Journal du Management Juridique 38

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Interview de Vincent Flécheux, responsable juridique de Bonne Pioche

Le droit du travail français est-il un frein à la compétitivité des entreprises ?

Pour une sanctuarisation des plus-values de cession de valeurs mobilières

Indemnisation des frais d’avocat : la révolution silencieuse de l’article L441-6 du Code de Commerce

L’assurance du constructeur d’ouvrage

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Le Journal du Management

juridique et réglementaire N° 38 - Décembre 2013

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avant - propos

marjorie rafecas - www.lawinfrance.com

Le droit du travail, ce «millefeuille incompréhensible», serait-il un frein à la compétitivité des entreprises françaises ? Telle était la question centrale d’un colloque qui s’est tenu à l’Assemblée nationale en septembre dernier à l’initiative de l’école IESEG et du réseau international d’avocats GESICA. Au-delà du côté inflationniste de notre droit du travail, dont on trouve une illustration parfaite dans le poids de notre Code (en 1978, le Code du travail pesait 500 grammes, contre 1500 grammes en 2010 ce qui représente une hausse de 200% !) et dans le nombre de lignes de nos bulletins de paie (24 lignes contre 4 dans les bulletins belges), c’est surtout l’insécurité juridique qui résulte des multiples revirements de jurisprudence qui déstabilise les entreprises et les salariés. D’autant plus qu’en matière du droit de travail, la justice française est très productive : chaque année, 200 000 décisions sont rendues par les Conseils des prud’hommes, 40 000 arrêts

par les Cours d’appel et plus de 7 000 décisions par la Cour de cassation... Il faut savoir que c’est la Chambre sociale de la Cour de cassation qui compte le plus grand nombre de litiges que la Haute juridiction doit trancher. Les revirements de jurisprudence sont d’autant plus redoutables qu’ils ont un effet rétroactif et viennent fragiliser des contrats ou des transactions qui ont été rédigés avec l’état de droit précédent. Par conséquent, c’est un véritable casse-tête chinois. En témoigne par exemple une nouvelle jurisprudence de 2013 sur la clause de dédit formation dont le principe est que le salarié s’engage à rembourser les frais de formation financés par son entreprise s’il venait à la quitter avant la durée minimale sur laquelle il s’est engagé en contrepartie de ce financement. La Cour de cassation vient de considérer que le salarié ne doit rembourser que le coût de la formation stricto sensu, et non

pas également les rémunérations qu’il aurait perçues de son employeur durant sa formation. Par conséquent, aujourd’hui toute clause de dédit formation qui prévoit un remboursement intégral est nulle... Sur les modes de preuve aussi, le sol juridique est mouvant ! Par exemple, sur le temps de travail, il revient désormais à l’employeur de rapporter la preuve du respect des limites quotidiennes/hebdomadaires du travail et du temps de pause. Plus interpelant encore : la Cour de cassation vient de valider que des enregistrements réalisés sur un répondeur de téléphone portable ne constituaient pas un mode de preuve déloyal dans une affaire de travail dissimulé. Alors petit conseil pour les années à venir : ne laissez jamais de messages inconvenants sur le répondeur de vos collègues et attention aux SMS, même avec des smileys ! Bonne chance et bonne lecture.

Le Journal du Management

juridique et réglementaire

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