Leeds Castle Booklet - French

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retraite de fin de semaine d'OLive, Lady BaiLLie

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L'histoire du château de Leeds 1150-1925 2

Présentation de la retraite champêtre de Lady Baillie 7

La bibliothèque 9

La salle à manger 11

Les logements des domestiques 12

Le couloir des domestiques 13

La salle à manger privée 14

Le salon de jeux 15

La cour 17

La salle d'écriture privée 18 Le salon 19

L'escalier en colimaçon 21

Le boudoir privé de Lady Baillie 23

La chambre de Lady Baillie 24

La garde-robe et la salle de bains de Lady Baillie 25

La salle Baillie 26

La chambre jaune 27

Le corridor du pont supérieur 28

Le hall intérieur et l'escalier 29

Le salon jaune 30

Le salon de Thorpe Hall 31

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L'histOire du château de Leeds

Contrairement aux châteaux de Douvres ou de Rochester, le château de Leeds n'a jamais été extrêmement fortifié ni utilisé à des fins militaires. Il était au contraire considéré comme une retraite à la campagne, un lieu de détente et de divertissement, où les invités importants et les favoris pouvaient séjourner.

À l'exception du corps de garde, de la barbacane et de la gloriette, le château conserve peu de vestiges de la période médiévale. Les fondations de la gloriette et de la cour remontent à l'époque d'Éléonore de Castille. Toutes les deux furent partiellement détruites par un incendie au XVIIe siècle, avant d'être reconstruites au XIXe siècle.

Le château de Leeds est passé entre les mains de six reines médiévales. Éléonore de Castille (vers 1241-1290), épouse d'Édouard Ier (1239-1307), acquit le château de Leeds et en fit une retraite exotique sous l'influence de son éducation espagnole. En plus de la gloriette, elle fit construire des volières et introduisit des perroquets et des rossignols siciliens. En 1290, à la mort d'Éléonore, Édouard Ier et Marguerite de France (1279-1318), sa jeune épouse dynamique, passèrent leur lune de miel au château de Leeds. Édouard II (1284-1327) promit le château de Leeds à son épouse, Isabelle de France (12951358), mais revint sur sa promesse et le donna à l'un de ses favoris. Elle assiégea le château de Leeds, remit en question l'influence de ces favoris et régna sur l'Angleterre en tant que reine régente après la mort de son époux. C'est à ce titre qu'elle conserva le château de Leeds jusqu'à sa mort. Anne de Bohême (13661394) passa Noël au château de Leeds avant d'épouser Richard II (1367-1400). Influencé par l'éducation cosmopolite de

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1150-1925

son épouse, Richard créa une nouvelle cour extravagante inspirée par l'âge de la chevalerie. Durant leur règne, Richard et Anne résidèrent au château et en firent leur retraite pour échapper aux formalités de la cour. Jeanne de Navarre (13681437) épousa le roi Henri IV (1367-1413) en secondes noces en 1403. Après sa mort, elle entretint de bonnes relations avec son beau-fils, Henri V (1386-1422). Toutefois, déterminé à acquérir la fortune considérable que Jeanne possédait, Henri l'accusa de sorcellerie et de traitrise. Emprisonnée au château de Leeds à deux reprises, elle vécut néanmoins dans un confort relatif, comme l'atteste son livre de garde-robe. Jeanne ne fut jamais officiellement jugée, mais elle continua à être stigmatisée pour sa supposée sorcellerie. Henri épousa Catherine de Valois (1401-1437), une femme séduisante et populaire, mais mourut peu après. La jeune veuve, mère du futur roi Henri VI, entreprit de maintenir son propre foyer sophistiqué. Les affaires de Catherine scandalisèrent la cour, jusqu'à son mariage avec Owen Tudor, qui marqua le début de la dynastie Tudor. Elle fut

la dernière reine médiévale à occuper le château de Leeds, qui demeura une propriété royale jusqu'en 1552. Selon les registres conservés aux Archives nationales, Henri VIII (1491-1547) résida au moins quatre fois au château entre 1522 et 1544. Il transforma le château médiéval de Leeds en retraite Tudor luxueuse pour sa première femme, Catherine d'Aragon (1485-1536). Alors qu'elle était encore jeune, Catherine fut fiancée à Arthur, prince de Galles et frère aîné du futur roi Henri. Devenue veuve à l'adolescence, en 1502, son avenir était incertain. Elle épousa finalement Henri en 1509 et fut l'une de ses amies et conseillères les plus proches durant les premières années de leur mariage. Très instruite et polyglotte, elle fut la première femme ambassadeur de l'histoire de l'Europe. En honneur à leur amour, il conçut un ensemble d'appartements, ornés de la grenade, son symbole personnel. Il peut encore être observé aujourd'hui, gravé sur l'une des cheminées du château.

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Henri VIII (1491-1547) résida au moins quatre fois au château entre 1522 et 1544. Il transforma le château médiéval de Leeds en retraite Tudor luxueuse pour sa première femme, Catherine d'Aragon (1485-1536).

Suite à la mort d'Henri, Édouard VI (1537-1553), son seul fils légitime, fruit de son mariage avec sa troisième femme, Jeanne Seymour (vers 1508-1537), transféra le titre du château à Sir Anthony St. Leger en 1552. À partir de cette date, le château de Leeds ne fut plus utilisé comme retraite royale mais resta un domaine privé jusqu'en 1974.

En 1925, l'avenir du château de Leeds était incertain. L'âge d'or de la demeure champêtre anglaise avait pris fin avec la Première Guerre mondiale et la mort de centaines de jeunes héritiers sur les champs de bataille français. Les taxes et les droits de succession accablants imposés suite à la guerre accélérèrent les ventes de terres et de propriétés Des centaines de maisons de campagne furent détruites, leurs intérieurs vendus à des sociétés de sauvetage architectural. D'autre furent expédiés en Amérique, achetés par des musées publics ou des propriétaires fortunés passionnés d'histoire. Le château de Leeds, en état de détérioration avancée, aurait très bien pu subir un destin similaire sans l'intervention opportune d'une héritière anglo-américaine fortunée.

En 1926, Lady Baillie (à l'époque Mme Wilson Filmer) et Arthur, son deuxième mari, achetèrent le château à Fairfax Wykeham Martin. Malgré les sommes d'argent colossales versées pour réparer en profondeur le corps de garde et la gloriette, et démolir la maison jacobine et la remplacer par une demeure de style Tudor (1822), le château était décrépit et fut mis en vente au début du XXe siècle.

Au fil des ans, le sort du château varia en fonction de celui de ses propriétaires, tels que les familles Culpeper et Fairfax.

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Avec un budget conséquent et un engouement pour l'histoire, Lady Baillie était déterminée à créer une élégante demeure champêtre. Bien qu'elle fut passionnée par le romantisme de l'histoire anglaise, et par Henri VIII en particulier, elle faisait également preuve d'un intérêt tout américain pour le confort moderne, notamment l'électricité, le chauffage et une bonne plomberie. Lady Baillie préférait la décoration « à la française » et eut recours aux influents décorateurs européens ArmandAlbert Rateau et Stéphane Boudin.

En 1931, elle divorça d'Arthur Wilson Filmer et épousa Sir Adrian William Maxwell Baillie pour devenir l'Honorable Olive, Lady Baillie, un titre qu'elle conserva jusqu'à sa mort en 1974. Les intérieurs glamours et luxueux qu'elle créa dans les années 1930 incarnent un style de vie dont la toile de fond était « l'orage menaçant » de la guerre en Europe.

Le château de Leeds est le seul vestige de l'âge d'or de la vie et du divertissement dans une demeure champêtre durant l'entre-deux-guerres. Lady Baillie connaissait parfaitement l'étiquette sociale et savait instinctivement quel était le rôle d'une hôtesse généreuse. Son salon, toujours ouvert à un vaste cercle de connaissances, bruissait de conversations intéressantes et de réparties pleines d'esprit. Les hôtes devaient la rejoindre dans le salon de jeux, où elle jouait à la canasta et au bridge pour des montants élevés, tandis que le salon accueillait musique et danses. Suite à la restauration

intérieure complète du château effectuée par Lady Baillie, qui reproduisit parfois le style médiéval, rares sont les vestiges physiques antérieurs à 1926. C'est pourquoi nous présentons le château tel qu'il existait dans les années 1930, comme haut lieu du divertissement et de la fête.

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nOus vOus invitOns à pénétrer dans Le château de Leeds en tant qu'invités Mais attention, votre hôtesse, Lady Baillie, est notoirement discrète. Vous pourrez la croiser furtivement avant qu'elle ne disparaisse dans son escalier secret, ou l'apercevoir dans son boudoir en train de regarder l'un de ses films préférés.

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intrOductiOn

Bienvenue dans la retraite champêtre très prisée de l'Honorable Olive, Lady Baillie (1899-1974).

Lady Baillie a possédé le château de Leeds pendant près de 50 ans, entre 1926 et 1974. Elle fut la dernière propriétaire privée du château, qui constituait sa maison familiale, ainsi qu'une retraite champêtre pour des figures majeures du XXe siècle dans le domaine de la politique, des arts et de la culture.

Olive, Lady Baillie était une héritière anglo-américaine fortunée qui vécut une vie cosmopolite et extravagante. Elle possédait plusieurs propriétés dans le monde entier, et des demeures à Londres, dans le sud de la France et aux Bahamas.

Le château de Leeds était sans aucun doute sa résidence préférée et elle consacra beaucoup de temps, de soins et d'attention (sans parler d'argent) à son sauvetage et à sa restauration après l'avoir acquis en 1926. Découvrez les logements des domestiques d'une demeure champêtre anglaise et visitez les magnifiques intérieurs conçus par ses décorateurs français de renommée mondiale.

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Olive, Lady Baillie, photographiée dans les années 1930

La BiBLiOthÈque

Cette pièce était à l'origine utilisée comme salle de classe pour Pauline et Susan, les deux filles de Lady Baillie. Toutes deux furent instruites à la maison par madame Southière, l'ancienne gouvernante française de Lady Baillie.

Pauline (à droite) et Susan devant le château de Leeds, vers 1930

Boudin s’inspira d'une gravure du décorateur européen Daniel Marot datant de la fin du XVIIe siècle ; des étagères de largeur variable sont garnies de porcelaine de Chine et de globes antiques.

L'engouement de Lady Baillie pour le passé influença les intérieurs du milieu du XXe siècle du château de Leeds, et elle et ses décorateurs étaient loin d'être les seuls à tirer leur inspiration des XVIIe et XVIIIe siècles. Un style caractéristique des maisons de campagne fut popularisé par les Américains à cette époque : ils avaient assez d'argent pour investir dans des propriétés onéreuses et souhaitaient laisser leur empreinte sur la société anglaise.

En 1938, la salle fut transformée en bibliothèque selon les dessins de Stéphane Boudin, un décorateur d'intérieur parisien en vogue qui allait devenir un proche de Lady Baillie durant les décennies suivantes.

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Intérieur, gravure de Daniel Marot, fin du XVIIe siècle
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Aquarelle de Boudin au travail par Étienne Drian, années 1940

La saLLe à manger

Conçue par Stéphane Boudin entre 1938 et 1939, la salle à manger constitue une fusion innovante entre les styles anglais, français et chinois. Les objets qui décorent la pièce proviennent de Boudin, qui les apporta spécifiquement pour meubler le nouvel intérieur.

Une pendule murale ouvragée, surmontée de la figure de Père Temps, est accrochée au-dessus de la cheminée et fut achetée par Lady Baillie en 1927. Le boîtier est attribué à André-Charles Boulle (16421732), un ébéniste français renommé pour ses créations plaquées d'écailles de tortue incrustées de laiton, connues sous le nom de marqueterie Boulle.

Les articles en porcelaine exposés furent achetés, dans leur grande majorité, par Lady Baillie en vue de la rénovation de 1948, et elle continua à réunir d'autres pièces au cours des années 1950 et 1960. Ces décorations étaient complétées d'arrangements floraux, composés des couleurs et des fleurs indiquées précisément par Boudin.

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Un cartel d'horloge Boulle rare en ormolu de style Louis XIV, français, début du XVIIIe siècle Parquet envoyé par la Maison Jansen, la marque de décoration d'intérieur de Boudin, qui proviendrait du château de Versailles.

Les LOgements des dOmestiques

Lorsque Lady Baillie acheta le château de Leeds en 1926, cette salle faisait partie de la grande salle du XIXe siècle. Elle la fit modifier pour l'utiliser comme bibliothèque.

Le plafond en plâtre provient d'un moule d'une maison du XVIIe siècle au Victoria and Albert Museum. En 1938, la salle a été réduite à sa taille actuelle pour faire office de logement pour les domestiques.

La bonne marche d'une demeure champêtre comme le château de Leeds exigeait l'organisation et la coordination de plus de 40 membres du personnel, chacun d'entre eux ayant des tâches et des responsabilités spécifiques.

Les portraits accrochés au-dessus des lambris racontent l'histoire des « maîtres » du château de Leeds aux XVIIe et XVIIIe siècles. Ils représentent principalement les membres de la famille Fairfax qui héritèrent du château suite au mariage de Catherine Culpeper et de Thomas, 5e Lord Fairfax, en 1690.

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La grande salle, vers 1900 Portrait de Catherine, Lady Fairfax, née Culpeper, huile sur toile, vers 1680, attribué à Willem Wissing (1656-87) Gravure du salon du premier étage de la maison de Sir Paul Pindar, 1810 par John Thomas Smith

Le cOuLOir des dOmestiques

Cet espace réservé au personnel relie les logements des domestiques et la gloriette. Le couloir était utilisé par le personnel employé par Lady Baillie durant les années 1930, car il devait travailler discrètement et répondre promptement à la clochette.

Sur les murs figurent des déclarations

faites par Joe Cooper, le charpentier de confiance de Lady Baillie, qui vint travailler

au château de Leeds en 1926, et par M. Mathews, un maître décorateur, qui fut employé en 1927.

À cette époque, les rénovations de grande ampleur effectuées au château de Leeds suscitaient l'intérêt de la presse ; l'extrait d'un article publié par le Daily Sketch en 1929 figure d'ailleurs au-dessus de la voûte.

Une ligne ferrOviaire tempOraire fut construite sur les douves durant les rénovations du château dans les années 1920.

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La saLLe à manger privée

La salle à manger privée était utilisée par Lady Baillie pour les réceptions plus intimes. Elle était desservie par une salle adjacente à droite de l'entrée, qui serait intégrée ultérieurement à l'étage des domestiques du château de Leeds.

La salle à manger privée, 1936

Le rêve de Lady Baillie de vivre dans une retraite champêtre médiévale, quoique agrémentée des commodités du XXe siècle, fut concrétisé par Owen Little, son premier architecte, et Armand-Albert Rateau, son décorateur. En 1929, l'on comptait plus de trois millions de chômeurs. Toutefois, les artisans qualifiés étaient très prisés au château de Leeds. Des ouvriers de France et d'Italie, ainsi que des hommes de la région, furent employés pour installer des poutres en chêne et poser les tomettes du XVIe siècle.

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Le saLOn de jeux

Lady Baillie raffolait des jeux d'argent et de cartes. Les invités qui se rendaient au château de Leeds le weekend devaient non seulement se joindre à elle, mais également faire monter les enchères pour satisfaire leur hôtesse fortunée.

L'acteur britannique David Niven fut hébergé au château de Leeds. Il aurait même quitté une soirée afin de jouer une partie de cartes dans les logements des domestiques.

Accompagnée de ses amis proches, Lady Baillie visitait souvent des casinos à l'étranger et affectionnait particulièrement les célèbres jeux d'argent de Monte Carlo, un « synonyme international d'extravagance et de dilapidation irresponsable des richesses ». — « Les tables de Monte sont toujours pleines de monde. Jusqu'à présent, Lady Bailey (sic), qui a renoncé aux charmes du château de Leeds pour les distractions de Monte, est incontournable dans le monde des jeux d'argent. L'une des rares, même, à miser vraiment gros et à donner aux spectateurs de quoi s'amuser et de quoi parler. »

The Tatler, mercredi 16 août 1933

La cheminée semi-circulaire fut installée par Lady Baillie à l'occasion des rénovations qu'elle fit effectuer entre 1927 et 1928.

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guide rapide canasta

pOur jOuer

2 jeux de 52 cartes 4 jokers 4 joueurs

Les Bases

7 cartes pour une canasta

Les 3 noirs bloquent la défausse

Les cartes passe-partout scellent la défausse

Les jokers et les 2 sont des cartes passe-partout

vaLeur des cartes

Jokers = 50 points

As / 2 = 20 points

Des rois aux 8 = 10 points

Des 7 aux 4 = 5 points 3 noirs = 5 points

feuiLLe de scOres

Points des cartes posées (valeur des cartes)

Points des cartes en main (soustraire la valeur des cartes)

Canasta naturelle (500) Canasta impure (300)

3 rouges (100 chacun ou 800 pour tous) Pour la sortie (100)

distriButiOn

11 cartes par joueur

premiÈres cartes pOsées

Moins de 1 500 = 50 points

De 1 500 à 2 999 = 90 points

Plus de 3 000 = 120 points

La premiÈre équipe à atteindre 5 000 pOints gagne

Le jeu de cartes préféré de Lady Baillie était la canasta, originaire d'Espagne et qui signifie « panier » en espagnol. Il se déroule plus rapidement que le bridge et constitue une variante populaire du rami. Outre les cartes et le backgammon, les puzzles étaient également un passe-temps très populaire dans les années 1920 et 1930.

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La cOur

La rénovation de la gloriette, initiée par Lady Baillie, fut dominée par la création d'une façade à colombage, à la façon du XVIe siècle. Elle donnait sur la cour centrale et renfermait un magnifique escalier en colimaçon en bois.

La cour centrale de la gloriette, qui date de 1278, offre le meilleur point de vue sur la façade du XXe siècle. Cet espace extérieur, orné de plantes odorantes et organisé autour d'une fontaine, est idéal pour s'asseoir et se détendre.

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Façade de la cour, construite entre 1927 et 1930 Croquis de la façade par Rateau, vers 1926

La saLLe d'écriture privée

Collectionneuse assidue, Lady

Baillie avait des goûts éclectiques et luxueux.

Parmi les objets qui composent sa collection variée se trouvent une tapisserie de verdure flamande datant du XVIe siècle, ainsi que des vases en faïence de Delft du XVIIIe siècle, traditionnellement utilisés pour accueillir des tulipes. Lady Baillie adorait les fleurs, qu'elle utilisait pour décorer toutes les pièces du château.

Lady Baillie utilisait cette pièce comme salle d'écriture privée, après qu'Armand-Albert Rateau l'avait remodelée à cet effet et installé le plafond en 1927. La cheminée provient de la chambre de Lady Baillie, et date de l'époque où Henri VIII occupait le château.

La cheminée de la chambre de Lady Baillie fut installée ici par Rateau, bien qu'elle remonte à l'époque d'Henri VIII.

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Croquis des poutres de la gloriette par Rateau, vers 1926 Les armoiries d'Henri VIII et ceux de Catherine d'Aragon, sa première femme, sont gravées dans chaque coin de la maçonnerie

Le saLOn

Cette pièce, située au cœur de la gloriette, fut complètement remodelée par Armand-Albert Rateau en 1927.

de poutres sont creuses pour permettre le passage des câbles électriques. La cheminée en pierre de Caen sculptée date du XVIe siècle et fut transportée par Rateau depuis un château en France.

Les poutres finement sculptées du plafond et le magnifique sol en ébène avec ses assemblages à double queue d'aronde furent installés. Les grilles élaborées sur le sol font, quant à elles, partie du système de chauffage central. Un grand nombre

Le salon était utilisé par les invités de Lady Baillie lors de cocktails ou de rassemblements après le dîner. Le sol à ressort est prévu pour danser et la musique était généralement présente lors des fêtes organisées le week-end, afin que les invités puissent écouter les artistes populaires, tels que Rex Evans, l'un des chanteurs les plus appréciés de l'époque et qui « chantait ses toutes dernières chansons » selon le journal britannique The Daily Mail.

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Rénovation de la gloriette, comprenant le salon, 1927

Les invitations à passer le week-end au château de Leeds étaient très prisées et Lady Baillie, bien qu'elle fut une hôtesse renommée, était également très discrète. L'escalier secret situé dans le salon et partiellement dissimulé derrière les tentures, lui permettait d'arriver et de quitter furtivement la fête. Il était communément accepté que les invités n'apercevraient probablement pas Lady Baillie avant le milieu du week-end.

Le salon, vers les années 1930

retraite

retraite

La
de fin de semaine d'OLive, Lady BaiLLie 20La
de fin de semaine de Lady OLive BaiLLie

L'escaLier en cOLimaÇOn

L'escalier en colimaçon en bois, qui desservait directement les deux étages de la gloriette, fut conçu par Armand-Albert Rateau dans le cadre des rénovations effectuées dans les années 1920.

Le noyau central tordu, taillé à partir d'un seul tronc d'arbre, est surmonté de la figure d'un croisé riant et de son chien. Toute la structure, y compris les boiseries sculptées en pli de serviette, fut taillée en France et transportée au château de Leeds pour y être installée.

Au cours des années 1930, Stéphane Boudin, le second décorateur de Lady Baillie, ordonna à Joe Cooper, le charpentier du château, de couper la figure du croisé. Cooper refusa et fut soulagé lorsque Lady Baillie insista pour que la sculpture soit conservée.

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Le croisé riant
La retraite de fin de semaine d'OLive, Lady BaiLLie 22 L'installation de l'escalier en colimaçon au château de Leeds, 1927-1928

Le BOudOir privé de Lady BaiLLie

À partir de 1931, cette pièce devint la chambre à coucher de Sir Adrian Baillie, le troisième mari de Lady Baillie. Suite à leur divorce, cette salle fut remodelée par Stéphane Boudin, pour ce qui serait sa dernière commande au château de Leeds. Le réagencement du boudoir privé de Lady Baillie prit fin dans les années 1960.

C'est là que Lady Baillie supervisait la bonne marche du domaine, se réunissant quotidiennement avec son régisseur et son aviculteur, qui s'occupait des oiseaux exotiques de ses volières. Elle se promenait souvent sur son domaine avec Boots et Danny, ses dogues allemands, et observait les cygnes noirs dans les douves. Lady Baillie adorait les chiens et les oiseaux, et elle était tellement passionnée de films qu'elle fit installer un cinéma sur le domaine.

Lady Baillie collectionnait de nombreux meubles antiques, mais elle achetait également des pièces modernes pour décorer le château. Datant des années 1930, la coiffeuse de cette pièce est l'œuvre de Frank and Co. à Paris et est recouverte de peau de requin. Deux portraits féminins frappants, provenant de la collection de Lady Baillie, dominent la pièce : une peinture de Pauline Whitney (1874-1916), la mère de Lady Baillie, et une autre de la danseuse et actrice Lola Montez (1821-1861), amante du roi Louis Ier de Bavière.

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Portrait de Pauline Whitney, huile sur toile, 1909 par Mark Milbanke Portrait de Lola Montez, huile sur toile, vers 1845 par Jules Laure

La chamBre de Lady BaiLLie

Cette pièce fut la première commande de Stéphane Boudin pour Lady Baillie en

1936, et elle constitue sans aucun doute son chef-d'œuvre au château de Leeds.

Elle est décorée dans le style de la Régence (1715-1723) et associe des lambris du XVIIIe siècle et de nouveaux panneaux assortis, vieillis à l'aide de techniques innovantes. Elle ne rechigna à aucune dépense pour créer un espace intime empreint de féminité.

Lady Baillie et Boudin nouèrent une relation très étroite de clientedécorateur, qui commença en 1935, peu de temps après leur rencontre. Boudin lui envoyait ses conceptions depuis son studio de Paris pour qu'elle les approuve. Elle annotait ses dessins en français, avant de les lui renvoyer. Tout était conçu sur mesure selon ses goûts ; le lit à l'ange possède même des lampes de lecture intégrées.

Parmi les objets que possédait Lady Baillie, il convient de mentionner son vanity, qu'elle emportait avec elle dans ses trois maisons ou en vacances. Magnifiquement confectionné en soie, en peau de crocodile et en or, il permet de ranger tout ce dont une dame du monde avait besoin pour sa toilette. La plupart des articles du vanity portent ses initiales formées de minuscules pierres précieuses.

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Vanity sur mesure de Lady Baillie

La garde-rOBe et La saLLe de Bains de Lady BaiLLie

La garde-robe glamour fut conçue par Armand-Albert Rateau, le premier décorateur de Lady Baillie, à la fin des années 1920, dans le style Louis XVI (1774-1793).

Les armoires et les penderies bénéficiaient des toutes dernières technologies de l'époque, comme d'un éclairage intégré. La salle de bains est la plus somptueuse du château. Ses murs sont revêtus d'onyx russe, ce qui reflète non seulement la décoration extrêmement luxueuse à l'intérieur du château, mais également l'extravagance des rituels du bain et de l'habillage observés par les femmes du monde dans les années 1920.

La collection de robes de Lady Baillie était enviable et comprenait des pièces confectionnées par les modistes de Savile Row, tels que Hardy Amies (1909-2003), couturier royal de la reine Élisabeth II. Certains des reçus des robes de Lady Baillie existent toujours et nous donnent une idée des styles et des couleurs qu'elle adoptait, tous pensés pour accompagner sa « silhouette menue et mince, et ses yeux turquoise fumé ».

Un escalier en colimaçon privé est dissimulé derrière les boiseries et mène au salon de l'étage inférieur. Lady Baillie, hôtesse discrète, l'utilisait pour accéder directement à ses appartements privés.

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La saLLe BaiLLie

En 1927, cette pièce, conçue par Armand-Albert Rateau, faisait office de boudoir de Lady Baillie. Rateau avait installé des moulures et des piliers dorés et peints de manière théâtrale, ainsi que des panneaux de papier peint chinois et de grands miroirs à chaque extrémité de la pièce. Le boudoir fut ultérieurement transformé en chambre pour Gawaine, le seul fils de Lady Baillie. Très peu des premiers plans historiques sont parvenus jusqu'à nous et, aujourd'hui, la pièce est un espace d'exposition temporaire qui reflète l'amour de Lady Baillie pour les oiseaux et la nature. Presque toutes les pièces du château renferment des images ou des représentations diverses d'oiseaux. Les

oiseaux de paradis exposés constituent le seul exemple connu de taxidermie dans la collection de Lady Baillie. Ils lui auraient été offerts, mais l'auteur et le motif de ce présent restent, aujourd'hui encore, un mystère. Selon John Money, le régisseur de Lady Baillie, « les oiseaux étaient devenus un élément intrinsèque de la vie de Lady Baillie, et même de la vie de tout le château de Leeds ».

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La chamBre jaune

À partir de 1926, le château de Leeds était devenu un refuge pour les gens riches et célèbres. Toutes les chambres d'amis possédaient des salles de bains en marbre attenantes, ce qui, à l'époque, était loin d'être le cas de toutes les maisons de campagne.

Les hôtes pouvaient passer le week-end à jouer au tennis ou au croquet, ou à pratiquer la pêche. Les écuries du corps de garde furent converties en terrain de squash, et une piscine extérieure fut construite dans le jardin de la tour de la jeune fille en 1937.

Il s'agissait de la première piscine privée d'Angleterre avec une machine à vagues. Lady Baillie adorait le cinéma, et les acteurs et les dramaturges, notamment David Niven et Noel Coward, étaient fréquemment invités le week-end.

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Lady Baillie photographiée avec un maillet de croquet, vers les années 1930

Le cOrridOr du pOnt supérieur

Les invités qui venaient au château de Leeds le week-end pour profiter de l'hospitalité de Lady Baillie dans les années 1920 et 1930 incluaient Edouard VIII et Wallis Simpson, John F. Kennedy, Winston Churchill et Charlie Chaplin.

Les portraits (de gauche à droite) représentent l'écrivaine britannique Daphne du Maurier, la mondaine britannique Margaret Campbell, duchesse d'Argyll, Douglas Fairbanks Jr. et Errol Flynn.

La citation figurant sur le mur provient des journaux intimes d'Henry « Chips » Channon (1897-1958), fré quemment invité par Lady Baillie durant la Seconde Guerre mondiale. Cet extrait est daté d'août 1943, alors que la guerre continuait de faire rage en Europe.

L'escaLier mène aux principales salles de réception du rez-de-chaussée.

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Le haLL intérieur et L'escaLier

Dans les années 1930, le hall intérieur fut remodelé pour mettre l'espace architectural en valeur et renforcer le concept de château médiéval. Les photographies de l'époque montrent le hall dépourvu de tableaux et de meubles, ce qui fait ressortir les lignes pures de l'escalier et des voûtes.

Aujourd'hui, le hall accueille plusieurs tableaux et tapisseries provenant de la collection de Lady Baillie. On peut voir sur le mur le seul tableau de la collection représentant Lady Baillie.

Le hall intérieur, vers les années 1930

Peinte par l'artiste français, Étienne Drian, Lady Baillie est représentée assise sur une table, flanquée de ses deux filles, Susan et Pauline. La famille se trouve devant la fenêtre du salon de Thorpe Hall, face au tableau. Lady Baillie, qui fumait beaucoup et avait un penchant pour les cigarettes turques aux odeurs fortes, tient ici une cigarette dans sa main gauche.

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Sujet de conversation : Portrait de Lady Baillie et de ses filles, Susan et Pauline, huile sur toile, 19471948, par Étienne Drian

Le saLOn jaune

Lorsqu'ArmandAlbert Rateau

transforma cette pièce en salle de déjeuner en 1927, elle fut lambrissée de boiseries en chêne gris. Un peu plus d'une décennie après, la pièce fut repensée par Stéphane Boudin pour devenir l'une des principales salles de réception de Lady Baillie au château.

Il conçut les tentures à pampilles accrochées tout autour de la pièce sous la corniche, et les supports de la porcelaine chinoise de la famille rose.

Les fenêtres furent abaissées à cette époque pour servir de portes d'accès à la petite terrasse qui mène à la pelouse. À partir de 1945, cette pièce fut utilisée comme salon.

En 1938, Boudin installa la cheminée palladienne actuelle et revêtit les murs de soie dorée luxueuse.

Le tableau situé au-dessus de la cheminée fait partie d'une série de peintures influencées par Polichinelle, un personnage de la comedia dell'arte, et qui inspira le personnage britannique Mr Punch. Le tableau est signé par l'artiste vénitien Giovanni Battista Tiepolo (16961770), et fut acquis par Lady Baillie en 1955. Elle aurait convoité ce tableau pendant plusieurs années avant de finalement pouvoir l'acheter.

Le dimanche 12 juillet 1936, Lady Baillie reçut sa Majesté la reine douairière Marie de Roumanie (1875-1938) et sa famille dans cette pièce Le menu du repas organisé à cette occasion est conservé dans les archives du château

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La cuisine de Polichinelle, huile sur toile, XVIIIe siècle, par Giambattista Tiepolo

Le saLOn de thOrpe haLL

Au cours des années 1920, les droits de succession et le décès de nombreux héritiers durant la Première Guerre mondiale entraînèrent la vente et même la démolition de nombreuses maisons de campagne et de leur contenu. Certains propriétaires de maisons de campagne appelèrent tout bonnement des sociétés de récupération pour retirer les caractéristiques originales des pièces.

Les lambris de pin et la cheminée de cette pièce, qui date de 1653, se trouvaient à l'origine dans le grand salon de Thorpe Hall, à Peterborough. Les lambris étaient peints en vert lorsqu'ils arrivèrent au château en 1927. La peinture fut retirée et les lambris réassemblés, tel un énorme puzzle : des milliers de pièces devaient être ajustées. Afin de pouvoir installer les panneaux, le plafond de la pièce dut être abaissé. À côté de la baie vitrée, une nouvelle porte fut aménagée pour accéder au salon jaune.

Les oiseaux en porcelaine sur les murs et les écrans laqués proviennent de Chine et datent du XVIIe siècle. Ils furent achetés par Lady Baillie qui était passionnée d'art décoratif chinois.

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Thorpe Hall à Peterborough Le salon de Thorpe Hall, 1936

veuiLLez sOrtir par Le haLL intérieur et Le haLL d'entrée. Nous espérons que la visite du château de Leeds vous a plu et que vous reviendrez nous voir bientôt.

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