaujolais». Par Marie-France Balandras

Lucie André (Ho-Resto_Recrute) : « Des clients tant sur Lyon que sur le Beaujolais » « Les professionnels me missionnent pour leur trouver du personnel en cuisine, au service, aux étages. J’ai des clients tant sur Lyon que sur le Beaujolais et en saison, pour la région Rhône-Alpes. Avec mon conjoint cuisinier, nous avons repris le restaurant Le Cèdre en septembre 2014. J’ai deux fillettes de 3 et 7 ans scolarisées à l’Ecole Saint-Pierre, et suis bien occupée. Toutefois je suis entrée à « Agir avec elles » en 2012 pour échanger avec d’autres chefs d’entreprise, car la solitude de la fonction n’est pas qu’un mot. Belle surprise, car j’avais eu la chance de rencontrer Nicole Pacard en créant mon entreprise. Elle m’avait alors aidé et conseillé et nous nous sommes retrouvées complètement par hasard. J’ai été trésorière de l’association d’Agir avec elles pendant deux ans, mais après la naissance de ma deuxième fille, je n’ai pas pu continuer une telle charge. J’apprécie les actions menées par le binôme Marielle-Nicole, dont les soirées au profit d’associations caritatives comme « docteur clown » et « Rêves ». Lucie André, restaurant Le Cèdre et créatrice en 2011 de l’agence « Ho-RestoRecrute », spécialisée dans le recrutement des métiers de l’hôtellerie et de la restauration.

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Marielle Velut : « J’ai créé mon entreprise de formation » « Après le bac, je suis partie comme jeune fille au pair au Canada pendant deux ans, reçue comme un membre de la famille où l’accueil, l’intégration, la gentillesse, ont complété les valeurs de base acquises pendant ma scolarité. À mon retour, je suis reste 7 ans secrétaire de direction dans un établissement scolaire, puis je suis devenue responsable administrative dans un centre de soins jusqu’en 2011, en poursuivant des études et en obtenant en 2006 un Master de gestion des établissements sanitaires et sociaux. Adjointe à la jeunesse et à l’insertion durant le mandat 2008/2014 à Villefranche, ce rôle m’a passionnée et permis de découvrir d’autres cultures dont la culture turque, le problème de langue et de code culturel. En 2013, j’ai créé mon entreprise de formation « Marielle cours particuliers » et suis devenue aussi salariée de « Mille et une » en donnant des cours d’alphabétisation tous les matins dans les quartiers. Au Garet je me suis davantage impliquée en entrant au conseil citoyen. » Marielle Velut est vice-présidente d’Agir avec elles depuis la création en 2006. Elle est passionnée par la cause des femmes.


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beaujolais

NADJETTE GUIDOUM Une jeune femme aux multiples ressources Nadjette Guidoum conjugue tous les talents en plus de son rôle d’épouse et de mère de famille de trois enfants, mais également d’un emploi de secrétariat à mi-temps à la mairie de Gleizé. © Marie-France Balandras

Infos pratiques Les blogs : equilibremoi - mail : contact@equilibremoi.fr tél 07 69 66 17 27 adresse de l'association Les p'tits cuistots 856, rue de Tarare à Gleizé (Les grands moulins) Le blog de l'auteure : lacuisinedenadjette.com.

« La solitude des entrepreneurs m’a profondément émue durant toutes ces années, et en entrant à Agir avec elles, j’ai souhaité leur faire part de mon expérience. Nous sommes à ce jour 93 adhérentes. Parmi les trois manifestations mensuelles, j’organise les « Apéros d’Elles », qui correspondent à des rencontres en réseau et à des échanges, dans lesquels tout le monde est convié. Ces apéros de fin de mois, permettent de découvrir des établissements et des lieux dans le Beaujolais, comme ce fut le cas au restaurant du Cèdre à Villefranche, au Domaine Albert de Pommiers, ou dans des caveaux. Avant cela nous nous retrouvons le premier jeudi de chaque mois au restaurant La Cantalade à Villefranche, et avons baptisé cette rencontre « Les informelles ». Autour du 15 du mois, des ateliers ou conférences sont prévus par les adhérentes comme ce fut le cas de « Dessin et peinture sur le thème de Matisse », par une conférence sur le bio, ou « Mieux connaître la GED, gestion et dématérialisation des documents en entreprise ». Afin de marquer notre attachement au territoire, nous avons souhaité avec Marielle Velut, être intronisées Compagnon du Beaujolais, et nous adhérons mutuellement aux structures associatives fondées par certaines d’entre nous. J’ai cependant tout autant de plaisir à garder deux jours par semaine, ma petite-fille Lison de 8 ans, avec laquelle nous partageons une passion commune : le cinéma. » Nicole Pacard a fait son entrée dans l’association « Agir avec elles en Beaujolais », en 2008, avant d’en devenir présidente pour la troisième année, soit pour elle, une suite logique à une carrière professionnelle terminée en 2010. Fille de commerçants lyonnais, Nicole fut enquêtrice à l’Urssaf pendant 42 ans, côtoyant et aidant les petites et moyennes entreprises.

© Marie-France Balandras

Nicole Pacard : « 93 adhérentes pour Agir avec elles »

A

uteure de livres de recettes de cuisine car cuisinière dans l’âme, elle a lancé « La cuisine de Nadjette » et ses ateliers de cuisine enfants, ados, adultes. Elle est aussi membre « d’Agir avec elles » et dernièrement présidente de l’association qu’elle a mis deux ans à créer : « Equilibr’Emoi ». Pour Nadjette, à la base, le repas est un moment de convivialité qu’il faut partager. Elle a appris non seulement de ses origines méditerranéennes, mais aussi de ses nombreux voyages et en se formant à l’institut Paul Bocuse. Ses livres de recettes, une vingtaine déjà, se vendent comme des petits pains dans les librairies et sur internet, depuis les recettes de pâtisseries, en passant par la cuisine de tous les jours, la cuisine et pâtisserie orientale, ce sont des milliers d’exemplaires qui circulent hors frontières. Parmi celles-ci « 200 recettes à la bière », « le meilleur du foie gras », « grillades et plancha », « les petits pots et plats pour bébés », ou encore « gâteaux magiques », les « cousous », « recettes de Ramadan » ou les « barbecues entre potes »… que l’on trouve à la Fnac. Manger équilibré a été un souci pour Nadjette, en surpoids après ses accouchements, et elle s’est préparée, avec des professionnels tels un diététicien, une sophrologue, un professeur de danse, autant qu’un médecin de l’hôpital Nord-Ouest de Villefranche, séduits par son analyse et son concept. Equilibr’Emoi, une originalité qui était à trouver, comme elle avait réussi seule à innover dans la manière d’éliminer les kilos en trop. Nadjette a souhaité aider les autres, en proposant des solutions de groupe, des soirées à thème, des journées de marche… « Seule c’est bien trop difficile », rajoute Nadjette ! Alors avec Sandrine, Delphine, Isabelle, Florence, Djamila, elles ont concocté un programme pour accompagner tous ceux, hommes et femmes, qui accepteront un nouveau bien être, alliant l’apprentissage de menus, à l’équilibre et à la forme, en oubliant les régimes inutiles et contraignants ! ●

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éco

X’TREME COLOR

Cofondateurs de la société X’Treme Color, Jerry Large et Christophe Goutay ont fêté les 10 ans de leur aventure entrepreneuriale. Depuis 2014, la marque caladoise a franchisé plus d’une vingtaine de professionnels en France. Et ne compte pas s’arrêter là !

M

axime Schaffuser n’a pas boudé son plaisir. Il comptait parmi les 200 invités de la soirée des 10 ans de X’treme Color (lire p. 32-33). Dernier franchisé de la marque, ce professionnel breton s’apprête à lancer la déclinaison armoricaine du spécialiste de la carrosserie et retouche peinture. « Nous sommes très implantés en Bretagne depuis que nous avons lancé nos franchises en 2014 », rappelle

© Michel Goiffon

Une success story caladoise

Jerry Large et Christophe Goutay © Michel Goiffon Jerry Large. Mis en place avec Jean-Luc Cohen

(Framboise Consulting), ce format choisi pour mailler le réseau national est un succès. « Nous apportons une formation initiale de sept semaines en atelier pour une ou deux personnes maximum. Quand le concessionnaire est prêt, nous l’accompagnons pendant la première semaine dans son secteur pour l’assister dans ses démarches commerciales, les démonstrations… », rappelle Christophe Goutay. Fin 2017, le réseau X’Treme Color s’appuiera sur une trentaine de franchises nationales.

100 000 euros seront investis en 2017 Carrosserie, peinture, jantes, pare-chocs, rétros, baguettes, poignées, vitres teintées… Le champ de compétence est exhaustif et les coûts pour le client divisés par trois. « Nos maîtres mots :

qualité, rapidité, exigence. » Une formule que Jerry et Christophe appliquent aussi au développement de X’Treme Color. En 2017, les boss prévoient de développer la surface de l’atelier pour élargir leur pôle de formation, avec la mise en place de quatre postes comprenant ponts et systèmes d’aspiration. « Hors acquisition des murs de la cellule voisine, cela représente un investissement de l’ordre de 100 000 euros », explique Jerry. Parmi les autres projets : un renforcement de l’implantation sur le grand Sud-Ouest et l’Alsace, mais également en Europe francophone ainsi qu’une plus grande visibilité sur le segment des particuliers. À toute berzingue ! ●

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Évènement

1ère ÉDITION DU DIGITAL FORUM BEAUJOLAIS 3.0 C’

est entre les murs de la salle des Échevins que se déroulera la première édition du Digital Forum Beaujolais 3.0, le 31 mars prochain. Fruit d’une forte collaboration entre l’Agglomération VillefrancheBeaujolais-Saône, la CCI Beaujolais et Pôle Emploi, cet événement vise à rassembler en un même lieu toutes les opportunités offertes par le territoire en matière de formation et d’emploi liées à l’univers du numérique. Entre le lancement de l’école du numérique WebForce3 en novembre dernier sur le campus du Martelet (Limas) et la mise en place d’un pôle numérique sur la ZI Nord (Arnas), « c’est très clairement une étape supplémentaire dans le projet économique que nous voulons pour notre territoire », explique Daniel Faurite, le président de l’Agglo. « Nous voulons apporter des compétences nouvelles et permettre à toutes nos entreprises d’aller chercher dans le numérique les moyens de se démarquer », ajoute-t-il. Au programme de la journée, des job datings, des démonstrations, mais aussi des conférences-débats qui se dérouleront au cinéma Les 400 Coups sur les thématiques Métiers, Communication, Commerce, Sécurité et 3D. Éric Benrey (MyBlueShip, récompensée par un « CES Innovation Award » à Las Vegas en janvier 2017), Alexandre Fourtoy (1Kubator), Renaud Quintin (Acheteza.com), Nicolas Hernandez (Aleph), Catherine Schatz (Epitech), Alain Assouline (WebForce 3), Jean-Baptiste Monin (ITLe 31 mars 2017 – De 10 heures à 17 heures AKADEMY), Lionel Brunnengreber (MyAngel) ou Salle des Échevins – 96, rue de la sous-préfecture encore Charles Haros (Destination VR, réalité 69400 Villefranche-sur-Saône virtuelle) comptent déjà parmi les intervenants Plus d’informations à venir sur www.agglo-villefranche.fr de cette première édition du Digital Forum et sur la page Facebook du magazine le Nouveau. Beaujolais 3.0 et qui s’annonce d’ores et déjà comme un rendez-vous à ne pas manquer. ●

© DR

DIGITAL FORUM BEAUJOLAIS 3.0

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CSV

LA GALERIE DES PRÉSIDENTS Camille Meunier (fondateur) 1908/1909 – Henri Boujard 1909/1910 – Armand Carrel 1910/1914 – Camille Monnery 1914/1919 – Camille Meunier 1919/1921 – M. Gaillot 1921/1926 – Jean Bonthoux 1926/1933 et Pierre Montmartin, président de la commission rugby 1926/1931 – Paul Neyret-Bonthoux 1934/1936 – Mathieu Poyeton 1946/1949 – Pierre Deverchère 1949/1954 – Albert Festas 1954/1956 – Louis Lucchini 1956/1957 – André Ferrer 1957/1958 – Jean Martin 1958/1960 – Paul Boury 1960/1967 – Geogres Cinquinet Marcel Goujon 1967/1968 – G. Cinquin 1968/1979 – Edmond Curtiaud 1979/1982 – Roger Chatelard 1982/1992 – Jean-Luc Guénichon, René Vaudant et Gérard Mitton 1992/1995 – G. Mitton, R. Vaudant et Sylvain Rosier 2000/2001 – G. Mitton et R. Vaudant 2001/2002 – Philippe Dubure 2002/2004 – Marc Alloin 2004/2005 – M. Alloin et Jean-Michel Cortesi 2005/2006 – Jean-Louis Alloin 2006/2015 – Depuis 2015, Frédéric Miguet

CSV SAISON 2016-17 Niveaux de compétition : Fédérale 2 et Fédérale B Saison 2015-2016 : 7e de la poule 3 en Fédérale 2 Référent sportif : Benjamin Boyet Entraîneurs : Benjamin Boyet, Franck Kaninka, Yann Dubost, Fabien Ronne Préparation physique : Jérôme Chatelard, Maxime Moulin Soigneur : Mayeul Peyron Dirigeants d'équipe : Christian Dubost, Pascal Geoffray, Fredéric Hertzog, Myriam Hertzog De g. à d . : Sullivann Gonin (capitaine de l’équipe 1 du CSV), Alain Husson (comité directeur du CSV), Gérard Mitton (ancien joueur et ancien président du CSV), Frédéric Miguet (président du CSV), René Vaudant (ancien joueur et ancien président du CSV), Claude Mélinon dit « Brousse » (ancien joueur du CSV) et Roger Chatelard (ancien joueur et ancien président du CSV).

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LES

GUEULES DU

CSV

Du col bleu au col blanc ? Voyez plutôt ces hommes sur le gazon de l’Escale, réunis pour une photo historique. Ils ont tous porté un jour le col bleu du CSV. Le nez dans la glaise à pousser comme des ânes. Le froid jusqu’aux os. Ils connaissent. Ils savent la douleur et la joie. Rugbymen pratiquants, ils le furent, pour la majorité d’entre eux, bien après leur carrière sportive. Fidèles à leur chapelle où, gamins, ils servaient déjà la messe à l’école de rugby. Le col blanc, celui de la chemise brodée aux couleurs du CSV, cache désormais le cou de taureau qui jadis poussait en première ligne. Ils savent la solitude, parfois, du dirigeant. Ils l’ont éprouvée. Ces hommes sur le gazon de l’Escale se nomment Gonin, Husson, Mitton, Miguet, Vaudant, Mélinon, Chatelard. Ce sont les « gueules » du CSV. Parfois grandes, souvent fines, elles ont écrit, écrivent et écriront l’histoire du club. Depuis 1908. Bienvenue au Cercle Sportif Villefranche-Beaujolais. Par Benjamin Solly, Marie-France Balandras et Fabrice Petit – Photo Michel Goiffon

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CSV

L’HISTOIRE DU CSV

Des pionniers aux tauliers

© Louis Peyron

Ce dimanche 19 juillet 1908 au café Jarlat, place du Promenoir, une vingtaine d’élèves du collège Claude Bernard, rompus à la pratique du « rugby football », décide de se monter en équipe. C’est l’acte de naissance (presque) officiel du Cercle Sportif de Villefranche, dont les statuts seront déposés en 1912.

L’

histoire ne dit pas ce qu’ils ont bu ou le temps qu’il faisait. Seulement, la vingtaine de potes réunis à la terrasse du « Jarlat » s’imaginait-elle écrire le premier chapitre du grand livre du sport caladois ? Certes, le Cercle Sportif de Villefranche (CSV) babille jusqu’au 28 novembre 1912, date de dépôt des statuts. Mais c’est bien dès 1908 qu’il voit le jour. Outil omnisport proposant à l’origine l’Athlétisme, le Cross-Country et le Football-Rugby, le CSV s’organise autour d’un premier bureau directeur piloté par le président fondateur Camille Meunier . Le maire de Villefranche François Dufaitre accompagne l’aventure et accepte de

prêter les premiers terrains d’entraînement. Les infrastructures sportives tiennent encore du roman d’anticipation et les jeunes pionniers de l’Ovalie caladoise doivent faire avec ce qu’ils ont. Au Bordelan, le 6 décembre 1908, le tout premier match du CSV face au lycée Ampère de Lyon tient du folklore. « Les dimensions du terrain sont établies au jugé, les buts faits à l’aide de perches, quatre bâtons servent d’angle de touche. »(1) Les maillots blancs barrés d’une bande azur (2,50 F) et les souliers à crampons (8,50 F) sont à la charge des joueurs. En janvier 1909, l’Union des Sociétés Françaises de Sports Athlétiques (Usfsa) donne un avis

favorable à la demande d’affiliation du CSV, qui sera classé en 5e série. Mais l’imminence du premier conflit mondial grippe la machine. Pendant la Grande Guerre, seuls quatre rencontres d’athlétisme et neuf matches de rugby se déroulent à Villefranche. Moribond, le CSV est maintenu sous assistance respiratoire par Camille Monnery qui occupe tour à tour chacun des postes du bureau, tout en participant aux rares événements sportifs proposés par le Cercle. Dès 1920, après avoir pataugé du Bordelan au pré Josserand, en passant par le champ Boisson, la chapelle d’Ouilly et la piste à « Bérard » (Limas), le CSV (1) CSV, le livre du centenaire (1908-2008).

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AU COMMENCEMENT ÉTAIT LA SOULE Dossier complet ce mois dans le Nouveau sur l’équipe de Rugby de Villefranche, le CSV. Bien sûr, pour leur chronique, les éditions Héraclite auraient pu déclarer forfait. Jeter l’éponge dans un combat qui n’était pas le leur. Et pourtant…

C

onnaissez-vous ce sport très ancien qu’on appelait « la Soule » ? Ancêtre archaïque du Rugby au temps de nos lointains seigneurs féodaux, et dont il est fait mention dès le XIIe siècle. Passer là-dessus sans en dire un mot serait un égarement absolu. « L’âme de nos villages », « l’esprit de village », n’existe en vérité que par ceux qui la défendent. L’ont défendu. Querelle de clocher balle au pied. « La Soule » était le nom d’une balle très rustique, le plus souvent constituée d’une simple vessie de porc. Celle-ci était le temps du jeu – plusieurs jours quelquefois – au centre de toutes les agitations, l’objectif Chaque mois, l’auteur et éditeur Damien Corban pose sa patte et sa plume sur notre thème du mois. En mars, nous avons bien tenté de renvoyer cet amoureux du Beaujolais dans ses 22 avec un sujet rugby dont il est, a priori, peu familier. Mais comme nos rugbymen du CSV, le natif de Salles a de la ressource. Essai transformé !

simple de l’équipe de chaque village consistant à la ramener en territoire ennemi, dans un en-but préalablement défini. La règle principale étant qu’il y en avait bien peu ; que seuls les hommes de bonne vigueur y pouvaient participer. Plusieurs dizaines, centaines même de participants à ces cavalcades guerrières devaient alors, par tous les moyens, trouver à désigner un vainqueur. Comment ne pas rêver pareilles batailles, sur les terres des seigneurs d’Oingt et des comtes de Forez, Guichard le vieux ou Robert d’Oingt se délectant du spectacle des habitants de ses terres, remontant vaillamment la soule sous les bras, contre vents et marées, se parant de tous les coups violents de l’adversaire, pour venir jusqu’au promontoire rocheux de Ternand ? Comment ne pas les voir arriver jusqu’à ses remparts légendaires, barrant la vallée de l’Azergues, pour approcher enfin de la porte de la ville, en-but inatteignable ? C’est là sûrement simple songe. Barbarie évidente aux yeux de nombre de nos contemporains, qui se représenteront, sur le

© Delcampe

EN PARTENARIAT AVEC LES

bord de chemin, les corps de tous ces concurrents amochés, sacrifiés pour que l’un d’entre eux signe la victoire. Beaucoup s’en offusqueront. L’esprit de compétition est pourtant dans le cœur même de l’homme, qu’on le veuille ou non. Et il faut bien lâcher bride parfois pour s’en défaire, et faire agape ensuite quand le combat est terminé. Encore aujourd’hui, la vie est là, simple, forte, dans nos cœurs battant à tout rompre, quand l’essai est sur le point d’être transformé ! La vie est là, sur ces hauteurs, où se forment nos batailles rangées ! Et la victoire en spectacle devient la victoire de tous ceux qui la regardent. C’est là, amour de nos terres. Le pays Beaujolais est un pays toujours Gaulois, jamais conquis par les affres de l’austérité intellectuelle ou religieuse. Le pays Beaujolais est un pays qui danse, qui boit, qui aime, qui combat. Et l’esprit de l’ovalie a en vérité tous les atours du vivre ensemble à la Beaujolaise, respect et fair-play pareils à la fraternité qui est nôtre quand, tous, nous sommes réunis et en fête, autour d’un tonneau, les pieds dans les mêmes graviers, et les yeux sur la couleur rubis du même vin, quand bien même nous aimons à nous chamailler. Reste de ces temps anciens…●

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CSV

fait l’acquisition du terrain de la Chartonnière, qu’il utilise depuis 1912, pour la somme de 12 000 francs. C’est la naissance du Stade de la Chartonnière inauguré le 5 octobre 1920 au son des notes de l’Union Musicale. « Les douches n’existent pas et on se lave dans le Nizerand »(1) Si les dirigeants sont ambitieux, le terrain suit. En 1919, le CSV remporte son premier trophée officiel : la Coupe de l’Avenir. Tout semble bien lancé mais les années vingt seront celles de l’implosion du CSV. Le Football Club de Villefranche en Beaujolais (FCVB) voit le jour en 1926 tout comme le Tennis Club de Villefranche. Le Cercle ne conserve que le rugby et l’athlétisme, qui finira par quitter le giron en 1930. En interne, les graves dissensions qui auraient pu avoir raison du club feront

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finalement émerger une paire de rénovateurs du rugby caladois, les industriels Jean Bonthoux et Pierre Montmartin qui prennent respectivement la présidence et la viceprésidence du CSV le 3 mars 1927.

1932, les caladois au paradis « À partir des années 1930, l’aventure sportive deviendra le projet de toute une ville », explique l’actuel président Frédéric Miguet. Porté par deux acteurs économiques majeurs de la Calade, le CSV s’illustre déjà sur la pelouse en enlevant le titre de Champion du Lyonnais 2e série (19291930). Le décès prématuré de Pierre Montmartin, le 31 août 1931, n’enraye pas la dynamique et le CSV est sacré champion de France Honneur en 1931-1932. Face au Racing

C l u b Chalonnais, ce 5 mai 1932, l’ailier Joanny Vallet

intercepte la gonfle et file vers la terre promise pour écrire une des plus belles pages du rugby caladois (CSV 3-0 RCC). Promis à l’Élite la saison suivante, le CSV sera reclassé arbitrairement par la Fédération, faisant les frais de la réintégration des clubs dissidents qui avait adhéré à l’Ufra. Injuste et terriblement frustrant, la poule qu’avaient intégrée les Caladois comptait pourtant l’US Perpignan, le RC Toulon, l’AS Béziers, l’US Romans, le FC Grenoble, le CS Vienne et le FC Lyon. Le club aurait pu prendre sa revanche sur le sort lors de la saison 19351936 mais le FC Lyon lui barre finalement la route en finale du championnat de France Honneur. En parallèle, le CSV construit sa filière sportive avec la naissance de l’école de Rugby dès 1933 et la mise en place de la première équipe Junior en 1936. Le stade de la Chartonnière, rebaptisé stade Montmartin en hommage au président disparu, s’équipe de tribunes en « dur » à partir de 1936. Le 22 décembre, le conseil municipal de Villefranche, sous la présidence d’ Armand Chouffet, acquiert un terrain de 41 566 m2 à M. de Longevialle . Deux ans plus tard, le « Municipal », qui deviendra stade Armand Chouffet dès 1958, sera inauguré. Au niveau sportif et au niveau des infrastructures, le CSV présente d’excellents temps de passage. Mais une fois de plus, la montée des périls va figer

Le CSV version 1919, vainqueur de la Coupe de l’Avenir.

CHAMPIONS DE FRANCE HONNEUR 1932 Dumont, Vallet, Sécrétant, les stars du CSV

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Le Beaujolais ne cesse de titiller la Bourgogne, même sur un terrain de rugby, et ça ne date pas d’hier. En 1932, la finale du championnat de France Honneur s’est disputée à Mâcon entre Chalon-sur-Saône et Villefranche-sur-Saône. Le stade du Breuil a connu une affluence record ce 5 mai, avec 1 500 Caladois qui avaient fait le déplacement en train et car jusqu’à Mâcon pour assister à une victoire assurée par l’essai de l’ailier Joanny Vallet. Le CSV a alors pu accrocher à son palmarès le titre qui orne toujours fièrement les murs du club house. À cette époque, on vibre pour les exploits du capitaine Dumont, véritable fer de lance de cette génération dorée. À la différence de son coéquipier Léon Secrétant qui honora les postes d’entraîneur et de dirigeant, le fier capitaine ne laissa qu’une trace sportive au club. Mais quelle trace ! Par la suite, les champions 1932 composèrent un club qui se réunissait fréquemment, notamment pour fêter les grands anniversaires du CSV. La première vitrine de l’institution rugbystique. (1) CSV, le livre du centenaire (1908-2008).

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Le renouveau par la formation Ensommeillée depuis les années de guerre, l’école de Rugby se réveille en 1949 sous l’impulsion de René Barnoud. C’est le début de la présidence de Pierre Deverchère . Un jeune impétrant de l’Ovalie, Roger Chatelard, essuie les plâtres de la nouvelle structure. « J’ai été formé en troisième ligne par Philippe Delmotte dès l’âge de 15 ans », rappelle l’ancien président du CSV, qui en fut également le capitaine emblématique. Tout sauf anecdotique. En effet, l’école de Rugby a profondément marqué tous ceux qui y sont passés. Rigueur, discipline, mais également vision du jeu, la « patte » de la

© Maison du Patrimoine

l a b o n n e mécanique. Les directives de Vichy détricotent l’ouvrage du Cercle. Le CSV est dissout pour laisser place au Cercle Sportif de Villefranche qui réintègre en son sein l’ensemble des disciplines sportives. Si le président Paul Neyret-Bonthoux souhaite conserver cette formule au sortir du conflit, le CSV reprend sa liberté autour de nouveaux statuts à partir de 1946. La fin des années 1940 prend des allures de purge et le plus jeune président de l’histoire du CSV, Mathieu Poyeton (22 ans), colmate les voies d’eau. Relégué en championnat régional de Promotion, le CSV peut pourtant dormir sur ses deux oreilles. Du côté de l’école de Rugby, la génération d’apprentis rugbymen qui incube marquera sportivement et administrativement le club. Premier signe d’un futur qui s’annonce sous les meilleurs auspices, le junior caladois René Saint Pé est intégré dans la sélection du Lyonnais dès 1949.

© Delacampe

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Le stade Armand-Chouffet.

formation caladoise n’est pas un vain mot. « Savoir ramasser les ballons, savoir faire des passes de deux côtés… À l’école de Rugby, Claude Sardot nous a formés à la gestuelle, au jeu », explique Philippe Chatelard , l’ancien capitaine des « bleu et blanc » lors de la montée en 1ère division (1983). L’approche rugbystique estampillée CSV pourrait rappeler ce que la Perfide Albion(2) nomme French Flair : du jeu aéré, au large, des passes redoublées, des feintes… On est bien loin du rugby chantier joué la tête dans le gazon, où la multiplication des temps de jeu est inversement proportionnelle aux mètres de terrain gagnés.

« Claude Sardot comparait souvent le ballon à un œuf, qu’il fallait choyer et protéger. » Finaliste du championnat de France Honneur en 1951, l’équipe fanion va hiberner pendant près de trois décennies en troisième division. Des individualités prometteuses émergent toutefois pendant cette période, comme Eugène Papastratidès qui se classe deuxième du concours jeune joueur en 1964. Cette même année, l’école de Rugby est sacrée championne du Lyonnais et l’équipe 1 remporte le challenge Rhône-Alpes.

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© Louis Peyron

L’ÉCOLE DE RUGBY DU CSV Le moteur de la formation Tous ceux qui sont passés par l’école de rugby vous diront la même chose. C’est une école du jeu et une école de la vie. Créée dès 1933, l’école de Rugby du CSV fonctionne, à l’origine, autour de deux catégories : la première jusqu’à 15 ans et la seconde de 15 à 18 ans. L’école est ouverte l’été seulement. Ce projet éducatif est relancé après la guerre sous la houlette de René Barnoud et de Philippe Delmotte, assistés de Claude Sardot dès 1953. Plusieurs fois champions du Lyonnais, champions du Rhône, les jeunes flambent sous le maillot du CSV. Labellisée en 2007 par la Fédération française de rugby, l’école de rugby du CSV compte aujourd’hui plus de 230 licenciés. Malgré le grand nombre de jeunes joueurs, la qualité de la formation reste la priorité première de l’équipe d’éducateurs du CSV. Chaque année, l’école de rugby prend part à un grand nombre de tournois départementaux et régionaux et remporte de nombreux trophées. À chaque niveau d’âge, une équipe de bénévoles s’engage dans l’encadrement et le suivi des jeunes pour leur permettre d’évoluer dans les meilleures conditions possibles. Une charte des parents et des éducateurs lient les deux parties. L’école de Rugby est placée sous la responsabilité de Nicolas Leroy et compte 230 élèves.

(2) surnom de l’Angleterre : notre meilleur énemie au Rugby.

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© Collection privée

L’équipe du CSV en 1949-1950.

Sous l’impulsion successive des présidents Paul Boury, Georges Cinquin et Edmond Curtiaux, le CSV renforce sa position d’institution dans le paysage caladois et beaujolais. En septembre 1966, un groupe de joueurs rangé des crampons remet à l’honneur l’Amicale des Anciens du CSV. L’association compte parmi ses faits d’arme l’organisation d’une rencontre de prestige entre anciens internationaux et sélectionnés à l’occasion du 60e anniversaire du CSV. Le 17 mai 1969, les internationaux Jean Dauger et Pierre Albaladejo foulent la pelouse d’Armand Chouffet devant des milliers de spectateurs. Le vulcanologue Haroun Tazzief est de la partie. Il rechaussera les crampons lors du 40 e anniversaire du titre de champion de France, en 1972, pour un nouveau match de gala organisé par l’Amicale des Anciens. JeanLuc Guénichon, joueur puis président du club, se souvient de cet « esprit de famille » dépassant largement le cadre sportif. « Daniel Derrien avait convaincu le CSV de me faire venir et le club m’a aidé à m’installer professionnellement à Béligny », explique le kinésithérapeute. Cette approche complète, résolument humaine,

explique la fidélité des joueurs aux couleurs et leur implication dans le club au sortir de leur carrière sportive.

1983-1984, le CSV dans la cour des grands Le renouveau se matérialise par le jeu lors de la saison 1975-1976. Emmenée par l’entraîneur Jean-Claude Jaudinaud et Jacques « Pépé » Bouis, l’équipe B du CSV enlève le titre de champion de France des équipes réserves (3e division). Il y a de la magie dans cette équipe qui porte en son sein les valeurs du club. Sur 37 joueurs, 24 sont issus de l’école caladoise. On retrouve à l’avant Claude Mélinon, dit « Brousse », 44 ans passés. Buteurs en finale face à Brioude, l’arrière René Vaudant et l’ouvreur Gérard Mitton prendront plus tard les rênes du CSV. La dynamique est bien lancée et les Caladois

Créée en 1947, l’Amicale des Anciens du CSV reprend des couleurs en 1966 sous l’impulsion d’ Edmond Curtiaud. Le 24 septembre, il fait partie des joueurs qui se réunissent au bar de Jean Millet, ancien du CSV, pour rebrancher l’association. Après le fondateur Edouard Mury et Jean Renaud, Curtiaud occupe la présidence, avec un bureau composé de René Saint-Pé (trésorier), Louis Fessaguet (trésorier adjoint), René Dumas (secrétaire général). Tous les champions de France 1932 sont membre d’honneur de l’Amicale des Anciens, qui fait vivre l’institution CSV dans des agapes où chaque souvenir se transforme en épopée. L’Amicale est également à l’initiative de nombreux matchs de prestige qu’elle organise. Par son réseau, ce sont de nombreux cadors du rugby qu’elle attire à Armand Chouffet pour des rencontres de gala. Présidée par Patrick Richiero depuis 2015, l’Amicale propose ses mâchons et ses concours de boules, avec en point d’orgue le banquet estival de juin. L’Amicale compte à ce jour 80 inscrits, dont le plus ancien, Paul Sarrat, est âgé de 90 ans. Longue vie !

© Le Progrè s

AMICALE DES ANCIENS DU CSV Les gardiens du temple

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écrasent tout sur leur passage. Pépite de la formation locale, le deuxième ligne Philippe Chatelard participe à la montée en 2e division en 1977. Un porte-bonheur pour le club, pétri de talent. Lorsqu’il retrouve les « Bleu et Blanc »


Š Michel Goiffon

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l’opticien lunetier du


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Les champions de 1976. © CSV

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Direction la 2e division (1977).

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SAISON 83-84 Maudit point de pénalité Pour sa première saison dans l’Élite, le CSV fait jeu égal avec ses adversaires. Mais il traîne un point de pénalité après un match face au Racing qui pourrait l’handicaper au moment du décompte final. Sur le gazon, le CSV réalise quelques performances majuscules, comme cette victoire en championnat au Creusot, futur finaliste du groupe B, ou cet exploit en coupe de France face à Romans, pensionnaire du groupe A de la 1re division. Le parcours en Coupe prend face à Carcassonne et les Bleu et Blanc sont au coude à coude en championnat pour prendre un ticket dans le wagon de tête. Après une victoire face au LOU, le CSV reste pourtant à quai, la victoire de Limoges à Cahors enterrant les espoirs caladois. Ce point de pénalité, qui prive les caladois d’une qualification pour les phases finales, est doublement cruel. Selon les règles en vigueur, il reconduit les caladois en deuxième division. Un cas d’école qui provoquera la révision de ce point de règlement, fortement contestable, dès la saison suivante.

© Collection Privée

DR

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en 1983 après des passages à Montferrand et Bourg, le fils prodigue devenu capitaine emmène ses hommes sur le toit du rugby national. Pour la première fois de son histoire, le CSV va découvrir l’Élite dans le groupe B de la première division avec Arras, le LOU, Montchanin, Vichy, le Racing Club de France le Creusot et le Stade Clermontois. Face au prestigieux Racing, dont il partage les couleurs, le CSV voit débarquer les Paparemborde, Lafond, Destribats, Blanc, sur la pelouse de Chouffet. Sur le terrain, le CSV est à la hauteur des espérances porté par le président Roger Chatelard, qui succède à Edmond Curtiaud, et de l’entraîneurjoueur Jean-François Perche. La saison est bonne mais les technocrates du rugby et leur règlement alambiqué auront raison des belles promesses caladoises. Pour un point de pénalité, le CSV est finalement relégué en 2e division dès la saison suivante. Deux événements marqueront la fin de la décennie : l’organisation de la rencontre internationale entre l’Écosse B et la France B à Armand Chouffet devant 4 500 spectateurs, le 2 mars 1986, grâce au travail du secrétaire général du club René Dumas et la mise en place d’une section sport études Rugby au lycée Louis Armand à partir de 1987. Le CSV taille encore et toujours la veine de la formation qui fait son ADN. Si les années quatre-vingt dix sont marquées par des turbulences après deux

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STADE DE L’ESCALE Une histoire de chèvres et de sangliers

© Michel Goiffon

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Ouvert depuis le 1er septembre 2007, le complexe de l’Escale est situé à la sortie d’Arnas, en direction du Beaujolais, le long de la RD 43. Il s’étend sur une superficie de 16 ha et dispose de nombreux équipements tournés vers le rugby, dont le terrain d’honneur avec une tribune de 1 500 places assises et 2 500 places debout (autour du terrain), trois terrains d’entraînement dont un synthétique et un parking de 400 places pour le public. Après avoir « labouré » à ses débuts les différents prés de la ville, puis devenu club résident du stade de la Chartonnière, rebaptisé « Pierre Montmartin » dès 1920, le CSV tient son écrin sportif, à l’échelle territoriale du Beaujolais. Mais la naissance de ce projet d’infrastructure mérite le détour. Tout commence en 2001. « On jouait un dimanche contre Givors un derby bouillant qui devait se dérouler à Armand Chouffet », explique l’ancien président René Vaudant. Mais voilà, la cohabitation avec les footeux du FCVB est compliquée à Armand Chouffet. La pomme de discorde ? Le terrain, qui souffre énormément sous les crampons des rugbymen locaux, rebaptisés les « sangliers du CSV. » « Le matin du match, Daniel Lièvre, l’adjoint au sport, m’appelle pour me signifier que la rencontre se déroulera finalement à Montmartin. » Branlebas de combat du côté du club, la logistique prévue du côté de Chouffet est rapatriée en urgence à Montmartin. Au siège du CSV, la colère monte. « Je me suis fait incendier », se souvient René Vaudant. Idem du côté des tribunes, le public ne comprend pas ce rétropédalage de dernière minute. « On avait loué une sono, j’ai pris le micro pour expliquer la situation aux supporters », sourit-il. Le texte était ciselé, préparé. « J’ai terminé mon discours en disant : ‘les sangliers du rugby n’abimeront pas la belle herbe verte pour les chèvres du football’. » Effet quasi immédiat ! La formule fait les gros titres de la presse locale dès le lendemain, provoquant la colère du maire de Villefranche Jean-Jacques Pignard. Le président du FCVB, Jean Gachon, répond par presse interposée et Pignard finit par réunir le mercredi suivant les deux protagonistes dans son bureau. « Le maire nous dit : ‘écoutez les gars, ce n’est plus possible de fonctionner comme ça, on fait un stade pour une équipe’» L’édile caladois porte le projet avec l’Agglo et le Conseil général. Le complexe sportif de L’Escale est lancé. Les sites sont étudiés. On envisage un agrandissement de Montmartin avant de loucher sur un terrain le long du Nizerand, derrière le lycée Louis Armand, mais la superficie se révèle insuffisante. Ce sera finalement Arnas.

manifestations extra-sportives budgétivores, le CSV fait face. Ses partenaires l’épaulent et la municipalité donne sa caution pour un prêt indispensable à la survie du club. Après dix années de bons et loyaux services, couronnés de succès sportifs, le président Roger Chatelard laisse le fauteuil au triumvirat GuénichonVaudant-Mitton en 1992. René Vaudant et

Gérard Mitton occuperont le poste, conjointement ou individuellement, jusqu’en 2002. Le CSV replonge en 3e division à la fin de l’année 1995. Mais les années 2000 marquent une nouvelle embellie sportive avec la montée en 2e division et un aller-retour en Fédérale 1 en 2003. Dans le même temps, la municipalité et la communauté d’agglomération engagent une réflexion sur une nouvelle infrastructure sportive pour le territoire. Le

projet du nouveau stade, l’Escale (Arnas), est porté sur les fonts baptismaux après quelques frictions bon enfant avec le FCVB. Dès 2006, l’industriel Jean-Louis Alloin prend les rênes du club pour le stabiliser et le renflouer. Depuis le 6 juillet 2015, c’est un homme issu du sérail qui gouverne aux destinées du club. Ancien « talon » du CSV, le maire de Fleurie Frédéric Miguet a porté le bleu et le blanc de 1974 à 1986, passant notamment par l’école de Rugby. Filière CSV. ●

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1987 : Le rugby fait son entrée au lycée

1976 : Un deuxième titre pour le CSV

C’est à Edmond Curtiaud, ancien président du CSV, que l’on doit l’initiative de la création d’une section sport études rugby au lycée Louis-Armand. En 1987, elle a ouvert ses portes aux cadets puis aux juniors la rentrée suivante. La densité du sport caladois et la persévérance de ses acteurs, dont le Cercle Sportif de Villefranche, ont permis la naissance de ce nouveau cursus, le 7e en France à l’époque. Aujourd’hui, l’établissement scolaire abrite un pôle espoirs de la FFR et une classe à horaires aménagés pour le rugby, témoignage de l’importance de l’ovalie en Calade.

La Fédération mettait en jeu un titre de champion de France des Réserves de 3 e division. Un bouclier que les joueurs réservistes caladois, qui affichaient cette saison-là un nombre insolent de victoires (aucune défaite au compteur !) avaient à cœur de rapporter à la maison. Après une belle demi-finale contre Meaux, ce fut sur le La Fédération française de rugby avait terrain d’Annonay, contre Brioude, que la partie s’est jouée, et confié aux rugbymen caladois le soin soldée une nouvelle fois par une victoire des "Bleu & Blanc". Cinq d’organiser la rencontre Écosse B – cents supporters avaient fait le déplacement jusqu’en Ardèche France B. La présentation officielle de la pour encourager le CSV. rencontre avait alors attiré plus de 600 amis du rugby à la salle des sports, réception à laquelle prenaient également part les officiels des deux nations mais aussi de nombreuses personnalités. 4 500 spectateurs s’étaient pressés Ce n’est pas toujours l’équipe première qui ajoute des au stade Armand-Chouffet pour assister à ce moment lignes au palmarès des "Bleu & Blanc" sur les terrains. exceptionnel. 31 ans plus tard, le CSV reçoit les juniors En 2005, alors que l’équipe fanion terminait sa saison tricolores et leurs homologues gallois. en 16e de finale contre Nantes, l’équipe réserve a continué son bonhomme de chemin et gravi les échelons de son propre championnat. Après la demifinale contre Marseille à Porte-lès-Valence, c’est toujours dans le Sud que s’est jouée l’ultime rencontre, affrontant les Toulousains et rapportant à Villefranche le bouclier du vainqueur.

1986 : Le CSV reçoit la France et l’Écosse

2006 : Les juniors en finale du championnat de France Balandrade

2005 : Le CSV domine la Fédérale B à XII

2014 : Les cadets Teulière finalistes du championnat de France Arthur Helmich, Thibaut Bitter, Thomas Maquin, Jonathan Labrosse, Thomas Floret, Erwan Rekik, Jean Lauféron, Axel Magnez… des noms qu’on lit aujourd’hui sur la feuille de match en équipe senior et qu’on peut lire sur un trophée commémorant la finale du championnat de France que nos cadets Teulière ont jouée à Sauvian contre le club de Bizanos. Une saison sans tâche pour les jeunes CSVistes, sans défaite, hormis cette finale mais qui les a soudés et qui démontre une nouvelle fois les qualités de formation du rugby caladois.

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LES ANNÉES

La formation a toujours été un des fers de lance du club. En 1994, les juniors avaient déjà connu la finale du championnat de France Balandrade, ils allaient revivre une aventure similaire 12 ans plus tard. Point de scores fleuves, hormis contre Le Creusot en 16e de finale (31 à 0), les jeunes Caladois sont parvenus à se hisser jusqu’en finale où, à Valence, ils ont affronté Montpellier, un match qui s’est hélas soldé par une défaite 17 à 6.

2016 : Les juniors vainqueurs du challenge du Sud-Est La relève est là, elle le démontre régulièrement sur les terrains. C’est dans le cadre du challenge du SudEst Élite Balandrade que les juniors du CSV ont brillé la saison dernière. Après une demi-finale contre Rumilly, c’est Issoire qu’ils ont retrouvé en finale le 19 juin 2016. Un match des plus serrés, pendant lequel chacune des deux équipes a tout donné pour accrocher le trophée, mais qui fut remporté à la dernière seconde 14 à 13 par les jeunes Caladois.


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OLIVIER JOLY

© CSV

International militaire, sélectionné en équipe de France B, le nom de Jean-Michel Mauron est plus attaché aux « ventres jaunes » qu’aux Bleu et Blanc. Passé par le CSV, c’est à l’US Bressane qu’il laisse une trace. Il est considéré par les supporters burgiens comme le meilleur entraîneur des trois quarts de la région et garde toujours une immense cote de sympathie auprès d’eux.

ALEXANDRE PÉCLIER Né en 1975 à Villefranche-sur-Saône, il était bien naturel qu’Alexandre Péclier fasse ses premières armes sur un terrain de rugby au CSV. Formé en Calade, il fut licencié au club jusqu’à l’âge de 19 ans, avant de partir pour Brive le temps d’une saison, avant de rejoindre le CSBJ, au sein duquel il officie toujours en tant qu’entraîneur. Il a également porté les couleurs de l’ASM Clermont, du LOU et du CA Saint-Étienne. Il a également deux sélections en équipe nationale à son actif et fut meilleur marqueur du championnat de France en 2005 avec Bourgoin-Jallieu.

International scolaire et militaire, sélectionné en équipe de France B, Olivier Joly a porté les couleurs de CSV mais c’est à Bourg qu’il se fait un nom. Il joue un rôle essentiel dans le bon parcours des Bressans qui atteignent les 32e de finale du championnat de France en 1981. Avec Claude Prompt, Jean-Luc Berthaud et Dédé Fouquet, il compose l’attelage qui accompagne le pilier international néozélandais John Drake lors de ce superbe parcours sportif.

DU CSV AUX BLEUS Les coqs caladois

© Lou

ALEXANDRE DUMOULIN DORIAN SEVE International moins de 21 ans et universitaire, ce caladois a porté le Bleu et le Blanc de 1995 à 2004. Pur produit de la formation caladoise, ce troisième ligne a ensuite porté les maillots du FC Grenoble et du LOU Rugby. Ce trentenaire est également une tête bien faite. Titulaire d’un diplôme d’ingénieur (École nationale des Arts et Métiers), Dorian Sève n’officie plus sur les terrains et occupe le poste de Deputy Group Maintenance Manager pour Foraco International SA.

Berjallien de naissance et caladois d’adoption, le trois-quart centre international Alexandre Dumoulin a explosé sous les couleurs du Racing Métro lors de la saison 2014-15 après plusieurs années passées à Bourgoin. Formé au CSV de 2003 à 2005, où il a porté les couleurs du club en minimes et en cadets, le jeune homme de 27 ans a gardé de profondes amitiés en Calade, notamment avec ses anciens coéquipiers Benjamin Bouhy, Eddy Lafond, Thibault Privat et Jérémy Bouillot. En 2015, « La Dume » fête sa première cape chez les A face aux Fidji lors des test-matchs de l’automne. Sélectionné pour la Coupe du Monde 2016, Alexandre Dumoulin joue actuellement pour le Montpellier Héraut Rugby (Top 14).

© US Albi

© CSV

© CSV

JEAN-MICHEL MAURON

MAXIME FRAY Arrivé du foot avec son meilleur ami alors qu’il avait déjà 15 ans, Maxime Fray a découvert le rugby, son ambiance, sa famille… au CSV. En junior, il est parti pour Montpellier où il a évolué en Crabos et en Reichel, pour ensuite poser ses crampons en espoirs à La Rochelle. Après une saison en Fédérale 1 à Mâcon, il est parti pour le Sud-Ouest, à Albi, signant un contrat professionnel et joue depuis en Pro D2. Il a également porté le maillot bleu en équipe de France universitaire. « Je venais aux matchs à Chouffet avec mon père, voir cette ambiance en tribune et après le match m’a donné envie de passer au rugby. Je suis toujours heureux de voir les potes avec qui j’ai joué et qui sont aujourd’hui en équipes seniors comme Sulivann Gonin, Franck Derrien, Tanguy Geoffray… toute la génération 90-92. Le CSV a non seulement de belles structures mais aussi une belle école de rugby, je suis content de les voir évoluer en niveau fédéral, j’aimerais les voir encore plus haut. »

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N | DOSSIER SPÉCIAL ■

CSV

LES FINES GUEULES DU CSV PASSENT À TABLE Claude Mélinon : « J’ai joué mille matches avec le CSV »

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é à Blacé en 1932, Claude Melinon dit « Brousse » est entré dans le club en 1945, juste après guerre et s’est maintenu jusqu’en 1959. Succès aidant, il intègre le LOU (Lyon Olympique Universitaire) entre 1959 et 1967 en première division, au poste de pilier 2e ligne avec les Martine, Masseboeuf et bien d’autres joueurs célèbres de cette époque. Il revient à Villefranche, ses premiers amours, et ne s’arrêtera qu’en 1984, à 52 ans. Depuis, Brousse ne manque aucun match et fait partie des plus fidèles supporters. « J’ai à mon actif au moins mille matchs. J’étais dans l’équipe réserve quand elle fut championne de France en 1976. Avec Patrick Richiero, nous avons le souvenir de matchs tendus dans le sud de la France, comme à Châteauneuf du Pape dans les années 1970-1972. La tension était palpable, on voulait relever une mêlée, la mêlée a bougé et c’est moi qui ai pris les coups. La troisième mitemps ne fut pas glorieuse puisque nous nous sommes battus avec les piquets de vigne alentour, et qu’au retour à Villefranche, il a fallu en amener cinq à l’hôpital pour soigner les blessures ! » ●

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actuel président de l’Amicale des Anciens du CSV, Patrick Richiero, né en 1950 à Villefranche, était au club à 15 ans dans l’équipe première. « À Nice en 1967, j’ai joué contre Roméro capitaine de l’équipe de France. J’ai voulu le plaquer, je me suis retrouvé dix mètres en arrière sur les fesses, juste le temps de voir Roméro poser le ballon au milieu des poteaux ! » ●

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© Louis Peyron

Patrick Richiero : « Dix mètres en arrière et sur les fesses ! »


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Jean-Luc Guénichon : « L’école de Rugby du CSV est exceptionnelle »

«D

© Marie-France Balandras

aniel Derrien qui a obtenu la même année que moi son diplôme de kinésithérapeute, était au CSV depuis un an, lorsque nos routes se sont croisées à la faculté de médecine. Daniel avait joué à La Voulte alors que j’étais au LOU et nous fûmes adversaires en championnat mais partenaires dans l’équipe universitaire de la fac de médecine avec laquelle nous sommes allés en finale du championnat de France. À l’intersaison je fus sollicité par plusieurs clubs et Daniel avait convaincu le CSV de me faire venir, le club nous aidant alors à nous installer professionnellement. Nous nous sommes installés à Béligny tous les deux, et ce durant 9 ans, puis chacun a fait route de son côté. J’ai joué jusqu’à 40 ans, avant de m’enrôler avec les dirigeants et Roger Chatelard. Toutefois une saison m’a laissé un goût amer puisque nous avions décidé, pour trouver des fonds, d’inviter pour un week-end de Pentecôte « Rock aventure ». Une opération qui se révéla un fiasco financier dont le club a eu du mal à se remettre. Nous avons alors formé une équipe de co-présidents avec René Vauban et Gérard Mitton, pour renflouer les caisses, ce que nous avons réussi grâce à des amis entrepreneurs qui m’ont épaulé financièrement pendant trois ans. Durant cette période, nous n’avions plus les moyens d’être ambitieux au plan sportif. Une fois cette mission accomplie, j’ai pris un autre virage en m’investissant dans l’action municipale tout en suivant de près, les rugbymen caladois. Aujourd’hui je reste un supporter attentif, surtout depuis que Frédéric Miguet a pris la présidence. Il excellait en tant que joueur, mais dans sa fonction actuelle il a su s’entourer d’une équipe dirigeante motivée et a instauré un fonctionnement moderne. L’école de rugby est exceptionnelle et reconnue de partout. Les équipes jeunes sont battantes. Tous les feux sont au vert pour l’instant ! » ●

Souvenirs de 3e mi-temps

Eugène Papastratidès : « Le privilège d’avoir été entraîné par Claude Sardot »

DR

L

e sport en calade, c’est aussi la famille Papastratidès, les « Papas » pour les intimes ; on retrouve forcément Eugène … et ses souvenirs… dans les tribunes des matchs de rugby ! « La famille a baigné dans le sport, grâce à notre père Jean qui fut un grand joueur de football, internationalement connu entre Genève et Saint-Eugène d’Alger, avant de revenir à Villefranche comme joueur puis entraîneur. En Algérie où j’ai travaillé dix ans en coopération plus tard, j’ai retrouvé des admirateurs de mon père. C’est mon frère Denis qui m’avait emmené un jour à l’école de rugby dans laquelle j’ai débuté dès l’âge de 8 ans, arrêtant en vétéran l’an dernier ! C’est toutefois en Algérie que je fus deux fois champion. Notre père a été gardien du tennis club de Villefranche, ce qui nous a conduits tous les trois à nous tester à cette discipline, alors qu’issus du quartier populaire de la rue de Belleville, nous n’étions pas vraiment destinés à ce sport. Notre frère Constant est le seul tennisman de la fratrie et il donne toujours des cours, à 70 ans. Pour ma part, si j’ai gagné le tournoi cadet au tennis, je me suis maintenu au rugby, jonglant entre les cours à la fac de droit et les entraînements sportifs. Nous avons été deux licenciés en droit et Denis professeur d’éducation physique. Pour en revenir au rugby, je me souviens de nos repas d’avant match à 10 h 30 pour jouer à 15 heures et avoir le temps de digérer, avec un menu identique jambon steak purée, et pas de fromage. Le nez dans mes bouquins de droit pendant la pause, je me faisais souvent chahuter, considéré comme l’intello de l’équipe. Nous avons eu la grande chance d’avoir été entraîné par Claude Sardot depuis la catégorie junior jusqu’à l’équipe première. Il nous a vraiment appris à manier le ballon et à nous dépasser ! » ● © Le Nouveau

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es troisièmes mi-temps ont laissé leurs traces. JeanLuc Guénichon témoigne : « En phase de barrage à Brioude, Jean-Michel Sangouard a pris un vilain coup de chausson par un adversaire. Une moitié de visage fit peine à voir, fortement marquée, nez cassé. En ramenant mon ami chez son épouse, il s’est d’abord présenté avec le bon profil, mais lorsqu’il a fallu tourner la tête, celleci a poussé un hurlement et pour cause, Jean-Michel est bel et bien passé par la case hôpital dès le lendemain. Par contre, un bistrot de Boen sur Lignon, devenu notre Q.G., se souvient sans doute de nos passages remarqués comme lorsqu’embêtés par des chasseurs nous avons rempli la carafe d’eau du pastis par du berger blanc… obtenant l’effet escompté. » ●

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N | DOSSIER SPÉCIAL ■

CSV

© Collection privée

ls représentent à eux d’eux 50 ans d’histoire du CSV. Arrivé à l’école de rugby en 1949, Roger Chatelard a également pratiqué le football et l’aviron. Il choisit l’ovale à 15 ans et apprend les fondamentaux avec Philippe Roger Chatelard. Delmotte. Sportivement, Roger Chatelard sera de la génération qui arrache le challenge Rhône-Alpes en 1964. Un match joué à Annonay et remporté par le CSV face à Saint-Saturnin (6-3) malgré l’arrêt de la rencontre. « À l’époque le rugby était plus méchant », sourit-il. Ce que confirme son fils Philippe. Ce deuxième ligne explose tous les temps de passage du club. Passé par l’école de rugby, il monte des cadets en équipe fanion au début de la saison 1976-1977. « Daniel Derrien venait d’arriver au club et Claude Sardot a proposé qu’on nous installe tous les deux en deuxième ligne. » Le résultat est immédiat et l’équipe fanion du CSV retrouve dès la saison suivante la 2e division. Après des passages par Montferrand et Bourg, Philippe retrouve le CSV lors de la saison 1982-1983. Son père Roger a pris la présidence du club. Des bureaux au terrain, père et fils écrivent une des plus belles pages de l’histoire du CSV. Celle de la montée en 1re division en 1984. « Avec les Sangouard, Zweref, Lapalu, Payan, Lenoir, notre mêlée pesait 911 kg ! » Pour un maudit point de pénalité (lire p. 20), cette génération dorée ne fera qu’un tour dans l’Élite avant de retrouver injustement la deuxième division. « Cet âge d’or du CSV, nous en avons récolté les fruits, mais il faut rendre hommage à tout le travail préparatoire mis en place par les anciens présidents du club, Paul Boury, Georges Cinquin et Edmond Curtiaud », insiste Roger Chatelard, qui a quitté le fauteuil de président en 1992. Philippe, lui, jouera pour les Bleu et Blanc jusqu’en 1997, avant de relever le défi d’une dernière aventure sportive avec Villars-les-Dombes. ● Philippe Chatelard (à g.).

L

Bizutages & cris de guerre

e rugby obéit à des rites initiatiques incontournables. En décembre 2015, le caladois Alexandre Dumoulin, fraîchement sélectionné en Bleu chez les A, nous racontait les coulisses de Marcoussis « Au repas, Pascal Papé est passé glisser un mot à l’oreille des nouveaux. On devait préparer une pièce de théâtre, préalablement validée par Nicolas Mas. Nous avons fait une parodie de Groland où j’avais le rôle principal. Notre sujet ? Un nouveau carburant, la voiture qui roule au (biiiiip)… Ce, bien sûr, devant l’ensemble du groupe et du staff. » Qu’en est-il au CSV ? À sa naissance, le club eut pour devise : « Pour le développement physique de la jeunesse par la pratique des exercices de plein air. » Propre et sage. Trop sage. Lorsqu’il rejoint l’équipe première, Roger Chatelard se souvient d’un rituel de passage très local. « Tous les nouveaux et ceux qui montaient en équipe première passaient à SaintLager, chez le président Deverchère. Nous étions surnommés les Marie-Louise. Léon Secrétant, déguisé en curé, nous baptisait au Beaujolais ! » Aujourd’hui, c’est un chant que partagent les différentes équipes du CSV : « Et s’il ne reste plus que toi/Et que tu as encore la foi/N’oublie jamais de chanter/Pour les couleurs de ta fierté/CSV allez ! ». ●

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© Michel Goiffon

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© Le Progrès

Roger et Philippe Chatelard : « Le rugby d’autrefois était plus méchant »


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Le métal a du sens “Nouvel acteur français du mobilier contemporain, nous avons à cœur de vous faire partager notre approche singulière et sensible du métal.” CLOTHILDE ROMAIRE – RESPONSABLE DE LA MARQUE SYLVAIN VIALADE – DESIGNER ET DIRECTEUR ARTISTIQUE

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N | DOSSIER SPÉCIAL ■

FRÉDÉRIC MIGUET

« Notre identité, c’est la formation » © Michel Goiffon

Ancien talonneur du CSV, Frédéric Miguet a pris la présidence du club le 6 juillet 2015, en s’appuyant sur un bureau renouvelé. Près de deux ans après son entrée en fonction, le maire de Fleurie fait le point pour le Nouveau. Interview. Le Nouveau : Frédéric Miguet, vous avez porté le

F. M. : Parce que c’est mon club et que le rugby

maillot du club avant d’occuper le fauteuil de président, quel est votre plus beau souvenir sportif avec le CSV ? Frédéric Miguet : C’est un match face au LOU que nous avons joué à Gerland en 1/8e de finale de la coupe Crabos avec les juniors du CSV. Les Lyonnais nous toisaient et nous chambraient. Dans le couloir menant à la pelouse, on entendait : « Tiens, Villefranche est venu avec ses cadets. » Quatre vingt minutes plus tard, c’est eux qui pleuraient (rires). Nous avons remporté le match 9 à 7. Je recroise parfois certains d’entre eux, qui se souviennent encore de ce match et qui est resté comme une vraie meurtrissure pour les juniors du LOU.

m’apporte énormément sur le plan humain. Le CSV a traversé une phase compliquée avec le départ du président Alloin en 2015. Je suis donc entré naturellement au comité directeur avant de prendre la présidence pendant l’été. Le club avait besoin de retrouver une certaine stabilité et son identité.

© Collection privée

Vous faites partie de la longue liste des présidents qui ont également été joueur, pourquoi avoir accepté de passer de l’autre côté du miroir ?

28 | mars 2017 | le Nouveau

Justement, comment définir l’identité du CSV ? F. M. : C’est celle de la formation. C’est celle d’un club qui s’appuie sur son école de Rugby pour faire émerger des jeunes talents. Nous sommes un outil sportif mais également éducatif. La filière rugby du CSV est un gisement sur lequel nous devons nous appuyer même si aujourd’hui, nous jouons déjà avec 80% de joueurs formés au club. C’est une vraie fierté et c’est un gage de réussite pour l’avenir. Les fruits de la formation sont souvent plus long à cueillir… F. M. : Nous jouons contre des équipes semiprofessionnelles qui jouent avec des étrangers. C’est parfois compliqué car sportivement, ils sont en avance sur nous. Ma stratégie, c’est bien sur celle de la formation. Mais nous pouvons faire un apport ou deux en recrutant, pour équilibrer l’ensemble de l’équipe. Comme quand le club était en première division lorsqu’il avait attiré Jean-François Perche par

LE CLUB BLEU & BLANC Depuis le début de la saison 2015-2016, le Cercle sportif de Villefranche a réuni ses partenaires au sein du club Bleu & Blanc. La volonté du CSV est de créer, développer et entretenir un véritable réseau entre ses différents partenaires, quelle que soit leur activité. Ainsi, tout au long de la saison, différents rendez-vous sont proposés afin d'échanger en toute convivialité. Respect, engagement, don de soi, goût de l'effort, esprit d'équipe... « C’est cet esprit de famille que nous souhaitons partager avec nos partenaires », rappelle Frédéric Miguet. Avec 520 licenciés, dirigeants inclus, le CSV est effectivement une grande famille sportive. Le CSV compte à ce jour 95 partenaires. Le budget du CSV est de 130 000 euros et le président Miguet vise une montée en puissance « dans les deux ans » pour atteindre les 200 000 € de budget annuel. exemple. Mais je ne ferai jamais un quinze de mercenaires. Les valeurs du rugby sont dans la transmission et l’éducation, pas dans la victoire à tout prix. Quels sont vos objectifs au niveau sportif ? F. M. : Je souhaite construire un beau club de Fédérale 2, avec des spectateurs dans les tribunes à chaque match. Un club où les gens viennent voir leurs enfants et petits-enfants formés au CSV. Je souhaite que la formation soit le fer de lance de notre projet, que nous continuions à sortir des internationaux dans les catégories de jeunes. Et demain, le CSV ? F. M. : Le CSV, c’est le club d’une région, d’un terroir. Nous sommes le premier club sportif à avoir demandé notre affiliation à la marque trèsBeaujolais. Les valeurs du rugby et celles du Beaujolais sont d’ailleurs similaires : fidélité, sens du partage, gout de l’effort. Le CSV peut prendre toute sa place, comme il l’a fait tout au long de son histoire, pour représenter aujourd’hui et demain le rugby beaujolais. ●


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© Saby Maviel - Mandrak Studio

N | STYLE ■ gastronomie

Invitent La Toscane Stéphane Veron (Crealigne), Jean Burdy (Pernod Mumm), Arnaud Bernollin, Fabrice Garabédian (La Toscane) et Joël Goyer (MSA).

U

ne nouvelle scénographie et du soleil dans les cuivres ! Pour cette dernière agape de l’hiver, le cuisiniste Arnaud Bernollin a dressé le couvert dans son showroom lyonnais du 6 e arrondissement. Des corners haut de gamme nouvellement agencés où Fabrice Garabédian a pris ses quartiers culinaires pour

un menu parcourant de Lyon à l’Italie. Le chef du restaurant La Toscane a joué sur toutes les octaves du goût, des lyonnaiseries aux notes plus acidulés autour des agrumes. Des saveurs familières pour les varois Stéphane Véron (Crealigne) et Joël Goyer (MSA), accessoiristes haut de gamme, luminaire et mobilier, dans l’univers de la cuisine. Le plan de table dressé, le magnum de Mumm Brut Cordon Rouge débouché par l’expert Jean Burdy (Penord Mumm), les convives ont pu apprécier, par le menu, le savoir-faire du chef Fabrice Garabédian.

Fabrice Garabédian sublime l’Italie C’est un pur gone, né au cœur de Lyon. Biberonné aux émissions culinaires de Raymond Oliver et Catherine Langeais, Fabrice Garabédian a passé son CAP cuisine au lycée Rabelais de Dardilly. Le chef Jean Poitou (La Mère Vittet) le

Risotto aux citrons confits de Sicile et son poulpe.

prend ensuite sous son aile, puis Fabrice rejoint L’Helvétie (Lyon 6e) avant d’intégrer le groupe Georges Blanc et les cuisines du Splendid. C’est en 2012, blanchi sous la toque, qu’il décide d’ouvrir son restaurant, La Toscane, comme un hommage à ses racines méditerranéennes. Mais Fabrice ne renie pas ses attaches lyonnaises, en témoigne ce « traversin de la Toscane » aux quatre viandes (volaille, lapin, veau, cochon), servi en entrée aux convives du déjeuner Bernollin. Pour suivre, un risotto aux citrons confits de Sicile et son poulpe grillé, avant le traditionnel tiramisu maison. Mamma mia ! ●

Fabrice Garabédian et Arnaud Bernollin.

Cuisines Bernollin 198, allée Viadorée – Anse – 04 74 67 04 08 5, place Puvis-de-Chavannes – Lyon 6e – 04 78 93 00 61

Tiramisu maison

D e p u i s

1 8 8 4

C U I S I N E S 30 | mars 2017 | le Nouveau

La Toscane « Traversin de la Toscane » aux quatre viandes (veau, cochon, volaille, lapin).

26 bis, rue Dusquene | 69006 Lyon

04 78 93 20 91


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G N I T S A C D N A R G


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N | PHOTOS ■ anniversaire Jerry Large et Christophe Goutay, les fondateurs de la société X’Treme Color.

X’TREME COLOR La soirée des 10 ans A

vec dix bougies au gâteau, la soirée d’anniversaire n’a pas pris de retard à l’allumage ! À l’invitation de Jerry Large et Christophe Goutay, la société caladoise X’Treme Color a fêté ses dix ans le 17 février dernier. Spécialiste de la retouche

automobile, peinture et carrosserie, X’Treme Color a fait des petits partout en France et s’appuie aujourd’hui sur un réseau de plus d’une vingtaine de franchisés nationaux. Un parcours d’excellence et beaucoup de kilomètres parcourus pour Jerry et Christophe depuis le début de leur aventure entrepreneuriale en 2007 (lire p. 10). ●

« Romu » Dumas (X’treme Color), Nathalie et Jean-Luc Cohen (Framboise Consulting).

32 | mars 2017 | le Nouveau

L’équipe de la concession Mercedes-Benz Villefranche avec Marie-Laure Latge, Laurent Combe, Philippe Roustain, Stéphane Chanel et Gérard Rollet.

Infos pratiques X’Treme Color 612, rue Benoit Mulsant 69 400 Villefranche-sur-Saône 04 74 60 16 93

www.xtremecolor.fr

Christophe « Gino » Lièvre (RL Menuiserie) et Franck Billot (Piston Villefranche).

© Michel Goiffon pour les deux pages.


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N | PHOTOS ■

anniversaire

Sébastien Deliage (SD2C Consultant) et Arnaud Rougis (Mercedes SVI).

Stéphane Fugier, Roberto Oliveira (6e Avenue BMW) et son stagiaire Melvin Araujo.

Valérie Kalmar (Kia Volvo Villefranche) et Marie Sechi (Jaguar Land Rover Limonest).

Delphine Dechavanne, Jean-Pierre Bossan (2B Concept), Christian Pereira (X’treme Color).

Philippe Basseville (PFF), Florian Looze (Maison P.U.R) et Cédric Barbançon (Aviva).

Françoise Landry (By My Car Audi), Maxime Schaffuser (X’treme Color 22) et Séverine Taillebuis.

L’équipe gourmande de la brasserie Le Belooga avec Florence Raphanel, Cyril Jacob et le chef Hervé Raphanel.

Sylvie Bertrand et Nadine Bernard (Crédit Agricole Villefranche).

Jerry Large et l’équipe de Rhône Peinture Automobile avec Cécile Font-Crespo, Lionel Couturet, Jérôme Romano et Carine Romano, rejoints par Serge Santa Cruz (à d.)

Isabelle et Didier Nallet (ID Aménagements Utilitaires).

Delphine Dechavanne, Aline Large, Valérie Fontaine et Éric Olivieri (Cervin Nettoyage Industriel).

Carlo Capria, Gilles Genolet (By My Car Villefranche), Lucienne Capria (Hozolock), Stéphanie Genolet (Stella Coiffure) et Christophe Goutay.

Serge Guitard, Sylvie Pothier, Nathalie Galliano (Groupe Prévoir) et Franck Desmaris.

Claudie Lorenzon, Raffi Nakas et Justine Page.

Christelle Coustier (JLS Carrelage), Sandrine Patay (D Paysages), Lucien Page et david Patay (D Paysages).

Michel Guillot (Michel Guillot Architecte), Sébastien Coustier (Style Caro), Jean-Luc Carette (JLS Carrelage)

L’équipe de Charly Pizza a régalé les convives

Armand Kugelman (Esprit Café), Eddy Rochette, Armelle Vinot, Christain Pereira, Elizabeth Pereira (X’treme Color), Kelly Charrion (Rhône Peinture Automobile) et Jérôme Brunel (X’treme Color).

La classe 97 réunie autour de Christophe Goutay avec Ingrid Berthaud, Ludovic Pellet, Yann Georges, Franck Billot, Christophe Guichard, Ludovic Descombes, Valérie Loré (A360 Events), Richard Tonnellier et Gwénaël Berthaud.

Dominique Detronchet et Fabien Baux.

Patrick Renoud ( Terre d’Avenir), Evelyne Renoud (La Jardinière des Villes) et Thierry Boutonnat-Berthod (BOMMO).

Rody Triton (X’treme Color), Orianne Christine Achard, Dreyfus et Jean-Clément Rosset. Jean-Luc Perez (AGPE) et Cyril Roche.

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N | VILLAGE ■

quincié

LA VIGNE ET LES VINS Passage de limonadier chez Peupeu Le 1er décembre 2014, il avait succédé à Gérard Tixier, l’ancien patron du bar-tabac de Quincié. Michel Peguet, alias « Peupeu », a laissé les manettes de l’établissement à Thibaud Paris, un jeune du cru, le 1er janvier dernier.

I

l a sauté sur l’occasion. Originaire de Quincié, Thibaud Paris a succédé à Michel Peguet à la tête de l’établissement La Vignes et les Vins, bar-tabac et restaurant de Quincié. Le passage de limonadier s’est fait en douceur entre les deux hommes. « Je connais bien Peupeu qui est une authentique personnalité du village et j’aime beaucoup cette approche qu’il a, résolument humaine, de cette activité. » Thibaud le sait mieux que quiconque, le bartabac est plus qu’un débit de boisson. C’est le cœur battant du village, siège du Beaujolais Basket (Nationale 2) et repaire des conscrits de

Quincié. À l’heure où les centres des villages tendent à la désertification commerciale, cette transmission est un signal fort de la dynamique beaujolaise. En particulier à Quincié, où le boucher Philippe Chatelard s’apprête également à ouvrir une boutique traiteur. « Je suis content de passer la main à Thibaud, glisse Peupeu. Il a tout pour lui, ça se sent. Il a les traits de caractère pour réussir. Je serai toujours près des jeunes. » On ne dira pas que Michel a vu grandir son successeur mais presque. Il était en effet le témoin de mariage de ses parents, Philippe et Catherine Paris ! « On reste dans la famille », sourit Thibaud.

« Proposer des soirées » Dans l’assiette, la cuisine se fait également familiale. Fraîche, locale et faite maison, calibrée pour les banquets et les retintons. Dans les verres, le Beaujolais goûte bien. Depuis cet été, on a même poussé les murs en aménageant l’arrière-salle. Un espace de réception pensé pour les groupes, sur réservation. « Nous voulons développer les soirées comme les anniversaires », confirme Thibaud. La

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© Le Nouveau pour la page

sonorisation est en place ainsi que les lumières, la prestation et le matériel De quoi donner le sourire à tous les clubs sportifs et associatifs qui ont fait leur siège au bar de Quincié. Les boulistes mais également les motards, Les Ailes Volantes et le vélo comptent parmi les fidèles. En avril, les ronds de serviettes des classes en 8 seront posés et les tables seront dressées pour accueillir comme il se doit les conscrits! Titulaire d’un BTS compta gestion, Thibaud est outillé pour continuer l’affaire avec sérieux. Mais son plaisir est ailleurs. « Ce métier est d’abord la relation avec le client. Nos sommes un lieu de rencontre pour les jeunes du village. Ici, tout le monde se croise, échange. C’est aussi ça la vie d’un village du Beaujolais. » Au pays natal de Bernard Pivot, la vie va bon train ! ●

Infos pratiques La Vigne et les Vins Rue du Bourg | 69430 Quincié-en-Beaujolais 04 74 04 32 40 | Groupes sur réservations au 06 65 21 85 52


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industrielle Française

2

e

RÉGION

EXPORTATRICE

56 milliards d’euros d’exportations en 2016

TECH

Région d’Europe

ÉCONOMIE www.auvergnerhonealpes.fr

2

e

PIB

Français

&8

2

e

e PIB

Européen

RÉGION

DE FRANCE

pour les investissements étrangers


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