"A Pop Nightmare" Pascal Bernier

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exposition

A pop nightmare pascal bernier

26.09 – 18.11.12 Rue Royale 236 Koningsstraat • Bruxelles 1210 Brussel 02.218.37.32—www.botanique.be Une exposition du Musée de l’Elysée, Lausanne

Editeur Responsable | Verantwoordelijke Uitgever: A. Valentini, Rue Royale | Koningsstraat 236 _ 1210 Bruxelles | Brussel • Pascal Bernier_WWF Luftwaffe_1996©Pascal Bernier & Sabam


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Tables des matières

I.

A Pop Nightmare - Pascal Bernier

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1.

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Pascal Bernier. Biographie

2.

Comment aborder l’exposition ? A.

L’humour ou la politesse du désespoir

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B.

Faune et flore

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C.

Les vanités

7

D.

Histoires d’amour

9

E.

Innocence perdue

10

II.

Les activités pédagogiques

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1.

Visite guidée

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2.

Visites actives

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3.

Pistes pédagogiques

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I.

A Pop Nightmare – Pascal Bernier

1.

Pascal Bernier. Biographie

Artiste belge autodidacte né à Bruxelles en 1960, Pascal Bernier apparait sur la scène artistique belge et internationale dès les années 90’. Depuis l’âge de 26 ans, cet artiste développe une œuvre impertinente en prise directe avec notre société et en constant dialogue avec l’Histoire de l’art. D’abord attiré par la peinture, Pascal Bernier privilégie rapidement la sculpture tout en abordant également la photographie, l’installation et la vidéo. Il fait l’objet de nombreuses expositions aussi bien nationales qu’internationales. A partir de 1990, l’artiste expose à de nombreuses reprises en Belgique et en Europe. De renommée internationale, Pascal Bernier compte aujourd’hui parmi les personnalités incontournables de la scène artistique belge contemporaine.

2. Comment aborder l’exposition ?

Au fil de ses différentes créations, Pascal Bernier a développé un véritable univers

dans lequel ses anciennes séries et les plus récentes se croisent et se répondent dans un jeu d’innombrables correspondances. Elles s’articulent autour des thèmes suivants : l’humour, la nature, les vanités, les rapports amoureux et l’enfance. Ce faisant, il porte depuis près de vingt ans, un discours humoristique et distancié sur les comportements humains.

Ce document propose des clefs d’interprétation des œuvres de Pascal Bernier. Les

motivations de l’artiste sont souvent complexes, multiples et quelquefois même inconscientes. Il laisse à chacun le soin de percevoir son œuvre à travers ses propres impressions, sa sensibilité et ses connaissances.

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A. L’humour ou la politesse du désespoir

D’après Pascal Bernier, la vie est une tragédie journalière face à laquelle il ne peut

s’empêcher de rire. Selon lui, “ l’humour est un moyen de réfléchir en évitant de déprimer ”. Tantôt grave, tantôt ludique, l’humour habite chacune des œuvres de l’artiste et joue souvent sur plusieurs degrés. On le retrouve dans le traitement de l’œuvre et dans les titres pour lesquels Pascal Bernier fait régulièrement appel aux jeux de mot et aux figures rhétoriques.

Le titre « Flower Bondage », relève d’un esprit de

contradiction s’apparentant à l’oxymore. Cette œuvre présente une fleur s’adonnant à des pratiques sadomasochistes. Le caractère bucolique et innocent de la première s’accorde a priori assez mal avec le caractère pervers du Bondage. Pourtant, nous dit l’artiste, la fleur est un être vivant sexuel par nature qui affiche littéralement ses organes de reproductions que sont les étamines et le pistil. Dans cette œuvre, l’humour décalé de Pascal Bernier réside dans l’idée que les fleurs peuvent dès lors également avoir leur propre perversion sexuelle. Le titre révèle l’absurdité de la proposition. Flower bondage, 2002 © Pascal Bernier

Lexique : Oxymore : figure stylistique visant à rapprocher deux termes, généralement un nom et un adjectif, que leurs sens devraient éloigner, dans une formule en apparence contradictoire. Bondage : pratique sadomasochiste inspirée de supplices anciens qui consiste à attacher son partenaire dans le cadre d’une relation érotique. Les étamines et le pistil de la fleur : sont les organes de reproduction des plantes. Les fleurs sont à la fois mâles et femelles. Les étamines qui libèrent le pollen sont l’organe mâle tandis que le pistil qui reçoit le pollen correspond à l’organe femelle. Après la pollinisation, la fleur fécondée se transformera en fruit.

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B.

Faune et flore

L’œuvre de Pascal Bernier présente notamment un corpus de natures mortes qu’habite

une multitude d’espèces naturelles. Cochon, poule, faon, marcassin ou encore éléphant composent une véritable arche de Noé que vient compléter la présence de végétaux. Si ce plasticien fait de la nature l’un de ses moyens d’expression privilégiés c’est, avant tout, pour interroger la nature humaine et inviter le spectateur à se questionner sur les rapports entre nature et culture. En effet, ce qui intéresse Pascal Bernier c’est la césure qui s’est produite entre l’humanité et la nature. Dès lors que l’Homme a quitté son statut de chasseurcueilleur, il a adopté une attitude de pouvoir par rapport à la nature. Les humains agissent en effet selon une conception anthropocentrique de l’existence qui considère l’Homme comme l’entité centrale et la plus significative de l’univers et qui appréhende la réalité selon la seule perspective humaine. Cette vision entraîne inévitablement l’établissement d’une hiérarchisation qui induit l’infériorité de la nature et des animaux.

« Accidents de chasse » est le titre que Pascal Bernier a donné à l’une de ses séries. Celle-ci présente des animaux naturalisés bandés de Velpeau comme si ces animaux morts avaient été soignés. Le simulacre auquel l’artiste fait appel en pansant ces animaux, c’està-dire, en faisant semblant de les soigner, interpelle le spectateur afin de l’amener à décoder la réflexion qu’il lui livre. En effet, Pascal Bernier révèle l’insidieuse violence des actes que pose l’Homme envers l’animal. Il nous fait ainsi remarquer qu’après avoir tué l’animal afin de l’exposer dans un musée de science naturelle ou Faon, 1996 © Pascal Bernier

comme trophée de chasse, on a pris soin de dissimuler les traces des blessures qui lui ont été fatales.

Avec « Flower serial Killer », Pascal Bernier poursuit ce questionnement. Il s’agit d’une vidéo au cours de laquelle, fleurs et cactus se font violemment torturer. Ce faisant, Pascal Bernier revisite le genre du Snuff Movie dans une version végétale. Ce qui rend la scène pour le moins absurde voire dérisoire tant il nous est impossible de nous identifier à ces végétaux. Il s’agit pourtant d’organismes vivants. Cependant leur sort nous importe bien moins que s’il s’agissait d’êtres humains ou d’animaux de compagnie.

Flowers Serial Killer, 2000 © Pascal Bernier

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Cette série, intitulée « Farm set », fait également réfléchir à l’exploitation de la nature par l’Homme. Dans chacune des œuvres qui la constituent, l’image - soit d’une poule, soit d’un cochon ou d’un mouton - est réfléchie à l’infini par un jeu de miroirs donnant l’impression au spectateur d’observer un cheptel. On voit bien sûr la référence à Agneaux, 1998 © Pascal Bernier

l’élevage intensif mais comment ne pas penser aussi à Dolly, premier mammifère cloné, à la vue de ce petit agneau multiplié ?

Lexique : Nature morte : en art, l’appellation « nature morte » désigne une œuvre représentant des objets inanimés ou des animaux morts. Bien que l’on rencontre des exemples de nature morte durant l’Antiquité, c’est aux XVIe et XVIIe siècles qu’elle devient un genre à part entière. Cependant, ce n’est qu’au XVIIIe siècle que ce terme définira définitivement ce type de représentation. Plasticien : un plasticien est un artiste, auteur ou créateur ayant pour medium d’expression artistique des techniques ou des supports matériels variés. Ce terme, apparu au XXe siècle, est lié à la pratique des arts plastiques. Naturalisés : un animal naturalisé est un animal empaillé. On appelle cette pratique la taxidermie. Snuff Movie : le snuff movie est un film non fictif, généralement pornographique, qui met en scène la torture et le meurtre d’une ou plusieurs personnes. Leur réalité est toutefois discutée et pourrait relever d’une légende urbaine. Cheptel : le cheptel désigne l’ensemble des animaux d’élevage d’une exploitation agricole. Élevage intensif : système d’élevage qui se caractérise par une densité élevée d’animaux sur une surface réduite dans le but d’augmenter le rendement de cette activité. Il porte généralement sur des volailles, porcs et bovins. Les oppositions à ce système d’élevage visent principalement la qualité des produits, les conditions de vie des animaux et les risques de pollution des eaux en nitrates et phosphates liées aux déjections. Clonage : le fait de reproduire de façon naturelle ou artificielle des organismes vivants pour obtenir des êtres génétiquement identiques à l’original. Cela peut s’appliquer à des cellules, des animaux (y compris les êtres humains) et des végétaux. 6


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C. Les vanités

Le travail de Pascal Bernier est intiment lié aux vanités. Les vanités sont un genre

particulier de natures mortes qui traverse toute l’Histoire de l’art mais prend ses lettres de noblesse à l’époque baroque (XVIIe siècle). Le nom vanité vient de l’Ancien Testament. Il s’agit des paroles de L’Ecclesiaste qui s’interroge sur le sens de la vie et finit par conclure : “Vanité des vanités, tout est vanité”. Pour lui, tout avantage possible de la vie est anéanti par l’inéluctabilité de la mort. Aussi conseille-t-il à son auditoire de profiter au mieux de la vie, de se saisir du jour présent, car il n’y a aucun moyen de s’assurer un avenir agréable. Philippe de CHAMPAIGNE, Vanité, Milieu du XVIIè siècle, Musée de Tessé, Le Mans.

Si aujourd’hui en français le mot vanité a plutôt tendance dans son utilisation courante à se rapprocher de la notion d’orgueil, il convient de retenir son acception plus ancienne et plus littéraire de “ ce qui est vain ”, c’est-à-dire futile, illusoire, de peu d’impact. Les vanités sont des tableaux composés d’objets hétérogènes fortement symboliques qui évoquent la futilité des biens matériels (argent, bijoux), la fuite du temps (sablier, bougie qui se consume, fleur fanée, crâne ou squelette) et la fragilité des plaisirs terrestres (instrument de musique, cartes à jouer, vin). Le genre renvoie à l’aspect éphémère de la vie et invite à se préparer à la vie éternelle. Les vanités disparaissent à l’époque des Lumières et renaissent après la Première Guerre mondiale dans l’art contemporain : Braque, Picasso, Dali ou encore Warhol ont notamment peint des vanités. Pascal Bernier revisite le genre dans des compositions de crânes, squelettes et ossements mais son intérêt pour les thèmes universels du Temps et de la Mort est déjà visible dans la série « Mental landscapes », réalisée à ses débuts. Dans des boîtes ouvertes sur le dessus et dont les côtés sont recouverts de miroirs, il représente des paysages désertiques (cimetières, bunkers, ruines), qui, par leur reflet, paraissent infinis. Le jeu de miroir fait aussi écho à celui très prisé par les peintres de vanités du XVIIe

Ruins, 1996 © Pascal Bernier

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Dans d’autres sculptures, la mort est également présente mais traitée avec humour. Dans «Struggle for afterlife» Pascal Bernier nous donne à voir la situation ridicule de deux crânes aux yeux exorbités se battant pour le même tibia décharné. En tournant ainsi en dérision la vie après la mort, il prend de la distance vis-à-vis des vanités classiques qui incitaient à se préparer à la vie dans

Struggle for afterlife, 2008 © Pascal Bernier.

l’au-delà et confirme, avec ironie, que son propos est dénué d’intentions religieuses ou moralisatrices.

Lexique : Baroque : mouvement artistique des XVIème et XVIIème siècles qui trouve son origine en Italie et qui succède à la Renaissance. L’Ecclesiaste : livre de la Bible dont l’auteur, l’Ecclesiaste, se présentant comme le fils de David et Roi d’Israël à Jérusalem, évoque le sens de la vie et la façon de la mener. Lumières : mouvement culturel qui se développe dans toute l’Europe au XVIIIème siècle sous l’influence de philosophes comme Voltaire. Il prône le triomphe de la Raison sur la foi et la croyance et de la bourgeoisie sur la noblesse et le clergé

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D. Histoires d’amour

Parmi les comportements humains qui provoquent, chez l’artiste,

à la fois

fascination et frayeur, il y a ceux qui ont trait à la sexualité. Quand Pascal Bernier aborde cette thématique c’est pour pointer la façon dont la société de consommation pervertit et s’immisce dans les rapports amoureux. Avec beaucoup d’humour l’œuvre intitulée « Descente de lit » nous présente une dépouille de biche humanisée car coiffée d’une longue chevelure blonde. Cette œuvre illustre à la perfection certains comportements machistes qui réduisent les conquêtes amoureuses à l’acte sexuel. La femme une fois “conquise” et “consommée” se voit reléguer au rang de carpette que l’on foule du pied, soulignant de la sorte la soumission du “sexe faible”.

Tableaux de Chasse, 2001 © Pascal Bernier

Ce machisme est également à l’œuvre dans « Tableaux de chasse ». Cette série présente à nouveau la figure de la biche humanisée mais cette fois sous forme de trophée de chasse. Pascal Bernier pointe ici certaines mœurs masculines consistant à énoncer la liste de leur conquête. Il illustre littéralement des expressions machistes avec humour et cynisme. Tableaux de Chasse, 2001 © Pascal Bernier

Sans dénonciation ni ton moralisateur, Pascal Bernier nous livre certains clichés véhiculés actuellement. Selon l’artiste la consommation massive de la sexualité facilitée par les nouveaux médias comme internet est caractéristique de notre société.

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E. Innocence perdue

Pascal Bernier est indéniablement attaché à l’enfance. Comme l’indique le titre de

la série « Lost Innocence », les désillusions qui accompagnent le passage à l’âge adulte semblent le hanter. Mais le discours qu’il porte sur l’enfance n’est pas seulement habité de nostalgie. Il nous interroge sur le sens de la vie et sur la société actuelle. Les jouets comme les peluches ou les baudruches, produits industriels par excellence, occupent une place importante dans l’œuvre de l’artiste et sont une évocation de la société de consommation qu’il juge infantilisante.

Empreinte de cette nostalgie, la série « Plush Mummies » présente des peluches momifiées à l’aide de bandages. En appliquant ce rituel à un objet appartenant au monde de l’enfance, l’artiste tente de conserver tant bien que mal, ses rêves de bambin. Ici, le jouet transfiguré doit être vu comme une métaphore des désillusions vécues lors du passage à l’âge adulte. Plush Mummies, 1993-2000 © Pascal Bernier

Dans « Halloween mass grave », Pascal Bernier présente des squelettes entassés comme dans un charnier. Mais en utilisant des squelettes de baudruche pas vraiment effrayants, comme on en trouve pour Halloween ou lors du Jour des morts au Mexique, il nous rappelle que dans certaines cultures, la mort n’est pas toujours vue de façon austère.

Halloween Mass Grave 1, 2000 © Pascal Bernier

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Lexique : Charnier : tombe contenant plus d’un corps humain. Les charniers sont en général créés lorsque des personnes meurent ou sont tuées massivement, et qu’il y a un désir d’enterrer les corps le plus rapidement possible après une catastrophe naturelle, une épidémie, un massacre ou une guerre. Halloween : fête folklorique anglo-saxonne. Elle est en partie héritée d’une fête religieuse celtique qui se tenait le 1er novembre en Irlande et en Ecosse avant qu’elle ne soit progressivement remplacée par la Toussaint de l’Eglise catholique au VIIIe siècle. Son nom est une contraction de l’anglais « All Hallows Eve » (la veille de la Toussaint). Elle est célébrée principalement aux Etats-Unis, en Irlande, au Canada, en Australie et en Grande Bretagne. La tradition moderne veut que les enfants se déguisent avec des costumes effrayants et aillent sonner aux portes en demandant des bonbons avec la formule : Trick or treat! (« Un bonbon ou un sort! »). Jour des morts au Mexique : Il est célébré le 1er et le 2 novembre en même temps que les fêtes catholiques de la Toussaint et de la Commémoration des morts, mais peut parfois durer plus longtemps comme c’était le cas de la fête précolombienne qui en est à l’origine. La visite rituelle aux cimetières, qui a la particularité d’être festive, est l’occasion de nettoyer les tombes des défunts et d’y déposer des fleurs mais aussi leurs plats préférés ainsi que toutes sortes d’alcools et de calaveras (crânes) en sucre. On mange aussi pour cette célébration de nombreuses sucreries aux couleurs vives.

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II.

Activités pédagogiques

En marge de l’exposition A Pop Nightmare – Pascal Bernier, le Botanique propose plusieurs activités.

Pour toutes les activités : informations et réservations indispensables auprès de Lucie Duckerts-Antoine, du lundi au vendredi, au 02/226.12.18 ou à l’adresse : lucie.duckerts@botanique.be

1.

Durée : 1h30

C’est avec une exposition teintée du sens de l’humour et de la tragédie qui lui est propre

Visite guidée 20 participants max.

Langue : Fr./Nl.

que Pascal Bernier occupera le Botanique cet automne. Suivez nos guides et découvrez cet univers déconcertant où animaux, squelettes et autres espèces végétales dressent le portrait d’un monde désenchanté à la fois grave et décapant. Tarif : Forfait groupe jeunes (-26 ans) : 55¤ + droit d’entrée à l’exposition.

Forfait groupe adulte : 65¤ + droit d’entrée à l’exposition

2.

Au hasard des œuvres

Durée 1h30

« Vanité », « taxidermie », « nature morte » ou encore « tragédie » sont autant de termes

Visites actives

10 personnes min.

De 6 à 12 ans

Langue : Fr.

dont foisonne l’univers de Pascal Bernier et qu’il nous faudra décrypter ! C’est autour d’un jeu de dés que nous découvrirons ces notions collectivement. Il s’agira ensuite, en équipe de détectives avertis, de débusquer les œuvres les plus évocatrices de ce vocabulaire en parcourant l’exposition pas à pas... Au programme donc, jeu de piste, questions-réponses et découverte afin que l’œuvre de Pascal Bernier n’aie plus de secret pour nous !

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Faune éthique

Durée 1h30

Papillons de combat, marcassins estropiés et poussins maltraités... véritable arche de

10 personnes min.

De 13 à 18 ans

Langue : Fr.

Noé, l’œuvre de Pascal Bernier pointe, non sans humour, l’ambiguïté des rapports que nous entretenons avec le monde animal. D’œuvre en œuvre, en investigateurs attentifs, nous aborderons des questions éthiques relatives à la faune qui nous entoure, nous homo sapiens, pour tenter de déceler et d’analyser les paradoxes des comportements humains... Tarif : Groupe jeunes (-26 ans) : 6¤ / pers. (entrée à l’exposition comprise).

3.

Piste pédagogiques

De manière à poursuivre ou préparer en classe la visite de l’exposition A Pop Nightmare – Pascal Bernier, nous vous proposons plusieurs exercices ludiques et thématiques.

L’humour ou la politesse du désespoir Le collage

Enseignement primaire et secondaire

Pascal Bernier fonctionne par « collage ». Selon lui, le collage est bon quand « le résultat est supérieur à la somme des parties ». Un atelier de collage peut être mis en place en reprenant à son compte cette sentence. Les élèves sélectionnent deux images portant chacune un sens qui lui est propre mais qui, une fois mises ensemble, révèlent une troisième dimension.

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Les jeux de mots

Enseignement primaire et secondaire

Pour intituler ses œuvres, l’artiste use de jeux de mots. On peut demander aux enfants d’en inventer et cet exercice peut s’ajouter au précédent en leur demandant de trouver un titre à leur collage.

Faune et flore La diversité des êtres vivants

Enseignement maternel

Certaines œuvres de Pascal Bernier soulèvent l’empathie et d’autres non. Pourtant, qu’il s’agisse d’animaux ou de fleurs, il s’agit au départ d’êtres vivants. A partir de cela, on peut étudier en classe avec les plus petits leur diversité, comprendre progressivement que tout ce qui naît, grandit, se nourrit, se reproduit et meurt peut être considéré comme vivant. Pour s’exercer, on peut observer ce qu’il y a dans la classe ou se souvenir de ce qu’il y a à la maison : est-ce vivant, ou pas ? Pourquoi ? Faire la liste de tout ce qui est vivant et, à l’aide des explications fournies, élaborer ensemble les critères du « vivant ».

L’éthique animale

Dès l’enseignement primaire

L’œuvre de Pascal Bernier soulève des questions sur l’évolution des rapports entre l’homme et l’animal : les animaux ont-ils des droits ? Avons-nous des devoirs envers eux ? Dans quelle mesure peut-on les tuer pour se nourrir, faire de la recherche, enseigner ou faire la guerre ? Que penser de l’élevage industriel ?

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Fabulez Bernier !

Enseignement primaire

Dans l’œuvre de Pascal Bernier, l’animal est utilisé comme révélateur des comportements humains. Avec un sens de l’humour et de la tragédie qui lui est propre, l’artiste dépeint une vision satirique de la société contemporaine. On peut rapprocher sa démarche de celle du fabuliste Jean de La Fontaine qui se sert « d’animaux pour instruire les hommes ». Redécouvrez avec vos élèves les Fables du célèbre Jean.

Café philo

Enseignement secondaire

Le travail de Pascal Bernier amène à réfléchir aux problématiques philosophiques de l’humanité et/ou de l’animalité. Ce peut être une entrée en matière pour aborder les thèmes de la conscience ou la liberté avec des élèves de la fin du secondaire.

Les vanités La mort dédramatisée

Enseignement primaire

La mort est au centre de l’œuvre de Pascal Bernier mais elle est dédramatisée. Dans une classe de primaire, on peut comparer avec les élèves comment la mort est vue à travers le monde. S’il y a des élèves d’origines culturelles diverses dans la classe : faire une liste avec les élèves des différences / ressemblances entre les rites funéraires des différents pays. L’époque de l’année s’y prêtant, pourquoi ne pas décorer la classe sur le thème d’Halloween ou, plus étonnant, de la fête des morts au Mexique ?

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Le pouvoir des images !

Enseignement primaire

Les vanités sont produites par les artistes dans une intention précise. En début de primaire, on cherche à développer l’aptitude à observer, décrire et décoder les images, c’est-à-dire reconnaître des signes qui donnent du sens au message. Afin de s’approprier le genre des vanités, il s’agit de découvrir le sens symbolique des objets. Les élèves réfléchissent à ceux qui peuvent aujourd’hui représenter les thèmes des vanités. Chez eux, ils devront réaliser une composition à partir des objets qu’ils auront sélectionnés et la photographier. Cet exercice peut aussi être proposé en classe sous forme de collage tant avec des élèves de primaires que du début du secondaire.

Histoires d’amour Balayons les clichés

Enseignement primaire et secondaire

Le travail de Pascal Bernier incite à réfléchir aux images véhiculées par la société. Malgré l’évolution des mœurs, les représentations du masculin et du féminin dans le domaine des médias restent souvent stéréotypées. Avec les petits, on peut rechercher des stéréotypes lexicaux (par exemple « garçon manqué », « pleurer comme une fille », « mère-poule » …) ou comparer dans les contes le rôle des princesses et celui des princes, leurs qualités respectives et leurs destins pour faire émerger des stéréotypes. Les élèvent du secondaire peuvent identifier et analyser des images publicitaires relevant de représentations sexuées qui vont à l’encontre des valeurs d’égalité.

Féminité/masculinité

Enseignement secondaire

L’analyse des œuvres de la série « Tableaux de chasse » peut être le point de départ d’une réflexion en s’appuyant sur les questions suivantes : quels sont les différences entre fille et garçon ? Impliquent-elles un rapport de supériorité ? Qu’est-ce que l’égalité entre sexe ? Existet-elle dans notre société ? Qu’est-ce que le machisme ? Qu’est-ce que le féminisme ? 16


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